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Headlock // Tsubaki
Yume Ueda
Citation : But It's Better If You Do
Age : 18 (8/11/79)
Ryujin
Yume Ueda
And you look half dead half the time
Monitoring you, like machines do
You've still got it, I'm just keeping an eye— Headlock // Imogen Heap
With your heart in a headlock
Face aux miroirs, tu te convainquais que ce nouveau look n’était pas si mal, même plutôt stylé.
Dans les faits, tu prenais soin d’éviter ton reflet.
Dans les faits, surtout, tu ne parvenais plus à changer. Un blocage psychologique que tu avais déjà su t’attribuer, mais que la déprime avait visiblement accentuée. Tu te sentais un peu frustré de ne plus rien pouvoir contrôler.
Avec les semaines, l’envie de pleurer c’était atténuée, mais avec elle avait suivi un désintérêt pour ce qui t’entourait. Tes résultats avaient déjà commencé à chuter, rattrapées uniquement par tes matières de prédilections – pour combien de temps encore ? Ta silhouette, surement amaigrie par les repas trop légers, face à ton appétit coupé.
Tu t’étais décidé à sortir prendre l’air. Par cette période, on croisait moins d’étudiants en dehors de l’école ; même moins que dans les couloirs, ce qui représentait donc un avantage considérable. Tu ne croises effectivement que peu de monde – si ce n’est personne – et ne fais qu’apercevoir Tsubaki, non loin de la résidence destinée aux adultes. Malgré l’hésitation, tu prends la décision d’esquiver, prenant la direction des marches de pierre, sous le torii, à proximité du sanctuaire Yokai. Tu t’y assois, la mort dans l’âme et les yeux portés en direction des Momijis aux couleurs d’automne.
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
Age : trente
Rang : A2
Susanoo
Tsugumi Tsugikuni
Le regard porté sur les arbres, tu remarquais l’un de tes cousins au loin, remarquant qu’il prenait le chemin du temple : l’air morose. Tu étais inquiet, Tsubaki, car tu remarquais une certaine maigreur sur ses traits, ses yeux toujours plus fatigués que la vieille. Alors tu abandonnais tes branches pour le rejoindre, déposant tes outils à leur place, désireux de prendre quelques instants pour Yume.
Il n’était pas difficile de le remarquer, seul sur les marches en pierre, alors tu ne fis que le rejoindre, t’asseyant à ses côtés tout en déposant ta main sur son épaule pour lui exprimer ton soutient, un regard sincère plantait dans le sien.
« Yume, qu’est-ce qu’il ne va pas ? »
Tu n’allais pas tourner autour du pot, son visage émincé bien trop préoccupant, cousin aux allures de papa poule, tu ne voulais qu’une chose : l’aider, lui offrir de ta présence pour apaiser ses maux. Parce que tu étais le plus grand, que tu t’étais promis d’être là pour eux comme ta mère l’avait été pour toi, tes cousins méritaient bien mieux que ce qu’ils n’avaient alors tu étais prêt à offrir de ton temps et de toi pour eux.
Yume Ueda
Citation : But It's Better If You Do
Age : 18 (8/11/79)
Ryujin
Yume Ueda
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With your heart in a headlock
Un peu des deux sûrement.
La question ne tarde pas, ton cousin ne s'attardant pas sur les formes de politesse – vous êtes bien trop proches pour faire fit de ces détails. Tu relèves les yeux, oses le regarder, un peu fuyant, tentes finalement un sourire.
« Ça va… pourquoi tu me demandes ça ? »
Tu te désespères de ton propre manque de crédibilité, de tes expressions qui en disent sûrement bien plus long que tes paroles, te demandant même pourquoi tu t'acharnes encore à faire semblant alors que c'est si voyant.
« J'admets que… c'est pas la grande forme, en ce moment. Mais c'est passager, j'ai pas envie de t'inquiéter avec ça. »
Et pourtant, les semaines passent sans que tu ne trouves le moindre progrès quant à ta déprime. Tu te contentes de laisser couler, dans approximativement chaque sens pouvant être donné au terme.
