Je ne pensais pas que cette période de l’année deviendrait aussi difficile à supporter et ignorer. Quand j’étais jeune, la curiosité de ma mère concernant les fêtes moins populaire au japon me rendait heureux, mais depuis que je dois disparaitre de sa vie, ces dates sont prises dans un sens contraire…
J’avais aperçu la tristesse de ses origamis de voir que je n’étais pas rentré à ses côtés pour Noël… Mais maman, tu vas devoir apprendre à vivre ces moments seule et commencer petit à petit n’allait que te rendre moins triste quand je ne serais plus à tes côtés. ( Je sais que tout le monde ne pense pas la même chose que moi, qu’on devrait profiter du temps restant, mais c’est ainsi que j’ai décidé d’accepter ma mort…)

J’avais tout de même répondu à tes origamis, y accrochant de quoi t’offrir un léger cadeau de pâtisserie que tu seras à jamais la seule à goûter. ( Un petit secret bien gardé qui n’apparaitra pas dans le livre que nous faisons avec Aiichiro.)

Enfin, je ressentais le besoin de me changer les idées, de souffler un coup et surtout ne plus y penser… J’avais passé ces deux jours seul dans la cuisine à déprimer et me retenir de ressentir les douleurs de mon corps et mes pensées qui reviendraient en force. (Parfois, je me dis que vivre auprès de mes amis seraient bien… Mais je n’en aurai jamais les moyens, alors je les efface vite. Je connais ma fatalité.)

Le temps était passé, je ne sais quelle heure il est exactement et je m’en fiche car tant que les élèves ne pouvaient plus sortir, j’allais pouvoir être tranquille.
Ce soir mon corps me lançait, je lui en avais trop demandé à ne pas prendre soin de moi trop de temps. (Pourquoi le faire, personne ne me verra…) Mais je ne pouvais me négliger plus longtemps alors me laisser reposer dans le bain était ma décision de la soirée.

Quand mes habits quittèrent mon corps et que l’eau vint me bercer, mes prunelles azurées fixèrent mes paumes pestant un coup de ce corps que je haïssais tant. Une part de moi se demande toujours comment je peux enchainer les partenaires ou coup d’un soir alors que je n’avais rien de spécial comparer à d’autres bien plus grand, fort et beau que moi.
Peut-être que je manipulais encore mieux les mots que ce que je le pensais ? (Je n’arrive vraiment pas à avoir une pensée positive envers moi, surtout en ce moment…) Doux rire jaune que je viens de sortir avant que mes yeux ne se ferment et que ma tête se mette à fixer le plafond.

Il est possible qu’au fond de moi, me sentir autant désiré n’est pas que pour l’adrénaline qui me fait oublier mes douleurs, mais aussi me dire que je ne suis pas qu’un déchet bon à jeter ?
Ah… Je crois que mes pensées sont en train de mal tourner et que mon moral coule comme ce que je rêverais que quelqu’un me fasse présentement,

Mes yeux étaient maintenant fermés et j’avais mis l’eau à une température qui me brûlait la peau, le corps… Certainement trop élevée pour la plupart, mais vu que j’étais seul, je me permettais de faire les réglages que je voulais.
Pour une fois, j’avais envie d’être seul et ne pas avoir quelqu’un pour accompagner ma nuit qui, je sais, sera agitée et non d’une manière que j’appréciais.

Seulement, je n’étais pas là pour choisir le planning des autres et une voix me fit ouvrir les yeux.

Une voix que je n’avais absolument pas envie d’entendre, surtout pas maintenant.

« Bonsoir, Lyam. ~ » ai-je simplement répondu de cette voix sifflante, pourtant moins que d’habitude.

Est-ce que je devais parler dans l’idée de te faire partir et profiter de ce bain ? J’étais là le premier après tout et j’étais même surpris de voir que tu acceptais entrer dans la même eau que moi.

Peut-être que te faire chier me fera oublier cette douleur que les brûlures de l’eau n’arrivaient pas à affaiblir ?
Ou alors serait-ce que pour me défouler, je ne suis pas la gentille petite boule rose que beaucoup aimerait croire, moi aussi je sais être amer et piquant, tu le sais n’est-ce pas, Lyam ?

« Cela faisait longtemps que je ne t’avais pas vu dans cette -tenue-. Est-ce que tu n'aurais pas pris un peu de poids ? ~ » Un sourire en coin qui voulait tout signifier, juste te casser les couilles.

Pour le moment, je ne restais qu’aux mots, mais si tu ne réagissais pas, je savais à l’avance que je me rapprocherai de toi pour que tu me dégages. (Ou alors que tu me noies, tu ne voudrais pas ? ~)

Je ne pus retenir un petit grognement quand tu te permis de changer la température de l’eau sans me le demander, mais c’était surement trop demander d’attendre geste positif venant de toi. A part ce jour où je n’étais pas vraiment moi, jamais je ne t’avais vu de manière positive. Tout semblait avoir tous les clichés des nobles autant et imbu de leur personne.

