Pourquoi ?

Et tu t'arrêtes alors, la regardes sans vraiment comprendre. Comment ça, pourquoi ? Elle te rattrape, et vous voilà côte à côte. Tu te tournes pour lui faire face, entièrement. Mais elle te dépasse, ton sourire se fane. Comment ça, pourquoi ? Tu ne comprends pas. Elle le sait, non, à quel point tu tiens à elle ? Tu le lui montres assez souvent, n'est-ce pas ? Tu es souvent à ses côtés, ton rire n'est jamais aussi vrai qu'avec elle, tu ne peux être qu'heureux en sa présence.

Et elle continue, Nanami, elle continue, sans que tu ne puisses répondre, car tu ne sais pas quoi dire. Tu ne sais pas quoi lui dire, Hajime, t'es perdu à ne pas comprendre ses pensées. Tu n'aimes pas ce regard, ce visage empli de mélancolie. Il te donne envie de le chasser, parce que tu ne veux la voir qu'heureuse, Hajime, et ça depuis le début.  Pourquoi t'éloigner des autres, Hajime ? Parce que t'es tout simplement un être un peu trop égoïste, qui la veux que pour lui. Tu veux la voir heureuse avec toi, tu veux supprimer ses idées noires, les remplir de couleurs. L'aimer un peu égoïstement, à sens unique, mais tu l'as accepté ; alors tu veux juste profiter de sa présence, profiter de son amitié car elle ne pourra jamais te donner plus, tu en es persuadé. Parce qu'Hajime, qui peut réellement aimer un gars comme toi, hein ? T'as pas cru Yue quand il te l'a annoncé, même si c'était dans un passé achevé. Alors tu sais que jamais il n'y aura réciprocité.

Et elle continue, continue, Nanami. Elle ne te comprend pas. Elle ne comprend pas pourquoi tu veux rester avec elle, et pourtant, pourtant c'est si évident. Mais t'es pas le mieux placé pour parler, la confiance en soi n'a jamais été ton fort. Alors tu attends qu'elle finisse, qu'elle continue ses pensées, pour que tu puisses répondre enfin, sans la couper. Tu veux qu'elle puisse se confier, qu'elle puisse se livrer. Tu veux qu'elle sache que jamais tu ne la jugeras, que jamais tu la couperas, qu'elle sera toujours mis en avant, toujours mis au devant de tout.

Le rire sonne si faux à tes oreilles, et cette fois-ci, tu l'arrêtes. Ta main vient trouver son poignet. Tu sens son pouls sous tes doigts. Et la scène aurait pu être si belle, Hajime, si tu prenais le temps de la regarder ; mais tu n'as d'yeux que pour elle. Tu ne glisses pas ta main dans la sienne, tu aimerais, mais il y a quelque chose qui t'empêche, quelque chose qui te chuchote à l'oreille que tu n'as pas vraiment le droit, parce que vous n'êtes pas si proche que tu le désirerais. Mais c'est déjà assez.

« Parce que j'aime passer du temps avec toi. Juste avec toi. Mais j'aurais du te demander, et je suis désolé. On peut rejoindre les autres, si tu veux. »

Parce que peut-être qu'elle n'est pas à l'aise, peut-être qu'elle ne veut pas rester ici, avec toi. Peut-être que ça lui remémore des souvenirs dont elle ne veut pas se rappeler. Peut-être que ça la gêne, qu'il y a quelque chose qui la dérange. Et pourtant, tu veux lui dire, mettre de vrais mots sur ce que tu ressens :

« J'aime être avec toi. »

Et tes joues rougissent légèrement, tu détournes le regard, déglutis et ta main lâche son poignet après y avoir déposé une légère caresse. Tu te mordilles la lèvre inférieure. Oh Hajime, c'est sûrement ce qui se rapproche de ce je t'aime qui te brûle les lèvres.


hrp : tout va biiiiiiien, j'suis tellement grlhelrheghl voilà j'espère que ça te va

Elle rougit, Nanami. Vient attraper ta main, la relâche. Puis c'est à ton tour de la saisir, cette main fuyante, un peu comme la tienne, beaucoup trop similaire. Elle a envie, d'être seule avec toi, comme tu as envie d'être seul avec elle, de profiter de chaque instant de cette complicité. Elle balbutie, bégaye, sa respiration est hachée, un peu trop courte soudain, et tu t'approches d'elle, serres sa main dans la tienne.