De la même façon que tu as tant peiné à te décider à te confier à Ange, tu as du mal à le faire avec les autres. Et Tsubaki, bien que tu lui accordes une confiance sans faille, tu ne tiens pas à le déranger de tes problèmes d'adolescents un peu paumé – et surtout un peu désemparé.
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
Age : trente
Rang : A2
Susanoo
Tsugumi Tsugikuni
Garder ses doutes pour soi n’était en rien une bonne idée, les peines s’entassant doucement sur le cœur, qui perdait en force au fur et à mesure qu’on taisait nos malheurs. Tsubaki, tu ne parlais jamais de tes problèmes, les enfermant au plus profond de ton esprit, désireux de les cacher au monde afin de ne jamais les inquiéter, parce que te sacrifier n’était pas si terrible si en échange ils allaient bien, s’ils pouvaient compter sur toi. Ses traits portaient un air fatigué qui te faisait un peu peur, Yume était l’un de tes plus proches cousins et tu ne supportais pas le voir ainsi, et tu le connaissais bien trop pour qu’il puisse t’échapper.
Il tentait de fuir ta question, pourtant ton sourire se faisait si doux Tsubaki, ta main allant dans ses cheveux pour les ébouriffer tendrement. Le visage vers le sol, tu mets quelques longues secondes avant de parler, plongeant ton regard perle dans le sien.
« Tu ne me la feras pas à moi Yume. »
Une nouvelle fois, tu laissais ta main glisser dans son dos pour l’effleurer avec délicatesse, te voulant rassurant par le contact.
« Tu peux tout me dire, tu le sais très bien, si tu as besoin d’évacuer ce que tu as sur le cœur alors c’est le moment. Il ne faut pas se renfermer, parler peu t’aider à t’apaiser un peu, tu n’as pas besoin d’être seul, parle, je suis là pour t’aider. Je serais toujours là pour toi, qu'importe l'heure ou le jour, si tu as besoin de moi, je serais présent pour t'aider. »
Et toi, pourquoi est-ce que tu ne disais jamais rien ? Pourquoi tu n’ouvrais pas plus souvent ton cœur Tsubaki ? Était-ce pour être digne de confiance, n’inquiéter personne ou pour être tout comme ta mère ? Tu ne le savais pas vraiment, agissant ainsi par pur instinct, simplement désireux d’aider autrui sans rajouter le poids de tes doutes aux leurs.
C’était très bien ainsi.
Tu n’avais pas besoin de les encombrer.
Ils avaient besoin de ton soutien.
Pas de tes peurs.
Pas de tes peines.
Alors tu ferais tout pour eux.
Quitte à te sacrifier pour leur bonheur.
Car ils sont ce qui t’est le plus important en ce monde.
Yume Ueda
Citation : But It's Better If You Do
Age : 18 (8/11/79)
Ryujin
Yume Ueda
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With your heart in a headlock
Tout dépendait des moments.
Sa main caresse ton dos, dans un geste apaisant. Tu les attire, en ce moment et tu finis par les apprécier autant qu’à les détester. Déjà parce que les contacts physiques n’ont jamais été ce que tu préfères – mais avec ta famille, ils ont toujours eu tendance à mieux passer, tu y es habitué depuis tout petit – ensuite parce qu’il y a une personne en particulier dont tu aimerais les obtenir.
Et tu sais que ce n’est plus possible.
Tu sais que tu peux tout dire à Tsubaki, que tu peux lui faire confiance et qu’il sera là pour t’écouter ; mais il te le rappelle quand même, comme une douce promesse d’attendre le moment où tu seras prêt à en parler.
« C’est bête. C’est juste… une histoire de sentiment, d’adolescents, tu vois ? »
Les histoires d’amour te semblent bien futiles, à un âge où tu te persuades qu’aucune relation ne saurait durer longtemps. Tu en as vu des adolescents, rêvant d’un amour toujours, mais se séparant au bout de quelques jours seulement.
Et c’est un âge où on change. Où les relations sont souvent éphémères. Tu as l’objectivité pour t’en rendre compte, mais pas la maturité sentimentale pour l’accepter – ou pas le recul nécessaire, tu ne saurais dire.
« J’ai l’impression d’avoir perdu l’amour de ma vie, mais c’était que le premier, donc… je suppose que je m’en remettrais. »
Tu rapproches tes genoux de ta poitrine, croise tes bras sur eux et y plonges ton visage.
