— MAHOUTOKORO
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all the rage, my little dark age — yori
Naomi Fujiwara
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Citation : la vengeance se mange froide
Age : 20
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Naomi Fujiwara
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Naomi Fujiwara
the feelings start to rot one wink at a time

j’ai laissé le vent emporter mes cendres,
ils diraient que tout n’est que question de temps; mais le temps m’a abandonné et je me suis donné aux hurlevents. des hurlements bâillonnés creusent mes chairs, des débris d’espoirs dans les côtes percent mes peaux. j’ai.
j’ai trempé pied dans une mer de colère infernale. ses vagues me ravagent, carcasse parmi les naufrages, il a fallu prendre des virages noirs. j’ai teinté mon âme. et j’ai oublié l’amour — mal-enterré, qu’il pourrisse sous la canicule de mon spleen. avant j’avais froid maintenant j’ai chaud. pour combien de temps ? j’ai offert aux brasiers mon cœur pour combustible.
des enfers dans ma salive et le gosier écorché d’aubade ravalées. j’ai troqué ma damnation contre des sourires de froid cadavre. j’ai monté de toute pièce une mascarade. pour qu’y saigne son regard et remue le poignard. qu’elle sache. qu’au final.
elle n’était pas importante.
que son existence n’aura jamais importance, poupée des hommes ambitieux.
que vivante ou morte,
le monde tournera sans elle — et l’assurer que son minable bout de verre aurait dû percer plus profondément sa chair.
j’espère qu’elle crèvera avec malheur pour linceul. que le vide la dévorera de l’intérieur. qu’elle sera l’objet d'apparat — qu’elle a tant voulu être — le plus minable.

les vers malévoles rongent mon humanité avariée.
des trous pleins où asticotent désirs de vindicte.

et quand ta silhouette échoue dans mes œillades, le rappel que tu as échoué me revient. à ton bonheur son anneau a glissé de tes doigts et t’a rendu liberté. moi j’aurais préféré que tu restes prisonnier et que tu l’écœures un peu plus. mais, yori, tu es inutile. tu as laissé ishvar dérober ta fiancée et maintenant l’amour de ma vie m’a tué pendant qu’elle
elle brille de son putride dessein d’être pantin.
toi et moi savons qu’elle est reine des catins — et nos impatiences que s’instrumente sa chute, que de son trône saint elle bascule dévoilant au monde son identité de putain. et que yuutsu devienne souverain s’il en est prix de sa démise.
vois-tu, yori, j’ai le fiel pour fuel;
et te voir ici bas, comme une merde, me donne des hauts-le-cœur. de terreur d’être face au réel portrait de mon âme. j’ai trop peur que s’éclate mon simulacre.
en dehors d’enlace libidinale.

hayashi. tu as une gueule misérable, un spectacle dont tous s’abstiendrait bien. alors ouragan qui vient à toi, j’ai que des secousses à t’offrir. je crois que tu n’es plus ennemi — et que tu ne seras jamais mon ami. ressaisis-toi. pulvérisé, tu es d’un laid. tu gâches le paysage de ma cigarette. tu me ferais presque de la peine.


Yori Hayashi
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Citation : All is lost again but i'm not giving up
Age : 19 (16 mars)
Orochi
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Yori Hayashi
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Yori Hayashi


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No, no, no, no, it is easier said than done,
But please let me attest
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When you cannot see the light
But try and see the light
On dit que le temps atténue la douleur, mais on ne dit pas combien de temps il lui faut pour y parvenir. On ne dit pas non plus quel type de douleur est atténuée.

Parfois, j’ai l’impression que c’est vrai ; de ne plus me sentir tant affecté. Mais les souvenirs – et qu’importe les paroles, les gestes ou les objets qui me les rappellent ; je découvre chaque jour de nouveaux éléments, retenus par mon esprit traumatisé : les cris (souvent de joie) des élèves, le craquement d’une branche, le noir d’une pièce lorsqu’il fait nuit, une araignée au plafond, une baguette comme chaque putain de sorcier possède – sont des couteaux retournés dans mes plaies.

Parfois, j’ai l’impression de ne plus rien ressentir et, dans ces moments, je me demande si c’est ce qui est arrivé à Idriss – donne-moi ton secret, cousin : comment as-tu réussi là où je ne suis jamais parvenu, à te priver de tout sentiment ; ah, dire que je t’en ai voulu (je t’en veux toujours ; tu m’as abandonné à cette famille qui ne m’apportera que malheur).

