— MAHOUTOKORO
Vous souhaitez réagir à ce message ? Créez un compte en quelques clics ou connectez-vous pour continuer.
Le Deal du moment :
Funko POP! Jumbo One Piece Kaido Dragon Form : ...
Voir le deal

tournesol (ishan)
Invité
Invité
Invité
Anonymous
"Maintenant, joignez vos mains et avec vos mains vos cœurs, afin que nulle dissension ne trouble le gouvernement."

Récités avec la parfaite exactitude d'un esprit érudit, tu t'accrochais à ces connaissances abstraites, comme une empreinte de ton intelligence. Tes écarts te submergeaient, à l'occasion, et tu te laissais croire à cette façade absurde de l'inconsciente que tu n'étais que dans les rêves des plus insolents.

Petite, tu rêvais d'éluder tout mariage, épouser la solitude comme témoin d'une liberté fantasmée ; petite, tu rêvais de saisir le monde, lasse de le surplomber de ta clairvoyance.

Petite, tu rêvais d'un monde large et infini de mystères
Petite, tu rêvais qu'il n'était pas vraiment captif de cette cage d'un verre infime que la mort pouvait si aisément briser.
Petite, tu rêvais d'omniscience et de divinité
Petite, tu ne rêvais pas d'un marché ni d'un mariage sans amour

(Parfois, tu rêvais d'un amour qui aurait marché sans mariage)

Mariée, tu rêverais d'être capable d'aimer
Mariée, tu rêverais de n'avoir jamais oublié ces désirs d'antan.

Le jour approchait, et votre première rencontre gisait sous la coupe de l'imminence.

Comme vous étiez en week-end, ton uniforme se troquait pour une élégante robe à fleurs, tes cheveux noués d'un ruban—et cette apparence candide portait le devoir d'immaculer tes intentions. Après tout, aujourd'hui, une préfète rencontrait un fugitif ; et devant le paroxysme d'un tel union, tu présumais qu'il viendrait déguisé.

Le polynectar ? Quelques amples vêtements ? Dans le doute, tu avais pris ton masque d'oni, redoutable pour effacer les présences ; il ne tromperait pas un auror, mais l'intention ne te coûtait rien.
Bientôt, vous serez mariés. Le partage ne voulait rien dire.

Bientôt, cette liberté se troquerait pour une gigantesque comédie.
Ta famille disparaîtrait, ton frère dans les limbes
Tes chaînes brisées, superposées par l'autorité d'un seul homme.

Rajan avait réussi à te comprendre. Plus encore, il avait su te dompter.
Tu n'étais pas une femme facile—et tes désirs acérés semblaient dévorer la moindre once de rébellion, lorsque quiconque exprimait l'envie de se mettre sur ton chemin. Ta volonté embrassait la silhouette d'une immuable muraille dont il avait su exploiter les faiblesses, ou plutôt, surplomber la seule force.
Il t'avait défié à ton propre jeu, celui où tu excellais tant.
Fière, tu te refusais à une défaite écrasante, et tu avais accepté l'accord.

La revanche n'était qu'une question de temps.
Pour l'heure, Rajan était ton allié, et tu avais appris à l'apprécier.
Qu'en était-il d'Ishan, alors ?
Qu'en était-il de ce mari qu'il t'était interdit de briser ?
L'interdiction éveillait tes désirs—au même titre que ton intérêt.

Ishan n'était pas faible, lui aussi. Vos origami l'avaient prouvé.
Mais comment était-il vraiment ?
Partagerait-il vraiment ton insouciante quotidienne ?
Te détesterait-il à jamais ?
Un soupir silencieux, et tes yeux parcoururent le large ciel dégagé.
Assise à la terrasse, en avance de quelques minutes.

Impatiente, et terriblement mélancolique.
Ishan Tsukino
tournesol (ishan) CtzF8e1
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 yo
Rang : 85/100
Susanoo
Susanoo
Ishan Tsukino
https://mahoutokoro.forumactif.com/t485-chronosaurus
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1311-eh-oh-origami#10363
Ishan Tsukino
Si la nervosité n’était pas tant due à sa rencontre avec sa prétendue fiancée qu’à l’idée même de fréquenter si frivolement le café public, elle restait d’une insistance furieuse, et lui rongeait les sangs de telle sorte qu’il en avait arraché le derme tendre de son pouce, sous la pression aiguisée d’un croc inquiet.

