détente sous les cerisiers

Quartier libre. C'est ce qu'on leur avait dit pour leur jeudi. Les mains dans les poches, le regard perdu sur son groupe, le jeune préfet secoue la tête ; le voilà avec Masashige ((de quoi pouvoir entrevoir à quoi allait ressembler la journée.)) Sans comprendre pourquoi, Sora était déjà vidé de toutes ses forces, à tel point qu'il n'avait qu'une envie, ne pas bouger et rester assis dans un coin à attendre l'heure de rentrer. Mais non. Ils n'avaient pas eu de vacances, autant en profiter. Une main quitte sa poche pour masser sa nuque endolorie par la fatigue et l'appréhension de cette journée, le jeune homme s'avance vers le groupe ; faciès fermé, un peu blasé. « On va pas rester plantés ici. J'vous propose qu'on aille vers la galerie marchande de la gare, y'a apparemment des trucs sympas à y voir. » Il allait amorcé un mouvement pour ouvrir la marche avant de se rétracter, lâchant un soupir audible seulement pour lui, demandant juste au cas ou. « Enfin, ça va à tout le monde ? »

Cette journée quartier libre, tu la rêvais.
Tu te disais que ce serait amusant, qu’avec tes potes vous déconneriez dans une ambiance libérée et enjouée—mais non.
Il y a Sora, dont la simple présence suffisait déjà à rendre le moment désagréable avec son petit spectacle de mec qui se veut parfait.
Puis Kiyoshi, que certes tu apprécies, mais s’est transformé en un objet brisé, irréparable, et lui parler est si tendu que t’en suffoques.
Alors tes espoirs reposent sur cette cinquième année qui vous accompagne.

Merde, ce moment est si pesant que t’hésites à te tèj quitte à perdre des points ; tu hais ce système de toute manière. Une petite voix dans ta tête te souffle que ce serait l’occasion parfaite pour remonter le moral à Kiyoshi et d’enterrer la hache de guerre avec fût ton meilleur ami—mais ce genre de truc requière participation de chaque parti, et ça, c’est juste impossible. L’exaspération, ta gorge se force à la ravaler et, au moins, le mec fait une proposition sensée, ce que tu n’as pas entendu de sa part depuis des lustres.
La galerie marchande, soit la possibilité qu’aucun d’entre vous n’ait réellement à se côtoyer. Pas que ce soit ta destination de rêve, mais c’est déjà ça. « Ok. » que tu lâches sans regarder Sora et en haussant les sourcils.

détente sous les cerisiers

Cette journée s'annonçait d'enfer... Dans tous les sens du termes. Entre Kiyoshi qui avait toutes les raisons pour être au plus mal, Masashige avec qui c'était plus tendu qu'un string qu'autre chose et Sayuri, une gamine vachement caractérielle ; il allait avoir de quoi faire... Si son rôle de préfet lui plaisait les trois quarts du temps, il se rendait compte que ce n'était pas une partie de plaisir ; surtout aujourd'hui. Profond soupir, tout le monde semble approuvé l'idée, tant mieux, c'est déjà une aiguille en moins dans la plante des pieds. Son regard vole sur ses trois comparses avant de remettre ses mains dans ses poches et d'amorcer de sa démarche de boiteux, la marche à suivre. « Bon, vu qu'on est tous d'accord, on y va. » Il montre la direction, il ouvre la voie, mais veille au grain, regardant du coin de l'oeil les réactions. N'en perdre aucun ; et être là si besoin. Oui, cette journée allait être fatigante, sur plusieurs plans. La galerie marchande et son effervescence... Il fallait y être préparé.

Ton espoir quant à la cinquième dénommée Sayuri vient de se briser—une peste. L'équilibre de ce groupe est fragile, à croire qu'ils jouent à un jenga : personne n'a envie qu'elle s'écroule, et pourtant le pré-sentiment t'envahit que vous allez tous œuvrer à ce que la colonne s'effondre.

omg
Kiyoshi a parlé mal, t'es choqué.
Tu portais pas vraiment attention, et tu croyais au début que ces mots avaient été débité par Sora. Tellement sur le cul que l'usage de tes cordes vocales sont hors fonction l'espace de quelques instants. « Déstresse, Kiysohi, c’est encore qu’une gamine. » sort de façon confondue, cette phrase n'a rien de fin ; pas comme si le tact t'était inné anyway.

