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Last tribute // Akina
Yori Hayashi
Last tribute // Akina 190204091233391372
Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
Orochi
Orochi
Yori Hayashi
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Yori Hayashi


Last tributeYou hover like a hummingbird, haunt me in my sleep
You're sailing from another world, sinking in my sea
Oh, you're feeding on my energy
I'm letting go of it. He wants it— Wolves without teeth // Of monsters and men

I can see through you
We are the same, it's perfectly strange
You run in my veins
How can I keep you inside my lungs
Qu’est-ce que la mort, si ce n’est un état auquel chaque être vivant est destiné, tôt ou tard ? Une fin. Définitive, irréversible. Alors, je sais, certains diraient : fantôme, portrait. D’autres, des croyants, diraient : paradis, enfer, réincarnation. Mais moi, j’ai beau être sorcier, je n’en crois pas moins à la science et quand le cerveau cesse de fonctionner, je pense qu’il ne reste rien de ce qui faisait réellement de nous qui on est. Que les méthodes permettant de garder une trace de notre personnalité ne sont qu’illusoires ; des miroirs ne faisant que refléter notre image.
Mais toi, Takashi, en quoi croyais-tu ? Espérais-tu trouver une autre vie, plus accueillante que celle dans laquelle tu t’es enfoncé ou est-ce que ton existence t’était devenue si insupportable que tu ne trouvais plus d’autre solution que d’y mettre un terme ?

Je crois que je comprends. J’aimerais croire que c’est un acte qui demande beaucoup de courage – parce que, voyez, j’y ai déjà pensé, mais j’ai peur de mourir et c’est cette lâcheté qui m’a toujours retenu. La vérité, c’est que ce n’était qu’un mélange de désespoir, de résignation et de peur. La vérité, c’est que son visage est resté marqué par la douleur et la terreur. La vérité, c’est qu’il a surement regretté, à l’instant même où la vie lui a échappé. La vérité, c’est qu’il a souffert et que je m’en veux de ne rien avoir pu faire.

Takashi ne manquait pas d’une famille aimante, présente. Il a sa sœur et des amis pour le pleurer, prier, le faire vivre au gré de leurs pensées. Et pourtant, je veux lui adresser mon propre hommage, une façon pour moi de lui dire aurevoir et de tourner la page. J’aurais pu faire participer Ieyasu, Sawa et Momo, mais je n’ai aucune proximité avec les dernières citées et le premier est déjà trop fragile pour que je lui rappelle la perte de son ami.
Et je suis égoïste. Sans compter l’étrangeté de mes idées.

C’est Akina que j’ai choisi, comme témoin de mes lubies. La mine sombre et le regard éteint, mais la voix étrangement douce, que je lui ai demandé de m’accompagner – sans m’expliquer. Je l’ai entraîné, jusqu’au abord de la forêt. Là où Takashi et moi avions fait la paix, là où je me suis excusé. Proche de l’endroit même où il s’est suicidé. Je passe une minute de silence, à regarder l’environnement boisé, avant d’enfin me poser : assis en tailleur, à même le sol, je dépose le poignard qui se trouvait dans ma poche devant moi.

« Je comprendrais, si tu décides de partir. »

Après tout, il n’y a rien pour elle ici, si ce n’est mon caprice de l’avoir à mes côtés.

« Mais je te remercie d'être ici. »

Et de subir mes envies, d'accepter sans question inutile.
Je sais que tu ne jugeras pas. Je sais que tu ne m'en empêchera pas.
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En réponse à de si beaux yeux, le silence suffisait. Il n’y avait pas que la commodité de leur rôle commun, la proximité d’un devoir de préfet ou le sentiment, si effrité qu’il put être par le temps, de partager bien plus que la réalité ne leur avait accordé. Il avait tant de raisons, l’ensemble de désirs menés par le simple bonheur de sa présence ici - un sentiment qu’elle se gardait bien d'énumérer. Aujourd’hui, il n’existait qu’un écho à son avarice insatiable, que l’ambiance morbide des regrets que Yori éprouvait le besoin de partager.

Au-delà de ça, quelques souvenirs, peut-être, l’envie d’un sourire, un quelconque espoir à même d’éclairer son chemin. Le deuil avait sa manière à lui de raviver des peurs uniques, et la tristesse, comme un brouillard, extinguait les repères des plus assurés. Il n’en fallait pas davantage : sobrement dressée dans une robe ébène, elle avait enroulé son bras dans le sien, tout au long du chemin. Ses traits félins, bercés par une inquiétude nouvelle, elle n’aurait pas supporté de le voir tomber - ni même la sensation de quelques pas vacillants. La fraiche brise secouait sa queue de cheval, ravivant en elle les plus absurdes pensées d’un quotidien vide d’intérêt.

