— MAHOUTOKORO
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
-45%
Le deal à ne pas rater :
PC Portable LG Gram 17″ Intel Evo Core i7 32 Go /1 To
1099.99 € 1999.99 €
Voir le deal

pervenche (solo)
Yori Hayashi
pervenche (solo) 190204091233391372
Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
Orochi
Orochi
Yori Hayashi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t85-yori-hayashi-desenchante
https://mahoutokoro.forumactif.com/t287-poker-face-yori
Yori Hayashi
PERVENCHE
28.01.98

Nostalgia is a beautiful lie dressed up in sepia
- Atticus

Bientôt, un an se sera écoulé. Bientôt, ma scolarité se verra terminée.
En cette journée, alors, j’écume les lieux. Et fait mes adieux.

Avant de quitter la salle commune des Tsuchigumo, j’ai laissé mon regard errer sur la chambre que j’avais autrefois occupé (l’actuelle, elle, ne me manquera guère). Dans mes pensées : mes anciens colocataires ; deux amis, qu’il m’aura fallu enterrer.
J’ai offert une attention particulière aux sièges, où j’ai investi mes insomnies ; où j’ai, à une époque, embrassé Nanami ; où j’ai tenu compagnie à Kazami.
Un enfer personnel que j’ai, un jour, considéré comme une maison – et pour laquelle j’éprouve encore une forme d’affection, quand bien même est-elle devenue une prison.

Parcourant les couloirs, j’y retrouve des salles de cours, parmi lesquels j’ai grandi et appris. Où j’ai mené des leçons particulières, s’étant avérés plus agréables qu’elles n’étaient parties. Où j’ai fait des rencontres, devenus des amis.
Çà et là, des murs où j’ai flirté, embrassé ; où j’ai provoqué, parfois frappé. Des fenêtres, au bord desquels je me suis posé.

Par une belle journée, des pièces métamorphosées ; un salle devenue café, où j’ai appris à changer ; un labyrinthe enchanté, dans lequel j’aurais souhaité rester enfermé.

Quelque part, là-haut, une chambre où je n’étais pas supposé me trouver. Un onsen, où je me suis dévoilé. Une salle de bain, où je me suis déclaré. Une volière, où j’ai tenté de réparer une amitié – où une autre s’est brisée.
Au dernier étage, une salle où j’ai cherché la vérité. Un bureau, où se tenait un directeur que j’ai admiré, puis méprisé.

Alors que je traverse le rez-de-chaussée, j’y vois la bibliothèque, où j’ai travaillé, autant que bouquiné, que dessiné. Où j’ai ris, aussi, parfois en bonne compagnie.
Une infirmerie, vidée depuis le départ d’un père qui m’a plus souvent réconforté que soigné.
Une grande salle où j’ai connu des banquets parfois bien mouvementés.
Enfin, un hall d’entrée, que j’ai si souvent traversé.

Des origamis échangés, des proches recherchés, des plaisanteries lancées, des querelles volontairement engendrées ; c’est un peu tout ce qui a constitué Mahoutokoro, depuis mon entrée.
un bâtiment qui a bien changé – et dans lequel, nous avons tous évolué.
Mais ce sont aussi des joies, des peines, des complicités, des regrets, des découvertes et bien plus de choses que ce que je n’ai vécu ailleurs.

Je quitte finalement l’école et longe la rivière, observant, de loin, le lac où j’ai fait des rencontres conflictuelles – des personnes auxquels j’ai, tantôt, tendu la main ; et d’autres, dont je regrettais l’entente passée. Derrière lui, l’immensité d’un sakura, au pied duquel je me suis surpris à rêver.
Puis, plus loin, une plage rythmée par des vagues de souvenirs, aux côtés de mes aimés. Des possibilités d’avenirs, miroités – qui, peut-être, ne se réaliseront jamais.

Je me permets un détour, jusqu’aux abords de la forêt et m’y enfonce, jusqu’à trouver l’endroit où j’ai enterré le poignard avec lequel Takashi s’est tué. Un lieu de paix, couronné en suicide et un hommage mené. Mon sang, depuis longtemps, a disparu de la terre où j’ai choisi de le verser. Genoux à terre, je rassemble mes mains en prière et me recueille sur cette pierre tombale improvisée.

