So I walked through to the haze
And a million dirty waves

Musique — Nuit noire, lune presque pleine ; un ciel dégagé à la douce teinte de la fin de l'été. Dernièrement, l'école s'est embrasé, avec des événements tous plus percutant les uns que les autres. Chacun avait subit, chacun à sa façon, avait morflé. Et Nanami, petit brin de femme, n'avait pas fait exception à cette règle. Sa chevelure blonde en carré plongeant qu'elle ramène en arrière en longeant la plage lui donne une soudaine envie ; la brise maritime lui chatouillait un peu trop les narines. C'est avec lenteur qu'elle commence par retirer ses chaussures, puis ses chaussettes. S'approchant de la mer, l'eau frôlant ses pieds ; bien fraiche, comme le zéphyr qui vient soulever avec douceur sa jupe.

Humant l'air, le laissant enivrer ses poumons, les cernes noirs qui entourent ses yeux depuis maintenant trois semaines se font moins creuses. L'air marin avait cette faculté assez déconcertante de pouvoir laver tout chagrin, toute trace de peine - d'éradiquer les ennuis. Profond soupir, la jeune femme retire sa veste, puis sa jupe et enfin sa chemise, avant de s'élancer en sous vêtements dans la mer. Froide. C'est le premier mot qui lui vient à l'esprit, mais pour la première fois depuis le début des vacances, Nanami se sent réellement vivante. Plongeant la tête la première et revenant très vite à la surface, elle s'essuie les yeux, passe ses mains de parts et d'autres de son visage.

Et elle r i t
La sonorité d'un rire qu'elle avait oublié
Qui lui avait profondément m a n q u é

Ce n'est pas raisonnable, elle qui tombe si souvent malade et qui n'a rien préparer pour se bain de minuit ((complètement improvisé)) pour se sécher, se rendait compte après coup de sa bêtise. Mais l'euphorie et là - et son rire, qu'elle croyait fugace, ne la quitte pas. C'est en se rapprochant un peu du bord, s'asseyant sur le sable la moitié du corps dans l'eau, qu'elle contemple la voûte céleste ; les étoiles. C'était une très belle nuit et étrangement, elle espérait Nanami, qu'elle ne se termine jamais.

hrp : this is totally open, c'est un rp un peu détente pour changer d'atmosphère ((ouais on dirait pas mdr)) mais genre bain de minuit, avec plein d'élèves, pour se changer les idées et profiter à fond du festival o/ voilà voilà ceux qui veulent viennent ; c'est open for all ! ((les sanctions aussi j'pense mais ça MDRRR))

So I walked through to the haze
And a million dirty waves

Musique — Une lune qui se reflète dans l'eau, qui ondule sous les remous des vagues. Elle reste là Nanami, à faire la planche, à contempler le ciel dégagé, à s'imprégner de l'air marin, de s'époumoner de son rire mutin, à la tonalité cristalline ; dont l'écho raisonne aux abords de la plage de sable fins. La vérité est pourtant sombre, cruelle, Nanami n'est pas heureuse ; elle s'efforce d'agir comme telle. Son couple avec Hajime perdure, mais elle ne sait pas où elle va ; Zeno, son plus fidèle ami n'est plus là ; un élève est mort dans un couloir ; ses nuits sont blanches, mais ses idées sont noires. Et pourtant, Nanami ne veut pas se l'avouer ; que rien ne va. Alors elle se force, amorce le déni, se conforte dans ce qu'elle côtoie. Cependant, à force d'agir ainsi, la jeune attrapeuse se brise, elle peut l'entrevoir - et elle ne peut pas l'éviter.

