flashback. bad guy // eirin
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BAD GUY
12.08.95
12.08.95
Le jour tant maudit n'arriverait que dans de longues heures, mais déjà, l'aube qui pointait le bout de son nez te faisait comprendre qu'à son prochain levé, elle serait meneuse de tes pires pensées, retour de tes songes les plus redoutés. Tu avais abandonné le petit déjeuner commun, marché pieds nus sur les lattes de parquets, habits traditionnels sur les épaules. Et tu avais quitté la maison principale pour te réfugier, te cacher, te dissimuler, avec l'espoir de te faire oublier pour les deux prochaines journées où la chaleur serait trop étouffante, caniculaire, accablante.
Le dojo était libre. Il l'était souvent en ces heures matinales, et beaucoup préféraient aller dans le plus grand, le moins éloigné, celui qui était visible de tous, celui dans lequel on montrait sa supériorité. Mais ta supériorité n'était plus à prouver. Tes pieds avaient glissés sur le tatami, tes doigts avaient fermé les battants, dans un espoir, infime espoir, de ne pas être dérangé en cette veille d'un anniversaire abhorré.
La lame avait fendu l'air, elle avait fait vibrer l'intégralité de ton corps, te faisant fermer les yeux sous la satisfaction que cela pouvait te procurer. Bien loin de celle dont tu avais déjà pu profiter. Le premier coup de sabre avait tranché le mannequin qui serait réparé sous peu. Mais ce n'était pas suffisant. Aujourd'hui, rien n'était suffisant.
Ardeur. Véhémence. Impétuosité. Implacable tu es, Takehiko. Et plus les heures passent, et plus la colère monte. Et cette haine, haine brûlante, bouillante, monte, monte, monte jusqu'à exploser en même temps qu'un cri t'échappe. Le coup est violent, décapite le mannequin et c'est le souffle court que tu te remarques la présence. Trop silencieuse. Trop discrète. Pendant un instant, tu crois même l'imaginer. Qu'est-ce que tu fais là ? Pourquoi est-elle présente, ici, dans ce moment de faiblesse que tu exècres, que tu ne veux que personne ne voit ? Ta mâchoire se crispe et ton regard gris plonge dans le sien. Ô, et pendant un instant, tu la détestes. Tu la détestes d'être là. Simplement là. Qu'elle disparaisse, avant que tu ne l'utilises pour libérer ta frustration, ta haine, cette haine si intense qui te ronge chaque jour un peu plus, et qui semble atteindre son paroxysme à chacun de tes anniversaires.
De Ses anniversaires.
Vos anniversaires.
Eirin Fujiwara
Citation : Lorem ipsum dolor sit amet, consectetur adipiscing elit, sed do eiusmod tempor incididunt ut labore et dolore magna aliqua.
Age : 18 ans
Rang : 76/100
Susanoo
Eirin Fujiwara
Qu’est-ce que tu fais là ? Nulle réponse pour satisfaire ta curiosité, juste son regard qui danse un bout à l’autre de tes épaules, en dévale la courbe pour épouser celle de tes hanches - sourire teinté de vénale malice, les lippes assez rouges pour rappeler le sang versé la veille. Ses doigts effleurèrent quelques bandages enroulés autour de ses bras ; elle n’avait voulu recourir à la magie, préférant les stigmates de vos entraînements, les preuves qu’elle traversait l’enfer pour satisfaire son père.
Là où le silence s’étirait, Princesse appréhendait la rage, savourait le feu langoureux de tes colères sans en déceler la source. Elle avait cru tes ardeurs assouvies, peut-être à tort. Tu parais bien agité, Takehiko, se contenta-t-elle de souffler - Eirin se délectait sans cesse des longues syllabes de ton nom, consciente que le sien ne risquait de rouler sur ta langue. D’une torsion du poignet, baguette en main, elle attira à elle un sabre léger, et ignora la plainte de son faible bras. A la portée de l’arme, ses muscles se bandaient ridiculement ; un faible prix à payer pour atteindre la perfection. Les armuriers sont supposés me confectionner une épée plus gracieuse. Réflexions vocales firent grincer ses dents un court instant, la plainte à peine dissimulée derrière un masque.
Elle soupira. Relâche-toi, ta tension m’insupporte. Sabre tenu dans la désinvolture, la tranquille laxité d’une femme reposée ; et ses pas la guidaient déjà jusqu’à toi, une main en battement d’ailes contre ton biceps. Supplicier des mannequins de bois ne t’apportera aucune satisfaction, je pensais te l’avoir fait comprendre. Un sourire, turpide. Elle recula, et dans son iris scintillait la plus vile des provocations.
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BAD GUY
12.08.95
12.08.95
Les doigts fins se renferment sur le manche de l'arme, et tu sembles entendre, derrière une énième demande, un soupir de douleur. Tu ne cesses de la regarder, doigts serrés contre le sabre, dents grinçant presque aux tensions qui t'animent, te maintiennent debout en cette veille de jour maudit. Relâche-toi, ta tension m'insupporte. Car ta tension passe après son confort. Ô douce rage délicate, ô douce haine tendre. Ses doigts se resserrent sur ta peau, sa voix s'élève jusqu'à tes oreilles bourdonnantes. Non, les mannequins de bois, les poupées de chiffons ne t'apportent aucune satisfaction, ne l'ont jamais fait, mais ils ont pour qualité de se taire et de subir ton courroux sans venir médire de leur langue acérée.
Elle se recule, sourire sur ses lèvres rouges, mais ta main libre vient saisir l'un de ses poignet, l'attires vers toi, et enfin, enfin, enfin ton regard gris quitte le sien, s'appose sur les bandages qu'elle n'a toujours pas soigné. La douleur est son exutoire, la violence est le tien. Tes iris vagabondent sur les bandes tachetées, tes doigts enferment son poignet trop fort, jusqu'à ce que tu sentes dans ses veines le sang qui se bat pour traverser. Les perles couleur d'orage trouvent les siennes. Trop proches. Et dans ta voix sonne un ton entre la menace et le jeu, entre la provocation et l'avertissement : Tu penses pouvoir m'en apporter ? De la satisfaction ? Tu as besoin d'un exutoire, et elle te l'offre sur un plateau d'or, empli de fioritures et de fruits interdits. Ta violence sera sa douleur, et sa douleur sera l'antidote à ta fureur.
Eirin Fujiwara
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Age : 18 ans
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Susanoo
Eirin Fujiwara
Tu penses pouvoir m’en apporter ? De la satisfaction ? Et sur les lèvres de la vipère se dessina l’ombre mauvaise d’un sourire cruel, son regard léchant la jonction de vos mains avec la gourmandise d’un prédateur. Je suis même persuadée d’avoir fait mes preuves, ronronna-t-elle, son bras libre se faufilant jusqu’à ta taille pour étriquer le vide entre les corps. Te penses-tu suffisamment rusé pour me pousser à la compétition, Takehiko ? Et ton nom dégoulinait sur sa langue comme une larme de miel ; il en avait la saveur, et elle ne se lassait de le susurrer à ton oreille.
L’aiguisé de son ongle s’attardait sur la naissance de ton dos - sans pour autant en crever la peau, il y laissa un sillon rouge, bien vite effacé par la langueur de son geste. Parce que je sortirais indéniablement victorieuse d’un tel concours. Elle conclut son assertion d’un coup de crocs à ta lippe, hissée sur la pointe de ses pieds frêles. Le contrôle qu’elle cherchait à exercer l’enivrait déjà et, saoule de pouvoir, elle ne rêvait que de t’assujettir au plus vil de ses appétits.
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BAD GUY
12.08.95
12.08.95
Et ses serres s'enfoncent dans ta peau, viennent y laisser leur marque déjà apposée il y a quelques heures. Et elle marque ton appartenance, elle marque sa supériorité, votre hiérarchie d'une morsure que tu apprécies plus que tu ne veux l'avouer. Eris, Eirin, Eris, Eirin. Déesse de la discorde. Elle emmêle tes pensées sans honte et fait monter en toi des envies que tu aimerais taire. Et un rire t'échappe, un rire un peu jaune, un peu violent, un peu brutal, et tu relâches ton étreinte, abandonnes son poignet alors que les mots s'échappent de tes lèvres avant même que tu ne les contrôles – elle te fait souvent perdre le contrôle : Je t'écraserai pour pouvoir me satisfaire. Mots aux allures de menaces qui sonnerait presque comme une déclaration ; de guerre, d'amour, de loyauté, tout est si mélangé. Ta victoire ne sera que fictive, comme ta force. Tu pourrais la détruire d'un simple mouvement, si facilement.
Eirin si fragile.
Eirin si douce.
Eirin si faible.
Elle ne doit sa puissance qu'à son nom et son intelligence. Tu pourrais la plaquer contre les planches de bois, l'étouffer dans ton étreinte, et tu sentirais son dernier souffle mourir sur tes lèvres.
