Fleurs fanées
quand le langage des fleurs n'est pas aussi éloquent uwu
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Douce lecture qui lentement m’agace, mes doigts feuillettent les pages et caressent plus de lignes que je n’en lis en réalité. Il est temps de faire une pause et de profiter des beaux jours en ce weekend écourté par l’acharnement d’efforts multipliés à la pratique d’une magie qui m’est propre et aux corrections et études que je mène en parallèle. Je mettrais toutes les chances de mon côté pour obtenir ce que je désire le plus : apprendre encore et toujours. D’un sourire, la brise légère qui m’enveloppe n’a pas son odeur, mais elle me le rappelle suffisamment pour dessiner son visage par-delà de mes iris et calmer le tumulte d’une contrariété aussi futile soit-elle d’atteindre des limites. J’étire mes membres en fermant d’un geste vif le livre dans un bruit sourd et glisse mes doigts sur la hampe de l’ombrelle que je ne quitte jamais, la portant à mon épaule.
Les rues sont saisies d’un monde insatiable de beautés traditionnelles dans lesquelles nous baignons depuis l’enfance pour ceux dont le sang est dit pur. Un décor que j’aime particulièrement pour les principes en découlant, loin de l’argent et d’une évolution qui est – je le reconnais – impressionnante, mais terrifiante également. J’affectionne le temps passé à flâner, futilité d’un instant qui ne sera aucunement retenu tant il n’est pas crucial, mais contribuera à embellir mon humeur. Je devrais racheter des fleurs pour échanger quelques origamis avec Reiichi, enroulant le papier de sorte à en faire un vase dont les mots sont des pétales et des épines. Il n’en reçoit jamais de mauvais, au contraire et en ces temps, je ferais mieux de me dépêcher.
Des roses aux tulipes en passant par les violettes, je souris et confectionne un panier quand dans mon champ de vision entre la couleur blé de ses cheveux et si je l’ai confondu un instant, il n’y a de ressemblance qu’en ce regard dépourvu de carmin à la lumière évadée d’une âme en peine. « Reiichi ? » ma stupeur ne laisse aucun doute sur mes intentions. S’il ne voulait pas de ma présence, je la lui imposerais pour l’inquiétude provoquée à le voir si morose. « Allons, vous tombez bien, je comptais venir vous demander conseil » mensonge que je cache d’un sourire impératif, joignant le geste à la parole en lui tendant ma main.
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