Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
Voyons, voyons… Comment puis-je le surprendre ? Déjà, tu n’es pas au courant de ma venue. Oh non, non, non ! Je l’ai bien caché, j’ai demandé que cela soit le cas aussi. Tu sais qu’il y a un nouveau venu, mais son identité t’est inconnue. Est-ce que tu vas me confondre avec un élève ? ahaha ! J’ai tellement hâte de voir ta tête !
OH ! JE SAIS ! Une perruque et des habits que je ne me mets pas d’habitude. Je peux même voir pour des lentilles ? Et si je change ma voix ? Ma petite voix fluette…
Et ce fut le jour J ! ~
Une perruque brune pour cacher mes cheveux roses à bout violet. Des lentilles vertes pour recouvrir mes yeux océans. J’avais même réussi à emprunter l’uniforme d’un élève pour faire croire que je m’étais perdu ou infiltrer sans qu’on ne me voit pour voler de la nourriture !
Bon, bon bon… Me voilà maintenant dans la cuisine ! Qu’est-ce que c’est excitant ! J’ai l’impression de vivre une nouvelle aventure. Non, c’était le début d’une sorte de nouvelle vie. C’est ironique alors que la mienne touchera bientôt à son bout…
Aller, on observe, on fait le tour. Je chantonne un petit coup, je sifflote et je fouille dans les placards pour prendre connaissance l’endroit en attendant que du débarque. ♪ Aller, ne soit pas en retard
Il est surprenant de constater qu’un simple bout de papier peut s’avérer aussi coupant que la lame d’un couteau de cuisine et ce dernier aussi aiguisé que son katana. Scellés par des sorts que seuls ses apprentis et lui sont capables de défaire, il ne pourra s’en prendre qu’à lui-même si le sang coule. Trois petites gouttes sur le papier immaculé qu’il s’évertuait à plier pour l’envoyer à un ami de si longue date. Dans un soupir las, le cuisinier passe une main dans l’épaisse masse aux reflets douteux. L’inconvénient des cheveux blancs c’est que n’importe quelle couleur peut s’immiscer au travers des rayons de soleil qui s’y glissent. Akihiro range son bazar, il réécrira son mot plus tard, profitant du trajet pour se demander ce qu’il allait bien pouvoir faire au menu et lorsqu’il atteint sa destination, nul doute qu’il fut surpris de voir un élève assez malin pour avoir déjoué ses petits pièges innocents.
Le nez dans les placards, l’espiègle ne s’est pas encore rendu compte de sa présence. Il faut dire qu’à défaut d’être très discret physiquement et par son caractère étrange, il sait au moins se faire plus sage quand il le faut et ça ne sert pas nécessairement les élèves un peu trop curieux en mal d’un casse-croute. Ses bras croisés, il s’appuie contre le plan de travail central et sort tranquillement sa baguette, tapotant du bout de cette dernière la commissure de ses lèvres soigneusement cachées. Il avait l’embarras du choix pour surprendre l’étudiant. Ah, voilà, il avait trouvé. « Brachialigo » dit-il, ligotant ainsi l’intrus qui allait surement se retourner à présent. Ses bras contre ses hanches, il attend des explications. « hm… bonjour, je ne crois pas t’avoir déjà vu traîner par ici » il ne lui avait jamais posé de questions en attendant, c’était certain. Pourtant, il lui était familier pour une raison qu’il ignorait. Ce n’était pas le moment de poser des questions à propos des préférences culinaires de monsieur, non, il ne le méritait pas en vue de cette infraction. « Qu’est-ce que tu fais ici ? Et ne me dis pas que tu avais faim » car, à moins d’avoir sauté un repas, il était rare que les proportions ne soient pas suffisantes.
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
Quelque part, ça me rend un peu triste qu’elle n’ait pas autant d’ustensiles… Mais ça changera avec les sous que je me ferai ! J’avais bien l’intention de lui donner mes économies une fois que je serais mo-
OH ! Wait wait wait. Qu’est-ce qui est en train de se passer ? Pourquoi est-ce que je suis si soudainement ligoté ??? (°ロ°) !
Une voix ! Une voix que je connaissais bien ! Bravo, tu ne m’as pas fait attendre ! Si je le pouvais, je crois que je t’applaudirai, mais comment dire. J’ai les mains un petit peu prises… Enfin, ce n’était que le début de notre petit jeu, Hiro-chan !
« M…Monsieur ! C’est trop tôt pour me ligoter… Nous ne sommes pas si intimes… Et… Et je suis un élève et vous un professeur ! » Ai-je dit de ma voix plus grave que celle que j’utilisais d’habitude. Néanmoins, je pris un air faussement gêné, me mettant à regarder sur le côté.
Roh, ne m’en voulez pas. C’est plus fort que moi ce genre de sous-entendu…
Faisant semblant de reprendre mon souffle pour me concentrer, j’ai à nouveau posé mes yeux faussement verts sur toi en penchant un peu la tête.
« Vous avez vu juste… J’avais faim… » J’ai baissé la tête.
« J’étais trop concentré sur mes révisions pour le cours de potion de demain et je n’ai pas vu que l’heure du repas était passé… Je n’ai pas eu le temps de me mettre quelque chose sous la dent. Alors, je suis venu ici. » J’ai relevé la tête pour te fixer dans les yeux.
« Vous n’allez pas laisser un pauvre élève comme moi mourir de faim, n’est-ce pas ? Ça serait mauvais pour ma croissance… » (｡•́︿•̀｡) Ai-je dit en te faisant des yeux de chien battu…
Vous savez quoi ? Je m’amusais déjà ! Et je savais que ce n’était que le début du jeu… Notre petit jeu. ♪
Sa posture trahissait la malice de ses actions. Aussi innocentes étaient-elles, elles en restaient illégales et la sanction changeait en fonction de l’humeur du cuisinier masqué. Ligoté par surprise, l’étudiant ne manquant pas de retourner habilement le sort contre son lanceur par l’habileté de ses mots. Les mains sur les hanches, le sorcier expérimenté pencha sa tête en arquant un sourcil de son air flegmatique.
