— MAHOUTOKORO
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<akina> and if you're still bleeding, you're the lucky ones
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setting fire to our insides for fun
je ne suis pas un menteur. c'est un constat que j'ai fait il y a longtemps : quand j'essaie de sortir de ces mots fantômes (vides, vides, vides, autant qu'un autre son), ils prennent toute la place dans mes poumons. ce n'est pas comme de l'eau, pas comme ne plus pouvoir expirer / inspirer / soupirer. c'est plutôt y mettre un à un des grains de sable et soudainement les chauffer jusqu'à ce qu'ils deviennent verre. ça fait peur et, en même temps, ça donne envie de voir jusqu'où on pourrait aller (pour sûr, qui a besoin de cinq lobes tout entiers ?).
non, moi, j'évite. je n'insiste pas sur la vérité. je parle d'autres choses. j'emballe les idées. je me reprends quand je parle et ah, les mots, c'est un vrai traquenard. des pièges à ours. des voleurs d'identité, à faire croire ce qu'on n'a jamais pensé.
en soit, je crois qu'on ment dès qu'on parle -ou alors, qu'on nous fait mentir en comprenant ce qu'on dit. peut-être que mon cerveau refuse d'enchérir parce qu'il dit que s'en est déjà assez et que ce n'est pas quelque chose dont on tire une quelconque fierté.
je ne sais pas.
ce que je sais, par contre, c'est tout ce que je te cache. oh, akina. j'ai la surprise sur le visage -quelque chose d'un peu confus, entre la surprise l'horreur la joie l'habitude, quelqu'un qui a vu le destin te placer sur son chemin (comme un condamné à la vérité / inculpé / jugé / dévisagé) ça va ? et je sais que ce n'est pas le genre de question que tu affectionnes -à quoi bon, c'est vrai, quand tant d'autres choses existent mais tu sais c'est quelque chose à laquelle je tiens. j'ai espoir, qu'au fur et à mesure, on se comprenne un peu mieux. un peu plus. mais pas trop non plus. (lâcheté de mes idées) tiens, ça te dit qu'on aille au champ de lycoris ? j'ai du temps libre et, je ne sais pas, je crois que ça fait longtemps qu'on n'a pas. parlé. et je repense à toutes ces fois où je t'ai (manipulée) (évitée) (mentalement ignorée en tant qu'entité)  manquée, et toutes celles où j'aurais aimé discuter. avec toi.
(avec toi -quand je n'ai pas peur de parler mes pensées sans inquiéter sans tirer des sirènes d'alarmes sans paraître hors de moi sans n'être qu'un gosse perdu sans n'être trop non plus; avec toi -et je tremble un peu parfois quand je vois tout ce que j'étale sur nos mots)(tu me rends carmin (brasier à peine commencé) avec tes tanins (pleine de cendres et de choses oubliées))
et que j'ai des choses à dire.
un mensonge à trahir.
(sur mes lèvres un beau sourire)
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Le mensonge n’était pas un crime, selon elle. Le crime, c’était de les bercer d’espoir, comme si quiconque trouvait sa finalité dans l’évidente réalisation que, privées de factices, la vérité ne tenait plus que d’une ignoble déception. Le mensonge - si odieux qu’il fut, et en croisant l’éclat d’un regard malicieux, visage de lutin portant le poids de ses paroles sans une once d’angoisse, Akina réalisa à quel point Kiyo savait se montrer intelligent.

« Oh, Kiyo. »

Elle se surprit, dans l’interminable moment de réalisatioon qui conclut un silence frétillant, à détailler les traits de son visage si unique, jusqu’à se perdre dans ce qui devenait bientôt une véritable contemplation. Un fin rictus vint témoigner du plaisir de l’instant, assurant non pas sa naïveté, mais la docilité qu’elle entendait de témoigner à l’égard de son ami.

La franchise n’avait pas réellement d’importance entre eux. Akina ne cherchait jamais à connaître le fin fond de la pensée de Kiyo, elle se demandait davantage ce qui le poussait à penser de la sorte. Plutôt que de détailler la profondeur de son coeur, elle voulait en déchiffrer les mécanismes - et bientôt, l’innocente curiosité muait en une volonté si forte qu’elle en devenait grossière, immense, incontrôlable. Kiyo, en un sens, était l’étincelle fautive de ses impulsions ; il devenait la cible de ses pensées, comme un renard de Teumesse qu’elle ne saurait même attraper en rêve. Intouchable, il prenait les allures d’une obsession, comme si de tous, les maladroits désirs de Kiyo lui apparaissaient comme une longue et intense machination. « C’est d’accord. Et puis, ça a l’air important. »

Peut-être était-ce l’instinct qui semblait discerner la farce, ou peut-être qu’elle se contentait d’apprécier l’instant avec cette ironie permanente, comme si son regard porté au monde était dénué de sérieux, chaque instant, à chaque mot, dans chacun de ses actes.
Avec Kiyo, Akina ne savait jamais quoi penser - mais il y a bien longtemps qu’elle avait appris à agir sans réfléchir. Emboîtant le pas à son ami, elle saisit son bras du sien et gloussa avec humour, se délectant du scepticisme que l’image apportait au monde. Entre eux, cependant, tout était parfaitement clair - c’est bien pour cela qu’elle se permettait de tels gestes.

« Emmène-moi en enfer, je te suivrai en courant. »

Elle se laissa aller à un rire à moitié étouffé, à moitié ironique, à moitié moqueur. En vérité, il n’y avait jamais que ses envies que Akina suivait. Mais quelques fois, elle acceptait de se plonger dans l’inconnu d’un danger ; quelques fois, elle acceptait de s’en remettre à ces liens trop forts pour être ignorés, trop forts pour n’être pas vacillants, trop forts pour qu’elle ne ressente cette peur grandissante, confiante dégringolante, ce désir exponentiel d’une compréhension impossible pour son coeur vacant.
Akina, si intelligente qu’elle fut, était bien loin de cette humanité qu’elle appréciait tant.
Et chaque jour, elle faisait face à cette évidence.

« Enfin. Je ne sais pas pourquoi tu aimes tant me voir, mais ça me fait plaisir. J’en tomberai presque amoureuse. »

D’un geste nonchalant, elle haussa les épaules, se délectant de la gêne du silence qui suivait. Elle adorait laisser flotter les malaises, et, immature qu’elle était, se délectait de la gêne d’autrui, comme une enfant à la suite d’une farce vide de sens.

