music ; Se perdre, vagabonder, simplement pour oublier. N'être qu'un garçon perdu aux grés de ses pensées, qui cherche à s'exfiltrer, à s'échapper de toutes les merdes qui semble inlassablement, le rattraper. Un soupir, puis deux, puis une dizaine tant il est blasé sont en train de quittés ses lippes décharnés, qu'il maltraite à cause du stress, de son angoisse à la con qui ne le quitte pas. Partir en balade, les bras ballants, les mains dans les poches, il avance, avec nonchalance. Il ne sait pas trop où il va Sora, mais il y va, son casque audio sur les oreilles, son baladeur à cassette dans la poche de son pantalon noir ; la technologie moldu le fascine. Si son père voyait ça, le jeune homme aurait eu le second genou brisé, il ne se fait pas d'illusion, raison de plus pour s'être barré, pour avoir, comme qui dirait, fugué.

C'est un comportement qui l'exècre, il n'aime pas ça Sora, être la proie de sa famille, devoir se plier aux règles, être ce putain d'élève modèle. Ce n'est pas ce à quoi il aspire pour sa vie ; s'il avait eu le choix, il n'aurait pas été le spermatozoïde gagnant, bien au contraire. Naître dans une famille de sang pur, une belle connerie, un art de vivre avec les faux semblants, apprendre dès le plus jeune âge à serrer les dents. Yoru est au courant, comme le reste de ses cousins, des plus jeunes aux plus grands. Si certains acceptent ou tolère, ce n'est pas le cas de Sora, l'aîné et fils du chef de famille. Il est l'erreur de l'équation de son père, le fils qu'il n'a pas réussi à dompter ; mais qu'il a réussi à briser.

Longeant les côtés, le voilà qui descend sur la plage, le soleil tapant comme s'il était à son zénith ; il se laisse tomber dans le sable chaud Sora, en étoile de mer, ses prunelles capturées r par l'étendue bleu qu'est le ciel. La brise maritime apaise ses maux, soulage le poids sur son cœur, lui fait sortir la tête hors de l'eau. En cet instant, Sora se sent bien, en paix avec lui-même, oubliant les tourments, les envoyant valser au firmament. Et pourtant, il sait très bien qu'en retournant à l'école, tout autour de lui le ferait de nouveau cogiter, lui rappellerait son père, car il y a tout dans ce bahut, pour le lui remémorer. Les bras calés derrière sa tête, le jeune homme se met à rêver éveillé ; et s'il était né dans une autre famille, qu'est-ce que ça aurait donné ? Qu'est-ce que cela aurait changé ?

Être content de ce que la vie lui a donnée, c'est ainsi qu'il devrait penser Sora. Il s'y essaye, évince les souvenirs, envoie balader ses remords, chasse les questions. Aujourd'hui, il devait tenter de ne pas se bouffer, ne pas se ronger les sangs avec ses histoires de famille. Sora avait fait son choix, celui de rompre contact, de ne plus faire parti de la famille "Nishimura." Plus facile à dire qu'à faire, car tout le rattache là-bas, son frère, la raison principale. Se redressant légèrement, le jeune homme dégaine une cigarette de son paquet défoncé, la dernière sucette à cancer, porteuse de nicotine, sa félicité. Son briquet en manque de gaz n'est pourtant pas coopératif, se refuse à accéder à sa requête, celle de niquer un peu plus ses poumons déjà bien ternes.

Et son regard balaye l'horizon, ne pas utiliser la magie pour allumer sa cigarette, cela serait juste une connerie ; et soudain il te voit, toi, son cousin, le grand-frère de substitution, celui qu'il n'aura jamais. « Hé ! Nao' ! » Le voilà qui se lève, débarrasse un peu ses fringues du sable qui est venu d'y agglutiner, avant de s'approcher de toi et de te faire le signe qui répond forcément à tes interrogations ; celui que tout fumeur fait avec son pouce. "T'as pas du feu ?" S'arrêtant devant toi, il s'accroupit légèrement et pose clairement la question, parce qu'il n'est pas certain que tu as compris. « T'aurais pas un briquet par hasard ? Le miens est pas réceptif. » Et il prend place à côté de toi, regardant la mer, les yeux fascinés par le remous des vagues. « Tu vas bien ? J'ai l'impression que ça fait une éternité qu'on n's'est pas vu. »

Ce n'est pas une impression. Avec les attaques de Kyoto, sa tentative de suicide qu'il n'a pas contrôler, ses PTSD ; il n'a pas prit le temps Sora, de s'occuper de qui que ce soit, de prendre le temps d'aller voir les gens... Toi également.

