— MAHOUTOKORO
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C'est rien c'est le niveau - Akina Tsukino
Ninmah Tsukino
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Citation : La vie n'a aucun sens, mais personne n'a envie de mourir.
Age : 18 ans
Rang : C2
Susanoo
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Ninmah Tsukino
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Ninmah Tsukino

C rienft. Akina Tsukino

image du rp                 Le soleil ne pointait pas encore le bout de son nez. Timide, l’hiver s’approchait à grand pas, formant par sa froide arrivée de la condensation sur les vitres. Un frisson remonta l’échine de Ninmah. Depuis toujours, son frère l’avait initié aux réveils matinaux et à ne pas broncher. Les marques de ses entraînements couvraient le grain de sa peau, vestiges et témoins de la véhémence de ses exercices.

Elle regarda la pièce. L’odeur incrustée de sueur ne lui piquait plus le nez. Le parfum du sang ne la dégoûtait plus non plus. Ils faisaient partis d’elle, ancrés dans sa mémoire, dans son habitude. Plus rien ne pouvait l’effrayer ou lui donner envie de vomir, pas même l’idée de mourir. Copine de longue date, elle allait entretenir avec cette dernière une relation ambigüe d’amitié et de haine.

Bientôt, très bientôt, hors de cette école et de cette cage qui l’empêchait de commettre l’irréparable.
Bientôt, très bientôt, ce sabre en bois - emprisonné entre ses doigts - se remplacerait par une lame de fer, baignée d’un vermeil chaud.

Encore fallait-il être à un niveau acceptable aux yeux de sa famille...

Selon elle, elle l’avait. Confiante, éprise par sa propre puissance, elle portait néanmoins sur elle-même un avis critique et exigeant. Toujours plus, encore, davantage, une fois, deux fois, trois fois. Il ne fallait pas s’arrêter. Même si ses jointures la lançaient, même si la fatigue lui rongeait les muscles, elle n’avait pas le droit. Elle ne pouvait pas se le permettre. Son esprit réfléchissait ainsi, était ainsi.

L’idée d’affronter autrui galvanisait ses performances, découvrant par cette occasion le goût de la compétition et de la rivalité. Ninmah ne se battait pas pour le plaisir. Elle se battait pour vivre. Elle avait alors enchaîné les duels, appréciant les victoires, terrassant les élèves peu entraînés. À leur inverse, elle souffrait depuis petite pour pousser à l’extrême ses capacités. Oui, elle en était certaine. Elle était douée. Chez les Tsukino, chez les futurs assassins, son potentiel défiait les plus âgés. Alors, quand elle avait entendu les exploits de la femme d’Ishan, il n’en fut pas moins pour piquer sa curiosité.

Akina Tsukino.

Dans le silence plat de Mahoutokoro, elle entendit les bruits de pas sur le parquet flottant du dojo. Son éternel rictus mua ses traits. Une étincelle crépita dans sa poitrine.

- Je t’attendais, senpai.

La moquerie dans sa voix, l'interêt dans ses pupilles, elle se retourna vers l'entrée. Elle trépignait d’impatience, excitée par l’idée de s’attaquer à un nouvel adversaire.


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Impertinente.

Car de cette force, si profonde que la condescendance se voulait suite logique, que ma victoire se voulait tant limpide, le doute ne faisait plus parti. Car de cet instant de jugement, des moindres traits de sa pâle peau à toute l'envergure de sa frêle silhouette, mes prunelles se dédiaient à comprendre la motivation.

En nouvelle membre de l'illustre famille Tsukino, et figure d'une certaine autorité sur les moins éminents d'entre eux, je m'étais penché à la compréhension des différentes branches de la famille et de fait, il ne m'était pas difficile de comprendre les origines d'une si belliqueuse demoiselles : les assassins n'étaient pas rares en des clans si étendus, mais il m'étonnait toujours de constater la dévotion dont ils faisaient preuve à l'égard de leur maître.

Que valait-elle ?

Comme le reflet d'un ciel exempte de la moindre tempête, mes iris, de cette teinte céruléenne éclaircie de tout scepticisme, lui découvraient une condescendance sans nulle comparaison, car noble conséquence de ma condition supérieure. J'étais, par alliance, la belle-fille du maître qu'elle se devait de servir : là où Rajan me traitait avec une certaine équité, Ninmah se devait de ployer l'échine—une condition, toute innée qu'elle soit, que je n'aurai jamais accepté, même au prix de ma vie.

