— MAHOUTOKORO
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<jian> constant, gnawing guilt
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do sorries even mean anything anymore ?
je me suis tenu debout face à un miroir
j'ai essayé de parler comme si t'étais devant moi : de dire désolé, et désolé, et désolé, et de demander pardon (pas trop pour mes idées, plutôt pour t'avoir blessé), et de te demander comment tu vas, et qu'est-ce que tu vas faire, et comment ça va finir toute cette histoire
je crois que j'aurais plutôt voulu te dire pourquoi j'ai fait ça, et comment tout s'est passé dans ma tête, et te demander comment tu fais pour croire autant et pour vouloir de l'égalité mais pas pour tous
mais voilà : j'ai pas réussi

je me suis assis devant une feuille de papier
j'ai plongé mon pinceau dans l'encre et quand j'ai voulu tracer des mots ils ont tous disparus oh si t'avais vu ! les grosses gouttes noires sont tombées comme de la pluie funeste et peut-être que j'ai créé de nouvelles constellations mais c'est pas ça ce que je voulais t'écrire
à la place j'ai tenté de dessiner mais tu comprendras pas les fourmis et les cœurs et les lapins et tout le reste non plus

je me suis installé aux milieux de couleurs
tout l'arc-en-ciel était là mais j'ai tourné le dos au jaune dès le départ ; moi quand je pense à toi c'est rouge délavé, vieux, usé, c'est le bleu de la responsabilité de la tristesse oh il est sombre parce qu'il y a des ombres qui s'y cachent et quand je mélange ça devient violet ça tire sur les songes -oh t'imagines ? si on s'entendait bien, si je te détestais pas, si on avait des choses à se dire
et j'ai voulu ajouter du beige ah de ma piété vers une église que tu ne connais pas (ninomiya), de l'orange pour tout le bonheur que je te souhaite, et du noir et du noir et du noir
qui a tout recouvert

j'ai marché jusqu'à l'hôpital
c'est grand tu sais ç'aurait pu être facile de faire semblant de se perdre de se convaincre que c'est pas moi mais voilà cette fois j'ai pas le droit à l'échec même si j'ai peur
je sais pas quoi te dire
comment te faire comprendre
je veux pas du pardon, non
je veux juste grandir
laisser tout ça partir
en garder un (mauvais) souvenir
et réussir à mieux vivre
et de mes jambes tremblantes j'avance
et de mon bras faible j'entre
et de ma voix cassée je dis
bonjour
regarde mes fleurs
elles sont jaunes et oranges et beiges
et peut-être que j'ai du bleu dans les yeux
à la vision de cette réalité qu'on a causé
jian
pourquoi n'a-t-on jamais parlé ?
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CONSTANT GNAWING GUILT
02.97
Tu avais reçu un origami. De Kiyo. Et la surprise avait étiré tes traits lorsque tu l'avais parcouru. Non pas que tu doutes de ce qu'il était, seulement un enfant un peu apeuré, qui faisait quelques mauvais choix, mais était-ce vraiment sa faute ? Non, non, car toi aussi, tu aurais pu faire comme lui, si tu n'avais pas Yori dans ta vie. Et alors, alors tu lui avais répondu, le cœur bizarrement serré d'une attente, d'un espoir, de quelque chose.

Et alors, quelques coups sur la porte qui s'ouvre ensuite, et ta présence, ta voix qui s'élève, un peu frêle, un peu hésitante. Et c'est un sourire que tu lui accordes, Jian, un doux sourire, un tendre sourire, un sourire qui se veut rassurant, un peu comme pour lui dire : non, non, je ne t'en veux pas, viens, installe-toi, ne t'inquiète pas. Bonjour. Installe-toi, réponds-tu, peut-être trop enjoué, en lui montrant la chaise juste à côté.

Et tu te redresses dans tes draps, attends qu'il s'approche pour lui sourire de nouveau, à ce cousin trop éloigné, à ce cousin à qui tu n'as jamais vraiment parlé. Et tu aimerais lui dire, que tu es désolé, tu es désolé, Jian, de l'avoir laissé tout seul, de l'avoir abandonné, parce que c'était ton rôle à toi, de le guider ; mais tu n'as vu que toi, tu as été égoïste, et lorsque tu t'es sauvé de cette prison dorée, tu n'as jamais regardé une seule fois en arrière, alors que tu laissais derrière toi des personnes qui... des personnes qui auraient tant eu besoin de toi.

