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nos vertus se noient (akina)
Reo Ueda
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Citation : the very flower you chose that day, its only task was to decay
Age : dix-huit
Rang : A2
Susanoo
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Reo Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1432-la-fievre-des-rois
Reo Ueda
Silhouette placide et agile entre les ombres, ses pas sont feutrés. Les lieux ont été clairsemés, semble-t-il, et peu d’âmes résistent encore à l’embrassade de la nuit, tandis que le couchant brille de ses maigres dernières lueurs bien loin à l’horizon. La lune ne tardera pas à être seule spectatrice de la scène. Quelques ouvrages sous le bras, il s’apprête à se faufiler vers les chambres quand une présence retient son attention, et le voilà qui ralentit le pas et dévie de sa trajectoire initiale, fomentant déjà quelque nouveau dessein à l’ombre de son esprit. A sa mémoire, reviennent les images d’un dîner agité il y a peu, qu’il aura observé d’un regard amusé, sans trop s’y mêler. Alors, le voilà qui s’approche, taiseux, et s’enfonce confortablement entre les coussins d’un fauteuil qui lui fait face ; il semble qu’elle ne l’ait pas remarqué, à moins qu’elle ne s'attelle à ignorer sa présence. D’un doigt distrait, il feuillette quelques pages sans prendre la peine de les lire. Son regard se fait tranquille, posé sur la demoiselle, quelque air insidieux redessinant les traits de son visage. Tu as l’air bien absorbée. D’un geste brusque, il vient rabattre la couverture de l’ouvrage. Laisse moi deviner… Quelle idée sordide t’occupait l’esprit ? La tête légèrement inclinée, il fait mine de réfléchir quelques secondes, sans ciller, sachant déjà pertinemment le terrain sur lequel il souhaite s’engager. Ah ! serait-ce du tourment que tu aimerais infliger à notre cher nouveau directeur ? Il n’aurait pas la prétention de saisir toutes les intrications de l’esprit de la jeune femme, mais se plaît à observer toute la complexité de sa logique aux recoins tendrement morbides. Raconte moi. Il souffle, une pointe d’impériosité dans le ton, les yeux plissés et l’esprit attentif à tous les signes qu’elle pourrait lui offrir. Sans nul doute, il exsude d’une curiosité peu saine quant à ce qu’abrite l'encéphale de sa camarade, et peut-être pire encore : il y trouve un certain divertissement.
nos vertus se noient


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Ton corps s'enfonçait dans les ombres pour trouver sa place dans le tableau frelaté d'une maison dont tu représentais si bien les vices. De ce dédain caractériel, ton regard détaillait toute l'omniprésence de cette décoration arachnide comme pour en diluer l'importance—et, reine de cette basse cour, n'y accorda pas le moindre compliment. Sous les ténèbres, tu laissais traîner tes pieds sur le givre obsidienne d'un sol invisible—et, livrée dans un silence sempiternel, adressais une prière d'apaisement aux gardes fous de ces lieux.

Abandonnée par le sommeil, il ne demeurait que le puissant désir de solitude en écho à cette infâme journée. Lénifiée par la toute noirceur des alentours, pas un son ne répondit à l'opiniâtre régularité de ta respiration, parfois muée—en repensant au dîner—en un sifflement de colère. Entité belliqueuse, il n'appartenait pas à cette noctambule accalmie d'apaiser tes maux, car le silence ne servait qu'à ranimer le cœur de ces si frustrantes mésaventures.

Tu t'attardais dans ce lieu-dit, blottie dans la terrifiante chaleur que la solitude t'accordait—et ravivés par l'ennui, tes désirs s'accentuent ; esquisse de cette nature reptilienne si longtemps enfouie. Dans les abysses de ton subconscient, elle semble se mouvoir et sa grave voix résonne contre la pierre froide—persiflant à l'encontre de la flamme d'une rébellion que tu t'exhortais à abolir.