C'est comme une plaie
Qui ne souhaite jamais
Se refermer
C i c a t r i s e r

Inspirant longuement, à tel point qu'elle n'arrive plus à capturer assez d'oxygène, elle libère l'air, en soupirant d'une traite, comme si cela pouvait expulser ses problèmes, ses angoisses, ses regrets. Sa chevelure blonde trempée vient se coller à sa peau alors qu'elle se redresse, s'assoit un peu plus confortablement en scrutant l'horizon. Et voilà que vient la teinte d'une voix, semblable à celui d'un grelot, qui retentit dans son dos. Une sonate particulière, non pas étrangère, mais qui lui paraît néanmoins éphémère ((plus habituée à entendre un tel son dans ta voix.)) « Ce n’est pas très raisonnable, avec une santé aussi fragile que la tienne. » Serait-ce de l'inquiétude qu'elle entrevoit ? Nanami pourrait y croire ; mais cela lui paraît quelque peu narcissique. Une main logée sur sa nuque, qu'elle masse délicatement, elle reste assise, sans bouger, sans rien dire, attendant bizarrement, que le temps défile ; qu'il passe. Posté non loin d'elle, tu ne dis rien pour le moment, tu te fais silencieux et comme elle, tu regardes au loin, comme si des réponses pouvaient vous être livrés ; comme si l'horizon, était porteur, d'une réelle vérité. « Je ne sais pas si dois davantage m'inquiéter de tes récentes sautes d'humeur ou de te voir rire comme une démente, dans l'eau froide. »

L'inquiétude. Un mot qui revient ; encore. Ce n'est pourtant pas quelque chose qui l'amuse Nanami, loin de là ; elle déteste cela ; inquiéter les gens. Et elle sait qu'en ce moment, elle ne tourne pas rond, qu'elle n'est plus la même ; qu'elle a changé. Mais c'est normal, rien n'est plus pareil. Non. Absolument rien. Secouant la tête pour décrocher des mèches collées à ses tempes, la jeune femme les rabats finalement derrière ses oreilles dans un geste lent ; à la ramasse - hors du temps. Nanami n'a plus vraiment l'impression de faire parti des vivants ; c'est comme si les récents événements avaient happé toute forme de vie - elle essaye cependant, de chasser ceci. « T'inquiéter ? Et pourquoi est-ce que cela t'inquièterais au juste ? Il y a une raison particulière ? » Question rhétorique ; preuve qu'elle ne souhaite pas répondre. Qu'elle est encore un peu trop perturbée par tout ce qui s'est passé - qu'elle n'a pas eu le temps de se poser. Soupirant légèrement en ramenant ses jambes prêt d'elle, Nanami se permet de lâcher sur un ton neutre ; presque éteint ((énorme contraste avec son humeur jouasse d'il y a quelques minutes.)) « Ne t'inquiète de rien. Y'a pas de raison. Et ma santé est ce qu'elle est ; laisse la de côté s'il te plaît. »

L'amabilité, c'est quelque chose qui semble l'avoir quittée. Pourtant elle essaye Nanami, de rester inchangée - mais rien n'y fait ; on ne peut pas effacer, ni oublier, les événements qui se sont enchaînés.

hrp : brs jtm i swear it's true

So I walked through to the haze
And a million dirty waves

Musique — Ah… Profond soupir, réflexion interne, qui cache le froid qui commence à lui arracher un frisson de malaise. L'entrain n'est plus le même ; elle se sent comme une enfant sous ton regard ; comme si elle faisait n'importe quoi depuis des semaines. Ce n'est pas faux, c'est vrai qu'elle déconne complet. Son index passe sous son nez alors qu'elle renifle, se relevant et quittant l'eau, attrapant son tee-shirt et sa jupe qu'elle remet à vitesse grand V. Une phrase, qu'elle se prend de plein fouet, qu'elle n'aurait pas pu prédire. "Toi. C'est une raison suffisante." Ô Nanami aimerait en rire, mais c'est plutôt à pleurer. C'est elle l'aînée, mais c'est elle qui fait n'importe quoi, qui n'arrive plus à vivre normalement ; qui reste bloqué dans le passé, anxieuse, terriblement angoissée. Elle ne peut pas mentir, c'est un fait, mais elle ne peut pas continuer comme ça, à rester dans le tourment infini de ses nombreuses peurs. Mais comment faire autrement ? Rien ne se passe bien, tout n'est qu'une copie du drame précédent. Un élève qui perd un bras, un autre qui meurt atrocement dans une putain des parties de l'école, comme si de rien était. C'est terrible, c'est juste horrible et il faudrait faire avec ? Mais Nanami, elle n'y arrive pas, elle n'y arrive plus. Mentir, affiché un sourire de façade, ce n'est pas pour elle ; mais au moins, ce soir, pour une fois depuis longtemps, elle aura essayée de bien paraître ((jusqu'à ce que tu arrives.)) Et l'eau salée de la mer qui dégouline de sa tignasse désormais blonde se mélange à celle de ses larmes, les dissimulants au passage. Depuis quand était-elle aussi faible ? Aussi borderline sur les bords ? Ce n'est pas du lunatisme, c'est de la démence…