Yori, si beau, fort, inébranlable ; Yori, épuisé, au bord de la rupture morale.
Sa tristesse se laissait transparaitre dans ses gestes précis, comme si cette arme, cruelle actrice d’une inéluctable fin, méritait le statut de souvenir. Lorsqu’il prit enfin la parole, la préfète agita la tête avec douceur, la brume empathique de ses iris offrant à son visage une beauté toute autre.

Elle était méconnaissable, enveloppée dans la délicatesse qu’elle ne réservait qu’à ses rares amis.

« Il y a de ça mille ans, la littérature nous a introduit le concept de mono no aware. Si je devais l’expliquer, ce serait “la douce mélancolie du temps qui passe sur les choses de l'univers". »

Elle noue ses mains dans son dos et souffle respectueusement ses paroles, comme un hommage à un défunt qu’elle n’a jamais connu. Ses jambes se ploient et son bras vient entourer la nuque de Yori en un geste affectueux. Akina s’approche, noue leurs joues d’un contact sincère, sans en rechercher davantage. La rassurante chaleur du moment, d’un soutien qu’elle veut tant lui offrir - et elle ressent, plus que quiconque, le besoin d’émotions véritables.

Si ses sentiments, en l’instant, ne devaient être que l’illusion cruelle de son coeur de pierre, alors le monde n’avait qu’à cesser d’être.

Si Yori ne comptait pas, en de si tristes mais de si beaux instants, quelle raison d’exister ?

« C’est de cette façon que fut appréciée la beauté de l’éphémère. Mais les écrits sont comme la vie ou la mort, ce n’est pas toujours aisé de les comprendre. Nous vivons dans un monde triste et tout ne fait peut-être pas sens, mais ce qui n’est assurément pas absurde, ce sont les sentiments que nous éprouvons dans ces moments. »

Elle garde le silence, se remémorant les quelques lectures d’une époque révolu, le récit fictif, parfois moqueur et hautain d’une jeune auteur. Mille ans les séparent, mais en l’instant, elle semble la comprendre : toute la douceur d’une plume sensible aux mystères du monde et à l’immensité de ce qu’il reste à découvrir. Un millénaire n’aura pas suffi à lever le voile sur ces questionnements - et Akina laisse glisser sa main sur la peau de Yori, aussi ignorante qu’impuissante, ne pouvant que partager la sensation tiède de ses doigts bienveillants.
Yori Hayashi
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Last tributeYou hover like a hummingbird, haunt me in my sleep
You're sailing from another world, sinking in my sea
Oh, you're feeding on my energy
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I can see through you
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C’est un instant de faiblesse, que je m’accorde devant elle. C’est bien parce qu’il s’agit d’Akina – elle ne jugera pas. Proche de craquer, mais pas encore prêt à m’effondrer – ça, jamais. J’ai les nerfs à fleur de peau depuis la rentrée : les attaques, mes fiançailles, ma chambre, une solitude que bien peu parviennent à compenser. Tetsuya est là, sans vraiment y être – présent physiquement, absent mentalement. Nanami a besoin d’une bouée à laquelle se raccrocher, pas une qui se laisserait couler. Ieyasu est désormais traumatisé. J’ai merdé avec Hajime et Kiyoshi. Je me suis résigné à ne plus compter Ishan dans ma vie. Je ne suis pas proche de Sora au point de lui confier mes déboires. Kuro va mieux, je ne vais pas gâcher cette paix qu’il a trouvé.

Je n’ai que Jian et Kazami, pour me soutenir – j’inquiète bien assez le premier et la deuxième est ma petite sœur, c’est à moi de la protéger.
Akina, finalement, est mon ultime rambarde.

Akina, qui fait preuve d’une douceur que je lui ai rarement vu – juste assez pour déduire qu’elle ne la réserve qu’à quelque rares personnes (dont je fais partie). Akina, qui m’apaise, de quelques notions de culture habillement appropriées.

Son bras entoure mes épaules et sa joue rencontre la mienne ; je ferme les yeux. Je m’abreuve de ses paroles, avide d’en oublier le deuil.

« C’est ce que tu penses ? Si nous sommes tous destiné à mourir, n’est-ce pas absurde d’en avoir peur ou d’en être attristé ? »

Les humains craignent leur propre nature, c’est une évidence. Sinon, pourquoi tant d’effort afin de repousser l’échéance et d’améliorer leur qualité de vie ?

« Fut une époque où je trouvais l’amour absurde, s’il ne nous mène qu’à souffrir du moindre manque ou de la moindre perte. »

Fut une époque où j’ai voulu y renoncer.
Parfois, je regrette encore de ne pas y être parvenu.
J’aimerais être dénué de sentiment, être imperméable à mes émotions.
J’ai beau apprendre que ce n’est pas une solution, je crois toujours que c’est la meilleure des protections.

