— MAHOUTOKORO
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Poppy Tsugikuni
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Ryujin
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Poppy Tsugikuni
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Poppy Tsugikuni
Elle s’était réveillée, ce matin-là, sur des parfums d’iris et des nuances de mauve.
Poppy avait, la nuit dernière, peiné à s’extirper de sa contemplation du ciel ; pas qu’elle sentît la moindre perturbation dans l’alignement de ses étoiles, mais plus qu’elle s’enorgueillît suffisamment des constellations qui se découvraient à ses yeux pour que l’idée de les clore l’insupportât presque. Aussi, les délices de la fin de semaine - les responsabilités délaissées au profit d’une certaine tranquillité, son confort tenace et l’idée de visiter la ville - avaient fini par la convaincre de quitter la familiarité de ses quartiers scolaires, pour voguer jusqu’à une Kyoto animée.

Elle s’était bien gardé de prévenir Motohiro, principalement parce que le désir de le trouver s’était manifesté au seuil d’un superbe crépuscule ; plutôt que de lui transmettre une missive menaçante - son arrivée inexorable qu’importaient les circonstances - elle s’était égarée dans une supérette triviale et, munie d’un sac difficile à transporter pour ses faibles bras, avait frappé à la porte de l’oubliator, un large sourire décorant d’ores et déjà son visage.

A l’entrée ouverte, l’ombre caressante d’un rire surgit des confins de sa gorge. J’ai amené de quoi manger, claironnait-elle alors, insouciante, parce que quelque chose me dit que tu allais te contenter d’un repas médiocre. Poppy n’était pas, à proprement parler, une bonne cuisinière ; sa mère la surpassait sans mal dans ce domaine, sans doute sous la requête capricieuse d’un époux qui refusait de manger quoi que ce fût qu’elle n’avait pas elle-même cuisiné. Dans la même optique, elle s’était attelé à apprendre des recettes de pâtisseries au taux de sucre insolent, et avait longtemps été incapable de faire autre chose que sauter quelques légumes dans une poêle.

La cuisine n’était pas une question de magie, à ses yeux - par extension, lorsqu’elle s’invitait chez Motohiro, c’était dans l’optique de confectionner un dîner de ses propres mains, sans qu’elle eût triché. Par son biais et ses goûts d’enfant quinteux, réussir à le nourrir relevait d’une espèce de miracle gratifiant ; elle espérait toujours le voir finir son assiette, ne fut-ce que pour la satisfaction d’avoir poussé un adulte - car, si sa récalcitrance était adorablement puérile, il demeurait bien adulte - à se comporter comme tel. Il fait encore frais, donc j’ai pensé qu’un curry était de circonstance ! Et Poppy de s’infiltrer, avec tant de gaieté que de désinvolture, dans la cuisine du si maussade fonctionnaire.


Motohiro Hoshino
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Motohiro Hoshino
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Motohiro Hoshino

walking on air



C'était une autre de ces journées. Du genre terriblement ordinaire, terriblement pareille à toutes les autres, à deux-trois détails près, mais toujours aussi lassantes. Quelques jours de répit étaient finalement arrivés, et Motohiro se doutait qu'il ne risquait pas de les meubler de manière particulièrement intéressante. Il restait que dans les jours qui venaient se brouiller et se confondre, les frontières temporelles se dissolvant doucement, l'interruption était la bienvenue.

Motohiro avait regagné son appartement sans trop tarder. Il n'avait jamais vraiment l'habitude de traîner en ville, il passait le plus clair de son temps chez lui ou au bureau. Il était un peu en mode autopilote parfois, il allait où il devait aller, faisait ce qu'il devait faire et ça finissait là. Haussement d'épaules mental. C'était le genre de truc qui se faisait un petit chemin entre deux pensées triviales, et sur lequel il refusait de s'attarder trop longtemps. Avant qu'une autre accroche ses neurones, et ainsi de suite.

Il aurait pu continuer ainsi plutôt longtemps à vrai dire, s'il n'avait pas été tiré de sa torpeur par le bruit de quelqu'un qui cognait à la porte. Ce qui était un peu étrange, puisque Motohiro n'attendait personne aujourd'hui (ou n'importe quel autre jour, en vérité).