"J'ai des raisons de m'inquiéter. On en a tous. Des yokai nous ont attaqué. Et par là, je ne cite que les dernières actualités." Son coeur se craquelle, se morcelle. Pourquoi Yori ? Pourquoi il faut que tu sois aussi cassant ; même quand tu ne veux pas l'être ? Pourquoi lui rappeler alors qu'elle le fait déjà constamment ? Pourquoi mettre ça sur le tapis ? Tu n'as pas apprécié qu'elle te rentre dedans durant cette réunion dans votre salle commune alors tu l'a met plus bas que terre ? C'est ce que tu cherches ? Non. Bien sûr que non, vous étiez désormais réconciliés ; alors pourquoi ? Tout se mélange, mais rien ne lui semble sonner pareil dans les tréfonds de sa tête ; rien ne va, tout découle, mais tout s'emmêle. Et elle sent Nanami, qu'elle est prête à craquer, que la pluie salée pourrait se transformer en raz-de-marée. Alors elle se contient, elle prend sur elle ((ou du moins, elle essaye, mais c'est de plus en plus compliqué.)) La voilà qui renifle, une fois, avant d'entendre la suite de tes suppliques. "On sait tous les deux que, d'ici demain, tu seras malade, mais tu es bien libre de faire ce que tu veux. Dans ma grande bonté, peut-être que je t'apporterais des boissons chaudes." Ô Yori, tu t'essayes à une pointe d'humour, mais tu devrais savoir maintenant, que le coeur n'y est plus. Le silence pesant se fait ballotter par le bruissement des vagues contre la fine couche de sable qui se trouve à ses pieds ; baignant dans le halo de la lune, shootant dans l'eau comme si cela pouvait encore l'apaiser. "Tu veux en parler ? De Zeno. Ou d'autre chose."

Et voilà. La coupe est pleine, l'eau déborde. Les larmes montent encore et encore et se déversent. Pourquoi ce soir, pourquoi maintenant ? Pourquoi tout part à la dérive ? Pourquoi elle n'arrive pas à se calmer ? Pourquoi sa respiration est aussi saccadée ? Pourquoi elle n'arrive pas à remettre de l'ordre dans ses idées ? Pourquoi est-elle aussi anxieuse ? Aussi dégoutée ? Aussi attristé ? Aussi angoissée ? Et les larmes se mêlent à celui d'un cri assourdissant, celui du désespoir qui daigne enfin quitter sa trachée. Il y a la révélation d'Hajime qui lui revient, celui de son père qui l'a encore frappé. Il y a l'annonce, celui d'un mort qu'elle n'aura pas côtoyer, mais auquel elle pourrait identifier Ange, ou toi Yori. Cela aurait pu tomber sur n'importe qui. Et elle se laisse tomber Nanami, en pleurant, en s'égosillant un peu trop. Zeno. Il n'est plus là Zeno, mais il lui manque atrocement en cet instant. Ses bras, son épaule, il n'y a plus rien. Il n'est plus là. « Je… J'en ai…. Marre. J'en… Peux plus ! » Elle a essayée Nanami, de se contenir, de se contrôler, de ne pas péter un câble ; mais c'est trop tard, la coupe est pleine. Tout s'échappe de ses pores, de ses yeux, de ses gestes. Elle ne sait plus quoi faire pour changer la donne. « J'ai… J'ai essayée bordel ! J'ai essayée… De… De faire bonne figures. Mais j'y… J'y arrive plus ! J'ai peur putain. J'ai peur de tout… De tout le… DE TOUT LE MONDE ! Tout le temps ! »

