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et si j'étais libre (setsuna)
Kaien Tsukiyomi
et si j'étais libre (setsuna) 40923eaea96611fbd0cf54fe9b9a7a89d65bbf4e
Citation : No mind to think. No will to break. No voice to cry suffering.
Age : 17 ans.
Rang : -
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Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
D’un geste tranchant, il envoya le caillou rebondir à la surface d’une eau clair avant d’en rencontrer les tréfonds. Un soupir las pour ponctuer son geste machinal, il quitte le confort d’une nature impartiale avec en tête, l’angoissante imminence d’un retour vers le monde des hommes.

Ses jambes chancellent un instant, déroutées par l’utopique espoir de se tenir loin du monde quelques interminables journées. Il se laisse finalement aller à l’étreinte d’un lit d’herbe fraîche, dents serrées par la frustration d’une immobilité forcée. Depuis qu’il a vu Yume, il semble aller mieux ; pour autant, ses pensées sont continuellement hachées par l’angoisse d’une menace devenue réelle. Un mois et demi après, il sent finalement décroître l’invasion de ses angoisses, crises impulsives qu’il parvient tout juste à gérer.

Le voilà presque redevenu lui-même, misérable victime de ses fragilités : ses sentiments rongent, chaque nuit, les quelques derniers vestiges de sa fierté. Quelque part, il ne sera jamais vraiment remis ; petite vaisselle de porcelaine brisée, incapable de retrouver sa forme d’antan, la seule pensée de se perdre, une fois encore, freine ses moindres désirs. De dépit, il se raccroche à la solide variable de sa sobre existence, et ses mains tracent les grossiers caractères d’une supplication invisible - superposée par l’éclatante teinte d’une envie de s’amuser.

rejoin moi a la rivier
jss tt seul
-hotaru

Des longs doigts habitués à l’implacable rigueur des arts musicaux, il ne leur permet qu’une grossière calligraphie, étouffant jusqu’à ses propres plaisirs. La matière lui a toujours plu, mais il se laisse emporter par la fainéantise, las de ses efforts signés d’inutilité. L'origami est envoyé, enveloppé par le sifflement des vents du matin.

Avant de chercher à se complaire dans la réussite de ses plaisirs, il recherche la fierté de l’homme qui n’est plus, emporté par le jugement d’un monde presque juste. Son père a peut-être disparu, mais demeurent les sévères consignes de l’éducation qu’il jugeait indispensable. Peut-être qu’au final, il lui manque : cette colère si grossière, comme la preuve qu’il continuait d’exister pour quelqu’un.

Par défaut, les études occupent la majorité de son temps jusqu’à ce que la fatigue l’accable et Hotaru s’en veut tant, sans chercher à comprendre les raisons de cette culpabilité sans maître. Sa seule existence, parfois, lui semble insupportable. Doucement épris par un silence d’agonie, il empoigne les herbes, trouve le réconfort de ce froid cartésien qui lui ronge les entrailles : la nature, comme toujours, est impartiale.

Il n’est même pas huit heures, et il aimerait que la journée s’achève.
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Head like a rock spinning round and round I found it in a hole sitting upside down You point the finger at me but I don't believe Paint me a wish on a velvet sky You demand the answers but don't know why In my mind there is no timeS'étirer, longuement, comme pourrait le faire un chat ; l'horloge de sa chambre lui indique qu'il est clairement l'heure de se lever ; elle a encore une fois, beaucoup trop rêvasser, résultat, elle ne s'était pas levée. Se massant délicatement les épaules, la demoiselle range un peu son bazar, les autres filles ayant déjà quitté la chambre. Rassemblant ses affaires, déposant ses bouquins sur sa table de chevet, c'est après sa routine matinale à la salle de bain que la demoiselle revient dans les dortoirs, cherchant un nouvel ouvrage à dévorer pour la journée à venir. La logique voudrait qu'elle se plonge dans des bouquins de potions, matière qu'elle ne maitrise absolument pas, mais dans laquelle son paternelle voudrait la voir exceller… Mais Setsuna a d'autres idées en tête, une envie encore, de vagabonder, dans les tréfonds de son imaginaire ; faire place à un peu de volupté… C'est pourquoi elle attrape un livre au hasard dans sa bibliothèque et c'est "Le Roi Lear" que le destin choisit. Lire une pièce tragique ? Pourquoi pas après tout. Shakespeare était un auteur qu'elle appréciait énormément ; elle ne se lassait pas de lire ses ouvrages.

Se laissant tomber sur son lit, la jeune femme commence sa lecture, se perdant dans les vers et proses de ce magicien qui utilise avec maitrise l'art du langage, des mots. S'essayer au théâtre, Setsuna en avait souvent bien rêvé, mais il n'y avait pas de temps pour elle dans son emploi du temps pour "s'amuser". La lecture était son moyen d'évasion, sa façon de se perdre - ce qui lui permettait bien si souvent de s'extirper de la condition de sa vie. Soupirant à la fin de la lecture du premier acte, un sourire morose aux coins des lèvres, c'est un origami qui vient se poser non loin d'elle. Surprise, la jeune femme le déplie, se demandant bien qui cela peut être et c'est en découvrant l'écriture qu'elle se met à rire à gorge déployer. Hotaru, il serait grand temps que tu fasses un effort là-dessus. Riant en attrapant son crayon, la jeune femme répond rapidement avant de quitter sa chambre.

