GOT THAT MEDECINE I NEED
23.01.97

Tu devrais essayer d'en manquer. Mh mh. Non non. Pas question. Tu sais que tu ne serais pas capable de tenir très longtemps sans, et tu deviendrais rapidement insupportable. Ou du moins, tu pourrais tenir sans, si tu avais la certitude de voir une nouvelle fois le soleil ; c'était bête, mais juste être à l'extérieur te rendait beaucoup moins anxieux, et, forcément, te donnait beaucoup moins envie de faire évader ton esprit dans tes fumées te promettant monts et merveilles.

Tu ouvres un œil, quand elle te parle, tu la regardes avant de les refermer, et tu te contentes d'acquiescer silencieusement. Ce n'était pas très compliqué de comprendre que Benhime détestait le superficiel, que ça l'exécrait plus que n'importe qui d'autres, et pourtant, tu te dis que tu dois être bien superficiel, pour elle. Après tout, tu te contentais des choses simples et charnelles de la vie, n'était-ce pas être un petit peu superficiel ? A moins qu'elle ne parle de ses relations en général, et, dans tous les cas, votre relation ne l'était-elle pas, superficielle ? La seule chose concrète que tu lui apportais, c'était un peu d'herbe roulée dans des feuilles légères.

Tes sourcils se froncent sous la réflexion, mais tu secoues la tête de gauche à droite sans trop savoir pourquoi tes pensées vagabondent dans ce sens-là. Ça ne te plaît pas. Benhime la grande dame, lâches-tu sans y penser. Car elle a de ses airs-là, ces airs de grandes dames, de grandes impératrices, mais c'est sûrement normal, vu son statut. Et ça te rend encore plus perplexe, parce que n'étaient-ils pas tous faux et superficiels ?