Eirin Fujiwara
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Susanoo
Eirin Fujiwara
Sur cette sûreté, elle tâtait le feu du bout des doigts, laissait ses flammes lui lécher l’index et plantait ses crocs dans le peu de contrôle que tu t’enorgueillais d’avoir. Je t’écraserai pour pouvoir me satisfaire. Ta victoire ne sera que fictive, comme ta force. A l’ouïe de ces palabres, un rire lui chatouilla la gorge—plus belle que jamais, diaprée de satin et d’orgueil.
Et que t’arrivera-t-il, lorsque tu m’auras “écrasée” ? Quel futur te tendra les bras, si ce n’est la certitude d’une mort lente et douloureuse ? Parole d’évangile qui n’avait pourtant pas le moindre lien avec la religion ; oh non, c’était un vide pesant qui t’attendait, si de ta main, Eirin défuntait. Tout ce que tu fais—tout ce que tu m’infliges—n’est que le produit de mon appétit, la consécration de ce que moi je désire.
Aucune volonté propre pour assouvir ta propre soif, l’égotisme la poussait sans état d’âme à asseoir son despotisme entre tes côtes, à pulluler jusque dans les tréfonds de ta mémoire pour y faire germer les sentiments les plus tabous possibles. Eirin, pareille à une capricieuse engeance, tirait les ficelles invisibles d’une poupée qu’elle maîtrisait. Pourtant, dans un élan d’abandon, sous le joug d’un appel primitif, ses dents se dévoilèrent sur un sourire chaloupé, les babines retroussées d’extase. Mais je t’en prie, si tu es si sûr de ton succès : prouve-le moi.
Après tout, si tu avais sa permission—la responsabilité chutait sur ses tristes épaules.
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BAD GUY
12.08.95
12.08.95
Et les coups, et la douleur, et les chutes, et l'affliction. C'est elle qui décide de les subir, tu n'es que son exécuteur, tu n'es son bourreau seulement parce qu'elle le choisit, seulement parce qu'elle le désire, seulement parce qu'elle te l'ordonne. Je t'écraserai pour pouvoir me satisfaire. Et c'est vrai, tu le ferais, Takehiko ; mais ta loyauté est bien plus forte que tes désirs les plus profonds. Il faudrait que le fil se brise, que ton allégeance disparaisse. Et même si on te la retirait, tu n'es pas sûr que tu en profiterais.
Mais je t'en prie, si tu es si sûr de ton succès : prouve-le moi. Ô douce colère qui prend possession des corps, Ô tendres ombres qui s'émerveillent de la noirceur des cœurs ; qu'elles viennent prendre possession de ce corps qui n'est pas le tien, qui ne t'appartient pas, qui devra mourir au moment même où on l'ordonnera.
Et le désir de la faire taire, d'enlever ce sourire supérieur de son visage, de lui prouver que tu en es capable, prendre le dessus. Tu la domines de toute ta hauteur, cette cousine trop éloignée pour que tu la considères comme telle ; et tu la repousses, trop violemment, trop brutalement, laissant son dos et son crâne s'écraser contre les pans du dojo. Ton avant-bras vient se glisser sur sa gorge, appuyer, assez pour la gêner, pas assez pour l'étouffer ; pas encore. Tu crois que je n'en suis pas capable ? Tu crois que je ne peux pas cacher mes traces ? Tu crois que je ne peux pas faire passer ça pour un accident ? Tu t'abaisses vers elle, torse contre sa poitrine, tes lèvres trop proches des siennes alors que tu lui murmures, les yeux plongés dans les siens : Je suis né pour ça. Pour écraser quiconque. Ne l'oublie pas. La menace semble si violente, et pourtant, ta voix est si tendre.
Ah. Elle te rendrait presque faible.
Eirin Fujiwara
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Susanoo
Eirin Fujiwara
Oh, Takehiko, peina-t-elle à dire. Ses jambes s’enroulaient gaiement autour de ta taille, l’enserraient à la manière d’un boa autour de sa plus précieuse proie. Tu te fourvoies, mon tendre cousin, si tu penses un seul, stupide instant qu’un mensonge t’épargneras. Accident ou pas, ma mort entraînera la tienne—mon frère, mon dragon, le sang de mon sang t’égorgera avant même que tu ne puisses défendre ta triste besogne. Et même à demi-étouffée, elle se dressait en souveraine ; il n’y avait rien de faible dans la flamme de son regard, nul autre émotion que le défi le plus charnel.
Tue-moi. Ose l’arracher à ce monde, et fais face au déroulement de la machine infernale. Je n’attends que ça, rit-elle, démente. Si je te l’ordonnais, Takehiko, m’étoufferais-tu réellement ? C’était un sentiment grisant, que de contrôler une vie—dans son ignoble cas, Eirin tenait tant bien la sienne que la tienne entre ses doigts vénaux. Mmh, correction. Je ne veux pas mourir, pas encore. Je veux souffrir. Fais-moi mal, suffisamment pour que j’en chérisse le souvenir jusqu’à mon dernier souffle. Etourdie par le manque d’oxygène, elle sourit.