Au fond, tu cherches juste à amoindrir la peine avec une description concrète, plutôt que d’évoquer tes émotions.
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
Age : trente
Rang : A2
Susanoo
Tsugumi Tsugikuni
La tristesse qui ornait ses traits ne t’avait pas échappé, elle hurlait, l’âme en peine, désireuse d’aide pour calmer les doutes qui planaient sur son cœur d’adolescent. Les dieux n’avaient aucune clémence, n’étaient gardiens de rien, car ils ne savaient protéger. D’une oreille attentive, ce qui pesait sur son cœur commençait à se faire voir, timidement, un amour perdu qu’on aurait voulu préserver.
L’amour de sa vie, ses paroles semblaient si innocentes et pourtant tu te reconnaissais dans l’idée, amoureux transi sans que tu ne puisses l’avouer, désireux de plus sans jamais en parler. Tu avais pourtant eu des copines, belles et intéressantes, seulement aucunes d’elles n’avaient su éveiller en toi la flamme qui brûlait pour lui. Compatissant pour sa peine, un tendre sourire se dessinait sur tes lèvres sèches, le regard voilé d’une mélancolie certaine, car il n’y a rien à faire pour apaiser son cœur attristé.
« Ce n’est pas bête. »
L’amour n’était pas bête à tes yeux, injuste certainement, mais le cœur avait ses raisons que la raison ignore. Aimer n’était pas un choix, mais un sentiment imposé qu’on ne peut contrôler.
« C’est difficile de perdre un premier amour, on ne l’oublie vraiment jamais, il n’y a aucun remède pour le cœur si ce n’est que le temps. Seulement, pourquoi l’as-tu perdu ? »
Curiosité peut-être, mais il était important qu’il puisse ouvrir son cœur, ça n’arrangerait rien mais il ne serait plus seul, tu serais avec lui. Tu n’es qu’un soutien, lui l’acteur, tu ne peux qu’apporter ta présence aux maux qu’il traverse désormais.
Yume Ueda
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Peut-être que c’est encore trop récent ou peut-être es-tu encore trop souvent confronté à la réalité. Malgré vos évitements et ses absences répétées, tu croisais encore – trop – souvent Kiyo, au détour d’un couloir ou à l’occasion de certains cours. Et son propre état, un certain reflet au tien, ne t’aidait pas à te sentir mieux toi-même.
Il est parti, mais c’est toi qui l’as poussé à le faire. Il a l’air affecté mais, il ne veut plus être concerné.
Tu ne sais finalement pas faire grand-chose de plus que t’apitoyer. Le visage toujours caché, tu te retiens de pleurer.
« J’ai embrassé quelqu’un d’autre. »
C’est aussi simple que cela, un seul baiser ayant suffit à tout briser. Vos cœurs, comme le reste. Ce que tu regrettes le plus, c’est surement de ne pas t’être contenté de faire éclater votre relation à tout les deux.
« Et j’ai cassé un autre couple, par l’occasion. Même s’ils n’étaient pas vraiment ensembles… »
Tu regardais d’un œil parfois critique les adolescents de l’école ayant cette réputation de briseur de cœur – ton préfet, entre autres, à l’origine d’ambiances tantôt tendues dans votre salle commune – et tu découvrais avec déception qu’on pourrait désormais t’en offrir le titre.
Contre ta propre volonté.
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
Age : trente
Rang : A2
Susanoo
Tsugumi Tsugikuni
Tu ne le savais que trop bien, Tsubaki, transi d’un amour sans réciproque, d’un homme qui fut ton meilleur-ami mais dont tes affections étaient devenues différentes désormais, et désireux de t’en échapper, tu avais eu quelques copines dans l’espoir d’oublier avec elles, les sentiments que tu avais pour lui. Au fond, tu ne savais pas quand est-ce que l’amitié était devenue amour, tu en avais pris conscience tardivement, qu’il n’était pas un simple ami à ton cœur : qu’il t’était bien plus précieux que tu ne le croyais.
