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<yume> naufrages, flashback
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uncover your eyes
prend place il y a 3 ans (93), en 7ème année, peu de temps après la rentrée
ça faisait un peu plus d'un an, maintenant.
je ne me rends compte du temps qui passe qu'à l'annonce des pétrels qui nous ramèneraient chez nous.
chez moi.
chez nous.
quelque chose comme ça.
j'avais d'autres choses auxquelles penser : mes manuels, mon matériel, mes ingrédients, mes sentiments.
ah.
décidément.
ce n'est pas grave. il est habitué. il me verra me mettre en colère contre des bouts de verre, sourire face à quelques soupirs, froncer des sourcils face aux odeurs roussies. et on parlera. un peu. jamais trop. je ne sais pas ce que c'est, trop, de toutes manières, quand la salle de potions est vide et que l'arc-en-ciel à côté de moi change de posture, de teinture, de peinture (c'est un papillon, je crois).
et puis, au final, peut-être qu'on discutera plus qu'on ne travaillera. ça arrivait, avant les vacances -mais voilà, le temps a coulé (un bloc de béton autour de mes poumons), et je crois que ce qu'il y a de plus difficile à imaginer, c'est tout ce qu'il peut se passer.
moi j'ai vu -l'indifférence. le silence. l'omniprésence de l'absence. la distance. les préférences. l'insuffisance de mes défenses. mon obéissance. ma pénitence. ma déchéance.
ce n'était pas vraiment de bonnes vacances.
peut-être que je le fais exprès, d'avoir de l'intérêt pour lui. peut-être que c'est un geste de défiance. une révolution dont personne n'a conscience -moi, seul, face à mes réticences.
et le temps, le temps. on se voit souvent. ça fait déjà longtemps (un peu plus d'un an) -et pourtant. (on se ment) (ou plutôt : on dévie convenablement) (c'est bien trop effrayant) (mais -doucement, lentement, étrangement, irrémédiablement, prophétiquement) (vaguement) (platoniquement)
qu'importe. je marche. tac, tac, tac. j'ai tout dans mon sac, le reste dans ma tête. j'arrive, tranquille, je m'installe. je déballe mes affaires, garde le reste sous paupières. j'aurais des discours à faire, si mon ventre n'avait pas ces pierres, si mes cieux étaient plus clairs.
on se contente de se taire.
mais ça fait (j'ai compté) 41 jours.
il y a des fins du monde qui durent moins longtemps.
alors j'attends.
et quand j'entends -je commence. hé, salut ! j'ai un sourire, comme ceux que j'ai perdu pendant quelques temps, qui monte jusqu'au firmament. alors, prêt pour une nouvelle année ? à mes côtés.
je crois que j'ai hâte de me sentir mieux. vas-y, fais ta magie avec tes yeux. je te dirai tout ce qu'on a de sanieux, et tout ira mieux, parce qu'on sera deux.
Yume Ueda
<yume> naufrages, flashback 8d9cebe2d9c6e2d8c0c6513c3a8590ca
Citation : But It's Better If You Do
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Yume Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t703-your-savior-is-here-yume
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Yume Ueda


NaufrageI walk a lonely road
The only one that I have ever known
Don't know where it goes
But it's home to me and I walk alone
I walk this empty street
On the Boulevard of broken dreams— Boulevard of broken dreams // Green Day

Les jours s'étaient écoulés, les vacances déjà évaporées, tes pas t'avaient alors ramenés jusqu'à l'entrée, ton esprit encore embrumé. Tu ne savais pas quoi penser du mois venant de se terminer. Tu étais toujours assez impatient de pouvoir rentrer et pourtant toujours assez partagé. Plus le temps passait et plus les centres d'intérêts entre tes frères et toi se diversifiait. Plus la relation avec ton père te pesait. Comme si l'écart avec ta famille ne cessait de se creuser.

Tes enjambées donnent le rythme de l'impatience, te menant jusqu'à la salle de potion – sans grand effort de ta part, tu n'avais eu qu'à traverser l'étage une fois sorti de ta salle commune. L'endroit t'étais devenu étonnement familier, depuis l'année passée. Un deuxième refuge, après Tsuchigumo. Plus certain et plus rassurant, certainement. Tu n'as jamais trouvé ta place dans cette maison, pas plus que tu n'aurais su la trouver dans une autre. Tu as toujours été plus à l'aise entouré de quelques rares personnes de confiance que dans un groupe. Et les araignées ont souvent des caractères difficiles ; tu en aurais presque peur de te faire dévorer par tes propres congénères.

Tu ouvres la porte avec une assurance feinte. Il est déjà là. Enfin. Depuis le temps, tu as l'impression d'avoir vu l'éternité défiler. Mais c'est bien lui qui se tiens là, devant toi. Et il est accompagné, comme souvent depuis quelques temps, tu ne sais pas trop si ça fait longtemps, par cette sensation étrange au creux de ton ventre. Par les battements de ton cœur qui s'agitent. Tu mets tout ça de côté, tu préfère oublier ; tu préfère laisser ton visage se faire envahir par ton sourire à la vu du sien.

« Prêt ! Et toi ? Déjà impatient de prendre des cours supplémentaires ? »

Parce que c'est ce que vous faites, théoriquement. Mais sûrement allez-vous vous contenter de discuter pour cette première entrevue de l'année.

