— MAHOUTOKORO
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<ange> tempora mutantur
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tempora mutantur, nos et mutamur in illis
la froideur ne te va pas.
je sais que tu as choisi tes cheveux couleur soleil et tes yeux rieurs et tes tâches de rousseur (éphélides éphélides constellations) mais c'est bien parce que tout ça t'es approprié ; regarde comme il est si simple de rigoler avec tes dents bien alignées ton émail blanche et tes lèvres retroussées
j'ai de quoi te craindre
ne cache plus ton auréole : il est temps de me brûler à l'eau sacrée, bénite, raconte ta vérité pendant que je monte me crucifier
j'ai compris que c'est de ma faute, tu sais. tu n'as --esprit du bien, séraphin, viens s'il te plaît pour mettre fin à ces histoires trop affamées de fausses libertés
dis-moi comment tu te sens comment tu t'es senti déjà avant, comment tu crois que ça va se finir ah si tu regrettes de m'avoir sauvé d'avoir porté en ton sein l'origine de tes tristesses de tes malheurs
tu as si bon cœur.
et pourtant j'en ai toujours peur, ta main sur celle de mon roi ou de mon joker, tremblant petit imposteur arnacoeur menteur
et toi porteur de salut, peut-être en attends-je trop ? n'est-ce pas tout mon poids, sur tes épaules ? viens : je saurais te faire hurler pour que tu les laisse tomber
ne t'inquiètes pas
j'essaierai de tout rattraper
quitte à me faire écraser.
Ange Ueda
<ange> tempora mutantur 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
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Ange Ueda
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Ange Ueda
my wings decayed and i clutched the star system to slow the fall
Avant sa chute, Lucifer était un ange—et ce qui l’a happé ce jour ressemblait affreusement à une glissade.
Ueda trop habitué à aimer se risque aujourd’hui à haïr, et sa colère n’a eu d’égale que sa peine ; papiers pliés puis chiffonnés, tachés du sel que ses yeux ont osé verser. Chagrin illégitime s’il en est—il le noie dans la culpabilité et l’étouffe sous le couvert de l’ignorance. Clochette tinte à ses oreilles après un mois entier, fier, d’abstinence, et Ange est retombé aux pays des merveilles avec aux lèvres un sourire béat.

Dans le silence, il trouve son réconfort—entre deux couvre-feux, assis sur le rebord de sa fenêtre et bercé par les ronflements de ses colocataires, il se repent. Mais au message, à son origine, à ce qui a poussé l’origami à enfin passer la barrière, c’est une amertume jalouse et égoïste qui l’anime.

Il voudrait t’enterrer dans le fond de sa mémoire, te traiter en vague souvenir. Comme un traumatisme craché dix ans plus tard, un cancer qu’il peine à combattre—mais accroché à son sang, à son âme soeur, tu gangrènes encore ses songes quand lui ne foule même pas l’entrée des tiens. C’est pour Yume, il n’a toujours été question que de Yume, et Ange dans ces horreurs ne tient la place que d’un dommage collatéral.

Le jardin lui paraît maussade, mains dans les poches et cheveux striés de sombres mèches (Mamoru—Mamoru m’a dit que c’était beau). Tigre ne retrousse ses babines ni ne montre les griffes, mais à sa démarche manque la chaloupe habituelle, les sourires forcés délaissés pour ce qui paraîtrait presque honnête. Renard défait de ses masques fait face à un bourreau ignare et, dans sa puérile blessure, fait fi des politesses. Dis-moi. C’est un truc de Kiyo ou de Yatagarasu, de me péter les couilles ? Il crache et dans son regard luisent déjà mille tempêtes, à peine masquées par la nonchalance de son timbre roulé. Tu voulais qu’on parle. Commence.