Je vais le faire couiner, d'une voix étonnement grave, tu craches la soudaine menace—et la pureté d'un regard ambré glisse vers la teinte crépitante d'une colère infernale. En proie à cette brusque cécité, tu ne retrouves la précision de tes sens qu'à l'entente du soudain claquement ; et les contours occultes de la silhouette du fautif capture ton admiration, l'espace d'un instant. Il semblait épouser parfaitement l'ambiance de ce territoire sibyllin—et tu irriguas tes lèvres de l'un de ces sourires qu'on ne réservait qu'aux plus sincères amours.

S'il inflige ce traitement à notre maison, je—

Une respiration brusquement étouffée prorogua ce morbide aveu dans les limbes du silence. Le dégoût inhérent à tes mensonges t'immobilisa une seconde, força en tes traits l'expression d'une accablante résolution—tu n'avais jamais cessé de mentir. Diable adroitement drapé d'élégance, Reo arbora la clairvoyance que tes sentiments t'avaient fait perdre de vue.

L'apparence érudite d'un esprit qui maniait les mots avec une dextérité mystifiante. Je ne le pardonnerai pas s'il torture l'une de mes proies, glissas-tu effrontément, une vérité dangereuse à avouer. Malmenée par l'impétuosité de la rage, tu fus frappée d'une étonnante quiétude en les flots obscures qui dansaient au creux de ses prunelles. Le silence bourdonnait insolemment, et cette empathie immaculée te poussa à la confession.

Que faire ? demandas-tu enfin à cette conscience imagée qu'il incarnait.
Reo Ueda
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Reo Ueda
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Reo Ueda
La voix de la préfète roule entre les deux araignées, elle se fait grondante, toute emplie de gravité. Reo s’en repaît, ainsi que de chaque mot articulé par ses lèvres venimeuses comme autant de dangereuses promesses. Il laisse ses orbites lascives traîner le long de son visage, en détaille les plis et les traits sérieux, comme s’il en sondait tous les aspects. L’espace qui les séparent semble n’appartenir qu’à eux, et chaque palabre délivrée est délivrée pour être recueillie presque pieusement par Reo. L’enfant roi se délecte de toutes ses inflexions, et loin de toute bienséance saurait sans doute se délecter de la voir mettre à bien ses projets les plus infâmes. Au terme même de proies il ne sourcille pas. Doucement, il acquiesce, et dans ce simple geste se dessine pratiquement l’esquisse d’un encouragement. En Akina, il perçoit ceci de singulier qu’elle s’agrippe à ses vices comme un religieux à la vertu, et les intrications toutes particulières de son esprit, bien que parfois difficiles à saisir, sont des choses qui éveillent en lui un intérêt que certains qualifieraient sans doute d’immoral.

Lui, en tire bien des satisfactions, et c’est là tout ce qui compte pour l’être capricieux qui sommeille en lui. C’est cet être même qui s’emplit d’orgueil lorsqu’elle se tourne vers lui, désireuse de connaître ce qui doit être fait. Un sourire funeste s’étire entre ses lippes. En vérité, il ignore tout de ce qui doit être fait, mais en son esprit est déjà tracé le tableau de ce qu’il aimerait voir s’accomplir. Ce qui doit être fait. Un silence tombe tandis qu’il ancre son regard dans celui de son interlocutrice. Puis, sa langue claque et ses yeux viennent observer les lignes de sa propre main, l’air soudain absorbé par de nouvelles préoccupations. Et quand bien même te dirai-je le contraire, je ne crois pas que tu sois du genre à reculer devant ce qui t’anime. Son corps s’enfonce un peu plus dans le creux du fauteuil, sa tête prend appuie contre sa main ; il se fait détendu sans jamais laisser retomber son attention. N’est-ce pas ? Il n’est ici nullement question de lui, tout du moins préfère-t-il que ce ne soit pas le cas, son attention toute entière portée sur la psyché sinueuse de sa camarade.
nos vertus se noient


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Il était beau, dans cette noirceur unique et menaçante qu'une imitation n'aurait su reproduire.
Il était sombre et implacable
Il était inaccessible et incassable
Il était si proche, enfoui dans les ombres, embrassant un mal-être que tu laissais resplendir.