Ce qui le surprenait encore plus, c'était celle qui l'attendait de l'autre côté de la porte. Poppy? Qu'est-ce que tu- qu'est-ce qui peut bien t'amener ici...? Poppy, toujours aussi dynamique, où encore une fois elle lui semblait débarquer dans son monde monochrome sans aucun effort, ce qui le prenait au dépourvu à chaque fois.

Motohiro retint à peine un soupir. Il n'avait même pas eu le temps de penser à une excuse bancale que son ancienne collègue s'invitait chez lui. De toute manière, il le savait très bien que ça ne fonctionnait pas, pas avec Poppy du moins. Ça, Motohiro l'avait appris il y a plusieurs années déjà.

Je te l'ai déjà dit, je n'ai pas besoin d'aide pour me nourrir quand même... J'me débrouille très bien comme c'est. Et c'est très loin d'être médiocre, d'abord. Le ton un peu coupable, un peu susceptible, à peine si une petite moue gamine ne se dessinait pas sur ses lèvres. Il se fit instantanément la réflexion qu'il se garderait bien de lui dire que son apport nutritionnel principal du jour s'était composé majoritairement de melonpan. Tu as de la chance, j'ai rien préparé aujourd'hui encore donc va pour le curry. Comme s'il aurait préparé quelque chose de toute manière.

Il lui pris le sac des bras, et s'affaira à refermer la porte derrière Poppy, se résignant, et la suivant sans grand enthousiasme apparent vers la cuisine.

Motohiro entreprit de vider le sac de course, alignant sur le comptoir une série d'aliments frais qui faisaient sans nul doute honte au contenu de son garde-manger en comparaison. Au fait, qu'est-ce qui t'amènes à Kyoto ? C'est plus rare de t'y voir, depuis que t'es sur l'île.

C'était drôle, d'habitude Motohiro détestait les menus propos. Mais dans le moment, cet instant dans la cuisine et baigné la lumière orangée du soleil de fin de journée qui se déversait sur les murs nus, Motohiro avait l'impression d'une réelle sérénité. Malgré tout, sous la résignation et son regard blasé et l'accumulation d'un trop-plein de l'ordinaire, bien enfoui tout au fond. Une petite pointe de réconfort et de paix inespérés.
Poppy Tsugikuni
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Poppy Tsugikuni
Poppy avait toujours abhorré la monotonie, et se voyait forcée de modifier ses routines dès lors qu’elles sombraient dans l’ennui. Rien n’était mécanique dans ce qu’elle faisait, et c’était sans doute là la plus frappante de ses différences avec Motohiro — là où lui se laissait happer par un quotidien pratique mais répétitif, elle se perdait dans le chaos kaléidoscopique de l’inconnu et de l’instinct.

Je n’ai pas l’intention de t’aider, Motohiro. T’es un adulte et, comme tout adulte qui se respecte, tu dois bien sûr avoir un régime alimentaire digne de ce nom. J’ai toute confiance en toi, considère simplement que j’avais envie de manger accompagnée. Son ton, suffisamment mielleux pour en dévoiler toute la supercherie sémantique, ne se mut en véritable plaisir que face à l’assentiment de l’oubliator. Parfait !

Si confiante paraissait-elle, Poppy n’avait de cesse de remettre en question ses décisions ; elle appréciait l’indépendance autant qu’elle craignait la solitude et, par-dessus tout ça encore, d’être un poids. Cette conception — qu’on la prît en pitié — était assez angoissante pour qu’elle refermât sa porte des jours durant, et il arrivait qu’elle se fît violence pour la plus bénigne des conversations.
Avec Motohiro, cependant, ça n’était pas le cas.

Peut-être étaient-ce les années passées ensemble, la familiarité qui s’était confortablement installée entre eux — après tout, Poppy connaissait mieux la cuisine de Motohiro que celles de Mahoutokoro — qui lui permettaient d’être aussi insouciante, mais toujours était-il qu’elle en savourait le goût et les couleurs. Elle prit le risque de fouiller ses placards, et se contenta de lui décocher un de ses regards les plus désapprobateurs comme seule remontrance. Adulte qui se respecte, mh.

