— MAHOUTOKORO
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can't understand // Akina
Yume Ueda
can't understand // Akina 8d9cebe2d9c6e2d8c0c6513c3a8590ca
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Yume Ueda
CAN'T UNDERSTAND
Finalement, Mahoutokoro ne change jamais vraiment. Qu’elle soit ensevelie par les flots ou que quelques étages lui soient enlevés, rien ne vient perturber l’essence même de cette école. Ce sont les sorciers qui la parcourent chaque jour qui en instaure l’ambiance et si je la trouve plus légère, l’inquiétude n’en est pas moins présente.

Après un mois à craindre le retour – partir sur de mauvais souvenirs n’aide pas à souhaiter y revenir – force est de constater que les habitudes sont rapides à retrouver. Les plus mauvaises n’y échappant pas, je me retrouvais, un soir de plus, à veiller, malgré ma promesse, le matin-même, de m’endormir suffisamment tôt pour rattraper un sommeil déjà trop négligé. Alors que je préfère passer la fin de mes soirées dans ma chambre, j’avais pourtant choisi de rester dans la salle commune, cette fois, afin d’épargner à mes colocataires le va-et-vient régulier d’origami qui entrecoupe mes révisions. C’est en relevant la tête d’un énième message que je constatais – avec la mauvaise surprise de ne pas avoir vu le temps défiler – que la pièce s’était déjà bien vidée.

Je détaille mon entourage, quelques instants, apercevant alors Minami, parmi les dernières personnes restantes. Sans la connaître personnellement, je n’ai qu’un avis (plus que) vague à son sujet, comme préfète des Tsuchigumo – en l’occurrence : la trouver aussi peu abordable que son ex-co-préfet. Mais depuis les vacances, cet avis tendait à évoluer.

En plus, elle veut qu'on meure ensemble. C'est littéralement ce qu'Ange m'avait dit, à propos d’elle, les yeux brillants d'un enjouement que je ne parvenais pas à comprendre. Je devrais y être habitué – c'est ce que je me dis à chacune de ses fantaisies – mais je ne peux m'empêcher, chaque fois, d'être troublé. Cette fois plus encore, que d'autres. Certainement pour l'éventualité même qu'Ange puisse mourir et qu'il puisse y songer et, surtout, qu'il puisse accepter cette idée et, aussi, que quelqu'un d'autre souhaite le laisser mourir – pour partir avec lui.
Je n’avais rien osé reprocher à Ange ; est-ce qu’il se rendait seulement compte de ce qu’il pouvait parfois dire ? Mais si l’envie me venait d’en discuter avec Akina, je n’avais jamais trouvé d’occasion de le faire.

Celle-ci en est peut-être une.

J’approche, résolu (hésitant).

« Minami ? »

Sans savoir par où commencer.
"Eh, Ange m’a dit que tu voulais mourir avec lui, ça signifie quoi, exactement ?" Honnête, bien qu’un peu trop direct.

« Je crois que tu connais bien mon cousin ; Ange. Il m’a parlé de toi. »

Ah et maintenant on croirait presque que je tâte le terrain pour proposer une date à la place de quelqu’un d’autre.
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Ton dos épousait le cuir rebondi d'un confortable siège, émoussant tes sens comme le peu de surveillance que tu y consacrais. Des pas résonnants, les murs semblent s'élargir à la mesure des instants : la salle se vide, mais une ombre surplombe ton visage paisible. Tes instincts s'alarment ; et de ces êtres félins, tu partages autant la nature que ces iris fendus braqués vers un visage enfantin.

Une hésitation brode la teneur de sa voix, résonant dans la vacuité déprimante de cette salle délaissée. Tu prends un instant pour écouter les mots de cette voix paisible qui peine à ne pas dérailler, et tu en reconnais l'auteur. Comme une impératrice de tout droit, ton attention dérive, purifiée d'impatience—et enfin, ta contenance rassemblée, tu retrouves le poids de son regard. La politesse t'intime à te relever pour lui faire face, mains nouées dans ton dos ; la pointe de ton pied martèle le sol d'hésitation. Tu l'écoutes parler.

Ange. Ton ange, dont tu te retiens d'arracher les ailes.
Cet ange, tant déchu par la toxicité meurtrière de vos instants.

Tes iris véreux rendirent un jugement, émoustillés par l'énonciation d'une intimité qui devrait être votre. D'une colère diluée dans l'intérêt marqué par son seul sang, tu laisses le silence témoigner des ressentis téméraires que tu réserves aux plus impudents. D'un geste impérial, tu repousses la toison dorée qui couvre ton dos dressé par la brutalité de l'aveu ; les souvenirs affluent, incapable pourtant de raviver toute la chaleur de vos si longs rapports. Avec le recul, la passion s'est apaisée pour ne devenir que le lointain souvenir d'une si belle journée qu'elle te semble rêvée. Frêle enfant amoureux, Yume en porte le nom ; et cet aveu sonne comme un brusque retour à cette réalité détestée.

Ange t'a parlé de moi, tu répètes, la voix endémique.

Solitude violée de ces confidences, son fantasme piétiné par son égoïste publication—tu te fais le serment, de plaisir comme de rage, de faire payer ce sacrilège. Et tu parais instable, perturbée par une colère qui peine à être sincère ; Ange pullule, pollue tes pensées pétries de possessivité alors que tu peines à te focaliser sur ce téméraire cousin. Ton regard s'attarde et marque la ressemblance ardente de traits malléables, et il peine à cacher sa véritable nature. Tu ne le connais pas, mais ton intérêt s'accroît comme bercé par le regret soudain de ne pas t'être approprié ses moindres pensées.

Oh, mon Ange, tu glousses soudainement. A-t-il tout avoué ?

Un fier insigne de préfet qui peine à briller, dans l'obscurité de tes désirs—mais l'inquiétude ne passe pas le seuil de ton esprit. Ce monde, qu'importent les lois qui le régissent, et le destin qu'il te réserve, appartiendra à ta seule volonté.
Pas à pas, la menace semble se ponctuer.
Un sourire dessiné ; tes envies si glauques martelelant à la porte de ta conscience.
Yume Ueda
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CAN'T UNDERSTAND
Nombreux sont les Tsuchigumo aux allures de prédateurs ; c’est une constatation à laquelle je me suis résigné avec les années – plus le temps passe et plus cette sensation me semble appropriée. Si certains tissent leur toile autour de quelques sources de connaissance, d’autres semblent préférer l’utiliser pour acquérir une part de pouvoir – sur les autres, en particulier. A la suite de cette idée, m’était venu celle, fatale, qu’au contraire de beaucoup d’entre eux, je m’apparentais davantage à une proie – pourquoi l’éventail m’avait assigné à cette maison ; je ne le comprendrais jamais. Ne me restait que la discrétion et les bonnes grâces des biens placés pour seule défense.

Akina, entre autres, me laisse autant de méfiance que d’interrogation ; sans m’être particulièrement intéressé à elle, je lui ai toujours trouvé la sensation effrayante de ne pas savoir comment la cerner – imprévisible.

J’en ai la confirmation en me trouvant face à elle, pour la première fois. Je crains d’abord de la voir s’énerver – j’ai vu son visage prendre les accents de la colère, j’en suis persuadé – mais c’est une franche curiosité qui prend place sur ses traits, alors qu’elle répète : Ange t’as parlé de moi.

J’acquiesce, déjà gêné par notre position ; ainsi debout, l’un en face de l’autre, de manière un peu trop formelle pour que je puisse seulement donner l’illusion d’être détendu – de toute façon, je n’y parviens jamais quand je le veux. Mal à l’aise par s’être proximité qui n’en est pas une, j’écoute sa réflexion. Mon ange ; le surnom écorche mes oreilles, faisant naître une part de jalousie – j’accepte déjà difficilement de céder de devoir le partager avec Mamoru.

« Tout, je ne sais pas. »

Parce qu’avec Ange, on a l’art et la manière de parler de tout et de n’importe quoi, sauf de ce qui importe vraiment. Parce qu’avec Ange, je découvre des choses qui me surprennent encore – que, souvent, je lui reproche qu’on est supposé tout se dire ; mais que je suis bien trop mal placé pour réellement lui en vouloir.

« Il m’a dit que vous vouliez mourir ensemble. »

Et je n’arrive pas à déterminer, encore, s’il s’agit d’une plaisanterie ou d’une simple réflexion d’adolescent – de celles que l’on sort sans trop y penser et dont on se persuade, sans avoir conscience de son importance ; c’est un peu comme quand on dit qu’on aimera quelqu’un pour toujours, alors qu’on n’en sait rien. Je ne veux pas croire que c’est peut-être réfléchi et vraiment envié – pour Ange, ça l’est peut-être, il est tellement insouciant ; mais elle ?