« Mais je concède à l’éphémère toute sa beauté. Il n’y a de précieux que ce qui peut être amené à disparaître et seul le compte à rebours nous pousse à apprécier et à profiter des instants qui nous sont offerts. »

Je rouvre les yeux, contemplant le poignard qui se trouve devant eux. Mes doigts trouvent leur chemin jusqu’à se lier à ceux, offerts, de ma préfète. Ma deuxième main s’empare de l’objet – sur sa lame ne se trouve plus aucune trace de son précédent méfait, mais dans mes souvenirs je le vois encore tâché par le sang de Takashi.

Elle n’a même pas l’air étonnée de me voir en possession de cet objet, mais ça ne me surprend pas : Akina ne se laisse pas si facilement perturber.

« Ne devrais-tu pas me le confisquer ? »

Je lance un sourire amusé, seulement je pense avoir surtout l’air épuisé.
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C'est avec le cœur léger qu'elle laissa sa tête trouver le contact de son corps comme un repos, une nécessité, comme si ce geste lui offrait toute la force de continuer à respirer. Ces derniers temps, sa vie tournait autour de la Mort : elle se sentait enveloppée par la noirceur du monde et des pensées qu'elle cultivait avec une fascination presque effrayante.

Yori avait raison, elle était parfaite pour ça. Plus que quiconque, elle tendait les bras à la fin, curieuse d'en connaître les tréfonds. Plus que quiconque, elle ne craignait pas de tout perdre. L'inconnu brillait de tentation - dans son besoin de savoir, dans sa volonté de revenir même au risque de sa vie. Était-il absurde d'ignorer une peur presque logique ? Était-il absurde de se tourner vers l'amour, de cultiver une existence qui, à une échelle suffisamment grande, devenait toute aussi éphémère ?

Ses mots résonnaient, le besoin de comprendre, l'essence même d'une vie dont elle appréciait, plus que tout autre, la toute finalité. La mort n'était pas une fin. La mort faisait parti intégrante d'une existence qu'elle comptait bien sublimer ; et elle réclamait toujours plus, en quête de savoir, guidée par une avarice sans limite.

« Quels pitoyables êtres nous serions, si la fin devait tout nullifier. »

Alors, presque brusquement, elle tire Yori d'un coup sec pour le rapprocher d'elle. Ses bras l'entourent, maternelle, et elle le laisse profiter du moment, domptant son désir de transpercer cette chair de ses oncles. La beauté, pour elle, est toute différente. La beauté lui donne envie de détruire et massacrer, jusqu'à en oublier tout souvenir.
La beauté se perd et se détruit.
De toute chose, seuls ses instincts, seul ce désir avare semble survivre à toutes les années. Douce, interminable avarice. Un sentiment immortel auquel elle n'avait pas encore de réponse.

« L'amour, Yori, est paradoxal. C'est ce qui fait sa force. »

Elle glisse sa main dans ses cheveux, une délicatesse rarement vue.
Son menton trouve le haut de son crâne et elle poursuit, le regard perdu devant elle.

« Je n'éprouverai sûrement jamais de tel amour pour quelqu'un. Je t'envie de pouvoir souffrir de la sorte. Être vide, à terme, ne nous emplit que de regrets. »

Elle le savait pour avoir, tant de fois, cherché la réponse. Dans la mort, la douleur, dans la violence et le sang ; dans l'empathie et la peur, dans l'amour et les sentiments. Akina avait tout essayé. Elle s'était perdue dans son ignorance, dans le contact un peu trop pesant d'une inaccessible humanité.

Elle voguait à la limite de l'acceptation, du possible, de ce qui régissait l'univers. Si elle devait en comprendre les limites, les fondements, elle ne pourrait sans doute que chercher un autre mystère à élucider - une autre raison de ne pas disparaître.

« Parle-moi de lui. » dit-elle alors.

Une demande douce, comme elle n'en faisait que rarement. Avec Akina, les désirs étaient souvent des ordres. Avec Yori, elle désirait l'univers - mais détesterait se l'entendre ordonner.

« J'aime les histoires. Pour le couteau, je prendrai ma décision plus tard. »
Yori Hayashi
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Oh, you're feeding on my energy
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Je pense que nous le sommes, pitoyable. Pas toi, Akina. Pas Jian, ni Kazami, ni tant d’autres personnes que j’aimerais citer – depuis quand suis-je devenu si faible, quand il s’agit d’aimer ? Takashi ne l’était pas non plus, qu’importe à quel point sa mort peut le paraître. Je parle de notre existence, en tant qu’être humain. Nous ne sommes, objectivement, rien, à l’unité. Et à quoi bon laisser un souvenir de nous, lorsque nous ne serons plus là pour en avoir conscience ?

J’aimerais te contredire ; affirmer que la mort a ce don de tout nulifier. Mais je sais que si je venais à perdre une personne que j’aime, jamais je ne pourrais l’oublier.
Serais-je seulement capable de me relever ?
J’ai beau laisser croire que je suis fort, j’ai besoin de cette distance pour ne pas montrer que je suis si près de m’effondrer.