Parfois c’est la colère qui remplace la peine et, bien souvent, elle est aussi subjective que peu justifiée. Rarement menée envers ceux qui le mérite, je m’emporte contre mes faiblesses, si bien émotionnelles que physique – cette jambe que je traîne, mon père dont je ne sais me défendre, Tetsuya que je n’ai pu protéger – envers cet ami, lui-même, que j’ai perdu et tout ceux qui y ont assisté impuissant (mais jamais Seimei, qui ne m’inspire que terreur) ; envers Ishan, dont l’absence de réponse me fait ronger mon frein – je n’ai répondu qu’hier, pourtant.
Envers toi, dont la seule présence ne me présage rien de bon.

Si je viens ici, c’est pour avoir la paix, Naomi. Pas pour entendre tes critiques.

« Dois-je te rappeler la tienne ? »

Tu me fais me sentir comme ces animaux blessés, traqués, prêt à user du peu de vitalité qu’il leur reste pour se défendre – il ne me reste pourtant bien peu de volonté.

« Ça remonte à quand, la dernière fois que t’as affiché un sourire, toi ? »

J’aurais craché ces mots, il y a quelques mois. Maintenant je les articule avec peine, mais sans réel affecte.

« Me ressaisir pour quoi ? Pour qui ? Ils doivent surement tous se réjouir de me voir aussi pathétique. Je pensais que tu t’en réjouirais, toi aussi. »

Ah, mais je sais : moi-même je n’ai pas l’envie (ni même la force) de me réjouir de te voir ainsi. Nos querelles d’adolescents sont bien peu de choses face aux drames qui se déroulent réellement – je n’y porte plus guère d’intérêt ; j’ai même appris à faire la paix (ton cousin en est la preuve).
Mais Naomi, je doute que la trêve soit possible, si tu viens piétiner l’indifférence que je m’efforce à préserver.
Naomi Fujiwara
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Naomi Fujiwara
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la mienne a toujours été ainsi : misérable mais plaisante. je subis depuis l'enfance la déception mais mes traits ont ravalé la haine infligée envers soi-même. le monde me plaint. le monde s'est apitoyé sur moi. ils aimaient dire quel dommage
que mon sang n'ait fait de moi quelqu'un d'important.
il y a une heure à peine. depuis l'enfance mon visage n'a rien de joyeux mais regardes, yori, comme il est simple de prétendre. un jour tu y prends goût et le lendemain ce n'est plus qu'une drogue. et autrui dira aimer cet air mélancolique puis sera furieux d'en être point le remède. mais si tu parles de vrais sourires je ne sais pas. se crache en belles ondulations fumée de mes poumons. je ne sais même plus ce qu'est un véritable sourire, hayashi.

et toi aussi, non ?
regarde-nous, trop pitoyables, si loin des fiers coqs se battant sous la lueur d'un rayon de lune. il parait que tu as perdu un ami. et que les derniers n'ont pas été tendres. se creuse un minimum de compassion à ton égard. ton atroce attitude a voulu ceci. que le monde entier se rit de toi. ou te tourne le dos. ou jouisse de ta chute. tu l'as voulu. si hérissé si mauvais. tu n'avais affection que pour tes conquêtes. jusqu'à ce qu'elles te lassent. tu as été affreux pendant dix-huit ans. et tu penses sincèrement qu'à dix-neuf ans l'univers verserait des larmes pour toi ?
n'aies crainte.
aimé ou haï.
l'univers n'en a que faire de toi.
meurs, rien ne s'arrêtera. tout est cruel mais que veux-tu. nous sommes des sang-purs.

souris ou ricanes. je ne sais pas putain. pourquoi je me soucie de toi ou de ton état. je ne te hais plus. inspire plus fort le goudron. le tabac emplit mes poumons. il paraît qu'il tue — quelle chance je n'ai impatience que pour la mort. étrangement. faux j'en connais la raison mais mourir serait préférable que de te l'avouer. est-ce car en plus d'ishan, nous avons perdu des êtres chers. un poltron et des morts. les tombes fleurissent dans mon esprit. tu l'oublies, mais je suis d'un an ton aîné et me voilà au-dessus des bassesses de l'adolescence. risible si tu savais tout ce que je pense. mais quand ce n'est pas eirin, je sais faire part des choses et maintenant je dédie toute mon énergie à une colère dont tu ne vaux la peine. relève-toi. je me vois trop en toi et ça m'exaspère d'être pareils. sois mauvais avec charme. tous chialent. que vas-tu faire ? privatiser la souffrance. n'est-elle pas intégrante à ta vie. n'est-elle pas intégrante à la notre.
relève-toi, connard. j'ai du miel amer, qu'importe. sois brave.