« Tu as de drôles de fantasmes et en partie tort : je ne suis pas professeur » cependant, il avait bien le droit de défendre son territoire comme son chat chassait les souris. En soi, il le faisait avec paresse sans appliquer de châtiment répercuté sur les points attribués ou non. Ce qui n’impliquait pas que le chapardeur aventureux s’en sorte indemne nécessairement.
L’explication donnée, plausible cependant était douteuse. C’était de sa faute, il lui avait servi sur un plateau d’argent l’excuse idéale. Ses bras se croisent. Il n’était pas encore décidé à défaire son sort, faisant mine de réfléchir. « Il aurait fallu demander la permission pour m’amadouer » par ailleurs, il ne se souvenait pas de lui et cette simple pensée persistante le rendait nerveux.
« De quelle année et de quelle maison es-tu ? » index et pouce sous le menton essayer de resituer le garçon sans y parvenir, persuadé d’avoir un élève inconnu en face de lui. Il ne pouvait pas s’agir d’un yokai ou d’un esprit farceur en quel cas il n’aurait pas pu le ligoter avec tant de facilité et aurait subi des représailles presque immédiates. Sa méfiance était pourtant moindre. Appuyé contre le plan de travail, il attend ses réponses en cherchant où il avait bien pu croiser l’air mutin dessiné sur le visage du garçon.
Il ne tarderait pas à faire disparaître les cordes au profit d’un repas préparé sur mesure, bien qu’il ne devrait pas encourager ce comportement par une récompense de cette envergure. Il y avait toujours une imposture pour surprendre les papilles de ses victimes, mais jamais il ne se serait permis de gâcher de la nourriture en rendant le tout immangeable.
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
« Oh monsieur ! Je vais me mettre à rougir si vous divulguez mes secrets si facilement… Mais j’avoue que je me suis trompé ! Vous êtes un cuisinier, pas un professeur… My bad ! » J’aurai bien agité ma main devant ma bouche pour accentuer mon excuse, mais j’étais toujours ligoté ! Alors je n’ai fait que tirer un petit coup la langue.
Et vous avez vu ? J’essaie même de prendre des tics du langage des jeunes pour mieux me fondre dans mon rôle ! Qu’est-ce que j’ai hâte de voir la tête que tu vas faire quand tu vas comprendre que c’est moi sous ce déguisement. ~
Quoiiiiiii ? Depuis quand j’ai besoin d’une permission pour t’amadouer ? Ce fut surement un réflexe, mais je me suis mis à gonfler les joues comme un enfant qu’on venait de gronder sans pour autant répondre quelque chose. D’accord, je sais que je suis moins mignon sous ce costume, mais quand même ! Mpf. Je vais finir par bouder, hein ~
ENFIN ! Pour le moment c’était reprendre un peu de sérieux parce que tu me demandais mon année et dans quelle maison j’étais. Tu sais quoi Akira ? C’est le moment d’improviser à nouveau ! Aller hop, on va totalement s’inventer une nouvelle identité.
« Je suis en dixième année ! Vous avez vu ? Je fais bientôt parti des grands ! Il ne faut pas me sous estimer, d’accord ? Et je suis de la maison Kitsune ! » Ai-je dis en soufflant un petit coup du nez et relevant la tête d’un air plutôt fier.
Pourquoi changer ma maison de base ? Mon comportement ne peut pas totalement s’effacer n’est-ce pas ? Mais pour le moment…
« Neh Onii-chan ? Je commence à ne plus sentir mes bras… Est-ce que tu peux me détacher ? Ca serait bête que je fasse un malaise ! Si tu veux t’amuser, on pourra se retrouver un peu plus tard. ~ » Ca me fait bizarre de dire ce genre de phrase avec ma voix grave, mais son sourire un peu malicieux était de retour sur mon visage. ~
Pour un étudiant, le statut de professeur tend à rendre son ombre plus grande. Sauf pour les plus téméraires… c’était une tradition par laquelle lui-même était passé quelques années avant l’adolescent. Au fil du temps on s’habitue et l’on grave dans les racines de son propre monde des visages, des voix et des mots. Seuls les plus persistants feront éclore des souvenirs. Il n’était pas étonnant que l’on puisse le confondre avec un enseignant et à vrai dire, en trouver dans les cuisines ne serait pas si surprenant. La méfiance du plus vieux n’atteignait pas son summum en conséquence.
Ce qui lui dressait la moindre particule sur son épiderme fort heureusement couvert de manches étaient ces paroles malicieuses. Si d’apparence rien ne s’en faisait l’indicateur, Akihiro était bel et bien touché. Désagréable sensation au creux de son estomac, l’acide monte et lui serre la gorge. Derrière le masque, la mâchoire se contracte pour réprimer de vilaines paroles. Il serait imprudent de céder à un terrain glissant dans l’unique but d’effrayer. Ça n’était pas son rôle, ça ne sera jamais sa façon de procéder, il en avait déjà une bien à lui et comptait bien l’employer. Douceur et patience contrastaient souvent avec ce que l’on pensait de lui. Et pourtant, c’est ce qu’il voulait offrir. Y arrivait-il cependant ?
Les joues gonflées dans une moue enfantine et le regard renfrogné firent presque passer l’envie de rester sérieux à l’ancien yata. Il dut se retenir, posant ses questions. Les informations qu’il en obtint furent anodines, suffisantes pourtant. Jeune renard dont la ruse cherchait une proie sur laquelle s’aiguiser. Il l’examina de son regard en biais, jaugeant la véracité de ses dires à ce comportement. Quelque chose clochait et il n’en sut pas dire plus.
