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secrets and lies (hoshi)
Meruem Tsukino
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Meruem Tsukino
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Meruem Tsukino
Dans la solide étreinte de ton kimono grisâtre, tes formes si généreusement distribuées s’appuyaient contre la lisse peau de ton corps d’emprunt. Comme un rappel acerbe, le sentiment du dégout tambourinait aux portes de ton esprit, ravivant ta haine pour cette part factice de ton être, de ce reflet déformé d’une misanthropie sans limite - jusqu’à t’en haïr toi-même, pour ces humeurs changeantes.
Tu la haïssais. Et pourtant, cela faisait des heures, davantage, certainement, qu’elle vogue à la surface, alimentée par la confiance enivrante d’une liberté un peu trop fantasmée. La splendide silhouette d'une dame de luxure qui attirait les regards et dont seuls tes sobres opinions pouvaient la sauver. Nora aimait l'attention ; et il ne fallait pas moins que la prudence méprisante d'un esprit supérieur pour l'arracher à ces frivolités.
Sois gentille, Nora.
La pensée sifflante, crissement terrifiante d'une lame de jugement sur la peau qu'elle se voulait tant immaculée.
Ses fines lèvres scellées par la dureté d’une sèche nuit, elle leva une main aux serres écarlates pour défaire le noeud de sa ceinture. Dans une dernière complainte, le tissu glissa vers le sol et ses pieds dénudés, orteils colorés d’hémoglobine piétinèrent les restes de ce grotesque déguisement. Cette plaisanterie douteuse ne fit même pas sourciller les traits d’un fin visage, ferme de cruauté, la froideur des iris de sang luisant dans les ténèbres alentours.
Il est l’heure.
L’heure pour toi de revenir, éluder les délires éphémères de cette imbécile qui ne se lasse jamais de te souiller. Ces pieds puissants, élargis de ce talent unique, déforment les parfaites finitions d’un vêtement qu’il se hâta, d'un geste désinvolte de sa baguette, d'offrir aux flammes : chacune de ses propriétés devait disparaître avec cette liberté qui ne sera jamais qu’abstraite.
Ce soir, Nora s’endort, embrasse les limbes d’une âme aux tréfonds infondées.
Ce soir - te voilà redevenu maître, comme tu te dois de l’être.
Um. Reste à ta place, Nora.
Les formes voluptueuses de la féminité semblent se mouvoir, trouvant dans ces ténèbres la plus pure forme d’intimité, pour changer radicalement. Tes longs bras s’étirent, fines formes musclées soutenues par un dos puissant que tu voiles d’un haut d’obsidienne. Ta main passe dans tes cheveux, et ils semblent y perdre forme : de cette longue crinière frisée n’en ressort qu’une raide capillarité coupée court, encadrant parfaitement le visage carré d’éthnie japonaise.
De lente gestuelle, tu saisis le manteau verdâtre dont tu t’es hélas accomodé, et embrasses les poussérieuses coutures de ce vêtement répugnant. Pourtant, tout cela a un sens : un manège de mensonge et d’intérêt personnel qui tient toute violence loin de la stable impureté de votre relation. Tu es un être infecte, répugnant d’un égoïsme sans limite - mais Daiki, ce brave garçon qui n’existe qu’à la fleur de ton imagination, partage toute une douceur fraternelle qu’il ne réserve qu’à elle.
Que tu ne réserves qu’à elle, à cette gamine imbécile et naïve.
Que tu répugnes à dépecer, fragile poupée ratée, incapable d’entendre.

Enfin, de cette trompeuse apparence, douce voix rassurante et longs cils innocents autour d’un regard au précipice de la bienveillance, tu la retrouves, une fois encore. L’impétueuse soif de sang s’atténue à la vue de ce petit diamant, étincelant d’une joie un peu trop débordante : décontenancé, débordé par les sentiments de son masque dégoulinant, tu te laisses submerger. Carnet en main, les doigts qui peinent à ne pas trembler, trouver les mots te semblent aussi dur qu’il est pour elle d’en entendre la sonorité.

Bonsoir, Hoshi. Tu as passé une bonne semaine ?