Et tu aimerais lui dire, Jian, pardon, je suis désolé, j'aurais dû savoir. Oh, oui, tu aurais dû savoir, Jian, à quel point c'était dur de briser les chaînes dans lesquelles vous aviez toujours été enfermé.
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daddy issues
vraiment, c'est pas un peu trop facile ?
de dire que c'est des erreurs d'enfance.
j'ai dix-sept ans. je sais que c'est pas beaucoup. que bientôt j'aurais le double, et le triple, et le quadruple (peut-être)(j'espère)(je crois que j'espère)(j'en suis pas sûr)
alors oui, c'est ma faute
et celle de mon père
et celle de ma mère
et celle de ma sœur
et celle de mon meilleur ami
et celle de mon amour
et celle de mon oncle
et celle de mon cousin
et ---- celle de ma presque fiancée celle de mon bourreau celle de ma némésis celle des gens trop gentils celle des gens trop méchants celle de tous les autres ah, la faute du monde entier
mais ça reste quand même, surtout, ma faute, tu sais ?
j'attrape une chaise ; elle fait crisser le sol et ah, n'est-ce pas une belle métaphore ? tout l'horreur de mon décor
et je laisse mes jambes me lâcher (un truc de plus, un truc de moins -ah)
jian
tu sais, mon père m'a toujours dit que t'étais stupide.
débile complètement con, comme l'autre côté de la famille comme tous ces idiots qui n'arrivent qu'à avoir des filles
je crois qu'il n'avait pas totalement tord.
parce que vraiment pourquoi tu fais ça ? t'as quoi dans ta tête pour être si prêt à t'oublier ? pourquoi t'aimes tellement entièrement, et comment tu fais pour t'attacher aux gens qui passent, qui passent, et qui ne te donneront jamais rien d'autre que de la misère ?
mais dans la clairière --c'était moi qui était stupide.
enfin, nous, mais mamoru c'est pas vraiment lui, il a juste respecté sa promesse oh si tu savais (alors pour lui, c'est moi aussi qu'il faut blâmer, je te jure je mens pas c'est la vérité)
comment va ta jambe ? et ta nuque et tes genoux et ton esprit et ton âme et toi
parle
ne me laisse pas
dans mon monologue
j'ai répété mais j'arrive pas à tout confesser.
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CONSTANT GNAWING GUILT
02.97
Il s'installe, il s'assoit, en tirant la chaise, en la faisant grincer dans la salle et tu l'observes, sans rien faire, sans rien dire, juste à attendre. Un silence, très court, avant qu'il ne commence. Tu sais, mon père m'a toujours dit que t'étais stupide. Et tu t'étouffes presque. Tu savais que le côté Ninomiya de la famille n'était pas forcément très ouvert, et tu savais que tu avais eu énormément de chance malgré la pression que t'avaient mise tes parents plus jeune et pendant ton adolescence... mais soyons honnête, tes parents – et le chef de famille des Taichi qu'était ton père – étaient plutôt calmes : aucune fiançailles forcées, ils ne t'avaient pas mis à la porte, ne t'avaient pas déshérité... et, depuis ce qu'il s'était passé à l'école, ils avaient même accepter ta relation avec Yori. Ce qui était, en soit, une première dans votre famille, ou dans toute autre famille de sang-pur, tu en étais sûr.

Et le voilà qu'il continue, et il t'enfonce quand même un petit peu, et ton sourire s'efface totalement. A vrai dire, tu te trouvais plutôt conciliant, Jian, de l'accepter dans ta chambre alors que tu avais tenté de le raisonner plusieurs fois, alors que Mamoru avait enfoncé un sabre dans ta cuisse et que tu avais fini assommé contre un arbre, transpercé par des branches. Et pourtant, il te dit que tu es stupide ?!

A vrai dire... il n'a pas totalement tort non plus, et Yori serait sûrement le premier à te le dire, que tu es stupide, trop gentil, trop aimable... mais tout de même, l'accepter de Yori, ce n'était pas la même chose que l'accepter de Kiyo. Et alors, des semi excuses, et tu ne peux t'empêcher de soupirer. T'as pas été stupide. T'as juste... fait ce qu'il te semblait le mieux pour toi et pour les personnes que tu aimais à ce moment-là. C'est pas être stupide, Kiyo. Et tu soupires une nouvelle fois. Tu hésites à lancer un regard à Yori, mais tu as peur de voir la colère dans ses yeux, et tu n'es pas forcément prêt à te concentrer sur ça.

