il paraît qu'il n'y en a que peu qui connaissent le chemin de la clairière et je crois que c'est une bonne chose
pour moi, pour lui, et pour tous ceux un peu comme nous
c'est un autre genre de magie que l'on retrouve ici
quand on est certain que les oiseaux n'arrêteront jamais de chanter
et que les arbres continueront de pousser
et que les esprit frissonnent entre les feuilles
et que le soleil fait s'envoler les libellules
les cours viennent de terminer et on s'est passé le mot
oh ça serait presque romantique, vraiment
et peut-être que ça l'est (au moins un peu)
ou peut-être que c'est juste une autre manière de continuer à t'influencer à te faire faire tout ce que je peux souhaiter
oh peut-être que c'est le bon moment pour oublier d'y penser
c'est ce qu'on a promis, ce qu'on a juré
alors -j'attends juste, un peu impatiemment
assis dans l'herbe, à jouer avec quelques brins qui n'ont rien demandé ; amouraché depuis des années
pas d'urgences pour me cacher, pas besoin de m'excuser de t'embrasser (juste besoin de t'enlacer)
peut-être que j'ai un peu pressé le pas aussi vite les cours terminés et peut-être que ce qu'il y a de plus magique sur celle île ce n'est pas ce à quoi on s'attend et peut-être que j'ai passé beaucoup de temps à t'imaginer tendrement et peut-être que j'ai hâte et que quand tu te montrera j'aurais le plus beau des bonheurs à te montrer, immanquable, sur le bout de mon nez
j'ai très envie d'être à tes côtés.
j'en viens à compter les innocents brins arrachés
les gouttes de rosée qui peuvent encore tomber
perdu dans le bruits des bruissements du printemps
ah, peut-être aurions-nous dû aller sous le cerisier.

on aurait pu oh aller partout
sur l’île et bien ailleurs, pas de quoi s’inquiéter, on arrivera toujours à s’isoler
les iris relevées sur un bout de papier, vraiment il n’en faut pas plus pour se retrouver
ça a l’air ah si simple ! d’une frivolité qui apaise les coeurs mais pas les ardeurs,
ça annihile les malheurs dans la chaleur d’un de ces printemps gagneur
et tu appelles l’automne de ces cheveux de feu -ça explose comme de nouvelles roses
doucement, tranquillement, oh si joliment, délicatement dans sa toute fureur grandeur splendeur (rousseur)
je te l’ai déjà dit mais tu es (si) beau
les cheveux longs comme une de ces nymphes d’autres pays ; céleste, presque, blancheur du nord ou d’ailleurs, deux yeux qui ont tout de merveilleux
je te l’ai déjà dit mais tu es magnétique
si bien et si vrai que tu m’attires (le regard et les mains et le coeur) avec toutes tes couleurs ; un arc-en-ciel pastel qu’il me tarde de venir mélanger déranger sublimer
c’est un automatisme -moi qui vient à toi, avec tant de douceur que vraiment on croirait à notre bonheur (le vrai le seul celui dont on parle dans les beaux contes de fées et toutes ces autres histoires imaginées pour ne jamais être vérifiées)
on aurait pu oh aller partout vraiment je ne le dis pas dans le vent t’as cette manière de me rendre invincible (et moi je te façonne en invisible) que pour quelques instants j’ai l’impression de ne pas savoir m’arrêter (et moi je t’empêche de continuer)
on ira la prochaine fois et celle d’après on ira ailleurs et ça sera encore meilleur, je te le dis au creux de ton oreille juste avant d’effleurer le veine (oh la sève) qui remonte ton cou
emprisonné à moitié (avec ta volonté), un bras de chaque côté
l’odeur de tes cheveux, enivrante, ensorcelante
le poivre de ton corps, des constellations qui s’évaporent
ça ne donne qu’un avant-goût de tout ce qu’on peut bien se trouver
au-delà de tes pensées

j'ai l'innocence des lions : ceux qui ne lèvent pas le petit doigt mais demandent des festins, ceux qui arrivent en premier sans jamais rien faire pour le mériter, ceux qu'on veut flatter sans jamais le constater
j'ai l'habitude de tout chercher (un peu de fierté, plein plein plein de mauvaises idées, de quoi me faire un peu voler planer m'envoler recommencer) alors oh quand on cherche à me plaire ça me dépasse ça me surpasse (trépasse)
tu sais, yume, je ne t'ai jamais pris pour acquis -je sais que j'aimerais y croire, et peut-être qu'au fond j'arrive bien à me mentir, mais un jour je vais en pâtir parce que oh
j'ai tellement (tellement tellement) de choses à te dire
et le temps qui passe qui s'effile s'étire qui continue de ne pas en finir mais qui toujours ira trop vite pour que je puisse confier tout ce que mon cœur veut cacher
il veut se protéger (fin limier il sent les futures catastrophes qui vont arriver)
mais toi
toi (toi !)
si honnête (exceptionnel sensationnel émotionnel) ah c'est ma défaite ; je m'avoue vaincu face à ce genre de déconvenue, tu gagnes qu'importe les baisers que tu peux bien déposer
et vraiment
(qu'ai-je fais pour te mériter ?)
c'est tout mon être que tu fais trembler (mon faux ego vient de tomber
coincer entre deux paires de lèvres qui ne peuvent que s'embrasser
se cajoler se réunir fusionner et repartir pour mieux revenir)
ah bon ? murmuré vite fait pour pouvoir continuer ne jamais s'arrêter oh besoin d'amour si bien ancré ; je sais que tu m'aimes et pourtant j'ai si peur à l'idée que tu puisses t'en aller mieux encore que des cheveux de feu follet ? de liberté oh de divinité