Yori Hayashi
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"Misérable mais plaisante", le commentaire pourrait me faire sourire si mes muscles connaissaient encore le mouvement à effectuer pour étirer mes lèvres dans le bon sens – à moins que ce ne soit juste mon encéphale qui ne sache plus quel message leur envoyer ; à plus forte probabilité. Je pourrais confirmer, mais outre l’excuse du "ça te ferait trop plaisir" je sais que, au contraire, ça ne te plairait pas plus qu’à moi.
Je n’ai plus goût aux plaisanteries douteuses.

« Oh, alors tu parviens encore à faire semblant ? C’est déjà ça, de plus que moi. »

Je ne sais pas si je sais encore ce qu’est un véritable sourire. J’ai passé des années à tromper les autres – à me tromper moi – à travers des rires sonnant faux et des lèvres étirées de manière à me faire paraître suffisant – fier. Pour autant, qui m’aurait jugé malheureux ? Jian, Kazami et Tetsuya, probablement. Ils ont toujours su voir à travers mes faux-semblants. Nanami, aussi, si je lui en avais davantage laissé l’occasion – mais même de loin, elle a toujours su.

J’ai goûté aux délices des véritables rires, les mois qui ont précédé Seimei – il en devient un événement, à lui seul ; je lui souhaite de s’étouffer avec son orgueil, un jour. C’est surement plus cruel, d’ouvrir les bras au bonheur, pour se le voir retirer – tu vois, c’est tout ce que j’ai toujours voulu éviter. Est-ce que je regrette ? Étonnement, non.
Je n’en suis plus au stade des regrets.

Ton atroce attitude a voulu ceci. Ça, pour me faire des reproches, tout le monde se montre présent. Saurai-je vous donner tort ? Dépendamment des reproches, je suppose. Ceux qui m’en font le plus m’incrimine de ne pas avoir adopter le comportement – les mœurs – que l’on attendait de mon sang ; ceux-là me sont bien égal. Qu’ils s’insurgent, s’ils n’ont que ça à faire. Leurs avis ne sont pas moins pitoyables que leur vie.

« C’est vrai. Je ne pensais pas m’effondrer devant eux, quand je riais de mes travers, ceci dit. Ce n’est pourtant pas faute d’avoir été prévenu. »

Et c’est ce qui m’éprouve le plus ; combien m’ont dit que je m’en mordrais les doigts ? Combien de fois ai-je refusé de regarder la vérité en face ? Je savais – mes parents n’ont jamais caché leurs intentions, pas plus que leur volonté à agir si je les y obligeais. Je préférais n’y penser que quand ça arriverait – je croyais pouvoir assumer.

« Je voulais mourir debout. Actuellement, j’en suis plutôt à vivre à genoux. »

Et je ris, avec amertume. Et ça ressemble presque davantage à des sanglots, quand mon souffle s’effrite dans ma trachée.

« Ah et quand je parviens enfin à rire, c’est pour rire de moi-même, c’est dire. »

Es-tu satisfait, si j’arrive à plaisanter ? Il n’y a qu’au travers d’elles que je parviens à me reconnaître, car malgré mon sel habituel, celles-ci ont toujours été amères.

« Mais je me trouverai bien plus pathétique s’ils pleuraient pour moi, vois-tu. Que ma défaite leur apporte un peu de joie ; ils n’en auront guère, dans leur vie factice et futile. »

C’est assez simple, dans le fond, de ne plus se haïr, quand on pourrait tout deux aussi pathétique – oh, moi bien plus que toi, je crois, mais tu n’en tire pas le moindre mérite : qui pourrait le sembler plus que moi ? J’aimerais encore haïr, mais la peine m’a arraché toute ma haine, alors que j’y puisais mes forces. Je n’ai plus de défense, si ce n’est cette vague indifférence – plus rien ne semble avoir d’importance.

Quand tu évoques Ishan et ces êtres perdus, pourtant, je me rembrunis et mon regard s’égare – plus bas, plus vague ; pourquoi prononces-tu son nom ?

« Je suis d’un an ton cadet, mais j’ai fêté ma majorité hier. Pour autant, nous crois-tu réellement au-dessus de la stupidité humaine ? »

Ce ne sont pas juste des bassesses adolescentes. Les histoires d’amours dans lesquelles on se fourvoie, les rêves d’avenirs pour lesquels on prie en sont ; les relations humaines sont basses, quelques soit l’âge. Je ne crois pas en une époque où nous cesserons tous d’éprouver des rancœurs injustifiées, où nous cesserons tous d’être envieux des autres, où nous apprendrons tous à être meilleurs.
Je nous crois juste suffisamment brisés pour ne plus nous en préoccuper.
Naomi Fujiwara
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Naomi Fujiwara
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c'est terrible.
à quel point tomber de son perchoir fait si mal. à quel point on finit toujours plus bas que l'on ne pouvait l'être. et j'ai souvent essayé de me dire — ah, ça passera ! un jour tout ira mieux ! un jour la vie te sourira ! — mais à fur et mesure que le temps s'écoule je me rends compte que.
le bonheur serait comme un privilège m'étant inaccessible. et je ne peux même pas sécher mes peines entre les draps de la supériorité car
même les nés-moldus ne sont pas aussi minables que moi. j'ai passé une grande partie de ma vie à faire semblant. au bout d'un certain temps, ça en devient si naturel que cela en glace ton sang. d'avoir de l'espoir pour mon cas. de paraître jovial quand tout va mal. de faire comme si l'indifférence de mon père ne m'atteignait pas. de faire comme si je me complaisais dans mes ailes coupées. je devais être un pilier — quelle ironie, je suis une ruine.

et je me souviens t'avoir prévenu qu'un jour tout te rattrapera. des souvenirs de t'avoir frappé sous la rage pour une femme qui ne sera jamais mienne. j'aurais voulu que tu saches yori, maintenant. et j'aurais souhaité que tu te moques de moi. et que tu broies les cendres de mes espoirs pour qu'aucun feu ne s'y allume. mais, eh, on ne change pas le passé hein ? et j'écoute tes confessions. elles me rappellent à quel point on peut ressembler à un quelqu'un qu'on déteste viscéralement. ton ultime victoire contre ce monde résonne, s'engloutit la nicotine au plus profond de mes poumons. au moins, il te reste ça. mais cette vie factice qui les attend leur plaît, malheureusement. pléthore s'en convainc parce que, sinon, ils réalisent qu'ils n'ont rien. qu'ils ne sont rien. cachés derrière l'illusion de notre importance. cachés dans la peur de perdre les privilèges de nos statuts. et, ah, que je hais ces statuts. ce monde artificiel régit par l'envie d'attraper le soleil.
non. je suis dans la brasse. l'idiotie m'entraîne et, parfois, je m'en délecte. néanmoins je suppose que nous avons la chance d'au moins réaliser d'en faire partie. et je souffle ma fumée avec un regard dans ta direction avant de changer le cap de mes œillades.

et je crois en avoir assez d'en faire partie. de laisser le destin m'écraser pitoyablement. de laisser tout violenter mon cœur. d'être une victime non par choix, mais par obligation. et je me rappelle à quel point je déteste notre monde. notre caste étriqué. mais quand j'aurais pu quitter tout ça, je suis devenu un fujiwara. un rire amer s'échappe de mes lèvres.
ah, vraiment, qu'est-ce que nous sommes risiblement pitoyables, toi et moi.


Yori Hayashi
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Tu parles comme si je ne savais pas ; mais, Naomi, j’ai parfois l’impression d’être celui qui a inventé le jeu du "faire semblant". Et ce sourire, faux, sarcastique, qui me donne mes airs supérieurs, penses-tu qu’il ait été réel, un jour ? Qu’ai-je de naturel, si ce ne sont les traits de mon visage – des rides d’inquiétude qui se forment sur mon front, face à l’inexistence de celles du rire – si ce n’est ma carrure ? Pas même la couleur de mes cheveux ; probablement pas plus que celle de mes yeux, ni ma peau. Des pigmentations modifiées à l’aide d’une potion pour sied à une famille douée de falsification.

Je me suis refusé à devenir leur marionnette ; un reflet crée de toute pièce.
Pour autant, suis-je moi-même ? Ou ne suis-je que le résultat de ce qu’ils ont fait de moi – des années de mal être, des principes que j’ai assimilé malgré moi, d’autres pour lesquels je me suis évertué à faire l’inverse et des traumatismes récents.
Je reste leur prisonnier.

Tu dis que cela nous glace le sang, moi c’est mon cœur qui s’est figé, gelé par le vide et le froid de mes parents. Si ça en devient naturel, ça ne change pas que
la glace se brise
et lorsqu’elle se fissure, lorsqu’elle vole en éclat
s’est aussi douloureux que des morceaux de verres se fichant dans ta peau
comme celui que j’ai éclaté entre mes doigts, ce jour-là ; à l’hôpital.

Mais devine quoi ?
J’étais déjà trop transi par la douleur de mon intérieur, pour la ressentir.

« Et ça t’apporte quoi, de faire semblant ? »

Garder la tête haute, faire comme si rien ne pouvait t’atteindre ; conserver ta fierté.
Emmerder le monde entier, lui laisser croire que tu vaux mieux que lui, qu’il n’obtiendra jamais ce qu’il souhaite de toi.
Eviter les questions indiscrètes, ne pas avoir plus l’air d’un martyr que d’une victime.
C’est ça ?

Dans le fond, ils finiront tous par se lasser de nous prêter de l’attention.
Et les gens comme moi : détruit, anéanti, sans plus de force pour combattre ; ils tombent tous dans l’oubli.

« Ce sont des imbéciles heureux. Ils n’ont pas le moindre recul sur notre société ; pire, ils s’en contrefoutent, parce qu’ils sont rois de leur propre monde. S’ils étaient misérables, ils diraient que c’est injuste, mais voilà : la justice est avec eux et la chance leur sourie. »

Alors pourquoi ne suis-je pas comme eux.
Moi qui ai grandi dans ce monde. Moi à qui ont a dit que tout me serait offert sur plateau d’argent.
Pourquoi n’ai-je jamais adopté leur façon de penser.
Moi qui ai toujours rejeté l’amour et l’affection ; est-elle si importante, finalement.
Que ni le pouvoir, ni l’argent n’ai su me contenter.

« Une chance, tu crois ? Les ignorants sont bien plus heureux que les clairvoyants. »

C’est notre vie, la plus grande ironie, Naomi. Vois ! Quand on nous offre une porte de sorti, on préfère plonger dans les ennuis.

« Ah, c’est vrai. Je devrais t’appeler Fujiwara, désormais. Tu vois, je préférais Nishimura, finalement. »

Peut-être que t’assimiler à Sora te rendais plus sympathique, maintenant que je m’entends avec lui.

« Mais que devrai-je dire. Quitter un enfer pour en rejoindre un autre semble être une de mes grandes spécialités. »

L’enfer, au final, ce doit être moi-même.
Naomi Fujiwara
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à moi ? rien un sourire figé, un rire amer mais ça rassure ceux qui s'illusionnent de mon bonheur. les personnes chères auxquelles bêtement je refuse de dévoiler mes faiblesses. mes milliers de mensonges péniblement ravalé dans ma gorge — m'étouffent — éclipsé par un sourire si factice qu'il en est devenu authentique. j'ai poli cette image sous des lueurs artificielles d'espoir. de lendemains meilleurs. d'accéder un jour au bonheur. et m'en voilà prisonnier par ce cœur pas assez écrasé. je souris pour sora. pour ayumi. pour himawari. pour tous nécessitant ce naomi. mais je ne sais plus sourire pour moi. je n'ai plus de joie. et puis ça m'ennuierait de donner au reste une raison de m'écraser un peu plus.

cracmol cracmol cracmol.
même si ce n'est point vrai — maintenant c'est du pareil au même.
marionnette marionnette marionnette.
je n'existe pas. mirage. les autres contrôlent ma vie. je ne suis rien.
incapable incapable incapable.
ma valeur éclatée au sol — il n'y a que l'ego qui me maintienne.
ombre ombre ombre.
si je disparaissais. je crois qu'au final. personne ne me regretterait.
idiot idiot idiot.
mon esprit m'assassine — condamné pour crime de naïveté.