« De quoi voulais-tu me parler, Kiyo ? »
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stranger things
j'aimerais bien savoir ce que tu penses quand tu gardes tes yeux braqués sur moi (fusil d'assaut arme automatique qui explose la cible comme un sniper insensible)
est-ce que tu te dis -ah, je pourrais essayer d'imaginer, mais j'ai trop peur de dessiner tes pensées jusqu'à oublier que c'est toi qui doit les créer, tu sais on parle souvent de choses qui n'ont pas vraiment de sens pour les autres alors j'ai l'impression que tous les référentiels que je connais ne s'appliquent pas à tes planètes (l'antiunivers avant l'instant zéro, miroir mais pas trop, inverse qui sonne faux)
tu ne m'as pas dit comment tu vas.
je crois que j'aurais voulu le dire mais j'ai encore la gorge asséchée par toutes ces choses qui ne veulent pas sortir; tu sais, quand tu convaincs ton cerveau mais que le reste n'est pas d'accord (un instinct primitif punitif prohibitif qui t'empêche d'être incisif)
mais est-ce que tu as de tels états d'esprit ? tu sais tu m'échappes et au départ je trouvais ça rassurant parce que ça voudrait dire, sûrement, que toi non plus tu n'y vois pas bien clair dans mes angiomes stellaires (des cratères pour toute ma colère), mais maintenant regarde comme on se cherche si mal qu'on ne se trouve pas vraiment (deviens lélaps pour finir nos tourments en tuant nos synapses)
je te suivrais volontiers en enfers, si je n'étais pas presque certain d'y être déjà -alors je rigole, parce que l'ironie me fait rire, et pas vraiment pour d'autres raisons, et avec d'autres noms à mes côtés j'aurais peut-être esquivé mais pas là parce que pourquoi la torpeur la stupeur la candeur quand ça ne nous ferait même pas peur d'invoquer le tentateur à chaque heure
peut-être est-on fous, en réalité, que la sanité / sainteté / souveraineté nous a
quitté
(ça ferait une bonne histoire à raconter)
parfois tu a l'air devin. je ne sais pas c'est étrange tu comprends si mal mais tu devines si bien ou peut-être que c'est moi qui ne cache rien mais j'avais cru qu'au moins -ce n'était pas si évident. à vrai dire, je ne sais pas si c'est si important de t'en parler maintenant j'ai un peu peur je crois que tout s'en aille en courant; je suis certain que ça se voit sur mes yeux fatigués mes cheveux couleur passé et mes idées chromatisées combien de fois je dois encore compter sans voix (1, 2, 3) ça ne change rien j'ai les pensées mélangées et la vérité dégoupillée et crois-moi, explosée, elle l'est, bien colorée du jaune au violet, et tout ça pour quoi ? juste moi / et moi / émoi.

(respire)

écoute, on en parlera plus tard. et je te prends la main pour aller plus vite pour marcher plus loin du monde s'enfermer dans une autre dimension un espace-temps à part une réalité un peu oubliée dommage pour le presque, ceci dit et heureusement, tu ne vois pas mon visage.
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L’entremêlement de leurs doigts la fit frissonner, et lui fit embrasser la sensation inopinée d’un plaisir qu’elle ne pensait pas connaître. Elle aimait, et ça lui suffisait ; elle aimait, comme une amitié si bouillante qu’elle en gloussait de plaisir, elle aimait, comme des émotions si changeantes qu’elle menaçait de le haïr et de se laisser surprendre dans la simple réalité.
Elle resserra sa poigne, laissant la force de leur lien la hisser vers une félicité éphémère, peut-être, mais suffisamment enivrante pour qu’elle s’y laisse porter. Son visage trouva l’éclat d’un sourire sincère, son regard le contact du sien et, durant un bref instant, elle eut la sensation que ses réponses, ses réflexions si particulières, uniques, démoniaques trouvaient leur épicentre en sa seule existence.

Lui, lui qui semblait tant faire pour elle, lui, lui qui se nourrissait de ces mensonges presque attrayants et de ces demi-vérités.
“Presque”, avait-il dit, et elle, en l’instant, se sentait troublée, elle se sentait tomber. Ses sentiments lui arrachèrent les quelques brèves sensations d’un picotement doucereux, et petit à petit, prirent les teintes de la dominance et d’une omniprésence devenue rassurante. Alors, pour elle, plus rien d’autre n’existait.
“Dommage” avait-il dit, et elle s’était stoppée un instant durant, incertaine de comprendre, de vouloir même entendre.

« Ce n’est pas dommage, crois-moi. »

Depuis quelques temps, Akina avait abandonné l’idée de comprendre les autres, comme si à défaut de pouvoir lui apporter les réponses qu’elle brûlait d’envoyer de chercher, l’humanité se contenterait d’être la cible idéale de ses humeurs néfastes.
Elle aurait pu profiter de ses hésitations, de cette attirance, si feinte qu’elle soit ; elle aurait pu jouer sur les mots, sur la magie de l’instant.

Le monde, leur monde lui appartenait.

Et tandis qu’il la guidait vers les champs car, après tout, où auraient-ils bien pu aller, si ce n’est dans leur jardin secret, elle sentit le goût amer et empoisonné de la culpabilité lui grimper sur la langue.
Il y a déjà un temps qu’elle n’était plus étanche à ses propres sentiments, et elle se surprenait à jouer de bien, elle qui prônait le mal comme un mode de vie, un idéal. Akina ne se reconnaissait plus, et Kiyo y était sans aucun doute pour quelque chose.

« Ceux qui m’aiment me détestent tout autant, et à raison. »

Elle laissa sa main glisser hors de la sienne.

« Car je fais tout pour. Naturellement, et volontairement. »

L’ambiance de ces lieux était particulière, et en un sens, lui convenait parfaitement. La beauté couvrait les ondes malveillantes d’un sombre mystère, et tandis qu’elle se démenait du regard pour en chercher la source, elle réalisa que, peut-être, elle n’était pas le seul élément brisé de cette longue équation.
Kiyo, si adorable qu’il fut, n’était pas le garçon le plus équilibré qu’elle connaisse - et c’est ce qui l’attirait tant.
Il était unique, irremplaçable et inoubliable.