Tu déposes tes affaires, déballant le strict nécessaire.
C'est d'une étrange façon que vous vous êtes rapprochés ; et pourtant banale. Plus d'un an, déjà, que vous vous retrouvez ici régulièrement. Plus souvent que si vous n'étiez vraiment là que pour les cours. Plus régulièrement que de simples camarades de classe. Votre relation évolue avec vous et tu songes rapidement que Kiyo a encore grandi au cours du mois de février. Les traits de son visage ont peut-être un peu changés. Tandis que toi, tu abordes pour principal changement la couleur de tes cheveux, tirant sur l'acajou. Essai fructueux des pouvoirs que tu te découvres.

C'est le sujet que tu choisis d'aborder, loin des vacances que vous préférez sûrement tous deux oublier.

« Qu'est-ce que tu en penses ? Tu prononces, hésitant et désignant la tignasse. Je pensais que des yeux bleus ressortirait mieux, mais je ne contrôle pas encore assez bien ma magie pour les changer. »

Et c'est parce que tu crains de paraître un peu superficiel qu'il n'y a généralement qu'avec Ange que tu abordes ce sujet.
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feeling safe
prend place il y a 3 ans (93), en 7ème année, peu de temps après la rentrée
je ris.
c'est un peu rauque ça vient du fond de la gorge, droit depuis l'estomac les poumons et le coeur, c'est juste une note et ça fait des vagues dans mes pensées, tu vois avant il y avait un canevas rempli de bleus paisibles, presque un aplat, mais voilà que tu arrives et ça se peint de partout ça devient vert et rose et jaune et lilas et beaucoup d'autres choses à la fois. ça se fait si brusquement et si doucement ; j'aimerais savoir le dire. je pourrais le décrire.
je pourrais.
mais il y a déjà assez de choses que je mets là-bas dans l'espace tout autour de moi. regarde. du bonheur (mon sourire), de la paix (mes yeux grands ouverts), l'envie que le temps s'arrête (le sang dans la jugulaire).
d'un coup, c'est comme si les vacances n'avaient jamais existé. je ne vais pas le regretter.
toujours très impatient d'apprendre des recettes que je ne vais jamais refaire de ma vie, pour sûr. et, comme toujours, je ne voulais pas vraiment dire ça -je pense plutôt que c'est intéressant, mais pas vraiment amusant et encore moins intriguant. tout est là. les mélanges sont faits. on suit des lignes écrits par d'autres, et on en oublie de penser. même bien mélanger, c'est indiqué.
ce qui n'explique absolument pas pourquoi je suis si mauvais.
et aussi au passage, te voir m'empêcher de nous faire exploser. tu sais, yume, je me demande pourquoi tu as accepté la première fois. ou, non, à vrai dire je crois savoir. parce que tu as regardé, depuis un point haut perché, qu'est-ce que tu pouvais bien y percevoir; peser le pour et le contre de ton pouvoir.
ou peut-être pas. j'ai appris des choses, mais pas assez, je dirais, pour tout comprendre. je crois quand même que tu résonnes avec le monde et que tu as un bout d'avenir dans les veines.
honnêtement ? question rhétorique. j'étais toujours sincère. c'est super cool de pouvoir être (n'importe) qui (si) on veut. quand je dis ça j'écarte mes bras en grand -je donne de l'espace à mes mots, je gonfle leurs voiles, les rends plus puissants et j'espère qu'ils arriveront sur tes rivages et que tu les cueillera comme des bouteilles à la mer (des mots convaincus d'un inconnu). dis, plus tard, tu pourra tout changer ? j'ai les bras qui redescendent, pour plus de calme, de sérieux, mais j'ai la curiosité au fond des yeux. je veux dire, physiquement, et puis aussi théoriquement ? je ne sais pas jusqu'où ça va. et je meurs d'envie de demander ce que tu ferais. si tu risquerais de te perdre en route, ou si tu ne t'en inquiètes pas parce que tu ne te connaissais déjà pas avant. je crois que certaines choses resteront les mêmes. la manière dont tu transformes mes aplats en bouquets de fleurs. et que t'es beau dans les deux cas.
c'est étrange. il a l'air moins japonais, pourtant.
Yume Ueda
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Yume Ueda
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NaufrageI walk a lonely road
The only one that I have ever known
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On the Boulevard of broken dreams— Boulevard of broken dreams // Green Day

Le sourire brille, le visage s’illumine. Tu as un peu l’impression que plus rien n’existe quand tu vois Kiyo sourire ainsi. C’est attendrissant, un peu éblouissant. Et tu n’arrives jamais pleinement à réaliser que, peut-être, c’est toi qui lui fais cet effet. Pourtant, tu espères toujours que ça t’est réservé.

Il y a tant à lire sur son visage. Comme une palette d’émotion exposée sans gêne, sans voile pour venir camoufler. C’est naturel, spontané. C’est beau. Impressionnant, aussi, pour quelqu’un d’assez peu expressif. Tu as beau essayer, tu as toujours cette impression que tes expressions ne sont pas à la hauteur de tes émotions. C’est pourtant ton visage qui se teinte de joie à l’écoute de sa réponse.
Il utilise le sarcasme, en harmonie avec l’humour – et les deux sont tout de suite plus amusants, quand ils sont utilisés ensemble. Malgré les plaintes, c’est bien lui l’instigateur de ces cours particuliers et, au-delà de sa volonté à parfaire son statut d’élève studieux, tu es prêt à parier qu’il y a pris goût – sans aller jusqu’à affirmer que c’est à ta présence qu’il s’est le plus habitué.