et quand
je pense à tout ça
j'ai envie de. hurler. crier. tout casser. m'oublier. me consommer. me briser. me libérer. gueuler. du fond de mes poumons. à les brûler. à les enflammer. à évacuer tout l'air. toute la colère. et tomber. vidé. raide mort d'avoir inutilement insulter vie et monde. et j'ai un rictus mauvais non. je les laisse prisonniers. qu'ils se convainquent bêtement d'avoir raison. qu'ils se noient dans leurs regrets. qu'ils en deviennent haineux. qu'ils se rendent compte qu'un jour ils ne sont rien d'autre que du vide. remplaçable. inutile. dérisoire. qu'au final tous sont comme moi. que leur vie ne vaut rien. qu'ils ne sont qu'à la merci des autres. et qu'ils tentent de fermer les yeux sur cet enfer : à l'instant où on le réalise, il devient éternel.

j'ai tout perdu.
famille et amour. honneur et nom. espoir et bonheur. tout ça a la même saveur dans ma bouche. pâteuse et indifférente et pesante. je suis un désert. puis viennent les vents de tristesse et de haine — seules émotions que je sois encore capable de ressentir — m'insufflant vie par d'irréalisables envies de vengeance. parfois. je pense à ceux que j'ai perdu. mais j'ai tellement pleuré que je suis incapable de verser une larme de plus. que j'en oublie leurs voix. et leurs noms. ne reste que l'ardent poignard de leur immortelle absence. il n'est qu'un de plus parmi les autres. qui ornent mon dos.

appelle-moi comme tu le veux — ni l'un ni l'autre n'a d'importance. pas même mon prénom. pas même mon apparence. pas même qui je suis.
à vrai dire. j'ai oublié qui je suis. j'ai tué naomi. on a tué naomi. je ne veux plus voir. cet idiot de toute manière. lui et ses stupides espérances. lui et son putain de positivisme. lui constamment piétiné. où l'ont-ils mené ? nulle part. le voilà seul. comme un con. qu'est-ce qu'on est cons, hayashi. pourquoi on ne tourne juste pas les talons. je sais pourquoi. et je me sens minable d'être aussi incapable. mais c'est vrai. être clairvoyant n'est pas une chance. je n'ai jamais été aussi heureux je crois. que quand j'ai tout oublié. et je maudis qu'on m'ait volé mes mémoires. et je maudis qu'on me les aient rendues.
et je maudis tout simplement
moi. ce monde. tous ces cons.

avant je m'en foutais. mais maintenant être si impuissant incompétent et insuffisant. me bouffe chaque jour un peu plus. et tu sais, yori. moi. en réalité. je n'attends qu'être cueilli à mon tour par la mort — mais je crois que même ce privilège, on ne me l'offrira pas.


Yori Hayashi
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A moi ? rien. Je souris, sardonique, à cette franchise.
Alors, tu le fais pour les autres, Naomi ? Pour ceux qui peuvent croire – espérer – encore en ton bonheur ? S’ils le souhaitaient réellement, ce seraient les premiers à remarquer que tu ne l’atteins pas.

« Sache qu’être égoïste nous épargne bien des efforts. »

Une protection des plus lâches, à vrai dire. Pas même efficace lorsqu’un cœur trop bon nous trahi.
Je pense réellement être égoïste ; mais combien de fois me suis-je blessé au travers des personnes que je rejetais, pour me protéger ?

Combien de fois ai-je menti, en laissant croire que j’allais bien ?

Mais non, ce n’était pas pour les satisfaire en leur faisant miroiter mon bonheur.
Seulement pour que personne ne se préoccupe de moi.
Seulement pour que personne ne me questionne sur des problèmes dont je ne veux parler.

Et puis ça m'ennuierait de donner au reste une raison de m'écraser un peu plus.
Un bref rire m’échappe.

« Je préfère ça. »

Dire qu’à une époque je faisais partie du "reste".

Qu'ils se rendent compte qu'un jour ils ne sont rien d'autre que du vide. Remplaçable. Inutile. Dérisoire.
Mon sourire s’efface ; le dégoût prend place sur mes traits.