Bien reçu Hotaru, je suis en chemin.
Ps ; tu pourrais faire un effort pour tes fautes
(^ω^)


Il ne lui faut pas longtemps pour rejoindre la rivière ; pas quand elle entame une course rapide, comme une dératée qui a peur d'arrivé en retard. Elle connaissait ta tendance à déprimer, à t'enfermer sur toi-même, à ne pas aller bien ; alors si tu te sentais seul, Setsuna se devait d'arriver vite. Elle se sent proche de toi, comme elle pourrait l'être auprès d'un petit frère qu'elle n'avait jamais eu. Ses relations ne lui sont pas dictés, c'est quelque chose que la demoiselle choisit et c'est pourquoi en prendre soin était quelque chose d'extrêmement précieux à ses yeux. Ses foulées se font de plus en plus rapide alors que l'air froid du matin lui glace les poumons ; et pourtant, cela ne la freine pas pour autant, au contraire, Setsuna accélère.

La rivière, tantôt sereine, tantôt déchainée ; était bien calme aujourd'hui. L'écoulement du ruisseau et de la cascade n'était pas bruyant, il y avait en ce lieu quelque chose de bienfaisant qui se dégageait, qui forçait à la félicité… S'approchant lentement, dans ton dos, usant de ses talents et entraînement de kunoichi pour passé inaperçu, la demoiselle pose ses mains devant tes yeux, avant de lâcher dans un léger rire, tout en gardant son sérieux. « Vous avez demander la présence de quelqu'un jeune homme et cette dernière est arrivée ; elle vous accorde un voeux, que souhaitez-vous pour aujourd'hui ? » Retirant ses doigts de ton visage, elle se poste à tes côtés, les poings sur les joues ; elle enchaîne aussitôt. « Qu'est-ce que tu fais ici aussi tôt Hotaru ? »

Ce n'est pas anodin - et peut-être que l'heure n'était pas à la plaisanterie ? Setsuna ne voulait pas prendre le risque de raté une occasion de t'apaiser - c'est pourquoi elle reste là, son sourire s'estompant peu à peu, laissant planer de nouveau son sérieux. Sa sagesse n'avait d'égal que son allégresse.

kaspbarks


Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Une réponse si maternelle qu’elle fit couler la toute douceur d’un sourire sur ses lèvres scellées, y laissant traverser le bref écho d’un gloussement. Rire, en de telles périodes, lui semblait impensable—et il cligna des yeux, surpris par la propre initiative d’un corps trop longtemps laissé au bon vouloir de ses humeurs. Setsuna savait trouver les mots, et cette délicatesse, à mi-chemin entre nécessité et désir, faisait d’elle une parfaite conseillère.

Avec l’étincelant espoir d’une journée potable, il se redressa ; égaré dans les pensées noires qui menaçaient d’engloutir cette amorce de joie—Hotaru refusait de se laisser abattre. Distrait, sa fine ouïe se discerna pas la fine démarche de son ange gardien, confiant à son geste les certitudes d’un sursaut. Il mit un instant à comprendre les raisons du bref élan de ténèbres qui rappelait ses cauchemars récents ; et décontenancé par l’initiative, s’accrocha à la douce résonance de cette voix familière.

Oh, je ne me souviens pas avoir trouvé de lampe…

Comme une feuille se déposait à la surface d’une eau calme, un sourire trouva progressivement place au sein de ses traits enfantins. Visage éclairé d’un bonheur aussi simple que longuement désiré, il détailla toute l’expression bienveillante que Setsuna lui réservait—et comme à chaque fois, gonflait son coeur de joie. Il n’y avait qu’elle pour lui témoigner une telle attention, et cette familiarité tactile ne le gênait pas, outrepassée par la platonicité de leur relation. Candide, il lui tire la langue, désignant distraitement toute la beauté captivante des infinies alentours.

Je profite. Ce paysage est si beau, il s’accordait à ma divine calligraphie.

Le sujet n’était pas tabou, à vrai dire. Hotaru avait abandonné cette voie—si amoureux de l’art, pourtant, il ne jugeait pas bon de s’y attarder. Il avait tant à faire, à rattraper. Une baguette à maîtriser, un balai à chevaucher—ses seuls résultats décents en dehors des sortilèges étaient les potions.

Il avait fait des efforts, essayant de ne pas déchoir le talent familial ; mais sûrement qu’au fond, il avait déjà tout ruiné. Nul ne voulait d’un héritier qui savait manier le pinceau—la lame était autrement plus efficace, et seule la magie en valait les exploits.

Ce n’est pas une réussite.

Un soupir. Il peine à se confier, comme toujours. C’est elle qui le pousse à le faire, bien souvent, et il aimerait la récompenser de tout cet altruisme—s’ouvrir de lui-même, pour une fois, et attirer les élans de sa fierté. Mais il se perd dans ses pensées, et la peur d’une honte absurde qui n’a pas lieu d’être.

Hé, Setsuna, tu as un mec, toi ?

