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07.04.97

Oui, c'est vrai, t'y penses. T'y penses de temps en temps, un peu moins, car t'attends que ça vienne de lui, parce que tu veux pas le forcer à faire quelque chose qu'il ne veut pas, parce que tu attends que tout vienne de lui, car tu as calmé tes mains baladeuses depuis un moment déjà. Ça te frustre un peu qu'il ne le voie pas, toutefois, alors tu marmonnes contre sa peau : Sauf que j'fais plus rien avec toi depuis un moment. Tu ris à peine quand il te demande ce qu'il pourrait te faire comme surprise, et tu te contentes de secouer légèrement la tête, comme pour lui dire que tu t'en fiches, s'il vient, c'est déjà bien.

Le silence reprend ses droits, et il t'observe, mais tu détournes le regard, gêné. Ah, t'es gêné, et tu sais pas trop pourquoi. Un peu quand même. Parce qu'il semble si vrai, ce regard, si plein d'amour que tu vois, auquel tu ne veux pas vraiment croire. Et tu ris à son ajout, à sa dernière phrase et tes lèvres trouvent les siennes : Tu vois, c'est toi qui y penses. Après ça parle de moi hein ! lâches-tu un peu moqueur quand même.

Et tes doigts caressent son dos doucement alors que tes lèvres retrouvent les siennes. Une fois, deux fois, trois fois.
Un million de fois.  

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07.04.97

Continue de ne rien faire. Ça ne saurait tarder. T'es pas du genre à forcer les autres. Tu te souviens encore de toutes ses fois où tu t'es arrêté car il y a eu un instant de doute dans le regard de tes partenaires. Tu t'es arrêté même lorsque rien n'était dit, quand tu sentais les mains se faire moins baladeuses, les envies moins fortes. T'es pas tant un connard que ça. Tu joues, oui, sur les choses qui ne sont pas importantes. Mais t'es pas en état de le repousser, de lui dire que tu fais des efforts sur ça, plus que nécessaire, qu'il ne t'aide pas non plus.

Ah, ild evrait se rendre compte de efforts que tu fais, la preuve, t'es toujours là, alors que t'avais eu envie que de partir. T'as éteint ton joint alors que tu l'avais même pas fini. Tu fais des efforts, pour lui. Il s'éloigne de tes baisers après ce qui ressemble à une question moqueuse, et tu fronces légèrement les sourcils. Mais voilà que ses doigts viennent déboutonner sa chemise. Un à un, les boutons saute. Petit à petit, ta chemise s'écarte. Tout doucement, ses doigts tâtonnent ton torse. Et c'est un frisson qui te parcourt, et tes doigts se serrent sur ses hanches, et tu aimerais plonger sur ses lèvres pour les embrasser, mais alors...

Tu te laisses si faire, Yuuki, tu serais presque vulgaire. Et tes sourcils se froncent, et ta prise sur ses hanches se détend légèrement. Toi, vulgaire ? Qui est-ce qui te déshabille dans la réserve, hein ? Tu ne lâches pas son regard, et tu te contentes de hausser les épaules quand il te dit qu'il veut voir ta chambre. Finalement, t'sais, y'a pas grand chose à voir chez moi. J'pense qu'on sera plus dehors qu'autre chose. On est déjà assez enfermé ici. Ses mains se baladent sur ton torse et tu restes là, sans bouger, à l'observer. Y'a un restau pas loin de chez moi. Je t'y emmènerai. Et alors, au bout d'un moment, tu arrêtes ses mains en saisissant doucement ses poignets. Vous étiez dans la réserve, après tout, et vous étiez beaucoup moins à l'abri que dans la salle commune. Toi, toi tu t'en fiches. Mais lui, par contre. Lui c'est différent. Et ça te fatigue de penser autant pour lui, alors que c'est lui qui veut rester caché.

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07.04.97

Il se renferme. Tu le sais à sa façon de quitter tes cuisses, de venir s'installer à côté de toi, de venir entourer ses genoux de ses bras. Et tu sais ce qui arrive ensuite, car ça arrive toujours quand il se retient de dire quelque chose, quand il s'empêche des choses, quand tu l'arrêtes dans les moments où il avançait sans se soucier du reste.

Ah, toi, Yuuki, si ça ne tenait qu'à toi, tu ne l'arrêterais jamais ; mais c'est pas pour toi, que tu l'arrêtes, c'est pas pour toi, que tes doigts sont venus arrêter les siens. Tu te rhabilles lentement, l'écoutant attentivement, essayant de comprendre les sous-entendus, les non-dits. Et alors, tu arrives à attraper son regard du tien, parce qu'il l'a fui, lentement, doucement et tes doigts viennent pianoter sur ses genoux jusqu'à saisir l'une de ses mains. Ryuu... Un murmure, et tu amènes la paume à tes lèvres, l'embrasses doucement, tendrement. Un baiser, puis un deuxième, un troisième qui monte sur l'intérieur de son poignet avant que tes lippes ne viennent se déposer sur sa mâchoire, et tu murmures doucement, la bouche contre son oreille : Je tiens à toi, tu sais ? T'as une drôle de façon de le montrer, mais tu tiens à lui, tu tiens véritablement à lui, peut-être même un peu trop. Et tu sais qu'il tient à toi aussi, mais que c'est difficile.