Elle ne sait plus à qui faire confiance, elle ne sait plus rien. Tout part en vrille, tout fini en miette ; comme ses forces mentales, comme sa raison ; tout se fait la malle. Et elle a besoin d'aide...

hrp : oui c'est moi ; encore mdr des bisous jtm srry pour l'attente et pour le drama

So I walked through to the haze
And a million dirty waves

Musique — S'il y a bien une chose que Nanami déteste plus que tout, après l'hypocrisie et le harcèlement ; c'est bien de paraître faible aux yeux des autres. Toute sa vie, elle a dû se forger un cocon, se faire sa place ; elle, simple né moldu dans un monde qui lui est hostile. Il lui aura fallut du temps pour se sentir chez elle à Mahoutokoro, pour se créer des liens, pour ne pas être dépendante de sa soeur. Elle brillait Momoka, dans la lumière, alors que Nanami stagnait dans les ombres, rasant les murs, se cachant derrière sa frange trop longue. Les jumeaux ne naissent pas égaux non plus, comme aucun être. Et pourtant, c'est Momoka que l'on a pas épargné et elle, en tant que double, elle n'a pas pu l'a protégée. Malgré son amour, malgré ce lien et dieu sait, ô oui il sait, qu'elle aurait aimé Nanami, que les rôles soient inversés. Peut-être qu'elle n'aurait pas été en couple avec Hajime, qu'elle n'aurait pas rencontré Zeno, qu'elle ne serait pas devenue la grande soeur spirituel d'Ange, qu'elle n'aurait pas été avec toi Yori. Prisonnière entre quatre murs, c'est la vie de sa jumelle désormais, abreuvé de cachets et cloué sur un lit avec des gens qui la prennent pour ce qu'elle n'est pas ; une cinglé.

Oui, parfois, Nanami aimerait que les rôles soient inversés ; mais aujourd'hui elle regrette cet écart de pensée. Car rien ne va ici, tout part en couille, il n'y a plus rien de bon ou de souhaitable à Mahoutokoro ; seulement de la peine, de la souffrance, de la méfiance et des drames ; beaucoup trop pour qu'ils ne soient qu'un hasard. Et elle pleure sa haine, elle évacue sa colère, sa rage, sa tristesse ; le monde pleure et elle pleure avec lui - ça a toujours été ainsi ((putain d'empathie.)) Et elle doit te paraître bien bipolaire, bien à cran pour exploser d'une telle façon devant toi ; elle qui a toujours tout fait pour avoir un contrôle total sur ses émotions - preuve est faite que la coupe est pleine et qu'il lui faut ouvrir les écoutilles, laisser les vannes se vider pour pouvoir de nouveau respirer. Tu ne dis rien Yori, en tout cas, pas pour l'instant, tu te contentes de l'approcher avant de te mettre à sa hauteur ; mais elle ne s'en rend pas compte Nanami, trop perdue, trop chamboulée ((et si tu savais, combien elle se déteste, combien elle se hait.)) Il y a une main sur son épaule, qui lui arrache un hoquet de surprise, un sursaut non contrôlé. Un bras qui passe dans son dos pour mieux la rapprocher ; étrangement, elle se sent soulagée.