Alors, imbécile maladroit, cherche l’expressivité en des moyens détournés. Il aimerait se confier, sa peine de l’an dernier, ravivée récemment. Cette solitude qui l’enchaîne, un amour qu’on ne lui rendra jamais.
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Head like a rock spinning round and round I found it in a hole sitting upside down You point the finger at me but I don't believe Paint me a wish on a velvet sky You demand the answers but don't know why In my mind there is no time« Oh, je ne me souviens pas avoir trouvé de lampe… » Elle sourit de plus belle, les joues légèrement rougissante ; un rire à la sonorité mélodieuse, qui pourfend le vent avant de se laisser porter par celui-ci, pour que le reste des environs puisse l'entendre. Tu es si adorable Hotaru, que Setsuna ne peut s'empêcher de gémir comme elle pourrait le faire devant une petite chose mignonne. Si innocent. Son doigt positionné comme pour donner une leçon, la demoiselle lâche sur un ton enjoué, un brin mystérieux, attisant son idée. « Il n'y a pas que les lampes magiques qui permettent d'exaucer les voeux, après tout, nous sommes des sorciers. » Ses yeux se posent de nouveau sur toi, se laissant aller à tes côtés, elle attend, patiemment, que tu daignes lui répondre. Venir si tôt le matin, ce n'est pas une coutume habituelle chez les élèves - peut-être ne te connais-t-elle pas aussi bien qu'elle le pensait, mais t'isoler ici, cela lui paraissait véritablement étrange… Un brin désappointant.

« Je profite. Ce paysage est si beau, il s'accordait à ma divine calligraphie. » Setsuna ne peut se retenir de faire une moue réprobatrice ; si tu faisais des fautes pareilles, qu'elle qualifiait d'énormités à ton âge, elle se demandait bien à quoi pouvait ressembler ta calligraphie. « Ce n'est pas une réussite. » Ne souhaitant pas te froisser, accroupie auprès de l'eau, y laissant flâner son doigt sur la surface, la demoiselle rétorque cependant, avec amusement. « Loin de moi vouloir remettre en doute ton talent en calligraphie, mais j'espère que tu ne fais pas de fautes en kanji et que tu t'appliques. » Son visage tourné de nouveau vers toi, t'offrant toute son attention, de celle que l'on pourrait qualifier de particulière tant on sait qu'elle aime agir comme une grande soeur protectrice avec toi - Setsuna laisse de nouveau s'échapper un léger rire, ses paupières se fermant devant la caresse de la brise légère et fraîche qui venait de se lever. « Ne te met pas de pression, parfois il ne faut pas forcer les choses, ce n'est peut-être pas le bon jour pour pratiquer la calligraphie, tout simplement. »

Son regard doux, bienfaitrice du jour, reste braqué sur toi ; se faisant sans le vouloir inquisitrice de ta souffrance, de celle que tu cherches à dissimuler, mais brisant tes barrières à chacune de vos rencontres, de vos échanges. C'est alors que la question tombe, comme un coup de massue sur le haut de son crâne, la clouant sur place, la laissant stupéfaite. « Hé, Setsuna, tu as un mec, toi ? » Il ne lui faut pas plus de deux secondes pour répondre, de façon sèche, sans qu'elle ne puisse le contrôler. « Non. » C'est net, catégorique, sans bavure. Comment pourrait-elle se concentrer sur l'amour, quand toute son attention est prise par la protection de sa cousine ? Comment se lancer dans une histoire quand le risque d'un futur trépas n'a jamais été aussi proche ? Non. Setsuna ne peut pas tomber amoureuse, mais son côté fleur bleue apprécie fantasmer sur les histoires qu'elle lis ; son imagination fait tout ce qu'elle ne peut pas physiquement accomplir. « Et fais attention à la façon de demander ce genre de choses, petit chenapant… »

Un rire, encore, mais moins naturel. De ceux qu'elle déteste utilisé, mais qui s'échappe sans qu'elle ne puisse rien faire pour l'en empêcher. C'est le genre de discussion, qui lui fout finalement le bourdon. Si tu savais Hotaru, comme elle aimerait pouvoir vivre une réelle histoire d'amour, plutôt que de les rêver… Mais c'est quelque chose qui lui est interdit, qu'elle s'est toujours résolue à abandonner. « Mais non, je n'ai personne, disons que je ne cherche pas et que je suis bien ; seule. » Toujours accroupie devant la surface de l'eau, la demoiselle s'y assoit finalement, retirant ses chaussures et chaussettes, y laissant tremper ses pieds. « Ouuuh, elle est fraîche… » Te faisant signe de prendre place à côté d'elle, Setsuna reprend sa position, un coude sur sa cuisse, penchée en avant, la joue posée sur son poing fermé. « Dois-je comprendre que c'est une histoire d'amour qui te tracasse ? »

Un fin sourire, encore une fois, source de sa bienveillance. Elle te pousse Hotaru, à la confiance ; à te confier. C'est ce qu'elle a toujours fait, ce qu'elle continuera de faire ; car elle est là pour toi et jamais elle ne partira.

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Kaien Tsukiyomi
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Kaien Tsukiyomi
Son ventre se tortionne sous l’effet d’une vive angoisse alors qu’il ressent la tension—et Hotaru s’en veut. Il s’en veut d’être si maladroit, impatient et égoïste. Il s’en veut de ne penser qu’à lui et à éluder les sentiments de celle qui l’a toujours soutenu. Setsuna est humaine, elle aussi ; et il n’y a pas que ses problèmes de coeur, car elle en a un également.