Vous êtes trop bornés, l'un et l'autre, vous n'arrivez jamais à pardonner ou à demander pardon, car vous êtes tous les deux persuadés d'avoir raison. Mais tu fais des efforts, t'en fais vraiment, tous les jours. T'es novice, à tout ça, tu sais pas comment ça marche, et t'apprends avec lui, mais tu veux apprendre.

Ton visage vient se glisser dans le creux de son cou, y déposer un autre baiser. Et tu aimerais lui demander pardon pour ton comportement, pour ta violence ; parce que tu fais des efforts dessus, vraiment. T'apprends à en faire. Mais c'est encore compliqué d'avouer qu'on a tort, d'avouer qu'on avait pas raison, qu'on aurait dû réagir autrement.

Alors pour le moment, Yuuki, tu peux juste serrer ses doigts dans les tiens et déposer des baisers dans son cou, là, tout proche de sa gorge, où tu peux sentir le sang battre contre tes lèvres.

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Ça ne change rien, peut-être même que ça extrapole ses angoisses, que ça le rend encore plus malade lorsque tu le lui dis. Alors tes lèvres abandonnent sa peau et tu ne bouges plus. Tu as même envie de te reculer quand sa voix brise le silence qui s'est installé trop longtemps à ton goût. Je me demande encore pourquoi... tu t'es entiché de moi... C'est pas comme si tu l'avais contrôlé, pas comme si tu l'avais voulu. Il s'était imposé à toi sans que tu ne lui en donnes l'autorisation ; toi qui pensais qu'il ne serait qu'une de tes conquêtes comme les autres, celles qui n'ont pas de sens, celles qui n'ont pas d'importance. Et pourtant, même si tout avait commencé pareil... à un moment, Yuuki, t'as pas pris le même embrochement.

Tu n'es pas sûr de regretter ou non.

Tu sens sa main sur ta cuisse, et tu abandonnes ses doigts qui caressent ta peau pour venir saisir ceux abîmés, ceux déchirés. Le rouge tâche tes doigts comme il a tâché les siens et tu te décales un peu de son cou, juste assez pour porter de nouveau cette main trop abîmée à tes lèvres, l'embrasser, comme si chaque baiser pouvait panser ses plaies. T'as plus de bonnes qualités que ce que tu le fais croire, réponds-tu, après ce qui semble être une éternité.

Et de nouveau, tu déposes tes lèvres sur le rouge, sur les peaux abîmées, sur les peaux déchirées, avant d'enfermer ses mains dans les tiennes et de les glisser jusqu'à ta nuque, le forçant à te tenir, à ne pas te lâcher, et tes lèvres se déposent sur sa mâchoire, sur sa joue, au coin de ses lèvres : Te fais pas du mal comme ça. Que ses mains glissent sur ta nuque, que ses ongles s'enfoncent dans ta peau, mais qu'il arrête de se faire si mal, si mal que le rouge colore ses vêtements ; qu'il vienne plutôt colorer les tiens.

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07.04.97

Il a raison. Être bon ne rapporte pas grand chose. Tu ne l'as jamais été non plus. Tu n'es pas une mauvaise personne, Yuuki, mais tu n'es pas une bonne personne non plus. Tu ne penses pas que Ryuu soit une mauvaise personne non plus. Il pourrait être une bonne personne, il choisit simplement... c'est compliqué, ce n'est pas véritablement un choix et tu le sais aussi.

Il te rassure à peine en te disant qu'il n'y prête plus attention, et ton pouce coule sur sa joue, la caresse dans le baiser tendre. Puis il s'éloigne, plaisante et tes paupières papillonnent légèrement. Non, tu n'y as pas pensé, à vrai dire. Aurait-il seulement accepté ? Tu ne penses pas, pas si ça venait de toi, pas si tu avais été le premier à lâcher l'idée. Tes doigts libres viennent saisir les siens et tu les embrasses de nouveau. J'ai pas ma baguette sur moi. Oui, il y avait ça, aussi. Mais je peux aller récupérer des bandages à l'infirmerie avant de te rejoindre dans la salle commune. Et alors, alors, il te rassure encore un peu, il ne s'y attendait pas, et tu comprends, tu l'as un peu lancé sur le moment, sans vraiment y penser, un peu pour le rassurer, un peu comme pour lui rappeler que tu faisais des efforts et que ce n'était pas pour rien.

Et c'est à son tour, de te dire ces mots d'amour. Et tu souris doucement contre ses lèvres alors que tu y déposes un nouveau baiser : La prochaine fois, je prendrai la couverture pour la salle commune. Tu as été emporté par le temps, tu ne l'as pas vu défiler, tu ne referas plus la même erreur ; tu ne l'emmèneras plus ici. Et alors, alors, un baiser sur sa mâchoire, qui glisse dans son cou que tu embrasses, que tu mordilles, que tu suçotes et... et alors : Mais, sérieusement... viens chez moi ce weekend. Et si tu veux pas aller chez moi, c'est pas grave mais juste... viens, on part tous les deux, la journée. Tu comprends, s'il ne veut pas venir chez toi, pas encore, c'est peut-être trop tôt, mais que vous sortiez, que vous alliez vous balader, que tu puisses prendre sa main dans la tienne, dans la rue, malgré les regards torves et les messes basses mauvaises.

