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âmes sœurs / ft. satsuki
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Elle commença d'abord par mouvoir ses mains, cherchant à retrouver l'indispensable sensation du toucher. Femme d'action et d'affection, elle ne fût satisfaite que lorsqu'elle retrouva cette désagréable sensation de picotement au bout de ses doigts. Dans un silence de tombe, comme craintive de constater l'inaptitude de sa voix, elle laissa d'abord cligner ses yeux à maintes reprises jusqu'à retrouver la finesse d'observation qui la rendait si pertinente.

Enfin, elle se racla la gorge pour laisser couler un rire satisfait - et si le vent lui semblait anormalement déstabilisant, elle y ressentit une certaine forme de puissance. Une respiration sifflante lui rappela sa faible condition et elle laissa son dos se cogner contre un arbre pour y trouver le repos. Lorsque ses yeux embrassèrent les ténèbres, elle revit les bribes d'images de cette brève altercation. Ce visage si doux qui n'avait su la berner ; ces paroles alléchantes et la confrontation doucereuse de deux âmes en écho, comme le miroir du destin.

Elles étaient faites l'une pour l'autre : lorsque Ushi no Toki avait dévoilé les crocs, balayant cette image au profiter de cette insatiable cruauté, Akina n'avait plus pensé au refus. Elle avait senti ses lèvres épouser la forme d'un sourire délicat alors qu'elle éprouvait, comme un bref courant d'air, l'éphémère sensation d'un bonheur à portée. De cela, il avait suffi de quelques minutes pour sceller le pacte et elle avait senti toute énergie la quitter, comme sifflée par l'imposante existante de celle devenue sa sœur. En des termes instables, guidée par l'impulsif désir de ce dangereux inconnu, elle ne trouva la plénitude de son corps qu'au terme de quelques minutes de silence.

Ses yeux se plissèrent et elle amorça un geste vers un sabre qu'elle ne portait pas - depuis l'arrivée de Seimei, sa hanche semblait terriblement nue. Pour autant, cette tension n'était pas déméritée : elle sentait le regard indéchiffrable d'une personne alentour, sans pouvoir en saisir l'origine. Quelqu'un l'observait, et en y repensant, ce "quelqu'un" avait peut-être tout vu du pacte qu'elle venait de passer.

Assumant ses penchants pour les mystères obscures, Akina se moquait bien d'être ainsi exposée, mais l'idée d'être en position de faiblesse lui semblait terriblement frustrante. Elle prit une grande inspiration, laissant son cerveau réfléchir à grande vitesse : un yokai ne ferait pas preuve d'une telle discrétion. Ou, du moins... Ushi no Toki l'aurait senti. Un adulte serait intervenu, alors, de tous, il ne restait qu'un élève.

Montre-toi. Tu comptes espionner un préfet ?
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Reiichi Matsunoya
Silencieuse derrière un arbre, je retenais mon souffle. Dites-moi que j'étais en train de rêver. Elle n'avait pas fait ce que je pensais qu'elle avait fait ? Je serrais les bras autour de mon corps. Si je restais encore un peu sans bouger, sans faire le moindre bruit, elle partirait et je pourrais faire comme si je n'avais rien vu, rien entendu.

Ce ne fut pas si simple, malheureusement. Elle m'avait repéré. Un frisson désagréable me parcouru l'échine. Que faire ? Rester dans l'ombre ? Me montrer ? Je ne voulais pas risquer qu'elle me surprenne davantage.

La tête apparaissant derrière un arbre, j'avais les mains posées sur son tronc, m'y agrippant comme s'il allait me protéger.

-Je n'espionnais pas !

C'était vrai ! Ce n'était que coïncidence.

-Je me suis égarée... Puis j'ai cru entendre des voix, alors je suis allée dans cette direction...

Ce qui était vrai aussi, au détail que je n'étais pas totalement égarée...

Pourquoi j'étais venue dans cette fichue forêt aujourd'hui ?! Pourquoi est-ce que j'étais sortie de derrière mon arbre ?! Pourquoi je jouais l'innocente inconsciente ?! J'espérais juste jouer le jeu correctement...
Finalement, je quittais la protection sylvestre pour m'avancer de quelques pas vers la préfète. Enroulant une mèche de cheveux autour de mon index, prenant une moue légèrement honteuse – je l'espérais du moins – je lui demandais son aide.

