— MAHOUTOKORO
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aerumna (ieyasu)
Reo Ueda
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Citation : the very flower you chose that day, its only task was to decay
Age : dix-huit
Rang : A2
Susanoo
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Reo Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1432-la-fievre-des-rois
Reo Ueda
La scène s’ouvre sur une fin d’après-midi blême. Les dalles sous la plante du pied sont tièdes, des vapeurs nébuleuses émanent des bassins, pas un bruit ou presque, car à l’oreille attentive parvient l’imperceptible glissement de l’eau qui s'amourache des rochers avoisinants. Les esquisses de quelques ombres lointaines laissent à soupçonner que l’endroit n’est pas sans la moindre fréquentation, néanmoins leurs murmures lointains s’éteignent dans la distance avant d’espérer être perçus. L’eau, brûlante, épouse le corps qui s’y enfonce de ses bras étouffants. Il y trouve un certain plaisir.

Ses paupières s’affaissent pour ne plus regarder la cité engloutie. Combien se rendent-ici en quête de rédemption auprès d’une eau imaginée salvatrice, combien espèrent ainsi se laver de leurs péchés ; sombre pensée. L’eau n’est-elle finalement pas aussi pernicieuse que lui, changeante et traîtresse, délicieusement séductrice pour mieux asphyxier ses sujets les plus chers - certainement. D’un revers du poignet, il sèche quelques gouttes de condensations formées à l’orée de ses tempes, et ses yeux s’ouvrent de nouveau pour constater un ennui nouveau dans sa quiétude.

L’ennui porte des traits fins, un regard sombre, un corps élancé et vient troubler l’eau stagnante. Il le regarde s’avancer, ignore si lui aussi a observé sa présence tandis qu’il approche. Tête jetée à la renverse contre le bord du bassin, une main lascive tirant sa chevelure noire en arrière, son regard détaille le plafond enchanté tandis qu’en son fort intérieur fomentent quelques envies macabres. Un soupir s’étiole entre les vapeurs et son regard revient sur le garçon avoisinant. Masamune… L’ombre d’un sourire dénué de bonnes intentions se forme à l’aube de ses lippes et retombe aussitôt. Ses yeux vagabondent le long de ses bras, de ses épaules, de sa nuque ; il se rappelle y avoir peut-être dessiné des constellations violacées lors d’une époque désormais révolue (ah, l’envie d’y presser encore un peu ses doigts et d’y écraser de nouveau ses phalanges ne s’est pourtant pas tout à fait évanouie). Quelle audace de ta part. Venir souiller jusqu’à l’eau dans laquelle j’espérais me prélasser encore un peu. Serpent, sa langue persifle vicieusement toute la vermine de son esprit, son visage tout entier est ombragé de mauvais dessins, bien loin des sourires complaisants qu’il lui accorde le reste du temps.
aerumna


Ieyasu Masamune
aerumna (ieyasu) Nfud
Citation : — "I'm not angry", he says angrily.
Age : 19 (02/11)
Amaterasu
Amaterasu
Ieyasu Masamune
https://mahoutokoro.forumactif.com/t699-saints-lendemains-ieyasu
https://mahoutokoro.forumactif.com/t815-ieyasu
Ieyasu Masamune

calamités malheureuses
éternels orages
demeures nocturnes sans sommeil

Il y a cet affreux bruit qui résonne contre ses tympans, l’ombre omniprésente, épaisse, noire à l’instar de l’océan siégeant sur leurs têtes et Ieyasu —de l’heure traînante à ce jour fatidique où une vie chère lui fut ôtée— n’a de cesse de vivre le déclin de la même ferveur qu’un homme en croisade : l’égarement de sa foi au bûcher de l’abandon et la peine si vive qu’elle en devient neurasthénique.

