>> Stardust
Elle n’arrivait pas à trouver le sommeil la demoiselle car ses pensées étaient bien trop remplies par les événements qui l’entouraient en ce moment. Peut-être devrait-elle respirant et prendre du le temps de se reposer ? Ce n’est pas si facile quand on a des personnes sur qui on doit veiller.
Se forcer n’allait servir à rien et elle le savait, pourquoi ne pas se diriger vers la salle commune et libérer sa plume ? Elle n’arrivait pas à dormir, alors autant se montrer utile. Elle se tourna vers sa petite commode et attrapa de quoi écrire, dessiner, imaginer, se libérer. Qu’allait être son inspiration en cette soirée ?
Une minute, deux minutes, trois minutes la voilà dans votre salle commune à l’heure nocturne.
Le silence était maitre mot en ce lieu si taciturne éclairé que par le ciel par les fenêtres et du bois de cheminée crépitant sous les étincelles d’un feu si réchauffant. Ce n’était pas nouveau que ses yeux se perdent sur cet élément qu’elle admirait tant, si libre de ses mouvements.
Cette fois-ci, ce ne fut ni les étoiles ni la cheminée qui attirèrent son attention mais toi qui était déjà présent dans ce salon. Ce n’était pas la première fois que vous vous croisiez à ces heures si différentes des autres gens.
Elle se souvient des premières fois où vous vous êtes croisés, c’était il n’y a pas si longtemps quelques mois seulement ? Et la conversation n’avait pas été très longue dans vos premiers moments. Maintenant, elle sait comment tu es et qu’elle doit entreprendre la conversation. Ce fut dans un sourire qu’elle vint prendre place sur le canapé près de la fenêtre en te regardant.
« Bonsoir Kyoshi, une nouvelle soirée où tu as de la peine à dormir ? » Demanda-t-elle pour engager la discussion.
Pas besoin d’aller trop rapidement, c’était mieux de prendre votre temps. Après tout, vous aviez toute la soirée pour discuter. Peut-être même qu’elle osera, pour une fois, te montrer ce qu’il y a dans son petit cahier… ?
.10.11.96.
Tes nuits sont courtes, car le sommeil te quitte et t'abandonne, parce que tu réfléchis trop, et que tu te laisses porté par les pensées noires. Tes nuits son trop longues, car le sommeil t'abandonne et te quitte, et que tu observes les étoiles sans jamais voire leur descente, car elles te semblent immobiles. Et toi, toi, toi tu te contentes d'attendre, à prier pour que le sommeil arrive.
Des fois il vient.
Des fois il repart.
Il ne reste jamais très longtemps.
Assis sur le rebord de la fenêtre, fatigué, presque endormi, c'est une voix qui te secoue, te réveille dans ton sommeil inexistant, déjà beaucoup trop présent. Bonsoir, Kiyoshi, une nouvelle soirée où tu as de la peine à dormir ? Beaucoup de tes conversations commençaient de cette façon, beaucoup de vos conversations commençaient de cette façon, mais tu n'as pas la force, ni le courage, de dire quoi que ce soit, de répondre vraiment, alors tu te contentes de hausser les épaules, de nouveau la tempe contre la vitre. Et tes yeux dans le vague, tu observes les étoiles. Et toi ? demandes-tu, plus pour ne pas paraître impoli qu'autre chose.
Parce que vos conversations étaient souvent les mêmes, identiques à toutes celles que vous aviez déjà eu. Tu ne savais juste pas si tu avais véritablement envie, Kiyoshi, de parler ce soir ; tu aimerais juste rester dans le calme et la tranquilité.
>> Stardust
Calme, qu’est-ce que c’était calme. Le maitre mot qui régnait en cette soirée. Avec les événements récents, cela ne pouvait que faire du bien, même si elle ne trouvait pas le sommeil. Se vider la tête, l’esprit et ne plus penser aux soucis qui pourrait gâcher une vie. Elle était encore si jeune, mais malheureusement on ne choisit pas la vitesse à laquelle on grandit.