TEMPLATE BY MINNIE OF SHINE

music ; Une main dans sa chevelure ébène, que t'ébouriffe avec bienveillance ; une chaleur enivrante qui vient étirer ses lèvres dans un sourire large ; comme un croissant de lune visible en plein jour. Naomi, t'es le cousin que tout le monde rêverait d'avoir, le grand-frère qu'il n'a jamais eu, mais te considérant comme tel. Sa main vient tapoter ton dos deux trois fois en réciproque à ce geste tendre, attrapant ensuite le briquet tant convoité ; allumant sa tige à cancer tant aimée. Le regard suspendu sur l'horizon, le sourire de Sora ne s'estompe pas, accroché à ses lippes comme un bateau ancré à bon port, il reste là, abreuvant ses poumons de goudron, attendant une réponse à sa question ; l'attente n'est pas longue. C'est vrai que cela faisait longtemps que vous ne vous étiez pas croisés ; Sora fuyant un peu les gens après son épisode psychotique dans les bains. Il avait prit du temps pour lui, loin de tout, loin des gens, pour mieux se recentrer sur les choses importantes.

Il hoche la tête, positivement, ne trouvant cependant pas de réponses à te donner ; il ne se voit pas te dire qu'il avait failli mourir noyé et avec son pacte de sang, emporté avec sa connerie Yue. Une tape légère dans son dos, Sora sort de sa torpeur, vient regarder ta silhouette qu'il surplombe désormais ; une poussée de croissance exponentiel ; lui qui avait si souvent contempler ton faciès d'en bas, se trouvait maintenant à ta hauteur. Sourire figé, il t'écoute, s'imprègne de ta question. Que dire ? Que raconter ? Il est vrai qu'avec les événements de Kyoto,  sa dépression et tout le reste, il n'avait pas vraiment eu le temps de respirer. Assis un peu plus confortablement, une main s'enfonçant dans le sable chaud, la cigarette suspendue entre ses lèvres, il lâche sur un ton semi-enjoué, semi-fatigué.  « C'est vrai que j'ai pas eu vraiment de temps libre. Dernier couché, premier levé ! » Les cernes sur son visage le trahisse, dormir dans la salle commune quand tout le monde est déjà couché et être le premier à partir, pour éviter de cogiter, de subir des questions, ou de croiser tout simplement des gens qu'il préfère éviter...

« J'vais pas te mentir, c'était pas la joie récemment, il s'est passé beaucoup de choses, j'étais pas des plus aptes à tout gérer. » Et il s'imagine bien Yori se foutre de sa gueule à ce sujet, le souvenir de cet échange avec lui plusieurs mois auparavant n'est toujours pas digéré.  « J'suis loin d'être aussi parfait que les gens l'croient ! » Rire léger, il ne cherche pas a être parfait Sora, bien au contraire, il dit de lui-même qu'il est un être complexe, bourré de défauts, ses imperfections pour leitmotiv. Sa main quitte le sable pour venir masser sa nuque, la brise légère envoyant balader ses tourments ; magnifique danse du vent.  « Et toi ? Quoi de neuf ? Comment ça se passe les entraînements ? Les cours ? Pas trop dur ? » Il n'amorce pas la question fatidique, celle qui lui brûle les lèvres ; "des nouvelles de la famille ? Comment ça se passe avec eux ?" Pour celui qui a fugué, qui a arrêté de rentrer, c'est un sujet qui finalement revient souvent sur le tapis de ses pensées. Hors de question pour autant de donner de l'importance à ceux qui font des enfants juste pour l'apparence, pour faire perdurer une lignée...  

