Musique — i sit here looking at the stars, playing games and chasing cars, am I the king without a crown ? i hear a voice inside me say "feel the blood flow through your veins as the memory it remains" - raphael lake // do you feel alive ?

Tignasse trempée, mâchoire serrée, larmes qui continuent inlassablement de couler ; il avance Sora, les yeux scrutant le sol, incapable de relever la tête pour l'instant ; encore trop choquée de ce qu'il venait de faire quelques minutes plus tôt. Incapable de se contrôler, incapable de vraiment se rappeler ce qui lui est passé par la tête... Il est vidé Sora, de toute son énergie vitale ; tentant tant bien que mal de faire face, de ne pas se résigner à ce qui avait été commis. Il avait faillit mourir noyé ; comme ça, en une fraction de secondes qui finalement, après coup, lui paraissent une éternité. Le coeur se serre, déglutir se fait plus difficile ; tout a un goût salé et amer. Yue... Il lui fallait Yue. Le seul qui puisse véritablement l'apaiser... Yue. Il lui fallait Yue. Pour lui demander pardon, pour le rassurer avant tout. Car ils sont liés maintenant... Sa vie ne lui appartiens plus totalement.

Devant l'entrée, il donne le mot de passe, entrant dans l'antre de sa famille, de ce havre de paix qui l'a fait déchanté. Jetant sa serviette sur un des fauteuil, c'est une silhouette un peu plus loin qui attire son attention... Ravivant le feu après avoir essuyé le sillage de ses larmes qui ne s'arrête pourtant pas de couler ; le jeune homme se retourne vers la présence qui ne dit rien, mais qui semble, elle aussi au plus bas. Quelle surprise ce fut pour lui, quand en s'approchant, il remarqua que c'était toi. Tetsuya. Les yeux écarquillés ; aucuns mots ne lui vient ; qu'est-ce que tu pouvais bien faire ici ? Un Tsuchigumo dans la salle commune des yatagarasu, il ne manquait plus que ça... Une main sur sa nuque, accroupi devant toi, la tête baissée pour que tu ne puisses pas voir son visage, il lâche en tentant de contrôler le son de sa voix. « Mais qu'est-ce que tu fais ici à cette heure là Tetsuya... ? Et comment t'es entré... ? »

C'était une soirée bien étrange, quelque chose qu'il n'avait pas vu venir ; et dans son état, il devait bien l'avouer Sora, il n'avait pas le coeur à t'éjecter ou à être vénère contre toi. Ô que non, il n'en avait tout simplement pas la force...

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C'est une vision qu'il n'aurait jamais pensé voir Sora, surtout pas te concernant. T'as l'air au bout du rouleau Tetsuya, t'as l'air vidé, éreinté, un peu comme lui en fait. Et étrangement, te voir comme ça lui coupe toute envie d't'engueuler, de te virer d'ici. Non, au contraire, ça attise sa curiosité, son sentiment d'empathie. Alors avec lenteur il prend place à côté de toi alors que tu t'excuses, une fois, puis une deuxième... Et il est certain Sora, qu'il peut entendre la sonate de tes larmes dans ta voix ; celle que tu te forces à retenir ; il est doué à ce jeu là. Un profond soupir, sa main vient se nicher sur le sommet de son crâne ; lui aussi il est mort, physiquement il n'est plus qu'un déchet humain, tué par la fatigue, par le poids de ses conneries. L'écho de ta voix qui se brise fait battre son cœur à un rythme effréné ; il t'apprécie pas plus que ça normalement, mais bizarrement, ta détresse ne le laisse pas indifférent.

