— MAHOUTOKORO
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<ange> dreamers often lie
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falling
je crois que j'ai fait un rêve
un cauchemar peut-être -comment savoir, quand on n'a rien à comparer ?
c'était un endroit (un peu vide) très blanc. il y avait du sable. blanc. une mer. blanche. de l'écume. blanche. un ciel. blanc. des nuages. blancs. peut-être que le soleil était si blanc que je ne le voyais pas. peut-être qu'il m'aveuglait tellement que rien ne pouvait être vu. peut-être que mes yeux avaient fondus, et que le haut n'avait pas de bas, et que la gravité n'avait pas trop d'intérêt, et que mes poches se remplissaient de sable au fur et à mesure que je pensais, et sûrement que doucement je m'enfonçais j'avais les pieds qui glissaient et je les regardais comme s'il n'y avait rien d'autre à faire comme si j'étais interdit de pensées et qu'elles avaient bien été d'accord pour s'envoler. il y avait des oiseaux. blancs. ils étaient loin. j'aurais aimé qu'ils se rapprochent, que je puisse les voir au lieu de juste les savoir. ce n'était pas parce que je me sentais seul. c'était pour être témoin de quelque chose, avant le dernier grain. je crois que mes poches se déversent autre part, et qu'elles continuent de se remplir. j'ai les jambes qui fourmillent. qui se tassent. les plus lourdes particules tombent au fond, et le reste devient tempête. ça fait comme un système solaire autour de ma tête. j'ai les yeux dans les étoiles. ça fait des constellations chaque seconde. ça tourne, ça vole. camisole
du sclère jusqu'à la __________ toute matière ça vient en un éclair
j'ouvre les paupières avec le goût d'un cimetière entre les molaires
j'ai envie de vomir des ossements qui n'ont jamais pu pourrir (hégir)
la respiration se bloque sans même que je ne l'invoque, apnée qui sait toujours me sauver
je compte
un, miroir deux, espoirtrois, trou noir
et quand je sais de nouveau respirer, je me rends compte -du lendemain (de ta main), du couvre-feu (de tes cheveux), de ma carotide (quand je fixe tes éphélides)
((il y a des astéroïdesdes comètes
des planètes des météoritesdes satellites
couleur dynamite))
( boum )
pff, même pas japonais.
(je ne veux pas te réveiller, mais j'ai trop envie de parler -alors, dans le secret de mon procès (de mon regret) je serre tes phalanges (ange))
sans identité. même pas d'individualité.
(doucement, incapable de te brusquer -j'aurais pu me demander ce qu'il s'était passé mais vraiment est-ce si important quand on se noie même en dormant)
copie de sa famille, dysfonctionnelle et insipide.
(et je demande, dans le couvert de la nuit, qu'est-ce que c'est, un rêve, ange ?)
(me voilà au périhélie)
Ange Ueda
<ange> dreamers often lie 5d2070a4fa38dd86cc7dd7d7eea5c1f5
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
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Ange Ueda
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Ange Ueda
aux rêves qu'on ampute

Retiré à la conscience pour songer de roses et d’aphones étoiles, il somnolait dans la quiétude et faisait fi du froissement de son cou, ses doigts enroulés d’une faible affection autour des tiens - et ton visage revenait sans cesse derrière ses paupières, tirant sourires et légers soupirs le long de ses lèvres craquelées. Ah, même dans ses rêves, tu régnais.

Si bien qu’il se serait cru encore muselé par l’onirisme, les traces de fantasmagorie encore suspendues au bout humide de sa langue pourtant pâteuse ; les paupières craquaient de sommeil et les cils battaient contre ses joues dans la confusion, encore cerclé par l’obscurité de la nuit. Il avait cru, un court instant, avoir imaginé la pression des phalanges entre les siennes mais le murmure - ténu, comme un secret à Sélène - l’avait définitivement extirpé des limbes et son étreinte, lâche, s’était raffermie dans la fraîcheur de l’instant. Kiyo ? Kiyo, est-ce que ça va ?