« Et j’arrive pas à savoir si c’est juste une blague ou… »

J’aimerais juste savoir si je dois m’en inquiéter.
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Yume
Oh, comme j'aimerais te lacérer
Là, serrer ton corps—entre mes doigts meurtris à force d'écorcher mes yeux devant l'amère placidité d'une réalité qui se trouble d'ennui.
Oh, comme j'aimerais que tu m'appartiennes, toi aussi
Et au diable cet esprit lucide, l'anxiété affectueuse de cette innocente entité oui au diable, ou devrais-je dire à moi, car je suis celle qui prône cette identité.

Je suis celle qui fera ployer les anges,
Cet ange corrompu et ingrat, cet ange cruel et balafré cet ange,
Que je ne peux m'empêcher de désirer.

Si tu savais comme j'aimerais ce que soit une blague, que mes envies ne se limitent pas qu'à cela. J'aimerais aimer, j'aimerais l'aimer et pas juste l'image du cadavre qu'il me laisserait entre des doigts rougis j'aimerais,
Lui arracher les ailes pour l'envoyer au ciel
Cet ange damné pour trahison, comme j'aimerais que cet instant soit le clou d'un spectacle qui n'a que trop duré. Comme j'aimerais en finir, arracher le jeu d'un amusement que je ne parviens même plus à feindre vraiment.

Je vous hais.

C'est vrai, un soufflement résolu, et dans le marbre qui couvre ce masque aux milles visages se ressent un terrifiant stoïcisme. En y repensant, ce désir ne semble pas feint—mes envies meurtrières naissant au cœur de l'été, déclinant sous la quiétude de l'automne me laissent parfois épuisée et affectueuse. Ma nature change et se trouble, réside dans une brume de mensonges et pourtant, sa mort se fait languir en toute saison. Ce n'est pas qu'un caprice, et ce macabre attachement semble entraîner une curieuse jalousie.
C'est ma défaite, sans doute.
Une finalité dont je voyais les symptômes depuis bien trop longtemps déjà.

Mon—Ange, rectifie-je, durement réaliste. Ange me l'a promis. Mais...

Je le comprends, à présent
La force qui fait voler ses ailes que je pensais fardeau
Je le comprends, à présent
Ou non, je ne la comprendrai jamais
Cette sentimentalité abjecte qui fait que tu me jettes
Qui m'empêche de t'arracher aux cieux desquels je suis déjà bannie.

Il n'a plus l'air d'en avoir envie. Non... d'en avoir besoin.

Un pas audacieux, ma main se tend—lymphatique comme synonyme de pacifisme—et frôle la capillarité obsidienne qui couvre ta tête. De curiosité, comme cherchant à raviver une avidité stérile, l'extrémité de mes doigts descend le long de ton visage pour se laisser retomber,
Alangui, éteinte, éreintée,
Mes sentiments se meurent mais je semble m’asphyxier.

Passé les actes factices, le monde paraît bien vide.

Ou peut-être étais-je celle qui dépendait de ce serment.

Privés de leurs éclats, mes yeux se détournent
Que reste-t-il à contempler ?
Sclérosée, mon âme divague, perd la conscience de ma seule présence,
Mes jambes vacillent et je m'écroule, assise et soumise à l'âpre jugement de l'existence—que le monde paraît terrible lorsqu'il ne répond pas aux caprices.
Que le monde est terrible
Tant il ne peut nous empêcher d'espérer ;
Un soupir d'insolence, un regard embué ravivé par une réflexion discursif—et elle semble bien loin, cette nature dont je loue l'inhumanité.

Penses-tu que le tuer me comblerait ?
Yume Ueda
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C’est vrai. J’avais beau m’attendre à cette réponse – je l’ai répété, un nombre incalculable de fois, pour essayer de m’y habituer, pour me préparer au pire ; et chaque fois, une voix dans mon esprit, celle qui relativise, me répétais "mais ça n’est qu’une promesse, sans importance, de celles auxquelles on ne croit pas vraiment".
Est-ce qu’à seize et dix-sept ans, on fait encore des promesses stupides, sans réaliser toute leur ampleur ? Probablement – est-ce que je ne le fais pas, tout le temps ?