Ponctuel mais rarement en avance, Ishan avait pris soin de voiler la singularité de son apparence—l’absence cruelle d’exposition au soleil avait certes alangui son coeur soigneusement muselé, mais surtout empêché sa peau si particulièrement tannée de brunir sous ses rayons. L’hyperactivité qui le démangeait jusque sous ses os avait été apaisée par un soin risible aux tâches ménagères, et la peau rêche de ses mains en avait subi les frais ; l’office manuelle, couplée à la fatigue et au manque d’appétit constant, lui cédait d’ores et déjà une allure bien plus piteuse qu’à l’origine. Le prince était efficacement déchu, effondré aux impitoyables pieds d’un trône que son propre courroux lui avait arraché.
Toujours était-il qu’il avait éclairci le jais de ses cheveux, arborant la cendre délicate d’un gris si artificiel que temporaire—complimentés par le lapis-lazuli de ses iris et exempts de toute découpe, ils étaient à peine peignés mais surtout lâchés jusqu’à la courbe de sa colonne vertébrale ; la forme de ses yeux s’était arrondie, et il avait même réduit le maquillage à deux simples traits bleu roi.

Il n’avait pas été si dur de trouver sa dulcinée, si rêveusement plongée dans la contemplation d’un ciel que lui ne côtoyait guère plus. Maintenant habitué au trouble de sa vision scarifiée, il savait se mouvoir entre les tables et les passants sans frémir du moindre contact inopiné—la seule trahison de sa condition se cachait dans les prémices constantes d’une grimace souffreteuse, la lumière agressive du soleil incitant de vicieuses migraines sous l’amas de sa tignasse décolorée. Aussi se glissa-t-il subrepticement jusqu’à l’objet de sa visite, ravalant le cynisme de ses rictus dans un déglutit endolori ; Rajan comptait sur la coopération de son fils, et il lui paraissait aujourd’hui invraisemblable de le décevoir, encore. Il s’arrêta à la hauteur de la préfète, et ne s’autorisa qu’une discrète seconde pour en apprécier ce que ses yeux meurtris voulaient bien déceler—leurs échanges épistolaires n’avaient su trahir grand intellect, mais Ishan comptait encore sur une agréable surprise.

Akina, murmura-t-il poliment, que veux-tu boire ? Lui se pâmait d’envie d’un café suffisamment corsé pour étouffer la brûlure de la lumière, et le fit comprendre dans la froide rudesse de sa commande. Sitôt les boissons quises, il frotta pensivement l’arête de son nez. J’ai cru comprendre que vous rentriez d’une sortie au mont Fuji ? Son père et Meruem eux-mêmes avaient disparu toute la journée, laissant le presque-adulte errer dans l’étroit espace de l’appartement partagé. Peu importe. Je peine à comprendre quel profit mon père compte faire en nous mariant. Pas que je le remette en question, bien sûr—c’est de la simple curiosité. Qu’as-tu à offrir ? Aux yeux d’Ishan, il s’agissait d’un contrat au-delà de professionnel ; si l’engagement allait certainement l’entraver pour le restant de ses jours, il n’en avait cure. Mais il y cherchait un sens, une raison plus intéressante que l’allégeance d’Akina au même groupuscule qu’eux.