Le sien est beau, débordant de plus d’affection qu’il n’en faut, tournant à l’altruisme pour un gamin qui n’en mériterait pas le moindre échantillon. Il hoche la tête, l’air entendu ; ses pupilles s’évadent sous les coups d’une honte qui fredonne encore à ses oreilles, et il se sent perdre pied. Et si la confiance vacillait, sous l’effort d’une si soudaine erreur ? Si ses fragiles aises se perdaient devant de tels aveux—et si leur lien n’était pas aussi fort qu’il voulait se le faire croire ? C’est ce genre d’angoisse qui le tiraille en permanence, depuis quelques récents jours.

C’est cette solitude qui semble peser devant cette maladresse devenue mortelle ; et Hotaru a envie de disparaître pour ne plus démolir les tendres choses qui l’entourent. Il aimerait continuer à déprimer, oublier le sens de cet espoir qui lui fait toujours plus mal—mais chacun se refuse à le laisser sombrer. Il est important à sa façon ; petit ange bienveillant privé de réel talent, et s’il ne vaut sûrement pas le quart de ses cousins au regard de sa pitoyable estime, sa bonté ne trouve pas d’équivalent.

Ne s’était-il pas tourné vers les autres, lorsque le dôme aquatique avait enfermé toute l’île dans l’angoisse ? N’avait-il pas cherché à sauver le moral alentour, quand Seimei les avait pétrifié sous la terreur ? C’est cette suite d’attentions qui le rendait si appréciable de chacun ; et parsemé d’un peu de témérité, il trouvait le courage en lui d’aider les autres—quitte à voguer sur les périls d’une amitié ruinée.

La solitude ne suffit à personne. Mais…

Il articule ces mots avec un soin particulier, conscient de la dureté du sujet. Répéter les évidences ne fera que la blesser davantage : son doux regard la rassure alors qu’il mimique ses gestes, frôle la froide température des eaux. Il préfère prendre le temps, respirer entre chaque mot, trouver l’instant où la tension s’adouciera pour poursuivre son dangereux voyage.

Je pense que tu as le droit au bonheur.

Ces mots lui font mal, pourtant—parce qu’il se sent pas concerné. Pitoyable entité en proie à des doutes journaliers, vivant dans l’ombre cruelle d’un aîné si parfait. Ses cousins, son cruel paternel ; le nom résonnant d’une réputation un peu trop grande pour ses frêles épaules. Pour autant, elle ne semble pas aussi pesante que le regard de Setsuna, et il s’en détourne, recherche l’unicolorité d’un ciel apaisant. Alors, épris d’un élan soudain, il se lance.

Il y a quelqu’un... Il sent sa respiration siffler d’angoisse, tant l’aveu lui semble difficile, mais il tient bon. Je me suis déclaré. Et, je pense que… ce ne sera jamais réciproque.

Sa respiration semble repartir, comme si ce soudain aveu faisait lieu d’oxygène. Avec plus de légèreté, à présent qu’il était débarrassé de cette large pillule, il poursuivit.

Et je pense que je ne passerai jamais à autre chose. Tu dois croire que c’est idiot et que tous les enfants disent ça, mais… Je le sais. Ce n’est pas passager, c’est bien plus que ça.
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Head like a rock spinning round and round I found it in a hole sitting upside down You point the finger at me but I don't believe Paint me a wish on a velvet sky You demand the answers but don't know why In my mind there is no timeElle s'en veut Setsuna, d'avoir réagis aussi vivement, que l'intonation de sa voix se soit faite aussi dur, aussi tranchante. Elle n'aime pas réagir ainsi, car cela ne lui ressemble pas. Cette demoiselle est faite de bienveillance, de douceur, de patience ; ou dû moins, elle essaye. Réagir ainsi, avec toi Hotaru, ce n'est pas ce qu'elle avait souhaité et elle voit bien, que cela t'as un peu renfermé ; peut-être même froissé ((ou brusqué.)) Une main dans sa longue chevelure pâle qu'elle passe plusieurs fois, le regard braqué sur la rivière qui lentement se réveille, elle attend, ne sachant plus trop quoi dire. C'est comme si, pour la première fois, les rôles étaient inversés. Comme si c'était à toi Hotaru, désormais, de la réconforter, de la rassurer. ((C'est effectivement, une drôle d'idée.))

« La solitude ne suffit à personne. Mais… » Ce n'est pas forcément vrai, mais cela attire son attention ; alors avec une lenteur calculé, Setsuna tourne sa tête vers toi, attendant patiemment la fin de ta sentence. La solitude fait parti intégrante de sa vie ; ne pas s'attacher, ne pas se dévoiler, rester secrète, pour être préparée à sa mise en déroute, à une défaite ; à sa mort certaine. Le temps passe, il défile et tu restes muet alors que tu as mis la demoiselle en suspend ; qu'est-ce que tu cherches à lui dire Hotaru ? Qu'est-ce que tu hésites à lui dire ? « Je pense que tu as le droit au bonheur. » Cela file droit, comme phrase ; elle l'assimile, la comprend, mais ne peut pas se résoudre à y être réceptive. C'est pourquoi la sagesse arrive, accoudé, les paupières fermées, elle lâche Setsuna, dans un soupir inaudible. « Tout le monde à droit au bonheur ; mais la solitude est un choix pour certain - et elle leur suffit. »