Comment va ta jambe ? Bien. Tu n'auras même pas besoin de quoi que ce soit, peut-être qu'une légère douleur se fera sentir de temps en temps, mais rien de plus : les joies de la médecine magique, sûrement. Et tes doigts viennent se caler à l'intérieur de ton coude, jouer avec ta peau, tes ongles s'y enfoncent, grattent, arrachent la peau, dans un geste nerveux. Et toi, comment vas-tu ? Et lui, comment il va, après ça ? Est-ce qu'il regrette, ou pas vraiment ? Est-ce qu'il en fait des cauchemars ? Tu espères que non. Ce n'est pas grand chose, car à sa place, ah, à sa place, tu aurais sûrement fait la même chose, Jian. Et c'est peut-être pour ça, que tu lui en veux si peu.
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can't believe
je sais qu'il y a un chien de garde dans mon dos -est-ce qu'il m'attaquerait en traître ? sûrement, et ah combien ça serait ironique, non ?
mais moi j'ai que des mots de vérité qui pendent dans ma cervelle ils m'hypnotisent et souvent j'attends que de les sortir sauf que ça ne va pas et ah ça m’agace ça m'irrite ça m'ennuie et après ça devient des soldats qui passent après les bombes
mais toi t'es stupide parce qu'un jour tu vas te faire avoir comme ça -je t'entends déjà ! dire que tu ne regrettes rien, que tu aura fais tout ton possible, que t'essaie ah t'essaie tellement
est-ce que c'est vrai ? est-ce que c'est suffisant ?
est-ce que tout tourne autour de toi ?
et dans ton altruisme tu deviens égoïste, à te détacher de tout ce en quoi tu jurais avoir foi
non. j'ai blessé des gens que j'aime. yume yume yume, partout j'ai suivi une partie d'idée. des idées qui pour moi excusent certaines mesures. les yeux étonnement froid -tu sais, j'ai eu le temps d'y penser, d'en parler, et ça éclairci tout ça soulage tellement d'être juste écouter et de laisser les chemins se former jour après jour pas la suprématie des sang-purs, si c'est à ça que tu penses. parce que n'est-ce pas ce qu'ils pensent tous ? et c'est bien compréhensible vu les atrocités que j'ai acquiescer derrière ishvar, vu les nez que j'ai pu cassé pour prouver que nos sangs ne sont pas de la même couleurs, vu mon ancienne affiliation et tout ce qui va avec
et mes coudes s'ancre sur le matelas ; mes joues dans les mains comme le boulet d'un prisonnier. tu veux vraiment parler de moi ? je veux dire, t'es quand même à l'hôpital. toi, pas moi, parce qu'on est des blessés différents, tu vois ? on a pas les mêmes pansements.
mais si tu veux tout savoir, paraît qu'il suffit d'ouvrir un tabloïd. et la tête est trop lourde ah finalement c'est elle qui vient se reposer sur ces draps blancs, si blancs (ça ne te rend pas fou ?) mon père s'est enfuit pour rejoindre seimei. mon grand-père l'a renié de la famille. c'est devenu mon tuteur légal. j'habite chez lui. j'ai rejoint l'alliance shuusei. on sous-entend plein de choses sur mes origines. j'ai peur de la rentrée. je sais qu'on va parler de tout ça, et du 31 janvier. j'ai cru que je t'avais tué. mais bon. même les bras ont glissé du matelas ; ils traînent sur le sol. pour le moment, ça va. je crois que je réalise pas. et peut-être même qu'il y a un petit sourire ironique qui pointe son nez sur ma façade. t'arrivera à marcher, toi ? juste comme ça.
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CONSTANT GNAWING GUILT
02.97
La réponse arrive si rapidement qu'elle te surprend. Tu n'as jamais eu de véritables discussions avec Kiyo, vous n'aviez partagé que quelques mots ici et là, sans vous rapprocher, comme excuse que vous étiez trop éloigné, pas de la même famille, pas de la même branche, que vous ne portiez pas le même nom. Il a blessé des gens qu'il aime, et, pendant un instant, un court instant, ton regard quitte le visage de Kiyo pour chercher celui de Yori, pour l'observer, le regarder, juste pour t'assurer encore une fois qu'il était bien vivant, à tes côtés... et alors, tu l'observes de nouveau, ce cousin si éloigné, cette partie de ta famille que tu n'as jamais réellement regardé.