Nos êtres étaient différents.
Nos motivations, nos existences, jusque dans l'inflexible honneur qui me rendait si indomptable, nous différenciaient jusqu'au point dramatique où, pourtant dépourvue du moindre désir de gloire, il me paraissait inconcevable de la traiter en égale.

Ninmah. Ton courage est tout à ton honneur.

La voix ne s'étendit en des sonorités sympathiques et scindait dans sa plus cinglante forme : le ton glacial d'une femme qui n'éprouvait nul désir de s'abandonner à des jeux incapables de desservir son intérêt, je n'avais accepté l'invitation que par pur politesse—et entretenant le désir implicite de m'en trouver surprise.

Sans doute, admis-je en silence, que la confrontation avec une ombre dévouée à la mort me rendait curieuse ; si j'avais eu l'occasion de croiser le fer avec un Fujiwara à l'éducation similaire, j'en avais retenu une leçon claire : il ne fallait jamais trop attendre d'autrui, au risque de laisser la déception submerger mon esprit. Cette fois, il n'en était rien. Mes pensées étaient claires, le bokken tournoyait entre mes mains fines. Mon visage était impassible, et mes gestes se faisaient précis, étrangers à la moindre hésitation.

Patiente, car je n'avais rien à prouver ; confiante, car je n'avais nulle raison de douter. La position sans faille, imprenable et concentrée, je laissais apercevoir cette folie guerrière, propre à mes années de pratique, comme un avertissement du danger contre lequel elle s'engageait.

Tu voulais m'affronter, me voilà. Pour ainsi empiéter sur mon entraînement matinal, j'espère que tu ne me décevras pas.
Ninmah Tsukino
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Ninmah Tsukino
C'est rien c'est le niveau.
Feat. Akina Tsukino


Couvé de ce regard azuré, le mensonge s’invita. Elle la jaugea, découvrant tout à son honneur son niveau inférieur. D’un simple coup d'oeil, la différence évidente creusa l’écart, ravin funèbre où Ninmah croupirait bientôt. Talent, pouvoir, force, elle ne possédait que les capacités basiques, loin de cette louve aux crocs dissimulés.

Ses doigts se crispèrent, se serrèrent, s’affirmèrent sur le bois, appréhension d’un sentiment inconscient qu’elle allait bientôt goûter. Jouer une bataille perdue d’avance. Cet inconnu retentit dans une familiarité déconcertante. Là, devant, son adversaire se transforma en l’image terrifiante de son frère. Une fraction de seconde, ses traits se délièrent.

Le masque revint comme s’il ne l’avait quitté.

Son honneur ? Quel honneur pouvait-elle bien défendre ? Certes, un sang limpide coulait dans ses veines, cela ne faisait pas d’elle une personne respectable. Elle crachait bien sur ce prestige. Fardeau enchaîné à sa cheville, le poids d’un avenir forçait ses épaules d’un désarroi qui parfois dans le plus grand secret de son orgueil l’horrifiait.

Insolence, présomption, condescendance, cette supériorité maligne dominait le moindre de ses gestes. En unique réponse à toute cette impertinence, Ninmah esquissa la forme cynique d’un sourire. Une pointe évidente d’intérêt vrilla ses prunelles d’une auréole rougeoyante, empreinte d’une fièvre belliqueuse.

Cela s’annonçait à la fois expéditif mais tout aussi enrichissant.

Pour sa famille, la défaite illustrait l’achèvement de son destin. En deux mots : la mort. Pour elle, il désignait la sentence d’une faiblesse écrasante. Qu’importe. Ces armes ne tranchaient pas encore la chair à sa connaissance. Si la pire chose se résumait à mourir, elle ne craignait rien. Elle s’avança, bokken en main, rejoignant la Tsukino. À sa surprise, son ainée la dépassait de quelques centimètres, l’outrageant silencieusement.

- Tes espérances à mon égard me vont droit au coeur, Akina.

Les honorifiques disparurent, signe que l’humour ne détenait plus ses droits. Pourtant, un « senpai » la démangeait, envie irrésistible d’expérimenter les limites de sa concurrente. La curiosité la dévorait vivante, et elle comprenait que cette étincelle innomée se déchaînerait à la seconde même où leurs réalités s’entrechoqueraient.