Mais maintenant, elle avait juste envie de s’épanouir pour une nuit, guidée par le bruit des flammes et la lune qui essayait tant bien que mal de veiller sur des êtres qui ne font pas que le mal. Ce fut de manière tranquille qu’Ayumi finit par répondre à la question que tu venais de lui poser.
« Toujours prise d’insomnie. »
Un petit soupir, quel ennui. Vivement qu’elle soit partie pour la laisser s’endormir. Ses yeux cendrés finirent par quitter les flammes bienveillantes du feu pour venir les poser sur toi ou plus précisément sur le ciel étoilé qui ne semblait pas se cacher.
« Qu’est-ce que les étoiles nous disent aujourd’hui ? »
Peut-être qu’elle te posait trop de question, mais ne serait pas un moyen pour se changer les idées et ne plus penser au moment présent ? Attendre que le sommeil vienne vous prendre, s’il ne fait pas son égoïste et finit par arriver.
Même si dormir, cette ambiance était reposante pour notre demoiselle. Posant ses yeux sur son carnet, une idée venait de naitre dans son esprit. Mais peut-être que tu n’allais pas la laisser grandir… ?
« Est-ce que tu serais d’accord de me laisser dessiner cette ambiance ? »
La prise de vue l’inspirait, lui donnait envie. Les étoiles derrière toi alors que tu étais contre la fenêtre. Une ambiance calme, mais qui lui inspirait de la mélancolie. Son crayon avait envie de glisser sur sa feuille, mais elle était polie. Bien sûr qu’elle allait te demander ton avis avant de l’accomplir.
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Un peu perdu, Kiyoshi, par toutes tes pensées.
Tu ne réponds pas à sa question, à vrai dire, tu ne l'entends pas, trop perdu dans tes pensées, ou peut-être te perdent-elles, peut-être un peu des deux. Tu ne sais pas trop.
Par contre, la seconde arrive à tes oreilles avec un peu plus de facilité, et il te faut un moment pour comprendre ce qu'elle veut dire. Évidemment, qu'elle peut dessiner, pourquoi elle ne le pourrait pas ? Pourquoi tu ne pourrais pas ? Tu es un peu perdu, Kiyoshi, un peu ailleurs, la tête dans les étoiles. Mais ce n'est pas très grave... il te fallait juste du temps, juste un moment pour revenir, les pieds contre le sol, la tête bien sur terre.
>> Stardust
En ce moment, ce n’était pas rare que l’inspiration arrive facilement pour notre demoiselle qui aimait prendre son temps pour imaginer, créer… Donner vie à quelque chose. Cette fois-ci, ce fut l’ambiance de la salle, de la nuit et te voir dans ce décor qui venait de l’inspirer, peut-être aussi pour lutter contre son insomnie.
Pourquoi t’avait-elle demandé ? N’est-ce pas naturel d’être poli et ne pas le faire derrière ton dos ? Légèrement, elle pencha la tête curieusement en te regardant.
« Je ne vais pas te dessiner sans ta permission, non ? » Répondit-elle tout en souriant légèrement.
Elle n’avait pas pris compte que tu n’avais pas répondu à sa première question, Ayumi n’était pas quelqu’un qui forçait la discussion. Curieuse d’apprendre à connaitre les gens, ce n’était pas une forceuse sachant à quel point c’était chiant ce genre de comportement.
Mais peut-être qu’à ce moment, elle avait tout de même besoin d’un peu de compagnie, la solitude ça fait peur de temps en temps… Doucement, Ayumi désigna le ciel en travers de la fenêtre et en dessus de toi.
« Le reflet des étoiles et de la lune, la lumière qui s’immisce dans la pièce et les reflets qui rebondissent sur toi. C’est… inspirant. »
Une simple petite explication pour préciser qu’elle n’allait pas partir dans le vide, mais que ses idées étaient bien précises.