« C’est toute une épreuve, mais j’ai relevé le défi. »

Plaisanterie en retour de la sienne, alors qu’en réalité, tu as l’impression que ton cœur menace bien d’avantage d’exploser, à chacun de ses sourires, que ses potions.
Tu ne sais pas pendant combien de temps encore durera votre petit jeu avant de, peut-être, vous en lasser ou de, plus surement, vous trouvez d’autres excuses pour continuer à vous voir aussi souvent.

Comme attendu, le sujet se détourne du sérieux, tu pourras t’en féliciter plus tard – t’en es l’entier responsable – et tu t’illumines à son enjouement devant tes propres capacités. Il te donne envie de les aimer un peu plus, toi qui les crains presque davantage qu’ils ne te fascinent. Kiyo te donne cette sensation, d’être mieux que ce que tu perçois de toi.

« Je ne sais pas… Je crois que oui. Ange arrive déjà à faire plein de trucs ! Moi j’ose un peu moins. »

Tu as toujours la peur, un peu futile, de ne plus réussir à retrouver ton apparence d’origine. Et la peur, un peu plus égoïste – selon ton propre avis – de donner l’espoir vain à ton père de te voir revêtir l’apparence qu’il voudrait.
Et tu ne sais déjà pas qui tu voudrais être, alors comment pourrais-tu savoir quelle apparence te conviendrait ?

Certaines choses resteront les mêmes, c’est une certitude que Kiyo confirme. On ne change jamais totalement et le physique ne doit pas avoir tant d’incidence sur le mental, non ? Tu ne sais pas, mais sa dernière phrase te fait oublier les questions existentielles. Tes joues se colorent en rouge à l’entente du compliment – peut-être que ton visage finira par se fondre parmi tes cheveux, avec cette nouvelle pigmentation.

« Merci, tu réponds, un peu hésitant. »  
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If I could I would've warned you
prend place il y a 3 ans (93), en 7ème année, peu de temps après la rentrée
je ne donne jamais un sourire à quelqu'un en particulier. je crois que ce n'est pas vraiment à moi de décider; je crois qu'il faut les saisir quand ils apparaissent parce que souvent ils s'effacent sans qu'on ait le temps de leur dire adieu. ça serait injuste, de les réserver à une seule personne -non. je les donne au monde, et parfois j'espère que quelqu'un se demandera
est-ce que c'est pour moi?
et il n'aura pas totalement raison,
__________ ni totalement tord.
après tout, qu'est-ce qu'un feu sans étincelle? (une chose qui ne dure pas bien longtemps)
tu relèves tous les défis, yume. ç'aurait pu être agaçant -ça l'est sûrement un peu, mais pas vraiment. je crois que c'est un thème récurrent. (oui, mais peut-être que non) les choses pour lesquelles on cherche des excuses pour en ignorer les raisons. (ça devrait, mais probablement pas) parce que ne pas savoir allonge un peu le mensonge.
(je ne mens pas: j'évite la vérité)
c'est ce qu'on fait, non ? éviter. je suis doué pour ça. je le fais bien comme il faut, jamais un mot de trop -depuis des années, comme un joli collier. ça gratte de temps à autre, mais jamais trop pour cesser d'être un vautre. (chien de chasse, aux aguets à la moindre odeur de sang-pur, avide d'attention qu'il se refuse -parjure! tout son futur)
et toi, là
sans visage
(enfin si, mais pas vraiment)
peut-être que je veux que tu cueilles mes sourires
(peut-être que j'ai l'impression
de les offrir au monde)
((c'est réconfortant, de se confier à personne et tout le monde))
(((est-ce que je suis horrible, de vouloir voir comment tu n'es pas toi ?)))
((((parfois, mais souvent je me demande pourquoi)(tu me rends lilas))))
je reviens sur terre. (droit depuis les enfers du cancer de ma colère : pater)
tu ne mérites pas de dire ça tu sais
regarde, tout ça, ça t'attend encore, et ça prend du temps que de s'apprendre que de se comprendre que de se disséquer et savoir où on veut bien aller
à vrai dire, je ne suis pas inquiété
tu verras dans quelques années
quand tout sera mieux et qu'on aura peut-être deviné
en attendant, ça ne sert à rien de se comparer un chemin à peine commencé à celui déjà bien entamé
j'ai presque envie de dire, je n'en ai rien à faire d'ange.
parle-moi de toi. et de comment il y a des jours où tu te réveilles avant de le devoir, des jours où tu ne veux pas vraiment trop parler, de ceux qui te donnent envie d'apprendre d'autres langages, de pourquoi tu ne sais pas pourquoi tu ne comprends pas et de comment tu penses que tu peux penser ça. il faudra essayer pour savoir.
j'ai toujours des messages plein d'espoirs.


et je ne sais jamais comment les boire.
(ils rentrent dans mes poumons, trachée brûlée par trop d'humidité)


je reprends quand ils sont partis (longtemps, sûrement, après avoir parlé -j'ai laisse mon regard divaguer sur tes pupilles charbonnées)
hum, enfin bon, c'est pas comme si j'y connaissais quoi que ce soit non, vraiment pas. c'est impressionnant,
mais
je crois que parfois j'ai envie d'être toi,
(là-dedans ?)
Yume Ueda
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Les paroles sont emplies de sagesse. Kiyo, c’est cet adolescent plein de bonnes paroles et de morales destinées à nous faire avancer. Un peu trop mature pour son âge peut-être. Et pourtant, il ne sait pas forcément mieux gérer sa vie, pour autant. Il n’est pas forcément moins perdu dans sa vie que les autres adolescents. Jeune sang pur aveuglé par les préceptes appris par ses parents. Tu ne peux pas juger, tu sais ce que c’est que de vouloir rendre fier ses parents, de ressembler à ce qu’ils veulent qu’on ressemble. De découvrir qu’on est trop différent et qu’on est incapable de renier à ce point ce que l’on veut être, aussi. Mais tu ne sais pas si Kiyo est prêt pour cette étape. Toi-même, tu as encore du mal à l’accepter, alors que tes parents ne t’ont jamais imposé de conduite de vie.