Plongé dans ses propres perditions aussi bien que nouvellement alanguis dans l’eau chauffée, à mille lieux du monde l’interpellation éclate et le couperet tombe dans un infernal fracas qui contracte ces mêmes muscles qu’il aspirait à détendre.
Un œil averti de l’auteur et à cette inconvenante reconnaissance se maria l’horrible fantôme d’une peau jadis marbrée de coups, une toile vierge veinée d’un pourpre maussade, l’irisé verdâtre d’hématomes fleurissant sous sa peau comme des vignes estivales. Son bras se dessine au coin de sa vision et son œil y détaille le derme dans un besoin viscéral d’en constater la réalité : nulle meurtrissure ne vient pervertir l’opale tâchée de rousseur, pourtant il y presse chaque de ses doigts, prenant dans sa coupe la chair immaculée de toute douleur si ce n’est celle qu’il y dispense par le pavlovisme désespéré de son geste.

Le diable a le crin sombre et des yeux de tempête, son sourire la froideur de nuits d’hiver et sa voix la force d’y mener des conquêtes : cette araignée-là macère dans ses mandibules une ciguë des plus féroces, affranchi de toute pitié humaine. Et creusé sous ses parures princières de citadelles exotiques, Ieyasu a quant à lui les reins fragiles sinon malléables aux violences d’autrui.

Ueda. Il réhaussa sa lèvre sur l’émail de ses dents comme un chevalier en lèverait l’écu pour faire face à la menace. Car il n’existe d’enfer plus redouté que celui des sang-purs, le moindre de leur nom érigé en autel grossier pour en accueillir son corps offert tel agnus dei, non nourri par la faveur de quelques expiations mais en nom et pour cause d’une pérennité ancestrale fomenté à la ferme rigueur de rites familiaux. Quelle merveilleuse offrande son sang doit-elle être pour que tous s’empressent à le déverser —et ce si aisément à son grand dam, débordant sans nuls doutes de calices d’or en enjolivures carminées.
Tu m’ôtes les mots de la bouche, le borgne siffle sous le glas de l’œillade torve qu’il jouxte, fébrile mais gorgé d'une fierté malvenue il se refuse à en céder le territoire, dut-il en sacrifier la quiétude. Toute la pourriture de la sorcellerie végète en ces eaux d’une impudeur immonde, son écume rance stagne en fine pellicule pécheresse troublant l’eau du bénitier. Il ne lui reste ainsi qu’à remuer la lie de cette infecte tourbière, d’en percer l’abcès purulent pour en récolter l’exsudat : De toi à moi et de moi à toi, nous savons tous deux qu’en matière de souillure, la mienne est moindre que celle qui t’habite. Il lui suffisait de croire qu’à renfort de batailles intimistes le marasme se briserait peut-être.
Reo Ueda
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Reo Ueda
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Reo Ueda
A l’indéniable pesanteur nouvelle prenant siège alentours, même les vapeurs semblent se mouvoir plus lentement et exsuder de brumes devenues fétides—tout du moins est-ce ici le sentiment qui pourrait saisir quelque malencontreux camarade qui aurait le malheur de passer ici son chemin. Reo, lui, ignore visiblement le climat tendu et peut-être pire encore : l’esquisse mauvaise de ses traits, à la prise de parole cinglante de l’opposant, s’anime un peu plus encore en quelque rire férin, dévoilant les crocs sous ses babines appétentes de malheur. Le voilà qui se complait ici, sous la caresse de l’onde, le menton haut du souverain, le regard affuté de la bête sauvage.