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BAD GUY
12.08.95
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Ses jambes t'enlacent, t'enserrent, t'emprisonnent. Et la voilà qui te menace, qui murmure des prédictions qui n'auront pas lieu, car si tu devais tuer l'un, tu tuerais l'autre ; il n'arriverait pas à t'abattre avant que tu ne le fasses. Elle semble oublier le danger que tu es. Ou peut-être est-elle grisée par lui.
Tue-moi. Et ton avant-bras abandonne sa gorge. Tue-moi, qu'elle murmure entre ses dents montrées par le sourire frénétique qui te montrent ses dents. Et ce sont tes doigts qui ont abandonnés l'arme qui viennent glissés contre sa gorge, qui viennent enserrer ses voies respiratoires, sa jugulaire. Oh. Et tu sens le liquide carmin passer de force et il ne te faudrait que quelques courtes secondes pour l'asphyxier, pour sentir le souffle quitter ses lèvres, pour voir la vie quitter les perles grises que vous partagez.
Tu ne prends les ordres que d'une seule personne, seulement du chef de clan, pas d'elle ; et pourtant, ce sont les siens que tu as si souvent suivis sans y songer, sans hésiter. Je veux souffrir. Fais-moi mal, suffisamment pour que j'en chérisse le souvenir jusqu'à mon dernier souffle. Quand est-ce que ta respiration s'est accélérée, Takehiko ? Quand est-ce que la rage est venue s'infiltrer si profondément dans ton être que tu l'as laissée te contrôler ? Quand est-ce que ton cœur a commencé à battre si fort contre ta poitrine que tu es presque persuadé qu'elle pourrait le sentir ?
Tes doigts se délient à peine, restent sur sa gorge, plus dans une caresse que dans une menace ; et alors que ton avant-bras te soutient pour que tu ne t'effondres pas sur elle – elle, si faible, que tu briserais en un instant – tu murmures, le souffle rendu court par la haine : Et quand je t'aurais assez fait souffrir, me supplieras-tu de t'achever ? Une pause, quelques secondes à peine avant que tu ne reprennes : Parce que je le ferai. Pourrais-tu te lier à elle par cette promesse insensée ? Lui promettre une libération éternelle si elle te le demandait ?
Oh, tu pourrais.
Elle te rend faible, fébrile ; peut-être même que sa démence vient à te gangréner, te corrompre, te pervertir. Ta main abandonne sa gorge, glisse jusqu'à la naissance de sa poitrine où tu sens son cœur battre contre ta paume. Mais es-tu seulement vivante ? N'es-tu pas comme moi ? Un simple pantin que l'on maintient en vie pour sacrifier plus tard ? Car vous étiez, tous deux, nés pour servir un clan qui vous trahirait si cela lui permettait de survivre. Nés pour obéir. Nés pour servir. Nés pour mourir.
Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
Pourtant, le dos meurtri par un sol de tatamis désagréables, les lèvres déchirées sur d’atroces sourires, elle sentait son myocarde s’affoler sur un sentiment tout autre que l’amour : l’adrénaline. Un cocktail de peur, de douleur et d’une lascivité bouillante arpentait les détroits carmins de ses veines, gonflait l’artère prisonnière de tes doigts encore trop tendres pour lui plaire. Et quand je t’aurais assez fait souffrir, me supplieras-tu de t’achever ? Parce que je le ferai. Elle lui rit au nez, plantant les ongles acérés d’une de ses vicieuses mains dans ton omoplate. Évidemment que tu le feras, puisque je te l’ordonnerai. N’espère pas la moindre supplique de ma part, mon adorable cousin ; tu n’es encore qu’un renardeau, et j’ai entre mes cuisses plus de pouvoir que tu saurais en rassembler de tes deux immenses mains.
Ses maigres côtes grinçaient lorsqu’elle se risquait à se redresser, et vos corps alignés haletaient dans une unisson obscène. Mais es-tu seulement vivante ? N’es-tu pas comme moi ? Un simple pantin que l’on maintient en vie pour sacrifier plus tard ? Et de sa main fichée dans ta chair elle dessina de rouges sillons, la rage à peine voilée dans ses tempétueux iris. Tu oses me comparer à toi, pauvre chien de garde—tu es un bourreau en apprentissage, et sans moi tu ne serais rien de plus. Oh mon pauvre Takehiko, ne l’oublie pas : je t’ai offert ce qui fait de toi un humain. Si je ne peux le reprendre, je peux te priver de goûter de nouveau à un tel délice, susurra-t-elle en arpentant, de ses doigts libres, la vaste étendue de ton poitrail.