Il a raison ceci dit : tu as le temps, tu es seulement en train de te construire et il faut parfois des années pour enfin se trouver. Certaines personnes n’y parviennent jamais. Seulement, les adolescents sont rarement réputés pour leur patience, quand il s’agit de savoir ce qu’ils veulent. Tout comme un enfant fait rarement preuve de patience quand les adultes lui disent qu’il comprendra quand il sera plus grand.

« Surement, mais c’est un peu frustrant… de ne pas trouver sa place.  »

Parce que c’est avant tout ça qui te dérange, plutôt que de ne pas savoir qui tu veux être. C’est cette impression de ne pas être à ta place, d’être différent. De vouloir être comme les autres, tout en restant celui qui tu es.
C’est compliqué, d’être humain. Tu doutes que les animaux se prennent la tête avec de tels états d’âmes.

« Je ne sais pas trop ce que je veux, mais c’est pratique au moins. Comme la magie, en général.  »

C’est devenu une part de toi. Ça l’a toujours été, en fait, mais tu as essentiellement grandi parmi les moldus. Ton père n’a jamais caché ses pouvoirs de sorcier, bien qu’il ne les utilise que rarement chez vous : avec une femme et des enfants moldus, il s’est adapté à leur train de vie. Et comme tes frères n’ont jamais présenté de magie, tu t’imaginais que tu serais comme eux. Une erreur qui t’a autant excité quand tu l’as découvert qu’inquiéter lorsque tu as découvert le fossé qui se creusait entre vous.

« On a déjà beaucoup parlé de moi, mais toi, comment tu te sens ? »

Tu ne demande pas directement si ses vacances se sont bien passées – tu n’as d’ailleurs pas cherché à lui poser la question, depuis que vous vous êtes retrouvés. Tu te doutes que le sujet peut être sensible, alors tu tentes de faire preuve d’un peu de tact.
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I'll take you to the sun on a wing
prend place il y a 3 ans (93), en 7ème année, peu de temps après la rentrée
j'ai des conseils à donner tant que je ne suis pas celui qui doit les appliquer.
c'est comme si le bon sens échappait à mes propres radars (je m'emmène à mes propres abattoirs) et soyons honnêtes, ce n'est pas vraiment un hasard.
n'est-ce pas trop hypocrite ? d'encourager tout le monde à être ceux qu'ils sont quand on range bien de côté tout ce qui pourrait dépasser (sang mauvais); de déclamer des beaux discours quand au final il(s) me dégoûte(nt); de demander quand en réalité tout ce que je voudrais faire c'est voler (dans les deux sens du terme), des choses qui ne s(')e(n)volent pas.
peut-être qu'il faudra que tu la crée, au lieu d'essayer de la trouver.
ah! regardez-moi. ce ne sont pas des mensonges, non, jamais, mais je crois que ça y ressemble bien trop pour qu'on puisse appeler ces mots vérité. c'est étrange. je suis persuadé qu'on est tous différents, mais pourtant je n'ai jamais cherché plus loin que le bout de mon nez.
à vrai dire, ma propre place est toute trouvée.
(et ce n'est pas à tes côtés)
peut-être qu'il est encore un peu tôt pour songer à tout ça parce que je vois ce qu'il y a et même si je n'ai pas envie de mettre de lettres dessus (ces mots ces fléaux) je sais que
je vais mieux
souvent. parfois. peut-être.
grâce à toi.
alors tu sais -c'est difficile. je pourrais répéter des choses qu'on m'a appris mais ça ne sonnerait pas juste. je pourrais décrire les couleurs dans mon cerveau mais tu prendrais peur. je pourrais utiliser des métaphores mais ça ne serait pas assez fort. je pourrais te faire écouter les battements de mon cœur mais je crois que ça ferait trop prospecteur. alors il reste toujours la même chose : les mots dans mon cerveau.
je ne sais pas c'est compliqué de parler quand on a l'habitude d'écouter et parfois d'agir au moindre soupir tu sais j'ai vu des jours qui passaient comme la pluie un mois de mai (ça fait déborder les rivières ah ça laisse des dégâts) et pourtant je n'ai pas le
droit
de dire que
rien ne va
alors je me convainc que tout va bien
et je sens que mon visage brûle de ces choses que je renie
j'ai les os qui veulent fleurir à travers les interstices que je leur ai créé (sortir sortir sortir)
(est-ce que tu crois que c'est normal ? il y en a un qui a vu, et qui n'a pas dit grand chose, alors je continue)
et enfin, peut-être, que je serai assez léger pour vraiment voler (dans les airs, et laisser les vipères dans mes reliquaires)
je veux dire je veux te dire vraiment bizarrement égoïstement à toi juste toi là, derrière ton visage plastifié (fausses identités) ça pourrait être pire.
probablement
potentiellement
éventuellement
Yume Ueda
<yume> naufrages, flashback 8d9cebe2d9c6e2d8c0c6513c3a8590ca
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Créer ta propre place, plutôt que d'en trouve une existante. L'idée te percute avec une certaine fulgurance. Tu n'as jamais songé à cette solution, qui t'ouvre pourtant une nouvelle voie. Un nouveau chemin, sûrement plus périlleux et compliqué que de correspondre à ce qu'attende les autres, mais qui te correspondrait réellement. Obliger la société à s'adapter à toi, plutôt que de t'adapter à la société. Tu aimes l'idée, vraiment. Tu ne sais pas encore si tu es prêt à t'y plier, à tenter le coup, mais tu vas y songer. Tu as même déjà commencé, sans le faire exprès. Sinon, tu ne serais pas là, à flirter – encore que le terme te paraît trop réel et que vous êtes encore un peu jeune pour vraiment y songer de cette façon – avec une personne qui n'est sûrement pas faite pour toi. Qui pense que tu n'es pas fait pour lui, en tout cas.