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tempora mutantur, nos et mutamur in illis
mais toi, tu tombera pas hein ? on avait dit --on avait dit qu'on arrêtait de résister, et qu'on comprenait, et que ça ira
mais tu mentais, non ? pour me faire plaisir.
regarde où ça nous a mené.
et moi j'ai toujours l'innocence injectée dans mon cerveau ; je n'ai pas vu tes yeux en cœur lors de ce semestre de malheur -après tout je n'avais des pensées agitées que pour un autre mais seulement si c'était bien caché
soyons honnête : le mal vient de bien plus loin que lui et toi, et moi et lui
c'est avant tout toi et moi.

il est temps.

quand tu dévales les mètres avec cet air fixé, c'est mes ventricules qui tremblent de la colère à venir ; ils l'imaginent froide, dense, longue et si repoussante. un air de méduse. je serais prêt à me changer en pierre si ça pouvait amenuiser ta haine mais je doute -il ne s'agirait même pas vraiment de te plaire, non ? de te donner de la joie. est-ce que ça existe encore, là ?
je ne sais pas.
le soleil est caché ; tes cheveux lui rendent hommage, et mamoru m'a bien dit --qu'importe, il ne s'agit pas de lui.
j'aurais pu rire en acquiesçant à cette introduction ; j'aurais pu rugir en réponse ; j'aurais pu, mais on est deux gamins qui essaient d'être matures parce que putain, on est con, et ça fait mal.
la vérité, c'est que je ne sais pas quoi te dire.
je t'ai oublié la moitié de l'année alors que tu m'as permis de respirer quand j'ai cru que j'allais étouffer tu sais juste avant les feux d'artifices ah septembre vraiment c'était de la merde et sans toi ç'aurait été août aussi et tu sais j'ai perdu connaissance et après j'ai perdu la tête et t'étais pas là pour me la tenir est-ce que tu crois que c'est pour ça qu'elle a fini par partir ? et si t'avais été là et si je t'avais pas insulté et si ces origamis je les avais pas envoyés est-ce qu'on serait encore amis ou est-ce que tu m'en aurais voulu, attends-
ne réponds pas
je connais la réponse.
je m'exécute (dans tous les sens du terme) ou du moins j'essaie mais les mots les mots les mots ils sont là mais ne veulent pas sortir à moins d'être vomis et je voudrais faire de jolies lettres dans mon esprit pour t'offrir quelque chose avec du sens pourquoi tout est mélangé pourquoi il y a pas une seule direction qui vaille le coup d'être empruntée ? j'ai beaucoup de choses pour lesquelles m'excuser. alors voilà, je suis désolé pour :
- ne rien avoir compris
- la bibliothèque et l'infirmerie
- les origamis
- l'avoir forcé à ne rien dire
- l'avoir autant blessé
- t'avoir oublié
et je sais que c'est faible de dire ça et que ça prouve rien et que c'est juste des mots et que je suis coupable et t'avais rien demandé pourtant j'ai quand même débarqué en emmenant tout sur mon passage et je voulais que tu me dises à quel point tu es en colère et combien tu me détestes et je sais même pas si je le mérite mais vraiment, ange, je crois qu'on en est à un point où il faut crever l’abcès parce que sinon on va se noyer dedans. et pas que nous.
parce que c'est jamais que nous, hein ? c'est toujours eux aussi.
t'imagines ? dans un autre monde. sans mamoru, sans yume.
qu'est-ce qu'on serait devenus, tous les deux ?
(est-ce vraiment malin de se demander ça maintenant que j'ai mis le couteau dans ta main ?)
Ange Ueda
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Ange Ueda
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Ange Ueda
my wings decayed and i clutched the star system to slow the fall
La colère est en sentiment étranger. Il la repousse et l’enfouit et quand elle éclate c’est toujours au milieu de la nuit, quand il n’y a que lui pour en ramasser les fragments et en enterrer les preuves ; on n’a jamais vu Ange énervé, on le pense trop bête pour ressentir de la haine—après tout, regardez-le, regardez vers quelle araignée son coeur s’est tourné ! Pauvre renard, il n’en a que le nom, c’est un charognard, un chien viverrin qui se contente des restes qu’on veut bien lui jeter. Clébard docile, gratte-le sous le menton et il agitera la queue gaiement—donne-lui un os et il t’obéira jusqu’à ce qu’on lui fasse une meilleure offre.