Invité
Invité
Invité
Anonymous
Et c'est ainsi que la liberté prenait fin, à l'ombre d'un soleil tapant, sous le regard et sous traits faussés d'un fugitif affaibli. Et c'est ainsi, le visage limpide, la peine coulant sur une peau insensible, que tu te laissais submerger.
Intrépide, impuissante, impulsive, fatiguée.
Sans désir de prouver, sans besoin de répondre à la légitime interrogation d'une condescendance trop marquée pour qu'il ne semble voir en toi son égal. À l'aube d'un tournant décisif, ton esprit semblait vaciller. À l'aube d'un voile de nuit posé sur ce monde gigantesque, couvrant la liberté que tu recherchais tant, tu semblais regretter.
D'une main impitoyable, débarrassée de tes liens de sang ; d'une voix autoritaire, affublée d'un nom puissant—en quelques efforts, tout serait enfin terminé.
Comme une marionnette vacante, négligemment habillée de ce gage de princesse, tu rencontrais ta moitié. Un regard en biais, ces iris ambrés qui portent un jugement inconscient : galant, à n'en pas douter, la sobre teneur d'une voix qui se voulait résolue.
Un verre d'eau, commandes-tu négligemment. En ces circonstances particulières, le plaisir de la boisson te semble dérisoire—de l'amertume au plaisir, tu cherches à comprendre le goût qui t'écorches la langue. Ta voix est trouble à tes propres oreilles, agitée de ce tremblement d'hésitation : il ne dure qu'un instant, mais ce doute te peine assez pour que tu te reprennes.
Tu sais ce que tu es venue faire ici.
Tu sais ce que tu as toujours voulu.
Pourquoi devrais-je te confier une telle chose ?
Ta voix reste en suspens un instant et ton regard se durcit
Impitoyable apathie.
Je n'ai pas de garantie de ton identité, d'autant plus sous cette apparence. À l'inverse, si j'étais un auror sous polynectar, tu seras déjà fini.
Et tu ne sembles pas agressive pour autant
Ces impulsifs désirs si malsains semblent malmenés par cette lointaine fatigue, et tu te laisses couler doucement vers cette fidélité grandissante. Tsukino. Son visage t'interpelle sans que tu n'en déchiffres les détails, l'insolente remise en question forcée d'un fugitif désireux de voir le soleil.
Imprudence ou confiance, le doute restait dominant.
Mais la réalité, elle, ne laissait rien au hasard.
Ce mariage sert les intérêts de ta famille, peut-être serait-il plus profitable d'en demander les détails à Rajan. Tant que le doute subsiste sur nos identités, gardons de tels sujets sous silence.
Loin des oreilles, des espions oubliés
Loin d'une haine si grande envers un garçon qui n'avait rien demandé. Un père téméraire, ni plus ni moins, jusqu'à servir un démon millénaire—et du jour au lendemain, Ishan avait disparu. Sans connaître les détails de sa situation, tu commençais à cerner sa personnalité générale, de cette douceur passive à l'amabilité qu'il se forçait à partager.
Que croire ? Que réfuter ?
Comment se permettre d'espérer ?
Je suis navrée, je dois paraître bien impertinente, pour une première rencontre. Au contraire, j'espère que nous parviendrons à nous entendre. Ah ! Veux-tu manger quelque chose ? Je t'offre le repas.
Ishan Tsukino
tournesol (ishan) CtzF8e1
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 yo
Rang : 85/100
Susanoo
Susanoo
Ishan Tsukino
https://mahoutokoro.forumactif.com/t485-chronosaurus
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1311-eh-oh-origami#10363
Ishan Tsukino
Et tout l’attrait qu’il avait vu dans cette union s’était évaporé dès l’instant où la princesse, pincée, avait entrouvert les lèvres.
Ishan frottait l’arête de son nez, contemplatif—la douleur prévisible d’une migraine commençait déjà à tambouriner entre ses tempes, et ce qu’il espérait plaisante matinée devenait d’ores et déjà corvée risible. Qu’il s’entendît ou non avec sa prétendante, le fait était que Rajan les avait lié, et qu’il n’avait nulle intention de compromettre ses offices. Aussi subit-il la loghorrée méfiante d’une femme sans doute plus intelligente que ses débiles missives l’avaient laissé penser.

Il laissa quelques temps brutalement silencieux passer une fois qu’elle se tut, les lambeaux d’orgueils encore assez fermement accrochés pour que le sourire décoché fût cinglant. J’ai déjà mangé et, quand bien même fûs-je affamé à mon arrivée, ta trahison me coupe l’appétit. Le cynisme qui dégoulinait alors disparut dans le souffle discret d’un soupir, et une conclusion nonchalante : tu es bien avisée, je commence à moi-même douter de ton identité. Après tout, la personne qui m’a si négligemment contacté paraissait autrement plus sotte que toi.