Alors je refuse, implacable impératrice, tu t'imposes. Décontenancé ou indifférent, l'obsidienne m'empêche de percevoir la moindre variante de ses expressions. Il te paraît intouchable, et cette inhumanité que les ténèbres lui octroient ont valeur d'inhumanité.

Reo s'exprime avec ce calme doucereux, la confiance de celui qui a tout conquis. Il joue d'aisance, force tes sens à croire à un relâchement—mais tu peux sentir ses griffes prêtes à lacérer le moindre écart.

Et tu t'avances, trouves proximité en l'observation de ses traits
Enfin ! Son visage t'apparaît, épuré (épris) de toute bonté (beauté)
Il est comme tu l'imagines, et cette inconsciente correspondance t'effraie

Le devoir ne m'intéresse pas. Mes désirs, en revanche...

Et tes doigts caressent, un bref instant la douce courbe d'un visage ravagé par une indifférence couplée à cette malsaine patience car il semble n'attendre qu'une chose, la rupture de ce cycle précaire qui définit ton équilibre mental. Chercher, détruire, oublier—et tu t'assois contre le bord du fauteuil, yeux tournés en sa direction, tu l'observes.

Reo a toujours été là,
Tapis dans l'invisible, à observer scruter analyser
Dans ce silence morbide, glousser ou menacer
Tu sembles tant savoir—et cette confidence n'est pas tant hypocrite, car son allure te semble irréelle. Tu te délectes de ce qu'il représente, baron du mal que tu t'imagines servir, et l'idée décore tes lèvres de ce sourire onirique. Dans un élan de curiosité que ton scepticisme ravive, tu te permets de laisser couler ta réponse.

Reo, tu es vraiment différent des autres Ueda, à croire que vous ne venez pas de la même famille.

Et alors, tu te redresses, nouvelle distance imposée par le besoin de contempler l'entièreté de son être. Du mouvement de ses cils à l'imperceptible tremblement de ses doigts ; des émotions traversant son regard à la fidèle immobilité de ses lèvres encore closes. Son corps soumis à un regard inquisiteur, tu conclues enfin.

J'aimerais entendre ton opinion. Que penses-tu de la situation ?
Reo Ueda
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Age : dix-huit
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Reo Ueda
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Reo Ueda
Le garçon décèle ici un certain confort, engoncé entre les bras d’un fauteuil immense et englouti sous d’épaisses nappes d’obscurité. L’esprit trouve généralement en la nuit un cocon douillet, car ce n’est qu’alors selon lui que peut se déployer librement toute la richesse d’une âme sans craindre d’être troublée par de futiles considérations. Bienheureux que personne ne vienne troubler l’échange, Reo s’attèle à ne jamais trop se presser, et chacun de ses mouvements est empreint d’une certaine lenteur, ses regards sont longs et ses propos articulés avec une précision toute mesurée. Il semble attendre, or lui-même ignore l’objet de cette attente—une surprise, une découverte, une parcelle d’inconnu arrachée à sa psyché serpentine qu’il ferait sienne la logeant au tréfond d’une crevasse de son esprit peut-être ! il l’ignore.

A son approche soudaine, il ne bronche pas. Le contact est de courte durée le long de sa joue, tout juste suffisant pour qu’il imprime mentalement l’ombre de ses cils et les flambantes lueurs de ses iris avec soin, tout juste suffisant pour en laisser le singulier fantôme contre sa chair. Te voilà audacieuse. L’esquisse d’un sourire éhonté plie les commissures de ses lèvres, et à la mention de son patronyme il ne répond qu’en se fendant d’un mouvement évanescent de la tête ni ne niant ni n’aquiescant véritablement. Alors, il la laisse s’écarter de lui sans mot dire, et tandis qu’elle incline la conversation en la faveur de ses opinions, il s’accoude au bras du fauteuil et laisse sa mâchoire s’appuyer contre ses phalanges. Il ne répond pas immédiatement.