Ta question, quant à elle, mis quelques lourdes secondes à percer les brumes fatiguées de son esprit ; sourire, rassuré. Non, je crois pas que ça soit un rêve. Mais il fait encore nuit, donc qui sait ? Le souffle d’un rire agita ses épaules et sa main libre s’en vint rejoindre la seconde, serrant tendrement tes doigts. Tu as dormi longtemps. J’ai essayé de rester réveillé, mais j’ai pas réussi. Désolé. Lippe mordue d’un remord excessif,les risettes tombèrent brutalement. Est-ce que ça t’arrive de t’endormir d’un coup comme ça ? Tu devrais te reposer plus souvent, tu sais ? Je suis presque sûr que c’est pas… normal ? Non, le mot paraissait agressif, dépréciatif. C’est inquiétant. Et qu’il était hypocrite de froncer les sourcils, s’affoler si succintement quand sa propre hygiène de vie rongeait ses années futures avec la voracité d’un mort de faim - qu’il était ingénu pourtant, aveugle à son évanescence dès l’instant où la tienne se faisait menaçante.

Tu veux encore dormir ? Cette fois, il était prêt à couver ton repos, réinventé garde à la lueur de la lune.


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i don't know why i feed on emotions
je m'éloigne.
j'ai les phalanges blanches comme un point pour me relier à la réalité me promettre que tout est fini que ce n'était qu'une hallucination qu'un tas de pensées imagées ah de choses joliment cassées (du verre en devenir sur lequel éparpiller mes souvenirs) mais c'était si réel et si faux en même temps -j'avais les pieds perdus dans des océans d'ailleurs et les grains s'empilaient comme dans un sablier géant (ils coulaient coulaient coulaient)
et je
regardais
du froid dans la cervelle mais du feu dans les yeux
je savais qu'il fallait faire quelque chose mais j'en étais incapable
et je le regarde. je sais qu'il faut que j'arrête. j'en suis capable.
alors je lâche sa main même en marée basse je ramène la mienne contre mes mats (juste là, au bord du lit) et peut-être que je l'ai donné aux crocodiles (qu'il lui mange le cœur, pour qu'il arrête d'en souffrir) mais vraiment c'est ce qu'il faut faire (il a dit il me rend heureux et je suis un ami qui ne déçoit pas ses amis, encore moins le meilleur de toute ma vie)
ça va. tout ira bien. pas besoin de t'inquiéter. jamais pour un moins que rien pour des gens dont tu ne devrais pas te préoccuper -va donc danser avec d'autres idées que celles de l'anxiété c'était juste un mauvais rêve. un très mauvais rêve. un cauchemar. je ne m'en souviens jamais normalement. c'est la première fois. et oh la dernière s'il vous plaît par pitié j'ai tellement peur de ce que mon cerveau peut créer. ça ira. ça ira ça ira ça ira- non! ça va. j'ai les idées mélangées pas assez concentré pour bien te renier oh allez kiyo pense donc à tous ces gens (mamoru yume akina) et réveille t o i je ne dors pas beaucoup. j'ai dû dormir encore moins que d'habitude. (c'est mes alvéoles les nouvelles horloges du temps, tic tac, grain de sable par grain de sable, jusqu'à être recouvert du sahara; sauvage, aride, désolé petit désert où enterrer toutes les mauvaises choses qu'on ne veut plus jamais exhumer retrouver déraciner ressusciter)
non (je ne veux plus jamais dormir) et je réponds trop vite mais je suis terrifié je me sens encore me noyer mais pas comme d'habitude pas comme quand je le décide et j'ai tellement envie d'encore serrer ta main me rassurer me dire que vraiment tout va bien oh que les murs ne vont pas commencer à glisser hors d'eux jusqu'à s'écrouler sur nos carcasses de papier, que la lune ne commence pas à pleurer de litres d'ambroisie pour nous empoisonner, que tout ça est faux et que je ne veux pas que tu sois là (dans mes rêves) (tu appartiens à d'autres). tu ne devrais pas être dans ton dortoir ? le couvre-feu est déjà effectif, non ? et pourtant en dedans ça se débat j'ai tellement peur mais c'est comme dans mon rêve (oh ma paralysie onirique) : il y a ce que je pense et ce que je fais. (et ce que je veux et ce que je devrais vouloir, mes principes en menottes d'ivoire) je veux dire -merci d'être là de me permettre de sentir ta chaleur de savoir que tout est vrai et que si jamais le ciel nous tombe sur la tête je pourrais compter sur toi et aussi merci de m'avoir ramener mais (pas que) je pense que ça ira.
je suis en détresse, mon visage lance des sos.
(aphélie)
Ange Ueda
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Ange Ueda
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Ange Ueda
aux rêves qu'on ampute