Elle n’avait pas l’habitude de demander à quelqu’un la permission de le dessiner… Tu étais certainement l’un des premiers.
Même si elle ne le montrait pas, ce n’était pas aussi facilement d’oser se lancer…
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Tu chasses Yori de ton esprit alors qu'elle te répond. Tes joues rougissent alors, se colorent alors que tes yeux se baissent. Comment ça, te dessiner toi ? Pourquoi voudrait-elle te dessiner toi ? N'importe quoi. Et elle t'explique pourquoi, et tu as seulement envie de lui dire que c'est n'importe quoi.
Tu te contentes de hausser les épaules alors que tu marmonnes, reprenant ta position, t'appuyant même un petit peu plus contre la vitre : Fais c'que tu veux. Et tu rouvres ton lit, plongeant presque ton visage dedans.
Ayumi était gentille, pas trop envahissante, mais quelque chose t'empêcher vraiment de lui parler, d'être toi-même, sans que tu n'en saches pourquoi. C'était peut-être juste trop difficile, de s'ouvrir encore une fois.
>> Stardust
Ce fut sans un mot de plus qu’elle attendit la permission définitive, Ayumi ne pouvait imaginer violer l’intimité de quelqu’un de cette façon. Alors simplement, ses yeux cendrés se posèrent sur toi comme pour scruter ta réaction, son crayon se baladant entre ses doigts sans qu’il ne tombe.
Un sourire légèrement retenu pouvait être aperçu en voyant ton comportement, mais sans aucune once de moquerie, elle trouvait ça plutôt mignon. Un moyen de se cacher peut-être ? Son imagination reprenait encore plus le dessus sur la réalité, les images déjà présentes dans sa tête.
« Merci, promis je ne ferai pas n’importe quoi. »
Peut-être quelques mots en plus pour rassurer et te faire comprendre qu’elle savait là où elle allait. Ayumi n’avait pas l’habitude des modèles humains, encore moins qui lui répondait positivement. Voilà un nouveau défi à relever, mais une nouvelle petite pression sur ses épaules : ne pas faire n’importe quoi avec ton image. De toute façon, elle te montrera le résultat final ou jettera la page si elle n'y arrive vraiment pas.
Doucement, elle prit une inspiration avant que son crayon commence à danser sur son carnet. Ses yeux cendrés se levaient de temps en temps pour n’oublier aucun détail, ça allait prendre un petit peu de temps. L’adolescente voulait y mettre toute sa précision.
« Tout se passe bien pour toi, en ce moment ? »
Une question banale qu’elle te posait, pour essayer d’entretenir la conversation et pour que tu ne sois pas trop mal à l’aise quand elle te regardait pour dessiner tes formes. Peut-être que quelque part, elle s’inquiétait un petit peu pour toi ? Elle qui pense aux autres avant sa propre personne. Peut-être que pour elle, tu fais partie de ce petit cercle très restreint ?
Ou peut-être qu’elle-même ne le sait pas vraiment.
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Alors tu n'avais pas envie, de t'ouvrir à elle, tu n'avais pas envie de lui parler, tu n'avais pas envie, Kiyoshi, parce qu'à la fin, ça finirait forcément par te faire mal d'une façon ou d'une autre.
Sa voix arrive à tes tympans et tu relèves les yeux vers elle. Tu ne penses même pas à ta réponse, alors qu'elle s'échappe de tes lèvres sans que tu n'en donnes l'autorisation : Je n'ai pas envie d'en parler. Tu n'en parlais déjà pas à Yume, qui était, après Tetsuya, avant Tetsuya, tu ne sais plus trop où est-ce que Tetsuya se situait dans ta vie... Yume était la personne la plus proche de toi, en qui tu avais le plus confiance. Et tu ne lui en parlais pas à lui. Alors à elle ? Qui était une quasi inconnue à tes yeux ? Pas question.