Je crois, vois-tu, que se déroulent bien des choses que nous ignorons encore. Rien dans son attitude cependant ne trahit quelconque mouvement d’inquiétude. L’air paisible, il poursuit. J’ai simplement un peu de curiosité quant à ce que l’avenir réserve à cette école. Il conclut, et redresse la tête, puis tout son corps. En deux pas le voilà face à elle, une main qui lentement repousse une mèche insoumise derrière son épaule sans jamais l’effleurer davantage. Comment vois-tu l’avenir ? Il prend soin de ne préciser s’il parle de celui de l’école ou plus directement du sien, préférant lui laisser l’opportunité de répondre à sa convenance. Si toutefois tu en entrevois un. Immobile, il ne s’écarte pas ni ne s’approche davantage, toisant son interlocutrice dans une attitude toute dénuée d’animositée mais enflée d’avidité et couronnée d’abstraites lubies.
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Il arborait l'indescriptible grâce d'un être intemporel, sa lenteur calculée comme liant son image à une surprenante fragilité. Ton regard avait déjà capturé les contours d'une silhouette dont la finesse te captivait, mais tu préférais te méfier de cette impression de faiblesse. Au-delà de ces froides déductions, la proximité d'un tel être te paraissait presque intolérable : tes instincts te hurlaient, jusqu'à en hérisser ton poil, de te garder loin de lui.

Cette doucereuse sensation, creusant ta poitrine d'une angoisse si rarement ressentie, se dilua dans tes soudains élans de ton bonheur. Incapable d'impassibilité, ton visage embrassait les marques d'un sentiment que tu aurais tant aimé contempler—mais les ténèbres ne reflétaient rien. Privée de miroir comme de moindre lumière, tu t'accrochais à la plus intime des solutions : hissée sur la pointe de tes pieds pour humer la proximité de son visage, tu cherchais le reflet du tien dans ses prunelles.

Tu te figeais, étreinte par cette image nouvelle ; tamisée par l'obscurité ambiante, ta propre expression te fascinait—jusqu'à mimer la surprise de sa découverte. Tes sourcils froncés, comme le regret de cette si brève entrevue avec tes éclats de sincérité, l'utopie se conclut d'un soupir résolu, sans que tu ne t'écartes pour autant.

Ne tourne pas autour du pot, Reo.

Soufflant de mécontentement, tu marquais un pas en arrière pour te détacher de cette brusque intimité. Colorées d'un vernis écarlate, tes mains saisirent l'une de celles du sang pur que tu détaillais avec intérêt et surprise, eut égard de leur envergure. Tu as de grandes mains. Tu ne paies pas de mine et tu n'exprimes pas tes pensées, mais je te sais dangereux. Tu laissais ton pouce couler le long de sa peau, caressant l'ongle de son majeur. Avec un sourire fasciné, tu libérais Reo de tes serres, te refusant à abîmer la fine mécanique d'une si noble entité.

Sans réellement s'exprimer, il captivait ton intérêt : peut-être était-ce le mystère qui embellissait la découverte de son être, mais tu n'en avais que faire. Voilà quelques années que tu n'avais pas été autant attirée quelqu'un d'autre, tant l'uniformité des brebis en quête de bonheur te faisait vomir. Reo était différent, et à la seule pensée de sa dissection, tes lèvres ployèrent sous la douce autorité d'un sourire mélancolique.

Je suis tournée vers un présent dont la simple pensée du futur obstrue l'expressivité. Aussi, je n'ai jamais pensé que je devais agir pour le futur, et si je veux lui faire regretter sa propre naissance, c'est parce qu'il m'a énervée. Ni plus, ni moins.

