Tu chillais après cette intense compétition de pêche, tu n'épilogueras pas sur le dénouement car ton auteure ne sait pas encore si tu as minablement perdu ou si tu t'es élevé vainqueur. Quoi qu'il en soit, l'après-midi plaisante se déroulait encore sans grande encombre — même les stands de nourritures furent cléments avec toi — et dans une ambiance joviale, vous étiez un groupuscule à bavarder avec humour.  

Dans le paysage de la grande salle virevoltaient nombreux papiers pliés sous nombreuses formes. L'école entière à la recherche de ses amis ou cherchant à faire transmettre une rumeur, une situation marrante ou encore une fureur créée par des messages interceptés. Un origami aux couleurs et forme peu réjouissante vient s'abattre contre ton front et tomba sur la table. Ton prénom un peu effacé par des gouttes, le contenu du message te fit comprendre qu'elles étaient des pleurs. Confus, tu envoyas une réponse sous la surprise, dit bye à la joyeuse troupe et t’empressas de rejoindre le correspondant. La nuée d'élèves dans les couloirs rendit la tache périlleuse et tu décidas de bousculer quiconque se mettant en travers de ton chemin en t'excusant sans grande sincérité.  

Approchant la salle d'omyodo à grand pas, se dessine dans tes rétines les contours en haute définition — bénies soient tes lunettes — d'un Yume au visage bouffit par le torrent de larmes qui s'échappait de ses globes oculaires. A ton avis, c'était un miracle qu'il ne soit pas encore desséché. Mec, Yume, ça va pas ?! pourquoi le sourire doux de la matinée au petit-déjeuner s'était taillé en une poussière d'heures, transformé en une sale gueule triste, tu avais pour devoir de le découvrir et de foutre un rire sur ce faciès misérable.

Ouf, quelle triste situation en ce jour de fête. Yume ressemble à une bassine qui fuit de partout, et t'as presque l'impression de pas avoir assez de gaffer pour stopper momentanément cette crise. Il tente de pomper l'inondation qu'elle revient de plus belle, tu supposes un bobo sentimental qui fait très mal.

Ah, la pire connerie de sa vie, ce à quoi tu rétorques inquiet Pire que lorsqu'on a inondé le quatrième étage en ouvrant chaque robinet, ensorcelant les portes pour qu'elles restent fermées, pour transformer les escaliers en rapide afin de faire du canoë en septième année ??? vous aviez été techniquement mis en retenue à vie, mais une année et demie expiée que le directeur vous avait pardonné. Balance ton sac, Ueda, que je puisse te dire si, effectivement, c'est la pire connerie de ta vie. tu administres quelques tapes sur le dos de ton comparse pour lui donner le courage de tout dévoiler.

Tes jambes s'abaissent en position de squat, résolu à être posé pour entendre toute l'histoire alors que ta main s'occupe à gratter les cuticules de l'autre. Sincèrement, tu doutais tomber à la renverse, Yume avait toujours été le plus sage de vous tous. Qu'est-ce qu'il avait fait ? Parler sans faire exprès de Clovis à Nael ? Vexé Ange pour une histoire alors que ce dernier devait sûrement être en tord ? Quoi qu'à la déferlante lacrymale, ça paraissait un peu plus grave que d'ordinaire.

Un sourire de sa part, voilà septante pourcent de ton job de fait. Le sujet commence sur les histoires de tromperies, ah voilà un problème amoureux auquel tu ne fis jamais face — bien que de se faire larguer soit un peu plus de ton ressort. Déjà, pour se faire larguer, il faut être en couple, Yume. une pause, le visage s'incline alors qu'un sourire ravalé se dessine et Ange ne compte pas, déso. les taquineries terminées, tes méninges décident de pondérer sur l'interrogation. Un sujet délicat où toute opinion se vaut — à condition que celle du partenaire ne diverge pas de la sienne. Tu te grattes la nuque un coup, les iris se roulant vers ton cerveau, comme un allô houston, réponds au problème stp.

Bah... écoute, ça dépend de ce que tu entends par tromper ? Genre. pour certains, tromper c'est oser regarder quelqu'un d'autre tout comme, pour certains, bah il faut avoir coucher avec. Euh sincèrement, ça arrive. 'Fin. Tu peux aimer ta go ou ton gars, mais euh. avoir envie de voir ailleurs parfois ? Juste pour le physique ou euh. comme ça ? Sans que ça signifie grand chose ? Après perso, ça m'est jamais arrivé donc.

Une petite pause, tu réfléchis au pourquoi de la question et ça te fait tiquer. Est-ce qu'un crush de Yume sortirait avec quelqu'un d'autre et il se sentirait bafoué ? Dans ce cas, tu devras lui faire comprendre que c'est la life et basta così ciao. Est-ce que... tu m'aurais caché quelque chose par hasard ? tu plantes un regard sérieux dans le sien embué, prêt à lui faire cracher de possibles omissions volontaires qui te vexeraient peut-être — sûrement — croyant à peu près tout savoir de lui.

C’est l’amour de ma vie, comment oses-tu ? Sincèrement, tu voulais répondre quel amour de ta vie ? t'as seize piges, commence déjà par avoir une vraie relation et on en reparlera mais il y avait anguille sous roche. Oui, tu flairais quelque chose de louche émanant de ton ami, maintenant ça t'irritait un peu parce qu'il t'apparaissait que, malgré votre amitié de longue date, Yume était un vilain cachotier.

