Je vais vous raconter une histoire ! Mon histoire. Je vous préviens, elle n’est pas si intéressante, vous risquez de vous ennuyer. Peut-être que vous comprendrez le sens cacher dans mes phrases, j’ai envie de m’amuser, alors êtes-vous prêts à suivre mes récits ? C’est parti !

Ma mère a toujours été quelqu’un de gentil, beaucoup trop gentil. Une femme qui avait le cœur sur la main du genre à être fleur bleue, tomber facilement amoureuse du premier homme qui se rapprochait d’elle, qui lui jetait des mots mielleux… Qu’est-ce qu’elle était belle !

Et bien sûr, ma mère finit par se faire avoir, se faire amadouer… Comment savoir qu'un membre de notre propre famille allait ainsi nous traiter ? Maman, tu es bien naïve, je suis tellement désolé pour toi d’être né et d’avoir détruit ta vie. Cet homme, Seiichi Tsugikuni. Lui qui a simplement voulu une aventure avec toi avant de te jeter… Mais tu es tombée enceinte et il ne voulut t’accepter. Il était un sang pur, tu en étais une aussi. Une création entre dans la famille alors que vous n’étiez pas mariés. Quelle hérésie !! Mais heureusement pour toi, les deux côtés refusèrent de nous tuer, mais tu fus châtiée : tu devais te débrouiller, ne plus avoir de contact avec eux, tu étais si jeune… A peine adulte…
Ce fut difficilement que je vis le jour, dans une situation où tu n’avais pas beaucoup d’argent… Où tu fus obligée de changer de nom pour prendre celui de Hanaoka car tu n'avais plus le droit de porter Tsugikuni. Mais tu t’es tout de suite attachée à moi, j’étais ton petit trésor. Je n’avais pas à me plaindre ! Notre logement était simple, voir par moment un peu pauvre… Mais tu faisais de ton mieux en enchaînant les travaux, trouver un métier qui te plaisait : tu étais devenue pâtissière.

Ce fut très rapidement que je baignai dans la douceur des pâtisseries, de la cuisine, des saveurs. J’ai pris cette passion de toi ! Mais quelque chose me manquait : Je ne connaissais pas mon père. Il a fallu très longtemps pour que tu craques et me raconte ton histoire… Il faut dire que je faisais une crise en soulignant que je ferai tout pour le retrouver !!

Je me suis senti mal pour toi, je m’en voulais d’être né, je me suis mis à pleurer. Je ne me rappelle plus le nombre de fois où je me suis excusé, mais j’étais tout de même heureux que tu aies été aussi honnête avec moi. Moi qui pleurais si souvent et quand je pleurais trop, ma tête me faisait si mal…

Je suis désolé maman, mais j’ai toujours été quelqu’un de très curieux ! Tu t’y attendais à ce que je reçoive cette lettre pour cette célèbre école de magie et tu savais que je serais mieux logé là-bas. Je voulais en savoir plus... . Vous savez quoi ? Je suis tombé en même temps que… Mes demi-frère ? Il portait ce nom dont ma mère m’avait parlé.

Qu’est-ce que je peux dire sur mes années à l’école ? Pas grand-chose pour être honnête. J’étais un étudiant plutôt normal avec une grande fascination pour le domaine des potions qui me faisaient penser à la cuisine. Un endroit qui avait toujours attiré ma curiosité et parfois, j’essayais de m’y glisser discrètement. Je ne compte plus le nombre de fois où je me suis fait engueuler, mais j’aimais cet endroit !

Mais quelque chose clocha petit à petit. Les années avançant, je commençais à avoir de plus en plus de mal à me concentrer. Je devais prendre des pauses beaucoup plus régulières et ma tête avait souvent envie d’exploser. Je ne comprenais pas vraiment ce qui m’arrivait, mais ça se calmait après quelques minutes voire une heure de repos. Parfois, j’avais même l’impression d’entendre des voix à cause de la douleur ou même mes professeurs me poser une question qu’ils… n’avaient en fait jamais posée. Je devais sûrement avoir la tête ailleurs car les cours m’ennuyaient, j’apprenais trop vite. Non, je n’étais pas surdoué, on a longtemps cru que c’était ça, mais le destin en avait décidé autrement.

Ce fut une année après que j’aie quitté les bancs de l’école que ma vie changea du jour au lendemain. J’avais pris un petit boulot en tant que cuisinier dans un établissement où avait travaillé ma mère pour subvenir à nos besoins toujours aussi moyens, mais nous avions une vie plutôt paisible, c’est ce qui compte, n’est-ce pas ?

Jusqu’au jour où la douleur ne devint plus tenable, que je me suis écroulé sur le sol et que j'ai remarqué le sang sortir de mon nez ainsi que ma bouche. Sous la panique, ma mère appela tout de suite l’hôpital et avec les économies que nous avions, j’ai passé des tests qui… découvrirent que j’avais une maladie grave qui touchait directement le cerveau. Non, mes migraines n’étaient pas normales, ces voix non plus, ces manques d’attention… Le traitement pour me soigner allait être long, douloureux, mais j’avais mes chances de survie, mais le tout avait un prix… Un prix très élevé. Une somme que ma mère et moi n’avions pas. Alors dans un dernier espoir, ma mère reprit contact avec mon père pour lui demander son aide, que son fils ne meurt pas, il était sa seule chance pour survie et bien sûr Seiichi refusa.

J’étais donc condamné, je n’avais plus que quelques années à vivre. Qu’est-ce que je pouvais bien faire, je devais accepter cette fatalité ? Contrer mon destin ? Gâcher le peu de temps qu’il me restait ? Hors de question ! Si je n’ai que peu de temps devant moi, je veux en profiter, je veux vous marquer et je veux que vous ne m’oubliiez pas. Adieu Akira l’adulte, bonjour Akira l’adolescent qui ne grandira plus. Je vais sourire, je vais vous ancré, je serai toujours là où vous vous y attendrez le moins.

C’est pour cette raison que j’ai décidé, après plus de temps d’expérience dans le domaine, d’intégrer les cuisines de Mahou to Koro à la rentrée de mars 1996 pour rester dans cet univers enfantin, qui ne me fera pas grandir. Qui me fera m’amuser, qui me fera vous observer et mieux me camoufler ! Oui, toi qui es fait indirectement partie de ma famille. Ça va l’embêter, mais je m’en contrefiche, il va peut-être me donner un peu d’attention et si ça doit me condamner, au moins il aura posé les yeux sur moi ne serait-ce qu’une fois...


Oh, je crois que c’est l’heure du diner.  ♪