-Tu pourrais m'indiquer comment sortir d'ici ?

Faisons comme ça, s'il te plait. Rien vu, rien entendu et on se quitte, ce serait parfait n'est-ce pas ? Je n'ai pas du tout aimé ce que j'ai surpris... A défaut du « pas vu, pas pris » faisons le « rien vu, rien entendu ». Si seulement tu pouvais aller dans ce sens...

Mes pensées étaient pleines d'espoir alors que j'entortillais toujours nerveusement ma mèche rose autour de mon doigt.
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Akina détestait les secrets. Elle vivait de danger et d’ignorance, hachait son quotidien dans la recherche d’un inconnu qui ne cessait de se renouveler, et toute érudite qu’elle soit, ne le lassait jamais des nouvelles choses. La science ne mentait pas, et la magie, si instable qu’elle soit, était toujours juste.

La nature, entre autres, était aussi honnête qu’impartiale - et la qualité n’était pas partagée des humains. Peut-être était-ce ce qui la rendait aussi antipathique à leur égard ; ou peut-être n’était-ce là qu’une excuse pour couvrir son goût du morbide. De ces deux raisons, l’issue n’était pas si différente : Akina était, comme la nature, impartiale.

Du cœur de son intérêt à la douce et inévitable traversé du temps, chacun retournerait à la poussière, oubliée de son esprit impulsif et impitoyable. Nul ne faisait exception, pas plus pour son entourage que les plus insignifiants des inconnus qui, force de nombre, régissaient le monde.

Oh, très bien, trancha une sèche voix.

Elle la toisa un instant, puis adoucit son regard pour la finalité d’un doux sourire. D’un pas léger, elle s’avança vers elle sans la quitter du regard, trouvant un malin plaisir dans la douce torture silencieuse qu’elle aimait répondre aux mensonges. Ce n’est pas qu’Akina avait compris, quoi qu’elle fut particulièrement perspicace ; mais elle ne faisait confiance en la parole de personne.

En esprit libre de contrainte, chacun était trop enclin au mensonge - et si elle-même se refusait à l’atroce pratique dont elle peinait à comprendre l’intérêt, elle détestait tout autant y être confrontée. Ainsi, lorsqu’elle fut à portée, elle avança sa main pour la laisser frôler la joue de la jeune Kitsune, sa douceur semblant bien plus menaçant qu’une quelconque brutalité.

Mademoiselle Tachibana, dit-elle avec un calme rassurant. La politesse en fer de lance, un regard plissé, signe d’amusement : elle connaissait son nom. Très vite, elle avait appris le nom de la majorité des élèves de l’école, et cette connaissance pouvait apparaitre comme une menace. Alors qu’elle s’écartait doucement pour prendre une direction, elle s’arrêta pour se tourner vers elle.

Je vais te guider vers l’école sans détours. J’ose espérer que d’ici là, tu m’auras dit la vérité sur ce que tu faisais et ce que tu as vu. La marche sera longue, nous avons le temps d’en parler.

Et avec un clin d’oeil, Akina s’avança vers la sortie, sans inquiétude quelconque. Ushi no Toki serait à ses côtés, si quelque chose arrivait : au Yôkai non plus, elle ne faisait pas confiance. En revanche, elle pouvait se fier à la peur - et c’est ce qui les faisait avancer.
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Avais-je cessé de respirer ? La situation ne me plaisait pas du tout. Était-ce seulement l'ambiance de la forêt ou bien y avait-il quelque chose de plus ? Je ne bougeais pas d'un pouce lorsqu'elle s'avança et frôla ma joue et continua pour poursuivre son chemin. Et le mien. Quand sa voix me frappa de nouveau, accédant à ma requête, je me tournais vers elle. J'avais retrouvé mes esprits, mes mouvements, ma respiration. Mais mon coeur battait la chamade.

Après un instant d'hésitation, je fis le premier pas de la longue série destinée à la suivre pour rejoindre l'école. La vérité . Je n'avais pourtant pas menti. Pas entièrement. Juste omis cette vérité. Était-ce pour autant un mensonge ?

