Hiiro n’avait pas forcément la notion d’éthique ou de professionnalisme mais plutôt de partage et d’aventures; et il partageait une amitié toute particulière avec deux beaux oiseaux, Kayo et Florence, et ils formaient ensemble le plus adorable des trios; et qu’il poussera avec amour du haut de leur nid lorsque le moment sera venu ! En attendant, il n’a de cesse de nourrir leur imagination comme elles remplissent son cœur d’espoir et de joie.

Il avait eu vent des déboires d’avant les vacances, et la saint Valentin était tombée à l’eau pendant les vacances mais par grande chance l’année scolaire permettait la White Day et il était de son devoir de répandre l’amour autour de l’école. Il avait passé la nuit à tenter de fabriquer des chocolats, ses quartiers étaient désastreux, le chocolat avait coulé partout, taché ses vêtements, peut-être ses draps; il en avait eu plein les cheveux, les mains et le pantalon, mais un coup de baguette avait suffit pour rendre la pagaille belle et rendre propre l’innommable. Il avait fait deux jolies boîtes enrubannées, roses pailletées entourées de soie jaune, les chocolats avaient été positionnés avec un soin tout particulier dans un papier de soie reflétant les beaux cerisiers du printemps. Ahhh, que le beau temps lui rendait heureux !

Il était arrivé après l’envoi de ses petits moineaux de papier pour installer au salon de thé - ta deuxième résidence - une ambiance romantique; et il avait accueilli d’abord son adorée Kayo à bras ouverts, ses lèvres avaient trouvé ses joues avec un naturel déconcertant mais était-ce bien grave quand il avait entendu son nom hurlé et que ses yeux s’étaient émerveillés ?

Les boîtes étaient cachées dans son sac sans fond perlé qu’il adorait, baluchon de ses voyages, il avait vécu autant que lui, fidèle compagnon vaniteux et généreux - quand il n’est pas gourmand. Et puis c’est autour de la belle Florence d’arriver, vissée sur des échasses dont Hiiro s’émerveille dès qu’elle arrive. « Oh Florence, ces talons sont splendides ! » Il lui attrape la main, la baise et la prie de s’installer, l’élégance à la française, ne ?

« Ah navré mes hirondelles, j’étais si pressé de vous voir en ce jour spécial ! »



« Ah et concernant l’uniforme je n’en ai aucune idée, sans doute un sort d’auto-lavement mhhh mais de toute façon vous sentez toujours bon toutes les deux ! »



« Oui, avez-vous reçu des chocolats ? Je crains d’avoir dépassé la Saint Valentin, je vous avoue que c’est compliqué pour moi, je ne sais pas si je dois en attendre à la Saint Valentin de la part de Takumi - sijamaisnousétionsensemblehein- ou la White Day et si je dois lui en offrir à la Saint Valentin -sinousétionstoujourshypothétiquementensemble- mais la Saint Valentin tombe pendant les vacances dont il faudrait que j’aille chez lui mais ça fait une éternité que je n’y suis pas allée, suis-je déjà allé une fois ?………………….. TROP DE QUESTIONS. »


Il attrape sa tasse avec délicatesse, tout le raffinement dont il est capable ce jour-ci. « Mais vous, mes petites chéries, avez-vous reçu des chocolats ? Vous devez crouler sous les boîtes… »

J’aurai peut-être pas du en faire des chocolats.

Et d’un coup de baguette discret dans le sac, voici les chocolats mus en de magnifiques mochis daifuku aux fraises.

C’était pourtant si simple !

Des deux poupées, Hiiro se délecte de leur présence, ô combien adorée, attendue. Il lui était agréable d’adopter un comportement enfantin sans se soucier des apparences ou de son statut d’adulte; non pas qu’il s’empêche des manières en présence d’autres personnes, mais il se sentait à l’aise dans le rose, la paillette, la douceur féminine de ses belles compagnes qui, il l’espère, resteront des amies quand elles seront grandes, loin et autonomes. Il aimait à papillonner des yeux, glousser, parler fringues, entendre les ragots et les dernières nouvelles comme les derniers potins; un vrai magazine.

Ses boucles d’oreilles tintent comme un carillon lorsqu’il secoue la tête sous l’empressement des deux belles. « Mais aime-t-il le chocolat ? Il est d’un traditionalisme… il est homme discret ! »

Et puis, c’est effaré que le professeur de vol découvre l’horreur ! Ces adorables n’ont pas reçu de chocolats ? Pas encore ?

« Oh vraiment, ces jeunes garçons sont incompétents non mais… pour répondre à ta question Florence, cela dépend des natures de chacun; les moldus sont plus à même de cuisiner - ils n’ont pas la capacité de faire autrement si ce n’est d’acheter des coffrets, mais cela n’est pas un tort, certaines boutiques de chocolatiers sont délicieuses et chaque chocolat est un bijoux d’ingéniosité culinaire, oh vous devriez voir les merveilles que ces moldus peuvent faire, ils sont si créatifs - mais il y a donc l’option d’acheter et d’offrir, ou encore, nous avons la possibilité de créer des splendeurs avec quelques sorts bien placés, car tu as raison ma tendre, nous n’avons pas accès aux cuisines et cela est bien dommage croyez-moi, il nous manque les moyens de faire des cadeaux gustatifs dans cette école… Non pas que je sache parfaitement cuisiner mais l’idée de travailler pour faire plaisir est quelque chose qui me réjouit particulièrement… »

Dans un sourire malicieux, le blond sort de sa besace deux beaux paquets. « Si j’étais un garçon attiré par les filles, et de votre âge, je vous aurais dit que je vous aime; mais dans ma situation, je tiens à vous dire que je vous adore. » Les beaux daifuku étaient emballés avec soin, les papiers de soie étaient ravissants, pailletés, roses pour certains, d’autres oranges, il y avait des papiers bleus, et crèmes; les boîtes étaient roses poudrés, chaque couleur participait à un feu d’artifice visuel qui dégageait à la fois une douce odeur de sucré et de fruits, et le goût du détail et de l’attention. « Je les ai faits moi-même, avec une touche de magie, comme quoi, nous pouvons tout faire ! »

Cela était aussi un subterfuge pour réfléchir à la proposition de la petite Kayo, car un origami à Takumi en ce jour-ci n’était pas à prendre à la légère mais c’est les joues rouges, qu’il glousse tout bas. « Oh, vous êtes sûres ? Cela ne sera pas trop direct ??? »