« Mais pour autant, je ne te laisserai jamais partir alors, écoute-moi Kiyo, et n'oublie jamais ça. Aime-moi, aime-moi autant que tu le peux ou tu le regrettera. »
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What  comes after the words you said?
je marche comme un éclaireur dans la fureur d'une tempête. mes pieds s'ancrent bien trop dans le sol oh je crois que si je pouvais je les laisserais prendre racine pour être sûr qu'à tout jamais je ne m'envolerai pas -tu vois, ce n'est pas moi qui ait des ailes (c'est elle, miroir négatif, visage passif) et je n'aurais rien à faire là haut dans les airs.
je crois que je suis une créature des abysses. je crois que j'aimerais avoir des branchies pour ne même plus avoir besoin de sort parce que crois-moi ce n'est pas pareil que d'arrêter de respirer / que d'y être autorisé / que de ne plus pouvoir remonter (oxygène dissous, diffusion osmotique, organes respiratoires semi-externes, arcs lames filaments)
est-ce que je regretterai ? je répondrai quand j'y penserai. (en attendant j'ai trop d'envie oh voir tout ce qui m'attend dans ces fonds véritables fourmilière de mystères)
alors voilà : j'ai beau essayer, je crois que je ne suis pas un très bon guide. le vent n'est pas mon élément (je crois que mes mots ma diction ma syntaxe mes mauvaises associations le prouvent bien assez déjà) et la terre n'est rien d'autre qu'un firmament (aussi inatteignable, vaporeux, on croit pouvoir s'y fier mais crois-moi il ne faut pas avoir de ces fois-là)
et alors, fatalement,
tu me laisses m'échouer
(ah, ces satanés mots mal parlé)
je me retourne, et je te vois. je t'écoute. je crois que c'est une chose qu'on arrive plutôt bien à faire. on ne se contente pas de s'entendre l'un l'autre. on veut aller plus loin.
ou peut-être que ce n'est que moi ? que moi moi moi et tous ces choses qu'on m'a imposées comme lois, autrefois, il y a oh si longtemps déjà
tu sais, je ne sais plus si ce que je pense est à moi (moi moi moi)
et mon égoïsme me rend malade (noyade dérobade saudade)
tu ne peux pas décider pour les autres, akina.
je te parle avec la voix calme et douce de ceux qui savent ce qu'ils disent, mais qui n'en tire aucune fierté. ce ne sont que des faits à énoncer, et si toi, tu ne vois pas encore, tu le saura bientôt (souvent c'est bien trop tard pour que ça reste beau) et j'ai envie de nier des choses mais je sais que tu ne me croira pas, pas encore, pas tout de suite.
peut-être plus tard. quand je saurai que tu essayera mieux de comprendre même quand tu t'y penses incapable.
(et j'en parle comme d'une évidence d'une providence oh d'une imminence mais les accidents sont si vite arrivés qu'on ne les verrait même pas démarrer)
et tu sais
je ne sais pas
jusqu'où peut aller mon amour
(c'est étrange à penser quand dans mes arrières pensées il y a le visage d'un garçon à qui je ne sais pas dire non (et pourtant je lui refuse toujours la même chose oh il n'aura qu'une anamorphose et quelques scléroses / ecchymoses au fil des hypnoses qui s'imposent et qu'il faut que j'explose, quand vraiment je pourrais lui donner (tout / tous) mes espoirs jusqu'aux derniers ah des trains entiers de sentiments incendiés mais lavé de toutes ces mauvaises arrière-pensées je crois que je pourrais presque lui dire je t'aime sans que ça ne paraisse trop fade trop infidèle) mais il n'a pas le bon nom (non n on n o n))
je suis en train
de faire
une chose
horrible.
(je suis désolé -je l'ai prévenu depuis le premier jour)
je ne sais pas jusqu'à où je peux aimer quelqu'un. et je pense à mamoru. et je pense à yume. et je pense à kyoko.
kyoko kyoko kyoko
je l'aime tellement que je préfère qu'elle me déteste tant que ça veut dire qu'elle finira céleste
je crois que c'est quelque chose qui me fait un peu peur.
tu le sais déjà, à quel point je suis auto-destructeur
(j'ai des choses cachées sous mes manches et crois-moi ce ne sont pas des as sous les armes blanches)
est-ce que ça te fait peur ? et ne mens pas s'il te plaît j'ai besoin d'honnêteté comme toujours il y eu entre nous, entre nous, entre-nœuds pas forcément moi. enfin si, mais pas que. et je cueille une fleur. j'aimerais la mettre derrière ton oreille.
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Il y a cet instant, cet instant très court, cet instant où sa douceur flirte avec un danger sans nom, où ce calme olympien offre la terreur d’une colère glaciale et silencieuse.
ll y a cet instant, interminable, indéchiffrable. Cet instant où elle appréhende la vérité pourtant évidente, où ce refus la fait tiquer, emplit ses affections d’un poison d’arrogance et d’une envie de vengeance.

La tendresse de ses iris se laisse diluer par les sentiments négatifs, d’un agacement éphémère aux tambours redondants d’une haine viscérale. Elle sent son esprit craqueler et se reformer, mouvement habile d’un instant si bref qu’elle en demeure figée. La surprise mène les pas d’une danse macabre, et ses émotions ont l’apparence d’une supernova - si belle, menaçant d’une explosion l’amenant à l’apogée de sa magnificence.
Kiyo n’a rien demandé, elle le sait.
Il vit de cette simplicité attrayante, de ces rebonds émotionnels imprévisibles et à la fois innocents, comme les tempêtes d’un océan qui ne vit par lui-même et pour lui-même. Kiyo est imprévisible mais demeure inlassablement le même, dans la continuité de son existence. Kiyo est lui-même ; sauvage, inssaisissable, au point d’en oublier de se contrôler.

Jusqu’où peux-tu aimer ? Jusqu’assez pour ne pas la priver d’un amour que ses mauvaises actions effritent. Jusqu’où peux-tu aimer ? Jusqu’à lui pardonner les folies d’une nature qu’elle ne peut éluder - Akina espère.
Elle a peur, peur de le perdre, peur que ses propres décadences lui coûtent tout ce qui lui a jamais été possible d’aimer. Akina ne pensait intouchable, inhumaine, inébranlable. Mais l’univers la rattrape, joue sur son cadavre impuissant les notes de la mélodie des sentiments.

« Toi. Tu ne me fais pas peur. »

Un brin de franchise, car rien ne lui semblait plus adapté sur le moment. Ses pupilles trouvent la profondeur de celles de son ami et elle se surprend à l’enlacer sans plus de formalités.
La chaleur se mêle à la douceur, les gestes instinctifs dissipent la raison qu’elle menaçait de révéler. A dire vrai, Akina n’a jamais songé à tout ça. Akina est ce qu’elle a toujours été, cette force de la nature, d’une nature bien mauvaise comme les ombres naissant des plus fortes lumières.

« C'est l'inverse, tu sais. J’ai plutôt peur que tu ne m’aimes pas assez. Que ma folie te dégoûte, que mon mal t’effraie. C’est le cas de tous. Enfin, je me suis toujours demandé ce que tu me trouvais… »

Elle lui murmura cette dernière phrase dans le creux de l’oreille, poussée par une curiosité si virulente qu’elle n’a pas su en contenir les secrets. Elle glousse, s’écarte vivement pour marquer la distance entre eux, un désir de ne pas se laisser engloutir par la facilité des liens.
Si l’affection couvre nombre des défauts de leurs personnalités, Akina se refuse à laisser une telle question en suspens.
Car, elle est forcée de l’admettre - Kiyo est différent. Kiyo est plus fort, en un sens, plus endurant, et il survit à ses tempêtes, ses humeurs, peut-être parce qu’il s’y est tant habitué.

« Aime-moi autant que tu veux. Ce ne sera jamais trop. Je ne sais pas pour les autres, mais moi, je ne demande que ça. Je n’ai pas de limite, Kiyo. C’est peut-être toi qui finira par avoir peur, qui sait. »

Ses iris, tranchés à la manière de ceux d’un félin, le détaillaient.