Il t’était impossible de protéger ton petit cousin des désirs de son cœur, n’ayant aucun pouvoir sur celui-ci, incapable d’apaiser les peines qui l’enlaçaient. Pourtant, tu aurais voulu en être capable, mais l’amour ne se laissait jamais contrôler, et tu ne pouvais qu’écouter ses mots, le conseiller dans ses actions. Actions que tu ne comprenais pas. Il avait embrassé un autre, coupable d’une trahison qu’il ne semblait pas comprendre, peut-être qu’à ses jeunes yeux un baiser n’était rien, pourtant aux cœurs de certains – dont le tien – il signifiait tant de choses.
« Pourquoi en avoir embrassé un autre ? Enfin, qu’est-ce qu’il s’est passé pour que tu fasses cela ? Un baiser, ça signifie énormément pour un cœur amoureux. »
Bien qu’il ne fût pas tien, tu savais que tu ne supporterais pas la vision de ses lèvres contre celles d’un autre. Jamais tu ne le dirais, même si tu en devenais le spectateur, car son bonheur primait sur le tien – même si cela n’était pas à tes côtés – mais tu savais que tu sentirais ton cœur se serrer douloureusement dans ta poitrine.
« C’est un acte d’amour, tu sais. Si cette personne embrassait quelqu’un d’autre, ça ne te ferait rien ? Je ne supporterais pas de voir la personne que j’aime faire cela. »
Yume Ueda
Citation : But It's Better If You Do
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Ryujin
Yume Ueda
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With your heart in a headlock
Mais tu n'as jamais pu accepter l'idée, pour autant.
Ses paroles sont moralisatrices et tu culpabilises déjà des conséquences survenues : ta rupture, le gâchis entre Kiyoshi et Tetsuya ; d'avoir caché tant de chose à tout tes proches.
Tu sais que tu n'aurais pas dû faire ça. Tu l'as regretté dès l'instant.
« Je sais, c'était une connerie… mais ça comptait pas. Pour moi, en tout cas, ça comptait pas. Et pour le garçon que j'ai embrassé non plus. C'était… je me suis senti bien. Et j'ai pas réfléchi. Je sais que c'est pas une excuse, mais… j'avais pas prévu de faire ça. »
Et c'était juste ça : une erreur. De celle qu'on pense sans conséquence, mais qui s'avère bien plus grave ce qu'on pensait, quand les autres ne sont pas disposés à pardonner.
« Dis… »
Tu hésites. Parce que Tsubaki est là, comme à chaque fois et qu'il te demande des explications. Et tu as besoin de te confier, peut-être. D'essayer de te faire comprendre. Tu ne veux juste pas qu'il en vienne à te juger.
« Si… la personne que tu aimes – tu as failli dire Ren, parce qu'Ange est tellement persuadé qu'il s'agit de lui ; mais toi tu ne veux pas t'avancer dans ce que tu n'es pas certain – acceptait de passer du temps avec toi. Je veux dire, d'avoir une relation avec toi. Mais à condition de ne pas en parler et de tout garder secret. Que tu sais qu'il n'assumera jamais vraiment d'être avec toi… tu accepterais ? »
Ou est-ce que c'est juste moi qui suis assez fou – ou désespéré, que sais-je – pour ça ?