Sa main vient se poser sur le sommet de ton crâne, qu'elle ébouriffe lentement, gentiment. C'est une caresse amicale, mais également une sorte de remontrance. Ne juge pas la solitude des gens Hotaru ; s'ils s'y sont enfermés, c'est que cette situation leur plaît ; qu'ils s'y complaisent… Ce serait odieux et cruel, de leur dit qu'elle ne leur suffit pas. Setsuna se garde bien de dire tout cela à voix haute, elle use donc de son regard, qui est parfois plus éloquent que des mots, avant de soupirer cette fois ci plus fort ; un soupir de bienêtre, un sourire de facette. Et voilà que tu te confis Hotaru. Il y a quelqu'un, que tu aimes, qui accapare toutes tes pensées et l'esprit fleur bleue qui sommeil en Setsuna se réveil automatiquement. Tu parles d'une déclaration, d'un amour jamais réciproque et elle a l'impression, en t'écoutant, d'entendre ce protagoniste pessimiste, qui finira avec l'élue de son coeur ((seulement, il lui faut être patient.))

Et voilà la phrase tant redouté, de celle que l'on aimerait faire fuir de toute pensées, que l'on aimerait extirper et malmené. Tu passeras à autre chose si tu le souhaite Hotaru, tout est une question de volonté. L'homme n'a pas un coeur assez solide pour n'aimer qu'un personne ; c'est en parlant avec un Yokai que Setsuna l'a apprit. À la différence des hommes, les yokai ont le coeur fort, il ne vacille pas - le coeur ne change pas, contrairement à celui des hommes, qui changent avec le temps… En t'écoutant, cette histoire lu revient en tête… C'est pourquoi elle capture ton visage de ses deux mains, te forçant à te tourner vers elle et à la regarder. « Ne dit pas de bêtise Hotaru. Et ne soit pas pessimiste non plus, cela n'apporte rien d'autre qu'une mauvaise estime de soi-même. »

Caressant tes joues du bout de ses pouces, Setsuna plante ses iris dans les tiens, bienveillante ; sa voix se fait douce, comme pour te bercer, te guider sur un chemin un peu plus beau que celui que tu arpentes constamment et qui te fait, à chaque fois, un peu plus basculer dans les méandres de ta déchéance. « Si tu veux passer à autre chose, tu y arrivera. Le coeur des hommes est changeant, il évolue constamment avec le temps. C'est ce qui nous rend différents des Yokai en somme. Ton âge n'a rien à voir là-dedans, ne te réfugie pas derrière cela. » Déposant un léger baiser sur ton front, se reculant légèrement, elle reprend avec un sourire charmant ; pour te faire intégrer l'évidence. « Si ce n'est pas passager, alors tu ne dois pas abandonner et persévérer ; penser que ce ne sera jamais réciproque ne risque pas de te faire avancer ; tu ne crois pas ? »

Son regard se perd de nouveau sur la rivière, sa main s'y plongeant délicatement, sa voix se faisant à la fois calme, mais impétueuse. « Si tu sais que ce n'est pas passager, que cet amour te consume ; alors n'abandonne pas. Te morfondre ne t'aidera pas Hotaru et tu le sais, n'est-ce pas ? » Cela peut paraître dur aux premiers abords, mais Setsuna à toujours été là pour te donner des coups de fouets, pour que tu arrêtes une bonne fois pour toute de t'auto flageller. Quand est-ce que tu vas arrêter Hotaru, de t'enfoncer ?

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Kaien Tsukiyomi
Quelques unes de ses mèches sauvages s'agitaient au gré d'un vent farceur comme des céréales de blé. Paisible dans le contact candide d'une aînée soucieuse, il laissait ses yeux clos, imaginant l'une de ces utopies dont l'ingratitude des alentours ne savait retranscrire la beauté. Un frisson brisa l'immobilité de son échine, forçant le garçon à épouser le confort d'une position nouvelle—le dos appuyé contre le sol, il dédia son regard à la contemplation céleste.

La lourdeur de sa culpabilité altérait sa perception du monde, de la simplicité vengeresse d'un quotidien dont il ne parvenait plus à apprécier la présence. Seimei avait disparu, laissant les vestiges des courages et des fiertés broyées d'une unique apparition. La réalité s'imposait à lui, déchoyant ses utopies de leur statut d'optimisme—et il avait fini par accepter ses faiblesses. Peu à peu, Hotaru retrouvait les bonnes grâces de son propre bonheur.

La veille, Kayo avait permis l'éclosion d'une nouvelle amitié, effaçant la bête rancune de ces mois de silence. Le cœur haché, Hotaru s'était résolu à la simplicité de leurs rapports, sans pouvoir en éluder ses plus profonds sentiments.

Quelque part, son cœur ne portait pas en lui la pureté qu'il aurait aimé lui réserver—et elle lui apportait le même attrait mystérieux qu'une inaccessible étoile. Si l'homme cherchait à se les approprier, c'est parce que le rideau nocturne qui les portait leur semblait si éloigné ; sans pouvoir se dérober à sa domination. S'il s'accrochait à cet amour vacant, la monotonie de ses jours y était sans doute pour quelque chose—car à elle seule, elle y apportait tant de choses.

Kayo était la cause de ses rires, de ses larmes et des sourires qu'il réservait aux ombres.
Alors, par désespoir sans doute, il avait voulu qu'elle devienne davantage.