Et il parle, il t'explique les choses, et tu prends le temps de l'écouter, de le regarder, et surtout, surtout, de l'entendre, de l'écouter, et tu ne le lâches pas du regard, quand il se confie à toi, un peu, parce que c'est important, qu'il soit là aujourd'hui. Il s'appuie sur le matelas, continue encore, te pose des questions et y répond avant que tu ne puisses hocher la tête. Oui, c'est toi qui es à l'hôpital, Jian, mais tu vas pas si mal, tu restes pas longtemps, et tu restes seulement parce que tes parents veulent être sûr, persuadé, convaincus que tu ne risques plus rien, que tu es totalement guéri, que tu ne vas pas aller mal, que tu quitteras cet hôpital comme s'il ne s'était rien passé. Que les traumatismes de l'esprit, rien dans le corps, ils ne voulaient pas de ça, parce que malgré tout, tu devais rester grand et fort, Jian.

Il t'explique. Son père, son grand-père, et peut-être que ton père t'en a parlé, quand il est venu te voir, tu crois, parce que ça réveille quelque chose dans ton cerveau, et tu te souviens de sa colère, de sa façon de se tenir bien trop droit, trop tendu, en te racontant les dernières nouvelles de cette famille de sang-pur dont tu n'avais que faire ou presque. Et alors. J'ai cru que je t'avais tué. Et il se recule. Et il s'éloigne. Je crois que je réalise pas. Et tu te redresses un peu plus, te penches pour attraper son avant-bras, pour le serrer un peu, pour qu'il sente que tu es bien vivant, que tu es là. Tu ne m'as pas tué. Tu as envoyé un sort qui a été plus puissant que tu le pensais, et il y avait juste un arbre derrière. Tu ne m'as pas tué, Kiyo, c'était un accident. A ta place, j'aurais fait la même chose, sauf que moi, j'aurais tourné les talons, je serai pas resté. Non, tu ne serais pas resté, Jian. Tu n'avais pas voulu dépasser la ligne, mais si tu avais du le faire, si Yori t'avait fui comme Yume l'avait fui... oh, sûrement, Jian, que tu l'aurais dépassée, la limite, que tu serais jeté à pieds joints dessus, sans hésitation, parce que Yori, c'était un peu tout ce que tu étais.

Tes doigts abandonnent son bras, rejoignent de nouveau ton coude pour le maltraiter, et tu soupires de nouveau : Oui. J'ai rien, Kiyo. Rien qui n'a pas pu être soigné par la magie. Tu hésites un instant, jettes un regard en biais à Yori, avant de regarder Kiyo de nouveau et de reprendre : Tu sais, la demeure des Taichi te sera toujours ouverte. Tu fais parti de la famille. De cette famille un peu abîmée, mais qui s'aime quand même. De cette famille qui a fait des erreurs entre ses membres, mais qui essaie d'arranger les choses. De cette famille, comme toutes les autres, qui s'entredéchire souvent, mais qui fait tout pour rester soudée quand même.
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stealing
j'ai blessé des gens, des gens que j'aime sans le savoir, et ça fait beaucoup de personnes -c'est toi, et les autres de ton nom, c'est kyoko, et le reste de mon nom, c'est akina, même si elle ne le dira pas, c'est niji, et ses secrets qui n'en sont plus, c'est plein d'autres et la liste est longue ah si tu savais ; ça n'a pas besoin d'être une grosse peine
juste une conséquence, un ricochet, un effet papillon
t'en as pas conscience mais maintenant ils vont remettre sur le tapis d'à quel point les taichi sont mauvais en affaire ah ils vont murmurer ils vont fouiller tu crois qu'ils savent déjà que t'es dans la même chambre que lui ? tu dis que t'assumera, que c'est pas grave ; on verra quand le monde entier sera contre toi
je t'ai pas tué mais je le voulais un peu. est-ce qu'on peut vouloir un peu la mort de quelqu'un ? est-ce que c'est juste est-ce qu'on a le droit est-ce que c'est vraiment véritable est-ce que
je voulais que tu sois plus là. c'est ce que j'avais en tête ah je voulais que tu disparaisses et honnêtement quel meilleur moyen pour te faire partir que de t'assassiner tu sais ah je te promets la vérité j'avais une telle rage une telle hargne elle venait du plus profond elle venait de tous les mensonges dans lesquels je me suis emmêlé depuis toujours (ils m'ont étranglés et au final ils m'ont un peu libéré)
mais je te revois, dormant sur l'arbre
et j'entends à nouveau, la nuque comme une brindille qui craque
et j'observe, le carmin qui coule
qui goutte
qui bouge
et qui devient
une à une à une à une à une
les formicidés
depuis j'ai l'impression qu'il y a des fourmis partout.
yeux dans le vague
focus qui dévie
points noirs dans la vision
mais ça va mieux ! depuis les vacances, que je dis en relevant la tête, soudainement ah si vivement que ça m'en donnerais presque mal au crâne
et, hum, tant mieux, dit l'enfant, que t'ai rien. ç'aurait pu être grave. ne me mens pas. dis pas que dans tous les cas ça serait allé. c'est pas vrai. c'est gentil. je ne pense pas que je viendrai, ceci dit. tu comprends, non ? j'ai pas besoin d'expliquer, si ? oh, s'il te plaît
ce n'est pas si compliqué
et moi j'en ai marre de tout dire, tout aplanir, alors qu'il y a tant de dents de scie dans mes idées
Yori Hayashi
<jian> constant, gnawing guilt 190204091233391372
Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
Orochi
Orochi
Yori Hayashi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t85-yori-hayashi-desenchante
https://mahoutokoro.forumactif.com/t287-poker-face-yori
Yori Hayashi
CONSTANT GNAWING GUILT
02.97
Jian m’avait demandé de ne rien.
Et ah, ça n’aurait pas dû être difficile ; depuis quelques jours le simple fait d’ouvrir la bouche me semble être un défi. Les simples aller-et-venues des soignants me semblent trop éloigné de ma propre réalité pour que je puisse seulement m’y intéresser.
Vide, c’est cette sensation dévorante qui ne cesse de me quitter.