On l’avait condamné à des amours singulières, sans qu’il n’eût l’occasion de le prévoir. Un coeur qui s’échauffait de mille et une fantaisies, Shéhérazade chuchotant dans le creux de son oreille qu’aucun songe n’allait le porter à ses rêves ; et Ange se retrouvait sultan simplet, les doigts juste assez froids pour sentir un immonde flot de larmes rougir la lisière de ses yeux. Pas maintenant, songea-t-il férocement - pas tant qu’à ses sanglots, ta voix faisait écho.

C’était juste un mauvais rêve. Un très mauvais rêve. Un cauchemar. Je ne m’en souviens jamais normalement. C’est la première fois. Séraphin avait conté vos tribulations aux infirmiers, avec force inquiétude et tremblotements dans le ton ; on avait accusé le choc du squelette fracassé au sol, couplé à l’insipide et pérenne fatigue dont vous sembliez tous souffrir. Lui se haïssait simplement de ne pas l’avoir prédit. Un cauchemar ? Familiarité glaçante se nicha entre ses omoplates, griffant l’os et le rongeant de sa maudite présence. Un sourire, compréhensif, tira sur sa lippe une grimace fatiguée. Je ne dors pas beaucoup. J’ai dû dormir encore moins que d’habitude.

La tête se hocha pensivement, les phalanges démangées du besoin viscéral d’enlacer les tienne. Si frêle, tu avais l’air si frêle à la mort du jour - d’abord endormi, puis réveillé. Il n’y avait pour seul tremor le sursaut de tes paupières, l’instabilité de ton souffle. Tu devrais dormir plus, Kiyo. Et tu devrais - tu devrais arrêter de te renfermer, de le repousser. Enfin, il comprenait, quelque part.

Tu ne devrais pas être dans ton dortoir ? Le couvre-feu est déjà effectif, non ? Ah. Ange se sentait minuscule. Il mordit sa lèvre, puis son ongle ; arrachait des bouts de peau déjà mourante, à en sentir la piqûre habituelle. J’ai voulu rester, parce que.. parce que je voulais pas que tu te réveilles seul. Et quelle erreur ! Le regard se fit fuyant, cerclé de l’irritation de pleurs puérils. Quand ça m’arrive, quand je m’effondre et que tout devient noir et que la peur me colle au ventre, je déteste me réveiller tout seul, et pourtant c’est toujours, immanquablement, le cas. Je m’étais dit- je pensais que- enfin, voilà.

Et tu pensais - affirmais - que ça irait. Mais Ange - Ange était têtu. Pourquoi ? A la vague, il vous jetait ; pléthore d’interrogations rangées en un seul mot, si flou que sa vision. Pourquoi devait-il partir - pourquoi l’éloignais-tu - pourquoi échouait-il, quand le destin lui-même semblait t’avoir jeté sur son sillage ?
Il rongea son pouce à en goûter une larme de sang.