« Ils ne s’en rendront pas compte. »

N’oublie pas : il n’y a que nous, rendu misérables par la clairvoyance, pour nous appesantir de la futilité de notre existence. Les autres, là-haut, se croient bien trop grands pour réaliser qu’ils ne sont rien, ni personne.
Ils se croiront toujours entiers, formidables, incommensurables et, surtout, irremplaçables.

Et l’idée d’un égo démesuré ne leur viendrait même pas ; tant ils le pensent mérité.

Je les abhorre.

« C’est ce qui me navre le plus. C’est aussi ce qui me répugne le plus chez eux. Jamais ils ne sauraient se remettre en question, tant ils sont enterrés dans leur propre connerie. »

Certains sont acharnés au point de revenir à la vie, des centaines d’années après, pour porter leurs stupides ambitions en flambeau.

Et c’est toute ma haine que je crache, au gré de ces quelques paroles ; des années de haine accumulée envers ceux qui se disent pur.

De la pure bêtise, oui.
S’il y a bien une chose qui ne s’entache de rien, chez eux, c’est la stupidité de leurs idéaux.

Appelle-moi comme tu le veux.

« Alors, que penses-tu de Naomi ? »

Ma voix ne souffre d’aucune hésitation face à l’impertinence de ma question. C’est comme un traité de paix supplémentaire, caché sous l’évidence de ma proposition.
Rare sont ceux qui me nomme par mon prénom, malgré la rancœur que je voue à l’encontre de la famille à laquelle appartient mon nom. Rare aussi, sont ceux que je nomme par leur prénom, sans en faire utilisation du sarcasme.

Mais après tout, pourquoi pas ?

« Partagé entre deux clans ; finalement, je devrai peut-être m’estimé chanceux d’être consanguin. »

Puis-je vraiment me réjouir, pour autant ? Mes parents m’ont fiancé une première fois et si l’échec fut suffisant pour les refroidir, rien ne les empêche de reproduire l’essai.
Pour rien au monde je ne voudrais me trouver mêler à une autre famille de taré.

Qu'est-ce qu'on est cons, Hayashi. Pourquoi on ne tourne juste pas les talons ?
Le silence m’étreint, alors que je voudrais répondre, du tac-au-tac.
Certaines vérités sont douloureuses et celles qui me ramènent, inlassablement, au désespoir de notre conditions suffisent à me museler.
Tant d’années à en souffrir sans rien dire.

« Parce qu’on ne peut pas. »

J’avale difficilement ma salive ; ma gorge nouée.

Toutes ces paroles haineuses et tous ces désirs rebelles, pour en revenir à une seule et même fatalité :
nous sommes pieds et poings liés.
Naomi Fujiwara
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Citation : la vengeance se mange froide
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Rang : C2
Susanoo
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Naomi Fujiwara
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Naomi Fujiwara
the feelings start to rot one wink at a time

j'ai le sourire fissuré. je le collerais volontiers face à tes remarques. mais mes bords s'effondrent au moindre effort. j'aimerais rire. continuer le sarcasme. puis ça me mine de savoir que
toutes nos moqueries.
sont réalité gravée incrustée indélébile.
alors, que penses-tu de naomi et quel étrange instant, hayashi. toi et moi. amicaux et empathiques. le ciel a dû nous tomber sur la tête. l'adversité imposée par l'univers l'a emporté sur la notre. c'est presque déconcertant de t'entendre le dire sans vilenie. irréel. dans ce qui suit, je te reconnais. ce venin m'avait manqué.

pourtant tout a changé.

et le problème est que je suis incapable de l'accepter. parce que ce présent est douleur. plaie saignante. et l'avenir ? ô je ne rêve plus l'avenir. le regard barricadé. l'espoir m'a délaissé. seule règne l'apathie.
toutes les issues me sont limpides — toutes sont prisons. et la plus sage. je n'ai point le cran pour.
je suis un lâche.
je l'ai toujours été.
et je ris à ce que tu dis. un rire dépité. abattu. morcelé. c'est vrai. tu as raison. le cas contraire mon nom ne serait ni fujiwara ni nishimura. ma cigarette est terminée. et je ne vais rester. j'ai apprécié notre conversation. une oeillade en sa direction ce n'est pas ironique.

bonne soirée les talons tournés, je m'en vais. me dissiper dans l'étoffe nuitée.  yori.


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