« Et toi, Kiyo, est-ce que tu as peur ? »
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back when I was still on track
rouge carmin grenat cramoisi joliment rutilant écarlate empourpré sanguin vermillon ----
je récite des couleurs pour éviter de penser à d'autres choses qui vraiment ne m'aideraient pas ah j'essaie de me concentrer mais j'ai peur c'est le cervelet qui parle moi je ne fais que subir et ça vient en vagues bien trop grandes bien trop impressionnantes et soudainement je suis l'inverse du calme d'il y a moins d'un instant (un soupir tout au plus) et je ne sais pas ce qui m'effraie le plus:
ta réponse ou la mienne
je crois que j'écrase la fleur -je ne la regarde plus. c'est toi qui a capturé mon attention, de nouveau, et je n'ai même plus besoin de chercher des mots pour éviter de renverser trop de peinture dans mon esprit (rouge)
parce que tu
viens d'effacer tout ce qu'il pouvait exister (même les identités d'autres que tu ne connais pas)
les vagues ont été rembobinées, elles n'ont rien abîmé (elles attendent dans les ventres d'autres de mes monstres)
tu as nettoyé tous les doutes qui pouvaient exister (c'est une décision qu'il fallait prendre)
je te laisse parler mais ah ne t'inquiètes pas j'ai bien des choses à dire j'aimerais si possible te montrer comment tout s'agence dans ma tête (enfin pas trop non plus oh pas que tu vois mes méchants secrets mais juste tout ce qui brille)
tu n'es pas folle, akina. enfin, je veux dire, sauf si je le suis aussi et que je ne le sais pas. je dirais que tu as le sang aussi pur qu'il ne le faut, que tu n'as peur de rien ce qui veut probablement dire de moi aussi et ah tu as une curiosité sans borne et tu veux toujours tout savoir même quand ce n'est pas beau à voir oh je crois même que c'est mieux mais tu ne juges pas, jamais, et tu vois au-delà, et tu m'as fait défaillir quand tu étais si proche oh si p r è s que j'aurais déjà pu sceller mon destin avec des mauvaises idées, tu veux comprendre et je suis convaincu qu'au fond tu sais déjà un peu, sinon il n'y aurait rien entre nous deux. j'ai le cœur qui s'immole. et tu n'aurais pas peur que tout s'arrête. j'aurais voulu t'attraper essayer de gentillement t'apprivoiser mais je t'aime beaucoup plus en liberté. moi, je suis tout le temps terrifié. comme par exemple à l'idée de t'embrasser.
je dépose la fleur dans tes cheveux.
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La peur de la perte, de la solitude, d’une erreur aussi fatale que ses humeurs. Son esprit change, immaculée blancheur aux teintes morbides, à l’image de sa crinière qu’elle s’amusait à colorer. Aujourd’hui, et depuis quelques jours déjà, elle leur avait offert un teint blond clair, se libérant de l’allure froide qu’on lui donnait souvent.
Ses iris suivirent la trajectoire suspicieuse des mains de son ami, laissant couler un rictus sur son visage alarmé. Au fil des instants glacés d’une angoisse silencieuse, elle sentit la chaleur des certitudes lui revenir, la ferveur de ses liens, amitiés en lesquelles elle n’avait jamais vraiment cru.

Ses sentiments étaient à son image : une versatilité imprévisible, une douceur factice, cachant les faces abruptes d’une sensibilité dangereuse. Comme une enfant, elle tâtonnait la réalité de ses ressentis, de toute l’humanité qu’elle se découvrait. Comme une enfant, tout semblait démesuré, déstructuré, comme la désillusion destructrice d’une âme qui voit ses appuis s’effriter.
Avec Kiyo, tout semblait plus réel.
Et parce que la réalité se rapprochait, que ses mensonges perdaient leur profondeur devant la transparence d’un univers si blessant.

Il amenait avec lui des vérités transperçantes, se laissant agoniser sous le joug de leur seule existence. Il laissait les doutes le gagner, diriger ses paroles, sa franchise découlant de ces énonciations absurdes, ignorantes, redoutables d’exigences. Et face à ça, Akina ne savait comment réagir.

« Je crois que nous sommes tous deux fous d’autant croire en l’autre. »

Sa main se hissa presque d’elle-même jusqu’à cette fleur qu’elle effleura des doigts, s’assurant de sa réalité. Elle avait besoin, à chaque instant, de constamment vérifier l’authenticité du moindre élément de cet instant utopique. Elle avait besoin de certitudes, tant elle avait peur de tout sentir s’écrouler. Elle se tenait bien droite, bien sage, entre la douceur de son regard et la chaleur de ses doigts, attendant docilement le verdict de ses impulsions bienveillantes.
Une décision, elle n’aurait pu la prendre.
Elle se laissait porter par le danger des choix inconnus à son autorité, d’un futur qui lui glissait entre les doigts. Sa froideur s’évaporait devant les rayons incandescents d’un bonheur, éphémère peut-être, mais à l’image de ce qu’elle avait toujours recherché. En dépit de tout ça, ce sentiment lui semblait factice, comme l’échantillon de toute une immensité secrète.

« Je ne comprends pas pourquoi tout me plait autant, m’effraie, me met en colère. Je ne comprends pas cette absurdité dérangeante. » Elle s’avance d’un pas décidé, agrippe ses épaules de ses mains pour le faire basculer. Son visage, épris d’un agacement notable, surplombait le sien. Ses yeux détaillaient les traits de celui de Kiyo, adoucis à la lueur de son ombre.

Cette emprise la rassura l’espace d’un instant - et ce sentiment de contrôle, si idiot qu’il puisse paraître, lui offrit à nouveau la liberté qui lui manquait tant. Elle retrouva le détachement glacial d’accoutumée, la distance découlant de cette proximité intime, excitante, effrayante, regrettée.