Et malgré cela, tu lui présentes la tendre calligraphie d’un garçon appliqué qu’elle ne connait que trop bien.
Daiki n’existe pas, si ce n’est que pour elle.
Cette bonté n’existe pas, si elle n'est pas sienne. Hoshi est une perle unique, si fragile qu’il te faut mobiliser toute ton attention pour ne pas la briser.
Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
Elle serre entre ses doigts fins de nouveaux ouvrages, le curieux crâne martelé des prémices d’une migraine trop mature pour son hôte juvénile—patiente sous les rayons timides du soleil, les joues rosies par sa chaleur maternelle, Hoshi s’assied sur un banc et laisse ses jambes osciller dans le vide. Uniforme troqué pour une tunique lilas et une robe tablier de jais, un tournesol brodé à hauteur de son petit coeur palpitant, elle attend dans un silence docile ce qui saura perturber sa quiète matinée.
Il ne se fait pas prier.

Elément perturbateur de vert vêtu, si simple dans sa démarche et tendre dans son innocence qu’elle l’a parfois cru né de son imagination fertile, il s’approche paisiblement et la flegme qui se dégage de son aura n’a de cesse d’apaiser celle de l’enfant, qui décoche ses plus candides sourires à sa venue. Hoshi s’est questionné, souvent, sur l’origine de ce calme olympien ; sur le réconfort qu’il lui apporte sans effort, même lorsqu’elle frémit d’inquiétude à la pensée de son nouveau directeur.

Lorsqu’elle se penche sur la question, elle se découvre ignare, l’égoïsme latent révélé dans ses babillages puérils quand elle ne sait rien sur son interlocuteur—rien qu’un nom pour l’apostropher, sans qu’elle sache précisément comment en crier les syllabes et en honorer la phonétique.

Éreintante, elle trace sur son carnet, méticuleuse. J’ai rêvé d’horribles choses. Les doigts tremblent sur ses souvenirs, la douleur fantôme les parcourant de spasmes fébriles. La nouvelle école est étrange, mais je l’aime bien. Rentrer de nouveau tous les soirs est fatiguant, par contre. Chaque caractère est soigneux et si le froid matinal lui mord les phalanges, peu importe ; elle conclut vocalement, entraînée aux politesses les plus fondamentales. Et toi ?


Meruem Tsukino
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Meruem Tsukino
Tu observais chaque trait de la délicate étoile, perdue en un lieu de ténèbres, son visage enfantin qui s’agitait sous l’autorité de ses humeurs fugaces. Une joie soudaine, vite éludée par la déception, puis la tristesse ; et la surprise, parfois de la main du monstre charmante, lui rappelait l’euphorie d’un bonheur partagé.

Une fois, tu avait traîné tes frêles jambes jusqu’à une boutique pour lui faire la surprise d’une douceur sucrée—et il semblait terrifiant de constater l’aisance de tes instincts paternels. Tu la menais à la baguette, sans pour autant éprouver la nécessité de la dégainer, et cette affection grandissante n’éveillait pourtant pas plus de compassion en toi qu’en elle de discernement.

La nécessité de sa présence ôtait à ton esprit les infâmes souhaits d’une doucereuse torture—les enfants, entre tous, faisaient de formidables victimes.
Mais à mesure du temps, et malgré l’absence de sonorité en son cerveau vacant, elle avait gagné ton respect, dans le pur regard de ses performances professionnelles. Sa personnalité, et tout l'éclat de sa belle âme, agitait en toi une colère sifflante—un dégoût profond envers ce qui constituait les moindres pores de son humanité.

Les rêves sont parfois lourds de sens, mais ils appartiennent à la nuit. Ne leur prête pas trop d’attention, tu n’y gagneras rien.

Les syllabes longuement dessinées avec la prudence d’un monstre sans visage, la définition te rappela douloureusement ta propre condition. Non, c’était là l’élan étouffé d’une brusque envie de rire : disséminer quelques vérités au sein de toute cette comédie te paraissait hilarant—et dire que l’on te reprochait parfois ton manque d’humour.

Tu aimais à l’observer alors qu’elle se penchait sur son carnet, une haine outrecuidante tiraillant ton empathie vers les abysses. Vous étiez trop différents depuis le début, sans doute : un petit ange qui cherchait une quelconque compagnie, toute indélicate qu’elle fut, pour se laisser happer par le devoir hebdomadaire que la Bête lui imposait.

Pourquoi est-elle étrange ?

Tu lui tendis son carnet, anxiété creusée dans ton regard, comme pour justifier tes écrits—elle n’y verrait pas une quelconque curiosité, mais la logique inquiétude que Daiki aurait éprouvé pour elle.