Je doute que Minami ne réalise pas l’ampleur de leur souhait, pourtant.
Je crois même qu’elle en saisi toute l’essence.
Et c’est cette résolution, qui ne cède aucune place à l’hésitation, qui me fige en apparence – dans mes veines boue la rage et beaucoup d’angoisse, à l’idée qu’une vie puisse m’arracher celle d’Ange.

C’est improbable – et idiot, surement – mais je me sens soulagé, quand elle dit qu’il n’a plus l’air d’en avoir (envie) besoin. Un peu agacé aussi ; pourquoi même en aurait-il besoin ? Ou envie, qu’importe. Je ne peux comprendre qu’il puisse seulement vouloir renoncer à la vie.
Seulement, je sais aussi que je ne le comprends pas – c’est lui-même qui l’a dit : je ne sais pas et n’ai jamais vraiment su ce qu’il vit.

A-t-il vraiment songé à (nous) abandonner ? J’aime me raccrocher à l’idée que lance Akina ; qu’elle seule ait pu dépendre de ce serment.
Et quand elle approche et qu’elle tend sa main, j’hésite à reculer ; mes bras toujours croisés et, sur mon visage, un mélange d’incompréhension et de défense – méfiance. Je laisse finalement ses doigts longer mon visage. Je n’y perçois pas de menace ; et c’est sans attendre que le contact s’efface.

Je suis (presque) inquiet quand elle s’assoie, comme si tout (elle) s’écroulait. C’est sa question qui me ramène à une cruelle vérité – elle désire réellement le tuer.

« Je ne sais si ça saurait te combler, toi. »

J’ai l’amertume dans mes mots, mais encore un peu de patience à revendre.

« Moi, ça ne me plairait pas. A beaucoup d’autre non plus – mais moi encore moins. »

Je fini par approcher et m’assoir à ses côtés ; mon regard plongé sur le sol et mes doigts se liant avec agitation.

« Je ne sais pas si tu peux répondre à cette question, je commence, préoccupé. Pourquoi est-ce que tu penses qu’Ange en avait besoin ? »

J’en ai assez, de toujours préférer nier ; esquiver la vérité et éviter les dangers.
Je crois que je devrais essayer de comprendre.
Invité
Invité
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Mon univers est noir, privé de moindres espoirs.
Mon univers est différent du vôtre, différent de l'envergure inhérent à l'humain.
Mon univers est stérile, incapable d'atteindre le paradis des anges.

Ces doigts qui semblent arracher la vie, figent les teintes du monde dans le fantasme du plus morbide des rouges. Un instant de silence précède les affluentes mémoires de cette nuit lointaine et l'échange presque irréel de nos caprices enfouis ravive en moi ces besoins qui font trembler mes membres d'une impatience malsaine lorsque plus rien ne mérite d'exister
C'est comme un rêve, un rêve que tu m'évoques
C'est comme une seconde chance, celle d'embrasser ces
Sentiments ?
Souvenirs, aimerais-je penser froidement.

Je ne ressens pas, je n'aime pas.
(Sale menteuse ouvre tes yeux corrompus par l'égocentrisme)
Je n'ai pas de besoin, pas de manque,
(Sauf celui d'un amour absolu que ta fierté idiote te refuse)
Je n'ai pas besoin de lui, de permission,
(Alors pourquoi être là à écouter ses paroles IDIOTES)
Je ne déteste pas, pourtant.

Pourtant,
Pourtant cette fois-là, tu parais sincère.
Pourtant, lorsque vos âmes concordent dans un pacifisme nécessaire, sa haine se réprime et la tranquillité te rend sereine—toi qui semblait si belliqueuse. Mon Ange le pense, aimerais-tu articuler, mais ta voix se laisse réprimer par un doute innovant, par cette fatale solitude qui semble te revenir.
Il n'est pas question d'Ange.
Il n'est pas question d'ange, dans les enfers d'un esprit détraqué.
C'est ton monde qui s'affaisse, tes certitudes qui s'ébranlent et sa voix qui t'apaise comme une affection fantasmée par celle qui n'a jamais vraiment aimé quiconque et comme tu aimerais ressentir ce qui le pousse à te supporter toi et cette indéfectible folie à laquelle tu ne crois plus vraiment à présent que
Le masque est tombé
(Alors redeviens maîtresse de tes pensées)
Je reviens, à présent que a mascarade a cessé.

Je me suis dit qu'il fallait que je le tue, répondis-je.

