i think i wrote my own pain (yume)
Ange Ueda
Citation : risus abundat in ore stultorum -- à la bouche du sot, le rire abonde
Age : 17 (29/02)
Rang : 60/100 dsl
Amaterasu
Ange Ueda
Le temps lui manquait atrocement ; trop soucieux d’améliorer ses notes pour s’occuper d’un cousin qui, sans qu’il le sût, avait tant besoin de lui, il lui avait fallu quelques semaines (deux, il lui avait fallu deux semaines) pour comprendre ce qui manquait à son âme, ce qui grattait sa peau comme un manque viscéral. Obnubilé par ses propres affres, il en avait oublié ce qui faisait danser de doux sourires sur sa lippe.
Réalisation insufflée par une rumeur atroce, monceaux de baston relégués à ses oreilles au travers de quelques repas - il avait d’abord songé à Tetsuya, avant de percevoir entre leurs crocs les syllabes de ton nom. Et tendre confusion démangeait alors les tréfonds de son esprit : qu’avais-tu à faire dans cette sordide histoire ?
Ses pas l’avaient guidé jusqu’à la bibliothèque sous le joug d’un instinct dérisoire, sans qu’il comprit les tremblements maladroits de ses genoux. Il avait traversé la salle dans l’espoir inconscient de t’y trouver, et l’ébène de ta toison s’était offert à ses yeux comme la partie émergée d’un bien sombre iceberg, à la sortie de son antre.
Yume! Je te cherchais, s’écria-t-il joyeusement. Ses yeux clignèrent un instant, pensifs et teintés de sa candeur si singulière. Ca fait un moment que je t’ai pas vu, on a été pas mal occupés, hein ? Tu veux qu’on aille prendre un truc à manger ? Un rire, cette fois. Le couloir se vidait. J’ai entendu.. Des histoires un peu bizarres. Kiyo se serait battu avec euh, Kiyoshi, et Tetsuya et toi étaient là. Mais je comprends pas. Qu’est-ce qui s’est passé ?
L’engouement dégoulinait d’entre ses lèvres et il cherchait déjà à t’attirer dans son sillage, insouciant.
Yume Ueda
Well, I think I know how
The truth is hiding in your eyes and its hanging on your tongue
Just boiling in my blood, but you think that I cant see— Decode // Paramore
On my own
(My thoughts you can't decode)
Un heureux hasard voulait que tu trouves une étonnante facilité à ne pas croiser celui que tu tenais le plus à éviter. Seulement, hasard, tu n’y croyais pas et tes observations t’avaient laissé penser que si tu voyais aussi peu Kiyo, malgré vos cours communs, c’est parce qu’il devait être aussi dans l’esquive que toi.
Ce qui s’avérait aussi frustrant que soulageant.
Tu t’es rendu à la bibliothèque, abrégeant ton passage aussi rapidement que possible. Le temps de dénicher les manuels dont tu avais besoin. Ton… ex-petit ami côtoyant beaucoup l’endroit depuis le festival, tu connaissais les risques de l’y croiser. A ta sortie de la pièce, cependant, c’est une toute autre personne que tu rencontres, faisant pourtant naître autant de sentiments contradictoires dans ta poitrine que s’il avait s’agit de précité.
Amour, joie, anxiété.
Tu te stoppes, ne pouvant retenir un sourire à la vue du doux visage d’Ange.
« Ange ! Oui… je suis un peu occupé en ce moment, aussi. Ce qui ne m’empêche pas de penser chaque jour à toi. »
Pas toujours de la manière dont tu le voudrais, malheureusement, rongé par la culpabilité des non-dits et l’appréhension du temps des aveux.
A sa question, tu hésites à chercher une bonne excuse pour justifier ton manque d’appétit, mais déjà ton cousin versatile s’engage sur un autre sujet. J’ai entendu.. Des histoires un peu bizarres. Eh bien, tu pouvais toujours compter sur Ange pour te devancer quand il s’agit d’engager les conversations périlleuses – ce qui pouvait s’avérer pratique, mais qui augmentait d’un cran ta pression.
« C’est… compliqué – déjà trop souvent dit. Disons que Tetsuya et moi, on est arrivé au bon moment. Mais… Ange. Y’a quelque chose dont je devrais te parler. En fait, j’aurais dû depuis longtemps déjà et… tu vas m’en vouloir. »
Visage bas, le regard un peu suppliant, tu commences à te demander pourquoi il te faut toujours te retrouver au pied du mur pour te décider à parler.
Ange Ueda
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Ange Ueda
C’est… Disons que Tetsuya et moi, on est arrivé au bon moment. Mais… Ange. Y’a quelque chose dont je devrais te parler. En fait, j’aurais dû depuis longtemps déjà et… tu vas m’en vouloir. Sa gorge se referma sur un assentiment docile ; les pressentiments macabres qui l’avaient accompagné toutes ces semaines revenaient au galop, troublant son oeil sur un instant si court que déstabilisant.