Si l’indépendance grandissante de ses sentiments t’effrayait, tu ne pouvais t’empêcher de jouer avec cette limite ; attrait d’un danger que ta toute dominance sur ton monde avait atténué. Oh, que tu détestais lorsqu’elle élevait cette douce voix agaçante, dont elle ne contrôlait pas la portée—si elle avait pu s’entendre, rien qu’une fois, pour ne plus jamais éprouver le désir de se faire écouter.

Je continue à chercher un travail. J’ai de bonnes pistes, cette fois ! Je pense que je peux me faire recruter comme serveur au salon de thé. :)

Tu aimais lui conter les mensonges improvisés sur une vie fictive, gardant la concordance de chaque fait dans un coin de ta mémoire. Non, tu n’aimais pas cela—la brève distraction te laissait éprouver une étincelle de plaisir, sans que tu ne te permettes de t’égarer. L’erreur n’était pas permise.
Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
Elle s’est souvent questionné sur l’origine des rêves—leur but, plus précisément. Quelques conversations avec de gourmands Baku lui ont simplement appris que les cauchemars leur étaient exquis, et qu’ils se faisaient un plaisir d’en débarrasser leurs hôtes. Hoshi, insatisfaite mais trop prudente pour presser la bête affamée, s’était tout juste endormie et surprise à espérer cauchemarder pour nourrir son camarade de chambre inévitable, bercée par les respirations égales de ses autres colocataires.

La question, quant à elle, est honnête : qu’y a-t-il d’étrange dans cette nouvelle école ? Elle fouille dans le regard fraternel et n’y trouve qu’un curieux souci, qui la pousse à aplatir une main rassurante sur la cuisse de Daiki, avant de coucher sur papier ses pensées d’enfant. Moins d’étage, mais une odeur de morts. Des yurei, peut-être, et ça sent encore le brûlé là où la terre est trop creusée. Les élèves sont maussades, endeuillés. Moi je l’ignore, cette tristesse. J’étais cachée dans les branches d’un arbre. Pas n’importe quel arbre, à vrai dire ; et Dieu sait qu’elle n’a pas encore osé refouler le sol longeant le sakura ancestral, de peur de recroiser Mio et de troubler sa quiète existence.

Nouvelles partagées et elles peignent sur son visage un sourire saturé d’espoir ; l’oeil luit d’une fierté quelque peu déplacée, et Hoshi laisse ses mains s’entrechoquer dans un applaudissement enthousiaste, avant de reprendre l’écriture. Ah ! Félicitations, j’espère que cette fois sera la bonne. Je pourrai te rendre visite ? Elle a toujours aimé observer les adultes dans leur domaine, particulièrement Fuyuki entouré de bois, et aime à t’imaginer ceinturé d’un tablier si noire que sa baguette. Un petit rire silencieux agite ses épaules.
Ca t’irait bien, je trouve. Il paraît qu’on peut nourrir les poissons sous la terrasse.


Meruem Tsukino
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Meruem Tsukino
Le crime est un acte de démence, ou une stupidité de la conscience.
Serres crispées sur un livre brusquement claqué, le matin-même,
Une oeuvre rattrapée, comme tant d'autres, par l'hypocrisie moralisatrice.
Voilà pourquoi tu détestais
Ses fables écrites comme un héritage, soigneuse calligraphie dont tu ignores les efforts. Tes pâles pupilles s'attardent, voie lactée continuellement poudrée par des étoiles curieuses—ce mensonge te terrifie.

La scission des pensées te rend malade, fermente ce besoin malsain de détruire (de la détruire, si seulement)
C'est une colère inextinguible, et elle n'a cesse de déborder.
Et ils n'ont cesse de déborder—Nora, catin libertine, et cet insolent gamin dont tu avais à peine réfléchi au patronyme. Une existence vacillante et capricieuse, un besoin temporaire et hélas grandissant.

Daiki cligne des yeux—ose l'audacieux enthousiasme d'un ami impatient—et le regret s'amorce, cliquetis de tes dents serrées,
Il peux entendre ta voix.
(Sévère, luciférienne)
« Tu es mien » comme un avertissement sourd à l'innocente ;
La petite fille semble bien démunie parmi les canidés noctambules.

Je ne préfère pas, pour l'instant.
Cela me déconcentrerait, pour mes débuts !


Ses longues mains, atouts pianistes présentent le limpide tracé de ses caractères ; attention ponctuée d'un rire gêné et silencieux—car il n'aurait intérêt à modeler la moindre caresse d'humanité si ce n'était pour elle. Cette prudente sobriété semble retenir l'affection grimpante de cette étoile filante ; et il culpabiliserait presque, marionnette amputée d'âme—si l'émotion ne scellait pas son trépas.