Des nouvelles choquantes parviennent à tes oreilles. Avoir quelqu'un. Avoir embrassé quelqu'un d'autres, Tu n'en crois pas tes oreilles. Les sourcils haussés de surprise, tes paupières clignent répétitivement en le fixant droit dans les yeux. Les lèvres pincées s'ouvrent d'un coup Pardon ? le par bien roulé et le don bien accentué. Ses dires te choquent, un instant pour remettre en ordre tes idées s'impose. Yume. En couple. Yume. Trompeur. Yume. Largué. Sensationnel, tu ne peux te remettre de cette confession, désormais décidé à ne plus jamais considérer ton pote avec innocence.

Un monde à l'envers, heureusement, tu as de l'expérience dans le fait d'être plaqué et de comment le surmonter. Tu n'en reviens pas. Les mains levées au niveau de ton visage, ta gorge recrache la seule question t'important Yume. Qui t'a plaqué et qui t'as embrassé ?? les mains s'abattent un peu dans l'air pour mimer ton incompréhension Je veux des noms.

Et soudain, off.
Ton cerveau venait de planter et le redémarrage prenait son temps — pas autant que la compilation des données. Sourcils haussés pour agrandir l'ouverture des globes, un sourire choqué aux commissures convulsante de haut en bas, l'expression faciale dans sa globalité semblait traduire un the fuck what did just i hear ou the fuck you sayin ueda. Clignements successifs Ninomiya ? appuyé d'un sourire pantois Nakamura ? et s'écroulent subitement en un froncement de sourcils et une grimace d'incompréhension et gronde plus fort Nino— ravalement des octaves trop hautes pour recommencer dans un souffle Ninomiya et Nakamura ?????!! soupire.

Nakamura, je comprends, c'est un chou— non, dire qu'il était chouette serait embellir cette personnalité morose un mec correct, mais Ninomiya ?? Ninomiya le mec aux sous-entendus suprématistes ? Ninomiya, le gars qui traîne qu'avec toi si t'es un sang-pur ? Ninomiya, le mec qui a pas l'air de savoir comment sourire ?? Non, mais, d'où t'es sorti avec Ninomiya ??! tu ne cherchais pas à faire baliser Yume sur son choix d'amant, mais sincèrement tu ne captais pas ce qu'une personne aussi gentille et adorable que lui fichait avec un mec pareillement amer et falot.  

Il ne voulait pas que tu en parles ? Yume, je t'adore, mais tu pouvais pas choisir pire prétendant pour une première relation. coup d'oeil suspect Si c'était bel et bien ta première relation parce que maintenant j'ai des doutes. Oublie-le, je crois que j'ai même pas besoin d'avoir tous les détails sur votre relation pour savoir comment ça s'est passé. Le mec te planque comme si t'étais sa maîtresse et quand tu trouves quelqu'un pour te donner un semblant d'affection normal, c'est lui qui te plaque ? C'est toi qui aurais dû le plaquer, Yume, t'es trop bien pour ce type. et tu le fixes, pour appuyer tes propos.

Yume, c'est pas facile, mais ne te torture pas pour une romance qui a fait flop. et, ça, tu en avais au compteur. Une nouvelle petite tape dans le dos avant que la main n'agrippe l'épaule dans un élan de soutien. Il avait vraiment l'air en pls, mais genre vraiment au bout de sa vie et, sincèrement, ça te faisait de la peine de le voir ainsi. Les peines de cœur sont terribles — on oublie toujours qu'avec le temps, ça ira, et l'immédiat ne laisse qu'une vilaine déchirure — comme si le monde s'effondrait autour de vous sans que vous ne creviez avec. Injuste.

Yume reprend, cite son cousin sans que l'éclairement ne te parvienne Pourquoi Ange serait fâch— ah. Ah. oui. Effectivement, un lointain souvenir te vient : celui d'un Ange te demandant si tu ne trouves pas Ninomiya beau. Evidememnt, tu avais répondu que non et lui avait rappelé que c'était un vieux raciste. Tu ne comprenais pas pourquoi il avait choisi un sang-mêlé comme Yume pour boyfriend, même s'il ressemblait par moment à une meuf, c'était évident qu'il n'en était malgré tout pas une. Tu ne voulais pas comprendre à vrai dire, il venait de larguer ton pote, tu ne pouvais que le voir comme un affreux connard.

Dis-lui : eh, déso, mais en fait j'ai pécho ton crush ? ceci est une tentative de blague et le sourire se voulant réconfortant vient avec.

Un instant de blanc t'éprend—dans ta réalité, il dure une minute, mais en vrai ton auteure t'as oublié pendant trois mois. Ah, elle remarque qu'il faudra choisir une nouvelle couleur pour le code de tes messages et ça lui casse un peu les couilles. Revenons. Les yeux rouges de Yume et son sourire triste sont toujours présents bien que tu réussisses à provoquer quelques sourires sur ses lèvres. Vous parliez d'Ange qui, tel que son cousin, ne sait pas choisir ses mecs. Tu relèves l'ampleur de la proximité entre les deux cousins, se partageant tellement tout qu'ils finissent in love du même type.  Ah ah, je donnerai cher pour sa réaction à ça. Évidemment, la situation émotionnelle était affreuse mais tu ne pouvais t'empêcher de te dire que la gueule d'Ange serait priceless.

Ton poto veut ton opinion—et une petite hésitation germe dans ta tête sur quoi dire. Au final, tu choisis la franchise car le tact n'est pas un domaine que tu pratiques très bien et on ne change pas d'un coup, même quand son auteure vous a oublié si longtemps. Euh... là, maintenant, oui ?! Le futur en revanche... tu serres tes lèvres, hausses des épaules et dévies du regard. Désolé bro, mais tu vois pas dans la futur quoi.