-Oui, on a le temps...

Mais je n'en avais pas vraiment envie. Cependant, pourrais-je supporter le silence de cette forêt, nos pas crissant sur le sol ? Non.

-Je te l'ai dit, ce que je faisais, je me suis égarée. Enfin... A la base, non.

On ne s'égarait pas par envie. J'étais bien venue dans la forêt pour une raison précise.

-Je suis allée à la clairière. Je pensais avoir oublié un de mes livres là-bas, mais je ne l'ai pas trouvé. C'est assez ennuyeux, car je ne le retrouve plus et c'était ma dernière option. Je suppose que je vais devoir attendre qu'il daigne réapparaître ...

Sans doute un esprit joueur qui avait mis la main dessus à mes dépends. Je soupirais en finissant d'expliquer la cause de ma venue en ce lieu. Je m'en serais vraiment bien passé !

-Et toi, pourquoi tu es venue par ici ?

Merde, merde, merde. Pourquoi j'avais demandé ça ?? L'habitude de retourner les questions. Ça faisait de la conversation. Mais... Non, je n'aurais pas dû. J'avais pâli. Je m'étais mordue l'intérieure de la joue.
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Sur un coup de tête, elle aurait pu dériver ou y perdre la sienne, sur une bribe d’impatience, laisser filer les vérités en demi-teinte qu’elle ne laissait qu’entrevoir, comme si elle était tentée, depuis toujours, de se dévoiler toute entière.

Le pacte était censée ne prendre qu’un instant, c’était ce que le yôkai avait dit - loin fut-elle de se douter que des yeux captureraient le dit instant. Elle n’éprouvait qu’un hypocrite regret, toute aussi amusée à l’idée de frôler le danger du renvoi, comme d’une poursuite judiciaire. Yuutsu jusqu’au bout des ongles, la moindre importance de ses convictions la poussait à s’en tenir à ses positions.

Sa vision du monde, si différente et cruelle qu’elle fut, exigeait d’elle qu’elle se débarrasse de ses relations si longtemps cultivées. Au monde, elle préférait sa satisfaction personnelle - le plaisir simple du quotidien, si insignifiant qu’il fut, et la portée individuelle du bonheur qu’il lui procurait. Si la vue de l’instant était un danger pour son intégration ici, elle se débarrasserait des témoins sans remords - mais pour l’heure, elle ne faisait que la conduire vers la sortie.

Akina n’avait pas menti. Elle ne mentait que par plaisir, sous le coup de certaines impulsions, mais ne laissait jamais la malhonnêteté entraver ses désirs. Elle était peut-être mauvaise - et la majorité s’accordait à le dire, mais on ne pouvait lui retirer cette franchise parfois vacillante, mais qu’elle affichait sans nulle peur, par le biais de ses regards intenses.

Je suis venue ici pour me lier avec un Yôkai.

Elle contourna un début de mare qui s’était formé dans les parties les plus humides de la forêt. Baguette en main, elle écartait les quelques obstacles naturels qui coupaient court à son avancée, se retournant régulièrement pour vérifier l’état de l’élève. SI elle parsemait des menaces au sein des banalités qu’elle partageait, car à son regard, tout semblait si naturel : de ces occupations occultes au danger que sa vie représentait.

Le savais-tu ? Certains d’entre eux nous prêtent leur force, dépendant de leurs convictions… politiques. C’est ce dont je discutais avec Ushi no Toki. Alors, toi qui a tant vu… as-tu aussi bien entendu ?

Elle s’arrêta pour lui faire face, une seconde fois. La question qu’elle s’apprêtait à poser était un piège qu’elle lui tendait sans honte, masquant ses convictions sous un voile de mystère qui coupait court à tout soupçon. Placée en cette position de force, Akina était prête à juger, éludant ses propres maux pour pouvoir adapter ses actions à la réponse qu’elle recevrait.