La vérité, c’est que :

« L’amour rend faible. »

Il se nourrit de notre volonté, de notre bonheur et de nos principes – bien plus qu’il n’en offre – sans s’encombrer d’un quelconque consentement et voilà ce qui fait sa force. Un mélange d’immoralité et l’illogisme. Parce que tu vois, il n’y a rien de logique dans le fait d’aimer, quand on ferait tout pour s’en épargner. Il n’y a rien de logique à aimer malgré tout le monde qu’on nous fait on que l’on a fait. Il n’y a rien de logique à avoir le cœur partagé. Il n’y a rien de logique à aimer sans retour. Et si même des parents sont incapables d’aimer leurs propres enfants, vraiment, à quel point ce sentiment mérite-t-il d’exister.

« Tu ne veux pas échanger ? Mon rire, amer, s’étouffe contre sa poitrine. C’est comme ça que tu te sens ? Vide ? »

Je pense pouvoir comprendre. J’ai cette sensation parfois : celle d’un vide émotionnel intense. Comme si plus rien n’avait de sens. Je ne saurais dire ce qui est le pire entre souffrir ou ne plus rien ressentir.

« Je n’étais pas si proche de lui. »

C’est pour cette raison que je tiens encore debout. Que les larmes n’ont pas trouvé place sur mon visage – pas même aux coins de mes yeux. Que je suis encore capable de parler et même de philosopher.
Je suis entier. Takashi importait, mais il n’était qu’une part de ma vie ; pas de mon être.

« Jusqu’à cette année, il me détestait. »

Mais nous avions fait la paix. Je me suis excusé, ce que je ne fais jamais. Je l’ai vu couler. J’ai voulu l’aider.
Je l’ai négligé et il s’est tué.
Et il a osé, en dernières paroles écrites, affirmer que je mérite ma place de préfet.

« Il avait l’atypique phobie des casseroles et j’en avais volontairement placé une sur son lit. C’est stupide. »

Comme tant de chose dans cette vie.
Ce n’est plus un théâtre, nous ne sommes plus acteurs. Seulement des clowns dans un cirque.

« J’aurais dû voir qu’il allait si mal. »

Et ma voix s’éteint, sous la culpabilité.
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C’est comme ça que tu te sens, Akina ?
C’est ce qui te définit.
Ce vide, un doute subsistent à tout compartiment de ton existence. C’est ce questionnement incessant, c’est cette absence de peur, cet amour un peu trop fort des inconnus dont tu ne te lasses jamais. C’est cette inconscience, témérité, c’est ce goût un peu trop prononcé d’un danger qui n’a jamais suffi à invoquer les regrets.

Elle est ainsi - vide, en un sens, mais remplie de ces désirs qu’elle aborde comme la quête objective que sa vie lui impose. Akina désire, mais ne veut pas vraiment. Akina s’en remet à ces sensations naturelles, comme si leur spontaniété témoignait d’une parfaite sincérité.

Face à ce vide, seuls les instincts survivent et elle s’y accroche. Sans barrière, sans détours, sans chercher à remettre en question ce qu’elle espère absolu. Ce qui se devait de l’être - car sans ça, elle perdrait sa seule raison d’être. Pas les autres. Pas cet amour boiteux dont elle frôle la sensation ; pas un attachement malsain, comme le miroir de son cœur tordu.

Ses pensées sont absurdes, et elle en cherche l’origine - comme si, faute d’une quelconque logique, l’omnipotence devenait la seule réponse.
Dans l’infini d’un univers, n’y avait-il pas une raison à trouver ?
Dans l’absolu savoir des divinités, ne pouvait-elle pas comprendre pourquoi exister ?

Son cœur s’alourdit d’une humanité autrefois absurde, à mesure que les jours passent. Le fardeau des sentiments, et elle semble comprendre de quoi sont faits les pensées d’autrui. La détresse, les larmes ; le deuil dont on refuse de se relever, en sachant que le temps nous y poussera. Pourtant, cette proximité la refroidit un peu plus, comme si elle ne jouait que le tableau d’une vide humaine, sans vraiment la ressentir.

Cette proximité, quelque part, l’aidait à comprendre comme elle serait à jamais différente. Différente de ces personnes qu’elle voulait tant aimer, qu’elle ne cessait d’admirer. Différente des détestés, de ceux qu’elle méprisaient ; de ces quelques personnes qui commençaient à compter. L’amour te rend faible. Elle lâcha cette vérité sans cesser ses gestes, ni le moindre bouleversement dans ses battements de cœur.

Stoïque, l’œil torve ; l’avidité troquée au bénéfice d’une franchise nécessaire. Yori n’avait pas besoin de cette extrémisme qui la caractérisait tant, mais de cette sincérité abrupte qui frôlait la cruauté.

Tu l’as vu, Yori. La dépression est dangereuse et contagieuse. Tu as détourné le regard parce que tu estimais qu’il n’en valait pas la peine, et tu ne voulais pas risquer quoi que ce soit pour lui.