D'ordinaire, ce simple souvenir aurait secoué tes membres de rage, en écho à tes précédentes paroles, mais la sérénité imposée par la présence de Reo te faisait reconsidérer tes sentiments. Surprise par ta propre docilité, tu accueillis ce sourire avide comme un vieil ami—il y avait terriblement longtemps—alors que ton intérêt divergeait, avec l'impulsivité d'un esprit immature.

Les désirs changent et pour l'heure, je me moque de ce que le directeur a l'intention de faire. Ce qui m'intéresse à présent, c'est toi—alors oublie le confort du silence et des ombres, je n'ai pas l'intention de te laisser partir sans avoir obtenu mes réponses.
Reo Ueda
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Reo Ueda
Les ténèbres sont pour les confessions les plus impures un asile inespéré ; les voilà, aveux de peu de foi qui s’immiscent entre les épaisseurs nocturnes sans bruit ni mouvement, sans rien troubler ni même émouvoir car rien ne saurait perturber l’imperturbable que sont ces ombres entre lesquelles ils se meuvent. Chaque geste, chaque parole fleurit pour mieux faner entre les griffes de la nuit, et Reo récolte minutieusement les fruits de cet échange aux allures fantasmagoriques. Face à lui, Akina vogue entre ombre et lumière et inversement, et lorsqu’elle brise brusquement ce semblant d’intimité qu’il a savamment provoqué un peu plus tôt, il ne la retient pas. Ses pupilles en revanchent ne la quittent pas, et sa langue claque contre son palais lorsqu’elle affirme le savoir dangereux. Ah, ma chère… Mon coeur se brise de savoir que tu me perçois de la sorte. Une main placée sur sa poitrine afin d’appuyer son propos, l’ironie est palpable, et ses babines se retroussent un fugace instant en un sourire carnassier qui se rompt presque aussitôt qu’il se dessine.

Le discours de sa comparse sonne à ses oreilles comme une brûlure glacée, une colère contenue en cet instant qui saurait sans doute s’embraser lorsque le temps sera venu, et tandis qu’elle clame ainsi les sentiments qui animent ses actions et le cheminement de ses pensées, Reo s’en retourne vers l’assise dans laquelle il s’enfonce avant d’étendre de tout son long ses jambes sur la table basse. Habile, Akina ne manque alors une fois de plus de faire revenir son attention sur lui-même, et l’araignée mentirait s’il prétendait n’en être nullement flatté, bien que là ne résidait point l’objet initial de ses intentions. Néanmoins, il tend un bras vers elle, lui intimant, muet, d’approcher.

J’apprécie cet élan d’intérêt. Quelques instants il fait mine de songer, pèse tranquillement ses mots et prend avant tout le temps d’observer son interlocutrice, avant de se résoudre à offrir enfin ces quelques palabres. En ce qui me concerne, vois-tu, j’ai… des ambitions. Tant d’ambitions qu’il ne saurait toutes les dires, tant d’ambitions que certaines n’existent que pour être préservées des yeux trop curieux. Et à l’inverse de ton approche, mon présent n’existe que pour le succès de mon futur. Néanmoins, je crois que certaines de nos idées, dans l’ensemble, sont assez similaires—les choses telles qu’elles sont aujourd’hui ne me plaisent guère plus qu’à toi.