Le silence n’eut pas le temps de s’installer, pliant bagage du côté de l’étudiant pour se poser près de l’adulte, bouche bée. Venait-il encore de… ? Une main passe sur son visage et il inspire profondément, déliant machinalement les cordes qui retenaient son prisonnier temporaire. « Il t’arrive souvent de t’adresser comme ça aux professeurs ? » le plus alarmant était le nombre de réponses positives qu’il avait pu avoir. Et s’il doutait fortement que cela soit possible, son cœur s’affolait sur l’incertitude . « Réponds honnêtement à ma question et tu auras de quoi manger »
Pur chantage dont il usait souvent, bénin toujours. Et plus que pour ses menaces qui n’avaient d’alarmante que la forme, il s’agissait naturellement de protéger au péril de sa réputation et de ses affinités ce que la jeunesse a de plus beau : l’insouciance. « Qu’est-ce que tu aimes ? »
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
En tout cas, maintenant je suis liberé de mes liens ! Je fais semblant de m’essuyer un peu les manches ainsi que mon uniforme avant de m’étirer un grand coup ! C’est que ça engourdit bien d’être attaché aussi longtemps et je sais de quoi je parle ! ~
Bon, bon booon. Revenons donc à la conversa-
Non, mais je vais finir par croire que tu le fais exprès là, Hiro-chan ! Est-ce que tu aurais cramé mon petit jeu ? Sur le coup, je ne pus retenir une petite expression curieuse avant d’avancer un peu dans la cuisine sans aucune gêne pour regarder par ici et par là laissant quelques secondes voire une minute sans bruit, sans réponse avant de me retourner à nouveau vers toi.
« Oui ! C’est loin d’être la première fois ! ~ » Ai-je dis en mettant mes mains derrière mon dos avec un grand sourire sur le visage tout en me penchant en avant.
« Par contre, c’est la première fois que je m’adresse à quelqu’un qui me fait autant d’avance dans une cuisine... » Je m’étais redressé, mettant une main sur ma joue que je venais de forcer à rougir.
Un regard sur la droite, puis sur la gauche. J’évitais exprès de te fixer dans les yeux pour augmenter cette fausse gêne que je voulais te montrer.
« J’ai répondu honnêtement Monsieur… S’il vous plait, ne soyez pas trop féroce quand vous me ferez manger… » Comme pouvais-je ne pas prendre cette perche que tu venais de me tendre… Et là, il n’y avait pas de double sens !
Je suis bien content que ma taille et mon apparence, même sous déguisement, me permette d’avoir cette mine innocente et fragile… Bien que je dusse faire attention à ce que ma voix ne ressemble pas trop à la mienne. Ça devenait dur, ouf ! … Toujours sans double sens. ~
« Qu… Qu’est-ce que j’aime ? » Je me suis mis à jouer avec mes mains, comme si j’étais déstabilisé.
« S’il vous plait, faites juste ce que vous voulez et demandez-moi ce que vous voulez et je le ferai… » On continue dans les doubles sens, n’est-ce pas ?
Qui peut te confirmer que je parle de nourriture ou de quelque chose de plus intime ? Personne ! J’ai déjà hâte de voir ta réaction ou quand est-ce que je vais finir à la porte.
Ah…… Je sens que je ne vais plus tenir longtemps ! J’ai juste envie d’exploser de rire ! Qu’est-ce que c’est dur de me retenir…
L’épais silence qui dominait la pièce faisait battre en écho le cœur du cuisinier. De ses yeux noirs, il observe la silhouette projeter une ombre grandissante en comparaison de son corps frêle. Derrière le sourire y avait-il des larmes ? le vert de ses iris luisait d’une malice peu commune pour un enfant. Devait-il la ternir cette étincelle ? Les solutions étaient nombreuses pour cela, mais aucune qui ne satisfasse autant Akihiro que celle de laisser le temps faire son œuvre. N’était-ce pas lui après tout qui filait sournoisement et créait des fractures trop importantes entre ce qui était passé et le présent proche ou lointain prochainement regretté ? Sonné, il ne réagit qu’aux paroles encore plus sinistres.
« Je n’en ai pas fait et ça ne me viendrait pas à l’idée, cesse immédiatement ce petit jeu, ça ne prend pas avec moi » et ça ne devrait avec personne par ailleurs. Qui parmi les professeurs ou le personnel avait cédé à un enfant ? Qui était le responsable de ce comportement ? L’adolescent ou y avait-il un bourreau ? Tant de questions qu’il ne se risqua pas à poser pour ne pas glisser trop vite dans ce gouffre sombre sans être assuré de remonter et d’en sortir ce qu’il restait de l’enfant. Akihiro fit parler ses talents pour apporter un plaisir plus innocent à son interlocuteur. Mais chaque mot dont la saveur aurait dû être sucrée se révélait amer. Il tenta de les occulter, concentrant ses efforts sur la personnalité taquine afin de créer le plat qui lui conviendrait le mieux. Ce n’était pas chose facile avec les informations dont il disposait, presque à contre-courant il remontait les pistes en ignorant la gravité d’une situation condamnable. Il ne fermerait pas les yeux, loin de là. Cependant, jouer les moralisateurs sans être au préalable renseigné et avoir assez de recul pour agir au mieux ne lui servirait pas. Aussi réprima-t-il un frisson et la lame de son couteau se figea sur un morceau de pomme dont la moitié était réduite en tranches. « Je t’ai déjà demandé quelque chose. Quels sont tes plats ou tes desserts préférés ? » il poursuit, ses coups, faisant craquer sous la lame les fines portions dont le jus s’écoule sur le bois de son plan de travail. « Je ne tolèrerais aucun détournement de mes mots. Nous discuterons de ce qu’il se passe avec ces enseignants après avoir cuisiné. » Il s'écroulerait s'il n'avait pas pour devoir d'être l'un des visages rassurant de l'école. Il s'écroulerait de rage, mais il ne savait que trop bien à quoi s'attendre s'il devait s'autoriser à montrer toute la compassion qu'il avait pour ce petit.