TEMPLATE BY MINNIE OF SHINE

music ; Forcément. Quand les jours heureux arrivent, il y a obligatoirement quelque chose pour tout ruiner. Il n'a rien eu le temps de voir venir Sora, qu'il t'a vu au sol. Et il s'est senti partir également. Pour la deuxième fois consécutives, avec plusieurs mois d'intervalles, il ne sent plus sa respiration ; il a cette impression étrange, de suffoquer. La mâchoire serrée, les yeux fermées, conséquences du choc ; il prend du temps pour reprendre ses esprits ; en apnée totale. Son regard rivé sur la chose étrange, qu'il ne saurait définir, Sora tente avec toute sa force, de se débattre, ses yeux se posant ensuite sur toi. Il sait que la magie et toi Naomi, ce n'est pas tout à fait ça. C'est donc avec dextérité, qu'il glissa sa main dans sa poche, le poids de la créature beaucoup plus imposant sur lui. Sa baguette en main, dressée à peu prêt vers elle ; il prononce avec le peu d'air qu'il lui reste dans les poumons ; comme une libération.  « Everte Statum ! »

TEMPLATE BY MINNIE OF SHINE

music ; Merde. Merde. Meeerde. C'est le mot qui tourne en boucle dans sa tête, alors que l'air vient lui manquer, que ses gestes se font moins assurés. Il n'entend plus Naomi au loin, l'inquiétude monte alors d'un cran. Sa baguette toujours dans la main, le jeune homme tente vainement de se débattre, il sent bien la force de cette créature ; il est lié à elle. Secouant la tête de gauche à droite, les yeux toujours fermés, il n'abandonne pas Sora, ce n'est pas dans ses habitudes, loin de là. Le coeur serré, la tête comprimée, il sent la boue se frayer un chemin entre ses narines ; mourir comme ça ? Jamais. Jouer le tout pour le tout, quitte à en subir les conséquences ; quitte à être blessé gravement ; mais détruire cette chose. Dans un dernier souffle, avec le peu d'oxygène qu'il lui reste, le jeune homme jette son sort en direction du monstre. « Confringo... »

... Le noir est total.
L'obscurité est glaciale.

TEMPLATE BY MINNIE OF SHINE

Ambiance ; « Et... Merde. » Ce sont les premiers mots qui quittent ses lippes, alors que la créature le laisse enfin en paix, s'éloignant de plusieurs mètres, avant de totalement disparaître. L'adrénaline quitte son corps fatigué à force d'avoir lutter contre une telle entité ; tentant vainement de se relever, Sora heurte avec violence le sol ; les tremblements prenant le contrôle sur ses membres. La peur. Vorace. Le dévore. Ce n'est qu'après plusieurs secondes, à chercher le pourquoi, à comprendre le comment, qu'il se rend compte, enfin, de ce qui lui arrive. Main droite qui passe devant la partie droite de son visage, une vision rouge,liquide carmin qui coule inlassablement de son orbite, une capacité à voir qui s'amoindris.

Et la peine qu'il ressent, le rattrape avec véhémence.
Se mordre la langue, pour ne pas hurler, capturer du sable, pour ne pas se déchiqueter la chair. Il tente, tant bien que mal, de garder contenance ; les pieds sur terre. Mais Sora, ne peut pas rester comme ça, il doit comprendre ce qu'il a. Avec la force qu'il lui reste, sa main vient se poser devant son globe oculaire, celui qui déconne ; celui qui meurt. Il ne se fait pas d'illusion, le temps de rentrer à l'école, il sera trop tard ; et l'état de Naomi le préoccupait bien plus que son oeil dysfonctionnel. Pas de temps à perdre, pas le temps de tergiverser ; agir, et réfléchir après. C'est sans attendre qu'il attrape sa baguette, la glissant sous son sa paupière ; le mal de chien que cela lui procure le fait vaciller, il sent sa conscience flancher ((repense à ta jambe Sora, c'est la même douleur ; à peu de chose prêt.)) Un mouvement sec, il sent les nerfs qui se détachent, qui s'arrachent ; la douleur est telle, qu'un hurlement s'échappe, le sang gicle, son coeur au bord des lèvres, il panique. Ce n'est pas un soigneur très doué, mais il a apprit un sort qui pourrait l'aider. « Cura ! »

Avec vitesse, il s'applique les premiers soins, attrape sa chemise et déchire un morceau de sa manche pour se faire un cache-oeil de fortune ; le temps de sortir un origami et de gribouiller quelque chose. Il l'envoi et reporte son attention sur son cousin, qu'il secoue une fois, mais pas deux ; une commotion cérébrale était à craindre. « Na... Nao. P'tain, parle... Moi. » Il y a du noir autour de lui, qui se forme ; un voile obscur, qui lui obstrue la vue. Il sent que son corps, ne lui appartiens plus.

Et il tombe sur le corps de son cousin, les forces le quittant doucement - qu'est-ce qui venait de se passer au juste ?

TEMPLATE BY MINNIE OF SHINE