Tu n'avais que faire des autres. Seul lui importait désormais.

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07.04.97

Lui aussi n'a pas pensé à prendre sa baguette, pour ta défense, tu étais descendu ici car l'envie devenait trop forte, alors tu n'avais pas pensé aux choses sérieuses, aux attaques, aux mois au plus profond de l'océan. Non, tout ça, tu n'y pensais pas. Non, reste avec moi. Et tu te contentes de hocher la tête. Oui, tu restes avec lui. Comme il reste avec toi. Et il dit oui, et il dit qu'il viendra et ça te fait un peu plus sourire, ça te rend un peu plus heureux, Yuuki. C'est idiot, c'est bête, c'est un peu con, d'être heureux pour ça. T'aimes pas être heureux pour si peu, avoir le cœur qui bat si fort à ses quelques mots. Un peu comme si tu devenais dépendant de son amour. Et t'aimes pas ça.

Ça te terrifie, à vrai dire.

Puis il se recule de tes lèvres, se recule de votre étreinte alors que toi, toi, tu l'aurais embrassé encore, et peut-être te serais-tu laissé emporter, alors ça vaut mieux, de se reculer. Tu lâches un léger rire, un rire qui résonne un peu dans la réserve avant de te laisser tomber sur ses cuisses, comme il te l'avait demandé il y a de ça déjà trop longtemps. Nan, j'te cache rien. Tu ne crois pas lui avoir caché quoi que ce soit. Ni ta violence. Ni tes envies. Ni tes désirs. Ni tes défauts. Peut-être connaît-il même mieux tout cela que les bons côtés que tu as toi-même oublié.

Tu saisis l'une de ses mains, la poses dans tes cheveux et tu fermes les yeux quand il a compris ce que tu désirais. Une profonde inspiration, et un soupir d'aise t'échappe. Tu aimerais même te tourner, cacher ton nez contre son estomac, mais tu te retiens, tu te laisses déjà trop aller, tu lui montres trop ce côté que tu caches à tous, cette tendresse que tu as toujours recherchée. J'ai déjà hâte, avoues-tu dans un murmure.

Ah, et heureusement que t'as les yeux fermés, Yuuki, parce que sinon, t'aurais sûrement rougi en voyant son regard.

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07.04.97

Nan, j'suis bien là. Oui, là, sa main dans tes cheveux, qui glisse sur ta peau, les yeux fermés, trop détendu. Tu es bien, là, Yuuki, si bien que tu pourrais t'endormir sous les caresses, t'endormir sous la tendresse. Tes paupières se soulèvent avec paresse quand il te dit qu'il préfèrerait que tu lui cuisines quelque chose, et ça te rend heureux.

Heureux, Yuuki.

Des baisers, sur ta joue, le bout de ton nez, et tes doigts se glissent dans sa chevelure, les autres t'aident à te relever assez pour capturer ses lèvres, les embrasser, encore, encore, encore. Okay, je cuisinerai pour toi. Et tu souris, te laissant de nouveau couler contre ses cuisses. Mais crois pas que tu feras que regarder, tu mettras les mains aux fourneaux aussi. Sourire charmeur et yeux rieurs, sourire même un peu moqueur.

L'idée te plaît bien plus que tu ne veux l'avouer, et déjà, ton ventre se tord d'excitation, d'empressement et de hâte.

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07.04.97

Tu ris un peu plus, dans le jeu, dans la joie. Tu ne comptais pas le faire trop cuisiner non plus. Simplement couper quelques légumes, voire les éplucher. Et peut-être lui faire touiller le bouillon s'il venait à vraiment s'ennuyer. Mais sa réaction te fait rire, te fait sourire, et sa moue, ses bras qui se croisent sur son torse, eux, ne font qu'élargir tes lèvres un peu plus.

Tu ris un peu plus avant de poser tes mains sur ses bras liés : Non non, je cuisinerai, aie pitié je ne veux pas mourir empoisonné ! Et tu ris un peu plus avant de te redresser pour lui voler un baiser appuyé. Puis ton sourire s'étire un peu moins, ton rire reste au fond de ta gorge alors que tu murmures contre ses lèvres : Je me moque pas... ça me ferait une chose de plus à t'apprendre. Les sous-entendus sont bien trop présents, et ton sourire, ton regard, eux, ne cachent pas tes envies. Puis tu retrouves ton coussin favori avant de reprendre : Puis tu sais, finalement, la cuisine c'est comme les potions, c'est pas si différent sauf que... c'est comestible derrière, quoi. Normalement. Mais si c'est toi... Et tu laisses ta phrase en suspens, le rire et la douceur dans la voix.