a beautiful song (nanami)
Takumi Awataguchi
L’ensemble de la pièce était simple mais ce qui y figurait n’était pas moins riche, bien que Takumi n’était guère un homme d’apparat, il s’accordait à décorer convenablement l’endroit où il travaillait. L’Awataguchi portait son regard sur quelques papiers qui se trouvaient sur la table, un soupir las échappant à ses lippes face aux contrôles que ses élèves lui avaient rendu la vieille. Il s’activait toujours pour rendre les corrections au cours suivant, car ces copies pourraient aider certains jeunes désireux de s’améliorer un peu en magie. Et bien que l’intérêt pour l’onmyodo régressât, il ne doutait pas que quelques-uns voulaient réellement faire des efforts, ce qui enchantait énormément l’homme. D’un mouvement habile, Takumi se servait une tasse de gyokuro avant de remettre de l’eau dans le kyusu, pour une nouvelle infusion.
Les yeux clos, le professeur d’onmyodo n’avait fait qu’entendre des pas, le bois des engawa craquant légèrement sous le poids de ceux qui y marchaient. D’un mouvement de l’index, il faisait s’ouvrir le shoji qui fermait la pièce afin d’inviter la présumé demoiselle à entrer dans son bureau.
Nanami Asakura
Citation : elle monte dans la fièvre et j'ai cramé tous ses rêves
Age : 20 ans
Rang : 82
Ryujin
Nanami Asakura
一顾倾人城,再顾倾人国。
宁不知倾城与倾国。
佳人难再得。 »
La route fut longue, souhaitant user des transports moldus pour ne pas oublier totalement cette part d'elle-même, Nanami était enfin arrivé à bon port. La convocation de Takumi approfondissait son stress, l'accentuait d'une bien étrange façon ; elle qui s'entendait si bien avec l'homme, ne lui faisait pourtant pas oublier qu'elle avait affaire à un sang-pur et surtout, au chef d'une des familles les plus influentes du pays. De quoi lui donner le vertige l'espace de quelques secondes avant de reprendre une contenance. Tout se passerait bien.
Un pocky dans la bouche qu'elle grignote histoire de s'éviter une syncope dut au manque de sucre, la demoiselle avance, accompagné par une jeune femme pour lui éviter de se perdre dans ce labyrinthe ; une petite visite lui est même offerte ; sans doute un privilège d'avoir été invité par le chef en personne. Des shikigamis aux côtés de certains hommes, des papillons pour la plupart, ravisses ses prunelles, la menant dans un monde magique qu'elle n'avait jamais côtoyé.
Sa vie de moldue est en tout point différente. Pas d'aussi grands jardins, pas de Momiji aussi reluisant, d'un rouge vermeille comme les carpes de sa veste de kimono arboré pour l'occasion. La grande résidence principale lui apparait enfin, la laissant une nouvelle fois circonspecte. La démesure, c'est le premier mot qui lui vient et pourtant, la fascination prend place sur toutes ses autres émotions. Pénétrant dans l'antre, elle déchante quand une porte s'ouvre d'elle-même après quelques minutes de marches. Et une voix, la votre, qui l'accueil.
N'oubliant pas la politesse, Nanami s'incline en avant puis prend place devant le chef de famille que vous êtes, vous gratifiant d'un sourire et sur un ton calme teinté d'euphorie, vous répond. « Merci à vous pour votre invitation ; votre domaine est somptueux. » Ce n'est pas de la fausse flatterie, elle est débordante de sincérité. Ses mains se glissent sur le bois lisse, attrapant la tasse fumante entre ses doigts. « Merci beaucoup. » Une gorgée lui suffit pour ouvrir de grands yeux, le délicieux nectar ravissant ses papilles. « C'est… Délicieux. »
Être ravit à ce point par un thé, Nanami ne se reconnaissait point en cet instant ; ce monde n'est pas le sien, elle le comprend réellement, ça la bouscule vivement. Une question, qui lui fait quitter le breuvage, cogitant à une réponse, mais la demoiselle n'a pas besoin d'y réfléchir longtemps. « Si je peux vous répondre en toute honnêteté, beaucoup de temps à créer en compagnie de Fuyuki, j'apprend toujours autant. Nous avons un autre apprentis avec nous, avec qui j'avais un peu de mal au début, mais nous travaillons de connivence et c'est très plaisant. Akaashi vient de temps en temps également, nous apprenons beaucoup les uns des autres, c'est enrichissant. Et. » S'arrêtant, reprenant une gorgée de thé, la demoiselle abaisse le visage un sourire mélancolique sur les lèvres. « Et je m'y sens bien, cela n'avait pas été le cas depuis bien longtemps. »
Une nouvelle gorgée pour noyer son émoi, la demoiselle reprend alors ses esprits, et pose la question qui la taraude depuis votre invitation. « Monsieur Takumi, pourquoi m'avoir invité chez vous aujourd'hui ? » Elle n'avait pas la réponse… Elle ne savait pas Nanami, si elle devait avoir peur, ou non.
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