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
Age : trente
Rang : A2
Susanoo
Tsugumi Tsugikuni
« Pour lui, ça comptait. » Disais-tu d’une voix claire, les yeux désormais vers les cieux. Un fin sourire sur tes lèvres, alors que tu ne savais comment lui expliquer ce qui te semblait si évident, et tu ne pouvais dire si tu aurais été comme lui auparavant, tu avais été en couple avec des filles sans les aimer comme elles auraient pu le désirer, au fond tu n’étais pas mieux que ne l’était Yume, seulement tu n’avais pour elles que de la sympathie alors que ton cousin semblait amoureux. « Un baiser est un acte d’amour, Yume. » Tu avais cette envie de le secouer un peu, mais tu ne voulais pas le blesser par tes mots, simplement lui faire comprendre la bêtise de ton acte. « Si cette personne en embrassait une autre que toi et qu’il te disait que ça ne compte pas, est-ce que tu penserais ainsi ? »
L’amour était la mort du devoir, ces mots étaient gravés dans ton esprit à l’encre noire, des sentences que tes parents ne cessaient de te répéter. « Tu sais… » C’était à toi de te cacher, de taire l’amour que tu lui portais, et si – par une chance infime – il t’aimait en retour, tu serais certainement celui qui devrait imposer ce silence. Dans une cage dorée, ton rang de sang-pur enchainé tes désirs, incapable d’y céder aux risques de faillir à ton honneur. « Oui. » Oui, tu accepterais car il était tellement plus important que tout, bien que tu voudrais hurler au monde qu’il n’est qu’à toi, tu ne pourrais rien lui refuser tant ton cœur est épris de lui. « Seulement, je serais certainement celui qui impose ces termes, Yume. » Car tu n’avais pas le choix, si tu choisissais Ren tu abandonnais Hotaru à ton père et à une responsabilité bien trop grande pour ses frêles épaules. « Quand mon père sera chef, bien que j’aimerais que ce jour n’arrive jamais, il tentera de me fiancer à une femme d’une grande famille, je devrais faire face à mon devoir bien que mon cœur soit transi pour quelqu’un d’autre. J’aurais envie d’avoir cette personne pour moi seul, dire au monde qu’elle est mienne, me marier si je le pouvais avec, seulement c’est impossible et je ne le sais que trop bien. »
Et pourtant, tu pourrais faire tant de sacrifice pour l’amour que tu lui portes, tu le savais que trop bien.
Yume Ueda
Citation : But It's Better If You Do
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Ryujin
Yume Ueda
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With your heart in a headlock
Tsubaki essaie de t’expliquer, de te montrer sa façon de penser et, bien sûr, tu comprends. Tu comprends réellement, c’est juste que ça te semble tellement plus compliqué. Parce que vous n’aviez jamais rien eu d’un couple normal.
Peut-être même que vous n’aviez jamais été un couple, tout court.
« Franchement ? Franchement, oui. Et même s’il m’avait dit que ça comptait… j’aurais accepté. Parce qu’on s’est jamais clairement défini. Et que si on s’est jamais dit qu’on était en couple, alors… j’aurais pas pu lui reprocher. J’aurais juste pu accepter et décider de continuer ou de tout arrêter. Et tu sais, c’est bête, parce que j’ai toujours cru que, de nous deux, c’est lui qui le ferait. »
Et c’est pour ça que tu comprends qu’un baiser peut autant signifier, parce qu’à chaque fois que tu y pensais, ça suffisait à te briser.
Alors, ton cousin te répond : oui, lui aussi le ferait. Mais que lui se situerai certainement dans l’autre position. Et c’est seulement maintenant que tu fais le parallèle entre Kiyo et lui. Deux sang-purs, deux idéaux familiaux semblables, deux destins immuables. C’est si cruel et pourtant, tu es persuadé que Tsubaki ne serait pas aussi distant en public. Qu’il ne dirait pas avoir honte de cette relation. Qu’il ne serait pas aussi égoïste.
« C’était un sang-pur aussi. »
Tu gardes la tête baissée, les yeux bordés de larmes, tes mains jointent tandis que tes doigts s’emmêlent de nervosité.
« C’était pas… censé être sérieux. Ce n’était qu’un passe-temps ou une manière de s’exiler, pour lui. Je sais que ça n’aurait pas été possible entre nous, mais… il n’a jamais dit que c’était pour ça qu’il ne fallait pas ça se sache. Juste que. Il en aurait honte. »
Des détails que tu as tantôt passé sous silence, tantôt laissé tourner dans ta tête. Tiraillé entre l’envie de le protéger, de lui trouver des excuses, de garder l’image parfaite façonné par tes sentiments ; et la peine provoquée par chacun de ses rejets. Tiraillé entre l’envie de le défendre, avouer que tout est de ta faute ; et celle de te défendre, de pointer chaque faux pas t’ayant poussé jusqu’à cette erreur.
Au fond, vous aviez vos tords tous les deux.
Au fond, rien n’est jamais tout noir, ni blanc.