Tu me fais peur, Yume. Crache le morceau au lieu d’avoir l’air si triste, riait-il difficilement, l’estomac noué de malaise. Mais je crois que je sais déjà… Souffle raccourci sur un pénible déglutit, il passa une main nerveuse dans ses cheveux déjà trop longs. C’est par rapport à Kiyoshi, pas vrai ? Tetsuya m’a dit quelques trucs, mais j’ai pas tout compris. Ils avaient un truc quand tu l’as embrassé, hein ? J’espère que tu te sens pas trop coupable..
Ses sourcils se froncèrent à la simple idée de t’imaginer battu par tes propres remords, alors même qu’ils n’avaient nul lieu d’être. Tu sais que c’est pas grave ? Enfin, c’est pas que toi. Travail d’équipe, tout ça. En plus, je crois que personne t’en veut, pour le coup… Un détail, pourtant, le chiffonnait encore - et Ange, toujours si prompt à penser tout haut, conclut stupidement : cela dit, ça explique pas pourquoi Kiyo y est mêlé. Je pourrais lui demander directement, mais… Haussement d’épaules, la fausse désinvolture parfaite et polie au fil des années. Les yeux se relevaient vers toi, gorgés d’amour et d’un peu de désespoir. Enfin bref ! J’avais raison, pas vrai ? Prêt à confectionner pléthore de tirades sur ton innocence, inconscient de ce qui l’attendait, il souriait.
Yume Ueda
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Déjà, le malaise se créé et tu sens ta nervosité se faire contagieuse. Il espère te faciliter les aveux, supposant savoir desquels il s’agit, mais tu te sens d’autant plus mal de le voir à la fois si près et si loin de la vérité. Il ne lui manque, en réalité, qu’un seul élément clé, mais dont l’importance est si primordiale qu’il suffit à tout changer.
C’est sur ta lèvre inferieure que tes dents viennent s’aiguiser d’anxiété, attendant impatiemment la fin de ses hypothèses. Tu aimerais presque l’interrompre, afin de ne pas le laisser s’enfoncer dans l’espoir d’avoir bien raisonné, sauf que tu t’offres ces quelques secondes supplémentaires comme des répits dont tu as bien besoin de profiter.
« Pas tout à fait… »
Tu commences avec hésitation, sans savoir sur quel pied danser.
« Enfin… je me sens un peu coupable pour Kiyoshi et Tetsuya, c’est vrai. Sauf que je savais pas qu’il y avait quelque chose entre eux et, de toute façon, ils étaient pas vraiment ensembles. Et… moi j’ai fait pire. »
Toi tu as trahi, réellement. Et tu as menti, pendant longtemps.
« Mmh… en fait, c’est Kiyo qui a frappé Kiyoshi et… c’est à cause de moi. Parce que… on était ensembles. Lui et moi. D’une certaine façon. Donc, il l’a mal pris et… et toi aussi, tu vas me détester, maintenant, parce que je t’ai rien dis… »
Ta voix se fait de plus en plus basse, au fur et à mesure de tes phrases, se terminant dans un murmure, à peine audible. Le regard bas, tu n’as même pas le courage d’affronter son regard. Surtout, tu ne veux pas voir son expression changer.
Ange Ueda
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Ange Ueda
Parce que… On était ensemble. Étouffé. C’était une sensation singulière, immiscée à la manière d’une vipère jusqu’au creux de ses viscères ; Ange la laissa, amorphe, injecter son poison dans ses veines (dire qu’il n’avait rien touché depuis si longtemps). Et toi aussi, tu vas me détester, maintenant, parce que je t’ai rien dis… Le timbre s’effondrait et le piédestal sur lequel tu t’étais hissé suivait l’insipide mouvement, effet papillon qui soufflait de quelques mots l’avènement de vos règnes. Je comprends pas…
Un sourire, maladroit, saturé de toute l’incompréhension du monde. C’est une blague, hein ? Tu te fiches de moi parce que je t’ai un peu oublié, parce que t’as passé des jours un peu compliqués et, et tu t’es dit “ah, je vais inventer un mensonge, pour me venger”, alors… Alors t’as voulu me faire mal, pas vrai ? Nulle assurance dans ses discours tout de sens nus, et ses doigts lâchaient les tiens. Je- je comprends vraiment pas, Yume. Comment ça, ensemble ? Depuis.. Depuis longtemps ?
Un sanglot fiché dans la gorge, mais la trachée juste assez serrée pour le contenir. Il étouffait. Si c’est une blague, si c’est vraiment parce que les dernières semaines ont été bizarres, dis-le moi maintenant. Et Ange - pour la première fois - s’écarta de toi.