Quand je repars, la nuit, déjà, est tombée.
Lorsque j’atteins, fatalement, la serre, je refuse de m’y arrêter – ni même à me retourner.
Un an, bientôt, mais je ne parviens encore à regarder l’endroit où mon frère a été tué.

Enfin, je finis par atteindre la côte. J’entreprends de gravir les roches, tel que je l’ai si souvent fait.
Un refuge, sur cette île. Un endroit que j’ai tant parcouru, où je me suis posé, où j’ai souvent réfléchi, où j’ai parfois espéré. Un lieu où je me suis expliqué, où je me suis excusé et où j’ai été pardonné.
Au bord de la falaise, le vent souffle, glacé. Je ferme les yeux, offert aux lois de la nature ; je me laisse aller à imaginer sauter (soumis à la gravité).

Avec vertige, je conviens finalement de reculer.
(le moment n’est pas arrivé)

De ma poche, je sors une fiole, contenant quelques fragments d’un futur à venir. Une magie digne des cours de divination, qu’il faut apprendre à traduire.
Plus d’un an, déjà, que la potion est en ma possession. Un an, déjà, qu’Hajime et moi avons partagé une même vision.
J’ai peur, mais je fais face à la douleur. A la rumeur de futurs malheurs, il me faut prévoir ce qui nous attend ; je le demande comme une faveur.

Alors, je bois.
(et en moi, les souvenirs se noient)
L'Éventail
pervenche (solo) Mda6
Citation : La goutte de sang tomba, et l'estampe se dessina
Age : Vieux
Personne
Personne
L'Éventail
Yori Hayashi
pervenche (solo) 190204091233391372
Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
Orochi
Orochi
Yori Hayashi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t85-yori-hayashi-desenchante
https://mahoutokoro.forumactif.com/t287-poker-face-yori
Yori Hayashi
PERVENCHE
28.01.98

Le noir.
Froid. Dénué de toute lueur pouvant stimuler ma rétine.
Aveugle, sur l’instant. Témoin d’une pièce prenant forme sous mes yeux, le suivant.
Non, acteur d’une pièce supposée retranscrire l’avenir.

Un acteur que je sais déjà impuissant, de ce qui va se dérouler – aussi bien maintenant, que lorsqu’elle se réalisera. Le futur prédit par Phoebe ne saura être changé. Et si je désire en connaître, malgré tout la fatalité – non pour l’empêcher, mais pour m’y préparer – je n’en hais pas moins mon incapacité à agir.

Dans la réalité, au moins, je peux réagir. Ici, je ne peux que subir.
Alors j’observe et je reconnais Tokyo.
Au creux de ma poitrine, un vide immense, dont je ne saisis par l’origine – il y a bien des personnes qui me manquent, mais ce n’est pas cette sensation.
L’angoisse, soudaine, vive, m’étreint dans son étau.

Consciemment, je sais que rien ne peut m’arriver – pas ici ; pas dans une illusion, créée par une potion. Je sais que ces sensations ne font parties que de l’hallucination.
Je sais aussi, qu’un jour, elles deviendront réalité – et c’est bien plus inquiétant.

Une voix me surprend ; silhouette à peine visible, dans l’obscurité de la nuit. L’homme évoque sa détresse et le vide, soudain, s’explique.
Qu’a-t-on fait à ma magie ?
Ma peur se mue en terreur, mon estomac se soulève et mes lèvres s’entrouvrent, vainement, sans que je ne sache si je veux demander des explications ou hurler.

Je lève les yeux, sans le moindre contrôle sur mon propre corps. Face à mon regard, ce que je prenais pour la nuit, s’avère être une éclipse.
Lorsque le soleil se fera dévorer entièrement par la lune durant un jour et une nuit, les dieux reviendront sur terre. Ces mots, soudain, s’imposent.
Manami. Sa prophétie.

La tête me tourne. La nausée se bloque dans ma gorge et le malaise me submerge, lorsqu’enfin je retrouve le jour de mon présent.
Le soleil m’éblouit, mes yeux se ferment, ne laissant derrière mes paupières que l’éclat des étoiles aperçues avant mon réveil. Le sol me paraît chaud, en comparaison de mes sueurs froides. Je patiente ainsi, laissant ma respiration retrouver son rythme.

Quand mes yeux se rouvrent, je n’ai qu’une certitude.
Je dois parler à Akira.
Je dois discuter avec Manami.
Je dois prévenir mes proches.
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé