should i (takamori)
Poppy Tsugikuni
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 29 ans - 12.10.1968
Rang : 94/100
Ryujin
Poppy Tsugikuni
Il y avait, entre ses doigts, trois objets d’importance égale - une petite bouteille de saké, soigneusement choisie, et un couple de verres pour la déguster. Un geste de sa baguette lui permit de les faire léviter à ses côtés, frappant de trois coups secs contre le bois de son bureau. Elle n’attendit pas un instant pour s’y engouffrer, camouflant le sourcil froncé et la mine austère derrière un masque rusé.
M. Fujiwara, bien le bonjour. Nul sourire n’ornait ses lippes - seule une lueur, malicieuse, s’agitait dans le fond de sa rétine. J’ai bien reçu votre origami, mais permettez-moi de refuser votre offre pourtant si généreuse, pour en proposer une bien meilleure. Là où l’arrière de son crâne exhortait de traîner le professeur jusque dans son propre bureau et de le forcer à subir une évaluation psychologique excessivement longue et approfondie, Toki s’installa sans invitation sur l’un des sièges lui faisant face, placardant enfin sur son visage la courbe futile d’un aimable sourire.
Elle déposa, sur le meuble, sa petite trouvaille. En réalité, nous disposons de deux situations. Soit vous acceptez ici et maintenant qu’on discute autour d’un ou deux verres mais pas plus sans accroc, soit vous me compliquez la tâche et l’entretien deviendra bien plus désagréable et sec. Bouteille débouchonnée, récipients remplis à outrance ; et Toki sirotait déjà le sien, jambes croisées et sourcil arqué vers son hôte. A vous de voir si vous aimez la difficulté superflue.
Takamori Fujiwara
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
Takamori Fujiwara
assis confortablement dans son fauteuil, il relisait d'anciennes notes, des idées de mouvement et d'entraînement pour mobiliser les élèves. le jeune homme n'était peut-être pas le meilleur professeur de l'école, loin de là même, mais personne ne pouvait nier son investissement. il essayait, tentait des choses nouvelles chaque semaine, car sa discipline n'était pas la plus passionnante ni la plus utile d'entre tous. mais il se devait de perpétuer une tradition familiale et scolaire.
alors lorsque sa porte s'ouvrit sans prévenir, laissant pénétrer une psychologue, takamori ne put cacher l'expression agacée de son visage. il ne chercha pas à le faire. la femme s'installa sans demander la permission, déblatérant un discours qui ne l'intéressait absolument pas. son parfum floral pourtant discret arrivé à agresser l'odorat de l'homme. la vision du doux poison alcoolisé déposé délicatement sur son bureau arrêta la phrase qui s’apprêtait à passer ses lèvres. il était alcoolique. rare étaient ceux au courant. mais il avait toujours su enfouir ses pulsions dans la journée. boire jusqu'à plus soif seul dans son appartement il s'en fichait. personne n'allait le juger. mais le faire en journée, dans son bureau, au risque d'être vu par un élève. jamais. il devait résister. et il n'avait pas envie de faire une fleur à cette importune.
il sorti sa baguette de l'ample manche de son vêtement, celle qu'il avait tant haïe par le passé, et avec qui il était presque réconcilié. d'un mouvement léger, il fit léviter un des deux verres pleins pour le lâcher dans la corbeille à côté de son bureau. « premièrement, je ne bois qu'avec mes amis docteur, et jamais pendant mon travail. », le bonjour s'était perdu en cours de route. dommage. le ton était froid, sans être agressif, et posait les bases de la relation à venir, « deuxièmement, comme vous pouvez le voir je suis actuellement occupé. si vous voulez de la compagnie allez donc voir un autre de mes collègues. ». un sourire se dessina sur le doux visage du jeune homme. il ne l'aimait pas. c'était à cause de sa personnalité : trop sûre d'elle, trop certaine de son importance. trop arrogante. « enfin, sachez que vous n'êtes pas une difficulté, tout au plus un dérangement temporaire. », il insista sur le dernier mot, pour lui signifier qu'elle quitterait cette pièce bien avant lui, pour lui rappeler qu'au fond, elle n'était rien de plus qu'un caillou dans la chaussure. un simple caillou, certes pointu, mais rien de plus qu'un caillou.
Poppy Tsugikuni
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Age : 29 ans - 12.10.1968
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Ryujin
Poppy Tsugikuni
De fait, son entrée manquait cruellement de son professionnalisme habituel. Si vous voulez de la compagnie allez donc voir un autre de mes collègues. L’ombre fugace d’un sourire carnassier ourla sa lippe et Toki se redressa, prédatrice, sur son siège. Il conclut son discours sur une désagréable note et elle, agrainée par sa condescendance, arqua un sourcil soigneusement dessiné pour le toiser, inquisitrice.
Vous pensez - à tort, oserais-je souligner - que je viens en quête de compagnie ? C’est une bien belle estime que vous avez de vous-même, professeur. La voix est chantante, dégoulinant d’une ironie juste assez dissimulée pour être niée. Plutôt que de s’offenser, Kamishirai dégaina du fond de son sac un carnet et un pinceau, qu’elle trempa sans hésiter dans le pot de son hôte. Elle dessina de sa pointe les caractères Fujiwara et, s’enfonçant plus confortablement dans son siège, l’accrocha d’un regard calculateur. Temporaire, précisément. Je partirai à un moment donné, mais pas tant que nous n’aurons pas réglé notre évident problème.
Elle prenait volontairement son temps, quitte à se faire ignorer ; s’attachait en particulier au langage corporel, bien plus honnête que la moindre palabre l’aurait alors osé. Voyez, si vous aviez simplement répondu à ma convocation et fourni une date comme préalablement convenu, nous n’en serions pas là. J’y prends autant de plaisir que vous, soyez-en certain. Malheureusement, c’est nécessaire. J’ai été engagée pour un but précis, quand bien même interférerait-il avec vos occupations initiales - encore une fois, ça n’aurait pas été le cas si vous aviez pris la peine de me communiquer un temps de rendez-vous. Je ne suis pas une de vos élèves, M. Fujiwara.
Takamori Fujiwara
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
Takamori Fujiwara
il la regardait faire son petit manège, déblatérer ses paroles mielleuses, prendre ses aises sous ses yeux. elle jouait avec ses nerfs. le professeur en était parfaitement conscient et faisait tout pour rester calme. il devait rester calme, ne pas lui faire ce doux plaisir que de le voir s'énerver. rester de marbre, faire semblant, porter un masque, voilà des capacités qui étaient dans ses cordes. après tout il était un fujiwara, tous les étés il devait supporter d'interminables repas, discussions familiales et autres événements profondément ennuyeux. il faisait croire à toute sa famille qu'il appréciait, qu'il aimait être au cœur de l'attention. alors que ce n'était qu'un mensonge.
respiration. inspiration. il repris son crayon et se remis à feuilleter les cahiers dispersés sur son bureau. cette femme pouvait bien rester, elle ne l'empêcherait pas de travailler. « en effet vous n'êtes pas l'une de mes élèves. eux au moins savent repasser plus tard quand ce n'est pas le moment », l'ambiance était pesante, de plus en plus glaciale. takamori n'était pas frileux. « je me demandais docteur. j'ai cru entendre des rumeurs à votre sujet, des rumeurs quelque peu étonnante. est-ce vrai que vous avez travaillé au ministère avant d'être missionné ici ? », l'art de poser des questions sans intérêt, de sous-entendre et dire rien de plus que le nécessaire. le jeune homme avait reçu l'éducation d'un futur chef d'un des clans les plus importantes du pays, vieux de plus d'un millénaire. si la psychologue était expansive et aimait parler, lui était adepte d'une retenue et d'un minimalisme verbal. son père lui avait appris à aller à l'essentiel, à parler vite et bien, sans quoi il ne l'écoutait pas. il était temps d'utiliser tout ce bagage pour obtenir quelques informations intéressantes.
le jeu devenait intéressant finalement.
Poppy Tsugikuni
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Ryujin
Poppy Tsugikuni
Sirotant son verre, son allure si désinvolte qu’elle en devenait scandaleuse, Toki se redressa ; la prothèse de son bras geignit sous l’appui qu’elle prit, et elle fit disparaître tant bien le contenu que le contenant, d’une torsion distraite de son poignet. Takamori semblait en parfait contrôle de la situation, et c’était quelque chose qui, sans surprise, lui déplaisait. Mais Kamishirai n’était guère monstrueuse, aussi décocha-t-elle un sourire poli à l’opposant, et le gracia-t-elle d’une réponse, toute aussi courtoise. Tout à fait.
Ni plus, ni moins. Elle remit la chaise à sa place, abhorrant une nouvelle fois la familiarité de la position d’élève, et son oeil pétilla dans l’outrage de sa sobriété. Mais là n’est pas la question. Si vous êtes si débordé de travail, Monsieur, il serait inconvenant de ma part de vous forcer à libérer une heure de votre temps précieux. Je retire mes précédents discours, et vous déroge par la même occasion d’un entretien avec moi. Vous ne semblez pas en avoir besoin, et je vais m’efforcer de m’en tenir à votre jugement pour la suite. Cependant, sachez qu’en cas d’éclair lucide de votre part, ma porte vous est ouverte en tout temps. La courbe de sa lippe se déforma le temps d’un éclair, pourvue un court instant de crocs orgueilleux. Sur ce, si vous n’avez pas plus de question sur le ministère, je vous laisse vaquer à vos occupations si chronophages. Son menton frémit d’un hochement de tête quasi imperceptible, et elle empoigna la clanche d’un geste si vif que satisfait.
Takamori Fujiwara
Citation : tu seras une pièce sans valeur sur le plateau de ma vie
Age : trente-et-un ans
Rang : a0
Susanoo
Takamori Fujiwara
l'homme était un monstre dans ce monde, le jeune professeur avait rencontré plusieurs exemples au cours de sa vie, mais son père restait encore à ce jour impossible à battre. peut-être qu'un jour takamori le dépasserait. l'éventualité n'était pas si improbable, car le rôle de chef qui l'incombait désormais le faisait tomber peu à peu dans un univers sombre et féroce. c'était un poison qui prenait la place de son sang.
voir la psychologue tourner les talons aussi facilement était une déception. il avait espéré un peu plus de résistance, un peu plus de combat. au moins il s'était débarrassé de cette corvée, de cet affront qu'était lui proposer de parler de ses faiblesses. il n'avait aucune faiblesse pour le public, sinon sa famille ne tarderait pas à se repaitre de son corps encore chaud. « si vous souhaiter un jour retrouver votre place au ministère docteur, faîtes attention à vos relations ici. vous n'êtes pas idiote, vous savez que de nombreux élèves et professeurs sont issus de familles qui siègent à la chambre, et votre amitié avec la ministre ne vous sauvera pas d'une disgrâce. », il n'y avait aucune menace dans sa voix, simplement une mise en garde. mahoutokoro était peut-être loin du ministère, mais les alliances, qui se faisaient et se défaisaient dans l'ombre des couloirs, pouvaient être fatale. « je vous souhaite une bonne journée docteur », finit-il par dire, en dessinant sur son visage son plus beau sourire, et en se replongeant dans ses notes.
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