Ses pensées voguent vers de nombreux horizons, portées par ces aveux à demi-confiés, et plus il y songe, plus il se trouve satisfait des dires de sa camarade, dont la complexité de l’esprit ne lui apporte nulle déception, bien au contraire. Un instant le silence tombe de nouveau, et il entrouvre les lèvres comme pour dire quelque chose mais se ravise, préférant redresse un peu sa colonne vertébrale et lentement vient saisir les doigts de la demoiselle qu’il apporte à ses lèvres pour y déposer l’effleurement d’un baiser, sans quitter du regard son visage. S’écartant, il ricane un peu. Voilà que la nuit et la solitude nous rendent bien sérieux. Ses yeux roulent, et son dos retombe entre les coussins, un sourcil haussé. Mais laisse-moi te proposer une chose : si ce sont des réponses que tu cherches, alors je te promets une réponse complète et sincère à ta prochaine question, quelle qu’elle soit. D’humeur joueuse comme pour écarter un peu du ton presque trop grave de leur conversation, dans ses iris brûlent des flammes espiègles et provocatrices.
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Sauvagement guidée par le frisson d'une échine consciente des plus invisibles menaces, le morose engourdissement de tes membres cède place à l'inhabituelle chaleur d'une tension ascendante. Blottie dans les ombres et le mystère qu'il s'efforce de maintenir, les tambourinements de ta poitrine s'accélèrent comme témoins de l'occultisme de son être.

Cette silencieuse clairvoyance, à ton regard, prend des airs d'omnipotence, comme si ces instincts coupaient court à tout scepticisme. Presque imperceptible dans cet environnement, tu te laissais gagner d'un rictus, illustre gage d'une confiance absolue.

Tu es doué pour cacher ces choses-là, Reo. Mais pas à moi.

Main embrassée de ces fines lèvres, la chaleur en semble absente ; et la froideur du contact, régissant les moindres pores de ta peau, achèvent de te convaincre de la pensée qui se formulait au sujet de l'Ueda. Frêle silhouette couverte de noirceur, tonitruantes ambitions éludées par une furtivité nécessaire ; tu te laissais bercer par cette doucereuse voix à l'aube de luxueuses tentations.

Il ne fallait pas y voir de la naïveté, mais l'intérêt partagé d'une lucide prédatrice envers des intentions que tu ne comprenais pas vraiment. De ces années d'existence, tu louais Reo comme un être unique, hors de ta perception. Cette discrète dextérité, ces invisibles attirails—jeux de regards, de cette lenteur gestuelle et d'un doux teint de voix—comme le soigneux dépôt de chacun de ses mots.

Mes instincts s'affolent et mon corps réagit. Je vois cette ombre qui plane autour de toi, comme le gage de ta véritable nature. Si tu te défausses de cette bienséance mesurée et m'accordes un regard sincère, tu devrais apercevoir la mienne, toi aussi.

Ambres iris abaissés vers lui, une galante expression se niche derrière la silencieuse impatience d'un démon trop longtemps exposé au soleil. L'éphémère preuve d'inconfort t'offre le bénéfice d'un sourire maternel et tes bras s'enroulent autour de ce cou glacé à mesure que ton corps s'élance—s'impose en deçà du sien.

Sous l'effet de l'impulsion, le fauteuil se renverse, vous offrant la soudaine proximité de ces visages superposés. Tes mains calquées sur les siennes, douce poigne engagée comme dissuasion—tu n'as pas la prétention de vouloir le retenir. Le message, pourtant, est bien clair, et un rire s'étouffe entre tes lèvres closes, comme une jovialité retrouvée.

Je serai ravie de danser dans ta paume si cela me soustrayait à l'ennui ! Ah, tu me plais tant, si tu savais ! Bien sûr, je ne refuserai pas une si belle offre, alors, dis-moi...

Ton visage se penche, force la proximité intime de vos lèvres. Regards mélangés en un éclat de couleurs, c'est une étrange sérénité qui se dégage de cet instant, de cette liberté d'être—la garantie d'une absolue sincérité.