Tu sais—il vous pensait différents. Enfin, peut-être pas toi, trop occupé à confectionner des songes un peu trop idylliques pour se rappeler que, dans sa réalité, t’as rien de son idéal. Mais Ange est un rêveur, et Yume ; Yume portait bien son nom, à l’époque. Est-ce que c’est toi qui l’a sali ?
Ah, tu portes déjà tout le blâme, pourquoi il t’arrêterait ?

Pourquoi je ferais ça ? Pourquoi je ferais quoi que ce soit pour toi—pour n’importe lequel d’entre vous—quand vous avez pas levé le petit doigt pour moi ? T’as une idée de la honte ? C’est pas grand-chose, quand on y pense, c’était qu’un petit coup de coeur, de quoi s’occuper pour pas mourir d’ennui avec tes cours. Vous avez tout cassé, et y en a pas un pour rattraper l’autre. Toi, Yume, peut-être même Mamoru, qu’est-ce que j’en sais, comment je pourrais en être sûr ? Et pourquoi ? Parce que toi t’es trop lâche, et Yume trop docile.

La magie dégouline d’entre ses doigts et la haine ses lèvres, mais y a pas une larme pour briller dans son oeil non que la rage et des plaies qu’il est incapable de refermer. C’est pas l’acte qui compte, c’est le symbole. J’ai tout pris dans la gueule, alors que j’avais rien fait. Tout le monde me ment et me cache des trucs et se dit que ça ira, et j’en ai marre de prendre les balles perdues. Electricité statique au bout de ses mains, le duvet hérissé—il va trop vite, le coeur suit pas, va éclater. Quand je suis rentré chez moi, je pensais que j’allais passer de bonnes vacances, après un mois de juillet de merde. Au lieu de ça, on m’a jeté dans une espèce d’hôpital, et deux semaines plus tard il—j’me suis fait engueuler pour ça, et j’ai cru que c’était la fin. Quand j’ai vu tes origamis, j’en ai lu qu’un. Le plus vieux, le premier, et j’ai eu envie de te tuer. Je crois que j’aurais préféré ne jamais t’avoir rencontré.

Destin à deux balles auquel il croyait naïvement—un enfer, on y pense pas, les anges sont jamais tristes. A peine revenu à l’école, j’apprends cette connerie. Je sais même pas si je suis énervé. Je suis blessé. Par lui, plus que toi, et je m’en branle que tu l’aies forcé, t’as aucun pouvoir sur lui, il aurait dû m’en parler. Mais c’est pas le sujet, le sujet c’est toi. Et toi—toi t’as joué, hein ? C’était marrant, l’infirmerie, quand il donnait des bouts de soi, que tu les chopais au vol pour les écraser entre tes doigts ? J’y ai cru, un peu, pas longtemps. J’aurais pas dû, c’est ma faute. Mais après… Après tu m’as oublié. Pas comme tu l’as oublié lui, non, pas besoin de magie pour m’effacer. Une espèce de rire crisse contre sa gorge serrée, dissonant. Je sais même pas pourquoi je suis surpris. Je sais pas non plus ce que tu veux, maintenant. Qu’on se réconcilie ? Pour ça, il aurait fallu qu’on se dispute. J’ai pas eu cet égard, c’était trop d’honneur. J’ai même pas eu le loisir de comprendre ce que tes putains de messages voulaient dire.

Mensonges ; il a compris, quand il a ressenti la même chose. Pas exactement, mais juste assez proche pour les relire et les brûler et craquer une boulette sous sa dent. J’étais tellement bien parti, et vous avez tout niqué. Alors à quoi bon ? J’ai plus la force, je préfère me noyer qu’essayer de me débattre inutilement. Après tout, vous êtes déjà sous l’eau—et Ange a toujours été égoïste.