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
Age : trente
Rang : A2
Susanoo
Tsugumi Tsugikuni
Il était un sang-pur, et tes yeux s’écarquillaient largement, comprenant un nouvel angle de l’amour qui l’enlaçait, cette personne qu’il aimait était un homme, un homme sang-pur certainement soumis aux mêmes exigences que toi, à la même éducation d’endoctrinement. « Il était ? » Ton timbre était plus doux encore, ne voulant en aucun cas alarmer ton cousin. « Il était un sang-pur ? Il en aurait honte ? » Tu répétais ses propres mots, comprenant qu’une chose te séparer de cet homme : jamais, ô grand jamais, tu n’aurais honte des sentiments que tu portais à Ren. « C’est un homme ? » Et tu demandais bêtement, désireux de t’assurer de tes hypothèses.
Tendrement, tu attrapais les mains de ton cousin, les serrant avec douceur dans les tiennes, un sourire doux – mélancolique – ornant tes lèvres. « Mon père dit souvent qu’aimer quelqu’un du même sexe est une abomination, une erreur à abolir de ce monde car c’est un acte contre-nature commit par des déviants. » Et ton sourire se teint d’une tristesse silencieuse. « Seulement, je pense qu’il a tort. » Ta prise sur ses mains se fait plus forte, tu as ce désir d’être là pour lui, de ne pas le lâcher : de ne pas l’abandonner. « On ne choisit pas qui on aime, et je n’aurais jamais honte ce celui qui fait vibrer mon cœur. » Indirectement, tu lui disais moi aussi, j’aime un homme, mais tu ne voulais pas l’accabler sous tes propres désirs. « Ce que je veux dire, c’est qu’il a certainement subit les mêmes sentences et qu’il ne sait pas s’en défaire, qu’il vit avec les mots de ceux qui l’ont éduqué car ils sont ceux qui l’ont forgé. » Peut-être était-il amoureux de ton cousin, mais tu ne pouvais approuver quelqu’un qui le faisait se sentir comme une honte. « Jamais tu ne dois être la honte d’autrui, car mon doux cousin, tu es l’une de mes fiertés et tu seras celle d’encore bien d’autres. »
Yume Ueda
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Les yeux de Tsubaki s'écarquillent, alors qu'il commence à te questionner : des questions d'abord détournées, puis plus directes : "C'est un homme ?"
Tu hésites, pince tes lèvres. Tu n'as pas songé à ce détail, ni même s'il pose problème. Pourtant, c'est l'un des fonds même du tien, de problème ; ou plutôt, celui de Kiyo. Parce que si tu n'avais pas été un garçon, peut-être qu'il aurait rendu cette relation publique, peut-être qu'il aurait fait fi de ton sang, même si vous n'auriez pas été davantage destinés. Il aurait juste mieux accepté.
« Oui… »
Tu t'inquiètes presque, un instant, de la réaction de ton cousin – Ange a beau le penser amoureux du garde-chasse, ton… ex, prouve à lui seul qu'on peut avoir une attirance pour le même sexe, mais le réprimer face aux autres. Sauf que c'est sous-estimer la tolérance de ce dernier et tu t'en veux d'en avoir douté, quand il te prend les mains pour t'expliquer ce que lui-même en pense.
Tu lui souris à ton tour. Un sourire qui se teint d'une même tristesse que la sienne. Et lui aussi sous-entend qu'il aime un homme. Tout à l'heure, il a dit "la personne que j'aime", maintenant il affirme "celui qui fait vibrer mon cœur". La curiosité t’étreint, pendant que tu songes que cette information va dans le sens des suppositions de ton jeune cousin. Néanmoins, les paroles de Tsubaki continuent leurs explications sérieuses et ce sont ses dernières paroles qui te touchent plus qu'autre chose : tu es l'une de mes fierté. Avec douceur, tu sépares vos mains pour nouer tes bras autour de sa taille, l'étreignant contre toi.
À la sensation de sa douce chaleur contre toi, tu te laisses finalement aller à craquer.
« Tu sais… j'ai toujours su qu'un jour ça se terminerai. Mais je pensais qu'il trouverait quelqu'un d'autre ou qu'il se lasserait de tout ça. Pas que ce serait à cause de moi. Enfin, pas de cette façon-là. Et… j'ai toujours essayé de m'adapter à ce qu'il voulait, mais en même temps je savais que ça suffirait jamais. Et je me disais que c'était pas grave, que je devais profiter de ce qu'il m'offrait, sauf que ça me suffisait pas autant que je le pensais… et maintenant que c'est terminé, j'arrive pas à accepter. »
Tu n'arrives pas à passer à autre chose.