Que désires-tu le plus au monde ? Tes doigts frôlent l'extrémité de sa joue, renforçant ce sentiment unique d'une morbide contiguïté. Moi aussi, je répondrai à la question que tu voudras.
Reo Ueda
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Reo Ueda
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Reo Ueda
Leurs palabres sont pareilles à une valse nocturne, dansée par deux âmes diaprées de nuit et de tout ce qu’elle contient de plus impénétrable et funèbre. Nulle vergogne pourtant ne s’empare du garçon alors qu’il se complait sous le joug du regard dont l’enveloppe Akina. Nul geste, nulle parole n’est laissée en proie au hasard, et l’attention du garçon jamais ne flanche, solidement arrimée à son interlocutrice dont le verbe habile parvient subtilement à le flatter. Un sourire fin s’empare de ses lippes tandis qu’elle approche et enroule ses bras minces autour de sa nuque sans qu’il ne s’en offusque ni ne cherche à repousser l’avance, et la proximité nouvelle de leurs chairs éveille un impalpable frisson le long de son échine. Ses lèvres s’entrouvrent, néanmoins l’audacieuse suggestion qui aurait pu en découler échoue à l’instant où le fauteuil se renverse, et, leurs souffles mêlés, c’est l’impudeur d’un baiser qui les réunit.

Le stupre de leur conduite n’est le sujet d’aucun témoin, et la lune seule saurait raconter aux astres ses comparses toute la fièvre de ces quelques instants. Son pouce vient crocheter le menton de la jeune femme, et un silence succède à sa question, en quelques secondes qui semblent s’éterniser, avant que ne s’évanouissent les ultimes faussetés de ses traits—puisqu’ainsi il avait juré pourvoir toute sa sincérité. Je désire la connaissance, car je suis certain qu’elle seule est la clé d’un véritable pouvoir—ah, je ne désire pourtant pas vraiment la gloire, tout du moins pas telle qu’on l’imagine. Sa langue claque contre son palais, amusé. Je ne m’intéresse qu’à ce qui se trame dans l’ombre. Et, dans l’instant, son intérêt se porte sur elle.

D’un geste ferme, il la renverse pour se hisser en dessus, forçant tout juste assez de proximité pour glisser au creux de sa nuque, Un autre de mes désirs, bien différent, te concerne. Rétablissant presque aussitôt un semblant de distance, ses doigts, eux, ne se pressent nullement et parcourent l’une de ses pommettes, sa mâchoire puis l’aube de son cou avant de s’enfoncer dans sa longue chevelure. Quant à toi- je pourrais t’adresser bien des questions, mais en voilà une qui me traverse l’esprit : te considères-tu, toi-même, comme une personne loyale ? Ses pupilles sont pareilles à des fentes scrutatrices, et son regard, profondément enfoui dans celui d’Akina, quête une réponse avant même qu’elle ne soit formulée ; et sans attendre même qu’elle ne le soit, il écrase un nouveau baiser à la naissance de sa nuque. Qu’en dis-tu ?
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Les ombres t'enveloppent comme une plaisante couverture, voilent les visages comme la finesse éreintée de ses yeux : l'obscurité comme alliée, sa monstrueuse figure trouve sa place en cette lueur obsidienne, dégoupillant tes espoirs de contemplation.

Tes lèvres s'étirent, la frustration louée par le biais d'une étrange patience devant son audace—et lorsqu'il inverse les rôles, forçant ton corps à la soumission, tes iris s'enflamment d'une soif vengeresse : un instant d'insouciance, édifié par l'idylle d'une empathie partagée, suffit à ton abolition. Le lion rugit d'avarice, étale les épars désirs dont l'issue semble incertaine ; le lion jubile, jacasse cet intérêt dont tu ne saisis les fondements—forçant ton visage à la rustre impassibilité d'un cœur hermétique.

Et cet intérêt flatte ta fierté solitaire, comme une carapace opaque
Ton cœur s'érige, impassible et résistant à ces paroles égoïstes
Vacantes vétilles qui n'appartiennent qu'aux ombres.

Je suis loyale envers ce qui n'est pas insignifiant.

Tes yeux se lèvent, songeurs et cruels, listent les prétendants d'un tel statut quo. Ton frère en tête de liste, prédateur d'un microscopique territoire dont les animaux déguerpissent : soustrais à leur gloire d'antan, les Minami s'affaissent, portés vers la rigide éthique d'une gloire qui n'est plus vraiment la leur.

Es-tu seulement loyale ?