« Si je brisais tout sur un coup de tête, tu me laisserais revenir ? Dis-moi, Kiyo, m’aimes-tu assez pour me pardonner le pire ? »
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my head can't make any damn sense
je ne sais pas pourquoi je fais tout ça. pourquoi je refuse, et aussi pourquoi j'accepte. pourquoi il retient mes mains quand milles fois déjà je lui ai dit de ne rien attendre de moi ah qu'il n'était pas sans cœur mais qu'il était sans prestige. qu'il ne valait rien quand on parlait vrai. tu sais, akina, si j'avais la vision claire, si j'avais la force de regarder hors de moi oh de tout comprendre, j'aurais vu. j'aurais vu, combien je me force à vouloir te plaire, et comment je me force à ne pas l'aimer lui -et pourtant, si j'étais honnête, je te dirais que nous deux, on n'a pas ce genre d'alchimie. on a des choses qui n'ont pas besoin de s'expliquer oh on se comprend comme peu le peuvent et je crois que tu sais au fond de toi que j'ai trop d’égratignures pour vraiment voir un futur
et je vois
ton visage presque horrifié
(c'est là : je suis trop honnête sur ce que j'observe dans mes œillères
et toi tu fermes les yeux devant tout l'univers alors qu'il y a tant de choses à faire)
(oh comme on fait la paire)
et je crois que tu as raison, vraiment
nous sommes fous. complètement, absolument, indéniablement.
et je crois que tu es si méfiante oh j'en ai des poignards dans les plans que je fais sur la galaxie -ceux où tout se passe pour le mieux, ceux où certains n'existent pas et où j'aurais mon destin bien entre les mains (oh, comme j'y crois, fort fort fort alors que j'ai si tord)
et je crois que j'en deviens une poupée entre tes mains oh tu me secoue comme mes mensonges et je les laisse glisser le long de ma face -ils me maquillent avec des touches de bleu et de lilas; je n'ai plus que la vérité à montrer.
c'en est fini.
je crois que c'est parce que ce n'est pas vraiment à comprendre mais qu'est-ce que j'en sais moi et mes pauvres émotions qui me trimbalent d'un jour à l'autre comme un gars un peu handicapant oh un squelette mal articulé, un mec totalement rouillé; qu'est-ce que j'en sais moi et mes idiotes idées préfabriquées mes discours que je ne crois qu'une seconde je pourrais te dire que ce n'est pas absurde pour ensuite te dire que je n'y comprend rien rien rien oh que c'est de la confiance, le genre qu'il ne faut jamais croire parce que ça vient et ça t'enlèves tout ce que tu peux bien avoir à l'intérieur ça racle les reste à l'intérieur des côtes pour être sûr de ne rien y laisser de t'obliger à tout doucement te relever (si tu as assez de force pour y arriver)
et je sais que tu connais la réponse. et je sais que tu veux que je le dise à voix haute, pour t'apaiser, te rassurer, alors je vais te le faire :  oui, je crois que oui, ou alors au moins je le veux parce que tu oh, tu es une solution si parfaite à presque tous les problèmes de ma vie (ceux qu'on a quand on a dix-sept ans et demi et qu'on suit tout ce qu'on nous dit) et peu importe ce que tu me fera, tant que tu mettra une bague autour de ton doigt, honnêtement je m'en remettrai
c'est ce que je me dis
et j'ai pourtant
le cœur qui vient et qui me dit (menteur) qu'il a un peu peur
alors je lève ma main oh pas très haut juste là entre nous pour te laisser la liberté de refuser, pour te laisser le choix de me croire assez
j'ai des choses à te dire parce qu'on se dit tout parce qu'on n'a pas de hontes parce qu'on se comprend étrangement est-ce que tu restera là ? histoire qu'on en finisse.
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Elle n’était pas le choix, tant la réalité semblait écrite, ancrée et pesante. Sa sensibilité en geôlière des moindres doutes, Kiyo jouait sur la carte de ses faiblesses nouvelles, allant et venant à la manière des marées incertaines. Il n’y avait pas de lune pour guider ses mouvements, et elle n’allait qu’au rythme d’impulsions aussi soudaines que celles de son geste dernier.

Ainsi reposée sur lui, elle n’en éprouvait pas pour autant cette domination qui la rassurait d’ordinaire, ou le confort d’un contrôle, quel qu’il soit. Sa voix trahissait la liberté téméraire d’un indifférent à ses gestes, et malgré sa position, ne cherchait pas même le confort de se savoir libre de bouger.

Ce détail lui dessina l’ombre d’un sourire amusé, ravivant en elle les intérêts qu’elle avait toujours assimilé à Kiyo. À sa manière, il était terriblement charmant, et bien qu’elle ait conscience de l’évasion permanente de ses pensées, comme s’il n’était jamais entièrement avec elle, elle ne pouvait s’empêcher de le désirer.
Lui, sa possession, son entièreté, un amour dont elle pourrait se délecter jusqu’à le laisser pourrir, prenant enfin conscience de son insignifiance.

Akina n’avait jamais le contrôle, jamais totalement, et là où elle piétinait d’incompétence, se jurant de trouver des réponses abstraites qui ne la sauveraient pas vraiment, elle se refusait d’accepter ces compromis humains, douloureux et absurdes.
Pourquoi céder, à toute cette bienveillance ? Pourquoi laisser la confiance vous suffire, quand elle ne dure jamais vraiment ? Elle appuya un peu plus sur ses épaules, rendue instable à la seule idée de ses sentiments existants.

La réalité était déroutante, même pour elle, de même que la seule idée de n’être pas vraiment différente. Avait-elle cherché la réponse tout ce temps, alors qu’elle résidait dans son absence de singularité ? N’était-elle que le reflet monotonie de toutes ces vies sur lesquelles elle crachait en permanence, de ces gens qu’elle avait menacé, parfois détruit, au prix de ce qui l’avait toujours effrayé ? Tout ça pour ça ? Tout ça pour une vérité si simple, pour qu’elle ne fut pas plus unique qu’un nouveau né ?

Elle ne pouvait se résoudre à faire face à une telle déception, et tandis que sa prise s’affaiblissait, transformant sa poussée en une caresse, elle eut le sentiment que cette réponse déprimante de simplicité pourrait la détruire.

« Non. C’est toi, qui reste là. »

Elle s’accrochait, sa volonté aussi absurde que dérisoire, comme s’il était le seul souvenir demeurant de ce qu’elle n’avait jamais pu être de différente. Akina savait qu’à son regard, elle n’avait jamais été comme les autres, et de fait, lui poser la question n’avait pas tant de sens.
Elle se pencha sur lui, la pointe de ses cheveux lui caressant le visage, mais ne se soucia pas d’ainsi obstruer son être. Elle se délecta de la chaleur de son souffle, cherchant la vérité dans ses iris qui ne se détournaient pas.

Kiyo était ainsi, bâti d’erreurs et de fragilité, bâti de force et de volonté, bâti de tant de choses dont le mensonge n’était pas. Le mensonge, du moins, ne lui était pas adressée - elle l’aurait senti.
Kiyo était réel, et étonnement, elle n'en avait jamais douté. Et au nom de cette confiance qu’il clamait, se laissait aller à l’entièreté de leur intimité.

« Tu restes là, ou je te tue. »

Elle le dit simplement, comme la vérité tranchante et unique qui régissait l’univers, leur univers, comme si rien d’autre n’aurait plus jamais l’audace d’être important.
Et ainsi, laissant sa tête se déposer sur sa poitrine, sa prise s’évanouissant dans l’entrelacement de ses doigts aux siens, elle trouva le confort.

« Je t’écoute. »
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akina,
j'aimerais que tu saches : la réalité n'est pas à ignorer, à refuser, à maltraiter.
encore moins à contrôler. je vais te dire pourquoi, encore une fois.
parce que c'est impossible.
et je sais que ça ne t'importes pas, que tu pourrais bien déplacer des montagnes si tu le voulais, que tu inverserais le cours du temps -que tu ne te laisserais pas faire. jamais.
mais voilà : à quoi bon ?
je suis convaincu qu'il y a du bon en toutes choses, même celles qui sont les plus sombres, même celles qui font le plus mal. (je sais que ça ne se voit pas. je sais que je suis plus triste qu'heureux mais je te promets je me prépare pour un grand levé de soleil, pour me tirer de mon sommeil)
je crois que tu ne te connais pas. pas vraiment. et ça -oh, ça. ça fait si peur.
je sais. crois-moi.
mais tu ne peux pas te forcer à être quelqu'un d'autre. être si lisse quand tant de choses fourmillent. je te jure. ça devient des tempêtes, après. des marées noires. et même en y sortant, on reste englué pendant longtemps. je ne vais pas te mentir. c'est un sacré bordel.
mais
n'était-ce pas pour ça, au final ? que tout entre nous a pu exister ? mes ouragans et tes déserts. t'apporter de la pluie dans tes canicules, oh des orages si gros qu'on se croyait nuit en journée à cause des nuages gris; les éclairs en guise de lampadaires.
il faut que tu saches. il ne pleut pas tout les jours. et parfois ça fait du bien, et parfois ça fait du mal.
et il y a des gens comme toi qui n'ont pas tant besoin d'eau, alors tu ne comprends pas les assoiffés. tu gardes toutes les vannes fermées, ta réserve personnelle bien gardée.
et si tu ne la libères pas, je n'aurais pas de quoi faire de nouveaux nuages.
(ou alors si, mais avec d'autres mers, d'autres océans, et au final ça ne sera qu'un recommencement -pas d'avancement, aucun changement; zéro progression, peu d'espoir d'amélioration)
je serai là. je te l'ai dit. je te l'ai promis.
mais il ne faudrait pas que tu assèches tous mes puits.
futur moi