Oui, tu sais, Hajime, tout ce que Kyoto représente pour elle. Le bien comme le mauvais. Surtout le mauvais. Et elle est bien trop pâle, Nanami. Les couleurs ont abandonné son visage, et ses prunelles obsidiennes ressortent beaucoup trop. Elle s'excuse, se perdrait presque dans ses mots et tu glisses alors ton bras autour d'elle.

« Hé, hé viens t'asseoir un moment. »

Tu vous installes à quelques pas, dans l'herbe, proche d'un arbre sur lequel elle peut s'appuyer. Il faudrait qu'elle s'allonge, pour être mieux, tu crois, tu n'es pas trop sûr. Tu saisis sa main d'une des tiennes, alors que l'autre vient glisser sur son visage, tes doigts déposent une caresse sur sa joue, rejettent tendrement en arrière une de ses mèches de cheveux.

« Une journée avec toi, qu'importe c'qui s'y passe, c'est pas une journée gâchée, okay ? »

Tu as tellement de choses à lui dire, mais tu n'es pas sûr d'en avoir le droit, et tu te mords la lèvre inférieure, hésites avant de venir déposer un baiser sur son front et de reculer légèrement. Et tes doigts continuent d'amener quelques mèches de ses cheveux en arrière, ta main serre toujours la sienne et tu lui souris, avec toute cette tendresse, toute cette douceur, tout cet amour que tu peux lui offrir.

« J'suis là pour les bons et les mauvais côtés. J'te l'ai dis, Nanami, j'te lâche pas. J'reste accroché à toi. »

T'es un poursuiveur, Hajime. Sur le terrain comme dans le cœur. Tu la poursuis, la suis et fais tout pour la rattraper. Tu restes à ses côtés et tu la soutiens jusqu'à ce qu'elle atteigne son but, jusqu'à ce qu'elle mette fin au match. Tu la lâcheras pas, Hajime, tu resteras là ; le regard toujours posé sur elle, proche comme loin, mais toujours là.


hrp : je fais des câlins à nanami, j'suis amoureuse d'eux jpp lgkrekgk

Elle vient se caler contre ton épaule et vos mains liées sont serrées l'une contre l'autre, ton pouce caresse doucement le dos de sa main et tu la gardes contre toi, Hajime, précieusement. Elle bouge alors, au bout de quelques instants qui te semblent bien trop courts. Tu aimerais qu'elle arrive à respirer sans que sa respiration soit coupée, que son visage reprenne un peu de couleur, mais la voilà qui sort une boite de pocky, et tu souris légèrement quand elle en présente un à ta bouche que tu laisses glisser contre tes lèvres pour le croquer après qu'elle t'ait rassuré.

« Merci. »

Deux syllabes murmurés dans un souffle tendre, tu la regardes alors qu'elle reste contre toi, alors qu'elle reste là, à grignoter, et ton cœur s'emballe de nouveau, Hajime, sans même que tu ne t'en rendes compte. Parce que c'est dans ces moments-là aussi, que tu l'aimes. Ces dans ces moments-là que tu te dis que, malgré tout, tu la veux à tes côtés le plus longtemps possible, tu la veux avec toi, tu veux l'aimer, l'aimer, l'aimer encore. Et alors, la question arrive à tes oreilles, le pourquoi de cette question suit rapidement et tu continues de la détailler.

Ne pas en avoir la certitude, c'est... Terrifiant.

