nunc obdurat et tunc curat ludo mentis aciem † asagao
Byakuya Tokizawa
Car Byakuya ne sait pas où il a merdé. Ce qu'il a pu faire pour s'attirer la colère des astres - mais les suppliques font désordres. Personne pour lui répondre, personne pour le comprendre - alors il s'effondre avant de se reprendre. Longtemps attendu, il s'est conforté dans l'idée qu'un jour, peut-être, ce don lui reviendrait ; qu'il pourrait le rappeler à lui. Mais non, rien. Aucun signe céleste. Aucune prédiction n'est faite avec une effroyable justesse. Lui qui autrefois était capable de prédire avec une quasi exactitude l'avenir - était maintenant destituer de cette habileté. Un présent tombé du ciel volé.
C'est pourquoi il avait envoyé un origami à la professeur de divination ; vous, Asagao Manami. La raison pour laquelle il avait besoin de vous n'était pas celle de vouloir satisfaire de nouveau un égo - mais tout simplement de pouvoir palier à toute éventualité qui oserait se dresser devant l'empereur. Pouvoir prédire Seimei, ne serait-ce qu'un peu - c'était important et ce n'était pas une affaire à laquelle Byakuya pouvait échapper. La surface des cartes rêches contrastes avec la douceur de ses doigts ; leurs tranches abimées pourraient le blesser - et c'est ce qui arrive ; le voilà entaillé.
Est-ce un signe du destin pour lui dire d'arrêter d'y croire ? De laisser les cartes aux autres et de se replier vers différents moyens, plutôt que celui du tarot ? Essaie encore, échoue encore ; c'était bien là les paroles sages d'un poète qui le forçait à persévérer dans l'effort. Sa langue vient s'enquérir du sang qui coule le long de son pouce et de son index, cherchant à guérir par la salive, les plaies minimes qui commençaient à faire frémir son coeur meurtri. Ne pas vouloir perdre encore, cette étrangeté qui l'accompagnait depuis toujours.
L'agacement s'élève, comme le grondement du fond de sa gorge qu'il exulte en se redressant vivement ; préparant un thé aux senteurs poivrées pour détendre ses traits ravagés et son palpitant endiablé. Vouloir aller de l'avant, mais se sentir freiné. Est-ce qu'une puissance invisible l'obligeait à demeurer ? Chuter, tomber et ne pas se relever ; était-ce ancré dans les lignes de sa destiné ? Secouant la tête, l'homme de la lune attend, patiemment, ta venue, ô toi femme bénie par les astres ; qui se sont détourné de lui et de ses assauts fugaces.
Il aura essayé, encore et encore - mais rien. Alors l'homme se ferait patient et apprendrait les codes - pour braver de nouveaux les normes de cet art.
|
|