Parce que tu n'es pas parti Yori, tu ne l'as pas laissé là. Malgré qu'elle soit horriblement chiante en ce moment, qu'elle ait des sautes d'humeurs à en faire pâlir Ishvar Tsukino lui-même ((elle pourrait le parier)) - tu restes là, avec elle et tu tentes, à ta façon, de la consoler. Par ta simple présence et ce geste chaleureux, son rythme cardiaque semble se calmer, ses muscles se détendre, ses paupières se fermer. « Tu as le droit de craquer. » Ses yeux s'ouvrent à nouveau, rencontre ta nuque, alors qu'elle renifle une fois, puis deux, avant de cacher son visage dans le creux de ton épaule. C'est sur celle de Zeno qu'elle a toujours pleurer, c'est assez étrange, de voir ses habitudes être chamboulé. « Et tu as raison d'avoir peur. » De toute évidence, vous étiez sur la même longueur d'onde concernant les récents événements ; pourtant elle essaye Nanami, de rester positive ((un brin naïve)) - elle ne veut pas être dans le jugement constant, dans l'inquisition, dans cette putain de méfiance ; ce n'est qu'un engrenage malsain qui les tirera fatalement vers leur propre fin. Nouveau soupir, la jeune femme laisse échapper ses larmes, perd son souffle dans le creux de ton épaule, alors que tu reprends.

Tu dis que tu n'as pas été présent Yori et c'est vrai, mais elle ne t'en veut plus désormais ; surtout qu'aujourd'hui, tu fais l'effort d'être là alors que bien d'autres lui on tourné le dos ou ne sont plus là. Tu crois qu'elle se méfie de toi, mais elle sait qui tu es, que tu ne lui ferais plus jamais de mal ; vous aviez mis les cartes sur table à la falaise, il n'y avait plus de retour en arrière désormais. Et tu lui livres la vérité, celle qui soulage, qui apaise. « Mais tu peux compter sur moi, maintenant, si tu en as besoin. » Un fin sourire vient capturer le coin de ses lèvres alors qu'elle ferme les yeux et qu'instinctivement, à la fin de ta tirade, elle capture de ses frêles mains, ta chemise en les nichants dans ton dos. Elle s'y agrippe Nanami, comme elle ne peut plus le faire avec personne, elle se réfugie chez toi, dans cette antre réconfortante que tu lui offres. Tu n'as jamais été doué pour réconforter, c'est vrai, c'est à se demander parfois pourquoi on t'as choisit toi comme préfet ; mais tu sais écouté Yori, tu as appris avec le temps et tu n'es pas dénoué d'empathie, tu es quelqu'un de bien, quoi que tu veuilles en dire.

Caressant ton dos en lâchant du lest sur sa prise, Nanami laisse échapper un soupir d'aise, reniflant légèrement avant de lâcher de sa voix cassée, un brin enrouée. « J'peux pas me méfier de toi, parce que… Justement… C'es t toi Yori. Et j'ai confiance en toi. » Elle renifle de plus belle, restant niché là, comme elle l'aurait fait avec son meilleur ami quelques semaines auparavant. Mais voilà, il n'est plus là et Nanami doit affronter les choses seule désormais - impossible pour elle de se montrer faible devant Hajime, impossible de lui parler de ça, car il a déjà ses propres soucis à gérer ((et il est préfet en chef, double responsabilité.)) « Zeno me manque. Je lui parlais de tout, je pouvais rien lui cacher ; mais sans lui, je mens quotidiennement pour rassurer les gens ; je souris et je dis que tout vas bien… » C'est peut-être ça le plus triste, d'être constamment en train de se voiler la face, de ne pas être capable de se regarder dans le miroir sans avoir une envie folle de briser la glace, incapable de supporter son reflet. Oui, Nanami se déteste désormais, elle déteste ce qu'elle dégage, ce qu'elle renvoie. « Mais c'est faux, j'vais pas bien. J'porte un masque, j'fais semblant, mais c'est ça la vérité… Je vais pas bien. »