c’est une curiosité tranquille -de celles qui apaisent par leur foi, si convaincue que tout ira bien, que tu feras toujours de ton mieux ah que tu sauras me surprendre de la meilleure des manières
c’est de la confiance, au final, et oh si je m’en rendais compte, je me déferrais de tes bras et je m’en irais sans me retourner, en essayant de ne pas y penser, pour tout renier renier annuler
mais je suis aveugle
et vraiment, c’est une bénédiction
(parfois je me demande ce que j’aurais fait sans tout ça
l’apaisement le bonheur l’oubli la paix et juste l'impression que
tout ira bien
pour de vrai)
tu me vends des merveilles avec tes jolis mots, des visions d'autres mondes, des phénix de feu et de glace, des prodiges inattendus des chef-d'oeuvres que seuls ceux comme toi savent en faire
depuis le début, dès la première fois où j'ai su, je me suis demandé ce que c'était que d'être quelqu'un d'autre, et quelqu'un d'autre, et quelqu'un d'autre, et soi parfois
je crois que là, juste là, perdus dans une forêt aux allures de contes de fées, mystique, j'ai ma réponse (la mienne, pas la tienne) :
ça fait du bien
ça ouvre les barrières du possible
ça te donne des libertés que tu ne pouvais imaginer
et moi je
te vois -ce toi pas toi
tes cils de daim et tes doigts de nymphes et tes joues creusées et ta poitrine bombée et ta croupe lissée et tes lèvres
elles ont l'air si -
hypnotisé par tes yeux clairs
et tes cheveux oh maintenant tu as vraiment vraiment vraiment l'air d'une déesse et inari ne m'en voudra pas te t'avoir donné son nom je te le dis, comment pourrait-elle être vexée de tant de beauté et
je crois que ça te rend oh un peu intouchable tant tu es parfaite et mon cerveau ne se pose pas de questions -tu es devenu elle et c'est tellement mieux qu'on en oublie les détails
ma main volette comme un papillon éphémère, qui veut faire son difficile avant de se poser ah elle passe de ton cou à ta joue à tes cheveux pour finalement terminer sur ces fameuses lippes, oh elles -
le pouce commence sa course comme pour s'assurer qu'elles sont vraies que ça ne disparaîtra pas et j'ai les yeux rivés déterminés hypnotisés vraiment je ne me rends pas compte de tout ce qu'il t'attend
je crois que j'ai le regard brillant (de ceux des affamés) et je n'arrive plus à te lâcher
((tant d'options qui s'ouvrent dans le capharnaüm de mes pensées ; les unes plus violacées que les autres, à attendre qu'on se vautre))

le temps passe, mais c'est comme si tu le tenais au bout de tes cils ; qu'à chaque fois que tu clignes des yeux, une seconde s'échappe
que tes cheveux qui bruissent laissent couler une cascade de minutes
que le rose de tes joues détermine la durée de l'éternité
et là, à ce moment précis, j'ai envie de dire que je suis à toi, tout entier
tu sais, j'ai envie d'y croire
de me dire que ce n'est pas si grave
qu'on peut mentir, et si yume n'a pas de genre, moi je comprends qu'il peut y avoir les deux, et si les deux sont là, alors on peut dire que tu es une de ces jolies filles
et on dira ueda, et c'est le prestige qui transpirera, et c'est l'argent qui importera, et c'est l'image qu'on retiendra
tu ne crois pas ?
moi j'ai envie d'y croire
et je ne me rends pas compte, oh non, d'à quel point c'est malsain ah horrible, véritablement inadmissible
et je ne me rends pas compte, ah non, d'où ça vient -de ce trop d'affection que je ne te donne qu'à moitié et peut-être
qu'aujourd'hui
c'est différent
et je parcours ton visage oh je veux l'apprendre par cœur, l'ajouter sur tes autres traits et imaginer toutes sortes de possibilités
je t'embrasse
comme tu le fais -tendrement, peut-être avec un peu de feu en-dedans,
mes mains qui découvrent d'autres formes ah qui se posent si naturellement sur le creux au-dessus des hanches ; regarde comme elle s'y cale si bien, et tes cuisses un peu plus rondes oh les doigts les dévalent comme si elles avaient toujours été là (ils descendent, ils reviennent, et recommencent encore, sûrement jamais lassés de ce qu'ils peuvent découvrir à chaque itération ah véritable exploration)
ma reine.
mais quelle gangrène.
ma sirène.
regarde comme ça nous draine.
ma garenne.
mauvaise graine.