C'est avec lenteur qu'il s'adosse au mur à côté de toi, qu'il pose une main compatissante sur le sommet de ton crâne, lâchant dans un soupir. « Ne t'excuses pas, tu veux ? Te voir dans cet état me coupe toute envie d'te passer un savon... » Ce n'est pas facile pour lui, parce que vous avez un passif, auquel il a du mal à ne pas penser. Mais t'es dans un tel état Tetsuya, qu'il a l'impression que t'es son reflet en cet instant. Que vous êtes le chaînon manquant d'une même peine... Sa main retirée pour éviter qu'il ne se prenne une sale réflexion ((on n'oublie pas les anciennes habitudes ; elles sont ancrées)) ; le préfet daigne allumer une cigarette, devant toi, sans aucune honte. Comme s'il était persuadé Sora, que t'allais rien cafter ((il est même prêt à le parier.)) « Je sais qu'on est pas les meilleurs amis du monde Tetsuya, mais si t'as besoin de parler, j'suis là pour t'écouter. » Et pourtant Sora, il a pas les épaules pour porter la peine des autres, pas aujourd'hui ; mais voilà, son empathie naturelle et son envie d'aider les autres causera un jour sa propre perte. Et pourtant, Sora il se jette à corps et âme dans cette cause, car c'est ainsi qu'il se sent vivant ; qu'il se trouve, tout simplement, plus humain.

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Cette soirée est loin d'être la plus folklorique de son existence, loin de là. Elle est de celle que l'on préfère oublier, qu'on traîne derrière soit tel un fardeau. Et pourtant Sora, même si cette soirée est noire, il essaye de l'embellir, pour ne pas succomber inconsciemment à des envies morbides. Ses nuits sont blanches, ses idées noires, sombrant dans un désespoir... Yue, un sauveur. Nouveau soupir profond, plein de nicotine, il te regarde du coin de l'oeil. T'es si misérable Tetsuya, tu fais tellement peine à voir et pourtant, il n'éprouve aucune pitié Sora... Non. Juste une grande empathie, qu'il n'est pas certain que tu mérites, mais qu'il ne peut s'empêcher de t'offrir. Il écoute, sans mot dire, son regard ne quittant pas la surface de ton être. C'est vrai, Sora n'est pas en meilleur état, et encore, c'est un euphémisme ; mais pourtant, cette situation lui fait reprendre un peu du poil de la bête ((illusion imparfaite ; il ne trompe plus personne.))

Et tu lui demandes Tetsuya, de te passer un savon. Toi qui les détestes pourtant, toi qui a un soucis avec l'autorité, t'aurais préféré qu'il t'engueule ? Une main sur la nuque, la clope au bec, le regard porté droit devant lui, il lâche dans un soupir, une sonate complice. « Comme tu l'as dis, j'suis pas en état ; et j'suis pas du genre à frapper un homme à terre... J'suis pas aussi lâche. » Cela n'a peut-être rien à voir pour toi ; mais c'est tout ce qu'il a trouvé à dire. Pourquoi en rajouter alors que tu sembles déjà brisé ? Comme si t'étais prêt à t'émietter ? Sa main vient se nicher sur ton épaule, l'a tapotant légèrement, pour finir par la caresser comme si c'était un geste naturel... Une envie de réconfort entre deux êtres qui se déteste à mort ? Quelle ironie... Et t'en viens à te traiter d'abrutis et il ponctue aussitôt sur cette intonation qui n'appartient qu'à lui. « On est deux. » Ni plus, ni moins. Et il écoute la suite.

Et tu t'excuses auprès de lui, auprès d'une autre personne qu'il devine dans un coin de sa tête, trop perspicace, ou trop observateur... T'as pas énormément d'amis chez les corbeaux Tetsuya, facile de savoir ce que tu fais ici, qui tu es venu voir. Le voilà qui soupir, encore une fois, te caressant le dos quelques secondes avant de te laisser, pas habitué à être aussi tactile ; pas aussi facilement du moins. « C'est une dure soirée, pour tout le monde, et c'est pas facile à encaisser... Je sais pas pourquoi tu te tortures, mais lâche toi si t'as besoin de te lâcher Tetsuya. J'suis aveugle pour ton cas ce soir... » Comme lors de votre première rencontre, il avait fermé les yeux, pour finalement devenir celui qui te rappelle à l'ordre quand tu passes le bouchon trop loin... Et ce soir, il est celui qui essaye de te soutenir, alors qu'il n'en a pas la force. C'est peut-être idiot, mais ça lui convient malgré tout. « T'as le droit de craquer, c'est pas un mal. Au contraire, c'est une délivrance. »

Et il pense à Yue, encore une fois, baissant la tête cigarette entre les doigts qu'il n'apprécie plus de fumée ; il n'y a qu'un goût salé, amer. Qu'un jour de trahison, de stupidité. Vous êtes deux abrutis perdu dans leur connerie en cette triste soirée.