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
Age : trente
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Susanoo
Tsugumi Tsugikuni
L’étreinte dans laquelle il vous liait te sembla si douce que tu ne pus que lui rendre avec une même tendresse. Les bras autour de son corps, tu avais d’instinct l’envie de le bercer, et dieu que tu comprenais ce sentiment de manque : parce que ta proximité avec Ren n’était jamais assez, seulement lui n’éprouvait rien d’autre que de l’amitié pour toi alors tu ne pouvais que plaindre Yume d’atteindre sans réellement l’avoir cet homme qu’il aimait – peut-être trop tard. « Offrir sans recevoir n’est jamais une bonne chose mon ange. » Doux surnom comme par le passé, tu resserrais ta prise sur son corps comme pour lui dire que tu ne le lâcherais jamais : car ton frère et tes cousins passeraient toujours avant toi. « C’est dur, il est difficile d’apaiser la douleur d’un cœur amoureux, mais le temps fera son travail. » Et pourtant, pourtant, le temps ne le faisait pas avec toi. « As-tu déjà dit à ce garçon qu’il te faisait te sentir si mal ? Yume, tu n’as pas à être la honte de quelqu’un, tu dois être son bonheur malgré les mots qui bercent son enfance. C’est difficile de s’éloigner de notre éducation, de voir le monde de nos propres yeux quand nos parents font tout pour façonner notre regard. » Il devait voir par eux. « S’il t’en veut tant pour un baiser, c’est qu’au fond, tu n’étais pas tant une honte à son cœur. Effectivement, profiter de ce qu’il t’offrait est normal, mais si tu avais ce sentiment que ce n’était pas assez : ce n’est pas pour rien. »
Et pourtant, il ne pourrait jamais être sien aux yeux du monde et tu le savais.
Car Ren, ne serait jamais tien aussi, meilleur-ami à ses yeux, tu acceptais.
Parce que l’avoir à tes côtés était tout ce que tu demandais.
« S’il ne t’écoute pas, as-tu essayé d’écrire ? Peut-être qu’avec le temps sa rancœur se calmera un peu et que tu pourras expliquer ce que tu as sur le cœur. Cela ne pardonnera certainement jamais ton acte, embrasser un autre peut être tromper pour bien du monde. »
Yume Ueda
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A sa question, tu secoues doucement la tête en signe de négation, toujours contre lui. Non, tu n’as jamais essayé d’en discuter avec Kiyo, ni de lui expliquer que ça te blessait. Tu avais toujours essayé de te convaincre que ça te convenait et que, dans tous les cas, tu avais accepté les choses de cette façon-là. Et même lorsque tu avais, parfois – souvent – hésité à lui en parler, tu te trouvais gagné par la peur de rompre quelque chose dans votre relation – voir, cette dernière toute entière. Par la crainte de ses réponses, aussi. Tu n’avais jamais voulu prendre le moindre risque de le braquer.
Avant Kiyoshi.
Les mots tournent dans ton esprit. Tu n’as pas à être la honte de quelqu’un. Si tu avais ce sentiment que ce n’était pas assez : ce n’est pas pour rien.
Offrir sans recevoir n’est jamais une bonne chose.
Et finalement. Mais, finalement. Qu’est-ce qui est le pire ? Souffrir avec ou sans lui ?
« Je sais pas si j’oserai encore lui parler… »
Mais écrire, tu pourrais. Peut-être. Ne serait-ce que pour te défouler. Ne serait-ce que pour mettre à plat tes sentiments. Ne serait-ce que pour essayer de tourner une page.
« Ça sera forcément compliqué, parce que… on est dans la même année et on est forcément amené à se voir plus ou moins. Mais… je verrais. Peut-être que j’écrirais. »
Tu t’écartes un peu, en profitant pour faire disparaître les dernières traces de larmes dans tes yeux. Tu regardes celui que tu as toujours considéré davantage comme un frère que comme un cousin éloigné, hésitant un peu sur une question à poser.
La curiosité te fait céder. Vous en étiez après tout aux confessions.