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it’s true that people I’ve been gone
la vérité c'est que j'ai des excuses bien trop vraies pour me blâmer sans s'agacer
même moi ça me gratte, ça m'énerve, ça m'insupporte
mais tu sais que c'est pas vrai. tu le sais.
alors voilà pourquoi tu ferais ça : parce que les gens sont cons, et certains plus que d'autres, et que je fais sûrement parti de cette catégorie, et parce que tu sais ce que c'est que les erreurs toi aussi.
ne dis pas non -pas quand il y a tous ces angles morts que tu drapes dans ta conscience.
et moi -je savais pas que ton cœur s'envolait quand tu me voyais. et yume -il savait pas non plus que c'était sérieux ce qu'il y avait. et mamoru -ah, lui, il savait mais il n'avait rien à dire.
ce ne sont pas ses histoires, tu sais ? c'est pas juste. c'est pas juste de parler de lui, de me faire serrer la mâchoire, de faire cligner ces paupières en un déglutissement amer ; et je croise le fer de mes yeux de mer
promis
tu t'y noiera pas.
on s'est d'abord menti à nous-même.
et alors, comment savoir ? j'en avais aucune idée. c'était pas quelque chose de réalisable. même maintenant, c'est ---
c'est probablement de la lâcheté, mais c'est surtout la vérité. la thémis dont tu parles. ta propre justice. (et toi, ange, est-ce que tu la respectes ? as-tu des ailes blanches ? ou est-ce que tu les décapes à la javel lorsque tu dois sortir de jour, et est-ce qu'elles fondent lorsque tu t'approches du soleil ? ah, apollon, est-ce que tu crois en la divination ?) et tu ne peux pas dire que c'est faux, parce que c'est une histoire qui est à nous. parce qu'on n'a jamais su ce qu'on allait en faire, et surtout parce qu'on croyait qu'elle n'existait pas (enfin, je crois) j'ai pas joué. j'ai jamais joué. si tu savais.
et
faiblement
je te dis
(droit devant, les yeux perdants, la moue crispée, la tête un peu penchée)
tu sais, j'ai été terriblement honnête cette nuit-là ? à l'infirmerie.
je crois qu'on cherchait la même chose.
mais je te laisse le dire parce que j'en sais rien et que c'est bien de vouloir la vérité mais souvent je ne sais même pas où la trouver ? et est-ce que la mienne, c'est la tienne ? et qu'est-ce que j'aurais dû faire ? t'harceler d'origami encore une fois ? tu pourchasser dans les couloirs ? dis-moi. dis-moi ta vérité.
sur un ton désespéré de ceux qui ne savent plus où donner de la tête je te jure c'est un bordel que de vouloir ranger sa cervelle ses cauchemars les trucs qui pendent à son cou et les papiers qu'on a voulu enterrer
alors oui quand j'ai perdu une partie de moi (lui) quand je me suis engueulé avec mamoru (lui aussi) quand ma soeur est partie (oh, elle) quand j'ai enchaîné les décisions de merde (tous les autres) j'ai pas cherché à te recontacter pour encore mal faire les choses. est-ce que j'aurais dû ? dis-moi, ange, dis-moi. je sais pas. j'en sais rien. je sais pas grand chose. je sais que j'allais pas bien, et que je faisais tout mal, et je crois que c'est encore le cas. tu sais ? on dit que c'est jamais sans lumière. que même quand on est comme ça, il y a des bas et des hauts.
que parfois, tout à l'air de bien aller, et qu'après ça repart dans le noir.
t'es important. t'es terriblement important, tu sais ? pour mamoru. pour yume.
je veux pas te faire de chantage, mais ---- tu sais (écho) j'aimerais que tu saches, ou alors non, mais je le dis quand même et c'est oh terrible si terrible quand j'étais au bord de la falaise et que les vagues avaient l'air de si bien danser de là-haut est-ce que tes ailes t'auraient fait voler ? j'aurais aimé qu'on me le dise. mais t'étais pas là non plus.
mais tu m'as jamais répondu.
alors dis pas ça
dis pas ça.
Ange Ueda
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Ange Ueda
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Ange Ueda
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On lui a jamais appris à être généreux—non toute sa vie Ange était pris en pitié, pauvre gosse maltraité par son père, couvé par le reste de sa famille. C’est égoïste qu’il a grandi, égoïste qu’il mourra ; et quand tu lui dis c’est une histoire qui est à nous ses mâchoires craquent jalousement parce qu’il se dit—et moi ? Mes histoires à moi, elles sont basées sur vos mensonges, craquelées par la vérité que vous avez laissé échapper. Votre lâcheté me donne envie de vomir.