Et alors, elle se détourne. Le contact est brisé, de même que la douce utopie qu’elle laissait couler, sous excuse de ce deuil - mais à présent que les débats sont entamés, elle ne lésine pas sur les vérités qu’elle cache au fond d’elle. Sa vision du monde, sur bien des points, diffère de celle de Yori. L’amour est une faiblesse, mais pas en raison de la tristesse du deuil, mais de cette distraction permanente - cette curiosité infinie, qui s’en trouvait attirée.

Parfois, sa quête lui semblait entravée par ces directions, et parfois, elle n’éprouvait que le puissant désir de trancher ces gorges immaculées qu’elle enlaçait de ses bras à longueur de journée.

Et pourtant, ton cœur est blessé. C’est ce qui te rend différent de moi - tu es sincèrement humain.
Yori Hayashi
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Nulle réponse à ma question, mais je ne pense en réalité ne pas en avoir besoin : Akina n’aurait pas évoqué ce vide, s’il ne s’agissait pas là de son expérience personnelle. Je ne saurais contredire un ressenti ; en revanche, je peux critiquer. J’ai envie de croire qu’un vide émotionnel peut être comblé par de l’ambition, des réflexions, un plein de pensée – intellectuel, plutôt que sentimental. L’amour rend stupide, en plus de faible. Et j’ai voulu croire, aussi, que m’oublier dans les leçons, les livres et les connaissances suffiraient à compenser le manque affectif – ou des sentiments, un peu trop existant. Malheureusement, ma propre expérience, si elle en a été une réussite par moment, s’est toujours soldée par échec.

L’amour te rend faible. C’est une précision brutale, dénuée de tact, autant que d’empathie superflue – comment en vouloir à Akina, alors que je doute qu’elle soit seulement capable de l’éprouver. Je ne peux m’en plaindre : je préfère amplement la franchise à un semi-mensonge n’ayant pour but que d’épargner des blessures pourtant nécessaires – comment l’humain peut-il apprendre de ses erreurs s’il n’en garde aucun souvenir désagréable ?

Elle continue et j’accuse le coup de ses paroles, mes épaules tendues, sans rompre notre proximité. Tu estimais qu’il n’en valait pas la peine. Est-ce vraiment le cas ? Je peux aisément croire que je n’ai pas voulu prendre de risque – j’en ai blessé et repoussé tant d’autres, que j’estimais, pour cette seule raison – mais ai-je pu penser que Takashi n’en valait pas la peine ? Peut-être ne voulais-je pas me causer cette peine, qui m’incombe à présent.

C’est elle qui s’éloigne, finalement, ne me laissant pour seul contact que ce regard dans lequel je plonge le mien.

« Ne sont-ce pas les humains, justement, les pires ? Ils blessent en parfaite connaissance de cause. Les ignorants, eux, ont au moins le mérite de ne pas savoir ce qu’ils font de mal. »

Ce n’est pas le deuil qui me rend si négatif, je me sens aigri par la condition humaine ; écœuré par notre propre société. L’amour a au moins l’avantage – partielle – de me les faire oublier.

« Est-ce que tu aimes ce monde ? »

Est-il plus beau, à travers tes yeux ou est-il aussi sombre qu’à travers les miens ?

Que ce soit ma question ou la distance qui m’y décide, je joue de ce poignard que je tiens toujours dans ma main, faisant danser l’éclat de sa lame. Puis, comme si je souhaitais m’entailler les veines, je la fais longer mon avant-bras, jusqu’à venir l’enfoncer dans la paume de ma main.

« Je ne peux pas parler pour Takashi, mais je pense qu’il l’aimait plus que ce que laisse croire son geste. »

Alors, bras tendu à l’avant, je laisse le sang se déverser, reproduisant le symbole dont je l’ai si souvent vu s’affubler.
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Le mérite ? Quel mérite y-a-t’il à vivre d’ignorance ?

Une flamme s’allumait dans des iris jusque là tamisés par le respect silencieux que la situation imposait. Il avait touché un point sensible, l’idée d’une vacuité intellectuelle qui la rendait terriblement susceptible. Son visage était différent, non pas troublé mais comme réveillé par les outrages d’une pensée aussi amère - et malgré l’affection qu’elle s’évertuait à étouffer, la douceur de son être, en de telles circonstances, était toujours palpable.

Akina aimait Yori, assez du moins, pour s’encombrer de pareilles émotions.
Sa retenue était visible, au même titre que les bribes de ce que son impulsivité a piétiné ; une amitié aussi forte qu’étrange dont les imperfections lui offrent un véritable recul sur lui. Son regard était d’or, mais au travers d’eux, rien ne semblait vraiment précieux : le monde s’étendait comme l’interminable champ d’une mine grisée de fer et il n’y avait que son ressenti, cette curiosité insatiable pour arriver à en apprécier l’existence.

Est-ce que tu aimes ce monde ?