Il lui vient une idée, doux châtiment qu’il offre très souvent au lieu de distribuer les soustractions de points aux maisons dont lui-même connaissait les rouages. « Et puisque tu étais d’humeur à jouer… avec les mots, tu vas m’aider » une échappatoire raisonnable, pour lui comme pour le brun, si tenté qu’il y ait une activité qui lui tenait assez à cœur pour ne pas laisser son esprit partir trop loin, trop vite.
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
Je sais que les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures et qui fallait savoir dire stop au bout d’un moment ! Mais je ne voulais pas non plus te dire – salut, c’est moi Akira !- Je préférais que tu le comprennes tout seul… Alors, je vais commencer à lâcher des petits indices par ici et par là. A toi de les prendre et comprendre ma véritable identité. ~
« J’aime beaucoup tout ce qui est sucré ! Mais je ne dois pas trop en abuser, alors je fais attention. Je n’ai pas envie de prendre trop de poids, vois-tu… » C’est surtout que ma maladie me disait de faire attention…
« J’aime beaucoup les tartes au citron meringuée ou celles aux fraises ! Qui n’aime pas les fruits, mh ? »
Et c’était la vérité ! J’aimais beaucoup ces deux desserts, surtout quand c’est ma mère qui les faisait, je ne vais pas le cacher…
« Et je ne détourne aucuns mots, voyons ! » Ai-je ajouté en gonflant un peu les joues d’une mine boudeuse.
Tu voulais que je mette la main à la pâte ? Oh que oui ! Moi qui n’aie encore jamais eu l’occasion de toucher aux ustensiles d’ici, je n’avais qu’une hâte : Pouvoir m’en servir ! Alors ce fut sans broncher une seconde que je me suis rapproché de toi. Est-ce que tu t’attendais à ce que je râle ? ~
« C’est parti ! Tu verras, je sais trèèèès bien utiliser mes mains ! Ces desserts n’ont qu’à bien se tenir ! » J’avais déjà retroussé mes manches et… Bon d’accord, les doubles sens c’est vraiment plus fort que moi…
Bon, bon bon… Comment j’allais pouvoir t’aider sans trop en faire non plus ? Peut-être en m’occupant de la pâte ? Ouais, c’était une bonne idée ! Toujours sans me gêner une seule seconde, je me suis mis à fouiller dans les placards pour trouver ce dont j’avais besoin et commencer tranquillement une préparation sans avoir besoin de conseils. Je me suis même mis à fredonner un petit peu. ♪
« Et sinon, c’est quoi ton plat préféré à toi, Akihiro-Chan ? » J’étais curieux de voir ce que tu allais me répondre… ~ > :3c
Par l’angoisse qui serre son cœur, il raffermit une autorité qu’il n’a pas pour habitude d’endosser. Formé pour satisfaire les papilles, établir des régimes et par-dessus tout réagir face au danger, il n’avait pas pensé être confronté à ce genre de situation. En parler était à proscrire le temps qu’il découvre qui avait été assez stupide pour céder ou pour corrompre. Un frisson réprimé plus tard, le cuisinier commence ses préparatifs et donne des indications afin de ne plus être importuné par les remarques déplacées. Il aimerait pouvoir gagner sa confiance et instaurer un climat plus confortable, une bulle dans laquelle l’étudiant se sentirait protégé et non proie, si tenté qu’il ne soit pas le prédateur, mais Akihiro avait du mal à le croire.
Le brun lui répond enfin, le sucré était un domaine vaste dans l’ensemble de ses capacités. Il avait besoin de plus de détails pour faire voyager le garçon sans qu’il n’ait à bouger. Ses joues se gonflent et le cuisinier observe du coin de l’œil la frustration de ses accusations. Il eut envie de sourire, mais n’en fit rien, étonné du rapprochement et de cette nouvelle prise de parole à double-sens. Devait-il s’y habituer ? Il n’aimerait mieux pas, attristé par ce qu’il imaginait être le pire. « C’est l’impression que tu donnes… quand tu parles » ce n’était pas très malin d’être aussi franc et Akihiro le regretta instantanément « Mais ce n’est pas grave, maintenant je sais que ça n’est pas fait exprès » il l’espérait du moins. Il avait toujours un doute, mais se tut, concentré.
Les fruits, ceux-là en particulier lui rappelaient un ami. Son nom sur le bout de la langue, il ne le prononça pourtant pas un mot, préférant taire ses suspicions. Ses yeux vagabondent sur l’ombre projetée dans la pièce, à la recherche d’ustensiles, l’étudiant fouille sous les yeux de l’ancien élève qui lui laisse le champ libre. « Un plat à tarte, le placard du bas, dans l’angle » dit-il, plus coopératif qu’au départ. Si l’étudiant avait cherché à voler pour avoir de quoi se mettre sous la dent, le voilà servi d’une bien meilleure façon. Ou pire, mais Akihiro n’en avait pas le cœur. Il lève le nez en mettant ses pommes dans une casserole avec de l’eau et du sucre pour les faire légèrement revenir, caraméliser. La question posée lui avait été renvoyée d’une façon moins formelle.