Ange n’est pas courageux, mais Ange est un bon acteur : si bon qu’il croit en ses propres scènes, qu’il en oublie que ses discours sont répétés. Il les pense impulsifs et se fantasme ingénu, quand tout est calculé pour plaire. Aujourd’hui pourtant, Ange est honnête—il n’a rien à perdre, si tu le hais.

Il écoute, tremble, sent ses articulations résonner douloureusement quand ce que tu confesses ne lui plaît pas ; j’ai pas cherché à te recontacter pour encore mal faire les choses. Un rire dans la gorge et des larmes dans les yeux, ni l’un ni les autres ne dégoulinent. Il refoule, encore un peu. Et la colère glisse entre ses doigts elle s’effrite à son contact mais lui s’y agrippe en éploré, refuse d’admettre que derrière elle c’est une douleur puérile qui pointe et un soleil brûlant d’illégitimité. Oui, t’aurais dû !
A quoi bon.

T’es important. T’es terriblement important, tu sais ? Pour Mamoru. Pour Yume. Les crocs s’entrechoquent et les cheveux se hérissent et les poings se serrent—il pourrait te frapper sa main le lui hurle elle lui dit : brise les os comme ils te brisent le coeur et tu seras enfin
soulagé.

Et Ange est honnête, alors il parle. J’ai envie de te frapper. J’ai jamais autant eu envie de tabasser quelqu’un de ma vie, je crois. T’as cassé tellement de choses, j’ai envie de te casser toi aussi, de te montrer comment c’est, de te faire voir ce que ça fait de tomber du bord de ta putain de falaise. Peut-être que c’est la frustration, ou le repas évité—ses joues se trempent d’un coup et ça les tache de rouge et de bleu, dans ses yeux dans ses cheveux. Tu—vous me faites ressentir trop de choses, c’est insupportable, je suis… je suis tellement fatigué d’être énervé et de vous en vouloir et de dire à Yume que tout va bien et de prétendre que Mamoru l’aime pour de vrai
et d’essayer de t’oublier, toi

Ma vérité, hein ? Ma vérité, tu la sais déjà. T’as merdé, et t’as beau t’excuser, ça suffit pas. Mais je sais pas ce qui suffirait—si tu disparais, tu leur manqueras. Si je disparais… ah, non, mauvaise idée, mauvais chemin, si je te frappe, il caresse l’hypothèse et la soupèse et s’imagine les mains couvertes de sang (plus tard, ça lui donnera mille cauchemars), ça servira à rien.
Alors qu’est-ce qu’il fait ?

Il soupire, tout simplement. Tu lui feras encore mal. Ah, te méprends pas, c’est pas une question, je te le dis. Tu vas lui faire mal, parce que c’est comme ça que ça marche. Et quand tu lui feras mal, il s’éloignera. Chaque fois que tu le blesseras, il te glissera un peu plus entre les mains. Les siennes se hissent et portent le soleil. Il ira dans les miennes, qu’il affirme naïvement, et je le garderai jusqu’à ce qu’il guérisse. Si un jour il me dit, Ange, ça suffit, ça suffira. Ce jour-là, j'arrête les efforts. Ce qu’il dit pas, ce qu’il cache derrière un regard faussement mauvais, c’est que d’ici-là, il t’aura déjà pardonné. En attendant, tout va bien—de toute façon, Kiyo Ninomiya, je te connais même pas.