Peut-être un peu, à l’occasion - once in a blue moon, pense-t-elle en d’autres termes. Ses pensées divaguent vers ce que son instinct s’est laissé apprécier - cette magie omniprésence, la voie du sabre, les quelques personnes au cœur des dernières années de sa vie. Yori en faisait parti ; il était arrivé aussi abruptement que naturellement, comme un coup du destin, et tout s’était toujours bien passé.

Ses mots, les avancées taquines de son caractère imprévisible ; cette aisance qui le rendait imperméable à toute peur, comme si Akina n’était pas différente. Et en cela, elle l’avait sincèrement aimé : comme un collègue compétent, tout d’abord, et comme la pensée d’un réel ami.

Aimait-elle ce monde ?

Depuis toujours, sa tête bourdonnait des désirs insatisfaits, vouant son esprit au regret d’un silence qu’elle ne connaîtrait jamais. La tranquillité était exclue, et même si elle prenait plaisir à pourchasser l’impossible du monde, elle aurait aimé pouvoir s’abandonner de temps en temps à ce quotidien que Yori lui offrait. Lui, et quelques autres ; lui qui flirtait avec le danger qu’elle représentait sans songer à son futur. Lui qui, par cette témérité aveugle, lui semblait si proche d’elle.

Aimait-elle ce monde ?

Elle en détestait les moindres pores, maudissait cette ignorance qui coupait court à ses moindres avancées. Elle détestait ce monde autant que tout ce qui le composait ; elle détestait l’univers et la pensée qu’il ne suffirait jamais à la combler.

Je hais ce monde, avoua-t-elle, un maigre sourire flottant, faisant écho à ses iris embués de tristesse. Visage tourné vers le vide, elle se laissait perdre dans cette mimique instinctive comme pour échapper à son regard. Plus que tout le reste.

En un instant, elle se remémora ses raisons : son désir de connaissance et son attrait pour un impossible tel que nul n’avait jamais cherché à le décrypter. Un impossible si puissant qu’elle pouvait sentir le poids de la réalité sur ses frêles épaules : oppressant sa volonté, comme chaque jour, et brisant son cœur en morceau jusqu’à le rendre amorphe - imperméable à tout sentiment. S’était-elle tant perdue dans la folie qu’elle y avait abandonné le plus important ?

Mais je veux le décrypter. Je goûterai à l’omnipotence pour arriver à mes fins. Et s’il le faut, je ferai déchoir toutes les divinités de ce monde.

Dans l’élan de cet aveu, Akina amorça le geste impulsif de déchirer une partie de son haut : la peau partiellement dénudée, elle n’en éprouvait aucune pudeur. De lenteur et de patience, elle amorça un geste pour saisir la main blessée de Yori et y enroula le bout de tissu.

Tu comprends, Yori ? L’absurdité ne vient pas des sentiments mais du cœur des hommes. Quant au suicide… Elle marqua une pause, et soupira avec cette douceur renouvelée. Je pense qu’il l’a regretté avant de mourir.

Elle fit un nœud afin de s’assurer que la blessure ne soit pas exposée et prit délicatement l’arme des mains du sang-pur. La lame glissa entre ses doigts experts mais elle ne se permit pas d’en apprécier la tenue. Tout en le traitant avec les égards d’un souvenir précieux, elle avait décidé de confisquer ce qui appartenait bien légitimement à la liste des interdits de l’école.

Mais les règles, ici, n’avaient pas leur place : ce n’étaient pas ses mains mais son cœur coupable qu’elle essayait d’alléger. Elle garda sa main proche de la tienne, les doigts se frôlant, apportant une vague de chaleur à cette peau mutilée de tristesse. Et alors qu’elle en caressait la surface, ses yeux trouvèrent les siens pour une dernière promesse.

Si l’on devait se fermer à toute chose au nom de la douleur, ne serait-ce pas comme se donner la mort ? Or, moi, je suis vraiment égoïste, et je t’interdis de mourir.

Que le monde brûle, s'il exigeait compensation. Akina n'en avait que faire. Mais Yori, son Yori qu'elle aimait de toutes forces, avec la faible intensité d'un cœur naissant ; cet ami inébranlable, elle ne le laisserait pas partir.
Yori Hayashi
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Yori Hayashi
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Yori Hayashi


Last tributeYou hover like a hummingbird, haunt me in my sleep
You're sailing from another world, sinking in my sea
Oh, you're feeding on my energy
I'm letting go of it. He wants it— Wolves without teeth // Of monsters and men

I can see through you
We are the same, it's perfectly strange
You run in my veins
How can I keep you inside my lungs
Le mérite ? Quel mérite y-a-t’il à vivre d’ignorance ? A son expression – outragée – je devine avoir touché un point sensible. Akina n’échappe pas à cette fière érudition qui caractérise si bien les Tsuchigumo ; un savoir que je foule pourtant du pied, lorsque je le considère inutile – les sentiments ne sont qu’un fardeau et je reste persuadé qu’ils nous rendent plus idiots qu’intelligents. Si les moins émotifs sont reconnus par l’araignée, j’imagine que ce n’est pas sans raison – juste une preuve supplémentaire d’une supériorité dont personne ne devrait douter.