« Serait-ce une invitation ? Tu sais, je n’ai jamais pensé que tu étais devenu moche, Lyam. » Un compliment pour répondre à une boutade, n’est-ce pas le meilleur moyen pour déstabiliser quelqu’un ? ~

Je ne pus retenir un rire à la réponse que tu me fis concernant ton poids, essuyant même une fausse larme que tu ne pouvais voir.
Bien tenter, Lyam.

« Oh tu sais, si ma cuisine n’était pas bonne, je me serais fait viré depuis bien longtemps. Ce sont les meilleurs qui sont engagés ici. Tu sais, je ne le prendrai pas mal que tu exagères sur mes petits plats car tu les trouves succulents. Même un plat sain, si tu en abuses, tu prendras du poids ! » Ai-je simplement expliqué de ce petit sourire en coin qui ne quittait mon visage.

Si tu voulais jouer à ce petit jeu de se renvoyer la balle, ne t’en fais pas, je ne me laisserai pas faire. Je perds que très rarement à ce petit jeu et tu devrais le savoir avec le temps, non ? ~

Et ce fut une attaque sur ma taille. Tu sais Lyam, nous ne sommes pas tous né en bonne santé et avoir eu la chance d’avoir de la thune pour se soigner. Ma taille ne me dérange pas j’en joue même, et ma santé, je n’y répondrai même pas.

« Je suis très bien petit parce que tout ce qui est petit, est mignon ! » Aucun signe de frustration sur mon visage et tes remarques de brindilles ne me touchaient plus. Renouvelle-toi, Lyam !

« C’est plutôt tes cheveux qui ont couleur écrevisse mon cher ! » Oui, c’était totalement gratuit.
« Sais-tu que les écrevisses sont un met de choix, de luxe dans certains pays ? Je dois le prendre comme un compliment. » Une main sur ma joue comme si j’étais touché.

« Il est possible  que tu le saches et que tu aurais changé d’avis, mh ? » Doucement, je me suis rapproché de toi, ce sourire taquin sur le visage.
« Peut-être même que je suis ton met de choix ? ~ » Je savais que tu allais me repousser, c’est tout ce que j’attendais pour mieux te faire fuir.

Finalement, me revoilà en train de jouer, je ne changerai jamais.

Je ne m’attendais pas à ce que cette conversation... Non, cette confrontation soit prise aussi au sérieux de ton côté, tu semblais avoir du répondant ce soir et quelque part, je ressentais le défi et cette touche d’adrénaline en moi. Est-ce que les autres avaient trop bon cœur envers ma personne ? Oui, je n’étais qu’un déchet sur cette terre, un déchet qui avait ruiné la vie de ma mère.
Cependant, tu me pris au dépourvu de me parler d’endroit où je pouvais loger si je quittais Mahoutokoro ou encore si ma famille voulait bien de moi. Je sentis mes poings se serrer sous l’eau et mon cœur rater un battement.

« Oh, c’est si gentil de te préoccuper de moi ! Ne t’en fais pas, si je me fais virer, je sais très bien où aller ! Il y a tant de personnes qui serait d’accord de m’accueillir. Alors, ne t’en fais pas, d’accord ?~ » Un sourire affiché et bien sûr le sujet de la famille évité.

Tu n’avais pas besoin de savoir ma situation, tu ne la sauras même, jamais. Parce que je sais que tu joueras sur le fait que je suis un batard. Ma mère doit être bien triste de m’avoir et que sa vie soit gâchée. Que tu attendes avec impatience que ma maladie me dévore et me ronge jusqu’à épuisement.

Et je ne te donnerai jamais cette joie Lyam.

Parce qu’au plus profond de moi, je sais que tu auras raison et je ne veux pas te donner cette satisfaction avant de disparaitre.  

« Tu es bien imbu de ta personne, mon cher Lyam. Ça ne m’étonne pas d’un sang-pur tel que toi. » J’avais lâché d’un ton si sarcastique qu’on se demanderait si j’étais encore bien le Akira qu’on connaissait.
« Pourquoi ferais-je une fixette sur toi ? A chaque fois que je suis quelque part, c’est toi qui fini par me rejoindre. Ou alors parles-tu des origamis que je t’ai envoyés ? N’ai-je pas le droit de communiquer avec un collègue ? Car crois-moi, si j’ai envie d’un partenaire d’une nuit, je sais très bien où aller voir, je n’ai pas besoin de toi. Je connais mieux ailleurs. » Ma voix était devenue plus piquante, plus cinglante.

