— MAHOUTOKORO
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<akina> and if you're still bleeding, you're the lucky ones
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Anonymous
Elle se sent trahie, trahie par le monde. Trahie par celui qui représentait le sien, qui avait tant d’importance, et qui cherche à devenir cette exclusivité légitime qu’il présente comme si parfaite, si libre, et qu’elle se répugne à vouloir accepter. Un pas en arrière et son corps vacille ; un mot de travers mais son cœur persiste. Akina ne veut pas céder. Elle ne veut pas lui céder ses droits, une once d’espoir, refuse de lui appartenir.

Son indépendance lui semble bien loin maintenant qu’elle se sent acculée, que les bribes de ces sentiments encore naissants la forcent à prendre conscience de cette responsabilité amicale. Kiyo lui a tant apporté. Tant de joie, tant d’humanité, tant d’une réalité qu’elle se refusait à accepter.

Petite âme à la dérive, la reconnaissance lui semble de mise, et avec elle, la culpabilité de ne pouvoir s’adonner à ce qu’il aurait tant voulu faire d’elle. C’est pourtant absurde ; et elle se sent idiote de ressentir un quelconque regret à l’idée de le laisser se morfondre dans les regrets d’avoir absolument tout gâché. Et égoïstement, Akina ne voudrait pas le contredire. Égoïstement, elle se sent forcée d’approuver et de se délecter d’une tristesse qu’elle n’estime pas devoir porter seule.

« Le mariage ne représente rien pour toi parce que tu y as renoncé. »

Un mensonge acerbe qu’elle crache comme un venin défensif, et sa gorge brûle de cette trahison qu’elle estime méritée, qu’elle veut penser méritée. Le péché lui pèse déjà trop alors qu’elle se mord la lèvre, laissant paraître sa faiblesse durant un terrible instant - avant que l’impassibilité ne reprenne ses droits. Akina n’a jamais été si fragile.

« Tu ne m’as jamais aimé. Tu n’as jamais cherché à m’aimer, c’est pourquoi ça t’est égal. »

Elle ne le quitte pas de ses yeux clairs, clair d’une franchise désabusée, ses sentiments triés sur et cachés sous le volet. Plus rien ne semble atteindre cette clairvoyance inhumaine, à l’image de ce qu’elle avait pu être auparavant, avant de le connaître, et à nouveau, maintenant qu’elle ne le reconnaissait plus.

« Mais je ne suis pas comme toi. »

Et elle s’en veut
Non pas de refuser, non non non
Non, non, non, non, non.
Mais d’apprécier cette douleur, lui refuser la victoire à portée.
Lui refuser un accompli qu’il ne saura jamais retrouver.
Lui seul, sans elle, sans son sang, sans ce nom de pureté.

Pourtant… il y a plus encore. Il y a une raison, une raison sincère, pure et humaine, une raison qui fait tambouriner sa poitrine d’un sentiment réel, de cet affolement un peu trop réel qu’elle a toujours craint de ressentir. Il y a quelque chose. Une envie. Un sentiment, comme les regrets d’avoir si bêtement perdu l'illusion d’une amitié exempte de péchés.

Comment, se dit-elle, comment peut-il lui demander cela ? Comment peut-il tourner le dos à leurs instants, à ce que leur lien représente, à ce qu’ils vont bientôt cesser d’être ?

Elle lui faisait confiance, lui qui semblait bien plus humain, lui qui se laisse guider par la peur des regards, d’une déception dont il n’a fait que lui offrir la responsabilité. Et Akina, dans tout ça, ne peut se résoudre à lui avouer - elle ne peut ouvrir son cœur meurtri, cette relique à moitié effrité par ses troubles naturels, cette personnalité destructrice à laquelle rien ne semble vraiment survivre.

« Je veux… »

Je veux me marier.
Je veux vivre.
Je veux aimer.
Je veux pouvoir craindre, regretter, pleurer les amitiés éludées et l’espoir étouffé.
Mourir.
Je veux.
Je veux, je veux, je veux-

« …être seule pour le moment. Laisse-moi Kiyo. »
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Anonymous
nobody cried.
c'est faux, tu sais, akina ?
le mariage c'est un monstre qui me fait peur depuis que je suis tout petit. avant je pensais qu'il avait les mêmes choses dans la tête que moi, et qu'on pouvait partager l'anxiété à deux mais ah non, parce que c'est une pierre de plus dans mon sac à dos et je te dis, c'est aussi lourd qu'une tombe
et peut-être que c'est fait de marbre, et mon nom est déjà tout joliment écrit, et s'il est mauvais ah s'il ne sert à rien s'il est disgracieux, je crois bien qu'il sera enfoncé dans la terre et pas transformé en encre sur du papier
je n'y ai pas renoncé
je n'en ai pas le droit
et j'essaie ! j'essaie tellement. de le rendre possible. et si c'était toi, ça serait le plus beau que je n'ai jamais pu imaginer. et si c'était toi, ce serait tellement plus logique. et si c'était toi, tout rentrerait dans l'ordre.
et si c'était toi --
je ne dis rien. je laisse tes mots résonner. me poignarder.
comment est-ce que tu peux dire ça ? avoue ta mauvaise foi, s'il te plaît, akina, et on oubliera tout, et j'effacerai ces idées débiles et on fera comme avant, tu sais, quand tout était si bien, et qu'on avait que besoin de l'autre pour que le monde tourne un peu plus rond
je ne dis rien. je ne sais pas quoi te dire. t'avouer.
comment est-ce que tu es différente ? on est tous les deux accablés par les sentiments. leur manque ou leur surnombre. quelle importance. on a le même genre de sang, et les mêmes attentes, et la même révolution qui sommeille au plus profond de nos racines.
je ne dis rien.
on a faux sur toutes les lignes, hein ?
moi, surtout. toi, un peu.
et j'ai tellement envie de te toucher de t'enlacer te prendre dans mes bras. ah! je n'ose pas et c'est bien mieux comme ça, mais ma main qui se soulève quand t'écrases ma poitrine, quand j'ai compris que c'est la fin, quand j'ai peur du lendemain
et de tout ce qui m'y manquera
t'as pas le droit de dire que je ne t'aime pas. tu peux pas décider de ça. c'est la seule chose qui m'appartient encore : tout le reste, je te l'ai donné
oublie ce que j'ai dit, d'accord ? c'est pas -- j'ai compris. c'est n'importe quoi. et je vais te laisser, comme tu me l'as demandé, mais c'est -- c'était juste une mauvaise idée. et nous, c'est vrai. je te le promets.
et je marche en arrière, pour te voir encore un peu, et quand je me retourne enfin peut-être que tu verra mes côtes éclatées par tout le vide que tu as voulu y faire rentrer.


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