Les derniers évènements avaient semblé-ils quelque peu éclaté et ils avaient éveillé en toi un fantôme que tu pensais déjà appartenir au passé ; tu enterres bien vite tes morts pourtant Ishvar Tsukino, mais ce ne fût visiblement pas le cas de Clovis. Sombre gamin que tu aimerais chasser de ton esprit, tu avais donné son image en pâture à ta haine viscérale, mais voilà que votre assaillant n’était pas mort, pas de ta main et c’est bien là ; ton unique regret.

Au milieu de ce chaos, il y avait Takamoji Fujiwara, cherchant à faire régner l’ordre alors que les doutes et les évènements se bousculaient ; un avertissement, puis un second avant de te donner une doucereuse sentence : te voilà prit en otage par le professeur de maniement du sabre sous la forme d’une retenue des plus singulière. Pourtant ça n’avait à ton égard sonné en rien comme une punition, tu avais accepté avec plaisir sanction préservant les regards curieux de tes véritables desseins.

Tu frappes à la porte annonçant ton arrivé avant d’ouvrir et de te présenter sous les bonnes formes. Ishvar Tsukino, je viens pour ma retenue. Et tu te permets de refermer la porte derrière toi avant de t’avancer dans le bureau. Tu prends le soin de t’installer dans le siège faisant face à celui du professeur sans pour autant y avoir été forcément invité et tu croises une tes jambes. La posture assurée, tu n’as rien d’un élève venu expier sa faute. Enfin, retenue. C’est mon excuse avant tout. Cela faisait un moment que tu désirais t’entretenir avec Takamori, et maintenant que ton cousin et cet homme étaient devenue respectivement chef de leurs familles ; il était grand temps d’arrêter de repousser l’échéance de cette entrevue. Je viens pour négocier, Takamori Fujiwara. A ce moment-là, ce n’est plus ton professeur que tu t’adresses, mais au chef de famille. Je pense qu’on a beaucoup à se dire. Pour sûr.

▲

Takamori Fujiwara. 

Un homme droit, difficile d’accès. Un homme qui depuis peu à vu son paternel succomber et qui au même titre que ton maudit cousin aujourd’hui avait hérité de la lourde tâche de diriger son clan. Un homme qui se cache derrières certains préceptes qui laisse son image aussi lisse que possible. Blanc. Tu miserais sur noir.



Le visage fermé, il a nul l’intension de négocier avec toi, pour le moment. Il n’a pas épargné la possibilité, il désigne le bureau d’à côté comme s’il était une menace à son égard et non comme une porte d’entrée pour ses désirs. Tu le sais, Sho Fujiwara n’a jamais apprécié ton cousin, son fils avait nul sans doute hérité de cette volonté là. Tu éclates de rire, laissant une douce sonorité cristalline raisonner entre les murs avant de se taire. Tu croise les jambes et plante ton regard dans celui de ton professeur de sabre. Le sérieux vient de nouveau recouvrir ton visage, l’heure n’était plus aux plaisanteries grotesques. Ne me faites pas croire que tu obtiendras quoique ce soit de mon cher cousin.  Il le sait, entre eux il y avait une équation qui ne mènerait jamais à une réponse juste : Shion Fujiwara. Ainée de cette famille dorée et bien-aimée de l’ennemi juré, difficile de trouver un consensus lorsque les promesses ont déjà été rompues.

Ce que je veux, Fujiwara, c’est une alliance. Tu sais qu’il ne te prendra pas au sérieux, qu’il te diras que tu es encore bien loin de tout saisir, que c’est impossible entre vos deux familles. Tu fais un geste de la main pour qu’il ne te réponde pas immédiatement, tu n’avais pas fini, tu étais loin d’avoir encore terminé. Impossible. Tu hausses les épaules. C’est ce qu tu allais me dire, de toute évidence. Vos deux familles avaient déjà tenté de s’unir par le passé, ce ne qu’un échec probant. Je ne crois pas en l’impossible, si la source du problème disparait. 



Tu sais ce que tu veux, tu veux la tête du clan. Tu veux de nouveaux honorer votre insigne. Tu penses que la famille principale n’est destinée qu’à sombrer, tu sais de quel bois est fait ton cousin et tu ne peux pas le suivre, tu ne peux pas le laisser emporter tout la fierté qui fait votre nom pour son égoïsme sans limite. Il était le problème. Le bureau d’à côté. Celui avec lequel il prétendait te menacer, celui dont il ne tira rien, celui qui doit disparaitre. Ce que je veux, Fujiwara, c’est la tête des Tsukino. J’ai des informations, tu as le pouvoir. Je veux que nos deux familles avancent, avec un problème commun en moins, simplement. 



Cartes sur tables. Tu savais que ça ne servait à rien de tourner autour du pot des siècles durant, ni toi, ni lui n’aviez de temps à perdre en politesses. Tu t’offrais aux fujiwara en échange d’une alliance certaine, tu offrais les secrets de familles en échange d’une tête, c’était à prendre ou à laisser s’évader cette opportunité.C’était à lui d’en décider.