« C’est surement trop tôt, oui. »

Ce n’est pas à seulement treize ans que l’on termine de se construire. Sois patient. Ecoutes les voix qui te conseilles, Yume : la vie est trop courte pour la gâcher d’interrogation sans réponse.

Tu savais que tu risquais de toucher un point sensible, en retournant la question à Kiyo. Que la réponse resterait vague, aussi, tout comme les tiennes, quand on te demande d’aborder la question de tes vacances. Il te dit que tout va bien, avant de se rattraper et d’expliquer que ça pourrait être pire, du moins. Alors ce n’est pas vraiment positif. Mais ce n’est pas vraiment négatif non plus. C’est juste mitigé. Comme toi. C’est pour ça que, d’une certaine façon, vous vous comprenez, même si vos problèmes ne sont pas tout à fait les même. Que, l’un comme l’autre, vous craignez de décevoir, mais que c’est un peu plus compliqué que ça. Parce que tu n’as pas idée de ce que ça peut être, d’être à la place de Kiyo, d’avoir ce genre d’attente de la part de ses parents. Donc tu ne peux pas totalement comprendre. Juste imaginer.

« Et ça pourrait être mieux, donc ? »

C’est l’une de ces réponses toutes faites que l’on prononce quand on ne veut pas s’attarder sur un sujet : ça pourrait être pire, mais ça pourrait être mieux aussi. De toute façon, qu’est-ce qui pourrait ne pas être pire et qu’est-ce qui pourrait ne pas être mieux ? Il n’y a jamais rien de parfait dans la vie, tout comme il ne peut jamais y avoir que du négatif. On peut toujours trouver pire, même quand c’est dur à imaginer – et surtout, même quand on ne voudrait pas l’imaginer.

« On se prend peut-être un peu trop la tête, tout les deux, tu ne crois pas ? »

Et c’est à ton tour, cette fois, d’être celui qui fait la morale.
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est-ce qu'on est prêts ?
je veux dire, un jour. pas forcément tout de suite, non (ça fait un peu peur) mais plus tard. quand, peut-être, on s’assiéra sur des chaises en teck dans un jardin tout en fleur, un samedi que le soleil fera refléter sur l'argent qui pend à l'annulaire, dans le chant des oiseaux du printemps et dans la douceur des cerisiers roses -et on réalisera, soudainement, qu'on n'a plus vraiment peur de vivre.
je sais qu'on a toujours des comptes à rendre. qu'il ne s'agit jamais que de nous. que la société passe avant tout -et peut-être qu'il y aura des babillements au fond du jardin qui réclameront notre attention, alors on n'aura pas tant le temps d'y penser.
peut-être qu'on n'est heureux que quand on ne voit pas le temps passer. quand on est trop occuper pour s'inquiéter de le gaspiller.
j'y avais déjà pensé, et je n'avais pas réussi à trouver ma réponse, mais
je peux dire
que tu arrêtes toutes mes horloges, et que peut-être
(peut-être)
on n'a pas vraiment besoin de plus,
tu ne crois pas ?
(je te crois)
(je te crois tellement que j'en referme d'autres bibles juste pour lire un de tes chapitres,
et voilà : la page qui suit est encore vide)
((j'ai un stylo entre les doigts))
tu sais quoi ? oh parce que moi j'ai l'impression de ne plus vraiment savoir quoi que ce soit mais ça ne m'affole même pas on n'a qu'à faire un pacte. une promesse. un, euh, une résolution ? quand on est tous les deux, on arrête de trop penser et on laisse le temps s'écouler oh qu'il aille se noyer avec tout ce qui est déjà passé (une éternité qui bien vite saura nous oublier)
je tends l'auriculaire en l'air (et j'imagine mon fil du destin directement relié à mon système sanguin ; légendes et usages, tant que ce n'est pas mauvais présage)
si tu veux je commence. je crois qu'au final je ne veux pas laisser cette page blanche. mes vacances étaient longues. et horribles. mais c'est terminé. (ma vie a recommencé) je suis là juste là, promis, j'arrête de me cacher et j'avais hâte
si hâte
(attrape mes idées
que tu puisse toi aussi les coucher sur papier
quand plus tard on repensera à ces ivres paroles
(doux éthanol sur les nécropoles de nos pensées)
un sourire aux lèvres qu'on gardera inexpliqué)
Yume Ueda
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On the Boulevard of broken dreams— Boulevard of broken dreams // Green Day

Faire un pacte, une promesse, une résolution. Celle d'arrêter de trop réfléchir quand vous êtes ensembles. Quel que soit le nom que vous choisirez pour la décrire, l'idée provoque un engouement dans ton esprit. À défaut de parvenir à le faire tout le temps, l'apprendre quand vous n'êtes qu'à deux serait déjà une belle évolution. Une étape à la fois, rien ne sert de promettre l’irréalisable. Celle-ci s'avérera peut-être déjà difficile à franchir, mais vous pouvez essayer. Vous devez essayer et vous y tenir, s'il s'agit d'une promesse ou de quoi que ce soit de ressemblant. Et c’est peut-être ce dont vous avez besoin, d’ailleurs, pour vous obliger à lâcher prise, l’espace de quelques instants. Juste, laisser tomber la pression quand vous êtes ensembles.

