Tu étais plutôt agité aujourd’hui, Ashe. Enfin, aussi agité que ton expression pouvait le laisser paraitre. Il y avait de nombreuses questions qui te trottaient dans la tête et entre tes mains, il y avait ce pendentif qu’Az’ t’avait offert.
Tu te rappelles vaguement ce soir où il te l’a donné… Pourquoi ? Parce que tu avais fini par perdre connaissance à cause de la douleur de ta tête. Tu sais qu’il t’avait donné des informations sur ce qui c’était passé ce soir là et tu ne sais pas pourquoi sa voix grésille quand tu essaies de t’en souvenir.

Depuis ce jour, tu as l’impression de ne plus être tout seul, comme si quelqu’un était toujours à tes côtés en train de te chuchoter dans l’oreilles. Pourtant, tu ne vois personnes… Oui, il n’y avait personne autour de toi et pour être honnête : cette fois-ci tu avais envie de savoir. Tes mains jouaient un peu avec les draps de ton lit montrant le niveau de ta nervosité…

« Je veux y aller maintenant… » Dis-tu simplement à Ritsuka qui était en face de toi.
« Je veux savoir. »  Tu le fixais droit dans les yeux avant de te lever.

Libre à lui de te suivre ou pas : toi tu étais déterminé bien qu’un peu stressé que ton nouveau père t’en veuille. C’est bien de vouloir se compléter, non ? Retrouver quelque chose qu’on semble avoir perdu et remettre des mots ou des noms là où tout se recollait.
Alors tu rangeas le pendentif dans ta poche avant de te lever et quitter vote chambre en direction des bureaux, les oreilles grandes ouvertes pour ne pas te faire prendre.

Une fois devant ceux-ci, tu vérifias qu’il était bien vide : vous aviez de la chance l’heure jouait en votre avantage et vous voilà à l’intérieur.
Encore une fois, ton cœur va bien vite Ashe, tu espères qu’Azraël ne va pas venir entre temps ou alors tu inventeras rapidement une excuse comme quoi tu le cherchais. – Je vous laisse imaginer qu’il n’est pas le plus douer pour mentir-

« Surveille la porte. »

Et te voilà près du bureau. Où est-ce qu’il fallait chercher ? Des tiroirs particuliers ? Pour que ton père sache ces informations, il devait bien avoir quelque chose, non ? Même si les chances étaient plus grandes d’en trouver directement chez vous.

Mais tu ne peux pas attendre, Ashe… Tu te sens de plus en plus pressé comme si tu en avais besoin. Non… Tu en as besoin, tu le sais. Tu veux te compléter, ne plus être cette coquille vide dont tu ne remarques même pas le manque.

Tu veux que ça change…

Qu’est-ce que tu cherchais ? C’était une bonne question. Toi-même tu ne savais pas vraiment pour être honnête… Un article que tu pouvais enfin lire ? Un objet ? Une lettre ? N’importe quoi quitte à tomber dans les pommes : tu voulais savoir ce que tu avais perdu. Ce vide se faisait de plus en plus présent, de plus en plus pesant… ça faisait si mal…

« Je veux connaitre ce que j’ai perdu. » As-tu simplement répondu à Ritsuka en essayant de tout remettre à sa place pour montrer que rien n’avait bougé.

Mais tu restais le petit Ashe qui avait la tête ailleurs et tu ne compris pas tout de suite ce qui se passait quand ton camarade t’embarqua derrière une armoire. Sans vraiment comprendre, tu relevas un peu la tête pour le regarder et…

Ah oui, c’est vrai… Il faisait le guet vers la porte. Est-ce qu’il avait entendu un bruit ? Si c’était le cas… Attendez, mais derrière une armoire, ce n’était pas du tout discret ? Ou alors c’est ton esprit qui essayait de réfléchir trop rapidement pour toi et sans que tu ne le remarques vraiment, voilà que tu avais embarqué Ritsuka pas derrière, mais dans l’armoire… Faisant bien en sorte que rien ne dépasse et que la porte soit bien fermée derrière vous.

Le problème ? C’est qu’une armoire ce n’était pas forcément ce qu’il y avait de plus grand et alors que tu étais déjà bien collé à lui derrière l’armoire, là il n’y avait plus aucun moyen de bouger sans que l’autre ne le sente.

Et toi, tu n’avais pas l’habitude d’être aussi proche de quelqu’un, Ashe… Tu avais senti tes joues devenir aussi rouge et chaude qu’une bonne fraise. Tu étais concentré sur les bruits qu’il pouvait y avoir en dehors de l’armoire -s’il y avait bien quelqu’un-, mais en même temps… ça devenait un peu compliqué.

Par moment, tu bougeais un petit peu pour reprendre une position un peu plus confortable et tu ne t’attendais pas à retrouver ton visage dans le creux du cou de Ritsuka. Ta respiration soufflant contre sa peau et une de tes jambes se retrouvant entre les siennes.

Non, il n’y avait vraiment plus aucune possibilité de bouger, juste attendre pour être sûr que la voie soit libérée.