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i can't
je pense que ça ira.
(de mes amours qui vacillent jusqu'à mes pensées intoxiquées)(de mes tromperies en passant par mes absurdes obsessions)(de l'affection que je transforme en haine pour sauver tous les autres)
ça ira. je l'ai déjà fait cent fois, et je le referai autant qu'il le faudra.
tu sais, ange, je crois qu'on aurait pu bien s'entendre. que tu aurais su me faire rire, comme je ris toujours : un véritable orchestre, des feux d'artifices et des tsunami. je crois que tu aurais pu me faire changer, sans que je ne sache que j'en ai tant besoin -que tu aurais pu repasser mes idées dépassées et qu'elles auraient brillé par leurs nouveautés, leurs fraîcheurs, leurs vérités. je crois que tu aurais pu me faire découvrir des choses insoupçonnées, que j'aurais grandis plus vite en quelques heures qu'en bien plus de temps. je crois.
mais ça s'arrêtera là.
les espoirs n'ont pas de poids face à tout ce qui me construit déjà.
alors je vois -et je sens. oh, je sens tellement (on m'a dit que c'est un cadeau mais je le jure c'est un maléfice ça me brise le cœur de milles sévices, adonis, à moitié printemps à moitié hiver, si beau et pourtant si faiblard si pathétique si difficile c'est de la peine comme on ne la décrit pas tant que ça ne sonnera jamais vrai -elle est à moi mais pas vraiment et on me la fusille à bout portant)
tu as raison
alors je pleure, pas du bout des cils comme les gouttes qui perlent tes yeux d'étrangers, non, moi je pleure des torrents des cascades parce que parfois je craque et c'est un enchaînement de tonnerre de choses qui n'ont plus vraiment de sens si ce n'est que je sens et j'ai tellement peur et j'aimerais savoir comment faire quand tout ce qu'il me reste c'est de laisser aller, quand tout ce que je voudrais c'est savoir me relever; alors j'ai ta tristesse sur le visage et ma peur en arrière-plan, mes promesses en éclairs et mes erreurs en sable mouvant et c'est un cauchemar, oui, de ceux dont on ne se réveille pas et j'ai l'impression de nouveau d'être dans des sables mouvants, qui m'avalaient comme le temps qui passait, et mes jambes que je refusais de bouger, et ma tête recouverte et mes poumons qui disent non et mon esprit qui peut-être n'est pas contre l'idée après tout il a déjà fait des choses bien cachées (là où personne ne verra jamais) et il fait bien d'autres choses encore (c'est lui ton chagrin je te jure moi je ne veux pas) et alors
je
me fendille encore plus et je (dé)cède et je pars je m'envole pour attraper cette main cette illusion d'avoir quelque chose à quoi se raccrocher pour ne pas continuer de
de quoi, déjà ?
je ne sais pas. et je pleure. je pleure. depuis quand tu es si triste, ange ? comment tout est allé si vite, si vite qu'on n'y a rien vu ? comment j'ai pu oublier tout ce que je dois respecter (pureté oh sainte sacralité) ?
alors tu as raison. j'aurais détesté me réveiller seul. j'ai tellement peur, tu sais ? mais je ne sais pas trop pourquoi. et je change d'avis bien trop vite mais c'est difficile et moi j'ai du mal à parler quand j'essaie souvent ça ne fonctionne pas vraiment bien, pas comme je le veux, et j'ai un goût d'inachevé et quand les autres pleurent je pleure avec et j'essaie d'y résister mais c'est trop fort pour moi et j'ai été effrayé parce qu'il y a trop de choses et que surtout il y a mamoru, et d'autres choses dont je ne suis pas fier et je regarde le plafond parce que c'est trop me demander que de te fixer droit dans les pupilles oh j'ai failli dire son prénom ah un vrai rêve ce garçon et pourtant je suis prêt à lui fracturer le myocarde sans même trop y penser oh regarde l'abomination dont je n'ai pas conscience et je ne comprends rien. et je ne veux pas faire plus d'erreurs encore, alors c'est mieux, tu vois. et pourtant je ne lâche pas tes doigts (pressés contre mes phalanges oh petit ange je te tiens aussi fort que mes tords)
Ange Ueda
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Ange Ueda
aux rêves qu'on ampute

Il n’avait jamais eu la silhouette confiante - de ses sourires insouciants, on ne lisait que la désinvolture d’un trouble-fête, rarement (jamais) l’épaule sur laquelle pleurer. Et pour cause: Ange se voyait scandaleusement démuni face au torrent de tes peines, percuté de plein fouet par un train de pensées et d’émotions peut-être trop longtemps refoulées (ou étaient-elles simplement endormies ?).

A la craquelure de tes confessions, le contour empathe de ses yeux se rougit d’emblée. Il lui semblait ressentir ta peine plus que d’en être le témoin, son coeur se fracassant à la vue des débris du tien ; lui qui d’ordinaire s’égarait face aux discours trop longs buvait tes paroles d’une attention singulière, son oeil dévorant les traits inondés de larmes incontrôlées. Cauchemar décrit dans un souffle et tes doigts, enfin, s’emparèrent des tiens.
C’était étrange - il n’avait pas réalisé qu’il en avait encore plus besoin que toi.