Quelle est ton allégeance, Tachibana Satsuki ? Réponds avec prudence.
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Je l'avais suivie, comme si j'étais son ombre. Derrière elle, j'imitais ses gestes pour marcher dans ses pas, comme si faisant cela, je pourrais être sauve d'un quelconque mauvais coup du sort. Alors que je me mordais presque la langue d'avoir retourné cette question qu'elle m'avait posée, je me figeais quand elle me répondit. Juste devant cette marre, j'étais arrêtée. Akina prenait de l'avance. Mon coeur tambourinait. Puis mes pieds avancèrent malgré moi. Ne pas la perdre de vue. C'était elle qui menait la danse ici. Elle pouvait nous avoir détourné d'un chemin aisé pour me perdre volontairement. Je n'avais pas contourné la marre. Peu m'importait en cet instant l'état de mes chaussures et chaussettes. Lorsqu'elle s'arrêta pour ensuite me faire face, j'étais trois pas derrière elle. Je n'étais que silence. Je ne voulais pas répondre. À aucune de ses questions. Si je savais pour les pactes ? J'en avais entendu vaguement parlé. Je l'avais surprise dans les bois. J'avais voulu ignorer cela.

Les secondes s'écoulaient. Et je ne savais pas quoi répondre à sa dernière interrogation. Je pressentais qu'il fallait que j'y réponde. Je n'avais pas le choix. Elle me le demandait vraiment, et je n'aimais pas l'oppression que je ressentais. Et plus le temps s'écoulait, plus je ne savais pas quoi répondre. Et soudain, le ras-le-bol. Je serrais les poings et fronçais les sourcils.

-Je n'en ai pas ! C'est bien trop compliqué pour moi ! Il suffit qu'un beau parleur charismatique se mette à parler pour que tout un troupeau commence à le suivre et à lui obéir ! Si grâce à ça, tu as pu avoir ton petit Yokai  de compagnie, grand bien te fasse !

J'avais parlé plus fort que ce que je ne pensais. J'avais outre-passé cette peur qui m'accablait depuis le début de cette rencontre. Je n'avais rien à craindre. Elle ne pouvait pas vraiment me faire de mal, n'est-ce pas ?

-Et si tu tiens tant à le savoir, je n'ai  r i e n vu ! Et si possible j'aimerai oublié ce que j'ai entendu. Ça ne me regarde pas. J'aurai eu tôt fait de tout oublié, de me dire que j'avais rêvé ça à cause du fait d'être revenu ici peut-être beaucoup trop ! Mais non, il a fallu que tu insistes !

Suite au traumatisme du mois dernier, j'aurai pu plaider un cauchemar ou une hallucination due à la peur d'être revenue à l'école.  Mais là, je l'accusais, elle, d'avoir trop voulu me tirer les vers du nez.

-Alors, si tu le permets, j'aimerai bien retourner vers l'école et retrouver mes amis à défaut de ce satané livre qui m'a fait me déplacer pour rien !

Comme si après tout ce que je venais de dire, elle allait me sourire et me dire « mais oui, bien sûr, retournons à l'école ». Je continuais de serrer les poings. Je ne la lâchais pas du regard. Et mon coeur continuait toujours de battre la chamade.
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Elle pencha la tête sur le côté dans un geste d’incompréhension, exposant tout le manque d’émotions de son regard porté vers elle. La logique lui échappait, de même que le contrôle d’une situation si délicate et paradoxal qu’elle ne savait qu’en penser.

Entre le mensonge aisé qu’elle pouvait proliférer et l’innocente colère d’une personne accusée à tort, déchiffrer les émotions de Satsuki lui semblait difficile. Elle laissa un soupir franchir la barrière de ses sèches lèvres et s’accapara le silence comme une arme, jaugeant d’un visage hautain toute la fragilité de cette humanité. Si sûre d’elle, et pourtant à vive ; si méfiante, mais prête à la suivre.

Elle ne savait que faire, et cet état de fait jouait en la faveur d’une Akina taquine. Fière préfète, si droite depuis peu, elle réprimait ses émotions, elle qui avait failli déraper, ce 31 janvier. Si elle la laissait partir, elle courait le risque de la laisser dévoiler son secret - qui, soyons honnêtes, ne l’avait jamais vraiment été.

Je suis partisane, lâcha-t-elle franchement.

Elle se dirigea vers Satsuki mais, plutôt qu’un geste menaçant, attrapa sa main avec une douce fermeté pour la forcer à la suivre. Le regard droit devant elle, sa poigne coupait court à toute protestation, et sur quelques longs mètres, elle la traîna comme un poids mort.