L’adolescent se rapprochait tant de lui sans l’avoir ne serait-ce qu’effleuré qu’il en était redevenu prudent, relativement perturbé par le changement qu’il percevait. Cette bonne humeur presque contagieuse malgré la situation, il se demandait vraiment s’il n’hallucinait pas. « Le gyudon » la viande, parfumée d’un assaisonnement quel qu’il soit était son pêché mignon, mais il n’était pas excessivement difficile quand il s’agissait de son palais, s’étant par le passé contenté de peu, du moment qu’on ne l’empoisonnait pas, le cuisinier ne refusait pas. « Tu ne m’as pas donné ton nom, il me semble »
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
Bon, revenons plutôt sur ce gâteau que tu allais nous préparer ! Parce que je n’allais pas le manger tout seul, bien sûr ! Je n’imagine même pas mon état si c’était le cas… Quand tu me parlas des plats, je me suis mis en position soldat avant de m’y diriger et d’en sortir un de taille plutôt normale. Pas besoin de faire quelque chose de trop grand ! Nous n’étions pas sur le point de faire à manger pour les élèves. Enfin, dans quelques heures, oui ! J’avais déjà hâte de savoir si ces petits garnements allaient bien aimer ma cuisine ou pas. Enfin, je n’en doute même pas, pourquoi est-ce que je pense ça ???
« Qu’est-ce que tu vas nous préparer ? Des pommes ? Une tarte tatin ? Une galette aux pommes ? Ou encore une tarte ? » Demandais-je en faisant exprès de te montrer que je semblais avoir des connaissances en cuisine.
Puis je me suis penché sur ta préparation, me mettant un peu à la fixer et réfléchissant un petit coup.
« Tu devrais ajouter une petite touche d’arome de rose ! Ça rajoute un petit côté doux aux pommes et l’odeur peut rappeler le printemps. » Ai-je proposé plus par habitude de cuisiner qu’autre chose.
Je dois avouer que cet endroit va vite me rendre nostalgique du tea room de ma mère… Ces dernières années où nous étions en train de cuisiner ensemble pour le faire tourner et des compliments des clients sur nos recettes parfois un peu originale ! Il faut dire que les tea room sur le thème des chinchillas, c’était très peu rependu.
« Le guidon? Comme ce qu'il y a sur les trottinettes ?? » J'ai demandé comme si je m'y connaissais pas, mais bien sûr que je savais ce que c'était ! Je voulais juste ajouter une touche d'humour. ~
Et finalement, voilà que tu me posas enfin une question que j’attendais depuis un si long moment ! Pourquoi tu ne m’as pas demandé mon identité avant ma maison ? C’est quand même la base, n’est-ce pas ? Ou alors tu dois te rappeler de tous les élèves ! Aie aie, combien de temps ça va me prendre tout ça…
« Eh… Ca me blesse que tu ne te souviennes pas de moi… » Mon ton était devenu un peu triste et j’ai commencé à faire la moue.
« C’est parce que je ne suis pas un assez bon élève pour que tu m’oublies ? Parce que je n’ai jamais été dans le top du classement ? » J’ai un peu baissé la tête, comme si j’étais vraiment triste… Avant de finalement la relever.
« Je m’appelle Arika Akoanah ! C’est un plaisir de faire ta connaissance monsieur le cuisinier ! » Sans te demander la permission, j’ai choppé ta main pour commencer à la serrer et la secouer vivement dans une bonne poignée !
« Bon, qu’est-ce que je peux faire de plus pour t’aider ? Je n’ai pas envie de rester les bras croisés ! »
J’étais souvent pris pour une pile électrique, ce n’est pas avec cette apparence que j’allais me calmer.
Aller, j’ai vraiment trop hâte de définitivement tester cette cuisine. ~
Son sourire était si large qu’il en était intrigant et malgré cela, Akihiro ne dit rien, oubliant volontairement cette autorité trop rigide. Rappeler à l’ordre l’étudiant n’était pas à son avantage. Il préfère l’aider à récupérer le moule afin de préparer de quoi les sustenter. Les questions autour du dessert firent pencher la tête du cuisinier. Il en connaissant visiblement plus qu’une grande partie des adolescents. Un passionné ? Très bien, il lui sera d’autant plus facile d’apprivoiser l’électron libre au travers d’un domaine qu’il connait sur le bout des doigts et qui a cette faculté de le calmer.
L’ancien Yatagarasu sort le nécessaire pour préparer une pâte, répondant aux demandes plus personnelles, néanmoins pas assez pour être tendu. Le sourire qu’il arbore derrière son masque se devine aisément à la courbe que prennent ses yeux lorsqu’il tourne sagement sa tête vers le brun, presque rassuré qu’il ait osé cette plaisanterie. Il y avait quelque chose d’étrange à sa façon de parler, de revenir sur ce qu’il disait pour brouiller les pistes. Il avait envie d’apprendre à le connaître un peu plus et à cerner ses goûts par la même occasion. Son nom pour commencer. Mais on ne le lui donne pas immédiatement, comme vexé, l’enfant le dévisage d’un air triste et s’adresse à lui de façon informelle. La suite lui glace le sang. Fort heureusement il se savait responsable pour ne pas avoir eu de trou de mémoire et d’épisode relativement honteux dans toute sa misérable vie.
