Il s’y était fait prendre une fois et ne lui donnerait plus cette satisfaction de l’étonner encore, maintenant méfiant à ce sourire mutin caractérisant le plus jeune, Akihiro croisa ses bras en guise de représailles sans pouvoir s’empêcher de laisser entrevoir le sourire derrière le masque, ses yeux rieurs le trahissant. Il lui avait manqué. Tous avaient été à leur façon des repères lui ayant permis d’être aujourd’hui un homme accompli et il s’en était éloigné de peur qu’ils héritent de ses cicatrices. Stupide erreur, il n’y avait pas meilleur remède que d’entendre leurs voix et se laisser guider par les souvenirs pour en créer de nouveaux.  

« Je n’en doute pas, ta taille n’a rien à voir avec tes capacités de cuisiniers » il avait très rapidement compris qu’Akira se jouerait de lui s’il ne prêtait pas plus attention à ses mots et de ce fait ne laissa aucun doute à interprétation comme lui le faisait pourtant. Levant les yeux au ciel, faussement agacé, il préfère dériver sur un sujet qui les touchait particulièrement tous les deux, pour ce groupe unique et si disparate de personnes qui avaient côtoyé Mahoutokoro à l’époque où ils en étaient maîtres. « Je n’en ai pas vu, mais je ne connais pas toutes tes cachettes alors il est possible que certaines aient été épargnées, mais de celles que j’ai vues il n’y a même pas l’ombre d’un emballage » ce qui signifiait bien que des petites têtes blondes en avaient profité et c’était tant mieux pour qu’il n’y ait aucun gaspillage.

Il était étonnant de croiser Akihiro aujourd’hui cuisinier quand dans sa jeunesse il aspirait à œuvrer pour le compte du ministère. Si ce n’est en auror, langue de plomb ou briseur de sort lui aurait convenu, mais il n’avait plus eu le cœur à se résoudre aux fonctions solitaires, désireux de voir la vie s’étendre, et non se réduire. Il compta son histoire brièvement à son collègue, touché, mais ne se laissa pas désespérer. « Ne t’inquiète pas je vais bien et tu as raison, ils ont besoin que l’on veille sur eux » et à leur santé tout particulièrement, mais c’était une évidence que le jeune homme ne laissa pas entendre, voyant déjà son ami s’agiter.

« Haha ! J’ai hâte de découvrir tes créations » car nul doute qu’il avait de l’imagination à revendre et son style, tant vestimentaire que par son caractère lui suggérait déjà que les couleurs ne manqueraient pas. Ce qui était une bonne nouvelle pour ce cuisinier désireux d’en mettre toujours plus sur le tableau de sa vie.