et j'aurais aimé être aussi sage déjà -savoir te tenir tête juste assez pour que tu ne me laisses pas tomber, mais que tu continue à y penser
je ne suis pas encore là
(un jour, bientôt, plus tard)
en attendant, je serais ton animal de foire
à dire la vérité parce qu'elle continue de me déranger
en un espoir peut-être d'en faire une de ces réalités que tu aimes tant dominer
je t'ai parlé parce que tu es sang-pure. parce que j'avais d'autres objectifs derrière la tête. parce que tu semblais parfaite pour un futur.
et ah heureusement que tu ne me regardes pas, tu aurais vu mes yeux rivés au sol en une honte qui je sais ne résonnera pas chez toi, je sens
ta tête (toutes ces pensées à déchiffrer)
sur moi
et au final c'est devenu bien plus compliqué. bien plus entier.
j'aimerais
tout simplifier
(désolé)
peut-être qu'au final ça reste une bonne idée.
(désolé désolé désolé)

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La révélation lui fit un choc, ou aurait dû, mais son visage exprimait l’opposé d’une surprise. Yeux plissés en la fine observation de l’expression de Kiyo, Akina se contentait d’amortir ses paroles avec le calme irréel d’une entité détaché de toute parcelle de l’univers.
Ce n’est pas que Kiyo ne comptait pas, bien au contraire - il avait, depuis peu, gagné les faveurs d’un cœur gelé par son inhumanité. Descellant ses émotions en un sentiment si innovant qu’elle ne pouvait les comprendre elle-même, il se hissait sur le socle des privilèges uniques et inconnus qu’elle lui distribuait, non sans crainte.

Son visage félin abordait les traits d’une méfiance permanente, comme un réflexe, et son cœur tambourinait, jouant la mélodie d’une colère sifflante. Désirée pour son sang, remarquée pour son nom plutôt que les actes avec lesquels elle s’efforçait de l’effacer, elle se sentait désorientée, comme piquée à vif dans sa fierté.

N’était-ce donc pas elle, qui avait ainsi attiré son regard ?

Leurs points communs, l’appel du danger et d’une affection aussi destructrice que salvatrice. Kiyo était le héros de ses pensées morbides, comme une lueur à sa vie. Et, dans le même temps, elle en détestait la voix, la présence, la seule existence. Kiyo était une épée de Damoclès. Par leur lien, il la soignait de ses maux ; par sa bienveillance, la rendait impuissante, invisible, intangible - perdue dans sa propre nature.

Ses convictions, bouleversées par l’innovation de leurs cœurs à l’union, se laissaient disparaître, en appelant à la naissance d’une nouvelle entité. Akina n’était plus, ou tout au contraire, elle commençait à être, elle qui n’avait jamais vraiment pu aimer. Elle commençait à ressentir, et sentait résonner en elle les souvenirs autrefois abstraits d’un amour qui l’atteignait enfin.

Il n’y avait pas que Kiyo, elle le comprenait enfin ; alors pourquoi diable lui semblait-il si indispensable ? Alors qu’elle pouvait ainsi le jeter, pour se sustenter de cette affection aussi soudaine qu’elle lui paraissait indispensable, pourquoi s’accrocher à lui ?

« Kiyo. »

Elle ne fit qu’un geste - celui de lever les yeux pour croiser le regard de Kiyo, mais, dans le même temps, une infinité de pensées lui vint. Avant même que le raisonnement parvienne à son cerveau, elle avait tiré d’innombrables conclusions de sa seule expression. Ses regrets, son affection, son impatience, son désir, sa culpabilité, sa pression sa peur ses remords sa tristesse ses éclats de bonheur sa cruelle réalité son empathie sa colère qu’elle partageait contre lui lui lui contre lui seul contre lui et aussi, au fond d’elle contre le monde entier.

Akina, ce qu’il en restait, se tenait là.

Ne trouvant que le silence.

Que dire ? Que dire ? Comment réagir ? À qui la faute ? Comment porter le blâme d’une si solide résolution ? Comment pardonner à un si fragile mensonge ?
Tue-le. Aime-le. Jette ses mensonges aux quatre vents, dérobe-lui cet espoir vacant comme tes sourires vacillants et cette mascarade suffisante. Embrasse-le de tes bras fins, écorche le de tes ongles carmins.
Comment pardonner ? Comment se venger ? Comment continuer à l’aimer, comment le haïr suffisamment ?
Comment faire ? Que faire ? Qui choisir ? Qui, qui, qui ? Qui es-tu ? Qui est-il ? Qui laisser, haïr, qui laisser mourir ou sauver ?

« Fais-toi pardonner » eut-elle envie de dire.

Elle en avait le droit. Le désir. Profondément, elle le voulait, elle voulait ce bonheur parfait et exempte de doutes, ce bonheur qui surclassait sa malveillance, ses pulsions avides de haine et d’une solitude dont elle commençait à se lasser.

« Je veux tout savoir. Raconte-moi tout, et depuis le début. Tu peux omettre des choses si tu le veux, mais ne me mens pas. Jamais. »