Je déteste savoir que tu étais en danger !

Mais elle l'affranchie, cette fois ; la menace de tes pâles prunelles rosâtres semblent s'écouler jusqu'aux abysses de ses souvenirs. En roue libre, Daiki se laisse porter par la plaidoirie d'émotions passées sous silence et son stylo accélère, grossiers barbouillages que tu as estimé de circonstances.

Cette distance marque la toute efficacité de ta clairvoyance et le dégoût tourne à l'amertume le sel de ses larmes accrochées. De rage, geste abrupt du coude, il en efface l'éclat ; c'est la colère, toute tracée, qui prend désormais le pas.

Et l'école ne va rien faire pour vous protéger ?!
Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
Hoshi n’a jamais été dotée d’un instinct exceptionnel—viscéralement candide, habituée à céder sa confiance à tous en dépit des mises en garde, elle persiste à tendre la main aux monstres tapis sous son lit, à nourrir les démons qui au fond de sa gorge fleurissent. Sans doute détruira-t-elle ce que ses petits doigts ont maladroitement construits, sous le coup d’un impair égaré, ne laissant sur son sillage que les pétales fanés de cerises mort-nées ; pour l’heure, elle décoche la déception d’un sourire à Daiki, les vagues remous de larmes dépitées irritant les commissures de ses yeux. De peur qu’elles s’extirpent—ou brillent trop forts pour qu’elle les dissimule—elle clôt ses paupières dans un acquiescement silencieux.

L’inquiétude de Daiki, qu’elle pense ingénue, lui tire l’amorce d’un éclat amusé, et c’est en gestes vigoureux qu’elle tente d’en apaiser la source. Le stylo s’agite en fièvre sur son carnet dès lors qu’il lui est restitué, chaque mot malmené par la maladresse infantile.

T’inquiète pas ! Il y a des Aurors, un peu partout. Ils patrouillent et font attention pour qu’il ne nous arrive rien d’autre.

Si la perspective d’être sous surveillance pourrait déplaire à plus grand, plus avisé—elle rassurait Hoshi au-delà du raisonnable. Pire encore, elle mettait un point d’honneur à saluer les adultes usant de leur temps pour protéger les insulaires, et rentrait gaiement tous les soirs pour prier son grand frère disparu de pousser à la mer à leur offrir refuge.

Quand l’île est tombée sous l’eau, tout le monde était triste—mais on a appris que c’était elle qui nous protégeait. Peut-être que c’est toujours la même chose, qu’elle fait de son mieux pour sauver un maximum de personnes. Moi, j’ai peur de pas en faire partie.

Quel intérêt y avait-il à privilégier une infirme, au profit d’un futur sorcier sans doute plus prometteur ? C’est dans un sourire nu de toute mélancolie qu’elle remet le carnet entre les mains de son bienfaiteur, ses minuscules jambes craquelant sous la dodelinante mélodie qui parfois hantait son esprit. Cependant qu’elle réfléchit, une dernière pensée la traverse ; elle la couche sur papier, penchée au-dessus des genoux de Daiki.

Ma nourrice m’a dit que ce qui arrive est plus grand que moi, et que toute notre petite île. Ma maison, pas l’école. Et j’ai même pas pu en faire le tour ! Donc pour que ça soit plus gros… C’est qu’il s’agit de quelque chose d’important. Mais toi aussi t’es ici, donc—tu pourras me protéger, pas vrai ?


Meruem Tsukino
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Meruem Tsukino
Quelle clairvoyance, petite sotte. Qui voudrait te sauver toi ?

La colère explose car la bienveillance déroute tes gènes dévouées à l'application incessante du mal sur la surface d'un monde détesté, et le silence qu'elle imposait, par sa surdité insupportable, suffit à soulever ta poitrine d'une colère que tu peines à garder en toi. Tes lèvres s'agitent avec la prudence d'un homme conscient des quelques qualités de l'infecte engeance dont, pour une raison jugée obscure, il s'impose encore la présence et ne lui laisse jamais le temps d'apercevoir sa bouche persifler la pléthore de médisances à son égard. Il aurait été bien dommage d'ôter la vie de ce petit être de façon prématurée, sur une simple inadvertance de ta part : les quelques échanges étaient toujours prolifiques pour qui vivait des rumeurs du monde, car il n'existait nulle source plus fiable qu'une enfant bernée par les circonstances.