Tu te sens un peu plus léger, rien qu’à cette idée. D’autant plus qu’il prend la liberté de commencer, faisant ce qui semble être des confidences. Celles qu’il n’a pas voulu avouer, quelques instants auparavant, lors de sa vague réponse au sujet des vacances. Maintenant, il te le dit sans détour, qu’elles étaient mauvaises. Il te dit aussi qu’il avait hâte d’être ici.
Juste là. Avec toi.

Ça éveille les papillons qui battent de leurs ailes dans ton estomac. Ça fait danser les couleurs qui semblent s’illuminer à travers tes yeux.
Est-ce que tu devrais cesser de trop penser à ce sujet, aussi ?

« A mon tour alors. »

C’est avec une certaine impatience, que tu prends la parole, dans la hâte de passer aux aveux.

« J’aime être ici, avec toi. Et pas juste pour t’observer en train d’essayer de ne pas tout faire exploser. »

Tu ressens l’appréhension, à la fin de ta phrase, comme si tu avais peur qu’elle seule soit capable de tout faire changer entre vous. Que la stabilité de votre relation, ne tenant qu’à un fil, pourrait être rompue au moindre faux pas. Êtes-vous prêt à assumer un changement, réellement ? C’est le pari sur lequel vous comptez, avec la promesse faite, alors peut-être que ça peut marcher. Au moins, tu auras fait preuve d’honnêteté.

« Et, je crois que j’aimerais parfois, que ça dure un peu plus longtemps. »

Et avec ça, t’as l’impression de sceller ta destinée.
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Anonymous
it feels like I've always been blind
prend place il y a 3 ans (93), en 7ème année, peu de temps après la rentrée
c'est au tac-au-tac. (tic tac toe, chacun son tour, sauf qu'ils jouent pour se faire gagner tous les deux)
l'un après l'autre
une suite logique
aussi précieuse que les décimales de pi
aussi belles que les secrets de phi
(un miracle de la nature, une trace du destin, un clin d’œil venant d'ailleurs)
c'est ce qu'il se passe quand j'arrête de penser : j'ai des dessins qui s'impriment, qui m'animent; naphtaline pour les vermines de mes racines, gazoline à la caféine qui explose mon taux de dopamine
(je sais qu'on a dit d'arrêter mais je ne peux pas m'en empêcher j'ai le cerveau qui tourne en automatique (le mode manuel est amnésique, il ne sait pas quoi faire de toutes ces humeurs lunatiques erratiques ah extatiques ? si peu habitué au bonheur qu'il en oublie souvent comment le garder dans son cœur ; si improbable qu'il en devient méfiant et tu sais je le comprends, je ne lui pardonne aucune erreur)
(et au fond, on s'en souvient : tu en es une)
((mais pour une fois, peut-être qu'on peut -oh, juste une fois, pas longtemps, quelques secondes tout au plus
peut-être qu'on peut (pas entièrement évidemment quelle question ça serait indécent)
(peut-être qu'on peut oublier quelques instants toutes ces histoires de gens bien trop grands))
et peut-être que je peux dire, à la place de toute cette glace, : j'ai quatorze ans
et quelqu'un à qui je pense bien trop souvent)
j'essaie d'oublier, promis, juré, parce que je ne veux pas te décevoir ah te laisser choir alors qu'on a encore tant tant tant à
croire
(miroir ; affection en dents de scie, on fait comme si c'était le moindre de nos soucis)
je remonte mes yeux -je crois que j'ai un excès de vérité qui vient d'éclater, qui ne doit plus vraiment être caché
j'aurais pu dire que j'admire ton courage (oh c'est si vrai si tu savais) mais j'ai milles autres compliments à te confier
j'aimerais qu'on n'utilise plus l'excuse des potions pause. enfin, on en fait déjà pas souvent, mais je crois qu'on peut se dire ---je crois qu'on peut se retrouver ailleurs.
et je te jure je n'ai jamais souhaiter autant savoir vraiment parler
Yume Ueda
<yume> naufrages, flashback 8d9cebe2d9c6e2d8c0c6513c3a8590ca
Citation : But It's Better If You Do
Age : 18 (8/11/79)
Ryujin
Ryujin
Yume Ueda
https://mahoutokoro.forumactif.com/t703-your-savior-is-here-yume
https://mahoutokoro.forumactif.com/t750-hello-it-s-me-yume
Yume Ueda


NaufrageI walk a lonely road
The only one that I have ever known
Don't know where it goes
But it's home to me and I walk alone
I walk this empty street
On the Boulevard of broken dreams— Boulevard of broken dreams // Green Day


Il y a une évolution, vers du positif. Vers l’enfance. Certains diront qu’il s’agit d’une régression, que de retourner vers l’innocence des jeunes années. D’autres que c’est une chance. Pour vous, il ne s’agit qu’un retour à la normalité, parce que des enfants, vous l’êtes réellement. Donc, c’est bien. C’est votre vie, que vous devez prendre le temps de mener, sans trop vouloir vous précipitez. Tu comprends, maintenant, que tu as envie, réellement, de te laisser aller à ce que tu es. Et tu es un adolescent, dont le cœur bat un peu trop vite, en ce moment. Dont les sens s’agitent. Dont les pensées se mélangent et ce, à chaque fois que Kiyo est dans les parages. A chaque fois, aussi, que tu penses à lui – et c’est souvent. Très souvent.