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"Si tu commences à devenir aussi drôle dans ce genre de situation, je vais m'inquiéter Sora." Tu arrives à lui faire esquisser un sourire, maigre, mais bien réel. Son regard perdu sur le silence de mort qu'offre la salle commune, il reste là, assis à côté de toi, le coeur ballant, fugace est ce moment. Tu brises le silence, lui demandant si tu pouvais capturer sa cigarette ; mais c'est une nouvelle clope qu'il dégaine d'un paquet de sa poche de jean trop large, la plaçant entre tes lèvres et approchant la sienne pour en embraser le bout. Pas besoin d'un briquet, c'est un rituel Une fois ta cigarette allumée, il s'adosse un peu plus confortablement, détendant ses longues jambes. « T'es vraiment complice de mon méfait maintenant... » Tu sais maintenant Tetsuya, que Sora n'est en rien un préfet exemplaire. Un préfet exemplaire n'étranglerait pas un élève sous l'emprise de la colère, un préfet exemplaire ne ferait pas une tentative de suicide ; même non contrôlé. Le voilà qui prend une longue bouffé de nicotine, se levant pour attraper un vase non loin, autant pas foutre de cendre parterre, ça ruinerait la tapisserie. Le posant entre vous deux, le jeune homme se rassoit à côté de toi alors que tu sembles de plus en plus misérable, de plus en plus en pls.

"Tu sais, si je devais craquer, ça fait longtemps que je l'aurais fait, mais c'est ce qui me permet de tenir." Il arque un sourcil Sora, avant de sourire furtivement, reprenant aussitôt son sérieux. « Et qu'est-ce qui te permet de tenir au juste ? Parce que pour moi, à l'heure actuelle, tu tiens quedal. » Il est comme ça Sora, il ne prend pas de gants, plus maintenant ; son acte de ce soir l'empêche d'être cet être adorable, ce n'est plus lui, pas pour ce soir... Et pourtant, y'a sa main qui vient de nouveau se poser sur ta nuque, la massant légèrement, sans pour autant te regarder, ses yeux suspendu dans le vide de la pièce. « Te force pas à faire celui qui est intouchable, plus tu prends sur toi, plus tu te ronges. Je sais de quoi je parle. Fait pas la même connerie que moi Tetsuya. Laisse toi aller, lâche toi. » Il se mettra des oeillères Sora, il fera celui qui ne voit rien, qui n'entend rien ; alors fait pas celui qui est capable de tout surmonter, de tout contrôler ; parce que t'es clairement au bout du rouleau Tetsuya. T'as les traits tirés, le dos courbé, t'es prêt à t'effondrer. « Si t'as pas envie parce que j'suis là, j'te rassure sur ce point ; j'ferai celui qui sait rien demain. Pour l'heure, profite, tu peux te servir de moi comme d'un punching ball, ou d'une éponge pour effacer ta peine... »

Parce que t'as pas l'air en colère Tetsuya, juste en fin de vie... Comme lui, un peu plus tôt dans la nuit.

Musique — wake up in tokyo, feel like a torso i know it's time to go. i see pinocchio wearing a poncho, that's me sometime ago, do i miss myself? do i miss your face? i don't know, i don't know - tokyo // r.m

Une proximité, une envie d'aider - toi, qui pas plus tard qu'hier, continuait inlassablement de l'excéder. Comme deux animaux blessés, vous vous épaulez, vous reposez sur la première qui vous approche avec un peu de délicatesse - comprenant votre détresse dans ce monde de merde. Vous êtes deux sorciers, meurtris ((c'est en tout quoi ce à quoi vous ressemblez vu de l'extérieur.)) Vous réfugiant l'un comme l'autre sur la jouvence mortelle que vous offre votre cigarette. Tetsuya, t'es dans le mal, tout comme Sora ; alors pas de leçon de morale - pas ce soir. Tu lui avoues que ça ne te déplait pas et ça étire le coin de ses lèvres, avec parcimonie certes, mais le geste est bien là et réel. Complice, oui, c'était ce que vous étiez désormais. Pas encore amis, mais peut être en devenir ; ça serait un grand pas pour lui.