était-ce vraiment des compliments ? ou juste un songe qui ment ?
tu es -ah, tellement
le masculin le féminin, le début et la fin
mais voilà : les reines n'amènent que la guerre, et les sirènes dorment dans des crapaudières, et les garennes sont des prisons de naguère
moi je suis prêt à te faire redevenir hère si ça m'assure oh si je suis certain que tu reviendra parmi ces hominoïdes qui ne te méritent pas qui ne doivent pas savoir (ça vaut mieux crois-moi)
(c'est un de ces amours valétudinaires, si peu ordinaires (doctrinaires), cachés à chaque nycthémère -probablement pour des millénaires :
que veux-tu faire de cet enfer ?
que peux-tu faire de ce calvaire ?
ta réponse : tout refaire.)
je crois qu'au fond, je sais. que tu m'aimes. et pourtant je continue de t'assassiner de mes blasphèmes.
ah -si tu savais les autels que je dédie à notre tandem
comme un philosophème qui refuse les je t'aime, dont moi-même je n'en comprends plus les peines.
ne deviens pas sirènes
reste donc humaine.
comme ça ? moi aussi.
et je t'attire ; l'herbe molle dans mon dos et mon bras qui barre ton épaule qui vient coller oh si doucement ta personne toute entière
contre mon torse ta poitrine ah une douce chaleur si souple si différente de la dureté de ton sternum
contre mes mains la courbure à la naissance de tes vertèbres sacrées
moi aussi. je murmure juste à côté
mes lèvres entichées de tes cheveux safranés

il y a des moments comme ça -comme ça.
comme ça
comme ça
comme ça

et j'ai -
je veux dire : je pense toujours mais
c'est plus lent

mon pouls calqué sur le tien

tout va bien

tout va bien

(et je t'approprie ton corps -mais seulement s'il y a toi en-dedans, seulement si c'est bien tes pensées qui le font bouger, seulement si ça reste tes rêves parlés par ces lèvres pulpées)
(et je sais -je crois que je sais ce que tu penses. je crois que je pourrais deviner, m'en douter, tout arrêter, mais je suis égoïste quand t'es une inconnue de mon équation je veux te laisse libre pour mieux admirer ta vérité la douceur de ta beauté l'ingéniosité de tout ton univers mais voilà, le monde est un endroit qui fait peur et oh, si c'est toi contre ma sœur, c'est elle qui gagne sans aucun doute et toi je te garderais en soute, là où on ne pourra pas plus détruire tes doutes en plus petits bouts encore ah si je le pouvais je te dirais que t'as les étoiles à tes pieds et qu'elles n'ont rien de bien charmant face à tes yeux décolorés et je continuerais je clamerais que tu as cette manière de changer les gens pour le meilleur et que vraiment vraiment tu réveilles tous les bons sentiments)
tout va bien
tout va bien tout va bien tout va bien tout va bie n tout vabien toutvabien tou tvabi entoutva
stop.
respire.
rembobine.
recommence.
ne le laisse pas s'emmêler dans des idées qui pourraient le perdre, qu'il pourrait perdre, qui pourraient vous pendre
mh. il faut respecter le règlement.
je mens
je sais que je mens
je me doute que tu sais que je mens
moi -celui qui passe le plus clair de ses nuits hors de son lit, celui qui reste à flotter dans un lac interdit, celui qui lit des livres qu'on a oublié de brûler de cadenasser d'enfermer
mais je n'ai pas la force de dire non et d'encore encore te faire te détester pour ce que tu n'es pas quand tu
quand tu
quand tu es comme là. ton âme toute à moi.
mais bien sûr, j'aimerais souhaiter -j'aimerais pouvoir dire au monde entier que tu es la meilleure chose qui me soit arrivé, lui hurler de regarder la gemme qu'il a enfanté ah tu sais je ne t'en voudrais même pas de partir tant que c'est pour de meilleures choses (cet égoïsme à double vitesse) et surtout
je crois que j'aimerais demander à ce que ce ne soit pas si grave, tout ça
tout ça
tout va bien
je dépose quelques baisers sur ta tempe, une fleur déposée au-dessus de ton oreille
elle ne t'égalera jamais.
on fera ça en hiver. quand la nuit viendra tôt.
quand il n'y aura pas d'étoiles filantes, et pas de vœux à nous en crever les cœurs.