Penché au-dessus de la table, le menton niché dans une main brune, il essaya tant bien que mal de distinguer les traits dissimulés de sa comparse. D’autant que ta méfiance est, en plus d’excessive, risible. Si tu étais bien un auror sous polynectar, tu n’aurais ni le temps ni les moyens de m’incarcérer. Son nom n’avait ceint ses lèvres, et il restait diablement confiant dans ses propres méthodes. Sirotant son café, à peine satisfait par la médiocrité que le salon proposait, il se risqua à poursuivre, nu de toute animosité ; la contrariété première était piètrement puérile, mais viscérale. Mais dans ce cas, qu’espères-tu de ce rendez-vous ? Apprendre à me connaître, de ma couleur préférée au dernier repas dont j’ai souvenir ? Peu friand de ces futilités, il maudissait déjà son patriarche—quitte à se marier, il eût préféré une idiote à peine assez intelligente pour ne pas scander son nom au beau milieu d’une foule innocente.


Invité
Invité
Invité
Anonymous
Oh ! Ne suis-je donc plus sotte, désormais ?

Les bras avachis sur la table, le dos voûté en la direction de celui qui, en l'instant épousait davantage la silhouette du prince que d'un mari aimant, Ishan se tenait dans les bonnes grâces d'une royauté dont il n'avait certainement plus la moindre goutte de sang, diluée dans les siècles d'une interminable histoire dont nos âmes peinées ne parvenaient à retenir l'entièreté des enjeux.

Nos iris s'affrontaient, se liaient en cet instant si fusionnel qu'il lui était intenable, aux suites d'un monologue si pertinent qu'il m'en paraissait diablement tolérant ; un sourire, sous les reflets d'un zénith puissant, s'appropria les vices d'un divertissement malsain, car rien ne me plaisait davantage que l'assurance d'une si forte personnalité. Enfoui dans le creux d'une main aux doigts sublimement colorés, mon visage ne faillit nullement face aux affirmations cinglantes, face à la virulence sobrement imposée d'un homme bien plus vif d'esprit que je ne l'aurai pensé : en cela, la réunion était d'ores et déjà une réussite pour qui ne cherchait à en tirer que le bénéfice d'une confiance absolue.

Ishan Tsukino n'était pas seulement le rejeton aveuglément soumis à l'autorité d'un paternel dont il n'osait se détacher, loin de là, et la confiance avec laquelle il s'affirmait n'avait d'égale que les certitudes de ses convictions : une foi certaine et absolue en sa situation, comme en celle d'une cause dont son mariage était une noble conséquence qu'il acceptait docilement.

Je voulais voir si tu n'étais que l'imbécile pantin de ton père ou si tu étais un homme. Je dois dire que tu ne m'as pas déçu—tes analyses, du moins, sont correctes.

Avec une douceur qu'on ne me connaissait qu'en d'exceptionnelles circonstances, un sourire couvrit mon visage d'une plus aimable expression, aux frontières de ce qu'une poignée d'hommes seulement—et dont Ishan avait rejoint le cercle très fermé—pouvait se vanter d'appeler sympathie : la redoutable stérilité de mes émotions ne contribuaient à simplifier mes rencontres, en grande partie pour l'excentrisme qui en découlait. Comme une cacophonie insupportable face à la peur du silence, cette folie sous-jacente détournait mon esprit de toute trace de lucidité. Comme un regret, la constatation de ces écarts, si impropre à mon être tant régi par la froide logique, n'avait absolument rien de glorieux.

J'aimerais que, toi aussi, tu apprennes à me connaître. Nos désirs respectifs nous sont égaux, mais je suis liée à toi, par serment, et je n'ai nulle intention de me dérober à ce devoir.

Ta couleur préférée, ton dernier repas. Mes désirs enfouis, mon dernier regret. Ton nom, ton visage, ton lieu de vie ; mon passé, ma famille, leurs corps désormais enfouis. Nos vies s'entrechoquaient par le pouvoir d'une décision si abrupte qu'absolue, un accord passé dans un sang coulé comme synonyme d'une liberté assurée.