Je ne me laisse pas consumer, il rétorqua un peu vivement sans doute, sourcils froncés de cette contrariété qu'on ne lui connaissait que rarement. Happée par la nervosité, sa langue vint humidifier ses lèvres, forçant le retrait d'un silence qu'il estimait lâche. Et je ne compte pas laisser tomber.

Se dédouanant de la rassurante douceur des contacts, il écarta, avec la plus belle douceur du monde, la main de Setsuna. Ses cheveux retrouvèrent leur anarchie caractérielle d'un mouvement de tête et son visage, alors parsemé des angoisses dévoratrices de ces mois, retrouva son innocente impassibilité. Incertain, il laissa un instant d'indécision le replonger dans l'horreur de ces instants. Il avait cru tout perdre—et parfois, l'exaction des nuits austères le plongeait dans le deuil de ses êtres les plus indispensables.

Plus jamais, s'était-il promis, et la force de l'esprit le ramenait sur les rails d'une sanité parfois trop âpre, et il maudissait sa naissance en toute clairvoyance !

Je n'ai pas abandonné l'idée du bonheur.

Sa voix grinça comme de frustration, et le défi ravivait en son cœur les fragments du courage qu'il avait jadis porté. Ce début d'année lui avait été insupportable, et il se fit la promesse sincère, une fois encore qui n'était pas de trop, qu'il ne flancherait plus jamais. Dans ces images cauchemardesques qui amorçait la dissension de son âme, sa voix se réduisait à quelques miettes pittoresques pour se laisser mourir de désespoir—et ce simple souvenir le submergeait de mélancolie.

Depuis toujours, il était trop émotif ; pourtant, il refusait de se laisser éteindre comme d'un destin éphémère dont souffrait les actrices de son patronyme—Hotaru vivrait. La tête haute, comme il l'avait toujours fait ; et son discours, en ce funeste jour, n'avait pas plus été une erreur que l'altruisme qui le caractérisait. Son unique erreur fut de penser à sa mort comme une rassurante finalité—et elle lui avait trop coûté pour qu'il n'accepte d'y repenser. Son bonheur se construisait de pair avec celui des autres, et non pas sur les débris de sa tombe ; et, force de tristesse, il l'avait oublié.

Mais je ne serai pas heureux si mes proches ne le sont—si tu ne l'es pas également, alors, toi non plus. Quoi que tu recherches, ne laisse pas tomber. Que ce soit la solitude ou l'amour, si tu y crois en toute sincérité, je l'accepterai.

D'un geste abrupte, il se redressa, assis dans l'herbe. Les soleils de ses prunelles brillaient de toute la chaleur de l'univers, capturant le scepticisme de la jeune femme. Sagement, il en ignora l'existence, préférant lui laisser le bénéfice de ses propres confessions. Comme un gage de sincérité, sa main captiva toute la douceur de la chevelure de Setsuna, lui offrant le même réconfort dont elle ne goûtait jamais aux grâces. Bien trop longtemps, elle avait été celle qui l'écoutait, et rassurait sa petite âme en perdition—il était temps qu'il lui retourne la faveur.

Tu peux tout me dire. Et le silence, s'il te convient vraiment, me conviendra aussi.
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Head like a rock spinning round and round I found it in a hole sitting upside down You point the finger at me but I don't believe Paint me a wish on a velvet sky You demand the answers but don't know why In my mind there is no timeSe sentir en harmonie avec le vent, humer à plein poumon la fraîcheur de l'air, à s'en brûler les bronches. Les feuilles virevoltent, accentue cette mélodie qui tourne autour de vous - c'est une sonate réconfortante ; et une preuve que les confidences sont toujours écoutés par quelque chose ((ici, c'est la nature qui vous accompagnes.)) Ta façon de lui répondre avec véhémence démontre de ta contrariété sur le sujet. Surprise, Setsuna ne se braque pas pour autant, elle arque juste ses sourcils de stupeur en attendant que tu poursuives. Tu ne comptes pas laisser tomber, c'est ce que tu rajoutes et cela lui arrache un fin sourire.

Écartant sa main avec douceur, elle reste là, devant toi, ne sachant pas quoi ajouter. Peut-être avait-elle eu un discours qui t'avais déplu ; ou bien avait-elle tapée juste ? Comment savoir ? Parfois, Setsuna aurait aimé avoir le pouvoir de lire dans les pensées ; pour éviter de faire du mal avec ses maladroites paroles… Mais la vie était ainsi faite, elle ne réfléchissait pas assez avant de parler. Se massant la nuque, mutique, la demoiselle contemple alors tes faits et gestes du coin de l'oeil ; caché derrière sa crinière que le vent déformait à chaque brise et bourrasque. Tu sembles parfois lutté contre toi-même Hotaru… Et voilà que c'est lâché - tu n'as pas abandonné l'idée du bonheur.

Son sourire s'élargit un peu, mélancolique, mais ravie pour toi ; pourtant ton intonation Hotaru ne trompe pas. Il y a de la frustration, comme si tu partais pour une joute que tu n'étais pas certain de remporté et pourtant, pourtant tu irais livrer cette bataille. Car tu souhaites la gagner. Cela se sent, Setsuna le comprend. Se laissant tomber en arrière, les bras derrière la nuque, son regard se pose sur cette étendue bleu, les nuages dansant aux rythmes de ses pensées. Elle se sentait bien en cet instant, presque comme apaisé ; alors qu'intérieurement, un tumulte régnait en permanence. Cogiter, ne jamais s'arrêter de penser, de se torturer l'esprit encore et encore.