Tu baisses les yeux, tentes de te concentrer de nouveaux sur les mots écrits sur les pages, mais tu n'y arrives pas. Tes pensées vagabondent de nouveau, encore, sans que tu ne puisses les emprisonner, et ne plus jamais y penser.
>> Stardust
Elle n’était pas du genre à forcer n’est-ce pas ? Alors ce ne fut qu’un simple haussement des épaules en guise de réponse. Finalement, peut-être que ça ne te dérangeait pas qu’elle te dessine sans qu’il n’y ait un mot d’échangé ? Autant rester sur cette optique, n’est-ce pas ? Ayumi ne voulait pas passer pour quelqu’un de lourd.
Alors ce fut tranquillement qu’elle continua de laisser glisser sa mine de crayon sur son carnet en relevant par moment la tête pour attraper un détail qui passait par là.
Il n’était pas rare de la voir balancer la tête sur la droite puis sur la gauche en rythme comme si une musique était en train de lui traverser la tête. Après tout, les mélodies pouvaient aussi être une source d’inspiration, n’est-ce pas ?
Le temps passait sans vraiment que la demoiselle y fasse attention, bien trop concentrée à donner toute son application, la concentration allait sûrement l’épuiser au bout d’un moment. N’est-ce pas ? Encore un petit coup de crayon, un petit coup de gomme pour enlever les traits en trop et voilà qu’elle t’avait terminé.
On compare une dernière fois le modèle, puis le décor et pour finir l’ambiance qu’elle voulait donner à son croquis.
« J’ai fini… Est-ce que tu veux voir ? »
Ah, un petit stresse venait de la prendre, elle n’avait pas l’habitude de partager ses créations et encore moins quand un modèle était dessus. Peut-être de temps en temps avec Kazu’, quand elle trouvait que ce n’était pas une catastrophe.
Ayumi avait de la fierté, il est vrai. Mais quelque chose en elle brisait facilement sa confiance en elle. Aller, pour une fois la demoiselle fait un effort ! Prions pour qu’elle n’ait pas fait une catastrophe…
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Les minutes s'écoulent, longuement, trop, peut-être, même, et tu n'arrives pas à te concentrer sur ta lecture, alors tes yeux vagabondent, des mots aux étoiles, des étoiles aux mots, jusqu'à ce que ta tempe se pose de nouveau sur la fenêtre, alors que tu t'étais redressé quelques minutes auparavant.
Tes pensées s'éloignent, vagabondent, vont et viennent, s'imposent puis repartent. Tu penses à Tetsuya. Beaucoup trop. Tu aimerais lui envoyer un origami, tu as peur que la réponse soit la même que celles que tu as déjà reçues. Tu aimerais juste savoir, un petit peu, savoir ce qu'il se passe, savoir quoi faire, savoir quoi dire, savoir qui être.
Ou juste, que tout s'arrête.
La voix d'Ayumi s'élève dans la salle commune ; tu sursautes. Tu avais oublié, qu'elle était ici, tu avais oublié ce qu'elle faisait, qui elle dessinait. Et tu ouvres la bouche, la refermes, avant de secouer la tête de gauche à droite ; non, ça te terrifie un peu, de voir ça. Non je... non merci. Qu'a-t-elle découvert, à t'observer ? Qu'a-t-elle découvert, en te dessinant ? En mettant sur papier toutes tes pensées que l'on peut lire dans ton regard. Tu ne veux pas voir, tu as trop peur de le découvrir. Je te fais confiance. Pas vraiment, pas réellement. C'était juste plus facile ainsi.
>> Stardust
Avait-elle parlé un peu trop fort pour ainsi te faire sursauter ? Pourtant, Ayumi faisait attention à ne pas trop élevé la voix, il était tard après tout. Bien trop tard pour des élèves qui devaient normalement avoir cours le lendemain. Le réveil allait être dur, s’il allait y en avoir besoin d’un, n’est-ce pas ?