« Être ignorant sur les sentiments ne signifie pas l’être sur des sujets plus intéressants. Au contraire, l’amour nous détourne des priorités. »

Je m’en veux presque, de piétiner ainsi des attaches que j’apprends à accepter, mais je suis objectif : s’il n’y avait pas eu Jian, j’aurais été plus attentif à mon entourage (Takashi).

Et au milieu de nos différences, un point commun qui se démarque : Je hais ce monde. Mais elle souhaite le connaître – le comprendre, peut-être. Alors que j’aimerais le soumettre, le compromettre jusqu’à changer son être. Seulement, je ne suis pas idiot au point de penser pouvoir révolutionner le monde – je me suis fais à l’idée que je devais le voir tel qu’il est : gangréné par la stupidité des uns et des autres.

Tu comprends, Yori ? L’absurdité ne vient pas des sentiments mais du cœur des hommes. Oui, je crois saisir son point de vu. L’absurde, ce ne sont pas les sentiments eux-mêmes, mais ce qu’ils font faire aux Hommes. Ce qui est absurde, ce n’est pas la maigreur de ses sentiments pour moi – un amour qui, à son échelle, me semble pourtant si grand. Non, ce qui est absurde, c’est de déchirer ses vêtements pour panser une plaie que je pourrais effacer d’un sortilège. Ce qui est absurde, c’est de me mutiler pour expier ma culpabilité – et donner forme à une souffrance qui n’a lieu que dans mon esprit tourmenté.

« Je pense aussi. » que Takashi a regretté ce choix.

A-t-il seulement pensé à sa sœur ?
Je serai incapable d’abandonner ainsi Kazami.

« Je suis trop lâche pour me laisser mourir. »

Je le murmure, comme un aveu. Si c’est ce qu’Akina craint, qu’elle soit rassurée : je ne suis pas pressé de rejoindre qui que ce soit dans la mort, qu’importe les regrets. Et si la pensée m’a déjà effleurée, force m’a été de constater que je serai incapable de m’y mener moi-même.

« Mais je ne peux promettre de rester en vie : ce pouvoir ne m’appartient pas – nous mourrons tous, un jour. Et beaucoup sont d’avis que mes choix se font au détriment de ma propre sécurité, mais je préfère vivre comme je l’entends, quitte à mourir prématurément. »

Je soutiens son regard, cette fois, avec la force de mes convictions.
Et finalement, rien ne saurait me faire vivre plus intensément que l’envie de contredire ceux qui croient – ou qui espèrent – que je vais me mener à ma perte. Et plus encore, ceux qui souhaiteraient le faire de leurs propres mains.

« Si tu ne veux rien faire de ce poignard, je pensais l’enterrer ici. »

Retourner la terre, comme je retourne mes états d’âme autour de cette culpabilité ; et enfin, les ensevelir.
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L’embout de ses fins doigts filaient le long du miroir mortel, se délectant de la proximité inopinée de l’arme. Attirée par le danger, démesurément amoureuse de tout ce qui tenait au sabre, elle était incapable de maintenir l’impassibilité responsable d’une préfète en devoir. Amie supposée amortir le deuil, les sens acérés d’une prédatrice à vif, avide de réponses et de gains.

L’amour ne rendait aveugle que les plus imprudents, et elle savait, pour être désormais plongée dans l’insondable humanité bercée d’autant d’amour que de haine, combien il était aisé de s’y laisser noyer. Yori énonçait, à présent qu’il goûtait à la douleur, une regrettée imperméabilité. Las soupir d’orgueil, l’infinie tristesse s’étendait jusque dans le froissement alentour des feuilles agitées par un tel sentiment.

La mort voguait, envoutée par le goût du sang, charmée par l’atmosphère si particulière des larmes incapables de couler. Sous leurs pieds, sous cette terre des merveilles et des libertés ; sur cette île isolée et ce monde oubliée derrière les normalités pétrifiantes d’un ennui sans bornes. Sous cette civilisation, sous la vie imposée, sous ces histoires et ces sentiments indomptables gisaient les cadavres d’une histoire qu’on ne se permettait pas d’oublier.

On s’y accrochait, comme la bonne conscience déraisonnable des plus déréglés par cet amour destructeur. On s’en laissait mourir, alors que le beau souvenir éludé par ces mémoires sélectives se refusait à imaginer le cadavre pourrissant de ce qui fut autrefois tant aimé.

La mort était une finalité : les espoirs anéantis, les sentiments broyés par une douleur physique à laquelle nulle raison, nulle logique ne pouvait se raccrocher. Il n’en restait rien, pas plus l’espoir d’un concept quelconque de réincarnation que celui d’une âme sauvée, épousant l’éternité.

