Je n’ai pas l’habitude de m’isoler, mais je savais que ces deux prochains jours, j’allais en avoir besoin. Terriblement besoin…

Maman avait toujours aimé s’intéresser aux fêtes étrangères et elle avait donné une attention toute particulière à Noel. Elle qui avait si peu d’argent… Ses pensées se dirigeaient toujours sur moi en premier : j’étais toujours son petit trésor.

Son petit trésor dont le corps pourrissait de jours en jours…

Je l’ai remarqué, certains aussi… Mon corps s’affaiblit de plus en plus, je peux le ressentir : ma tête ne tourne parfois plus très rond.

Je ne sais toujours pas ce dont je suis atteint… Je me suis déjà convaincu que je ne saurais jamais : je mourrais avec cette ignorance.

Je ne voulais pas que ça se sache… Je ne voulais pas. Et pourtant : mon corps en a décidé autrement.
Je savais jouer la comédie, ce masque m’avait si rarement quitté… Mais je ne peux tromper la douleur qui se présente si vivement : le sang sortant de ma bouche en étant la preuve.

Pourquoi est-ce que je venais me réfugier ici ?
Parce que c’était le lieu où je me sentais le mieux : où je pouvais me changer les idées pas forcément positivement.

Vous savez, ces couteaux…
Plus d’une fois je me suis imagé les utiliser pour m’ôter la vie.
Cette douleur si vive, me sentir vigoureux avant de finalement m’éteindre.

N’est-ce pas le meilleur pour moi ?

Empoisonne moi jusqu'à me tuer.
Étouffe moi jusqu'à que je ne puisse plus respirer.
Faites moi gémir que je me sente vivant.



Ahaha…

Maman, cette année je ne viendrais pas passer ces deux jours avec toi : tu dois apprendre petit à petit à m’oublier.

J’ai prétexté une réunion importante que je ne pouvais ignorer avec les difficultés présentes de l’établissement.

Et pourtant…

…Pourtant…

Cet origami remplit de tes émotions vint se poser dans mes mains.
Tes mots vinrent se loger dans le creu de mon cœur.
Tes émotions firent couler cette eau salée qui n’avait plus place dans mes yeux.

Finalement, les pâtisseries douces et sucrées attendront.
Attendront que j’arrête de trembler, que j’arrête de sangloter et que je recommence à accepter la réalité pour cette future année.

Il fait si noir ce soir…