« Celui que tu aimes… est-ce que c’est Natsume ? C’est ce que pense Ange et puis… vous avez toujours été proches. Mais je dis peut-être des bêtises. »
Tsugumi Tsugikuni
Citation : tsutsutsutsu
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Tsugumi Tsugikuni
Qui était ce garçon ? Tu te le demandais bien, mais questionner Yume n’était peut-être pas une bonne idée, parce que tu aurais certainement envie de parler avec celui qui brisait son cœur afin de mettre les choses aux clairs – qu’il écoute au moins les peines de son cousin. « Essaie de lui écrire, si vous êtes dans la même année, il vaut mieux taire un maximum les tensions plutôt que de les laisser peser sur vos épaules. » Parce que le voir le cœur serré serait certainement bien trop horrible, c’est ce que tu te disais, alors tu ne pouvais que le conseiller. « Puis-je savoir qui est ce garçon ? » Tu cédais à la curiosité, te promettant de ne pas intervenir, bien que l’envie ne te manquait pas.
Ses mots firent naitre un sourire mélancolique sur tes lèvres, le regard empli d’une tristesse nouvelle : oui, c’était Ren celui qui faisait vibrer ton cœur, seulement tu ne pouvais rien faire, il n’éprouvait certainement rien de tel pour toi. Un hochement de tête lui répondait, s’il était curieux, il pourrait t’interroger, mais que pouvais-tu lui dire ? Avouer ton amour de vive voix était étrange, car tu ne pourrais jamais le faire face à lui, tu étais seulement son meilleur-ami et bien que ton cœur désirât être bien plus à ses yeux, tu ne pouvais le forcer à t’aimer comme tu le faisais.
Yume Ueda
Citation : But It's Better If You Do
Age : 18 (8/11/79)
Ryujin
Yume Ueda
And you look half dead half the time
Monitoring you, like machines do
You've still got it, I'm just keeping an eye— Headlock // Imogen Heap
With your heart in a headlock
Tu n’as pas non plus honte de ton baiser avec Kiyoshi. Plutôt, tu ne veux pas en avoir honte, tout comme tu ne voulais pas avoir à le regretter. Parce que c’était une erreur, certes, mais tu t’étais senti si bien, à ce moment-là. Réellement bien. Libre d’aimer qui tu voulais, sans craindre les regards, sans craindre d’être repoussé. Et parce que Kiyoshi, bien que vous ne soyez amis que depuis peu et malgré les conséquences que tu lui avais fait subir involontairement, est resté à tes côtés.
Kiyoshi t’a offert ce que Kiyo ne t’offrirait jamais.
Sauf que tu n’es pas amoureux de lui. Et il ne l’est pas de toi, non plus.
« Je ne suis pas sûr d’avoir vraiment honte… C’est surtout que j’ai pas envie de me confronter encore à lui. Et je ne saurais pas faire comme si de rien n’était. Je pense pas qu’il ait encore envie de me parler, non plus. Il était vraiment en colère, tu sais… »
Les tensions, au sein de ton année, tu n’as fait que les accroitre en y mêlant Kiyoshi, qui plus est. Tu l’imagines, parfois, partageant la même salle commune et les mêmes cours, à longueur de journée, avec ton ex-copain.
L’enfer.
Puis-je savoir qui est ce garçon ? Tu te mordilles doucement les lèvres. C’est encore un peu bizarre pour toi de pouvoir en parler, après plus de trois ans à le garder secret. Et tu te demandes même encore si Kiyo serait ravi de te voir confier l’histoire à autant de personne, mais au point où tu en es.
Et tu serais prêt à accorder toute ta confiance à Tsubaki.
« Kiyo Ninomiya. A Yatagarasu. »
Tu appréhendes, un peu, mais ton cousin ne peut pas avoir d’avis aussi arrêté que Masachige ou Ange, alors tu te rassures de faire face à une opinion extérieure.
De son côté, c’est d’un simple hochement de tête qu’il te répond. Il sourit, malgré la tristesse de son regard et tu hésites à en parler davantage, devinant le sujet sensible. Tu te permets finalement une nouvelle question, après un silence.
« Est-ce que c’est à cause de ton sang, que tu ne lui as jamais avoué ? »
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