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je suis cachée au bord des larmes
est-ce que je dois aussi délivrer mon égoïsme pour surligner le tient ? pour que tu vois cette grosse tâche fluorescente, et que tu te rendes compte de son existence de son emprise de sa couleur démesurée
est-ce que je dois continuer ? essayer de t'atteindre au risque de te perforer ?
crois-moi, t'as des choses à perdre si jamais je te déteste. c'est peut-être triste mais c'est vrai ; et le temps, c'est une des seules choses qu'on peut donner sans jamais pouvoir le reprendre.
c'est peut-être simple pour toi d'accepter d'aimer quelqu'un du même sexe, mais ce n'est pas le cas pour tous. ce n'est pas de la lâcheté. c'est tout le contraire, ange. c'est du courage qui se construisait. c'est un futur qui se prélassait en attendant son moment. mais est-ce que tu peux comprendre ? est-ce que t'arriverais à te mettre à ma place ?
et t'es pas malin mentalement, t'es pas violent physiquement, mais t'as l'honnêteté coupante et moi je ne sais plus où m'abriter, alors je reste, les bras écartés, prêt à accueillir l'obus et tous les tirs de fumée
c'est que de l'air
mais derrière t'as toutes tes artères en charnières, en phylactères, qui essaient de garder le monastère de tes travers
lieu saint ! où personne ne peut jamais entrer, que tu fais disparaître quand on visite tes yeux (la porte de ton âme)
et tu ne pourra jamais me faire tomber de la falaise, non, pas toi (il te manque du désespoir, et l'impression que le monde continuerait comme si tu n'avais jamais existé, et savoir que c'est pour le mieux)
et peut-être qu'une solution serait d'arrêter de vouloir m'oublier, de me laisser une petite place où m'installer
tu sais, j'ai presque espéré que tu lèverais la main sur moi (ç'aurait eu un goût d'absolu enfin quelqu'un prêt à m'effacer (pater) pour décider pour moi ah vas-y dis-moi de me jeter depuis les côtes décharnées de l'île, dis-moi de rejoindre la mer et je l'étreindrais jusqu'à voir ton bonheur dans les bulles qui s'échappent, dis-moi de m'en aller et je ne reviendrai jamais)
mais je savais que t'oserais pas, et que oh c'est si horrible de souhaiter ça ; aucun d'entre nous deux n'a ce qu'il faut pour le faire. c'est mieux ainsi.
mais voilà : tu me détestes parce que je le fais pleurer, de toute son âme, de tout son cœur
t'as beau mettre des paillettes dessus ah parler d'un lit aux milles secrets de joues rosies à côté d'un livre -c'est rien face à lui, non ?
égoïste mais pas trop.
matelot qui n'a que son bateau dans la mer des autres, si certain du mal à venir et c'est terrible mais je suis d'accord ; n'est-ce pas stupide ? tant de peine et tant de pleurs, tant de cœurs et tant de haine
ça marchera pas toujours comme ça je te le montrerai, je vais te le prouver tu verra ! plus tard, plus tard (oui mais quand ?) on se baladera main dans la main et il ne saura rien faire d'autre que sourire et en attendant je lui dévore toute trace de paix pour contenir mes propres guerres
mais un jour, plus tard, tu verra
c'est une promesse, mais t'en as rien à faire
de toutes manières, t'as pas envie de croire en moi et je le comprends bien
je ne sais pas d'où vient toute cette certitude -celle qui dit que tout ça c'est juste pour quelques temps (quelques ans)
en attendant -en attendant, oui, soit là pour lui.
(j'aurais pu te le demander du plus profond de mon âme ah t'échanger ces mots vides contre l'ensemble de mes rêves me cadenasser le sang à tes sourires de papier mais ça n'aurait rien changé : tu n'as pas besoin que je demande, et tu ne le fais pas pour moi)
bien sûr que si, tu me connais. ah, veux-tu tout oublier ? ce n'est pas parce que tu n'as rien compris que rien n'a été fait. ce n'est pas parce que tu me rejettes que je n'existe pas. ce n'est pas parce que tu ne veux pas que ça n'est pas vrai. alors ?
quelle est la vérité ?
la tienne ou la mienne ?
je crois qu'on ne le saura jamais.
tu me connais plus que beaucoup de gens. est-ce triste ? sûrement, mais je préfère une haine franche à un faux enthousiasme.
au moins, tu me détestes pour ce que je suis.
et j'ai envie de dire, de demander : les as-tu jamais lu ? les origami. (en entier)
sache que j'en suis l'inverse. il faut les lire à l'envers. du bas vers le haut, du futur au passé. là c'est moi : des regrets harnachés, des colères glacées, des remous ignorés, une réalisation poussée, de la douceur en entier.
t'as pas envie de comprendre.
tant pis -j'aurais ma paix avec toi, même si ce n'est que dans ma propre tête.
Ange Ueda
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C’est peut-être simple pour toi d’accepter d’aimer quelqu’un du même sexe, mais ce n’est pas le cas pour tous. Quelque chose casse—mon coeur les os de mon poing mes dents entrechoquées je sais pas mais—ça se casse et je ris, fort et faux. Commence pas, Kiyo, t’en sais rien. Et je te dirai peut-être un jour qu’à quinze ans j’étais rien, j’avais rien—j’étais un bout de viande qui appartenait à mon père et qui changeait trop pour lui plaire je ressemblais à tout le monde et personne et j’étais si perdu qu’on m’aurait peut-être confondu avec toi. Je te dirai peut-être un jour qu’à dix-sept ans j’étais amoureux, et terrifié—que je savais même pas ce que je devais accepter, pour rester avec lui. Aujourd’hui je m’énerve en silence et même moi je me trouve injuste, parce que le sujet,
c’est toi.