Attentivement, elle attendit ta réponse et ne sut pas vraiment quoi répondre à l’entente de ton refus. Peut-être que tu avais vu quelques traits et que c’était en fait bien trop moche pour être montré ? Ou alors peut-être que tu avais peur du n’importe quoi ? Mais comme à son habitude, Ayumi n’allait rien forcer, elle ne fit qu’un léger sourire avant d’entendre la suite de ta phrase.
Ah, pour dire la vérité tu venais de la surprendre. Peut-être que la demoiselle n’avait pas compris le véritable sens de ces mots, mais rien que de les entendre, ça ne pouvait que lui faire plaisir. Ça changeait bien des insultes rabaissantes qu’elle subissait à cause de son paternel.
« C’est très gentil de ta part. »
Petite phrase pour commencer et ainsi, elle referma doucement son carnet tout en glissant son crayon dans la fente prévue à cet effet. Remettant une de ses mèches couleurs neiges derrière son oreille, sa tête se pencha un peu sur le côté.
« Je ne le montrerai à personne d’autre, promis. Et si tu changes d’avis, il ne bougera pas de place. »
Était-ce nécessaire de le dire ? Ayumi ne savait pas vraiment, mais elle gardait cette idée de vouloir te rassurer en soulignant que ce dessin ne tombera pas dans d’autres mains. C’était personnel, pour elle un souvenir et Ayumi mettait un maitre mot sur ces derniers : Ils étaient précieux, un bien qu’il fallait protéger et conserver.
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Elle range ses affaires, referme son cahier, range son crayon à papier. Et tu te dis qu'elle va sûrement partir, et que, de nouveau, la solitude va t'enserrer. Ce n'est pas forcément quelque chose que tu n'apprécies pas, au contraire. La solitude avait toujours eu quelque chose de rassurant, avant. Moins maintenant, mais toujours quand même un peu.
Elle te rassure, en te disant qu'elle ne le montrera à personne. Mais on est jamais vraiment à l'abri. Tu te contentes de hocher la tête, murmurant doucement : D'accord. Merci. Parce que tu penses qu'il faut la remercier, parce que c'est son travail, et que tu trouverais ça normal qu'elle ait envie de le montrer, mais elle te dit qu'il restera secret, et c'est bien, ça te soulage, même. Alors c'est normal, que tu la remercies, non ?
Et tu lui lances un léger sourire, petit et fin, avant de repartir à la contemplation des étoiles.
>> Stardust
« C’est normal. »
Ce fut la simple réponse de cette demoiselle qui ne te quittait pas des yeux, toujours aussi calme et discrète comme si elle voulait se faire oublier. Comme si elle n’avait jamais vraiment été présente à tes côtés et déranger ta solitude.
Pendant un instant, plus un mot ne sortit de sa bouche car ses yeux étaient à leur tour partis pour admirer les étoiles qui vous saluaient dans le ciel.
Qu’est-ce que c’était beau, reposant et remplis de signification, en tout cas pour elle.
Mais alors qu’elle continuait d’observer, admirer, se perdre dans ses pensées, sa petite bulle se créa quelques instants comme si Ayumi avait oublié ta présence.
« J’espère qu’elle veille sur nous depuis là-haut. »
Puis un petit soupir alors que ses doigts caressaient la couverture de son carnet avant de finalement revenir sur terre.
Si elle ne se forçait pas, elle pouvait s’y perdre de longues minutes pour ne pas dire des heures.
« Est-ce que tu crois en cette légende qui dit qu’une fois qu’une personne meurt, elle devient une étoile pour veiller sur les personnes qui lui étaient chers ? »
Pourquoi est-ce qu’elle te posait la question ? Pour essayer de faire la conversation peut-être ? Ou simplement pour se changer les idées un coup, pouvoir penser plus légèrement ou essayer de garder une petite part d’enfance ?
Enfin, il faudrait déjà en avoir eu une vraie.
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Et pourtant.