Et voilà que viens le temps des confidences, des langues qui se délies, qui lâche le poids d'un secret peut-être trop lourd à porter. Vous ne vous connaissez pas, vous ne savez rien de la vie de l'autre, c'est un fait et c'est normal, vous n'aviez jamais cherché à apprendre à vous connaître ; vos rares entrevues se soldaient souvent par des disputes, des remontrances, de l'arrogance, de la suffisance. Tu n'as pas de famille sur qui compter Tetsuya, c'est également son cas - mais pour l'heure il n'en dit rien, il se tait ; écoute attentivement pour ne pas te couper l'envie de te confier ; te laisser parler, glisser les mots comme ils te viennent. Arriver jusqu'ici, seul. C'est encore quelque chose qu'il comprend, mais ce serait mentir de dire que c'est l'entière vérité. Des amis, des gens qui poussent, des soutiens. Il sait Sora, que tu as des gens comme ça derrière toi, la solitude tue - et si tu étais véritablement seul, tu ne serais plus là Tetsuya.

Se laisser aller, mais ne pas savoir comment faire ; pourtant tu as déjà commencer d'une certaine façon, à te laisser aller ; tu parles, tu te découvres, tu te livres. C'est déjà un grand pas en avant. Capturant le filtre de sa cigarette avec ses canines, sa main vient ébouriffer tes cheveux avec lenteur, ses yeux scrutant la pièce ; sur le qui-vive. Où est-ce que ça l'a mené lui ? Très bonne question. Tu as été honnête avec lui, autant l'être à son tour. « Sur un lit d'hôpital, avec un genou brisé. » C'est un peu acerbe, tranchant, net ; il n'en parle jamais de cet incident ; mais c'est pourtant le bon moment, de se prêter au jeu, de parler de lui, de ce qu'il a subit. « Voilà où ça m'a mené. J'ai parlé, je me suis livré et on m'a ruiné. Alors comme toi, j'ai mis une sorte de barrière, sur mes sentiments, avec les gens. »

Quittant la surface de ta chevelure, la main portée à son visage pour ôter la cigarette de ses lippes, Sora y donne un léger coup de l'index pour faire chuter la cendre avant de reprendre. « Se laisser aller, ce n'est pas forcément pleurer ; c'est se confier, parler, se livrer. T'as déjà commencer à le faire d'une certaine manière. » Sourire mélancolique toujours niché sur le coin de ses lèvres, le préfet continue, ramenant un genou replié vers lui ; qu'il masse, se rappelant de sa blessure passé. « J'ai plus de famille non plus. Ma seule et unique famille se trouve ici ; j'rentre plus chez moi pour bien des raisons. C'est là que mes décisions m'ont mené. La vie est une succession de choix… » Soupirant légèrement, laissant une vague opaque capturer son visage, il cherche ses mots Sora, il ne sait pas trop où il va en te racontant ce genre de choses, il a clairement l'impression d'être hors sujet. Secouant sa main dans le vent pour évaporer la fumée, le préfet des corbeaux lâche avec calme et douceur. « Tout ça pour dire que y'a pas de réponses ou de remèdes miracle, je suis arrivé là ou j'en suis parce que je l'ai décidé. Je savais pas où ça allait me conduire et clairement, vu ce qu'il s'est passé ce soir, j'peux le dire, j'en savais rien. »

Sa main vient de nouveau se nicher sur ta nuque, qu'il masse dans un mouvement léger, avant de continuer sur sa lancée. « T'as des gens Tetsuya, t'es pas seul. Alors préserve les, fait attention à eux ; et ne les rejettes pas. »

Car il sait Sora
Ce que cela implique
De rejeter autrui
Et de le regretter par la suite