Pour une fois, indicible et échauffée par la nuit rassurante, il s’attela à écouter. Ses lèvres closes sur un pincement strié de compassion, il assista sans un bruit à ton évanescence et se contenta de serrer tes phalanges comme un rappel, un pont à la réalité de laquelle tu semblais t’éloigner. Pour une fois, insufflée par les maigres rayons de lune dans le ciel, il réfléchit.

Il s’était mis à réfléchir, à vrai dire, dès l’instant où ta voix était parvenue à ses tympans chauffés à blanc ; si simplet était-il, Ange savait lorsque les palabres comptaient, et lorsqu’il fallait se taire pour mieux les former. Je ne veux pas faire plus d’erreurs encore, alors c’est mieux, tu vois. Sur sa bouche, un sourire. Non. Il racla sa gorge d’un sanglot coincé à sa lisière, le ravalant d’un déglutit maladroit. Je ne vois pas, parce que je crois qu’il n’y a rien à voir.

Oh, il se serait effondré - il avait beau retourner ta tirade dans la brume de son esprit, aucune solution miracle ne venait border sa lèvre. Ca semblait si facile de réconforter les autres, il n’avait guère imaginé le labeur ; et réalisa, en cet infâme instant, qu’il n’en avait ni la carrure, ni la patience. Malgré tout, il se jeta dans les eaux troubles de vos réflexions. Tout le monde a peur de faire des erreurs, tu sais ? Et tout le monde en fait quand même. Je pense que c’est dans la nature humaine. De bien grands mots pour un si petit homme ; il ne faisait que répéter des bribes de conversation, grapillées à la volée d’une tante trop laxiste pour fermer sa porte. Et… Je pense aussi que tout le monde a peur. Je sais pas si ça peut te rassurer, moi ça ne marche jamais. Mais on a tous peur de quelque chose, ou même de plusieurs choses.
A tel point que certains - certains se craignaient eux-mêmes.

J’aimerais t’aider, Kiyo, mais je sais pas quoi faire. Alors l’étreinte de ses doigts s’accentua, dans des relents de désespoir et d’impuissance. Je sais pas.. Il en savait si peu, si tu devrais résister, quand tu as envie de pleurer. Non, en fait, je pense pas. Je pense- je pense que tu devrais arrêter. Pas de pleurer, bien sûr - séraphin se plaisait à s’abandonner aux sanglots, entre deux bouquets d’étoiles - mais de te retenir, d’affronter le monde les muscles tendus et la peur au ventre. Qu’est-ce que tu ressens en pleurant ? Est-ce que c’est- est-ce que ça fait mal ? Et finalement, sa main libre agrippa quelques mouchoirs, d’un paquet égaré sur la table de chevet. Je peux ? Laisse-moi t’aider, juste un peu - laisse-moi te voir, tant que je le peux.