Que voulait le ministère ? Que voulait cette île ? Le retour de votre bien détesté kami avait été une horrifique surprise pour bien des élèves et, à présent que liberté et terreur s'alliaient en un état d'âme aussi paradoxal que fragile, comme dans l'attente du prochain tourment qui châtierait la quiétude des habitants de Minami Iwo, chacun s'évertuait à trouver des réponses à même de les rassurer. Tu n'échappais à cette règle d'or : l'instabilité du village où tu avais posé tes récentes marques te déplaisait considérablement, car l'éventualité de reprendre ta vie factice de zéro—ou pire, de devoir t'en remettre à l'acceptation de ta véritable identité—te paraissait irréalisable.

L'île vous a protégé ? Tu veux dire... l'île elle-même ? Je ne comprends pas.

Et nul besoin d'artifice à présent, car la surprise se lisait dans la plus grande sécurité sur un visage qui n'avait toutefois rien de naturel : Daiki—dont tu ne t'étais même pas penché sur le nom de famille, car sa seule existence, si factice et éphémère, t'était entièrement égale, et ne s'étoffait qu'aux besoins de l'instant—cligna vivement des yeux, dans une incompréhension totale de cette remarque bien trop candide pour tenir du mensonge. Bien sûr, il te fallait tenir compte de la stupidité chronique de tout humain en-deçà de la quinzaine d'années—toute présente qu'elle soit, au-delà de cette limite, les enfants, eux, la sublimaient au quotidien—mais l'affirmation était trop... absurde pour n'être pas tirée d'un fait qui lui soit un tant soit peu relié.

Pourrais-tu m'expliquer ?

Tu rangeais délicatement ton carnet dans ta poche de laquelle, dans la continuité du geste, tu sortis ta baguette : d'un Accio formulé sans la moindre hésitation, car quand bien même, elle n'était pas là pour l'entendre, tu fis venir à toi deux fruits d'un pommier devant lequel tu passais souvent, car toute intéressante que fut la discussion—au terme de ses sempiternels échanges qui te laissaient indifférents—la faim prenait d'assaut ce corps faussement imposé à ses innocentes prunelles.

Mange quelque chose. Il ne t'arrivera rien tant que je serai là.
Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
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Hoshi Umiyasu
Si ses matriarches lui avaient fait jurer de ne pas adresser la parole à un inconnu, il avait suffi qu’elle apprenne son nom — Daiki — pour que s’efface la notion et que chute l’enfant. Daiki était d’un naturel trop doux pour apparaître menaçant, et Hoshi avait cédé sa confiance sur un sourire et la bienveillance altruiste de la patience.

Aussi, les yeux baissés sur son carnet, perfectionnant des caractères chaque fois moins maladroits, quoique tremblotants d’émotion, elle ne put lire sur les lèvres du tendre monstre la vérité qu’il lui cachait soigneusement. Eût-elle levé le nez sur une coïncidence bénie, elle aurait échappé à un destin des plus sordides.
Pour l’heure, c’était la curiosité d’un étranger nouvellement riverain qui la tirait sur une page vierge.

Oui ! L’île est magique. Un yokai, je crois — un cerf ? — nous l’a dit, et ma soeur me l’a expliqué plus tard. Mais je sais pas comment ça fonctionne. Candide, elle décocha l’un de ses plus beaux sourires à son si cher ami, agrippant entre de fragiles phalanges la forme alléchante de sa pomme.

Merci ! cria-t-elle un peu trop fort avant de plonger des crocs juvéniles dans le fruit. L’heure passait fébrilement, et elle savait le terme de son exode plus proche qu’elle ne l’aurait voulu. Hoshi rongea jusqu’au trognon de son fruit, ses jambes se balançant distraitement dans le vide. Je vais devoir y aller. Cette fois, c’était un murmure — ses lèvres se tordèrent en une moue capricieuse l’espace d’un court instant, avant qu’elle ne descende précautionneusement de son siège.

Elle sortit son carnet une dernière fois, gribouillant dessus quelques mots avant d’en déchirer la feuille. J’espère te revoir vite. Mes gardiennes disent qu’en regardant les étoiles, on peut partager nos pensées. Regarde le ciel quelques soirs, peut-être qu’on s’entendra !! Sur ces mots crédules et une poignée d’astres dans l’iris, elle se retourna.


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