Comme si je désirais te faire redescendre de tes grands chevaux de putain de noble.

« Et ces bains sont pour tout le monde, encore une parole bien imbue, mon cher !~ » On continuait dans cette même pensée, ce désir.

Changer de pays pour qui payera le plus cher pour moi ? Je ne pus retenir un rire à m’en tenir l’estomac. Comme si j’avais besoin d’un paiement ! Comme si je cherchais le luxe. Une compagnie quelconque m’allait, me plaisait… (Je ne voulais me dire qu’avec des proches, cela réchauffait mon cœur…)

Mais alors que j’allais répliquer, ce fut un jet d’eau glacé qui atteignit mon corps et sans crier garde, je me mis à frissonner avant de me replonger dans cette eau bouillante qui commençait à régresser à cause de la température que Lyam semblait vouloir décider.

«  Même là, tu ne demandes l’avis avant de changer ! Tu te crois vraiment tout permis. » Ai-je dit alors que je sentais ma tête commencer à me faire un peu mal.

Et tu continuais, encore et encore. A traiter les autres comme personnes qui ne sont pas aussi bien que toi, qu’on soit des cafards. Moi qui suis aussi un sang pur comme le tiens, que dois-tu penser des sang-mêlé et né-moldu ? Les traites-tu comme de la merde ?

Ma tête frappe, mon cœur ralentit.
Je n’arrive plus à me retenir de réfléchir et parler.

« Alors, c’est comme ça que tu vois les autres,  Lyam ? Alors que je suis censé être à ton niveau, moi qui ait un sang aussi pur que le tiens ! » Je ne pus retenir un rire, je me suis à moitié relevé.  (Elle recommence…)
« Qu’est-ce que tu dois penser des autres races alors ! Ou même des enfants rejetés. Penses-tu qu’ils sont que déchets sur cette terre ? Qu’ils ne méritent pas de vivre ? Qu’ils ne sont que nuisances et perte de temps ? » Un sourire mesquin, un regard noir qui te fixait.

« Tu sais pourquoi tu m’insupportes tant, Lyam ? C’est parce que-- »

Une main vers mon cœur, une toux soudaine qui n’était malheureusement pas la première, même régulière ces dernières semaines.
Mon cœur avait ralenti à cause du froid soudain avant de repartir de plus belle en replongeant dans ce bain.

Moi qui suis malade, mon corps n’avait pas supporté ce brusque changement, cette altération.
Ce fut à genou que je tombai entourée de cette chaleur, toussant encore et encore dans ma main qui de celle-ci s’écoulait l’eau qui m’entourait.

Non pas une eau limpide et claire.
Mais un liquide couleur vermillon qui se dégageait de mes veines…

Est-ce que je t’ai déjà dit à quel point tu me sortais par les oreilles, Lyam ? Que le moindre de tes mots me donnaiennt envie de te gifler pour te faire redescendre de tes grands chevaux de sang-pur qui se croyaient tout permis, de juger des orientations… Des situations ?
Oui, je t’envoyais des origamis au milieu de la nuit et tu ne sauras pourquoi. (Ces nuits où je me tordais de douleur et que je voulais simplement me changer les idées… Tu étais souvent le seul encore éveillé…)

Et ces mots, n’est-ce pas ironique avec ce que tu venais de faire ? Pour ne pas avoir le tournis alors que tu venais de m’asperger d’eau glace… Même pour quelqu’un en bonne santé, ce choc pouvait être fatal.
Tu sais Lyam, si tu veux m’achever, ce n’est pas moi qui allait te retenir. Ne te rappelles-tu pas notre conversation par origami ?

Je le savais, j’aurai du réagir directement et sorti de l’eau pour m’éloigner et ainsi ne pas faire cette crise devant toi. Mais tu sais Lyam, il n’est pas rare que ma maladie agisse pour moi, me fasse faire des choses que je ne désire pas. (Ces fous rires ne sont pas toujours de ma volonté…)

En ce moment, le monde ne tournait plus autour de moi, mes pensées étaient fixées sur cette douleur qui m’électrisait et à retenir les larmes que je m’interdisais de montrer… Surtout à toi.
Ce ne fut que quand ta main vint se poser sur mon épaule que je la repoussai violemment de par la mienne en reculant d’un pas.