La première au sol et désarmée a perdu ? Aussi simple que cela.

Son souffle s’imprégna de l’espace. Impatiente, elle s’exaltait. Enhardie, elle brûlait. L'angoisse ne pouvait appartenir à ses lieux, car - en vérité - Ninmah ne considérerait jamais cette femme à sa juste dangerosité.
© ASHLING POUR EPICODE


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Ne compte pas sur ma tolérance.

Le doux contact d'un bokken couvrait mon esprit d'une sérénité unique, et que toute forme de réflexion, dont j'avais pourtant exploré les aspects, ne pouvait égaler ; en ces instants, les mains fermées sur le manche rugueux de ce sabre de bois, ma concentration projetaient mon esprit hors de tout concept de rivalité, me rendant imperméable à toute provocation. J'entendis ses paroles sans en écouter le sens, observais la distance sans en jauger le danger : il n'y avait nul affrontement, nul concept autre qu'une conscience dont les seuls échos témoignait de l'existence, ou de l'existence qu'elle prétendait refléter.

Plus personne, plus rien n'était, et toute sincérité s'effritait.
Tout désir, toute angoisse, tout scepticisme.
Ne demeurait que l'instant, et l'objectif d'une victoire imminente.

Le monde, en son entièreté, me devenait abstrait : un univers chaud, sous la douceur de l'aube ; les sentiments obstrués par ce qui n'était davantage qu'une vétille, à présent que j'en étais exempte. Il n'y avait plus de « je », plus de certitude, sinon les fallacieuses sensations d'un instant dont j'ignorais la toute vérité.
Un soupir, d'une limpidité affolante.
Deux entités se faisaient face.
Quelques pas opérés par un esprit serein, et chaque muscle en était détendu, comme privé des angoisses qui régissaient son monde : le premier pas fut rapide, effaçant dans la distance en un instant si éphémère que la moindre pensée parasite aurait suffi à faire oublier. L'instant fatidique, ultime, et suffisant à ma victoire. Seul l'instant comptait, et nulle chose ne m'en aurait distraite.

Un horion sec, une sourde vibration, et la posture s'en trouvait déjà bien ébranlée : le second, si rapide qu'il n'en perdit de puissance, suffit à faire ployer sa fragile garde, la privant de son arme.

J'émergeais alors, à demi noyée dans une concentration telle que je m'en trouvais incapable de la moindre parole : un dernier geste fut destiné à briser son équilibre désormais funambule pour l'envoyer au sol, et mon bokken vint menacer son visage alors vaincu.

Tes désirs et ton impureté nuisent à ta concentration, dis-je finalement, en toute limpidité. N'espère pas davantage, si tu es incapable de considérer l'instant sans t'en laisser distraire.
Ninmah Tsukino
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Ninmah Tsukino
C'est rien c'est le niveau.
Feat. Akina Tsukino


Le déshonneur demeurait plus terrible encore que le tombeau. Humiliation creusée, elle nichait dans les pores de son amertume sa piètre défaite. La pièce peignait une dichotomie entre celle d’une vaincue et de la vainqueur. Le mouvement diligent faucha ses appuis. Son dos rencontra le sol dur et impérieux. Elle cracha son souffle, ses yeux exorbitant de cet aboutissement. Elle qui se pensait intangible, se montrait aussi frêle qu’un oisillon sortie du nid. La chevelure flavescente de son adversaire balaya le silence inébranlable. Infatué, Ninmah n’avait pas vu l’échec arriver.

Elle avait perdu.
Pire, elle avait échoué.

Sans même pouvoir y faire quoi que ce soit. Le goût si fort dans sa gorge l’empêcha de répondre. Elle bouillonnait d’une fébricule, rage soudaine, progressant dans les vaisseaux de son corps. Elle se propageait dans une fervente chaleur. Dualité d’émotions, contradictions dans ses pensées. L’admiration se muait dans la puérilité de son âge. Elle se sentait bafouée dans son égo et sa dyspnée n’arrangeait en rien la situation. Le maelstrom de ses émotions ne s’arrêtait point.