Tu ne le réalises pas encore vraiment, mais tu découvres ce que c’est que de tomber amoureux. Loin des plaisanteries de gamins et des promesses infantiles que vous faisiez avec Ange – celle de se marier plus tard, d’être toujours le premier amour de l’autre ; une façon bien à vous, de vous dire que vous serez toujours là pour l’autre.

L’amour amoureux est compliqué. C’est un truc qu’on découvre à l’adolescence, alors qu’il s’agit d’un truc d’adulte. Parce qu’on ne sait pas encore faire la part des choses, quand on est ado. Qu’on ne sait pas encore ce qu’on veut. Qu’on ne sait, généralement, même pas comment s’aimer soi-même, alors comment aimer l’autre ? Et les adultes, eux-mêmes, ne comprennent pas toujours cette forme d’amour. Se retrouve démunis face à lui.
Alors, expérimenter les premières sensations amoureuses, tout en promettant de ne plus trop réfléchir, ça te semble un peu compliqué. Peut-être même un peu risqué. Mais tu as envie d’essayer. Même si votre relation semble déjà vouée à l’échec.

« Je crois que cette excuse devenait un peu stupide, de toute façon. Même si j’aime toujours plaisanter sur le sujet. Alors, se retrouver ailleurs… ça me semble bien. »

Tout te semble bien, finalement, tant que c’est avec Kiyo. Et, honnêtement, tu rêvais de cette conversation depuis tellement longtemps que tu n’espérais même plus qu’elle devienne réelle.

A force d’entrevoir les étoiles, tu vas finir par croire pouvoir les toucher.

« Parfois, j’ai juste envie de profiter que tu sois là. Sans forcément discuter. »

Tu trouves un élan de courage, tu ne sais où – à croire que la conversation t’as fait pousser des ailes. Te rapprochant de lui et, juste, venir coller vos deux épaules, te reposant contre lui. C’est léger. Ce n’est pas grand-chose comme contact. Ça te semble déjà énorme pourtant, parce qu’avec lui, ça n’a jamais été tactile.
Avec lui, ça a toujours été différent.
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Anonymous
we are
prend place il y a 3 ans (93), en 7ème année, peu de temps après la rentrée
bien sûr qu'on y comprend rien -personne ne nous a jamais expliqué pourquoi soudainement nos gorges s'assèchent et que même quand on boit de l'eau ça laisse les papillons qui volettent dans l'estomac, et personne ne nous a dit pourquoi il fait chaud et froid, et comment on est sensé gérer un coeur qui a des ratés ; personne ne nous a montré par a + b que c'est important de se regarder droit dans les yeux mais de ne pas trop insister ah de se laisser aller de continuer à respirer comme si le monde n'allait pas s'effondrer à chaque souffle d'apnée qu'on vient capturer je te jure j'ai les poumons en feu mais bizarrement ils ne me font pas mal ah ça fait peur mais soudainement je n'ai plus envie d'en séquestré (interné condamné emprisonné)
non : pas maintenant
pas quand
je remonte mes pupilles pour un peu te dévisager oh je te l'ai déjà dit mais c'est si joli -un peu de lumière dans tes cheveux ah ils ont l'air si doux que voilà je veux savoir qu'est-ce que ça fait de les tenir entre deux doigts de passer sa main à travers ; tu es si loin.
j'essaie de t'imaginer avec des yeux bleus, comme ceux que tu veux, mais vraiment, honnêtement, je crois que ça ne m'importe pas ah je suis convaincu que tu aura toujours cette douceur à l'intérieur cette patience ta manière d'avancer à pas prudents, de ne pas savoir mais d'essayer tout le temps
je crois que
je t'admire (martyr de l'avenir qui viendra te noircir ; nadir : le soleil à minuit)
et j'ai tellement à apprendre de tes talents -de ta justesse, de tes incertitudes, de ta manière de réussir à me faire dire qu'il n'y a pas plus important que notre devenir.
ça fait des secousses dans mes os quand tu viens doucement ah si tendrement contre moi -je pourrais m'effondrer si vite mais j'ai envie de tenir fort oh longtemps pour que toujours tu puisses revenir au creux de ma gorge ; je te jure, regarde, on dirait que ça a été fait exprès (ça se complète comme deux pièces d'un puzzle -c'est la même chose quand ma main va prendre la tienne, juste là, sur ta cuisse ; elle est un peu moite, un peu collante, un peu stressée mais promis ce n'est que pour maintenant)
comme ça ?
là, comme ça
à sentir un peu ton odeur mais devoir la deviner à moitié, à vouloir passer cinq doigts dans tes cheveux, à être si tenté de doucement passer mon bras autour de tes épaules et ah te faire écouter toutes les choses qu'il y a dedans, c'est plein d'onomatopées et de bruits un peu étranges ça fait boum et après c'est le calme plat et je crois que tout ça c'est à cause de toi
tu voudrais aller où ? juste nous
un peu comme un rendez-vous
Yume Ueda
<yume> naufrages, flashback 8d9cebe2d9c6e2d8c0c6513c3a8590ca
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Yume Ueda
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On the Boulevard of broken dreams— Boulevard of broken dreams // Green Day