«  Ne m’approche pas, laisse moi tranquille ! » Ai-je réussi à te hurler provoquant une nouvelle quinte de toux qui me fit me courber dans cette eau qui était en train de m’emprisonner…

Je crois que c’est la première fois que je me retrouve avec une crise aussi violente et d’être autant démuni face à quelqu’un.
Encore une fois, je me sens faible..
Encore une fois, mon corps me fait ressentir le déchet que je suis…

Sais-tu à quel point tu as raison de m’appeler cafard, Lyam ? Ces mots que mon père m’avait prononcé alors que ma mère ne demandait qu’une aide pour ma survie. ( Qu'est-ce que j’ai envie de le tuer…)

Genou à terre, tes mots ne m’atteignirent pas correctement, ne comprenant pas ton souhait. Encore une fois, la réalité me revint en sentant quelque chose m’entourer et immédiatement, je me suis débattu, ne voulant faire face à la faiblesse dont je faisais actuellement preuve.

« Dégage, Lyam ! Ne m’approche pas ! Ne me touche même pas ! »

Enroulé dans ce draps alors que j’étais à genou dans cette eau prison, tu avais réussi à me déplacer plus proche du bord, mais je ne voulais me laisser faire. ( Il faut croire que ma… fierté ? Passait avant ma douleur… ? Et pourtant, je ne pouvais me déplacer seul…)

Ce ne fut que quand nous fûmes près du bord que je réussi enfin à te repousser et que tu me lâches pour sortir de ce bain.
A genou sur le sol humide et glissant, j’avais réussi à attraper une des serviette pour légèrement m’enrouler les parties gênante avec.

Mais j’étais encore là, devant toi… Juste à genou en essayant de calmer la douleur de mon corps qui ne voulait s’envoler. (Je ne veux pas mourir… Pas comme ça…)
Ce cafard pitoyable dont tu devais maintenant bien avoir pitié. (Écrase moi avant que je ne me brise…)
Et ce regard si minable que je devais porter en n’osant le détourner de ce sol. ( Pourtant, je ne savais pas qu’il criait à l’aide à chaque fois que je souffrais… )

Pourquoi est¬-ce que ça doit arriver maintenant ? Pourquoi devant toi précisément ?
Mon corps continuait de trembler, je n’arrivais pas à m’arrêter. Mon ventre brulait, ma tête me heurtait… Plus rien n’était clair, ma vision s’en remettait difficilement.

Heureusement les minutes avançaient et mon souffle revenait. Ce n’était pas simple, je savais d’avance que ma nuit sera de loin reposante.
Mais alors qu’après de longues minutes mon esprit se retrouvait, ce furent tes mots qui arrivèrent à mes oreilles.

Tu voulais continuer de me voir souffrir, c’est ça… ? Te sentir supérieur, me mettre sur le dos l’état minable dans lequel j’étais.
Serait-ce dans cette même pensée que tu me mis un linge sur la tête ? Car la vision de ce cafard te dégoutait, te répugnait… ?

Pourtant, je me suis laissé faire, je ne l’ai pas retiré… Si cela me permettait de te cacher mes expressions, peut-être des larmes de douleur… ? Je n’allais refuser. (Je me sentais déjà assez honteux comme ça…)

J’avais toujours mal et je ne sais combien de temps mon corps allait me porter, mais je me sentais déjà plus apte de me déplacer. (Je voulais surtout m’éloigner le plus vite possible de toi, car si remarques tu avais, je ne sais pas de quoi je serais capable…)

« Fiche moi simplement la paix. » avait été les seuls mots qui me venaient actuellement à l’esprit.

Était-ce une marque de gentille ou de supériorité que tu venais d’avoir envers moi ? Ma folie refusait de croire que tu puisses être du genre à me tendre la main. (Il faut d’abord que ma douleur se calme…)

« Ne me suis pas. » D’autres mots se sont suivis alors que je me relevais en manquant de trébucher à cause du manque de force, de ma faiblesse…

Toujours sans enlever cette serviette sur ma tête, je me suis dirigé vers les vestiaires sans t’accorder une seconde, sans aucun regard. (Laisse-moi souffrir seul dans mon coin, tu n’as pas à te délecter de ma situation toi aussi…)

Rapidement, je me suis habillé sans prendre le temps de me soigner. (Je crois même avoir oublié mon ruban rouge sur le banc à côté.)
Aussi vite que mes jambes me le permettaient -en soin très lent-, je suis retourné à mes appartements.

Cette soirée était censée me détendre, éviter que mon corps ne succombe…
L’inverse c’était produit, je m’étais effondré sans que je ne puisse couler.

Ce fut un vase vide qui se brisa contre le mur et victime de ma folie.
Recroqueviller dans mon lit, j’essayais de calmer la colère qui montait en moins, qui voulait exploser tel un volc¬an et m’empêcher de me défénestrer.

Ce sentiment qui me brouillait complètement, qui dessinait des idées morbides en moi.
Te ternir une dernière fois. C’est te souiller que tu avais retenu, non ?
Alors… Laisse-moi choisir une part de destin avec toi.

Si une personne doit m’ôter la vie, cela sera toi.