De justesse, sa question te crispe, comme
Ses prunelles obsidiennes, avant-goût des abysses
Ton corps se dresse, pousse son échine dans les bras de la gravité
Fière, condescendante et intacte ; le visage adamantin
Car il faudra davantage que les ombres pour te faire ployer.

Je suis loyale envers les sources de ma curiosité insatiable, dont tu fais parti. Ne t'embarrasse pas de faux-semblants, car je n'en ai cure : ta réalité, qu'importe ce dont elle est constituée, est ce qui m'intéresse vraiment.

Ce qu'il se cache derrière un visage cadavérique, animé de quelques politesses ; ce qu'il se trame au fond de cette âme noircie, car les ombres en constituent le fil. Face à cette expression que tu détailles—t'abreuvant du doucereux sentiment de dominance—ta langue glisse sur tes lèvres, humidifiant l'aridité d'une soif de sang, car Reo semble déceler mille merveilles. Des sombres desseins dont tu n'entrevois que le plus infime, de ce frêle corps qui te semble si fragile ; tes mains gouvernant, menottant les poignets au glacial contact du sol, lui rendent finalement liberté.

Le message est clair, nonobstant la convoitise que le pouvoir attire : ni lui ni toi n'accepteriez de vous laisser dominer. Un élégant geste t'extirpe des dessus de son corps, mettant fin à l'intimité de la nuit ; une main tendue, dans une bienveillance candide, achève cette plaisante tension, ponctuée d'une demande sans réel choix.

Tu es de bonne compagnie Reo, et j'espère que nous pourrons nous revoir en de meilleures occasions.
Reo Ueda
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Reo Ueda
Ses discours sont pareils à une lente litanie emplie du vice de son esprit tortueux, et ainsi diapré de toute l’attention que lui accorde Akina en cet instant, Reo jubile. Là, enfin, se délecte-t-il d’une compagnie habile, tout juste assez en tout cas pour attiser sa curiosité aussi dévorante qu'élitiste—en d’autre mots pratiquement un exploit. Ainsi, plus lascif que lassé pour l’heure, brillent à l’ombre de ses iris quelques lueurs intriguées, lointains éclats témoins d’un intérêt quasi obreptice, néanmoins dénué de l’habituelle hypocrisie qu’on lui connaît tant. Ces mêmes éclats tremblent l’espace d’un court instant, à la mention entre les lippes ingénieuses de la demoiselle, de ces choses qu’elle ne considère pas insignifiantes, puis de l’aveu qu’il est, lui également, source de curiosité à ses yeux. Les termes ne le surprennent pas, si ce n’est le confortent davantage dans son propre sentiment que son temps n’est pas perdu en sa compagnie.

J’aurais été déçu que tu me traites d’insignifiant. Car là, finalement, siège une large portion de ce qui construit Reo qui, sans même aspirer à la gloire dans son immondice commune, à son humble jugement, jouit de l’attention qu’on lui porte lorsqu’il estime lui-même ladite attention. Permets-moi cependant de profiter encore un peu de ta curiosité—l’assouvir toute entière ne te rendrait service ni ne me serait si plaisant que de te savoir intriguée. L’intérêt n’en serait que moindre si tous les désirs aussitôt énoncés étaient assouvis, et c’est dans la langueur et la longueur que couvent les plus doucereuses satisfactions.

L’échange, la proximité, se rompent dans la même aisance qu’ils s’en étaient venus, et, n’ayant à portée plus que les doigts fins de la jeune femme, Reo apporte sa main à ses lèvres, la couvrant d’un effleurement de ses lippes. Je n’en doute pas. Son regard ne quitte Akina avant que le contact ne soit rompu ; alors, ses poings retrouvent le creux ses poches. Et ne doute pas, non plus, que tu sauras où me trouver à l’avenir. Alentours, le silence règne encore.  La lune se tait à la discrétion d’un nuage. Le rideau de nuit couvre la scène.
nos vertus se noient


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