Sauf qu’il s’agissait de Kiyo.
Ninomiya, coupable – certes, pas l’unique – de ces blessures ayant mené Jian à l’hôpital. Ninomiya, dont l’erreur – erreur ! mais pas moins excusable – a été de rejoindre les rangs de Seimei. Ninomiya, que Jian semble pourtant avoir déjà pardonné (moi, jamais).

Et qu’importe les liens familiaux (ce n’est pas moi qui m’en inquièterai), qu’importe qu’il ne soit qu’un enfant (pas plus que nous, pour commencer), qu’importe qu’il le regrette (oh, j’espère bien qu’il s’en ronge de culpabilité).
Je ne sais même pas comment Jian a pu me convaincre de ne pas le mettre dehors, à l’instant même où il ose franchir cette porte.
Aurai-je seulement la force de le faire ?

Alors je reste un long moment silencieux, de ce coin de la pièce ; les yeux ostensiblement tournés vers la fenêtre.
Bien décidé à tenter de l’ignorer.

Tu sais, mon père m'a toujours dit que t'étais stupide. Je crois qu'il n'avait pas totalement tort. Et ça me démange déjà, de ne pas intervenir ; de ne pas lui donner raison, quand il affirme que c’est lui qui a été stupide – et Jian qui ose le contredire ; réellement.

Tu ne m'as pas tué. Tu as envoyé un sort qui a été plus puissant que tu le pensais. Est-ce vraiment suffisant à le pardonner ? A lui trouver des excuses, là où il ne devrait pas en avoir. Mais ça ressemble tellement à Jian de vouloir justifier les erreurs des autres, alors que lui a au moins le mérite de vouloir les reconnaître – mais moi je sais que je suis rancunier.

Je t'ai pas tué mais je le voulais un peu. Et cette fois, mes poings se serrent.
Je voulais que tu sois plus là. Et mon cœur loupe un battement – peut-être deux, trois ; j’ai l’impression qu’il s’est même arrêté.
Je voulais que tu sois plus là.
Une de mes mains s’avance jusqu’au verre de ma table ; besoin soudain de me concentrer sur n’importe quoi – autre que cette discussion.

Et, hum, tant mieux, que t'ai rien. Ç'aurait pu être grave. Et je craque, cette fois, devant cette échange qui ne leur paraît être que banalité.
Et le verre explose entre mes doigts – je n’ai pourtant pas l’impression de l’avoir serré si fort, mais peut-être est-ce la magie.
Je récupère les morceaux éparpillés sur le lit, la table – le verre, c’est comme les émotions ; ça se loge partout quand ça explose et ça blesse et ça nous entaille (la paume) (le cœur) et ça fait mal.

« Oui. Ça aurait pu. »

Ma voix est froide, mais comme dénuée d’âme.

« Et heureusement pour toi, que tu ne l’as pas tué – c’est une menace qui se sous-entend. Jian est peut-être prêt à te pardonner, mais ce n’est pas mon cas. »

Mes mains tremblent autour des morceaux brisés que j’amasse.