Et tu ne peux rien lui promettre, Hajime, tu aimerais, mais tout peut arriver. Vous pourriez mourir demain sans rien pouvoir y faire. Demain est un autre jour, et c'est aujourd'hui, qui est important, et c'est votre avenir qu'il l'est aussi. Cette promesse que tu lui as faite, tu veux la tenir, plus que tout au monde.

« Qu'est-ce que je dois faire, pour que tu en aies la certitude ? »

Et ton regard cherche le sien, ton visage s'avance légèrement pour qu'enfin, vos regards se croisent, s'accrochent et ne se lâchent pas. Tu continues, sur un ton plus bas, plus calme, plus posé ; sur un ton qui te donne l'air soudain si mature, Hajime :

« Dis-moi, et je le ferai. »

Sans hésiter, et qu'importe ce qu'elle te demanderait, Hajime, parce cette fille, tu serais prêt à l'épouser.


hrp : JGREJGZJLR voilà, j'aime nanami, j'aime hajime

Un souffle avant qu'elle ne vienne se caler de nouveau contre toi, son visage tout contre ton épaule et tu continues de la regarder, Hajime, tu ne cesses de la détailler, Hajime. Tes doigts lâchent alors les siens pour que ton bras vienne entourer ses épaules, pour la serrer encore plus contre toi encore, et c'est ton autre main qui vient chercher la sienne pour lier de nouveau vos doigts ensemble. Elle pourrait sentir, Hajime, les battements calmes de ton cœur, ta respiration qui fait monter et descendre ta cage thoracique, elle pourrait sentir ton souffle qui vient s'écraser dans ses cheveux. Et il y a tes doigts, qui serrent les siens, et les autres, qui glissent sur ses tempes, à la base de ses cheveux pour venir s'emmêler dans les mèches douces.

Elle ne sait pas, elle n'en sait rien, elle vient te souffler ses insomnies, ses nuits blanches remplies de pensées noires qui la maintiennent éveillées au cœur de sa ville natale, et tu la comprends, finalement. Parce que si tu étais dans la tienne, ô Hajime, tu ne dormirais pas de la nuit non plus. Mais pourtant, pourtant tu ne lâches pas, Hajime, et tu viens murmurer, tes lèvres contre sa tempe après y avoir déposé un baiser :

« Alors quand tu sauras, dis-moi, et je le ferai. »

Tu le feras, Hajime, sans hésiter. Demain, dans une semaine, dans un mois, un an, une décennie. Tu le feras, Hajime, sans te soucier de ce que c'est.

Elle se presse un peu plus contre toi, elle se cale, se love dans ton étreinte et tu ne peux que l'enlacer encore plus fort, doigts liés, main glissant dans ses cheveux. Et alors, elle se confie, Nanami. Ses mots viennent trouver écho à tes pensées noires.

Ne pas être à la hauteur.
Ne pas connaître le bonheur.

Tu sais ce que c'est, Hajime, car la voix de ton géniteur vient hurler à tes oreilles dès la moindre faute. T'es qu'un bon à rien, Hajime ! Elle vient s'insinuer dans ton esprit, tel un serpent qui glisse le long d'un corps pour l'étouffer, le laisser agoniser avant de l'avaler. T'es qu'un incapable ! Qu'est-ce que j'ai fait pour mériter un gosse comme toi ! Elle s'immisce dans ta tête lorsque tu prends un bain, quand ton regard tente de s'évader de ce corps malmené, abîmé par les années tendres que tu as passé à être terrifié. Arrêter de chialer ! Arrête de chialer bordel ! J'vais te faire chialer pour quelque chose tu vas voir ! Il est là, toujours présent, jamais absent. Il sera toujours là, dans ta tête, dans ton corps, à chaque fois que tu déposeras ton regard sur ton poignet qui a été brutalement cassé, sur cette légère bosse que tu as sur ta côte, lorsqu'elle s'est ressoudée, sur ces phalanges abîmées, à force de taper le sac de boxe, jusqu'à ce que la haine s'échappe.