L’indompté, indomptable, remue un peu comme pour dresser davantage de distance entre lui et Ieyasu. L’autre ne lui inspire guère d’estime, encore moins de compassion ou autre sentiment déplorable ; néanmoins, l’audace de sa répartie éveille en son fort intérieur une insondable inclination à se prendre au jeu. Je salue ton hardiesse, bien qu’elle semble—et c’est regrettable—motivée uniquement par la stupidité. Je ne t’en tiens pas rigueur : je n’en attendais pas moins de toi. Le sang-pur ne prend pas la peine de préciser si cette dite attente se porte sur la prétendue hardiesse ou la supposée stupidité. Sa nuque roule et craque un peu tandis que sa tête vient pencher au-dessus de son épaule droite sans que son regard ne quitte la stature de l’autre. Il en observe la peau d’albâtre, les muscles fins, cette chair dont il se remémore la malléabilité d’antan. Enfin, il en croise l’oeil baigné d’une âcre fierté. Ne me regarde pas ainsi, malheureux. On croirait presque que tu vas me défier. Il balaye l’idée d’un geste de la main—absurde, n’est-ce pas ? Bien au courant de toute la provocation de son attitude, il en joue sans peine. L’animal mauvais toise sa proie—n’ignorant nullement que celle-ci ne se veut pas dépourvue de défenses—et s’interroge : saurait-il repousser l’autre aux confins de ses retranchements ? Saurait-il provoquer tout ce qui sommeille en lui ? Ah, voilà une curiosité bien peu saine qui entache son esprit scélérat.

Ne commettons pas l’irréparable… ce serait regrettable, n’est-ce pas. Nulle de ces palabres n’est sincère. A l’abri de ses paupières se dresse en effet déjà le tableau, myriade d’éclats pourpres avant de se ceinturer de lilas… Diantre ! Que n’a-t-il songé ainsi depuis de longs moments. Il blâmera plus tard les cieux absents et la pesanteur des océans inclinant plus que jamais son comportement à pratiquement céder à d’anciennes pulsions.
aerumna


Ieyasu Masamune
aerumna (ieyasu) Nfud
Citation : — "I'm not angry", he says angrily.
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Ieyasu Masamune

calamités malheureuses
éternels orages
demeures nocturnes sans sommeil

Sa voix a l’irritant grincement d’un rouage depuis trop longtemps défectueux, les mots façonnés par une paire de lèvres cristallisées aux sucs de l’acerbe perpétuel de leur possesseur, et le tempo indolent qui, tous enlacés dans une inconcevable danse, font frémir ses membres détrempés par une eau damnée ; ou est-ce le ton, l’intonation mesquine, la piqûre d’une inflexion familière qui en soulève un ressac insipide dans les replis de ses entrailles.
Stupidité, hardiesse—il tempère d’un léger haussement de ses épaules osseuses, dénudant ses dents en parodie animale de sourire et coulant fermement son regard dans celui du diable ; un défi, sans l’ombre de l’hésitation pour venir en adoucir les arêtes mortelles —ravi de voir que tu me connais toujours aussi bien. Nul doute qu’au contact de ce timbre particulier ne subsistait aucune de ces torpeurs apathiques qui emplissaient plus tôt son oreille.
Regrettable voyons—il est vrai que je ne trouve d’autre mot pour saluer ton existence. Malheureux soit-il que les araignées macèrent sous leur thorax de chitine le plus vif des venins, car Ieyasu semblait guerroyer ses semblables plus souvent que toute autre âme. Ah ! Et quoi donc, comptes-tu crever l’œil qu’il me reste, Ueda ? Et une fois encore si ce n’est une fois de trop, l’entrave d’un pacte naïvement noué en des heures sanglantes s’en revenait hanter les murs de son esprit pour en labourer les cloisons en s’y raclant les ongles. Meurtri sous l’incisif de ses dents, le borgne ne peut qu’insuffler à ce nom maudit de sang-pur des échos pullulant de colère, une hargne vieillie qui débordait de manière inextinguible aux commissures de ses lippes rougies, se déversait sur sa langue à la force de cascades et envahissait sa bouche comme une armée véloce. Elle saturait son encéphale d’anciennes douleurs et soulevait dans sa lie une sécheresse péremptoire ; tandis que submergés d’eau et de vapeur, ses membres tremblaient encore—d’effervescence anxieuse ou de lointaines terreurs instiguées jadis, il ne s’en souciait guère.