▲

Un main tendue. Tu sais que Takamori Fujiwara n'est pas un idiot, qu'il sait reconnaitre les opportunités et que s'il a daigné t'écouter jusqu'au bout, c'est qu'il y voit un intérêt. Cependant, tu sais aussi que c'est un homme dont il faut se méfier, qu'il ne doit pas d'attraper ta main à défaut d'y perdre un bras. Tu joues à un jeu dangereux, mais tu ne serais pas venu si ta seule option était la défaite. Tu es loin d'être désemparé, tout comme Fujiwara savait voir les ouvertures dans la posture de ses ennemis, tu sais voir les failles qui sont à exploiter. Ce n'était qu'un simple jeu de négociations ; et tu maitrisais tes cartes de sorte à ce que ledit Fujiwara puisse en avoir assez pour vouloir continuer la partie sans pour autant lui donner la main.

Il ment. Comme si leur famille ne se mêlaient pas de ce qui ne la regardait pas. Tu n'es pas dupe, vous étiez tous fait du même moule ; donner l'illusion d'être désintéressé et saisir la moindre opportunité. Et les questions pleine de curiosité ne tardèrent pas à suivre. ça te fait doucement rire parce que c'était prévisible, parce qu'à sa place : tu ferais exactement la même chose. Et si il pouvait disparaitre en tout légitimité ? Et si cet homme sans problèmes pouvaient être coupable ? Inconcevable pour certains, pourtant tu plantes ton regard dans celui de Takamori convaincu du contraire. Il ne restera plus personne pour gouverner les tsukino. 

Ton cousin ? Fait de la même fibre que son pauvre frère. Tu avais beau le chérir par le passé, il n'avait pas la tête pour assumer cette famille. Il rêvait de s'envoler et tu lui en offrais l'opportunité. J'ai déjà le soutiens des miens. Tu sais que nombreux dans votre clan étaient prêt à te suivre.

Question fatidique, ta volonté. Précise. Tu prends une inspiration, croise tes doigts sur tes genoux et tes pupilles dorées ne quittèrent pas une seconde celles de takamori.  Je te l'ai dit, je veux une alliance. Fiable. Tout doucement tes desseins se dessinent. J'ose croise que, Eirin Fujiwara est une belle promesse en ce qui concerne les Fujiwara. Il faut au moins un allié de cette taille là, pour un mariage marquant une nouvelle autorité dans notre famille. Vous y gagnez, l'un des votre chez nous ; Eirin ne pourra que t'être reconnaissable par la même occasion. Tu laissais l'opportunité de faire ce faux cadeau à sa cousine, la chance d'avoir des yeux et des oreilles au coeur même des Tsukino. Elle est certes déjà promise, mais j'ose croire que un changement de plan de la sorte n'est rien pour un Fujiwara. Un mariage, si ta demande s'arrêtait là, elle n'aurait pas valu toute cette mise en scène.

 Je veux aussi une autre chose, Fujiwara. Tu marques une pause avant de reprendre.  Mais tu ne pourras pas l'ignorer, alors je ne m'inquiète pas pour ça. J'ai simplement besoin de savoir si tu es de mon côté, ou non. Tu restes vague, mais tu sais que Takamori ne peut pas ignorer ni Rajan, ni Shion, ni tout ce qu'il se passe ici.

▲

Ce qui était intéressant chez les jeunes chefs des familles, c'est que malgré tout l'aspect conservateur dont ils font preuve pour au mieux respecter traditions et ancêtres, ils sont plus progressiste qu'ils n'osent le croire. Les apparences sont maintenue pour la bienséance, mais subtilement leur état d'esprit change avec les ères qu'ils affrontent. Ils ne seront jamais à l'image de leurs prédécesseurs.

C'était l'une des raison pour laquelle tu n'avais pas hésité un instant dans le choix de ton allié ; en plus de partagés des intérêts communs, fujiwara takamori n'était pas un idiot et surtout, il n'avait rien de la légende de son père, sho fujiwara.

La sentence ne tarde pas à tomber ; les fiançailles ne sont qu'un bout de papier. Hayashi t'en remerciera secrètement pendant que ses paroles te maudiront de tout ton être ; là l'égo réponse l'égo du sang-pur sommeillant en lui. Cependant, un chose est clair dans son discours : si mettre de côté un allié pour un autre ne lui prenait qu'un instant de réfléxion, alors il en va de même quand à ta position. Pour ce qui es du reste, il prétend qu'il ne prendra aucun parti, mais tu sais qu'il ne tient là que le discours d'un chef de famille. Tu ne crois nullement en son impartialité quand tu sais sur le bout des doigts les relations qu'il entretient face à ton cousin. Je n'ai besoin de rien d'autre. Le reste, tu n'as même pas besoin d'agir. Quand l'heure viendra aux traitres de révéler leur vrai visage, ça ne concernera plus seulement les tsukino. Ca concernera toute la population magique. Sur ce, tu te redresses, t'inclinant respectueusement à la hauteur de ta position d'élève que tu reprenais maintenant que les négociations étaient terminés. Puis-je recupérer ma baguette et de nouveau vaguer à mon rôle de simple étudiant, professeur ? Soudainement si courtois, qu'elle blague.

▲