« Je ne suis pas de ce genre… » à oublier, possiblement, mais il suffit de peu pour que sa mémoire soit ravivée. À l’entente des syllabes, il déchiffre, reconnait sans savoir pourquoi avant que ses yeux ne s’agrandissent soudainement, rencontrant ceux plus clairs. La main se serre sur la sienne, toute l’aide nécessaire était à portée de main. Il s’agissait bel et bien d’un mauvais tour, pressenti, malheureusement non déjoué à temps. « Akira ! » dit-il, non sans qu’une pointe de contrariété de s’être fait avoir comme un bleu. « Je me disais bien que quelque chose n’allait pas, tu y es allé fort » mais il ne pouvait pas lui en vouloir, comprenant que sa venue n’était pas anodine. Sa brimade ne restera pas impunie longtemps en dépit de la joie d’Akihiro d’avoir un coéquipier de qualité. Oubliant sa préparation, il cherche au-delà des mèches brunes la couleur particulière des cheveux d’Akira, espérant qu’il ne les ait pas changés par un sort. « Tu essayais de te faire discret juste pour moi, ou c’est un nouveau look ? » Que d’honneur si sa première hypothèse était la bonne. « Je suis content que tu sois là, cette cuisine va être un vrai champ anti diablotins » »
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
C’est très mal me connaitre ! J’étais comme on l’appelle : un électron libre. Je n’avais de limites que ce que mon corps supportait et les connaissances qui s’étaient bien installées en moi. J’étais peut-être défaillant : mais pas idiot pour autant.
J’étais entré dans cet établissement pour pouvoir aider plus jeune et chercher un sens aux derniers instants qui me restaient à vivre… Tout en apportant une somme à ma mère quand mon âme rejoindra le ciel.
Pourrais-je seulement penser à aller autre part ? Clairement que non !
Et je savais déjà que mes prochains mois, si j’ai de la chance année, allaient être passionnante avec un coéquipier comme toi, Hiro ! Je ne pensais pas que tu tomberais aussi bien dans ma blague… Et comme j’aime le dire : les blagues les plus courtes sont les meilleures !
Alors j’avais décidé de te donner de plus en plus d’indice à un point d’inverser entièrement mon identité. Ah… ça avait été quand même un peu galère à dire, je peux te l’assurer !
Quand je t’entendis enfin prononcer mon prénom, je me suis mis droit comme un I comme un enfant qu’on venait de surprendre en train de voler une sucette.
Continuant de t’écouter parler, je ne pus retenir un grand éclat de rire à m’en entourer le torse avant de finir avec un grand sourire sur le visage.
« Eh bien, tu en as mis du temps à me reconnaitre ! Je ne savais pas que mes talents en comédies étaient devenus si bon avec le temps. ~ » Surement grâce au masque que je suis constamment obligé de porter…
Mais pas un masque comme let tiens, malheureusement…
« Oh, non ! Bien sûr que non ! Je n’ai pas changé de look, voyons… Tu m’imagines sans mes cheveux roses et violets ? Je voulais te faire une surprise et elle a bien marché ! Encore mieux que ce que je ne pensais. ~ » Je ne pus me retenir de ricaner entre quelques mots.
« La seule chose qui a changé, c’est que j’ai grandi ! » Bon d’accord, de pas beaucoup de centimètres, mais tout de même ! Mpf !
Enfin, il y avait bien d’autres choses qui avaient changé, mais ça… J’allais les garder pour moi, d’accord ?
Je n’avais plus besoin de toutes ces choses en plus sur moi. Alors doucement, je me suis mis à les enlever, révélant ma couleur d’yeux et cheveux naturels.
« Ah ! Ca fait du bien d’être soi-même. ~ Et tu as tout compris, je suis le cuisinier qui sera maintenant à tes côtés ! Prends garde à mes mouvements de spatules, je me débrouille encore mieux qu’avant ! ~ » Je n’avais pas été engagé pour rien après tout : Mahoutokoro n’engageait que les meilleurs.
Néanmoins, la formulation que tu venais de prendre ne pouvait que m’amuser : n’étais-je pas moi-même un diablotin ? ~
Je sens que je n’aurai vraiment pas de quoi m’ennuyer avant de m’envoler.
Son nom prononcé, l’étudiant dévoile une tout autre personnalité. Par l’amusement il s’en tient les côtes et le rire cristallin semble aussi enfantin à s’y méprendre que les adolescents pris pour modèles à ce subterfuge docile. Le sourire peint ne tarit pas tandis que les traits du cuisinier reprennent leur tendresse paresseuse et ne s’affute en miroir derrière le masque qui couvre sa bouche. Cela faisait trop longtemps qu’ils ne s’étaient pas vus pour tenir rigueur à une plaisanterie finement menée, elle lui inspirerait cependant le goût d’en faire de même.
« Ne doute pas autant de tes talents. Je dois bien avouer que c’est assez délicat d’accuser impunément un étudiant, voilà pourquoi je procédais bien plus sagement » si ses soupçons s’étaient avérés justes et son intuition implacable, il n’en avait rien était de ses actions afin de ne troubler aucunement l’équilibre fragile régnant dans l’enceinte de l’établissement. Ami ou ennemi, élève ou non, il en allait de la sécurité de tous ceux qu’il côtoyait et appréciait. Il lui aurait été impossible de faire face en pointant sa lame sans en pâtir de conséquences, quelle qu’aurait pu être la nature de ce rapprochement. Cependant, il était clair qu’on n’aurait aucunement eu raison à duper un cuisinier plus qu’un professeur et qu’en toute logique la gravité de la situation aurait été moindre.
Sans remettre en cause la valeur accordée à un sang comme à un bout de métal, il ne laisse poindre que l’inquiétude de ces années de séparation. Bien qu’entre temps il leur fut possible de se voir, ça n’était aux yeux d’Akihiro jamais suffisant pour s’assurer que tout allait à merveille. Il prit le temps de détailler sa posture, superposant dans son esprit l’image si habilement conservée par sa mémoire à celle sous ses yeux pour en noter les différences. Si ce n’est une mâchoire plus prononcée, quoiqu’encore ovale, il n’en dénotait que les couleurs plus discrètes et en fit la remarque. Sous son regard se fit alors la transformation et le soupire passa ses lèvres autant que celles de son dorénavant coéquipier et la couleur délicate de ces fleurs tant appréciées par les Japonais lui avait manqué dans l’ambiance qui s’était radicalement changée elle aussi, comme touchée par l’humeur d’Akira.