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i can't i can't i can't
bien sûr que si, il y a mille choses à voir, pour la simple et bonne raison que je n'ai encore rien fait
oh, si tu savais
j'entends les tic tac de la bombe à retardement je sais qu'elle va arriver qu'elle va exploser d'un moment à un autre -quand ? pourquoi ? comment ?
ah
regarde : tant d'attente, tant de choses à imaginer à dessiner dans la pensée (est-ce qu'il va définitivement s'agenouiller ? ou enfin se relever ?)
même moi, je ne sais pas (ah et si je savais ! les enfers qui m'avaleront droit sous terre oh des épiphanies dont je mangerai tous les fruits interdits ah si je savais si je savais je ne me fatiguerai pas à essayer de parler de ce que je peux bien garder dans mes céphalées; si je savais, si je savais, je comprendrais qu'il n'y a plus aucun intérêt et ça m'éviterais tant d'autres regrets)
mais je ne sais pas, et toi, tu as décidé d'essayer -oh, ça serait courageux
si ce n'était pas si désastreux
(si au fur et à mesure que mes yeux devenaient ah si piqueux migraineux ulcéreux, que mes doigts se transformaient en pierre en mauvais bois millénaire en cinq hors-la-loi, j'avais l'intérieur qui fondait comme neige au soleil, comme pluton poussé contre l'astre du jour, pour mieux figer plus tard : redevenir glacé dans les interstices, et tout casser lorsque ça retourne à 0 degré)
je crois que tu ne m'as pas compris :
je n'ai pas peur d'avoir peur
je n'ai pas tant peur de faire des erreurs
non, moi je suis terrifié de ce que ça peut bien avouer oh tout ce que ça peut bien dire quand on m'a vu me construire
(qu'est-ce qui est pire ? d'être en tord toute sa vie, ou s'en rendre compte à mi-chemin ?)
(qu'est-ce qui est pire ? d'être heureux toute sa vie, ou essayer de devenir quelqu'un d'autre ?)
je ne sais pas quoi faire non plus
ça va ça vient ça m'étouffe et ça repart mais ça laisse des traces des jolis bouts de pain juste assez pour toujours revenir et ne jamais me laisser fuir
alors honnêtement
est-ce vraiment
important ?
je ne résiste pas oh jamais j'ai toujours été parfait quand il s'agissait de me faire marcher sur les pieds, juste assez pour ne pas trop y penser pour ne pas réaliser et ne jamais reconsidérer tout ce qui fait mon identité je ne peux plus. c'est une défaite comme une autre et comme d'habitude, ça ira, et je m'en sortirai demain aussi c'est promis même si c'est trop de choses à décrire ça prendrait des montagnes de papier et ça les enverrait valser dans un tourbillon de fumée, pour qu'on ne puisse jamais examiner toute la vérité qui a bien pu y être tracée ah j'aurais aimé savoir mais tout est disproportionné et je ne sais plus quoi penser alors je me laisse porter et c'est là toute la
difficulté ? oh non. la vérité c'est que ça serait toi, la seule personne à blâmer. (trop grande empathie ça vient ça me vrille c'est une jolie faucille ça me perce de milles aiguilles et je me déverse en peines que je vole à leurs capitaines)
tu peux, tu peux tu peux, mais je crois qu'il ne faudrait pas. je te laisse le choix mais s'il te plaît souviens-toi -je ne redirais pas tout ça ah ça m'a déjà fait mal rien que d'y penser je sais qu'il mériterait mieux (qui ça, déjà ?)
tu sais ce que tu pourrais faire ? et peut-être que j'essaie de m'en sortir (comme c'est futile) fais-moi rire juste un peu, quelques éclats, pour faire de la lune notre jalouse, s'il te plaît.
Ange Ueda
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Ange Ueda
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L’interdit, l’inaccessible - c’était toujours ce qui l’avait attiré. Il jurait par le destin peut-être sans y croire et finalement, la perspective de t’avoir lui paraissait juste assez illicite pour devenir alléchante. Mais Ange, eh bien, Ange était un piètre ami ; un de ces clowns qui savaient faire rire mais jamais pleurer, qui se brisaient le coeur à tirer des sourires aux plus résistants. S’il y avait cru un jour, cette nuit l’espoir lui semblait rongé jusqu’à la moelle par d’insoupçonnés démons.

Je ne résiste pas, et ses sourcils se fronçaient d’incompréhension. Ah, il avait déjà oublié le début, et se perdait à mi-chemin entre le présent, et le futur. Pas de passé pour les idiots, ils en crachaient les conséquences d’une quinte de toux et reprenaient leur vie dans le même sens, c’était tout. Tu te perdais et tu le perdais et égaré dans tes pensées verbalisées Ange perdait surtout pied, submergé par un océan dans lequel les enfants s’aventurent rarement.