Je me suis dit qu'il fallait que j'arrache ces ailes immaculées,
Je me suis dit qu'il m'incombait d'ôter les plumes d'espoirs à ce chétif être d'une innocence déplacée dans un monde qui sera bientôt mien
Je me suis dit qu'il devait être mien.

Je voulais disséquer cet être d'amour de mes propres mains, et chercher dans ses entrailles comme dans mon deuil la preuve qu'il avait compté pour moi.

Mon regard se lève et se perd, mon esprit s'excite et s'isole dans une réalité que je ne ferai jamais mienne, car j'ai déjà renoncé à agir sous l'emprise de mes impulsions égoïstes. Ange vivra, et les menaces n'y sont pour rien—c'est cette abrupte douceur, élan d'une maturité qui me semble si abstraite, qui a sauvé son sang.
Ce n'est pas anodin. Ce petit ange bourdonne de joie de vivre alors qu'il semble attendre la mort—il en parle souvent.
De nouveau neutre, mes prunelles trouvent le contact des siennes, cherchant à raviver cette implacable neutralité. D'un geste précautionneux, mon index se pointe vers son visage, et mes lèvres s'étirent d'un sourire.

Tu es différent. Cet amour qui vous lie, je le vois jusque dans tes yeux. Tu es un courant d'eau limpide, mais ta surface se trouble lorsque j'évoque sa mort—car tu es incapable de le comprendre vraiment.

Une pause se marque, et ma baguette se lève pour un Accio qui incite un plaid à trouver le confort de mes bras. Doucement, j'en installe une partie sur mes jambes, tendant l'extrémité à Yume, pour l'inciter à s'en couvrir.

Si tu comblais cette innocence, tu pourrais le sauver, je pense.

Le désespoir, pourtant, ne s'obtient pas sur commande.  
Yume Ueda
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Je me suis dis qu’il fallait que je le tue. Et la réponse est si tranchante, que mon souffle se coupe. Et cette vérité me donne la sensation – l’idée subjective – que je devrais être celui qu’elle devrait souhaiter tuer.
Si Ange venait à mourir, pourrai-je y survivre ? Lui survivre ?

C’est une pensée que je ne devrais même pas avoir, pour des adolescents de dix-sept ans. Pourtant, j’ai failli le perdre, de multiples fois, au gré d’overdose. J’ai failli perdre Tsubaki et bien d’autres proches, il y a deux mois. Et surement sommes-nous encore tous en danger.
Alors, cette fatalité se fait bien trop réelle, désormais.

Je ne peux comprendre, ni l’envie d’enlever la vie de cet ange qui la transpire par tous ses pores, lorsqu’il l’enjolive de son rire et de ses plaisanteries ; ni le besoin obscure de chercher dans la mort le sentiment d’attachement qui nous reliait au concerné. Sans n’avoir jamais expérimenter ce maux, je sais que la sensation de perte me serait trop insupportable pour me réjouir d’en saisir toute l’intensité de l’amour que je portais au défunt.

Akina. Doutes-tu donc tant de tes sentiments pour ressentir le besoin de t’en assurer avec violence ?
Ou n’y a-t-il que les excès qui te permettent d’en éprouver ?

Ce petit ange bourdonne de joie de vivre alors qu'il semble attendre la mort—il en parle souvent. Je ne saurai déterminer ce qui me touche le plus ; entre cette affirmation ou la remarque.
Il en parle souvent ? Pourquoi ne me suis-je jamais aperçu de ce que d’autres peuvent affirmer, si simplement ? Est-ce une part de mon propre déni ou est-ce Ange qui s’assure de me protéger de ses propres ombres ?

Ah. J’ai passé des années à lui cacher mes peines.
Comment pourrais-je lui reprocher de masquer ses désirs les plus sombres ? Comment pourrais-je, d’ailleurs, croire qu’il ne le fait pas ?

« Je ne m’en étais pas rendu compte. » je prononce à voix basse.

Je me sens idiot, soudainement. Oubliant ma colère, je suis comme un enfant à qui l’on a prouvé l’ignorance, alors qu’il se persuadait d’avoir les bonnes réponses.
Pourtant, des paroles me reviennent, plus claires que jamais : Je crois que c’est trop tard pour moi, de toute manière. S’il me reste qu’une demi-douzaine d’années je veux pas la passer au-dessus de ta tombe, Yume.
J’ai refusé de l’entendre. J’ai refusé d’écouter.
Nous venions de vivre les pires instants de notre vie ; de frôler, de si près, les abysses. J’ai préféré croire que ce n’était dû qu’à ça.