En l'avouant, elle craque de nouveau, moins brutalement qu'auparavant, mais les larmes s'échappent de nouveau, il faut qu'elle les laisses s'enfuir, rouler le long de ses joues bien pâles comparé à d'habitude. C'était sa punition, à force de prendre sur elle, Nanami a fini par sombrer - elle sait pourtant que ce n'est pas fait pour elle, d'être si secrète, que ça l'a bouffe comme jamais. « Qu'est-ce qui va se passer maintenant Yori ? Qu'est-ce qui va encore nous tomber dessus ? Un mort. Et si… » Elle reprend son souffle, comme dans un marathon, ses mots semblent tracés leur route. « Et si Zeno était mort lui-aussi ? Et si le prochain c'était Hajime ? ou Ange ? Ou… Toi ? » Ou moi ? La gorge se serre, la peur est désormais constante en elle, elle a imbibé ses veines, s'est insinué comme un poison dans ses vaisseaux - plus rien ne sera jamais comme avant et il faut qu'elle l'accepte.

hrp : je l'avoue, j'étais inspirée, nanami est en pls, moi qui voulait un peu de joie, j'suis navrée ! jtm fort o/

So I walked through to the haze
And a million dirty waves

Musique — Panser ses plaies, dans les bras réconfortant d'un ami ; car oui, c'est ce que tu es désormais Yori, un simple ami, avec qui elle a eu un passé tumultueux, certes ; mais cela n'entache en rien l'amour et la confiance qu'elle te porte. Tu es un ami, quelqu'un qui lui a juré d'être là pour elle et Nanami se doit d'en faire autant ; d'être à la hauteur, de ne pas se laisser démonter. Être faible ne vous aidera en rien et surtout pas à surpasser cette soirée. Alors elle reste dans tes bras Nanami et se laisser aller, parce qu'elle en a besoin ; car comme tu le dis, le masque à des conséquences et elles sont en train de tomber. Il lui faut l'effriter, le broyer, pour redevenir celle qu'elle était ; ne pas sombrer. Son coeur est serré, car la pensée que son meilleur ami puisse avoir quitter la surface de cette terre l'a réduit en charpie ; mais garder espoir, c'est ce qu'elle doit faire, avant toute autre chose. Ne pas penser au pire et surtout pas au concept de "mourir". Elle t'écoute Yori, elle s'abreuve de tes paroles, non elle n'ira pas mieux en faisant semblant… Mais elle est beaucoup trop habituée à garder les choses pour elle ; depuis "vous". Depuis son harcèlement, depuis la tentative de suicide de Momoka ; Nanami n'a pas eu d'autres choix que de cacher ses pensées ; de garder enfouis ses sentiments ; pour ne pas être blessée de nouveau.

Sa tête posée sur ton épaule, ses mains s'accrochant à ta chemise, cela lui ravive de tendres souvenirs, de ceux qu'elle ne souhaite jamais oubliée. Longtemps, elle a souhaitée Nanami, se lancer des oubliettes pour effacer votre histoires, ne garder aucune trace de cet abandon ; mais comment renier les bons moments ? Comment les chasser ? Comment les laisser s'envoler ? Nanami a préférée laisser faire le temps et aujourd'hui est la preuve vivante, qu'elle a bien fait ; que son choix était le bon. Reniflant doucement, la demoiselle tente de se calmer, la cuve était vide, le sillage de ses larmes commençait à lui brûler la rétine - mais impossible pour elle de quitter cette étreinte réconfortante. Peut-être que c'est ça qui lui manque le plus en ce moment, avoir une épaule sur laquelle se reposer ; ne pouvant décemment pas pleurer sur celle d'Hajime. Ne pas vouloir paraître faible aux yeux de l'homme qu'on aime, ne pas être prise en pitié ((alors qu'il souffre d'autant plus - cela n'allait rien leur apporter.)) Dans l'amour, les deux amants sont censés partager leurs peines et leurs déboires ; la preuve que Nanami n'en est pas encore là. Impossible de prononcer les deux mots magiques qu'elle aurait tant aimé t'entendre dire ; voici la terrible vérité. Et elle s'en veut pour ça.