“De même que ce mirage sans assises, les tours ennuagées, les palais somptueux, les temples solonnels…” Elle murmura les paroles avec une patience et une justesse qu’on ne connaissait qu’à ses plus délicieux jours, et elle se délecta de la sombre mélancolie qui semblait s’écouler tout autour d’eux jusqu’à couvrir leur esprit d’une bienveillance unique à l’instant.

Jamais elle n’aurait ainsi agit, trouvé en son esprit érudit les mots justes pour palier au silence parfois tendu des esprits en contradiction. Car malgré toute leur affection, il n’existait nul sentiment à même de ralier leurs convictions, et c’est une différence qui les garderait loin de l’autre pour toujours.

“...et ce grand globe même avec tous ceux qui l'habitent, se dissoudront, s'évanouiront tel ce spectacle incorporel sans laisser derrière eux ne fût-ce qu'un brouillard.”

Un soupir pour amortir le son decrescendo d’une voix un peu trop sollicitée, et elle s’accroupit aux côtés de Yori. Elle sortit sa baguette d’un geste délicat pour tracer un trou avec vivacité, la forme atrocement parfaite tout aussi témoin d’une attention particulière que de la nonchalance magique propre à ces sorciers humains.

Akina hocha la tête, déposa la baguette avec la toute délicatesse qui s’imposait avant de refermer le trou. N'encombrons pas notre mémoire d'un fardeau qui n'est plus pensa son cruel esprit, associant l’atroce instant à ses bribes de souvenirs de La Tempête. Comme une accroche infinie, sa main trouva de nouveau la sienne, décidée à ne pas le laisser tomber.

Pour nous, l’univers continue de tourner, alors ne le faisons pas attendre trop longtemps.
Yori Hayashi
Last tribute // Akina 190204091233391372
Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
Orochi
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Yori Hayashi
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Last tributeYou hover like a hummingbird, haunt me in my sleep
You're sailing from another world, sinking in my sea
Oh, you're feeding on my energy
I'm letting go of it. He wants it— Wolves without teeth // Of monsters and men

I can see through you
We are the same, it's perfectly strange
You run in my veins
How can I keep you inside my lungs
Je reconnais cette lueur de fascination dans les yeux d’Akina, face au poignard. L’intérêt morbide porté à un objet capable de nous blesser – de prendre une vie. A-t-elle la curiosité, elle aussi, de se questionner sur l’effet que lui ferait la lame tranchant sa chaire ou est-elle plus intéressée par l’idée de rompre les tissus d’un autre ? Je peux dire, à présent, que c’est assez satisfaisant – et la douleur m’élance, mais elle n’est rien en comparaison de ce que je connais déjà. Je me sens plus souvent déconnecté de ce corps (de ces terminaisons nerveuses, qui tentent de m’interpeller) que de mon esprit.

J’observe le sang séchant, sur le sol qui a recueilli le sien (Takashi) à quelques mètres de là. Je pense à ceux dont la fierté serait de rappeler combien il est pur – de tout lien avec les moldus. S’il me rend différent, aux yeux de la société et d’un peuple assez idiot pour y croire, versé ainsi il n’a rien d’exceptionnel. Un amas de plasma dans lequel circulait encore librement globules et plaquettes. Un liquide carmin qui ne laissera derrière lui qu’une trace que les créatures habitant la forêt viendront bien vite effacer de leurs pas.
Si je le transfusais, conférerait-il des pouvoirs particuliers ? Si non, alors il n’a pas la moindre utilité.

La Tempête. Akina cite l’œuvre avec une mélancolie si justement adaptée que me vient l’envie de lui faire conter plus d’histoires encore.

« Nous sommes de la même étoffe que les songes. Et notre vie infime est cernée de sommeil… »

J’adresse une dernière pensée, silencieuse, au né-moldu qui aura partagé une partie de ma vie et qui partagera, encore longtemps, un coin de mon esprit ; alors que l’arme destinée à le tuer est enterrée.

« Et, dans mon rêve, je crois que le ciel s’ouvre ; que ses richesses vont se répandre sur moi. A mon réveil, j'ai bien souvent pleuré, voulant rêver encore. »

Plus que les autres, c’est cette citation qui me fait écho, pauvre rêveur que je peux être – la vie est un cauchemar, plus encore que ceux qui peuplent mes songes.

Sa main retrouve la mienne et je me lève, cette fois, le visage redevenu fier – bien qu’amer. Les vivants ont besoin de se voir accorder plus de temps que les défunts et je pense qu’il me faut retrouver les miens.
Je reviendrai. Quand j’aurais besoin de paix.

« Rentrons. Et faisons-le tourner plus vite, jusqu’à ce qu’il s’épuise. »

Jusqu’à sentir chaque fibre de notre corps pulser.
Comme je sens pulser ma paume mutilée.
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