Et ainsi, elle déciderait de son sort. De leur sort commun.
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akina,
ça ne change rien.
c'est ce dont je suis convaincu et ah j'aurais presque cru un instant que tu serais d'accord que tu aurais juste placé ça dans le décors et qu'on l'aurait oublié en moins de temps qu'il n'en a fallu pour avouer mais voilà :
c'est un aveu, et ça sent la culpabilité, et moi je ne veux pas oublier si vite par peur qu'on évite et qu'au final ça devienne un parasite
alors que ça ne change rien, rien, rien
tu restes là-haut, perchée sur ton olympe, et je continuerais de courir tant que tu me le dira de le faire,
personne ne peut mieux comprendre qu'on n'est pas un nom (un non)
mais quand tu m'appelles avec le mien j'ai le monde qui tremble et qui s'effondre je te jure j'ai peut-être imaginé des futurs trop simples (mon coeur déjà volé mais mes idées bien trop désarçonnées par des choses qu'on m'a inculqué)
et ton silence est pire encore ; j'ai l'impression de geler et de ne plus savoir respirer et de me liquéfier et j'entends mon myocarde ballotter dans une poitrine trop grande pour ce qui peut bien en rester ah ne me dit pas que tu n'y as jamais pensé ne crie pas que tu ne veux plus jamais me voir ne continue pas en disant que c'est important parce que
ça ne change rien
et tes yeux sont des poignards oh ils l'ont toujours été mais là j'ai l'impression de te les avoir offert et d'avoir imploré le tonnerre, j'ai envie de me glisser six pieds sous terre mais je refuse de me laisser faire
je dois te prouver que
ça ne change rien
et tu as tous les droits sur moi
avant d'arriver, on m'a dit quels sang-purs seraient ici. on m'a dit ceux qui auraient environ mon âge. on m'a dit d'aller parler aux filles, et de bien me faire voir, et de - les juger pour savoir si elles étaient suffisamment bien pour eux (pour moi, ah, non) on m'a fait comprendre que c'était dans mon intérêt. vraiment ? le mien ? et moi je- n'ai jamais trop su quoi en faire, et dès la troisième année mon âme a trouvé son repère
ce n'était pas toi, pas quelqu'un comme toi, et ça me fait peur alors j'essaie de changer d'oublier de tout
ignorer
et il y avait toi, et on m'a dit que tu n'étais pas encore promise, et que ta famille n'était pas particulièrement riche, alors j'ai cru que c'était permis que ça serait possible et je suis venu te parler et j'ai tenté de t'amadouer mais je ne sais pas mentir et j'ai toujours été honnête sur le temps qu'on a passé ensemble et vraiment je t'apprécie énormément et ce n'était pas prévu et parfois j'ai envie de t'embrasser et je me dis que c'est stupide et aussi j'ai, enfin, je crois que j'essaie d'arranger les choses sauf qu'il se trouve que c'est toi et que je t'apprécie vraiment beaucoup, et je - je serais là pour toi. c'est pas des mensonges. ça change rien. j'en suis certain, on se serait trouvé même autrement, même dans d'autres situations, et j'aurais les mêmes sentiments. j'ai les mains qui me démangent elles veulent se placer derrière tes oreilles doucement relever tes cheveux, mes lèvres sur ta tempe et l'odeur de ta chaleur juste contre l'épiderme, je -
et je, j'ai -c'est un secret, et c'est une chose dont j'ai si peur il y a quelqu'un, tu vois, mais je suis terrifié à l'idée que ça continue mais je ne peux plus me passer de lui sais que ça ne mène à rien et je n'ai pas vraiment envie et -, honnêtement, nous, tu ne crois pas qu'on serait bien ? j'essaie de m'enfuir avant que ça ne me tombe dessus sans prévenir ne me dit pas qu'il n'y a rien.
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Ses yeux s’envolent vers des horizons vides et solitaires, cherchent une compensation à la souffrance inattendue de ces confessions, elle qui s’efforçait de polir le marbre impassible duquel elle masquait son visage. Son cœur se tord d’une angoisse presque vexante à mesure qu’elle sent la malveillance tambouriner contre ses entrailles, comme l’irruption de ces incontrôlables émotions.

Elle se laisse aller à une suffocation légère qu’elle dilue dans la mimique médiocrement feinte d’une toux, profitant de ce bref instant pacifique pour reprendre contennace. La lueur ambrée de ses yeux trouve le réconfort d’un visage qu’elle espère toujours familier, en cherchant les failles, le signe d’un quelconque mensonge qu’il oserait profaner. Au mesure de son discours, ses traits embrassèrent l’expression d’un bref dégoût ; bien vite éludé par une curiosité à la frontière du malsain. Plutôt que le pincement agacé de ses lèvres incompréhensives, elle marque son affection pour ces sentiments inconnus, et ce qui est désormais un inconnu au travers de cet habituel sourire amusé.

Kiyo n’est plus le même, plus maintenant ; et elle prête toute son attention aux détails alléchants d’un passé qui a cessé de l’énerver depuis de longs instants déjà.

« Alors, tu veux m’épouser ? » Elle couvre sa bouche de ses mains, n’aspirant pas à dissimuler sa gêne mais le gloussement étonné d’un visage mué par une douce surprise. Akina peinait à mesurer l’importance d’une pareille situation.

Une déclaration. Là, de suite, un projet de futur, un futur tout tracé, bercé des sentiments qu’il s’exhortait à défendre. Akina sourit, laisse l’extrémité de ses doigts faire frémir la peau glacé d’un Kiyo désemparé. Elle le comprenait ; elle-même trottinait de scepticisme, incapable de juger les contradictions de pareils sentiments.

Le contact se veut ironique, adopte bien vite la forme d’une affection qu’elle retrouve au fil de ses délicats mouvements. La chaleur embaume ses sens d’une bienveillance nouvelle, le contact ravive cette affection inlassable, indémodable, portée par une innocence qui rend leur lien si belle et son vœu tellement impossible.

« Je n’y crois pas. Pas de cette façon. »


Ses doigts remontent doucement le long d’un visage gagné par des émotions dont elle se délecte de la vue, ignorant la culpabilité givrante dont se peignent ses traits depuis un moment déjà. Ses paumes viennent presser ses joues, capturant son visage dans un instant qu’elle espère puissant, inoubliable, éternel.

Son rêve prend fin ici. Dans une bienveillance à peine naissante, dans une pitié que dilue l’immensité jusque là irréelle d’une amitié dont elle n’avait su prendre la mesure.

Elle l’observe un long moment et songe, elle aussi, à ce tableau dont elle ne peut pas même se permettre de peindre l’éventualité. Elle l’observe, incapable de feindre la teinture des sentiments qu’elle lui porte, incapable de salir cette amitié d’un mensonge qui en marquerait la finalité.

« Ce n’est pas ainsi que nous nous aimons. Kiyo, ce n’est pas qu’à moi que tu mens, ici. »

