Long story not short

ton bras prenait mon bras
  ta voix suivait ma voix
  on était jeunes et l'on croyait au ciel

Son père était sang-mêlé, sa mère est une Tsugikuni, remariée à un Oikaze en 1982 (14 ans). Il a un frère jumeau Tsugumi et un demi-frère, Sei. Lorsqu’il avait 7 ans (1975) Tsugumi est parti vivre avec les Tsugikuni, mais il a fait la promesse de ne jamais les abandonner sa mère et lui. Après sa scolarité, Aki devait se marier vers 20 ans (1988), il a été découvert stérile et elle l’a quitté. À 21 ans il décide de devenir cuisinier et l’est depuis 1993 (25 ans) à Mahoutokoro.Ces étoiles illuminant le ciel de nuit étaient pour lui synonymes de magie. Un univers qui dépassait l'entendement et l’imaginaire de l’enfant qu’il était. Il retrouvait ce même éclat dans le bleu des yeux si particuliers de son jumeau. En pensant ainsi, il n’était jamais seul.

L’air pur et les enchantements qui maintenaient ces décors merveilleux, il ne les avait pas toujours connus. Au départ préservé par une mère tendre qui avait décidé d’épouser un sang-mêlé en dépit de l’importance qu’avait le sien. Souillée par leur naissance, elle avait choisi son idylle écourtée par la mort de son bien-aimé. Son absence avait d’autant plus manqué aux garçons qui ne l’avaient jamais connu qu’au travers des histoires racontées.

Pour sa part, Akihiro s’était intéressé au taijutsu, discipline pratiquée par le médecin volontaire qui avait succombé en aidant les plus nécessiteux. Il était son héros, bien qu’incapable de défendre la cible facile qu’était devenue sa femme, sujette aux moqueries et médisances d’un peuple conservateur, peu importe les circonstances. Les sourires avaient beau être courtois, ils n’étaient que faux-semblant et cela l’enfant le compris assez tôt, développant une méfiance envers les étrangers. Il n’y avait d’innocents que ceux en qui il lisait la bonté. Celle-là même qu’il crut naïvement leur rendre cette gentillesse par le don que possédait sa mère : celui d’être une sorcière.

Supercherie aux doigts de velours qui avait saisi ses épaules de ses griffes afin qu’il ouvre un regard plus juste de ce qu’était vraiment la magie. Rien de plus qu’une histoire de sang pour laquelle son double lui avait été dérobé. Rien de plus qu’un Nouveau Monde tout aussi dérangé que le premier. Il y trouva réconfort malgré tout, partageant avec son frère la promesse par petits doigts entrelacés de ne pas les abandonner et une scolarité qui grâce à lui ne fut pas si désastreuse qu’elle l’était pour nombre de ces inconsidérés par la noblesse d’une lignée. Il n’avait pas échappé à ces insultes nouvelles, mais y avait répliqué, année après année en délaissant son impulsivité pour développer sa propre philosophie, se révélant bien plus docile malgré le besoin de se dépenser compensé par le maniement du sabre et ses multiples plaisanteries. Il s’était également découvert passionné par toute chose en ces lieux devenus véritablement sa deuxième maison, sans en oublier sa mère.

Elle s’était reconstruite auprès d’un homme qui avait lui aussi un enfant, depuis considéré comme le frère aîné des jumeaux. Après s’être assuré sur le temps qu’il la rendait heureuse, la méfiance avait cédé à la complicité avec les Oikaze dont il était issu.

Plus les années le rapprochaient de la fin de ses études et plus il se demandait ce qu’il allait bien faire de sa vie, griffonnant sur un carnet qualités et défauts pour des métiers comme botaniste, professeur, langue de plomb, le choix était varié et son cœur n’était pas concentré sur les mots de la jeune femme, mais sur leur proximité. Si d’apparence il n’en laissait souvent rien voir, il avait toujours eu un faible pour elle. C’est donc naturellement que plus tard, il s’est lancé… à sa façon, promettant de ne pas changer, hormis en devenant  un absolu romantique parce qu’il ne l’avait jamais été et n’en était par conséquent pas apte sans commettre des maladresses et s’insupporter lui-même.

Leurs études terminées, ils s’étaient installés ensemble pour partir dans des branches relativement proches, lui avait opté pour briseur de sorts et sa compagne auror.  L’avenir leur souriait pour mieux les anéantir. À seulement vingt ans, ils avaient voulu fonder une famille, Akihiro n’en aurait jamais la possibilité, déclaré stérile. Les discussions à ce sujet avaient été évitées au point d’en provoquer systématiquement des disputes. L’issue était sans appel : la rupture. C’est en s’isolant qu’il était tombé par hasard sur le fameux carnet, réduisant au silence les rêves irréalisables et les souvenirs douloureux.

À 21 ans il entreprit d'être cuisinier, commençant une carrière au bas de l’échelle pour atterrir au sommet en quelques années à peine, devenant l’un des employés de Mahoutokoro à seulement 26 ans.

Durant les quatre années passées, simple par son rang et son poste, son rêve est accompli au prix coûteux de son immense chagrin. Si un sourire berce toujours son visage derrière le masque noir, il partage la peine de ces étudiants à la scolarité bien plus sinistre que la sienne.

Son monde change à nouveau, immiscent des êtres dont le divin n’est autre que cette puissance millénaire. En rien ils ne sont différents d’eux. Pourtant, pour avoir une chance d’être encore dans la course folle de ce sauvetage risqué, il a sauté sans hésiter, se liant ainsi avec l’une d’entre elles. Il n’en oubliera pas le sang versé. Jamais.