« Et si, t’as été stupide. Stupide de combattre quelqu’un qui ne représentait même pas un danger pour toi, alors que tant d’autres se sont battu pour défendre leur putain de vie et que certains n’y sont même pas parvenu. »

Je me lève, au milieu de cette tirade – c’est bancal et je maudis cette jambe qui ne fonctionne plus correctement.
Je traverse la pièce, m’éloigne ; fuis, m’échappe, sans même chercher Jian du regard – je ne veux pas y lire de reproche, pour m’être exclamé.
Je passe la porte, mais je m’arrête le long du mur, à quelques mètres de cette pièce ; énervé, fatigué.
Désemparé.

Je voulais que tu sois plus là.
Et moi, moi j’aimerais que Tetsuya soit encore là.
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CONSTANT GNAWING GUILT
02.97
Et peut-être, peut-être... peut-être que ça fait un peu mal, Jian, qu'il t'avoue qu'il l'a voulu. Il l'a voulu, un instant, pendant un moment. Il l'a souhaité, il l'a désiré. Et tes doigts serrent l'intérieur de ton coude, serrent encore et encore, jusqu'à abîmer la peau, et pourtant, tu tentes de rester de marbre. Et il continue, continue et tu ouvres la bouche, la referme. Il se sent mal, et c'est normal, et tu as envie de le rassurer, de lui dire que ça va, et pourtant... pourtant, une autre partie de toi aimerait hurler.

Il refuse ton offre, et ça ne t'étonne pas tant que ça. Surtout après son aveu, sa confession. Et tu vas pour ouvrir la bouche, pour lui répondre, mais un bruit d'éclats te fait tourner la tête, brusquement, violemment, et tu lèves déjà, pas très à l'aise sur ta jambe, comme une légère douleur fantôme. Tu sais que tu vas bien, et pourtant, pourtant, il reste une douleur qui ne partira peut-être pas, mais elle est dans la tête, surtout. Yori... Et tu observes sa main, va pour enlever les morceaux de verre dans la paume de sa main, et pourtant, il bouge, continue de bouger, ne fais pas attention à toi. Et il se lève, quitte la pièce et tu hésites à le rejoindre, tu as un moment où tu avances vers la porte pour le suivre, mais tu t'arrêtes, te retournes vers Kiyo et tu inspires, expires lentement. Je sais pourquoi tu ne veux pas venir, je pense... et... je t'ai pas pardonné, pas vraiment, enfin... Un soupir, tu passes la main dans tes cheveux et tu continues : Je pense surtout que... tu vas pas bien ? Que tu vas peut-être mieux maintenant, mais que t'allais pas bien à ce moment-là, du coup... je t'en ai jamais vraiment voulu ? Ou même à Mamoru, d'accord ? Je sais que ça peut être difficile de juste... s'émanciper, de penser par soi-même, d'être... d'être juste, pas assez, quoi qu'on fasse, quoi qu'on dise... mais... des fois, vaut mieux retirer le pansement brutalement, tu vois ? Et j'ai l'impression que tu l'as fait ? Alors tant pis, si j'ai été l'une des causes de tout ça, tant mieux, même. Je veux juste que ça aille pour toi, d'accord ?

Tu veux qu'il aille bien. Et tu le regardes, là, debout, dos à la porte de la chambre, face à Kiyo. Et tu ne sais plus quoi dire, plus vraiment... et tu attends, là, sans rien dire, sans rien faire, juste à serrer l'intérieur de ton coude, juste à arracher cette peau, dans un geste nerveux.