Sévère, elle se détache d’un contact dont il ne mérite plus l’intimité, lui qui se morfond d’un fantasme dont il ne regrette pas vraiment l’absence. Elle aussi, à présent, s’en veut. Elle s’en veut d’avoir éludé la vérité pour le sentiment plaisant d’être ainsi désirée ; et amère, le prive des dernières bribes d’espoir qui le maintenaient entier.
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you felt wrong
je te perds
ça se voit à l'instant où mes paroles sont lâchées dans la nature, quand elles commencent à galoper sans contrôle oh qu'elles te rentrent dedans qu'elles te défient presque et je ne voulais pas, moi je n'ai que
des pauvres sentiments sanglotants ah des choses sans nom et d'autres que je ne comprends pas
je ne veux pas être un inconnu
je ne sais pas si j'ai les épaules pour ça
oui, je veux t'épouser -te donner mon nom malgré les tâches qui l'abîment mais je te jure, il y a de quoi continuer à en vivre derrière ces quelques lettres qui ont tant de sens
oui, je veux t'épouser -que ça te fasse rire, qu'importe, je te jure : je sais que je ne frissonne pas sous tes doigts à toi mais ça ne veut rien dire
on n'a pas besoin de ce genre d'amour pour vivre (heureux)
et ta main sur ma joue sur ma tempe sur mon front : je t'aime. comme ceux qui nous rassurent, comme ceux qui nous remettent à nos places, comme ceux qui n'hésitent pas à faire le mal si c'est pour notre bien -ceux qui durent dans le temps, qui s'installent pour des décennies, qui resteront même s'ils partent un jour.
je n'ai pas dit ça. je n'ai pas dit comme ça. je sais que tu ne sera jamais amoureuse de moi -oh, je crois que l'inverse serait vrai aussi, c'est juste
une promesse
une fuite
une issue de secours
un ballon d'oxygène
mon akashita
c'est toi. toi toi toi, depuis longtemps.
le monde ne veut plus rien dire, akina. (j'ai besoin de toi)
je crois qu'on peut continuer à deux. je crois qu'on est bien mieux comme ça. je crois qu'on serait tranquilles, et qu'on serait paisibles, et que plus rien ne nous ferait peur, que rien n'aurait à changer, qu'on n'aurait plus à se justifier à chercher des excuses à essayer de s'intégrer de comprendre de s'y perdre. parce que c'est ça, non, akina ? ce qui t'effraie le plus ? ces choses qui n'ont pas d'écho dans ta poitrine, ce dont on parle sans arrêt et qui nous martèle de jour en jour, comme si l'humanité était destinée à s'aimer
(quand elle ne nous montre que comment se déchirer)
tu dis que ça t'amuses mais oh -regarde. regarde.
je sais que tu es forte. je sais que déjà tu es si brave, et si forte, mais ce n'est pas moi c'est les autres et peut-être que j'en profite mais c'est un secret que je ne garde pas parce que je n'en ai pas conscience et un jour on te demandera de te marier. moi on me le demande déjà, et tu pourra refuser, ou tu pourra penser à moi.
dis-moi -n'as-tu pas peur ? de te retrouver toute seule ?
non, bien sûr que non.
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Elle avait mal, sans savoir si elle le méritait. Elle avait mal, sans savoir si elle avait droit de le clamer. Elle avait mal, et les jours s’écroulèrent sous le pesant de ces mots si durs qu’ils en perdirent toute notion de réalité. Elle avait mal, et elle voulait croire que rien de tout ça n’existait, que ce vaste cauchemar n’était que l’écho de tout ce qu’elle pouvait détester en elle.

En lui.

En eux.

Quand avait-elle commencé à haïr malgré cet amour si pur ?
Quand avait-elle confondu l’amour médiocre attendu avec le produit de leur futur ?

Quand était-elle devenue si obtuse, si tordue ? En proie à ces sursauts malsains, à cette peur de perdre que seule une agressivité délirante semblait pouvoir calmer. Un long soupir vint marquer la fin d’une respiration saccadée, la poussant à retrouver ce sang-froid qu’elle se vantait de si bien conserver.

Kiyo comptait. Et pour ça, elle se laissait aller à ces traîtres émotions débordantes qui la rendait si faible et vulnérable, qui lui faisait perdre le nord et les moindres directions de l’imminence d’un présent imprévisible comme le futur dont elle n’apercevait même plus les bribes. Kiyo comptait. Et elle avait la dangereuse impression qu’elle, que ses sentiments à elle ne comptaient pas vraiment.

Comment l’exprimer ? Comment avouer ce mal-être, cette frustration naissante d’une situation qui lui semblait absurde ?

Elle flirtait avec une antipathie protectrice, elle qui ne se souciait de rien, de rien d’humain, de rien qui ne puisse l’amener à ce dilemme, dans cette déprimante faiblesse. Et ainsi - alors que les larmes menaçaient d’humidifier cette terre de feu qu’elle portait en peau de visage - ainsi, elle se laissa à une colère d’abord crépitante de regards foudroyants, puis d’une voix glacée par une déception qu’elle n’aurait jamais dû connaître.

« Et mes sentiments ? » Elle murmura, le souffle court.

Le monde semblait lui filer entre les doigts - des alentours assombries à la triste pesanteur de ses sentiments abstraits.
Akina avait envie de pleurer.
Et sa fierté, cet envie de liberté et de croire qu’il n’avait pas en tête que son accomplissement égoïste, qu’il ne la limitait pas à cette place prédestinée et sans réelle importance. Kiyo avait besoin de quelqu’un, quelqu’un qui partage ses sentiments ; et à présent qu’elle lui refusait le mensonge, il assumait la volonté cruelle de l’utiliser, comme si sa solitude était un fait acquis dont seul cet accord mutuel saurait la tirer.

« Et toi, tu penses à moi, quand tu me demandes ça ? »

Le coin de ses yeux sembla briller, un instant durant, mais le revers de son bras obstrua cette illusion et elle reprit aussitôt contenance.

« Je dois oublier l’idée d’aimer ? De m’épouser ? Je devrais me garder pour que tu restes dans les bonnes grâces de ta famille, pendant que tu penses à un autre ? Si c’est ce que tu me demandes alors je ne suis pas sûr de le croire, quand tu dis m’aimer. »
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you felt wrong
je n'ai pas conscience que mon référentiel n'est pas le tien -c'est des choses qui paraissent acquises ah si facile à accepter, sang-pur c'est bien loin d'être compliqué : il faut se marier,
puis enfanter,
et recommencer.
et puis, il y avait ceux qui échappaient aux règles ah ceux qui avaient ces ailes de libertés ces onces d'individualités.
je l'ai toujours su, que tu es sauvage, indomptable, et je n'ai jamais essayé de le faire oh sauf quelque microsecondes; c'est toi qui est revenue doucement pour te frotter contre ma joue contre mes idées déconnectées et j'ai commencé à les dissocier à te les donner alors que je savais que tu allais les refuser
j'aurais essayé
et ah, j'aurais tant voulu réussir.
te montrer ma logique et que tu l'acceptes comme saint soleil oh je t'aurais renommée izanami jusqu'à ce que tu y crois.
non, akina, non, au contraire ! imagine -toute la liberté que ça offre. tu pourra faire tout ce que tu veux, et je serai toujours là. c'est juste notre promesse mise sur papier. ça ne t'empêche de rien. jamais, jamais, quelle idée que de vouloir te brider t'attacher t'enfermer. c'est bien de ça qu'il est question, non ? tu pourrais continuer tes explorations et, quand tu sera fatiguée, quand tu aura besoin d'une pause, quand tu voudra venir me voir -je serai là. toujours. liés. une promesse. un engagement une manière de contourner toutes les chaînes qu'on veut nous faire porter. et moi je suis un lâche un pleutre de ces gens qui acquiescent en attendant de construire des issues de secours ah la révolution ce n'est pas mon genre, non
je subis, moi
mais pas toi, pas toi, et c'est là tout ce qui nous démembre
tout ce qui nous mange. dérange.
justement. c'est pour nous protéger à deux. jamais je ne t'obligerais à quoi que ce soit. c'est pour que tes sentiments restent libres, longtemps. toute ta vie.
et moi -oh, moi, tu sais, je me suis déjà fait dévoré.
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