Tu reviens à la réalité quand sa voix atteint tes oreilles de nouveau. Bloqué dans le passé ? Non. Non. Vous avez juste des traumatismes, elle comme toi, mais vous avez le droit, vous n'êtes que des enfants qui ont grandi trop vite, qui ont peur de l'avenir car il y a tout à réitérer, car vous n'avez aucun modèle pour vous dire quoi faire, vous savez seulement ce qu'il ne faut pas devenir. Vous avez le droit, Hajime. Elle comme toi, vous avez le droit.

« T'es pas bloquée c'est juste... compliqué. Et on a le droit de trouver ça compliqué. »

Ta langue a glissé, a fourché ; tu t'es laissé aller. Tu t'es englobé dans ce qu'elle ressent, alors que tu n'as pas le droit, parce que c'est d'elle dont il est question, et seulement d'elle. Tu n'as pas le droit de te mettre en avant, encore moins aujourd'hui, encore moins maintenant. Tes doigts serrent les siens avec tendresse, exercent une douce pression alors que ton pouce va et vient sur le dos de sa main, l'autre sur la racine de ses cheveux. Tu te mordilles la lèvre inférieure, essaies de chercher quoi dire, mais tu ne sais pas quoi ajouter pour la consoler, pour la remettre sur pieds. T'es tellement peu doué. T'es qu'un incapable. Sora aurait trouvé, Sora trouve toujours.

Tu ne veux pas te mettre en avant, Hajime, et pourtant, tu trouves ça injuste de presque tout savoir sur sa vie, alors qu'elle ne connait rien de la tienne, car tu gardes tes secrets pour toi, parce que tu ne veux pas en parler, parce que ça rendrait tout beaucoup trop vrai, beaucoup trop réel... ça ne pourra plus jamais ressembler à un mauvais rêve. Tu peux te mentir, Hajime, tu peux mentir aux autres, dire que toutes ses blessures, ces cicatrices, ces marques sur ton corps, c'est le quidditch, la boxe, un sortilège qui a mal tourné, qu'importe... mais dès que tu lui diras, tu ne pourras plus mentir, ni à elle, ni à personne d'autre, parce que les vannes seront ouvertes, et tu ne sais pas si tu seras capable de les refermer immédiatement. Cela fait bien trop longtemps qu'elles sont closes, le mécanisme a eu le temps de rouiller, de s'abîmer, et si tu tires le levier, il pourrait se briser et plus jamais, plus jamais tu ne pourrais le relever une fois abaissé.

Ton regard s'est accroché à l'herbe devant toi, tu la fixes comme si elle pouvait te donner une réponse sur quoi dire, sur quoi faire. Tu es perdu, Hajime. Perdu dans tes pensées, perdu dans tes souvenirs dont tu ne veux pas te rappeler. Perdu, Hajime, dans ce flot d'émotions qui va finir par être ta perte. Pression sur sa main, donnée par tes doigts. Perdu, Hajime, totalement paumé. T'as cette soudain envie, ce besoin de te confier comme elle se confie à toi, tel l'être égoïste que tu es.

Égoïste, égocentrique, narcissique.
La ferme ! La ferme !

Incapable de tout, capable de rien.
A quoi tu sers bordel !

Enfant perdu, abandonné.
Bordel, pourquoi t'es toujours pas crevé !


hrp : je me suis laissé emporter gjlrehgjr j'espère que ça va ? des bisous d'amour  

Sombres pensées nébuleuses, les voix viennent hurler contre tes tympans. Tu pourrais presque en fermer les yeux tellement elles te semblent réelles. Mais Nanami, soleil qui t'illumine, soleil qui te fait quitter le trou noir de tes émotions, soleil qui t'attire vers elle te fait ouvrir les yeux. Elle se redresse, vient se mettre devant toi et tes paupières papillonnent. Une fois, deux. Et sa voix s'élève, douce et tendre, et un sourire vient étirer tes lèvres. Elle efface tes tourments, Nanami, d'une simple parole, d'un simple mouvement. Elle efface tout le négatif, Nanami, elle est tout ce que tu n'es pas, elle est si belle, ta Nanami.