Pourtant, d’un mouvement calme, véloce, elle attrapa le bokken de la Tsukino entre ses doigts, empoignant la lame qui aurait pu lui déchirer la chair, rubéfier sa peau s’il était de fer. Ses yeux brasillaient d’intérêt. Cette curiosité la dévora sur place, immarcescible. Elle fixa ses lèvres corallines, remonta sur son nez et ses iris céruléens. Belle, elle lui apparaissait sous une étrange forme. Chose qu’elle ne pensait pas trouver en ces lieux mais dont la découverte inattendue profiter à son âme, Akina était une sérendipité.

- Tu me plais.

Elle notait dans un coin de sa tête tous les détails de son vis à vis, de ses remarques à son arrogance propre. Division d’aversion et d’admiration, Ninmah ne savait plus quoi ressentir à l’égard de cette dernière. Tout ce qu’elle savait, c'était l'attention qu’elle lui inspirait. Elle se releva, la pointe de son arme factice dans sa main. Ses muscles alourdis par le choc l’élancèrent une seconde. L’adrénaline épancha sa soif dans ses veines. La courbe animale de ses pupilles scruta ses membres, sa stature légèrement plus grande.

Apprends-moi, enseigne-moi, s’il te plaît, Akina-senpai.

S'entraîner, perfection inespérée, Ninmah ne connaissait pas la soumission comme on se la représentait. Car, courber l’échine pour devenir plus fort ne symbolisait qu’une étape. Une épreuve sur son identité pour en acquérir une nouvelle, plus forte, puissante et imbattable.

Tous les moyens possibles.
Toutes les formes de souffrances.
Elle serait à ses côtés pour la rendre invincible.

© ASHLING POUR EPICODE


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La sérénité — sous toutes ses formes — résonnait dans les moindres pores de ma peau, s'immisçait en des muscles autrefois tendus par l'effort, l'angoisse d'un échec, de quelque trahison physique, sous l'égide d'un élan de peur : ne subsistait en moi la moindre bribe de la femme que j'étais autrefois, sinon une opprobre dont je me serais exhorté à réfuter l'existence. En ces humeurs paisibles qui constituaient un esprit guidé par la rédemption, les questions affluaient. Les souvenirs, les regrets, faiblement talonnés d'une pointe de tristesse.

En ses yeux, abreuvés de quelques malsains éclats d'un désir si intense que la mort s'y voyait diluée, je m'accrochais au reflet de mes vices désormais obsolètes, mais jamais oubliés : le goût du sabre, le rêche contact du manche de bois sur lequel se dispersaient quelques morceaux d'une peau arrachée par l'effort. Les sentiments en vétille d'un confort d'existence, je m'étais tant dévoué à cette inutile sensation de force, que je savais désormais dérisoire : rien n'était moins futile que la quête qui m'avait tant guidé, et dont je ne tirais qu'une immense amertume. Tu me fais de la peine, et hissée sur le courant glacial qui sifflait à même nos oreilles et m'arracha un friselis, ma voix n'avait jamais été aussi tendre. Sous les incisions si précises d'un boken qu'on l'eut cru extension de mon corps, la fade poupée avait ployé le genou, pour s'adonner à une si méprisable loyauté que je n'y sentais nul serment — sinon celui, sculpté au fond de ses yeux, d'une folie vengeresse.

Non, car toute trépignante que demeurait mon humeur, le sabre ne se maniait qu'à la force d'une si lointaine habitude que son absence en aurait condamné les vestiges de mon âme, à juste titre : la violence, quant à elle, n'était plus qu'une vile conséquence, et non un malévole plaisir dont j'aspirais à profiter. Ton âme est esclave de violence, et tu n'en tires qu'un vil et méprisable confort. Pourquoi devrais-je enseigner à une existence si répugnante ? Quelques éclats d'agacement déchirèrent mes lèvres d'un pincement, et mes iris, pareils aux horizons céruléens, grondaient sous quelques menaces orageuses.

Implicitement, le désir de violence s'attisait.
Ses os, à la merci de sa lame.
Son visage, avide et servile, que j'aurai volontiers écumé d'innombrables ecchymoses, vestiges de l'humiliation qu'elle ne méritait pas moins d’arborer — ne serait-ce qu'en face du seigneur dont elle aurait sali la gloire. J'ose espérer que tu ne te soumettes pas à toute épée qui surplombe la tienne, car alors, ton serment de fidélité deviendra dérisoire.
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