Pourtant sa voix s'échappe de ses lèvres, encore. Elle parle d'un elle que tu ne connais pas, que tu n'es pas sûr de vouloir connaître. Tu t'en fiches, pour dire la vérité. Tu veux juste être tranquille. Alors tu ne réponds pas, parce que tu as fait assez d'effort à ton goût, parce que tu as assez parlé, parce que tu as tout simplement pas été celui que tu aurais été quelques mois plus tôt, et c'est pour toi un grand pas, un énorme, même.
Et alors.
Alors elle te parle des ces légendes, des étoiles, des morts, et tout ton estomac se retourne. Tu baisses les yeux, abandonnes les étoiles du regard. En cet instant, tu la détestes. Parce que la mort de ta mère est trop présente dans ton esprit. Parce que tu n'as pas pu regarder les étoiles pendant des mois à cause de ça. Parce que tu y crois, à cette légende. Alors tu la détestes, tu la détestes tellement de te faire remémorer ce que tu as accepté, plus ou moins. Tu la détestes de parler, parler, parler, et de briser ton calme, ta sérénité. Tu la détestes.
Ton cœur s'accélère alors que tu te lèves, abandonnant le rebord de la fenêtre. Tu la détestes. Le livre dans ta main, tu te diriges vers les dortoirs, marmonnant un bonne nuit trop rapide, trop froid, trop brutal.
Tu t'en fiches.
Tu n'en as que faire.
Et tu l'abandonnes sans lui laisser le temps de répondre, sans lui laisser le temps de te rattraper. Tu la laisses là, seule. Et tu n'en as que faire, Kiyoshi.
hrp : ….. pardon ;;
>> Stardust
Il y a des jours où il vaut mieux se taire et ce soir, Ayumi aurait dû le faire. Elle qui ne pensait qu’à essayer de se rapprocher de quelqu’un. Peut-être même parler d’un sujet qu’elle aimait bien, voilà que la demoiselle venait de s’aventurer dans un terrain que tu n’aimais pas. Comment pouvait-elle savoir que vous aviez ce deuil en commun ? Aucun moyen, ce n’était pas une fouineuse, du moins envers toi.
Alors… Ayumi ne comprit pas ta réaction. Cette tête qui se baissa soudainement et cette voix froide que tu venais de lui adresser avant de te diriger vers les dortoirs. Qu’est-ce qu’elle venait de dire ? Peut-être que cette légende t’avait un peu trop touché ? L’adolescente n’était pas bête, le lien était vite fait, mais les détails n’étaient pas là.
Pas le temps d’un mot, pas le temps d’un geste, sa voix lança tout de même un « Désolé… » Que tu n’eus surement pas le temps d’entendre.
Puis la revoilà seule avec elle-même ses yeux se posant sur le ciel étoilé.
…
Tu sais Ayumi, tu n’es pas douée, tu n’es pas aussi forte que ce que tu aimerais penser. Les paroles de ton père te revinrent en tête : Tu n’es qu’une nuisance qui n’aurait pas dû exister. Était-ce ce que tu avais fait ressentir à Kyoshi en cette nuitée ?
Une fois que tu fus seule, le léger sourire que tu abordais disparus pour laisser placer à une expression plus vide, plus triste, mélancolique.
Tu avais mal, mais tu ne le diras pas. Tu avais de la peine à gérer ton stresse, mais tu ne le laisseras paraître devant personne. Les étoiles allaient être ta seule compagnie pour le reste de la nuit. Alors, prends sa place au bord de la fenêtre et commence à les observer.
Ta main se posant sur les vitres froides, ton envie de liberté, de t’évader et t’enfuir était à nouveau présenter.
Tu ne pouvais faire que lutter Ayumi, tu devais tenir pour lui. Pour qu’il ne devienne pas sa cible.
Alors, tu allais continuer de laisser germer cette douleur à l’intérieur de toi.
Et peut-être qu’un jour, on te laisserait aussi devenir une étoile brillante dans le ciel.
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