C'est comme si, finalement, elle n'était pas capable d'aller de l'avant, qu'elle était condamnée à ressasser ses erreurs du passé, à déprimer sur ce qui aurait pu être, à ne pas se libérer d'un engrenage rouillé qui s'est totalement arrêter de fonctionner. Elle aimerait tellement Nanami, que le temps s'écoule de nouveau, sans se soucier de tout ça, sans être prise par l'angoisse. Est-ce mal Yori ? D'avoir peur à ce point là ? De ne pas vouloir souffrir ? Elle n'ose poser cette question, de peur de raviver de douloureux souvenirs, autant pour toi que pour elle ; alors Nanami demeure dans un silence de plomb alors qu'elle t'écoute - c'est un peu idiot, mais elle n'a pas l'impression de t'avoir déjà entendu parler ainsi. Tu te fais soucieux, inquiet de sa sécurité et tu l'as rassures, tu ne lui certifies pas que vous allez tous vous en sortir ; tu as compris que cela ne servait à rien de mentir. Mais tu arrives à la calmer, à refermer la plaie béante que la mort de cet adolescent à ouvert chez elle. Soupirant longuement comme pour extirper tout ce flot de mauvaise pensée, la jeune femme se recule un peu, mais ne s'échappe pourtant pas de tes bras, gardant une certaine proximité ((c'est peut-être malhonnête, tu n'es pas Zeno, elle ne doit pas se comporter avec toi comme elle le faisait avec lui)) - mais c'est plus fort qu'elle.

La voilà qui éternue une première fois, cherchant du regard sa cape, Nanami tend le bras pour s'en saisir, s'emmitouflant dedans pour calmer la brise marine sur sa peau trempée. Un léger rire s'échappe de ses lèvres, le sillage de ses larmes toujours ancré sur le visage ; les traits sont pourtant apaisés ; elle n'est plus rongée par la peine ni la peur. « Et bien, on peut dire que tu sais trouver les mots qu'il faut ; je ne sais pas quel est ta vocation pour le futur, mais tu devrais envisager de devenir psychologue, je crois que tu as le bon profil. » Son sourire s'étire légèrement, passant son index sous son nez pour éviter que la goutte qui lui chatouille les narines ne s'échappe ((très glamour Nanami.)) « Porter un masque… C'est ce que je te reprochais et finalement, je fais la même erreur… La preuve qu'on apprend pas forcément des leçons du passé. » Il vaut mieux en rire aujourd'hui, plutôt que d'en pleurer ; à quoi bon déprimer ? Cela ne changerait en rien les événements. C'était arrivé, vous aviez merdé ; toi en lui cachant et en lui mentant et elle… Finalement, en faisant pareil. Vous n'aviez pas communiqué et vous aviez fini par sombrer.

« Je vais essayer maintenant, de parler davantage. Même si ce n'est pas… Vraiment moi. » Plus sérieuse que jamais, son regard s'ancre au tien. Cette collision entre vos iris lui donne une envie étrange, celle de marquer le coup, de le faire perdurer dans le temps. « En revanche, si j'agis ainsi, je compte sur toi pour en faire de même. » Son regard un peu trop ardent s'adoucis, un léger sourire vient étiré le coin de ses lèvres alors qu'elle penche la tête sur le côté en riant légèrement. « Je peux compter sur toi pour éviter que je déraille ? Je peux pas parler de tout ça avec Hajime, pas pour le moment du moins et on va dire que… T'es le seul en qui j'ai confiance après lui. » C'est un peu triste pour Ange, pour Xue, pour toutes ses personnes qu'elle affectionne ; mais parler d'elle et de se qui la ronge, c'est avoué des choses bien plus profondes… Et elle ne souhaite pas les dévoiler à quiconque. Nouvel éternuement, la jeune femme peste entre ses dents, les larmes ont durcit la peau de se joues… « J'espère que ta proposition pour les boissons chaudes tiens toujours. Et… » La voilà qui soupire, son regard se pose ailleurs, un peu honteuse d'en arriver là… « C'était stupide de venir ici. Je… Suis désolée si j't'ai inquiété. »