Un éclat de rire perce le tumulte de leur conversation déjà animée et si joviale que le malaise précédent en fut complètement annihilé. « Je ne demande pas mieux que cela et j’en conclus par ton sourire que tu n’as rien perdu de ta malice, me voilà ravi » en dépit de son statut d’adulte responsable, autrefois il avait lui aussi parcouru ces couloirs au côté d’Akira et nombre d’entre elles avaient été de ces courses parfois soutenues, d’autres à pas de velours dans ce même but de préparation d’un mauvais coup. Aujourd’hui, il était celui qui les brimait. À peine, car il n’était réprobateur que lorsqu’il y avait un réel danger et pour enseigner par la douceur le respect à avoir pour tout un chacun.
Bras croisés, l’odeur des pommes coupées ne le fit même pas frémir, absorbée par la nouvelle révélée entièrement et désireux d’en apprendre plus dorénavant. Si la cuisine requérait d’être rigoureux et créatif et ayant toute confiance en son cadet, Akihiro savait qu’il leur faudrait un temps nécessaire à l’adaptation de leur duo. Il fut donc naturel que leur conversation s’oriente sur les habitudes que chacun avait afin de ne pas empiéter sur ce qui était primordial : l’entente. Et en cela, il était indispensable de faire preuve de bonne volonté en cédant efforts et compromis. Suite à quoi cependant, les dérives furent permises. « Qu’as-tu de neuf à me raconter ? Quelle mouche t’a piqué pour vouloir cuisiner à des enfants surement encore plus terribles que nous ? » car sans relever de masochisme, il y avait une forme de vérité : tous deux n’avaient pas été représentant de cette image stéréotypée du premier de classe sans en être les derniers pour autant. Et voilà qu’ils étaient prêts à supporter cela à nouveau, bien des années plus tard sous un angle qu’il n’avait pu envisagé à l’époque et avait été celui de leurs professeurs et du personnel d’antan.
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
« Ouais ! T’imagine sinon ! » J’ai toussé un coup.
« A la une des journaux de demain… Un cuisiner drague un élève ! Nous aurons tout vu à mahoutokoro » Ai-je dis en prenant la voix clichée d’un journaliste avant de lâcher un rire et d’avoir à nouveau un grand sourire sur le visage.
Ne pense même pas avoir un jour de repos, Hiro ! Parce que je n’ai pas changé depuis ses années : ma malice est même devenue encore plus fourbe, mais là n’est pas le sujet.
« Non, je suis même devenu quelqu’un de très calme et très sage, voyons!» … Un pouffement de rire à nouveau.
« Ça serait si ennuyaaaaant… » J’avais fait pendre mes bras montrant mon côté lassé si ça avait été le cas avant de me redresser et mettre mes bras derrière mon dos.
Rien à dire, j’étais vraiment mieux avec cette apparence même si intérieurement, ça n’allait pas plus que ça…
« Quoi de neuf… Pas de dix déjà… » Ok, j’étais vraiment en feu aujourd’hui.
« Pourquoi j’ai décidé de venir ici ? Parce que justement ! Il faut un peu de fun de cette école ! Imagine ces pauvres élèves qu’avec des adultes qui leur mettront des punitions horribles… Il faut bien que je sois là pour les taquiner et montrer qu’il y a pire que le sérieux ! » J’ai tiré la langue amusé.
« Et surtout je me suis dit qu’ici serait le meilleur endroit pour laisser mes idées s’épanouir et ne pas être bloqué par une quantité ou un manque d’ingrédient tout en pouvant donner le sourire aux gens. »
Parce que certains coutaient chers et je n’ai jamais vraiment caché ne pas avoir beaucoup d’argent… Même si je n’allais pas te dire que c’était clairement une des raisons de mon choix… Avoir des sous pour les mettre de côté et les donner à ma mère une fois ma vie envolée…
« Ça n’a pas vraiment changé depuis, je trouve ! J’ai l’impression que nos cachettes sont encore d’actualité. » Des petits souvenirs du passé !
« Et toi ? Tu ne m’as jamais dit la raison de ton choix ! J’espère que ce n’est pas pour une raison louche… » Ma main devant ma bouche comme pour cacher une pseudo surprise.
On allait s’amuser : c’était certains. ~ Un bon moyen pour occuper mes dernières années de vie.
Un frisson parcourt sa colonne tandis qu’il imagine ne serait-ce que le quart des rumeurs colportées et de leurs effets sur sa carrière. Jamais un seul pas de travers pour se voir évincé par de simples mots, non des faits ? Il ne le voudrait pour rien au monde. Sa vie en serait une nouvelle fois anéantie. Mais dans son sourire, aussi léger fût-il, il se contenta de le masquer, bien au-delà du tissu, ses peurs n’avaient pas à transpercer la fenêtre sur son âme. « Ne me fait pas cette peur, veux-tu ? Ce serait bien plus qu’un scandale » à ses yeux, outre sa réputation, c’était la sécurité qui lui importait et il s’inquiétait plus de savoir ces adolescents en confiance plutôt que de son propre sort. Ne serait-ce que pour les années éprouvantes que cela représentait pour eux.
Akihiro était tout de même ravi, assez pour demander des nouvelles et savoir si rien de cette malice n’avait été annihilé. Visiblement, il aurait mieux fait de se taire, voyant déjà les mimiques annonciatrices de quelques aventures dont il ne se déferait pas si facilement. Épuisant, parfois, Akira était tout de même ce genre de personnes à l’humeur contagieuse, malgré toutes les peines il ne laissait rien transparaître et en cela, ils se ressemblaient. Mais l’ancien yatagarasu avait appris avec le temps qu’il était bon de se laisser aller auprès d’amis, peut-être parviendrait-il à le faire craquer un jour ? En attendant, il se contente de rire et de poursuivre son interrogatoire.