Mais je ne serai pas heureux si mes proches ne le sont-si tu ne l'es pas également… Elle écoute, attentivement ; ouvre ses écoutilles, se redresse sur les coudes légèrement. Setsuna comprend, elle voit très bien où tu veux en venir. Elle resta sceptique plusieurs secondes, peut-être même quelques minutes, la demoiselle ne saurait le dire ; cependant elle savait une chose - que chez toi Hotaru, demeurait de la bienveillance à son encontre. Ta main vint apprivoiser sa chevelure et sa stupeur augmenta encore d'un cran ; tellement habituée à jouer les grandes soeurs ou les mamans, que ce genre de gestes lui paraissaient bien étranger. Tu peux tout me dire. Et le silence, s'il te convient vraiment, me conviendra aussi.

Un ange parmi les démons - un petit gars bien contrairement au reste de son monde. La demoiselle reste là, profite de ce moment qui n'appartiens à aucun autre. Quand est-ce qu'elle a reçu un geste de ce genre pour la dernière fois ? Incapable de s'en rappeler. Toutes les pensées se bousculent, la ramenant quelques années en arrière… Elle a été horrible avec Ryuu - n'a pas été capable de lui retourner les sentiments qu'il pouvait éprouver pour elle… Combien de fois, Setsuna s'est elle imaginée tomber amoureuse ? Plusieurs fois, elle aspirait à cela. Tête baissée, mâchoire serrée - elle lâche la gorge nouée. « J'ai souhaité, tellement, pouvoir éprouver ce genre de sentiment. Pouvoir aimer, sincèrement. Mais non. »

C'est comme si elle y était hermétique ; que l'amour ne pourrait jamais gagner sa caboche désabusée. Est-ce qu'un jour, elle pourra connaître tout cela ? Est-ce qu'elle y a réellement le droit de toute façon ? La mort l'attend sans doute à chaque coins de rues… "Ne pas t'attacher, ne pas envisager l'avenir ; tout ce que tu dois faire, c'est protéger Kaori." Voilà ce qu'elle a entendue, toute sa vie. Être une ombre, une silhouette et bondir si le danger la guette. Ne pas avoir de réelle vie, pas la sienne. Setsuna n'est personne. Elle n'est tout simplement rien et le pire dans tout cela, c'est qu'elle a apprit à "vivre" avec. « L'amour ce n'est peut-être tout simplement pas pour moi ; mais tout comme toi, si mes proches sont heureux, cela me suffit. »

Sa main vient attraper la tienne, celle qui s'est perdue dans sa crinière opale. Enserrant tes doigts des siens, fins et froids, la demoiselle enchaîne, un sourire toujours niché sur le coin de ses lèvres. « Alors, oui, ne lâche rien, je serai toujours là pour toi au besoin. Tout comme tu seras toujours là pour moi Hotaru. »
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Kaien Tsukiyomi
et si j'étais libre (setsuna) 40923eaea96611fbd0cf54fe9b9a7a89d65bbf4e
Citation : No mind to think. No will to break. No voice to cry suffering.
Age : 17 ans.
Rang : -
Ryujin
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Kaien Tsukiyomi
https://mahoutokoro.forumactif.com/t2004-if-theres-hope-then-lets-move
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Kaien Tsukiyomi
Tu connais l'amour, rétorqua-t-il avec un doux sourire. Tu aimes tes proches. Même si nous ne sommes que les descendants lointains d'un prestige qui nous dépasse, même si nous sommes minuscules, rien de tout cela n'effacera notre personnalité.

Le rythme de son cœur était pareil aux caprices d'une mer livrée à elle-même : tantôt bercé par une accalmie quotidienne, tantôt perdue dans les vagues intempestifs des sentiments qu'il peinait, encore aujourd'hui, à contenir. Un visage limpide ne suffisait à retranscrire la pléthore d'émotions dont il se rendait pourtant titulaire, confiant leur expressivité aux bons soins d'une voix difficilement contenue. Ses affirmations dérivaient sous les courants d'un agacement qu'il ne savait vraiment contre qui diriger—elle, qui ne parvenait à comprendre ses états d'âme ? Ses quelques bribes d'expérience incomplètes ou, qui sait, ce système aussi navrant qu'oppressant qui régissait les plus puissants du monde ; ces familles de sang-purs dont tous deux étaient les pitoyables engeances ?

Il avait appris à détester une telle hiérarchie depuis belle lurette ; ce monde rendu pâle par les bleus qui léchait la surface de sa blanche peau, espoirs écrasés par la puissante poigne d'un paternel méprisable. Il avait appris à détester son monde, les circonstances de sa naissance qu'il avait tant pensé indésirée, la dévotion aveugle à quelques principes archaïques dont Setsuna faisait encore les frais. Il avait rencontré Kaori, pourtant. Une demoiselle bien aimable, quelque peu austère, mais envers qui il n'aurait tari d'éloges en de plus joyeuses circonstances—car bien souvent, quelques naïfs adolescents ne suffisaient à renverser l'absolue prépondérance de la société. Si tant est, lui souffla son esprit rationnel, qu'ils n'y étaient résolument soumis.