Tu peux mais il ne faudrait pas et sa gorge serrée ne laissa échapper qu’une protestation étranglée. Mais je veux. C’était là son plus grand problème - Ange voulait ce qu’il ne méritait et rejetait ce qui le désirait. Et puis fais-moi rire qui coupa net son offense, coinça sa mâchoire dans une frustration mêlée d’impuissance ; c’était là sa chute, son échec. Il avait tenté d’échapper à sa zone de confort, et on l’y avait propulsé en trois malheureux mots, qui se voulaient peut-être rassurants. Il hocha la tête, et réfléchit, un court instant. Quand j’étais petit- jeune, j’entends- j’ai voulu imiter le chat de ma tante, et passer par la chatière pour rentrer dans la maison. Je suis resté coincé, et ils ont dû scier la porte pour me délivrer. Je sais pas si c’est objectivement drôle, mais quand je raconte cette histoire, les autres rient. C’était stupide, et il en avait conscience - ses cheveux se teintaient d’un rose embarrassé.

Est-ce que tu penses vraiment que ça ira, Kiyo ? La question pesait sur sa langue comme une sentence ; il avait peur, si peur pour toi pour lui et tout le monde autour. Si le destin était vrai, si les dieux l’écoutaient - il n’aimait ni l’un, ni les autres. Pourquoi- pourquoi il ne faudrait pas ? De quel droit lui refusais-tu ce qu’il s’était persuadé désirer ?


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bien sûr que ça ira
c'est une constante : une chose qui toujours sera vraie
ça ira, parce que le jour où ça n'ira pas, ça sera trop tard pour s'en rendre compte
et moi je ne suis pas quelqu'un pour qui on doit s'inquiéter -j'ai de quoi compenser, de quoi lutter, de quoi me redresser,
(j'ai de quoi mentir sans même en souffrir, convaincu par mes inepties qui ont autant de sens que tes inerties : un sentiment d'incompris, de catalepsie (véritable apoplexie))
et je ne m'en fais pas -ça ira
je laisse le feu dans mes veines et si tu savais
si
tu
savais
combien ton double, le tiers de ton âme, l'ancre qui t'empêche de dériver trop loin (un rêve, vraiment) délivre des torrents de stupidité verrouillée dans mes céphalées (inanité)
si tu savais combien, patiemment, il dépoussière des parties d'esprit que je pensais partie
si tu savais combien, oh si plein de bons sentiments, il s'applique à chercher un peu d' (humanité) anti-vacuité
et comme il
débloque toute la boue de mes rouages -je te jure, il va s'y piéger, c'est une prédiction qui n'a même pas besoin de marc de café
ça se sent dans les orages qu'il déclenche et dans l'affection qui n'en a rien à faire de la pluie ; les pneumonies n'en ont rien à faire des sentiments
et moi je n'ai aucune idée qu'ils ne font rien qu'exister
et j'aurais pu rire si je n'étais pas encore prisonnier de tous ces fils d'araignées (présents, collants jusque dans mes derniers retranchements)
c'était une histoire drôle, vraiment,
mais peut-être juste pas maintenant
j'ai un sourire comme la lune (fin croissant un peu timide qui ne veut pas trop se montrer pas trop briller pas trop s'exprimer, pas assez fort pour éclater pour être transformée en pièce d'argent en jolie chose qui brille et qui scintille)
ça ira. vraiment. et j'y crois (c'est ça le pire, parce que ça construit des empires jusqu'à ce qu'il n'y ait plus que des martyrs qui ne pourront jamais se repentir)
et c'est pour ça qu'il ne faudrait pas. et je me dis : il ne faudrait pas assassiner un autre de ces êtres célestes, il ne faudrait pas s'emmêler dans des idées qui ne feront que t'étrangler
ça ira
j'ai déjà d'autres bras
pour me mettre de jolis sparadraps
Ange Ueda
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Ange Ueda
aux rêves qu'on ampute

L’incompréhension peignait sur son visage la stupidité d’un sourire épuisé, expression par défaut qui se craquelait au rythme émacié de tes discours sans pitié. Les désirs d’Ange étaient d’une simplicité scandaleuse - il n’aspirait qu’à l’amour, en quantité obscènes, et s’insurgeait dès lors qu’on le lui refusait.
Toi, particulièrement ; il t’avait aimé sur un coup de tête idiot, s’était épris d’une image façonnée par son imagination répugnante. L’image construite alors n’avait pour seule vérité la couleur singulière de tes cheveux, et l’inéluctable effondrement de tout ce qu’il avait songé vouloir - schéma répétitif auquel il se résignait, jusqu’à ce que la peur ne s’enfonce dans ses chairs pour faire primer ta sécurité sur son égoïste coeur fracassé.

