— MAHOUTOKORO
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Asthénie [Solo]
Reiichi Matsunoya
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Age : 30 ans
Rang : A3
Seimei
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Reiichi Matsunoya
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Reiichi Matsunoya
La nuit avait été difficile. Une fois revenu chez moi après avoir quitté la capitale impériale, je m’étais perdu dans l'abîme de mes sentiments. La douleur psychique était lourde à porter. Je me sentais mal de mes actions. De toutes mes actions, les lointaines comme les plus récentes. En cette année, cela faisait 10 ans que… Que tout avait été ruiné.

Par une stupide erreur, par une stupide ambition, par des choix qui aurait du être autre.

Cette fois-ci, il n’y avait eu aucune ambition. Elle était morte il y a 10 ans, comme la vie que j’avais ôtée à cet homme.
Hier, était-ce hier ? C’était même il y a quelques heures, seulement. La nuit n’était peut-être pas encore finie. Je n’en avais aucune idée. Je n’osais ouvrir les volets. Je n’étais pas en état d’ouvrir la boutique. J’étais rongé. Par la culpabilité et les remords. Je devrais avoir l’habitude. Ce sont de vieux amis. Seuls eux me connaissent réellement. Les reste n’est que mirage, n’est-ce pas ? Sinon…. si ce n’était pas mirage, je n’aurai pas trahi…. n’est-ce pas ?

Je souhaitais oublier. Tout oublier.

Ma tête faisait mal. Mes pensées s’entrechoquaient. Je n’avais plus rien de cohérent.

Je revoyais ce regard topaze, plein d’aigreur, emprunt d’une rancœur méritée.
Je revoyais ce regard améthyste, plein de colère, emprunt d’une haine méritée.
Je revoyais ce regard onyx, plein de déception, emprunt d’une hostilité méritée.
Je revoyais ces regards et d’autres et mon coeur se serra.

J’étais le fautif. J’étais le coupable. Pourquoi est-ce que je me trouvais encore là ? Je devrais fuir encore, tant que c’est possible. Qui sait si je pouvais encore vivre au Japon. Et puis, quelle attache j’y avais ?

Mes amis ? Mais qui me restait-il ?
Mes amours ? Je n’en avais aucun, seulement des coups d’un soir.
Le travail ? Je pouvais aller en trouver ailleurs.

Seule restait ma mère que je tenais éloigner de mes problèmes et de ce monde en pleine mutation. Peut-être devrais-je retourner dans le monde moldu. Peut-être devrais-je me rapprocher d’elle. Nos liens étaient bons. Cela lui ferait plaisir. Mais était-ce une bonne idée ? Je ne voulais pas la mettre en danger.

Je me rongeais l’ongle. La douleur me fit arrêter. Je posais mon regard ambré dessus et vis le sang. Je pris le doigt meurtri en bouche pour calmer la douleur.

Étais-je une cause perdue ? Dix ans que je me voilais la face. Dix ans que je cachais la vérité. C’en était trop, non ? Mes tourments n’avaient-ils pas été suffisants pendant ces dix années où je me punissais moi-même de cet accident par le remord me rongeant sans cesse ?

Accident.
Dites-moi que c’était un accident.
Je vous en prie.
Je n’avais pas fait exprès de le tuer.
C’était un accident, n’est-ce pas ?

Les larmes coulaient sur mes joues. J’avais envie de crier, mais aucun son ne sortait de ma bouche, seulement les gémissements dû à ma détresse.

J’avais trahi ceux que j’aimais. J’avais perdu leur confiance. Akira ne le savait pas encore. Je devais l’avertir. Mais là, je n’avais pas la force de lui écrire. Lui écrire ? Lui avouer ma traîtrise par le biais d’un origami ? Non. Non. Non. Ce n’était pas le bon moyen. Je devais lui parler.

Je voulais tant demander pardon.
Je voulais tant qu’on me le cède.
Je voulais qu’on me pardonne.
Pitié, que quelqu’un me pardonne mes fautes.
Sans quoi…
Sans quoi…

Mon existence avait-elle encore un sens ?

Prenant du papier à origami et de l’encre, j’écrivais des mots. Les papiers pliés s’envolèrent, une fois l'œuvre terminée. Était-ce une bonne idée ? J’aurai du attendre d’être plus posé, non ? Mais c’était fait. C’était un besoin qui s’était fait ressentir. Une envie presque frénétique de coucher sur papier des mots à ceux qui m’avaient permis de me sentir vivant. Je n’avais même pas songé à utiliser cette potion pour tromper l’humeur des origami.