Tu as l’impression d’avancer à petits pas. Comme un enfant qu’il apprend seulement à marcher. Qui découvre la vie sous un autre angle, celui de la position debout. Le sol paraît bien loin d’un coup. Tu prends conscience qu’au moindre faux pas tu peux trébucher, tu peux te rétamer. Tu ne sais pas encore ce que c’est que de tomber, mais l’instinct te crie que c’est douloureux et que tu ne tiens pas à essayer. Pourtant. Tu as envie de courir. De profiter de cette liberté soudaine ; de ces nouvelles sensations. Mais c’est d’autant plus dangereux de courir. L’impact n’en est que plus dur, une fois au sol. Et tu es, surement, un peu trop prudent. Alors tu te contentes d’y aller lentement. Tout doucement.
Vous avez le temps.
Peut-être pas.
Tu ne sais pas. Combien de temps encore vous allez en profiter. Avant de vous écrouler.

Vos regards se croisent. Tu pourrais te perdre dans le sien, mais tu préfères te laisser tomber doucement contre lui, laisser vos corps s’épouser pour la première fois. Sa main vient chercher la tienne et tu te sens comme si c’était la première fois que tu touchais quelqu’un d’autre. Comme si chaque geste t’était encore inconnu et que tu découvrais seulement le contact d’une peau contre la tienne.
Tu as toujours été tactile, avec Ange. Avec ta famille. Avec quelques-uns de tes amis. Mais. C’est différent.

Il y a une douce chaleur qui t’envahi et ce n’est pas celle du sang qui coule dans tes veines. Ou peut-être que si. Peut-être que c’est le rythme effréné du myocarde ; l’adrénaline sécrétée ; qui réchauffe ton corps et teinte des joues de carmin.

« Oui, c’est… parfait. »

Et ça l’est vraiment, à tes yeux. Ce n’est pas grand-chose, pourtant. Mais c’est déjà beaucoup. Parce que c’est lui. Parce que c’est vous.
Parce que tu as l’impression que tu accepterais tout, même si ce n’est rien, du moment qu’il s’agit de lui.

« On pourrait aller dans la clairière. Au champ de lycoris. Ou prêt de la falaise. Y’a pas grand monde, en général. »

Tu pourrais proposer d’autres endroits. Tu aurais aimé proposer le Sakura Ancestral. Mais tu sais ce qu’en dirait les autres ; tu connais la réputation de l’endroit. Celui où se retrouve les amoureux. Tu ne penses pas que vous soyez prêt pour ça. Tu ne penses pas qu’il le soit.
Tu ne sais pas s’il le sera un jour.
Et ce n’est pas grave, parce que tu auras toujours Ange à qui dire "viens, on va se promettre l’amour éternel sous le cerisier".

Et ce n’est pas grave parce que, pour l’instant, tu te sens bien.
Invité
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Anonymous
we exist.
prend place il y a 3 ans (93), en 7ème année, peu de temps après la rentrée
qu'est-ce que ça te fait, quand je te prends la main ? quand mon pouce vient doucement caresser le bout de peau qu'il peut bien atteindre ? qu'est-ce que t'en penses, de ce que je fait ? de ces mouvements qui avaient l'air de ne jamais pouvoir exister il y a quelques instants encore, de nos secrets bien gardés dans de futures céphalées, des choses que l'on étale sur des visages de jeunes enfants égarés ?
qu'est-ce qu'on fait ?
(arrête de réfléchir, on a dit)
je ne sais pas : c'est comme si on allait quelque part, et qu'il y avait oh des volcans en éruption, des abysses profondes, des jungles à retourner nos souffles mais tout ce qu'on fait c'est marcher doucement main dans la main et s'émerveiller des miracles qu'on peut bien croiser -oh quelle idée vraiment, d'aller si près du danger quand on peut rester face à face juste assez pour ne pas voir le reste changer
peut-être que je cherchais une constante -un métronome, maître du temps, qui clique clique clique en rythme qui me tapote sur l'épaule (comme un ami -un amour, qui reviendra toujours) pour me dire qu'il n'y a pas besoin d'avoir une sortie de secours
qu'on peut gérer juste nous comme seules armures
et sur l'instant ah, j'y crois. j'y crois comme je crois en la magie et peut-être au fond qu'il y en a un peu dans tout ce qu'il y a entre nous deux
c'est parfait
(j'en oublie mes soucis ces maudites vacances pourries ma sœur qui subit et la gouvernante qui crie, ma mère qui s'oublie et mon père trop soumis à une société qui l'a vomi ; j'en oublie mes mauvais mots de ceux que je traîne derrière, qui ramassent toute la gadoue du chemin ah c'est pas très malin tu sais mais pour le moment honnêtement ça n'a aucun intérêt, je te tiens la main et ah j'ai l'impression que tout l'univers a un peu cessé d'exister, alors pourquoi s'inquiéter de vieilles choses que tu me fais oublier)
on ira. on ira, et on verra, et peut-être qu'on s'embrassera, et je te serrerai dans mes bras, et on oubliera encore le temps qui ne passera pas (figé dans nos référentiels, monde à cinq dimensions) je t'emmènerai jusqu'à l'autre bout de la planète -peut-être qu'on aurait dû sauter sur ces rêves tant que nos naïvetés les laissaient encore vivre.
j'embrasse les jointures de tes doigts du bout des lèvres.
(l'après-midi est si sereine ; on fera de cette énigme notre reine)
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