Une amertume au fond de la gorge, une sensation de souillure brûlant ma peau, et l’envie de crever les yeux à ces gueux qui posent sur moi un regard misérable.
Les poings serrés – par une haine qui lentement me ronge – l’esprit troublé par une curiosité déraisonnable, Moi Akshar, je me dois de t’approcher.
Un fot-en-cul, voilà quel malotru tu es,
Déchet qui me donne la nausée, une existence que j’aimerais annihiler.
Face à moi désormais, ah, Benhime que me faisais-tu faire ? Elle et ses douces paroles, nos longues discussions qui me faisaient désirer des réponses qu’elle ne peut m’apporter.

Alors me voici, Seigneur face au bélître,
Le regard lourd du mépris que je te porte, mes lèvres esquissent un sourire aux teintes hypocrites.
Tu me files la gerbe.
Et pourtant, ah quelle ironie, tu me rends curieux.
C’est nouveau,
Moi, Akshar, je te portais de l’intérêt (et pas seulement pour te voir brûler).
Pauvre gourgandin, pouilleux au sang impur,
Tu ne mérites même pas mon geste.

De ta déviance. car toi, tu peux me répondre, bien que te parler m’écorche la gorge, cet effort n’est pas pour un sodomite dans ton genre.
Mais pour Ben. Pour Ishan.
Que ressens-tu ? N’as-tu aucune honte d’être ainsi ? Un fou, malade d’un amour qui ne devrait pas exister. Je ne comprends pas. Un soupir, mes bras se croisent, mon dos contre le mur. Comment peux-tu aimer quelqu’un du même sexe ? Ce n’est pas normal. Benhime t’apprécie alors j’aimerais comprendre. Pourquoi ne vas-tu pas te faire soigner ?

Incompréhension,
Vous êtes l’œuvre du mal,
Des déchets.

Et pourtant, mon cœur semble s’apaiser, auprès de Benhime.
Peut-être quelle connerie, ah, je me sens sale que vous n’êtes pas malades. Foutaise. J’ai longtemps pensé, que vous n’étiez que de simples hérésies à annihiler. J’avais envie de vous arracher la vie. Seulement, tu es important pour lui, pour Ishan.
Tu es important pour elle.
Et elle est mienne.

Ce n’est plus le cas. Non. Ishan a besoin de toi. Benhime te fait confiance. Elle n’est pas contaminée de ton mal.
Car elle n’est pas comme toi.
Comme vous.
Pouilleux. Explique-moi, comment as-tu su ? Pourquoi es-tu ainsi ?

Je ne vois en toi qu’un tas d’immondice que j’aimerais faire cramer, ne vois pas en mal mes sentences Xue, voilà bien trop d’années que ceux de ton espèce me débecte. Qui a-t-il de normal dans une relation de sodomite, rien, tout n’est qu’erreur et vous ne comprenez même pas l’horreur de vos actes.
Je ne comprends pas.
Comment peux-tu vivre sans avoir le désir de t’arracher la peau ?
Ne te sens-tu pas sale d’aimer un homme alors que tu en es un ?
N’as-tu aucune honte ?

Vous êtes des êtres anormaux, œuvres malines qui gangrènent jusqu’à l’os. Tu es l’égal d’un insecte, à la seule différence que je ne peux te piétiner sans me tâcher de ton sang (impropre).
Ta peau (putride vision d’un homme que je voudrais mort) s’embrase d’une souille dont tu ne peux te défaire,
Et je me dis, que je devrais taire mes injures,
Non pas que te diffamer fait naître en moi une quelconque culpabilité (jamais je ne me sentirais mal de te cracher ma haine la plus amère) mais je ne veux pas la décevoir (je lui ai dit que je ne t’insulterais pas sans raison (bien que ta déviance – à mes yeux – en soit une).