Puis elle t'enlace et il ne te faut qu'une demi seconde pour que tes bras viennent serrer sa taille, lui rendre cette étreinte, ton visage se glissant dans le creux de son cou. Une inspiration, une expiration. Ses cheveux viennent chatouiller tes joues. Tu l'aimes tellement. Mais la voilà qu'elle se recule, qu'elle quitte cette étreinte si douce, qu'elle te l'arrache et tu déglutis.

Et la main fraîche vient se poser sur ton visage. Tes paupières s'abaissent, se ferment, abandonnent l'idée d'observer cette personne qui est devenu un bout de ton monde. Peut-être même que ton visage vient chercher le contact, qu'il se penche légèrement contre cette main pour profiter de la caresse. Quel égoïste tu fais, Hajime. Ce n'est pas de ça, dont elle avait besoin. C'était de toi, toi cet ami fort, toi cet ami qui la protège, toi cet ami prêt à tout, toi, cet ami qui ne flanche jamais. Elle n'a pas besoin d'Hajime l'abandonné, d'Hajime le frappé, d'Hajime l'enfant traumatisé.

A quoi tu penses, Hajime ? Qu'est-ce que tu fais, Hajime ? Si tu lui dis, tout n'en sera que plus réel. Tu n'as pas envie de lui dire, tu n'as pas envie de voir la peine dans ses yeux, la pitié... tu n'as pas envie qu'elle ne voie que ça, quand elle te croisera dans les couloirs. Tu n'as pas envie, Hajime, qu'elle ne pense qu'à ça, quand vous vous entraînerez ensemble. Tu n'as pas envie de devenir si faible, si inutile à ses yeux. T'es terrifié, Hajime, terrifié que son regard change, qu'elle soit dégoûtée par ta faiblesse, qu'elle rit de cet homme en face d'elle qui n'arrive pas à passer au-dessus d'une enfance bafouée. Tu as si peur de ces choses, tu en es terrifié.

Tes paupières se soulèvent, ton regard rencontre le sien, et tu t'approches soudain, peut-être trop rapidement. Ton front glisse contre le sien, vos nez se touchent un instant et tes pupilles glissent sur ses lèvres. Tu pourrais l'embrasser, là, elle est si proche, quelques centimètres à peine... et tout pourrait changer. Elle pourrait te détester à jamais. Ton ventre se tord, ta respiration se coupe avant de s'accélérer et tu viens poser ton front contre son épaule.

Est-ce que tu rendrais ton cauchemar réel, Hajime ?
Est-ce que t'es capable d'ouvrir les vannes, et de les refermer ?

« Mon père me battait. »

Un souffle contre son épaule, peut-être ne l'a-t-elle pas entendu. Un murmure, une confession dont tu as honte, si honte, tellement honte. Tes doigts se serrent sur le pantalon de ton uniforme et tu fermes les yeux. Et tu pries, tu pries, encore et encore, pour qu'elle ne l'ait pas entendu, pour qu'elle ne te repousse pas, pour que son regard ne change pas. Parce qu'Hajime, qu'est-ce que tu ferais, si elle ne voulait plus t'approcher ?

Tu attends sa sentence comme un homme attend que la guillotine s'abatte sur sa nuque. Pourtant, elle ne t'abandonne pas, Nanami, elle ne se recule pas, ne s'en va pas. Non, au contraire, ses bras t'entourent avec plus de force, plus de tendresse, plus de douceur encore, ses mains virevoltant dans ta chevelure. Et toi qui attendais la pitié, le dégoût, elle ne t'offre rien de cela, Hajime, rien du tout. Elle tente d'effacer, encore, Nanami, les taches de ton existence, cette souillure que tu es.