En un sens, Setsuna lui laissait cette triste impression : non pas partisane de ces conceptions absurdes d'un pouvoir inutile, car il n'allouait nulle sorte d'amour, mais conséquence jugée presque inhumaine de sa propre parenté. Dévouée dans la vie, et probablement jusque dans la mort. Dévouée en son être, de ses moindres pensées à son plus infime acte : ses paroles n'étaient que l'énonciation factuelle d'un monde contre lequel un jeune Ueda n'aurait suffi à corriger les vices, car lui-même, quelque part, n'en était qu'un des honteux aspects.

Je me moque de nos noms. Ils ne changeront jamais qui nous sommes, et ce, peu importe ce que nos familles décideront.

Une distance s'installe, à la lueur de quelques pas. Le regard se confond, pétri de bonheur et d'une triste résolution. Les mains restent enserrées, passerelles uniques de deux mondes, deux états d'esprit, deux familles à la fragile sinon nocive entente. Cette réalité, pourtant, laisse Hotaru de marbre : son visage ne se dépatrie pas de ce soulagement, si temporaire qu'il soit, qui fait d'eux de si intimes amis. Setsuna se voulait grande sœur, mais ce sont les mots du jeune Kitsune qui semblent faire régence : un optimisme si inflexible qu'il en trouble le cœur d'une ombre tournée vers un futur stérile du moindre bonheur, pour se dévouer au seul accomplissement de son devoir de naissance.

En silence, Hotaru détacha sa main de celle de son aînée, contenant la moindre exclamation de sa colère enfouie et cultivée à la suite de longues années serviles ; un clignement d’œil assécha ses prunelles de la moindre marque de tristesse et son regard, submergé par une empathie qui gouvernait son être, s'attarda sur la contemplation d'un horizon sublime, infini et éternellement impartial.

Rentrons. Moi, j'ai l'habitude, et personne n'est là pour me le reprocher, mais je n'aimerais pas que tu rates des cours.
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Head like a rock spinning round and round I found it in a hole sitting upside down You point the finger at me but I don't believe Paint me a wish on a velvet sky You demand the answers but don't know why In my mind there is no timeElle t'écoute, elle pourrait passer son temps Setsuna, à t'écouter, à s'abreuver de tes mots, de ceux qui peuvent la faire, parfois, chavirer. Tu l'as connais déjà si bien. Oui, Setsuna aime, elle connaît l'amour, au sens propre comme au sens figuré - et elle sait à quel point cela ne pourra que lui porter préjudice… Elle sait que la personne aimer sera avant toute chose, une porte de sortie ; elle ne sera qu'un fardeau, souhaitant s'échapper de ce destin funeste qui plane au-dessus de sa tête. Un soupir capture ses lèvres à la fin de ta sentence, un soupir qui reste suspendu d'abord et qui traîne par la suite en longueur. Elle trépigne Setsuna, de pouvoir changer ça. Sa vie. Sa façon de voir les choses.

Tu dis te moquer de vos noms et elle aimerait tellement, Setsuna, pouvoir en faire autant, dire qu'elle s'en fiche, que cela ne pèse pas dans la balance. C'est pourquoi elle lâche dans un murmure, une phrase qui boue dans sa trachée. « J'aimerai pouvoir en faire autant… Mais je ne suis qu'une ombre. » Tête baissée, ce murmure est emporté par le vent, inaudible et indiscernable ; merci au zéphyr de s'être levé au bon moment - erreur de timing pour certains. Vos mains sont unies, comme vos envies et vos pensées et elle aimerait tant Setsuna, pouvoir être honnête, pleine de vie, sans ce masque de faux semblant porté en permanence. Pouvoir hurler qu'elle ne souhaite qu'une chose, vivre sa vie, comme elle l'entend.

Mais non. Ce n'est pas pour elle.
C'est un rêve bien irréel.

Le vent se lève, encore plus fort, la clouant un peu plus sur le sol. Les yeux rivés sur les remous de l'eau, la demoiselle sent ses pensées s'agglutiner, se fracasser contre ses barrières internes, de celle qu'elle a érigées il y a bien des années - pour éviter d'être blessé. Ne pas être atteinte, par quoi que ce soit, règle importante pour la kunoichi qui doit faire face. Tel le roseau, ployer sous le poids des coups sans jamais se rompre. C'est ce qu'elle est finalement, une mauvaise herbe, résistante et coriace. Le coeur se serre comme ta main qui finie par malheureusement quittée la froideur de la sienne. Vouloir chercher un contact, mais ne pas le quémander, le laisser se briser ; te laisser t'échapper.

Tu amorces la sentence, de celle tant redoutée ; celui de quitter ce moment de confidence, pour l'entraîner vers l'enfer de son quotidien. Une minute d'éternité, en écho avec son mensonge ; mais il était temps, en effet de retourner à la réalité. Étudier, encore et encore, pour avoir les connaissances nécessaires, pour mieux protéger celle qui détient les clés de sa vie. « Oui, en effet, je ne peux pas me le permettre. Merci Hotaru, pour tout. »

Merci d'avoir dit ce que tu avais sur le coeur et d'avoir, sans le savoir, extériorisé pour elle.
kaspbarks


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