Yume Ueda
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Ta révélation le coupe dans son élan. Le silence, pourtant, ne se voit pas offrir de règne à la fin de tes explications. C’est typique d’Ange : c’est quand il cessera de s’exprimer que tu seras le plus inquiet. Pour le moment, il ne fait que montrer son incompréhension. Toi, dans ta lâcheté, tu peines à relever les yeux. Sur son visage, tu découvres un sourire si bancal, si forcé, si difficile à garder, que tu le trouves tout aussi douloureux à regarder.
Il suppose une blague. Il suppose une vengeance. Il suppose que tu veux lui faire du mal. Pire, il espère surement que ce soit le cas. Enfin, tu préfères que ce soit ça, plutôt qu’il puisse réellement croire que tu veuilles lui faire volontairement du mal.
Tu as envie de lui répondre : je t’ai bien eu, hein ? Bien sûr, que c’est une blague.
Mais tu ne ferais pas de plaisanterie aussi méchante. Et tu ne peux pas rajouter un mensonge de cette envergure.
Des questions. Des demandes de précision. L’espoir d’une blague, encore, mais le ton plus pressant.
Il lâche tes mains. Il s’écarte.
Tu ne savais pas que le cœur pouvait se briser plusieurs fois, mais. Maintenant, tu sais.
Tu l’entends – Non. Tu le sens se craqueler. S’écrouler.
« Je suis désolé… Je voulais te le dire. Je pensais pas que ça prendrait autant d’importance. Et je savais pas comment parler de ça. »
Tu as tant de regrets que tu ne peux plus taire ; tant de volonté à retourner en arrière.
« Et plus le temps passait et plus je me disais que je devais t’en parler et en même temps, je savais que tu allais m’en vouloir de ne pas t’en avoir parlé avant, donc j’avais peur… et, au final, c’était un cercle vicieux. »
Tu doutes que tes justifications – davantage maladroites que réellement acceptables – puisses l’empêcher de t’en vouloir. Mais peut-être que tu espères juste adoucir ta peine.
Et il y a encore des questions que tu choisis d’éviter.
Ange Ueda
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Ange Ueda
Le désir insupportable d’enfoncer son poing quelque part lui titilla l’esprit, mais cadet Ueda la ravala dans un pénible déglutit. Ses yeux, plutôt que d’éviter leur cible, la pourfendaient de leur envie de comprendre, de s’éveiller sur un cauchemar qui n’avait ni queue, ni tête. Donc, commença-t-il d’un ton si doux qu’il paraissait brutal, tu t’es dit que le mieux, c’était d’attendre de plus avoir d’autre solution que de me le dire ? Sourire dansant toujours fébrilement sur ses lippes, et un rire nu d’humour, de joie.
Il se sentait vide.
Combien de temps. Aucune tendresse dans le timbre, la voix tremblante d’un émoi qu’il ne savait contenir - même plus une question, un ordre. Combien de temps tu m’as caché ça ? La réalisation, lente et langoureuse, s’enroulait de son rythme délicat autour de sa gorge, de sa colonne vertébrale. J’ai passé- j’ai passé tellement de temps à te parler de lui… Il avait déversé le contenu de son coeur à ses pieds et tu avais eu l’audace scandaleuse d’en piétiner les restes par l’omission la plus répugnante. Tu savais ce que je ressentais, et tu m’as rien dit. Tu m’as regardé, comme un con, raconter que c’était sûrement mon âme soeur, que peut-être qu’il sentait la même chose, alors que vous étiez ensemble. Alors que tu savais, tu savais tout.
Nouveau pas esquissé en arrière, et le choc cédait sa doucereuse place à un dégoût amer. La première larme se fraya un chemin le long de sa joue, mais fierté refoula les autres. Pourquoi t’as fait ça ? Oh, devait-il vraiment emprunter le même chemin, souffrir les mêmes peines, encore une fois ?
Yume Ueda
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Au point où tu en es, finalement, les pieds au bord du gouffre, autant t’y jeter et espérer, un jour, remonter. Expier tes pêchés, espérer en être exempté et peut-être même pardonné.
Donc, tu t’es dit que le mieux, c’était d’attendre de plus avoir d’autre solution que de me le dire ? Tes lèvres se mettent à trembler, face à l’accusation criante de vérité – et la vérité, ça fait mal. Vraiment. Sans cette histoire de baiser et sans les conséquences entraînées, tu ne lui aurais sans doute toujours pas avoué. Alors que tu as voulu, de si nombreuses fois, lui en parler.
A chaque fois qu’il évoquait Kiyo.
Ah, tu aurais dû.
Tu as la bouche qui s’ouvre, sans qu’aucun son ne veuille en sortir. A quoi bon essayer de te justifier ? A ce stade, tu as plutôt envie de crier.