détente sous les cerisiers

Et voilà, ça commence. Mais que ça vienne de Kiyoshi, franchement, il aurait pas parié dessus. Sur Masashige, pourquoi pas, les joutes verbales entre Sora et lui ont toujours été des plus piquantes, à bien taper là où ça fait mal ; au point d'apprendre à en serrer les dents. Mais là, c'est Kiyo' qui lance une pique, Masashige qui tente de le calmer et une Sayuri qui se défend comme le ferait une enfant de son âge. La migraine se pointe, il le sent, mais étrangement, il n'a pas coeur à arrêter tout ça. Alors, continuant d'avancer et se retournant de temps à autre pour vérifier que la jeune fille ne s'égare pas et reste bien à portée de vue ; il lâche sans pouvoir réfréner... « Est-ce que ça serait trop vous demandez d'avancer dans le calme et sans nous faire remarquer ? » C'est horriblement éreintant ce rôle ; pourquoi il était venu déjà ? Ah oui, parce qu'il est préfet, donc qu'il n'avait pas forcément des masses le choix. Profond soupir, lui qui déteste la foule, il est bien loti.

Les touristes et les résidents affluent dans l’arcade, retrouver le monde moldu te procure un bien fou—ça t’avait juste manqué qu’un paysage autre que celui de l’île se déroule sous tes yeux. Ce serait presque apaisant si ce préfet n’avait pas déblatéré sa phrase.
« On porte littéralement des uniformes sortis tout droit de l’âge de pierre, comment tu veux qu’on nous regarde pas ? » tu te serais arrêté là, mais ton interlocuteur étant Sora, continuer était plus fort que toi « Tu veux qu'on marche deux par deux en se tenant la main ? » et un sourire crispé s’étire sur tes commissures.

Quelque chose t’effleure, mais t’es trop occupé à te frayer un passage parmi la foule pour en chercher la source. Les magasins sont tous plus criards les uns que les autres ; ça te plaît. Cette explosion de néon et d’objets en mouvement t’avaient manqué. L’œil défile rapidement, tellement l’embarras du choix que ton regard ne sait où se poser.
Quitte à être dans une galerie marchande moldue, t’aimerais pouvoir croiser un magasin de musique et te refaire un stock de cassettes histoire de tenir jusqu’aux prochaines vacances.

détente sous les cerisiers

Dix minutes, seulement dix putain de minutes et voilà. C'est le temps qu'il a fallut à Masashige avant de chercher les emmerdes ; ce ne fut pas long, mais déjà une sorte de record pour lui. Sur le point de répliquer quelque chose, mais le voilà intrigué par quelque chose et il s'éloigne alors que le préfet ralenti, soupirant bruyamment cette fois-ci, fatigué de tout ça. Haussant les épaules et regardant alors autour de lui, Sora constate que beaucoup de magasins et d'enseignes ont changés depuis sa dernière visite ; l'effervescence du lieu lui donne toujours des haut le coeur, n'étant pas vraiment fan des endroits noir de monde, mais pour l'heure, les senteurs et autres fantaisies arrivaient à l'apaiser... Pour un temps du moins. Car l'ambiance morne de ce groupe lui donnait clairement envie de ne rien faire et de rentrer. Un stand pour des recharges de polaroïd et un peu plus loin de vinyles, de quoi refaire des stocks... Mais dans son esprit, les autres passent avant lui ; et il voit bien que la petite Sayuri a du mal à cacher son envie d'aller quelque part. C'est en se rapprochant d'elle un peu à la traîne derrière qu'il lui demande... « Tu as envie d'aller quelque part en particulier ? J'ai bien l'impression que oui. » Une attention particulière pour les plus jeunes, peut-être parce que Sora a un petit frère dont il se soucie beaucoup trop... Ou juste peut-être pour fuir Masashige et la culpabilité qu'il a l'impression que Kiyoshi lui fait ressentir. Autant se vider la tête à autre chose.

Sora n'a pas tiqué sur tes mots.
Bon à savoir qu'il arrête de rager sur chaque syllabe sensibles de lui déplaire, ou qu'il n'en ait pas la force—faire une scène au beau milieu d'une rue marchande t'aurait passablement déplu. Son attention se tourne sur la plus jeune de ce quatuor désaccordé, ce qui ne t'étonne guère vu son adn de grand-frère. Limite, s'il finissait par avoir six gosses plus tard, ça ne t'étonnerait même pas.

Nakamura demande s'il peut rester en retrait—ah, il a volé ta question. Sûrement pas pour les mêmes raisons, parce qu'il a l'air a deux doigts de se pendre avec le premier lacet de chaussure qu'il trouve.
« Je peux attendre avec Kiyoshi, au cas où. » oui, même un Kiyoshi emo t'embête moins qu'un silence avec un Sora tendu qu'un string.