Quelque part… ça ne te dérangeait pas du tout de rester dans cette position encore un moment. C’était… Doux, chaud et… réconfortant ? Surtout après les jours et nuits que tu passais en ce moment…

Pour être honnête, tu ne savais pas vraiment quoi faire, Ashe. Malgré ton air vide, tu réfléchissais beaucoup à la situation et tu te dis que tu avais peut-être agis un peu rapidement dans ta quête d’information et que maintenant il était bien trop tard pour revenir en arrière… Vous étiez tous les deux coincés dans cette armoire et tu essayais tant bien que mal d’écouter à l’extérieur que… Tu n’y arrivais pas.

Il faut dire que le moment était comment dire… Un peu spécial ? Toi qui n’étais pas spécialement quelqu’un de très tactile et encore moins l’habitude d’être proche d’une autre personne, tu ne comprenais pas pourquoi tes joues étaient devenues rouges en comprenant la situation dans laquelle tu venais de vous mettre.

Mais… Tu ne pouvais te mentir à toi-même : Ça ne te dérangeait absolument pas, même au contraire.  Cette chaleur que tu n’avais ressenti qu’avec tes parents, elle était si chaude, si réconfortante… Mais est-ce normal que ton cœur batte si rapidement ? Tu avais l’impression qu’il allait sortir de ta poitrine pour s’échapper de ce bureau.

« Je ne sais pas… » Répondis-tu d’une petite voix un peu perdue, mais sans mentir.
« Je pense… Que c’est mieux qu’on attende encore un peu. »

Est-ce que c’était pour votre mission ou parce que tu appréciais ce moment, Ashe ? Un peu des deux pour être honnête. Est-ce que… Tu avais le droit de rester un peu plus longtemps ? Ritsuka allait-il te repousser ou pas ?
Pourquoi est-ce que tu te rappelles cette peur et ce baiser que vous avez échangé lors de la dernière attaque ? Rien qu’à cette pensée, tu te colles un peu plus à ton… Camarade ?
Tu ne comprends pas ce que tu ressens pour Ritsuka, mais tu sais que ce n’est la même chose avec personne d’autre.

« …Je… » Tu ne sais pas comment le dire, tu ne sais pas quoi dire honnêtement.

Est-ce que c’est à cause de cette sensation que tu passes tes bras autour de lui pour le serrer davantage contre toi ? Que tes joues deviennent encore plus rouges et qu’en te collant encore plus, tu sens ta jambe remonter entre les siennes ce qui fut de même pour toi et augmenta les battements de ton corps et la chaleur que tu étais en train de ressentir.

Non, tu n’avais pas envie de te détacher, tu avais envie de rester contre Ritsuka. Continuer de souffler cet air chaud dans son cou.

« …Je veux rester contre toi… C’est chaud et agréable… »

Tu as toujours de drôle de manière de dire les choses, Ashe. Mais ce qu’on ne peut pas te reprocher : c’est ton honnêteté.

C’était bizarre, vraiment bizarre cette situation et tu ne savais pas quel mot mettre dessus, Ashe. Tu te sens bien, mais en même temps tu ressens ce petit stresse d’être découvert dans cette pièce où vous n’avez pas le droit de mettre les pieds. Est-ce pour ça que ton cœur bat aussi rapidement et que tu te colles encore plus à Ritsuka ?

Non, ce n’était pas ce genre de sensation, ce genre de stresse et tu le sais sans vraiment le savoir… C’est toujours aussi compliqué dans ta tête. Ce qui est sûr, c’est que tu apprécies ce moment et tu n’as comme pas envie qu’il se termine. Tu en es même venu à fermer les yeux pour te détendre et essayer de calmer les battements de ton cœur qui ne cessait d’augmenter, accélérer… Était-ce aussi à cause du stresse que celui de ton colocataire battait aussi vite que le tiens ?

Ses bras autour de toi, cette chaleur et cette acception de rester plus longtemps dans cette armoire ne pouvait que te convenir, mais la suite des mots, tu ne les compris pas. Comment ça, il n’allait plus pouvoir se retenir… ?

«  Que veux-tu dire par là… ? » Demandas-tu tout en gigotant un peu, faisant que ta jambe entre les siennes remuait en même temps et…

Tu n’avais pas envie que ce moment cesse, tu te sentais bien auprès du jeune homme et encore plus quand sa tête vint se reposer sur ton épaule, contre ton cou à un point que tu appuyas la tienne contre. (Tu finiras plus tard par contre que ce sentiment que tu éprouves à son égare ne possède que cinq lettres.)

Même si tu avais envie de répondre négativement, tu savais au fond de toi qu’il ne fallait rester dans ce bureau. Si Azraël vous attrapait en train de fouiller dans ses affaires, il ne serait pas très content… Surtout en voyant le bazar que vous aviez mis sur son bureau.

« …Tu as raison… » As-tu simplement répondu en te permettant un dernier baiser avant de reculer dans un dernier soupir et commencer à ressembler tes vêtements.

Sans dire un mot, tu t’étais mis à ranger le lieu de votre partage, la tête complètement à l’ouest. Ce ne fut qu’une fois près de la porte que tu posas à nouveau tes yeux sur Ritsuka, ton visage marqué d’une légère expression dont tu n’avais pas l’habitude. La gêne ? C’était peut-être celle-ci…

« … C’était bien… » Ta main attrapant celle de ton futur amant, tu le tiras avec toi en faisant attention à ne croiser personne en sortant de la salle…

Et ne laissant pas le temps au jeune homme à tes côtés de répondre comme si tu avais une peur enfouie qu’il t’annonce le contraire…