Elle est douce, la voix de Nanami, elle t'embrase, la voix de Nanami, elle te donne envie de pleurer, la voix de Nanami. Ton cœur se calme, lui qui a été emballé par la peur, la terreur qu'elle te laisse, qu'elle change, qu'elle veuille partir et ne plus jamais revenir. Parce que tu as menti toutes ces années, Hajime. Tu as gardé le secret de ton existence, tu as menti sur ce que tu étais. Parce qu'au final, peut-être qu'au fond, tu n'étais que ça. Cet enfant battu, traumatisé, aux larmes orageuses, qui rêve d'une vengeance ténébreuse.

Un rire t'échappe contre son épaule. Toi ? Trouver quoi faire ? Trouver quoi dire ? Non. Sora aurait trouvé. Elle aurait trouvé, elle a trouvé. Mais toi ? Tu en es incapable, tu n'es pas fait pour ça, tu n'y arrives jamais. La preuve, Hajime, c'est de toi qu'on parle, au lieu d'elle, alors que c'est elle qui avait besoin de toi, pas toi d'elle. Tu ne voulais pas lui faire porter ce fardeau avec toi. Tu te recules alors, tu oses enfin la regarder, Hajime. Tu la détailles avec tout cet amour, et bon sang, Hajime, peut-être se doute-t-elle déjà de tout l'amour que tu lui portes, il faudrait être aveugle pour ne pas le voir.

« T'es parfaite, Nanami, ne change jamais. »

Et tes doigts viennent trouver sa joue, la caresser doucement avant de s'aventurer dans ses cheveux pour y déposer une caresse, puis deux.  Et c'est ton front qui vient se caler contre le sien. Un regard vers ses lèvres, comme instinctif et tu fermes les yeux, pour ne pas être tenté plus que tu ne l'es. Égoïste que tu es.

« T'es parfaite. »

Un souffle, une confession.
Sûrement la plus importante de cette journée.

Les gestes se répètent, elle te serre contre elle, caresse ta joue comme tu caresses la sienne. Et c'est tendre, Hajime. Tu dirais même que c'est amoureux, si tu te sentais capable d'être aimé. Et tu laisses échapper un léger rire, un rire tendre, un rire amoureux, un rire si plein de douceur que t'as presque le cœur qui se brise en deux. Elle se recule, Nanami, vient attraper ton visage pour que tu la regardes, et tu souris, Hajime.

Tu ne peux que sourire, lorsque tu la regardes.

Et tu ris encore, de sa gêne, de ses joues rouges, de cet embarras qui vient habiller son visage. Tu passes une main dans tes cheveux, te défais de son emprise sans le vouloir vraiment et tu abandonnes son étreinte définitivement. Pendant un instant, ton regard parcourt les cerisiers en fleurs. Il te faut un moment avant de reprendre contenance, de chasser les mauvais souvenirs, de supprimer de ton esprit la confession que tu viens de lui faire. Tu as refermé les vannes, Hajime, tu en es capable, et de nouveau, tu vas cacher au fond de ton être les souvenirs de ton enfance.

Tu lui tends la main, attends qu'elle la saisisse pour l'aider à se relever et tu te racles la gorge. Tu es si proche d'elle, et tu aurais tellement envie de te laisser aller, Hajime. Mais t'es lâche, et incapable.

« Il faudrait qu'on y aille. »

Tu as tenté de briser votre bulle d'intimité avec douceur, ta voix est devenue un murmure tendre proche de son visage, et c'est sa main toujours dans la tienne que tu l'attires vers toi, pour que vous retrouviez le chemin vers un autre lendemain.

hrp : j'espère que ça t'ira lghrejgrej ? je savais pas trop quoi faire du coup voilà