Liée à mon devoir, à un homme dont je ne savais encore rien ; liée à ce nom dont je ne tirais que la fierté de la confiance que cette famille m'accordait.
Et dans quel but ? Et pourquoi moi ? Pour quel futur ?

Je n'étais pas dupe : Rajan n'était assurément qu'un fieffé menteur dont la solitude témoignait de l'insensibilité sans bornes. Si Ishan ne l'était, j'adoptais sans nul doute la place de ce pantin qu'il mettait au devant de la scène, mais cette pensée ne m'atteignait nullement. Ma loyauté n'allait pas à l'homme avec qui je n'avais échangé que quelques brefs papiers volants, mais celui vers qui s'adresserait mes vœux.

J'ignore s'il me connaît assez pour cela, mais avec ce mariage, Rajan t'assure une éternelle alliée. Qu'importe tes allégeances ou tes choix, en tant que fiancée et un jour en tant que femme, je te resterai fidèle—c'est là ce que me dicte mon honneur.
Ishan Tsukino
tournesol (ishan) CtzF8e1
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 yo
Rang : 85/100
Susanoo
Susanoo
Ishan Tsukino
https://mahoutokoro.forumactif.com/t485-chronosaurus
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1311-eh-oh-origami#10363
Ishan Tsukino
Je voulais voir si tu n’étais que l’imbécile pantin de ton père ou si tu étais un homme. Je dois dire que tu ne m’as pas déçu—tes analyses, du moins, sont correctes. Si ardent était-il, Ishan était avant tout intelligent ; il avait cultivé les moindres capacités de son cerveau, les avait poussé à l’extrémité douloureuse de leurs capacités et seule l’impulsivité, létale, avait fini par lui coûter plus cher encore que sa propre vie. Il distinguait, au-delà des nuances anthracites de sa vision, les lueurs rosées d’un sourire sur les lippes d’Akina ; et, léchant encore les plaies sanguinolentes de son ego blessé, il soupira, s’enfonçant plus profondément dans son siège. Tu t’es jouée de moi, et je suis lâchement tombé dans ce piège. J’ignore si ta satisfaction vient de la facilité avec laquelle tu m’as manipulé, mais, si c’est le cas—il prit le temps de se pencher vers elle, et de découvrir des crocs affamés dans un rictus arrogant—vois-y ta perte.

Il espérait que le sarcasme, dégoulinant d’entre ses lèvres retroussées, ne passerait inaperçu à ses yeux—une fois la blessure pansée, elle n’en resterait qu’une cicatrice , un souvenir presque tendre du tumulte de leur rencontre. Ce qui l’intriguait réellement, c’était l’ampleur de cette loyauté qu’elle lui assurait ; les relents paranoïaques de sa méfiance criaient à l’imposture et, s’il avait été plus prudent, sans doute aurait-il tu l’ignoble envergure de sa curiosité. Et si je décidais de trahir Rajan, me suivrais-tu ?

La question était anodine, vide de sens—encore occulté par ses ambitions, Ishan n’aspirait qu’à forcer la raison à vibrer de nouveau dans le regard de son père. Quelques doutes, épars, le poussaient dans ses retranchements hagards ; mais Ishan n’était si aveugle que lorsqu’il s’agissait de Rajan, dans l’espérance enfantine que son héros revienne à ses côtés et qu’il lui annonce, dans le clairon insolent d’un rire, que toute son entreprise n’était qu’une vaste blague.
Du reste, la perspective de ne plus être abandonné à la merci d’un cinglé était plaisante—à défaut de sensée, Akina paraissait lucide et, surtout, honnête. Aussi prit-il le temps de siroter l’amertume d’une gorgée de café avant de reprendre, plus posément.