Dépité, je saisi l’extrémité du plaid tendue dans ma direction, pour en recouvrir mes jambes.

« Je pensais le comprendre. Mais tu as raison : il semblerait que j’en soit incapable. Et il le sait, probablement. »

Sinon, il m’en aurait parlé.

« Que devrais-je faire ? Accepter et lui en parler ? »

Parler. C’était si simple, avec Ange, auparavant. Et si difficile, à présent.
Si je lui fais à nouveau des reproches, la conversation dégénèrera, une fois de plus. Seulement, suis-je capable d’aborder ce sujet avec autant de patience que de compassion, lorsque l’inquiétude me tord les intestins et que mes nerfs s’effritent à l’idée de le voir, un jour, mourir ?

Je devrais –
Je devrais essayer de comprendre.

« Comment combler cette innocence ? »
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Comment combler cette innocence
Comment combler mille et une douceurs d'une âme enchevêtrée de bien ; comment réécrire le destin, les cœurs battant pour une bonté que tu ne saurais oublier ? Comment combler cette ignorance, le gouffre qui vous sépare de cette empathie dont il ne fait grand cas ; comment combler l'insouciance, les nauséabondes pensées qui font le comble de l'ange ?
Comment combler cette innocence, cette angélique bienveillance
Comment combler ma faim, ce courroux qui marquera sa fin ?
Alors tu devrais, Yume.
Alors tu devrais, et ce serait comme un rêve dont tu redouterais la fin, la clameur de ses instincts masqués dont l'affection se charge de brider le procès ; et ce serait un mensonge, saupoudré de ses sourires factices comme ces ailes qu'il aime se voir ainsi donner : déchu depuis l'enfance, dans ce tergiversions macabres ; l'ange qui rêvait des enfers comme le terrain d'une liberté indolore.
Je ne veux pas le tuer. Plus vraiment, je pense.
Sa volonté si forte en effrite le plaisir, la doucereuse acceptation de ce qui constitue son destin : cette chute, immuable et cruelle, d'une main amoureuse, dans les limbes obscures d'une mort sans fin. Le monde est ainsi fait : on entretient cette vie comme un cadeau du ciel, un bonheur par intermittence, et dont le deuil se charge d'interrompre le filon ; on l'espère éternel, gage d'une fin qui saurait se montrer reconnaissante. Et le monde, pourtant, demeure hermétique à de pareilles fadaises, car il n'en est rien—la mort est impartiale, et n'a rien d'infini. La mort est effrayante, et imprévisible : elle s'annonce, magnanime parfois, pour ne laisser que l'oubli—d'abord nié, de tristesse, et doucereusement accompli.
Le monde est tant fait du bonheur que tu adoubes que du malheur auquel j'aspirais autrefois. N'est-ce pas un signe du destin ? Notre complémentarité pourrait bien nous faire grandir.
De circonstance, un sourire adouci, gage de ma confiance
Ma tête se penche, trouve le contact de cette maigre épaule
Déposée comme une plume à la cascade brillante
Les cheveux s'emmêlent, longueur démesurée
Dessine un champ d'or sur nos cuisses jointes.
Et dans un soupir—un confort apprécié, malgré nos conclusions morbides ; mes pensées dérivent, cherchent le rassurant souvenir d'un Ange existant. Pour nous, il semble déjà mort, emporté par ses envies versatiles, le désespoir qu'il incarne parfois ; comme si, plutôt que de l'élever, ses ombres ailes le condamnaient à la damnation.
Tu as mon respect. Et en cela, tu peux compter sur mon aide.
Yume Ueda
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Je ne veux pas le tuer. Plus vraiment, je pense.
Cette phrase, à elle seule, suffit à illuminer mon visage.

« Tant mieux. » je souffle, un léger sourire sur mes lèvres – vacillant.

N’était-ce pas ce que j’attendais de cet échange, après tout ? Vérifier les paroles d’Ange ; m’assurer de moi-même que cette promesse idiote n’était le fruit que de son imagination enfantine et qu’il n’y avait rien de réellement dangereux dans ce qui semblait s’apparenter à un désir de mourir. Dans le cas contraire : convaincre Akina qu’il ne s’agissait pas d’une idée judicieuse.
Pour autant, le résultat me laisse soucieux.