J’ai bien peur que ce qui soit irréparable, c’est l’étendue de ton ego : il a tellement enflé qu’il semble déborder. A moins que ce ne soit simplement ton visage, on ne saurait dire avec les métamorphomages, c’est … regrettable.
Ieyasu n’était jamais parvenu à saisir l’intensité tortueuse du regard qui le toisait tout entier, trop occupé alors par celle de coups qui trouvaient à s’abattre : tantôt il y avait la braise incandescente de bûchers brûlants, tantôt la froideur polaire, hautaine et saisissante comme une lance. De cette balance qui chavirait avec l’effrénée cadence d’un métronome démesuré, l’araignée s’assurait pourtant de contrer chaque estoc sans en détourner les terribles œillades : les siennes portaient l’immarcessible ombre d’hématomes d’antan, de sourires pernicieux à la fausseté bienheureuse, et de coups d’œil hâtifs et pugnaces qui présageaient l’assaut de mains qui filaient l’immonde blanc d’une peau immaculée pour en distiller une couleur malvenue. Une valse oscillante entre faux-semblants et écorchures, une estampie exercée par d’allées et de venues impitoyables, une sarabande interminable ; et le derme à nouveau blanchi sous ses paumes, Ieyasu redresse son corps érigé d’os maigres, de nerfs tendus qui secondaient des muscles filandreux, le menton haussé et la langue ne souhaitant que clamer justice.
Reo Ueda
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Reo Ueda
Dans les brumes épaisses flottant par-dessus les bassins, dans l’atmosphère chaude et pesante de la source, deux corps se narguent et l’impertinence étire de mauvais sourires sur leurs lèvres écoeurées. Ecoeuré, oui, Reo l’est considérablement face à l’effronterie du né-moldu ; néanmoins, il s’en amuse assez. Ses provocations, son regard qui ne flanche pas, attisent sans peine sa perfidie, et il brûle de briser entre ses doigts les jointures du garçon qui, téméraire, lui tient encore et toujours tête.

Reo songe qu’il y a quelque chose d’admirable dans la résilience de cet être, et si tant est que son sang avait été plus noble, peut-être auraient-ils su s’entendre. Mais voilà - Ieyasu n’est à ses yeux qu'un maigre parasite, une poussière à balayer du revers du poignet. Il ricane. Eh bien, l’idée est assez attrayante, oui. Il s’imagine arrachant l'œil à son orbite, certain qu’il rendrait ici un immense service à tous ceux d’un rang supérieur - ils n'auraient ainsi plus à souffrir du regard de l’impertinent. Rompant la distance entre eux d’un pas décisif, il saisit tout à coup le menton du garçon au creux de sa paume et le soulève un peu, tandis que son index vient frôler l'extrémité de son œil, avant de le relâcher aussi brutalement qu’il s’en était saisi. Il se détourne, balayant l’air d’un mouvement négligeant de la main. Mais je tiens encore trop à ce que tu puisses constater toi-même tout le dégoût que tu m’inspires. S’extirpant du bassin, il saisit une serviette qu’il vient enrouler autour de ses hanches avant de prendre place sur un banc non loin, les chevilles plongées dans les eaux fumantes.

Et, oui - mon égo est grand. Crois-tu m’insulter, vraiment ? Un tressautement amusé anime ses épaules ; splendide ironie ! Il est à la mesure de ce que je suis, et ce que tu ne seras jamais, mon tendre. Un air de pitié plane dans sa voix, et il soupire. Et est-ce là de la jalousie quant aux traits de mon visage ? Va, tu n’es même pas si laid, pour quelqu’un de ton espèce. Si la proximité du garçon l’insupporte, la situation le distrait suffisamment, et il se réjouit presque à chaque opportunité d’insulter l’autre.

Mais ses traits tout à coup s’affaissent et se durcissent. Ses orbites noires planent comme deux corbeaux de mauvais augure sur le crâne de Ieyasu. A bien y réfléchir, c’est ta langue que j’aimerais le plus arracher. Il paraît que c’est une zone particulièrement douloureuse.
aerumna


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