L'âme, comme le corps, abîmée.
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stealing
la vérité de ne me fait pas peur : je la laisse couler dans mon être comme une rivière tantôt folle tantôt tranquille, et elle arrache des petits bouts au passage -elle érode mes mensonges et bientôt ils ne seront plus que fine poussière
et bientôt je pourrais être neuf à nouveau
il paraît qu'il faut 7 ans pour changer toutes les cellules de sa peau
j'ai déjà changé de corps deux fois entièrement
tu te rends compte ? mais on ne peut pas compter les esprits qui passent dans nos caboches
moi je sais juste que ma rivière, mon cours d'eau, ma vérité, elle grandit de plus en plus
je l'ai dit : elle ne m'effraie pas, elle ne m'effraie plus, parce que rien ne sert de l'affronter
de lutter quand elle est absolue
non, moi, ce qui me fait peur, c'est ce qu'elle veut dire
après, tu vois ? c'est les animaux qui s'en abreuvent
à moins que ce ne soit des monstres ?
et si j'ai souhaité te tuer, c'est que j'accepte de donner la mort
n'est-ce pas terrible ?
si, c'est terrible, oh damnation c'est un péché plus grand que les religions -et il s'exclame, l'autre locataire, mais il dit des choses que j'ai déjà à l'arrière de mes pensées et je n'en ai que faire du pardon ; je ne le cherche que rarement et je ne veux l'avoir que si je le mérité. tu as bien raison, toi, là-bas : ce n'est pas le cas.
je n'ai pas bougé de toute sa tirade -à quoi bon ? je n'en ai pas l'énergie ah par moment tout paraît insurmontable, tu sais ?
je mérite pas ton pardon pour le moment, jian. de toutes manières, dis ce que tu veux, personne n'arrivera plus à me blâmer que moi-même. triste vérité d'un adolescent esseulé, je ne vais pas venir chez toi parce que j'ai honte. et parce que je vais rester chez mon grand-père, et que je vais me calmer, et que je vais mettre les choses en perspective, essayer. ça fait juste beaucoup de choses à la fois. je ne sais pas si c'était ... nécessaire, ce qu'il s'est passé. je pense que ... que ça aurait pu se passer autrement. mieux. je ne sais pas. il y a beaucoup de choses que je ne sais plus. je ne sais pas si ça ira. on verra bien, hein ? on essayera. toujours, encore.
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CONSTANT GNAWING GUILT
02.97
Il ne mérite pas ton pardon. Il en est si persuadé que ça te serre le cœur, que ça te rend un peu malade. Mais tu le comprends. Tu restes là, toujours là, debout entre la porte et lui. Et tu le regardes, toujours, toujours, toujours, et tu l'observes alors qu'il parle, parle, t'avoue, se confesse. Il a honte. Et tu comprends. Mais tu ne le méprises pas, il n'a pas à avoir honte devant toi.

Et t'es peut-être un peu bête, Jian, peut-être un peu trop gentil, mais t'as toujours été comme ça. Alors pourquoi veux-tu changer ça ? C'est comme ça que tu es. Une inspiration, une expiration, et tes doigts abandonnent le creux de ton coude, et tu t'avances vers lui, tires la seconde chaise pour t'installer à côté de lui. Et une de tes mains se pose sur son épaule, le force à te regarder et tu lui souris, un peu, doucement : Peu importe, de comment ça aurait pu se passer. Je vais bien. C'est tout ce qui compte. Je vais bien, okay ? Alors oui, ça aurait pu mieux se passer, mais c'est passé, maintenant, c'est fini, on peut rien y faire. On peut juste laisser couler, okay ? Et alors, alors... tes bras viennent entourer son corps, lui donner une tendre étreinte, et tu le serres, Jian, contre toi, quelques longues secondes avant de le lâcher.

De nouveau, un sourire : Et quand tu seras prêt à être pardonné... je le ferai. Une inspiration, une expiration. Ça allait aller. Vous allez vous en sortir, Jian, t'en es persuadé. Il le faut, dans tous les cas. Et ton regard abandonne Kiyo, s'accroche à la porte par laquelle Yori s'est enfui... Vous alliez vous en sortir. Même si c'était compliqué, même si c'était douloureux, vous alliez vous en sortir. Tu en es persuadé.
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I don't know why but I feel conned
j'ai honte devant mon reflet dans le miroir -tu sais, là où j'ai si bien cherché le nez penché, là où j'ai imaginé la peau bronzée, là où j'ai gratté pour voir le sang mauvais, j'ai honte d'avoir si peu compris et d'avoir tant de mal à accepter des choses qui ne dépendent pas de moi
et j'ai si honte oh je n'ose même pas déplier une photo de papier, glissée depuis toujours dans la poche de mon gilet, près de mon palpitant et infiniment vieillie par mes aventures dont elle fait toujours partie ; tu l'as connue ? sun-hi. je crois que t'es trop jeune toi aussi. mais ton père, peut-être ? ta mère ? qu'en sais-je ; on dirait que ça vient d'un autre millénaire mais elle est là, toujours, encore, comme un de ces fantômes qu'on maudit et, ah ! moi je voudrais qu'elle reste pour toujours, qu'elle me raconte des histoires en me caressant les cheveux, en me disant que les jours meilleurs apparaissent toujours à ceux qui les cherchent et oh, tu sais, je suis rentré chez moi la semaine dernière j'ai vu ma mère c'est un squelette elle aussi on a rongé sa chaire et elle n'a jamais rien dit pour tous leur plaire, pour m'éviter d'autres colères ah si tu savais
je ne pense pas que ce soit une bonne idée, d'oublier. sinon je risque de couler avec, tu sais
d'oublier min-soo, de laisser kiyo
avoue, ça serait terrible comme fin de chapitre
alors tu reprends tes promesses, mais t'as pas compris -je veux pas d'un truc facile oh ça n'est pas sensé l'être, je veux que tu m'alignes mes tords et que je les redresse un à un jusqu'à ce que tu me dises : oui, c'est fini
tu n'es plus le même homme qui m'a agressé
mais ce n'est pas grave, je m'en occuperais moi-même (c'est sûrement trop moche à regarder)
en attendant j'ai une autre question qui me brûle les lèvres
est-ce que tu la connais ? ma mère. je crois qu'elle est rentrée chez les taichi. parce que le manoir vide oh il cache bien trop de souvenirs, de cauchemars, de choses viles
elle peut, enfin,
se reposer.
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CONSTANT GNAWING GUILT
02.97
Tu ne veux pas qu'il oublie, c'est trop important, mais il faut laisser couler, laisser passer. Vous ne pouvez plus changer ce qu'il s'est passé. Car si c'était le cas, Jian, tu remonterais le temps et alors tu sauverais Tetsuya. Peut-être même... peut-être même quitte à te laisser mourir toi. Assis, les jambes tendues devant toi, les mains sur tes cuisses, tu écoutes le silence. Il met du temps, lui aussi. Et vous écoutez le silence... jusqu'à ce qu'enfin, il parle de nouveau.