Le calme revient, lentement, mais sûrement et tu peux être rassuré Yori. Nanami va arrêter désormais, de se laisser dicter sa conduite par ses émotions et son impulsivité.

hrp : bon bah finalement comme j'l'ai dis sur discord, j'arrivais pas à dormir, so bonsoir 8D

So I walked through to the haze
And a million dirty waves

Musique — C'est seulement parce que je te connais. C'est vrai Yori, elle ne nierait pas cette évidence ; tu l'as connais mieux que personne ; peut-être parfois mieux qu'elle-même. Et tu sais, elle pourrait en dire autant. Beaucoup trop de temps passé à te regarder, à épier tes réactions, à être confronter à ta façon de pensée, qu'elle a réussi, à te déchiffrer. Et si tu savais, Yori, à quel point il est difficile de te décrypter. Un fin sourire étire cependant ses traits, heureuse que vous ayez enfin réussi à évoluer tous les deux ; laissant le passé loin derrière - là où il doit demeurer. Son index vient lentement essuyer ce qui lui coule du nez, ne sachant pas si c'est là de l'eau de mer, ses larmes, où un autre liquide bien moins glamour que Nanami ne préférait pas citer, ni même imaginer. Je ne te laisserai pas dérailler, il y a déjà bien assez de déséquilibrés chez les Tsuchigumo, l'ambiance devient invivable. Il ne manquerait plus que tu t'ajoutes au lot.

Un ricanement, qui siffle un peu dans l'air, consciente qu'elle n'avait pas été tendre avec toi durant cette réunion dans la salle commune. Non, c'était difficile pour la demoiselle de taire ses angoisses ; bien trop présente dans sa caboche pour les murer dans un silence de plomb. Les exprimer lui était indispensable pour ne pas dérailler. Hochant la tête néanmoins à ta remarque, Nanami se redresse un peu plus, s'emmitouflant dans sa cape à la recherche de chaleur. Je ne suis jamais très loin, donc quand tu as besoin de parler ou quand tu as juste besoin de compagnie, n'hésite pas. Son éternuement brusque stop ta tirade, tes doigts sur ses joues pour effacer ses larmes… Un geste auquel elle n'était plus habitué venant de toi… Se reculant légèrement, ramassant ses affaires, elle finit par se tourner lentement vers toi, Nanami rétorque aussitôt, un sourire mutin et taquin sur le coins de ses lippes. « Tu me tiendrais gentiment compagnie ? Sans rechigner ? C'est la preuve nette que tu fais des progrès Yori. »

Son rire pourfend l'air, s'acoquinant avec le bruit des vagues, le souffle du vent. Attrapant ses chaussures du bout des doigts, les chaussettes nichés à l'intérieur, elle reste devant la mer quelques secondes encore, avant de tourner les talons. Tu émets l'hypothèse de rentrer, après lui avoir confié avoir tenté un premier essaye pour l'empêcher de dérailler ; nouveau rire qui s'échappe sans qu'elle ne puisse le contrôler ; un peu plus légère, malgré le poids qui la cloue toujours au sol. La promesse de boissons chaudes au matin étire pour une énième fois ses traits, décrassant son faciès de toute trace de peine ou d'anxiété. « Alors je compte sur toi demain Yori, je t'attendrai de pied ferme. » Amorçant la marche, sans réellement attendre de réponse de ta part, elle rajoute avant de repartir. « Merci, de te soucier de moi comme tu le fais. Je suis ravie de… T'avoir pour ami. »

Car c'est bien ce que vous étiez désormais ; ce que vous n'aviez jamais réellement été, jusqu'à aujourd'hui.

hrp : et hop un rp de terminé o/