Là où les serres effleuraient la libidineuse naissance de tes reins, prêtes à y poser la marque d’un prédateur insatiable, son nez se fourrait presque tendrement contre la clavicule, pour y humer le singulier parfum de ses proies favorites. Peut-être dis-tu vrai—nous sommes le reflet l’un de l’autre. Mais vois-tu, la différence entre toi et moi, Takehiko, c’est que je désire, et que je prends. Toi tu subis à en souffrir, sous prétexte qu’il t’incombe d’être parfait. Regarde-moi, cousin ; quel mal vois-tu dans ce que j’ai accompli ? Elle murmurait tout contre ton derme tiède, et des crocs taquins se surprirent à en brunir la teinte d’albâtre. Ah—tu m’attristes tant, je saurais en verser quelques larmes, ricanait-elle alors, mauvaise. Alors oui : je suis vivante. Je suis vivante dans mes aspirations, et mes victoires. Es-tu satisfait par la vie que tu mènes ? Saurais-tu te passer de la distraction que je t’offre ? Le bout des griffes imbibé de sang, elle les ramena à ton visage dans un doucereux sourire. Ose me l’affirmer.
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BAD GUY
12.08.95
12.08.95
Tu oses me comparer à toi, pauvre chien de garde. Et tu rirais presque de son offuscation, de sa colère vaine. Oui, elle est comparable à toi, et elle, elle est encore moins ; elle n'est que femme, que pion que l'on marie et à qui l'on demande de procréer pour la pérennité ni de la race. Oh et tu n'oublies pas, Takehiko, rien du tout ; mais elle semble oublier, elle, que l'on t'a arraché ce qui faisait de toi un humain il y a quelques années déjà. On a brisé ton soleil, on l'a forcé à s'assassiner ; et il l'a fait, tête haute, fier et droit, sans jamais perdre de vue ce qu'il était.
Et elle se vend, s'utilise comme marchandise et ton regard glisse dans le sien. N'a-t-elle donc que si peu de considération pour elle ? Ou lui a-t-on appris que seul son corps valait quelque chose ? Et la voilà qui vient glisser ses lèvres contre ton cou, qui vient susurrer des paroles terribles d'une voix si douce. Es-tu satisfait de la vie que tu mènes ? Saurais-tu te passer de la distraction que je t'offre ? Et alors, alors, l'ordre. Ose. Ose lui dire que oui, Takehiko, et son courroux sera sans pitié. Mais n'es-tu pas implacable toi aussi ? Pourquoi te rend-elle si faible ? Femme terrible.
Tu te recules d'elle, te défait de son emprise pour te lever, quitter ce corps que tu exècres presque. Oh, menteur, Takehiko. Et tu la regardes de haut, de si haut, avec tant de mépris : Ne te crois pas si puissante, tu n'es que femme, Tu oublies que je ne suis pas celui qui est venu chercher l'autre. Car tu n'aurais jamais glissé tes mains le long de son corps si elle ne l'avait pas fait en premier ; car tu n'aurais jamais désiré son corps si elle ne te l'avait pas offert ; car tu n'aurais jamais failli à ton devoir si elle ne t'avait pas tentée.
Eirin, femme terrible.
Eirin Fujiwara
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Eirin Fujiwara
Ne te crois pas si puissante. Tu oublies que je ne suis pas celui qui est venu chercher l’autre. Son visage déchiré d’un sourire mauvais ne trembla pas. Elle ne fléchit sous le coup de tes mots, pas plus qu’elle ne laissa ses traits confesser le moindre de ses tourments ; non, ils se fermèrent dans un consciencieux soupir, et elle ignora le sang qui dégoulinait sur sa vanité, trop fière pour en dévoiler la plaie.
Soit, dit-elle alors, les yeux luisant de désintérêt. J’en ai assez. Profite du reste misérable de tes vacances, cousin. Et n’aies crainte, je ne viendrais plus jamais te chercher. Car d’autres démons lui mordaient la gorge et d’autres amours lui serraient le coeur ; elles étaient pernicieuses, avaient survécu à la distraction que tu avais su lui prodiguer. Sans utilité, un outil n’était plus qu’une décoration—elle ne s’inclina pas, ne prit guère plus la peine de t’observer.
Non, Eirin partit faussement victorieuse, vipère blessée qui n’avait besoin de nulle aide pour panser ses plaies.
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