T’es sûr que ça changera ? Ca doit changer, tu sais. Si ça change pas, si ça marche comme ça jusqu’à la fin et qu’on se détruit tous un par un, qu’est-ce qui restera de nos histoires ? J’ai pas peur de mourir, j’ai jamais crains la mort, mais j’ai peur qu’on m’oublie et qu’on se dise ah, ange ? jamais entendu parler et si pour ça je dois devenir lucifer alors—regardez-moi faire

tu me connais plus que beaucoup de gens, mes dents se serrent j’ai mal aux mâchoires parce que je sais oh je sais ce que tu vas dire, les as-tu jamais lu ? les origami. Et j’hésite entre la vérité et le mensonge j’aimerais te dire que non qu’ils ne m’ont pas frôlé l’esprit que je les ai brûlé sans les ouvrir
mais il y a quelques semaines, j’ai pleuré sur le papier il y a quelques semaines ce papier m’a fixé il m’a accusé d’horreurs et j’ai pas su comment le supporter.

Silence qui s’étire et s’étire comme un élastique mais c’est moi qui craque. Pas dans l’ordre. Je les avais en boule dans la poche d’une veste et j’ai pas voulu les lire parce que le premier m’a déjà fait si mal et j’avais peur de ce que le reste allait me faire ressentir. J’ai une inspiration rêche et les poumons en feu mais—je continue. J’ai commencé par le dégradé, je le trouvais joli. J’avais pas fait attention aux couleurs. Tu te souviens de ce que tu m’as écrit ?

Tu m’as dit qu’on pouvait pas compter sur moi. Puis que tu t’étais noyé et que je t’avais sauvé et maintenant t’en penses quoi ? Bourreau ou héros—j’ai jamais su. J’ai menti. A toi, à Yume et à Mamoru et même à moi et j’en ai assez mais comment on change ce qu’on est ? Comment on sait ce qu’on est ? Je veux pas te détester et attendre que tu le brises pour lui dire je t’avais prévenu. Mais je sais pas quoi faire d’autre, je sais pas comment réparer ce que j’ai cassé.
Parce qu’elle est là, la vérité ; t’étais qu’un prétexte, la goutte d’eau d’un vase que j’ai ignoré toute ma vie et maintenant qu’il déborde je m’étouffe et je cache ce qui m’effraie derrière la haine et le mépris. Mais c’est pas moi, la colère. Non moi je voulais des champs de blé et du raisin je voulais rire dans le ciel pas pleurer sous la mer et toi et vous ah—non vous avez rien fait c’est moi.
C’est moi qui t’ai idéalisé imaginé parfait oh un prince charmant qui croise mon chemin sous le joug du destin et qui me suis dit qu’il y avait quelque chose quand il n’y avait rien. C’est moi qui ai rendu Yume coupable, si coupable qu’il était incapable de te trahir pour moi parce qu’il savait ce que j’allais dire ce que j’allais faire j’ai jamais su garder les secrets, c’était qu’une question de temps. Et est-ce que c’est pas ça, la solution ? Du temps. Je crois que c’est ce dont j’ai besoin.
T’as fait l’effort à rouvrir soigneusement des plaies que j’avais mal refermé et elles pourrissaient et moi je les ignorais mais maintenant que ça suinte comme le sel sur mes joues je me dis—encore et je craque encore et même en ramassant mes morceaux je serai irrécupérable. J’ai besoin de temps pour digérer réfléchir et me dire que toi t’as fait des efforts donc c’est mon tour et cette fois je panserai mes plaies sans rage je les nettoierai jusqu’à ce qu’elles arrêtent de saigner. Aujourd’hui je m’écarte oui mais j’ai espoir de plus tard te revoir et qu’on essaye de (re)devenir—amis.
Je veux faire un pas en arrière, et dire adieu la colère.