Ses bras croisés, il sourit, ne pouvant retenir sa joie à l’idée de retrouver l’espièglerie du jeune homme et acquiesce. « Je comprends, je comprends, mais il faudra qu’on se mette d’accord sur certaines choses. S’ils sont punis ça n’est pas pour rien » la punition doit être ludique à son sens, mais il n’est pas toujours possible qu’il en décide le déroulement, quand bien même certains lui accordaient la surveillance de leurs élèves indisciplinés. « C’est sûr que le budget est énorme, on a de quoi se faire plaisir pour tous les plats et desserts souhaités, on commence quand tu veux »
S’il n’avait aucune visibilité sur les compétences de son acolyte, il ne demandait aucunement la preuve de son savoir, lui accordant d’ores et déjà sa confiance. « Je pense que ça a un peu changé, mais dans l’ensemble, ça reste l’endroit où on a grandi et devine quoi ? Je fais régulièrement le tour de nos planques, y’en a qui sont malins » sans compter les nouvelles ruses. « C’est amusant d’être de l’autre côté, tu verras, on s’y habitue très vite » et on aime faire peur aux étudiants surtout, pour leur passer l’envie de roder trop tard dans les couloirs. « Ma raison ? » il cligne au mot louche et écarquille les yeux. « N’y pense même pas, je peux concevoir que c’est étrange, mais pas dans ce sens-là voyons ! »
Il soupire, révélant à demi-mot sa séparation douloureuse « Tu sais qu’au départ je ne voulais pas nécessairement être cuisinier… et bien, c’est en partie lié à un rêve que je ne pourrais pas accomplir : je ne peux pas avoir d’enfant. À défaut d’être capable d’en avoir un à élever, ici, j’en ai des centaines à superviser » et il comptait bien conserver ce rôle, non sans être plus qu’un cuisinier « au moins veiller à ce qu’ils grandissent et s’épanouissent, comme tu l’as si bien dit. Je ne souhaite que ça » il n’avait de mal à en parler qu’avec ceux qui n’étaient pas en mesure de le comprendre. Mais ici, très peu d’adultes étaient hermétiques à cette pensée.
Hanaoka
Akira
Mori
Akihiro
J’étais fourbe, j’étais taquin et ces traits de ma personnalité n’allait pas s’envoler aussi facilement. Je comptais bien jouer de ma petite taille et de mon physique d’élève pour accomplir diverses fourberies que cela soit à toi ou d’autres. Pourquoi ne pas redevenir adolescent quelque fois en m’incrustant dans les cours de mes compagnons ? On sait que certains sont si ennuyant qu’un peu de divertissement leur fera du bien pour mieux se concentrer par la suite !
« Mhm, mhm ! C’est mon premier jour de fonction aujourd’hui, alors compte sur moi pour t’aider dès maintenant. Je voulais simplement faire une entrée fracassante ! ♪ Je suis peut-être petit, mais je mets rapidement la main à la pâte. ~ » Une expression que j’allais aimer employer de par notre profession. ~
Par contre, je n’avais pas encore eu le temps de faire le tour de la bâtisse et voir ce qu’il y avait de changé depuis mes années alors entendant que nos planques n’avaient pas disparues ne put que me ravir ! Et quelque chose me dit qu’elles me seront à nouveau utile pour fuir quelques profs en furie. ~ Je me fais déjà de beaux films !
« Oh ? C’est vrai, c’est vrai ??? Tu crois qu’il y a encore les bonbons que j’ai oublié avant de partir ? Je me demande si des élèves me les ont volés… Si ce n’est pas le cas, ils doivent être triste que personne ne les ait mangés… » D’accord, je suis à nouveau parti en délire, oops…
Et je dois avouer que cela me fait encore bizarre d’être maintenant de l’autre côté, je ne me suis jamais vu comme une figure d’autorité et pourtant j’allais devoir apprendre à l’être un peu. Mais tout va bien se passer, j’ai plus d’un tour dans mon sac. ~
Puis curieux, aucun mot ne sortit en plus de ma bouche pour écouter la raison de cette nouvelle profession et je dois avouer ne pas avoir réussi à retenir une expression triste à l’annonce de cette sombre réalité. Je t’avais toujours imaginé être un bon père et être entouré d’enfant, que tu ne puisses pas en avoir me désole…
« Je… Je suis désolé de l’apprendre. » Je ne savais pas vraiment quoi dire tellement je trouvais ce sujet délicat et triste d’être empêché d’avoir une véritable famille…
« Et je suis sûr que tu en seras capable ! ♪ Après tout, cela sera important dans notre travail de bien les nourrir et les forcer à manger leur soupe pour qu’ils grandissent bien et ne deviennent pas aussi petit que moi ! ~ » Et prier qu’ils n’aient pas cette maladie les empêchant de grandir…
Et sans prévenir, je me suis mis à frapper dans mes mains un grand coup comme pour clore ce sujet et ne pas apporter une ambiance qui pourrait plomber le moral des troupes.
« Eh, mais c’est qu’on discute beaucoup et je ne fais pas encore grand-chose ! Je ne vais pas te laisser tout le mérite. ~ Je me lave les mains et j’arrive. Prépare-toi, camarade. Car Akiraupetitoignon et maintenant dans la place !~ ＼(≧▽≦)／ »
Dans un rire, je ne perdis pas de temps pour me les laver et me mettre à tes côtés pour que cette journée puisse réellement commencer comme ce début de collaboration. ~
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