C’est toute une remise en question. Moi. Lui. Nous.
Le pourquoi on ne cesse de se disputer, ces derniers mois – ce qui ne nous arrivait jamais, auparavant – et pourquoi on se réconcilie sans jamais parvenir à améliorer les choses. Même si je sais : tous nos problèmes viennent de notre incapacité à communiquer – mais aussi à écouter et à observer.
On ne remarque et on n’écoute que ce que nous acceptons de voir et d’entendre. Seulement voilà : le déni n’a jamais rien mené à bien.

Akina. Je ne sais pas cette rencontre est un signe du destin ou si elle suit seulement une logique de mon esprit – celle de vouloir te confronter, après m’être inquiété du sort d’Ange. Mais je ne peux que te donner raison sur ce point : nos différences – notre complémentarité, comme tu aimes l’appeler – peuvent nous permettre d’évoluer.
J’ai à apprendre de toi. Peut-être autant que tu pourrais apprendre de moi. Et c’est un peu difficile quand on a pas suffisamment confiance en soi pour penser pouvoir influencer qui que ce soit, mais je pense que j’ai envie d’y croire.

On ne tirera que du positif de cet échange.

« Je pense que tu as raison. Je pourrais… je pourrais t’apprendre à aimer, sans que tu n’aies besoin de faire preuve de violence pour te le prouver. »

Je pourrais essayer, au moins.
Et tu m’apprendras à accepter que le monde ne soit pas toujours rose, ni blanc. Tu m’apprendras à ne pas fermer les yeux devant les horreurs et les difficultés. Tu m’apprendras à les affronter, même si ça signifie que je dois confronter mes proches.

« Merci. »

Ça me touche, d’avoir gagné ton respect.
D’avoir obtenu, en un sens, ta confiance et tes services.

Je m’enfonce davantage dans le canapé – plus confiant, désormais – avec la satisfaction de me dire que, peut-être ne serons-nous pas amis, mais qu’au moins j’ai gagné une alliée.
Invité
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Anonymous
Peu à peu, les nuages couvraient le paysage écarlate propre aux nuits sanglantes et, sous ce filtre de cumulus grisâtres qui en adoucissait la teinte, mon visage se happait à la déroutante sensation d'un confort amical, sinon guidée par ce désespoir commun qui nous tenait loin de toute solitude. En cet échange—et sous le tissu qui nous drapait loin de nos propres ténèbres—je n'éprouvais aucune honte à me raccrocher à cet instant de rêve éveillé ; à un Yume si candide qu'il en semblait tiré d'une réalité toute autre, comme rosie par des convictions tant enfantines qu'elles s'en voulaient rassurantes.

Mon bras captura ses épaules ; mon visage, maternel, imposa, dans une douceur qui n'avait rien de caractérielle, le parfum vanillé de ma chair : une étreinte si brève qu'intense, son visage tenu dans le creux de bras au passé si meurtrier que je ne les aurai cru capables d'une telle affection. En silence, car n'appartenait à notre réalité que ce qui n'aurait pu nous soutirer à cette empathie dénuée de mots, je lui partageais les merveilles d'un sourire dont je ressentais, en mes muscles, l'étendue de la sincérité.

Qui eut crut que mes nocives recherches furent vaines, durant ces années de solitude ?
Qui eut cru qu'il me suffisait de la bienveillance d'un si jeune parti, pourtant en contradiction avec mes désirs tordus ?

Je t'aiderai à voir le monde comme il est véritablement. Ne laisse pas ma lucidité obstruer la pureté de ton âme mais tire-en des leçons.

Comble ces imperfections, cette innocence, cette naïveté qui te rend attachant. Comble cette faiblesse, la force cruelle des hommes solitaires par l'évidence de leur ignorance ; comble le monde par cet amour qui leur manque, comble leur gloire dont plus personne ne se vante. Tuer, à quoi bon maintenant ? Chercher l'amour, dans quel but, si nul n'en ressort gagnant ?

Privé de l'ange qui faisait battre les cœurs et les ailes, qu'aurai-je en moi sinon le regret d'avoir perdu l'objet de mes années d'errance ? De résolution, le contact s'affaiblit et la distance s'imposa ; nos regards se croisèrent et la réalité nous rattrapa—et avec elle, tout le souvenir d'un instant d'une intimité si puissante qu'une gêne presque naturelle faillit me gagner.
Le regret, toutefois, en était exempte.

Une dernière chose, conclus-je enfin. Ne me fais pas confiance.
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