Est-ce que tu la connais ? Ma mère. Je crois qu'elle est rentrée chez les Taichi. Et tu restes silencieux un instant. Tu crois l'avoir croisé à de nombreux rassemblements de famille, mais tu ne la connais pas personnellement. Et tu sais qu'elle est rentrée chez son frère, cet oncle éloigné, Hajimeru. Tu le sais. Ton père te l'a dit. Tu dois être au courant de tout, Jian, même avec ta situation. Ta situation. Yori et toi. Une inspiration, une expiration. Et tu réponds alors : Pas personnellement. Je l'ai déjà croisé, mais... on a jamais vraiment parlé. Je sais qu'elle est chez ton oncle. Hajimeru ? Elle est passé voir mon père, apparemment, aussi. Apparemment. Tu n'es pas trop au courant, Jian, et tu n'en as rien à faire, à vrai dire. Mais tu dois faire des efforts, désormais, car ton père t'a accepté, a accepté Yori et toi, votre relation... alors c'est peut-être la moindre des choses à faire, non ?  
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Anonymous
i wanna be an idle teen
moi, je ne la connais pas
mère (gaïa, amaterasu, freyja, misaki)
je suis toujours resté sur terre : ancré dans une vérité qu'on m'a imposé depuis tout petit, inconscient que parfois on peut aller voguer et flotter au-dessus des abysses de nos soucis
la gravité ah, je l'avais toujours sur le visage et dans les épaules je crois que je l'ai hérité d'elle,
de ses pommettes saillantes comme des griffes de fer, de ses habits toujours sombre, de ses cheveux de nuit
on se ressemble si peu physiquement, c'est effarant, non ? et pourtant,
on est les mêmes.
et toi aussi, t'es parallèle (différemment, mais résolument)
je pourrais parler de garçons et d'argent, mais vraiment ce n'est pas le plus important
non -tu ne la connais pas, et moi j'ai si peur d'aller lui demander de me guider jusqu'à sa personnalité
tu sais, je n'ai jamais rien vu d'elle si ce n'est de la patience, de la dureté, de l'absence, sauf que c'était pour nous qu'elle faisait tout ça
je me demande si en cherchant je trouverai des bleus sur ses bras
c'est une mauvaise idée de savoir -j'ai encore une boule de sentiments froids pour pater ; rien ne sert d'y ajouter une flamboyante colère à moitié artificielle (comment détester pour un tord causé à quelqu'un qu'on est pas sûr d'aimer ?)
ah.
c'est compliqué.
oui. elle va y rester pour les vacances, je crois. je serai chez mon grand-père. peut-être que je passerai, jian, mais je ne pense pas. à nouveau affalé sur le lit, même si tu n'y es plus. bon. je ne vais pas plus te déranger, je pense. t'as d'autres choses à faire, visiblement. un coup de menton vers la porte, et la furie qui se cache derrière. et pour le moment je n'arrive pas à articuler d'autres pensées. mais on se reverra, mh ? pas à l'école mais ... enfin, on verra bien. moi je ne veux pas d'au revoir
je ne sais pas les faire.
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