Lorsqu’elle se décida enfin à la libérer, toute la froideur de son âme se reflétait sur un visage lisse de toute pitié.

Je pourrais te lâcher là. Cette partie de la forêt est dangereuse - tu mourrais.

Et pourtant, alors qu’elle s’arrêtait devant cette clairière aux allures menaçantes, elle lui intima de la suivre. Les deux jeunes filles s’éloignèrent et à mesure de leurs pas, l’air semblait plus respirable et moins oppressant. Le danger, n’importe qui pouvait le sentir, mais le message d’Akina était clair : si elle voulait se débarrasser d’elle, elle le ferait. Le mensonge n’était pas son arme, elle était plus directe car elle en était capable. Elle n’en avait juste pas envie, et de fait, la méfiance n’avait aucun sens.

Tu as peur mais tu me suis. Tu me fais confiance. Moi, Satsuki, je ne te fais pas confiance. Alors…

Elle s’arrêta. Ses iris pivotèrent vers les buissons agités par un vent trop soudain et centré pour être naturel. Alors qu’elle se plaçait devant la jeune fille pour faire barrière de son corps, elle vit une silhouette se dessiner dans l’ombre. Animal ? Yôkai ? Ce n’était pas un humain, la certitude faisait frémir toute la surface de sa peau.

Elles avaient trop traîné, et désormais, le danger était là, juste devant elles.
Reiichi Matsunoya
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Reiichi Matsunoya
Elle prononça ce que je ne voulais pas entendre, ce que je ne voulais pas savoir. Mon visage se décomposa. Je venais de lui dire que je ne voulais pas savoir... alors pourquoi ? Pourquoi ne voulait-elle pas que je vive dans une douce ignorance. N'était-ce pourtant pas mieux pour tout le monde ? Je voulais fuir. Alors qu'elle s'approchait de moi, j'eus un mouvement de recule. Trop lent, hélas. Le poignet pris dans sa poigne, elle me força à la suivre.

-Qu'est-ce que tu fais ?! Lâche-moi !

Mes protestations ne firent rien et la peur sourde déjà présente en moi m'empêchait de trouver toute autre solution.

Puis la libération, dans un endroit qui m'était totalement inconnu. Ses mots eurent l'effet escompté. Plus un mot ne sortait de ma bouche, tandis que je réalisais dans quel bourbier sans fond je me trouvais. La préfète fit un geste et je la suivis, muette comme une tombe. La voix de la jeune fille résonnèrent encore dans mes oreilles. Je relevais à peine la tête du sol pour mieux observer sa silhouette. Ce n'était pas une question de confiance... Ce n'était pas ça...

Soudain Akina s'arrêta. De parler et de marcher. Je la percutais presque, mais arrivais à me stopper avant de lui rentrer dedans. J'allais demander ce qu'il y avait, mais suivant son regard, je préférais me taire.

Un animal sauvage, faite que ce soit un animal sauvage. Un cerf, ou je ne sais quoi. Pas un yokai. Pas ça. Pas un yo...

-Pourquoi ce n'était pas un animal...

Un murmure plaintif et déçu que la prière ne fut pas exaucée. Je reculais d'un pas, les bras autour de moi comme s'il pouvait me protéger. Je n'aimais pas les yokai. Nous n'étions heureusement pas tombées sur le pire, mais malgré tout... Un Nurikabe sauvage était apparu et je n'étais absolument pas en état de lui faire face. Je préférais faire face à une autre équipe de quidditch et à ces ballons fou plutôt qu'à ce genre choses...

-Fais le disparaître.... s'il te plait.... Et promis, promis, je dirais rien, je te rendrais service si tu veux.... Je veux juste sortir sortir d'ici...

C'était une toute petite voix qui s'éteignait dans une demande d'aide. Je me savais incapable de me défendre seule. J'étais juste misérable. Et dans d'autres circonstances, je n'aurais jamais prononcé ses mots que je pourrais potentiellement regretter plus tard.
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Si protectrice à l’égard de sa maison, les étrangers attiraient bien souvent les foudres de ses humeurs chaotiques. Elle aimait voir autrui sous la bannière d’une docilité servile, l’incompréhension de sa cruauté mélangée à quelques bribes d’une peur solonelle.