Finalement, qu’on me laisse à ma douleur.
Je ne mérite aucun pardon.
Je ne suis qu’un lâche.
Je ne suis qu’un meurtrier.
Je ne suis qu’un traître.
Je ne suis rien.

Sur cette pensée, exténué, mes yeux se fermaient pour rejoindre un sommeil sans rêve, agité, désagréable, où au réveil, je ne serais pas reposé et à peine apaisé.
Reiichi Matsunoya
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Seimei
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Reiichi Matsunoya
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Reiichi Matsunoya
Du sommeil, je m’éveillais. Il n’y eut aucun songe, mais il ne fut pas pour autant reposant. J’ouvrais les yeux, mais la fatigue était toujours présente. Mon corps avait peut-être récupéré de sa fatigue, mais pas mon esprit.

Je m’étirais, histoire de dénouer mes membres. Une fois debout, l’idée de manger me traversa l’esprit, par habitude. Cependant, je n’avais pas faim. Aucune envie ne vivait en moi. Aucun désir. Aucune volonté. “Demain est un autre jour” et pourtant, je n’en avais pas l’impression. Je restais bloqué dans mes actes passés. Je me fis néanmoins du thé. Peut-être que la douceur du liquide chaud réconforterait mon âme. Pendant que l’eau chauffait, je vis le bout de papier enchanté et coloré et qui attendait que je le lise. Mon coeur s’accéléra. J’en avais envoyé avant de sombrer dans le sommeil. Je n’aurais pas dû. J’aurais dû attendre d’être plus calme. Mais c’était trop tard. Ils avaient été envoyés et en voici une réponse. Je pris le message entre mes doigts tremblant. J’hésitais à le lire, mais il le faudrait bien un jour. Dépliant les plis, l’arc-en-ciel de tristesse me serra le coeur.


De la sincérité de tes propos, j'en viens à douter.

C’était bien normal.


Si tu ne lui a effectivement pas fait de mal, qu'aurais-tu fait si on te l'avait demandé ?

Je m’arrêtais. C’était comme un coup de poignard en plein coeur. Qu’aurais-je fait en effet ? Aurais-je obéi ? Aurais-je simulé ? Me serais-je rebeller ? Je ne voulais penser à aucune de ces possibilités. Elles n’avaient pas eu lieu. Mais…. qu’aurais-je fait ? Depuis quand étais-je devenu comme ça ?


Je n'ai pas ignoré les sentiments que tu avais à mon égard, je les ais bien vu lorsque je t'ai combattu.

Mes yeux s’emplissaient de larmes qui refusaient de couler. Mes amitiés étaient tout ce qu’il me restait, qu’on ne me les retire pas, j’en venais à la prier. Douloureusement, la lecture continuait.


Ma seule pensée à ce moment était d'être votre adversaire plutôt que de vous laisser prendre pour cible d'autres innocents. Nous avons fait nos choix et malheureusement ils sont différents. Que tu sois Yuutsu, Gyokuji, ou que sais-je ne me concernait pas. Que tu t'abaisses à trahir en revanche me pèse.

Si tu savais comme cela me pèse aussi...


Avec toute la sympathie que j'ai pour toi, j'espère que tu sauras pardonner ma méfiance dorénavant.

Il était évident que je lui pardonnais. J’étais le seul fautif dans cette histoire. Je pourrais refaire le monde avec des “si”. J’en mourrai d’envie de pouvoir tout refaire et recommencer. De changer mes choix dès le début, rien de tout ceci ne serait arrivé.

Cette fois-ci, les larmes coulèrent sur mes joues. La honte m’avait rattrapé. Le remords subsistait. Les regrets me hantaient.

L’eau avait bouilli et le bruit de ses bulles asséna mes oreilles. Lentement, j’allais vers la bouilloire et voulant la verser dans une tasse, c’est sur ma main que le liquide chaud se retrouva. Douce maladresse, il avait fallu que tu reviennes à ce moment. À moins que mon état de détresse t’ai provoqué ? La douleur vive fit agir les réflexes. La main touchée se retira, l’autre éloigna la source de la brûlure. Mes pensées s’embrumèrent et tout ce qui me vint était que

Je l’avais mérité.

Et aucun soin n’y fut apporté.

La brûlure devenait le témoin de mon extrême affliction.