Un rire, léger, de nouveau. Oui, tu essaies plus de te convaincre que de le convaincre lui. Yori a toujours été le plus raisonnable des deux. Ça t'étonne presque qu'il ne vous ait pas arrêté avant, que ce soit de toi qui vienne rappeler la limite à ne pas dépasser. Tu lui voles un dernier baiser avant qu'il ne se recule, qu'il ne reprenne la route et toi, tu mets un moment pour te remettre de tes émotions.

Main dans la main, tes membres tremblent encore, tu ressens encore les frissons sur ta peau et tu le suis, plus par habitude qu'autre chose. Tu marches légèrement en arrière, son bras te tire, il t'attire ; et ton regard coule sur sa silhouette, sur son dos, ses hanches, ses reins... et plus bas, plus bas encore.

Tes joues rougissent à peine, et ton pas s'accélère. C'est à toi de passer devant, de l'attirer dans un couloir, puis un autre, et un dédale suivant. Tu m'rends fou. Un murmure, à peine, qui ne lui est même pas réellement adressé. Mais c'est vrai, Yori, il te rend fou, te fait trembler, frissonner, t'embraser. Et tu veux seulement sortir de ce labyrinthe, trouver un endroit où vous pourriez vous protéger, vous enfermer, et surtout, surtout, ne pas être dérangés.

C'est de nouveau lui qui prend la tête, et tu te mordilles les lèvres, rougis quand il te répond et c'est mi-sourire mi-grimace qui vient étirer tes lèvres. Tu t'arrêtes alors, l'attires contre toi un peu brusquement pour glisser tes lèvres sur les siennes, encore. C'est terrible de ressembler à ces adolescents amoureux que tu as toujours regardé sans comprendre. Enfin si, tu comprenais, tu n'as jamais pensé réellement le vivre, tout simplement. Persuadé que tu serais fiancé, entravé jusqu'à la fin de ton existence.

C'est un baiser chaste, rapide, un peu plus appuyé qu'il ne le devrait ; puis c'est un murmure qui s'échappe de tes lèvres : Si tu te moques de moi, c'est chacun pour soi dans ce labyrinthe. Tu en serais incapable, c'est une menace en l'air, et il le sait, il le sait forcément, parce que tu ne pourrais jamais l'abandonner, te détourner, lui tourner le dos. Et tu l'embrasses encore, ta main glissant sur sa joue, l'autre toujours entremêlée à la sienne. Un baiser, puis deux, puis trois.

Puis tu t'arrêtes, le cœur battant la chamade, la respiration irrégulière, erratique. Arrête de me déconcentrer, t'es vraiment le pire, lâches-tu sur un ton faussement accusateur, reprenant la route comme si de rien n'était.