La fidélité conjugale n’a jamais été un impératif à mes yeux. Si ton cœur, ou quelque partie de toi que ce soit, t’attire chez un autre—une autre, tant qu’à faire—je m’en contrefous. Le cas échéant, même conclusion : peu m’importe. Mais l’entente est nécessaire, et l’alliance alléchante. Il n’avait d’autre raison que la hargne pour lui refuser cette idée, et n’avait aucun désir d’en repousser la tournure. Mh, soit. Je n’ai sans doute rien à t’offrir, Akina, si ce n’est l’éventualité du trône des Tsukino ; en ce qui me concerne, c’est là la dernières de mes envies, et je n’y vois—en constatant l’histoire de mes aïeux—qu’une mort prématurée. Son café, si chaud était-il encore, ne parvenait à ralentir la fraîcheur sinistre d’un destin déjà tout tracé. Cependant, se risqua-t-il à souligner, je peux t’assurer beaucoup de liberté, et le même degré de loyauté si tant est que ton office est convaincante. Sans doute Ishan était-il prêt à la guider jusqu’à la funeste fin du monde—mais l’y suivre était une autre histoire.


Invité
Invité
Invité
Anonymous
Avais-je jamais souhaité me marier sous le bonheur et les jetés de fleurs ? Avais-je seulement conçu cet aspect conjugal d'un futur auquel je refusais de m'attarder à penser, cloîtrée dans l'égoïste concept de l'instant présent : sous l'égide de ce qui constituait un bonheur, ou du moins une satisfaction éphémère, j'avais sans cesse repoussé cette échéance à laquelle je me confrontais enfin.

J'avais signé un pacte avec ce diable d'humain qui se divisait en sourires, voyant en cette jovialité cruelle le signe d'un profond intérêt—non que j'espérais qu'il m'en porte, car je n'espérais trouver, en ces temps d'inconscience, qu'un être à même de me divertir. Je ne voyais en Rajan Tsukino que l'inévitable impulsion que j'apposais à ma vie : le dilemme nécessaire, à mesure que les mois avançaient sous la menace Yuutsu, d'assumer mes convictions, ou de m'en soustraire à jamais. Cette neutralité, sous couvert de quelques amitiés éparses, n'avait que trop duré.

Ma loyauté, si longtemps endormie, s'adonnait entièrement à cet homme qui, par honneur, y répondait droitement : sans l'ombre d'une moquerie à même de bafouer mes vœux, il les acceptait.

Je te suivrai, répondis-je sans quelconque forme d'hésitation, car un mariage était ainsi fait, au même titre que ma personne.

Je n'accordais à son sarcasme qu'un sourire amusé, sans faire montre de la moindre peur : si le destin me dictait de mourir de la main d'un mari auquel j'étais à présent liée, sans doute ne trouverais-je jamais la paix, mais le regretterai-je vraiment ? Noyée dans une confiance absolue et irrévocable, cantonnée à l'étrique concept d'un honneur en appelait à ma perte, je demeurais vulnérable—et lui étais, en ce fait, totalement dévouée.

Je n'en veux pas. Je tiens à ma liberté, et si tu me l'accordes, je ne te serai que plus fidèle.

Il n'y avait pas plus de vanité que de menace en ces mots : en qualité de femme, je n'étais pas davantage sa servante que sa maîtresse, mais une égale qu'on lui avait imposée. Sa fierté comme son intimité en souffraient certainement—car sa précédente méfiance, habilement détournée de mes ruses, témoignait de son caractère solitaire—mais je n'en avais cure : je n'étais pas venue pour attiser ses humeurs, mais pour un mariage.

Tu ne sembles pas partager tous les idéaux de ton père. Puis-je connaître tes intentions pour l'avenir ?
Ishan Tsukino
tournesol (ishan) CtzF8e1
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 yo
Rang : 85/100
Susanoo
Susanoo
Ishan Tsukino
https://mahoutokoro.forumactif.com/t485-chronosaurus
https://mahoutokoro.forumactif.com/t1311-eh-oh-origami#10363
Ishan Tsukino
Ishan n’avait jamais espéré voir l’amour émerger des décombres d’un mariage arrangé — il s’en était défait avant-même de l’expérimenter en tant que tel, par crainte, lâcheté, ou un cocktail miasmatique des deux entités. Toute sa maussade personne avait d’abord était tournée vers l’adulation et la superbe d’un joueur de quidditch professionnel, avant que sa propre impulsivité — et les déboires d’un frère qui lui avait insolemment confié être son père — ne rompît les fils pourtant solides d’un tel rêve. Destitué de son balai pour être placé dans la lumière vénale d’un trône dantesque, ses ambitions s’étaient tristement réduites à la consécration de ses devoirs de sang-pur : l’alliance, et la puissance insufflée dans un clan poursuivi par le mal.