Xue, je ne suis pas désolé de mes pensées,
Seulement,
Je suis désolé de t’égorger de mes mots,
Au fond, tu es essentiel à deux personnes (que j’aime) que je respecte.
M’ouvrir l’esprit n’est peut-être pas le meilleur des termes. Je cherche à comprendre, on m’a toujours dit que vous étiez des êtres infâmes. Je les crois, car ils sont ceux qui ont construit mes fondations. Soit, tu n’es pas malade. Tu l’es à mes yeux, mais je ne peux pas te forcer à voir la vérité. Mais qu’es-tu donc dans ce cas ? Ne me dis pas que tu es normal,
Ça ne suffira pas,
A apaiser cette haine qui gronde en moi,
Cette mer déchainée, cette tempête qui fait rage.
Je ne sais comment aborder la chose sans être blessant. Je sais, je ne suis pas tendre. De ma gorge s’écoule ma haine, et mes points se serrent d’avantage (pour ne pas craquer, mais ne crois-pas que je te frapperais, non, je ne le ferais jamais). Petit, on m’a répété – sans cesse, comme une comptine – que les gens comme toi étaient des pécheurs, que ceux n’ayant pas notre sang étaient des inférieurs. Jadis, j’avais une (amie) camarade, elle est née-moldue, je (l’adorais) la respectais mais ces sentences m’en ont éloigné. Tu sais, je t’en veux pour Ishan, mais en même temps, je te suis reconnaissant de prendre soin de lui.
Merci.

Tu n’aimes donc pas seulement les hommes ? Est-ce de l’indécision ? Ou autre chose encore ?
Je ne sais guère.

Dans mon âme vibrait un dégoût que je ne pouvais restreindre, écœuré par ces vermines qui se croient être victimes. Oh, qu’ils me feraient rire, malheureux à en crever, vous n’inspirez que la pitié.

Vos regards désespérés, vos discours afin d’être acceptés, sans accepter de remettre en cause les sentiments qui vous animent : répugnantes créatures aux amours infâmes. Abomination, dans tes envies comme dans ton sang, un être impur qui ne devrait pas oser poser un regard sur nous.

Et pourtant, elle te fait confiance, t’apprécie. Oh, je ne dis rien parce qu’elle sera un jour ma femme, ma reine. Mais les dieux savent à quel point je vous abhorre, à quel point j’aimerais piétiner vos carcasses pourries. Brandir vos têtes comme des trophées, dire au monde qu’il est désormais purifié de la souille.

Evidemment que tu m’es différent, nous ne venons pas du même monde. Ton sang est sale, aussi sale que ton cœur et que ton âme. Non, je ne peux vous comprendre, vous n’êtes que des déchets dont je ne devrais même pas me préoccuper.

Des êtres qu’on devrait détruire,
Mais nul mot ne m’échappera,
Seul un sourire aux courbes hypocrites.

Tu n’as pas choisi ton sang, c’est vrai, mais tu restes un être au sang désormais sale, ce fait ne changera pas. Et jamais je n’aurais pu être comme toi, car ma lignée t’est supérieure en tout point, nul ineptie ne viendra la souiller. Ces mots sont terriblement miséreux. Je retiens un rire, un sourcil en l’air.
Au moins, tu es conscient de n’être qu’un moins que rien.

Je t’écoute, les bras croiser, attentif. Oh, je te hais, toi et ceux de ton espèce. Mais je ne suis pas si fermé, je peux vous écouter : je suis même curieux de connaître votre vision du monde. Est-ce que vos amours vous font crever à petit feu ? Est-ce que vos désirs vous étouffent à en mourir ?
Quel délice que de vous imaginer ainsi, torturés sans échappatoire, certains d’être les martyrs de la société.

Je vois. Et mes yeux se plantent dans les tiens un instant. Merci d’avoir parlé, il est mieux de t’écouter que de réfléchir aux actes immoraux de certains. Ceux qui avaient souillés vos lèvres. Je pourrais y répondre, mais je ne suis pas comme toi, alors pourquoi est-ce qu’on me poserait ces questions ? Dis-moi, pourquoi me demanderait-on tout cela ? Il serait étrange de me questionner.
Sauf si c’est pour savoir tout le dégoût que vous me faites ressentir.