Vous qui n’aviez jamais eu besoin de mot pour rassurer l’autre, l’apaiser, le réconforter, par votre seule présence. Tu te sens bien démuni, maintenant que tu te trouves à être la cause de son souci.
Combien de temps tu m’as caché ça ? La question, répétée, insistante. Implacable.
« Trois ans… quatre. Je sais pas vraiment. »
Ta misérable réponse te laisse un goût amer en bouche, le myocarde se resserrant douloureusement au fond de ta cage thoracique. Trois ans, c’est si long. C’est énorme, pour un tel secret, tu ne l’as jamais vraiment réalisé.
Des larmes se déversent piteusement de tes yeux rougis, balayé par tes cils au mouvement désordonné, roulant sur tes joues rosies elles-aussi, par la honte comme par le chagrin. Face à toi, tel un reflet inexact, une unique larme chemine sur le visage de l’ange.
Tu savais ce qu’il ressentait, oui. Oui, tu le savais parfaitement et tu as essayé tant de fois de l’en détourner, discrètement, doucement. Et tu t’es tellement convaincu qu’il ne s’agissait que d’un de ses amours éphémères, qu’il l’oublierait aussi vite qu’il s’en est entiché. Et tu as mimé tant de fois l’indignation, lui rappelant que tu est son âme-sœur.
Ironique, quand on sait que tu cachais une toute autre jalousie.
Pourquoi t’as fait ça ?
« Je… Je voulais pas te blesser. »
Tu pourrais lui sortir tant et tant d’excuses. Celles que tu as déjà servi – il ne voulait pas que j’en parle ; c’était compliqué. Mais tu sais que ça ne servira à rien. Ça n’arrangera rien.
Et tu te sens juste impuissant.
Ange Ueda
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Ange Ueda
Y en a déjà eu tellement, ces derniers temps. T’étais obligé de l’ajouter à la liste ?
Oh - si dramatique, l’angelot s’abreuve de la tragédie et la multiplie lorsqu’elle le heurte. Si les éraflures à son contact paraissent plaie béante, comment ressentir la trahison autrement que comme une mort prématurée ? De toutes les personnes qui m’ont menti, tu étais la dernière que je suspectais. Je t’aurais défendu, si on m’avait dit le contraire - j’aurais pu m’énerver, il souffle piteusement. Bien maigre effort si on ignorait tout d’Ange, furieux sacrifice lorsqu’on le connaissait ; Ueda ne tempête jamais en public, plus enclin à ruminer sa haine et à la mâcher dans l’ombre jusqu’à ce qu’il n’en reste que la détresse. Mais pour toi, ô toi - il serait allé au bout du monde et en serait revenu vainqueur, héros. Il aurait brisé son propre coeur pour satisfaire le tien ; aurait quitté Mamoru pour te rendre heureux. L’égoïsme à toute épreuve, sauf une. Quatre ans que tu me mens, que tu me caches quelque chose d’aussi important. Yume, est-ce que je te connais seulement ? Dis-moi mon cousin, mon frère, mon amour, n’étais-tu donc qu’un agile menteur, quand à tes pieds j’éventrais mon coeur ?
Je… Je voulais pas te blesser. Un sourire maussade, dégoulinant d'une tristesse immonde. C'est raté. Et cette fois ses yeux dévient, fixe la fenêtre — regret de ne pas avoir son balai, les désirs d'adrénaline indicibles. Il aurait aimé sauté. Ne t'approche plus de moi, il ordonne (supplie).
Il s'en va.
Yume Ueda
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Est-ce que tu vas te retrouver séparé des deux personnes qui se partagent tes pensées ?
Oh, tu pourrais répéter encore et encore combien tu es désolé. Mais qu'est-ce que ça pourra changer ? Pas ta culpabilité, ni te faire pardonner.
Yume, est-ce que je te connais seulement ? (J'aimerais te dire que oui, que plus que quiconque tu sais voir à travers mon être, mais je ne suis même pas certain de savoir moi-même qui je suis.) À qui n'as-tu jamais menti ? Combien de fois as-tu recherché qui tu es, allant jusqu'à l'encontre de ta propre nature ? C'est avec Ange que tu t'es toujours senti le plus naturel, mais c'est si différent, aussi, de ton comportement habituel. Alors, tu ne sais pas ce qui est réel.
Ne t'approche plus de moi. On y est. Ce n'est pas Ça ne me concerne plus ; c'est moins indifférent. C'est une supplication, le désir d'échapper à l’objet de ses souffrances – et c'est la tienne qu'elle accroît, en le voyant s'échapper.
Dans plus, il y a jamais. Et jamais signifie que tout est terminé.
L'ange part, laissant le rêve s'effondrer.