Il faut dire, elle n’était pas aisée à comprendre : émissaire de l’anarchie du monde, à l’image de ce qu’étaient devenus ses sentiments, elle détestait autant l’ordre que la seule idée d’être forcée d’y être soumise. Il y avait, dans sa façon d’appréhender le monde, les lointains échos d’une peur, sûrement trop fine pour être concrète ; sans doute trop vieille pour ne pas être oubliée.

Ses instincts guidaient Akina vers la liberté, éludant de ses pensées la possibilité d’un échec. Pour autant, l’autorité ne la gênait pas : elle savait faire des concessions sans y ressentir de honte, appréhendait la hiérarchie avec un intérêt en demi-teinte. S’y adapter n’était pas un problème ; en comprendre le sens, par ailleurs, était autrement plus difficile. Cette école adaptait frôlait les tensions, en cohabitation avec des ennemis d’antan—et, bien souvent, de l’incompréhension.

Oh, un mignon petit yôkai.

Elle s’avança sans peur, tenta de s’écarter de ce qui ressemblait à un Nurikabe. Un long pas de côté qu’il suivit, pour enfin lui barrer la route : les yôkai n’étaient pas particulièrement dangereux, mais ils étaient ennuyeux. D’autres, plus intéressants—celui-ci n’en faisait pas parti. Akina les avait assez observé pour les connaître, mais visiblement, ce n’était pas le cas de sa camarade. Où était-elle figée par une peur insurmontable ?

Si je te sors de là… Elle s’avança vers Satsuki et attrapa son visage dans ses mains. Sa voix était douce, son regard menaçant. Elle lui sussurait une condition, comme pour l’imposer à son esprit—manipulatrice expérimentée. Tu garderas le silence. Sinon, je le saurai. Et si cela arrive, ma douce, tu le regretteras.

Elle gloussa avec amusement : parler ainsi aux autres, sur le ton d’une menace mi-sérieuse, la rendait toujours euphorique. Elle adorait ces instants de tension, tout autant que l’idée d’y régner—le pouvoir était si satisfaisant ! Elle s’écarta pour attraper la main de Satsuki une fois encore, mais avec délicatesse.

C’est à pas feutrés qu’elle avança jusqu’au Yôkai, et d’un coup de pied, frappa la base de son corps pour l’ôter de son chemin. Sans surprise, le petit être partit à la déroute, laissant la préfète avancer vers la sortie de la forêt. Au loin, entre les arbres les plus éloignés, elle pouvait observer la lueur de la sortie.

N’oublie pas ta promesse, Satsuki.
Reiichi Matsunoya
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Reiichi Matsunoya
Je lui avais pourtant dit que je ne dirai rien ! C'était si dur à comprendre qu'elle me le demandait maintenant sous forme de menace ? Pourtant, cette fois, je ne fis pas entendre ma voix pour lui rabâcher que non, je ne parlerai pas. Je ne fis que hocher la tête. Tout ce qu'elle voulais, tant qu'elle le fasse disparaître. Non, je n'avais pas peur ! Non. Enfin, si. De cette créature et d'elle en même temps. Et finalement personne pour me venir en aide.

La préfète me prit la main. J'eus un mouvement de recule bien vite avorté. Avec une volonté totalement absente, je la suivais. Elle nous débarrassa de l'être indésirable. Au final, c'était simple. J'avais vraiment paniqué... juste... pour... ça ? C'était pathétique. J'étais pathétique. Mais c'était fait. Tant pis.

Puis la liberté, la sortie de cette forêt. C'était comme une nouvelle bouffée d'air. Et cela faisait du bien. Aux mots de la jeune femme, je souris, d'un sourire qui, je l'espérais, était entendu.

-Une promesse ? Mais au sujet de quoi ? Nous n'avons fait que parler du beau temps qui revenait et de la dangerosité de cette forêt. Je pense que je n'y remettrais plus les pieds, d'ailleurs. Merci de m'avoir sortie de là.

Je récupérais ma main et lui fis signe de l'autre, pour dire au revoir, ou à bientôt. Si seulement, je pouvais ne plus la recroiser... Et je partis en toute hâte vers l'école.
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