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(la reine des drames)
bien sûr que j'en sais rien -comment pourrais-je ? je sais que tout est toujours compliqué, et que ça ne fait qu'empirer ; est-ce que tu crois qu'un jour on deviendra plus soucis qu'humains ? moi je me demande, parce que le stress il enfle oh j'ai vu tu sais parfois ça ravage des peaux sous l'eczéma, parfois ça s'abreuve d’éthanol, parfois ça respire des cigarettes, parfois ça fait tinter des pièces dans les pachinko
(ça devient nous)
(et on se croit paisibles -on garde les yeux rivés sur le soleil
alors non, je n'en sais rien, je n'ai pas vu tes angoisses et tu en m'en dira rien)
tu vocalises mes peurs
(providence)
ça se voit dans mes yeux : si vides de tout(e confidence)
je le veux, vraiment
de répandre du bonheur et de la joie et d'être, tu sais, en paix
je crois que je me suis trop habitué à tout retenir
je ne sais pas comment fonctionner sans guerre
ça fait trop longtemps ; ça fait trop peur, que de ne pas tout ravager pour s'assurer que jamais ça ne viendra nous berner
mais si ça change pas, ça fera comme tu le dis : il s'en ira vers toi, et dans tous les cas, jamais il ne t'oubliera
je n'aurais pas dû demander, hein ? c'est trop pour nous ; sangsue qui colle à nos basques
je me souviens on peut vraiment pas compter sur toi
je me souviens je me suis toujours méfié de toi
je me souviens mamoru devrait changer de bouche à embrasser
je me souviens j’aimerais t’aider, kiyo, mais je sais pas quoi faire
lis les autres. ils n'ont pas tous autant de mensonges.
toi aussi t'as menti ?
(ou alors c'était dans le moment et maintenant c'est dépassé périmé à jeter)
tu lui dira jamais je t'avais prévenu parce qu'avant d'avoir raison tu veux qu'il aille bien ah, plus sage que tu ne le crois (que tu ne l'acceptes ?)
nous y revoilà : boucle temporelle, ouroboros, jörmungandr, accidat fieri (ce qui doit arriver arrivera)
c'était écrit, destiné, et maintenant que c'est passé, il nous reste les morceaux entre les doigts
c'est arrivé. immuable, gravé dans la pierre et pire, dans nos mémoires j'ai envie de faire mieux. et ça commence par crever la rancœur l'étrangler jusqu'à ce qu'elle, elle pleure et ça prendra du temps aussi
regarde-nous, naufragés des minutes qu'on a tenté de dompter ; mais la mer garde ses marées, qu'importe si on souhaite la dominer
mais je crois qu'on peut se mettre d'accord sur le fait qu'il mérite beaucoup mieux. et j'aimerais faire de lui ma priorité mais c'est trop le bordel dans ma tête (la mer encore les secondes elles viendront le poignarder d'impatience et ça fera tout capoter)
et qu'on doit s'y employer. tous les deux, pas juste toi, pas juste moi (fautifs)
est-ce que c'est un serment ? je promets d'essayer.
et ça - ça ,ange - c'est vrai.
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