Pourtant, en la prestance d’Akina, il discernait les prémices d’une opportunité jadis irréaliste ; Ishan paraissait alors souffrir de l’indicible syndrome du héros, persuadé qu’il était de pouvoir sauver son père — et au diable les Tsukino — de la démence congénitale, avant qu’elle ne l’atteignît lui et sa propre engeance. Tu ne seras pas dépouillée de ta liberté en m’épousant. L’insistance, si désuète fut-elle, lui semblait nécessaire. Il n’y avait pas dans ce genre de fiançailles les relents possessifs d’un gamin incendiaire, mais bien la nonchalance d’un homme avide de confort.

Tu ne sembles pas partager tous les idéaux de ton père. Puis-je connaître tes intentions pour l’avenir ? À ces mots, l’ombre tentatrice d’un sourire caressa les commissures de ses lèvres, les arquant malgré lui. Non, souffla-t-il entre deux gorgées de café, je ne les connais pas moi-même. Je suivrai mon père tant qu’il sera lucide. Il ne songeait pas à trahir Rajan, après avoir abandonné toutes les perspectives initiales de son avenir pour l’empêcher de sombrer — et Ishan savait d’ores et déjà qu’il avait échoué, sa présence annihilée par celle d’une femme saturée de corruption, et d’une né-moldue qui n’en avait bien que le sang. Ses agissements sont pour le moins curieux, et m’échapperont sans doute longtemps ; j’ai simplement peur d’échouer dans la même spirale immonde, si je me contente de le suivre, disons, aveuglément.

Le rire, dépréciatif, n’était pourtant pas dénué d’humour ; il avait fait son deuil temporaire d’une guérison miraculeuse, et s’habituait peu à peu au monde anthracite que lui laissaient voir ses yeux. Et qu’en est-il de toi ? J’ai toujours du mal à percevoir les avantages de ce mariage pour toi, en dehors de l’émancipation de ta famille. Y avait-il meilleur parti qu’un aveugle déscolarisé ? Peut-être — et si l’héritage n’intéressait pas la jeune femme, Ishan peinait à saisir ses enjeux personnels.


Invité
Invité
Invité
Anonymous
J'ai aimé, je crois
Un jour lointain, cette famille privée de lendemain
Un sentiment nébuleux, incertain
Vacillant au creux de mes sombres desseins
J'ai aimé, je m'en souviens
L'innocence de mes souvenirs enfantins
L'ignorance comme la découverte du malin
J'ai aimé, sans nul doute
Ce frère, ce mépris, cette dissidence enfin
J'ai aimé ce nom, l'abandon de mes lointaines origines
Le goût du sang, l'amertume de la menthe
La mélancolie de quelques notes sucrées.
Je ne sais pas.
Sous le silence, la vérité se laisse déployer
L'opprobre du scepticisme, et de ma cécité
Qui suis-je, qui voulais-je devenir ?
Pour condamner mon sang de quelques désirs.
Je voulais ma liberté, avouais-je, à demi-teinte.
À demi-honteuse, sans vraiment regretter
À demi-sincère, sans vraiment lui mentir
Je me cherche.
Comme un dessein, une raison d'exister
Comme un accord, si longtemps opprimée
J'existe — et le mariage scelle ma seule existence
Exulte mon importance et mon arrogance
Devrais-je vraiment vivre pour tenter d'exister ?
Je n'ai rien à te cacher. Et dès lors que j'aurai trouvé cette réponse, si alors elle t'intéresse, je te la donnerai.
Car nous sommes uns, unis par ce destin rutilant
Tracé de sang de fer et d'argent
Et dussé-je demeurer dans ton ombre
Oubliée de ta rage
Jamais je ne te trahirai
Puissé-je à la rosée
Petit à petit me laver
Des poussières de ce monde ?

Quelques vers, une lecture
Un silence, un sourire
Des péchés, des souvenirs
À ton univers, j'offre ma loyauté.
Merci pour ta sincérité, Ishan.
Contenu sponsorisé
Contenu sponsorisé