Ses fragments lui avaient percé les entrailles tout au long de cette infâme nuit et, dès l’aube de ta conscience, tu t’étais appliqué à moudre son myocarde au-delà de sa cage thoracique, jusqu’à ce qu’il n’en reste qu’un éclat venimeux, âpre dans le fond de sa gorge. Il ne faudrait pas, sous prétexte que tout irait bien ; il aurait fallu si nous étions proies à des maux impérieux mais, puisqu’aucun malheur ne se dessine à l’horizon, au diable l’amour, et tant pis pour lui.

D’accord. La langue pesante dans la bouche, ses doigts le brûlaient assez pour qu’il s’arrache aux tiens - la sensation illicite, éphémère, le dévorait d’une peine avare, sans qu’il en saisisse réellement la source. Tant mieux, dans ce cas, conclut-il sur un hochement de tête impuissant, entourant son corps de ses bras frêles ; il s’était recroquevillé sur son siège, ignorait les protestations bruyantes de ses articulations. Bulles d’air y éclataient en écho à ce qui enflait dans son poitrail et Ange, affable, les taisait à la lueur du jour sur un courageux sourire - c’était pour cette ridicule raison qu’il avait toujours haï la nuit, vulnérable sous l’oeil luisant de Sélène.
L’abîme s’offrait à lui, et il ne semblait y avoir que toi pour en écarter le trouble. Mais je pense que c’est égoïste, et un peu injuste, souffla-t-il dans un effort désespéré de repousser l’échéance. Il déposa les mouchoirs sur ton lit, prestement oubliés alors qu’ils étaient la source de son rejet. Je comprends, cela dit, qu’on ait rarement besoin de moi, et je vais te laisser avec les infirmiers. Il ne désirait guère s’effondrer devant un pauvre élève alité, et ses yeux orangés d’ores et déjà le brûlaient.


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Anonymous
it's over
ça ira
tant mieux
d'accord
on verra bien
un jour
ce que tout veut bien dire -
j'aurais pu t'expliquer mais même mon esprit refuse de se rendre à l'évidence
(comment est-ce que moi, là, je pourrais être -ah !
amoureux
d'un de ces (pouilleux, gueux, nécessiteux)
je suis d'une tendresse à deux vitesses et pleine de maladresse quand on me laisse aux commandes, couleur lavande, si loin d'être tendre oh exsangue)
c'est si égoïste, si tu savais, tout le mal que je fais -à toi, à lui, à moi et à beaucoup d'autres,
à ceux à qui je mens, et ceux pour qui je mens,
pour ceux qui font semblant, et à ceux chez qui je m'en vais en rigolant
j'ai des tempêtes et elles ne savent pas faire de pauses
j'ai failli me laisser aller à (t'embrasser) faire des erreurs sans cervelle juste à cause d'une promesse que j'ai faite
il m'en faut si peu pour dévier du chemin tracé (lequel ? du myocarde de l'endocarde ou de ma sauvegarde ?) c'est déplacé de vouloir voir s'ils sont tous pareils de l'autre côté de la barrière
et j'aimerais être honnête te dire :

  • mamoru ne te mérite pas
  • yume ne me mérite pas
  • le monde tournerait bien sans moi
  • ça ira (c'est terrible)

et à la place
je ne fais qu'un peu plus noyer tes pensées décharnées en soufflant un bonne nuit qui ne fait presque pas de bruit -il n'est pas vrai non plus, et il glisse dans ma gorge comme de ces bonbons qui nous étouffent à moitié
merci, que je dis, et c'est une de ces erreurs horribles parce qu'elle sonne juste mais qu'elle fait vraiment plus de mal qu'elle n'était nécessaire oh je ne veux plus te donner d'espoir j'ai compris que tu ne fais que boire mes paroles mes déboires alors je ferme tout tout tout aussi brusque que ça peut paraître ; je suis désolé, désolé, désolé, j'aurais aimé ne jamais en venir jusqu'ici
rentre bien, que je dis,
comme si ça pouvait transformer les vers qui pourrissent tes amours en de beaux papillons vermillons.
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