Ses manches étaient déjà retroussées, et elle avait accrochée à son cou et à ses hanches les fils d’un tablier hâtivement produit lorsque la question tomba. Dans ses cheveux brillait une broche en jade, acquise quelques heures auparavant. J’étais en ville avec une collègue — une amie, plutôt — et j’ai eu envie de revoir d’autres collègues. D’autres amis. Ses yeux brillaient d’une réserve curieuse ; on l’avait déjà accusée d’être trop prompte à céder son affection étouffante, mais elle s’estimait relativement prudente en t’accordant le titre d’ami.

Ca serait pas aussi rare si je devais pas débarquer chez toi à l’improviste pour que tu te rappelles que j’existe. La langue tirée puérilement, alors qu’elle épluchait quelques carottes et autres légumes. Est-ce que tu t’es noyé dans le travail ? Ou étaient-ce tes pensées qui te submergeaient ? T’as l’air fatigué. Un peu plus que d’habitude, s’entend. Finalement, à la légèreté de son arrivée se mêlait l’inquiétude, quoique doucereuse, qui la taraudait avant même qu’elle ne passât le pas de ta porte.


Motohiro Hoshino
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Motohiro Hoshino

walking on air



Motohiro observa Poppy qui s'affairait dans sa cuisine. Ça le fascinait toujours, cette façon dont elle avait l'air d'être parfaitement à sa place, un peu partout mais surtout ici, des fois il avait l'impression qu'elle l'était plus que lui-même, dans son propre chez lui.

Ouais... je te donnerais bien une excuse pour l'état des placards, mais je pense que tu es venue assez souvent pour les avoir toutes entendues, je n'en ai plus qui tienne la route. Il savait bien que son mode de vie catastrophique n'était malheureusement plus un secret pour Poppy depuis longtemps, même si ce n'était pas faute d'efforts de sa part.

Motohiro se mit en charge du cuiseur à riz en hochant la tête, acceptant volontiers les douces reproches que Poppy lui faisait. Et au fond, ça lui faisait un peu plaisir. S'il ne l'avouerait pas à voix haute, il devait dire que lorsque son ex-collègue avait quitté le ministère, il avait assumé que ce serait comme les autres, ces connaissances figées dans le passé, toutes ces amitiés perdues, érodées par le temps et la distance. Sans compter qu'il n'était pas non le genre à amorcer le contact. Alors il accepte le titre d'ami, avec un petit sourire, qui étire discrètement ses lèvres. Et la petite pointe de culpabilité quelque part dans le fond de la gorge. Il sait qu'elle le dit à la légère, mais Motohiro ne peut pas s'empêcher de s'en vouloir. Par-dessus tout le reste.

Puis vint la question fatidique. Il se figea puis resta ensuite silencieux un moment. Le travail ? Si seulement. Cette fatigue, il y avait un peu trop longtemps qu'elle s'était ancrée dans son être, l'usant petit à petit, s'infiltrant de partout. Sans doute ne se rendait-il même pas compte à quel point elle commençait à l'éroder, entre les traits tirés et les cernes qui creusent leurs sillons.

Normalement, il aurait répondu simplement que ça va. Tout est sous contrôle, comme d'habitude. Et pourtant... Il ne savait pas trop pourquoi, mais là dans cet instant, il avait cette envie de tout déverser. Le torrent qui frappe contre le barrage, à deux doigt d'éclater. Tout ce temps, il avait ignoré, sans cesse, refoulant les pensées dans un coin de sa tête. Et il croyait que c'était suffisant, et il le fallait après tout. Alors pourquoi maintenant, Motohiro ?

C'est pas le travail. Pas juste ça, en tout cas. J'ai l'impression d'être perdu, de m'être perdu. Pause, à peine une fraction de seconde, un silence qui lui semble une éternité. Je— Désolé. Ça doit pas faire beaucoup de sens ce que je te dis. Oublie ça...

Regrets instantanés. Ça ne lui ressemblait pas, de parler de lui comme ça, et juste d'avoir laisser échapper ces quelques phrases sans réfléchir c'était impensable. Et maintenant il était trop tard, les mots suspendus dans l'air. Motohiro fixa le comptoir, n'osant pas croiser le regard de Poppy, sans même comprendre ce qui l'angoissait autant. Il s'agissait de Poppy après tout... mais c'était également ça. C'était Poppy, et la dernière chose qu'il voulait faire, c'était de l'inquiéter.
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