La fatigue tire les traits de mon visage, des cernes sombres sous mon regard, je cherche la sérénité pour rejoindre le royaume de Morphée. Et évidemment que ma chambre n’est nullement l’endroit rêvé, il n’y avait là-bas que des vermines guère mieux que des rats.

Elle empeste l’horreur de ces fot-en-cul et je ne peux me résoudre à m’y reposer – quel cauchemar m’enlacerait une fois les yeux clos en ces lieux de terreur ?

Alors, je me suis résolu à abandonner ma place, à trouver le sommeil en d’autres endroits : qu’importe les règles, tout était mieux que ces détraqués sexuels. Ah, il n’est pas dans mes intentions de contracter leur infâme maladie, si un jour je me levais désireux d’un autre homme, je me tuerais sur l’instant.

Pourtant, plus je tente de fuir ces enculés plus ils me suivent. Enfin, un seul semble m’accrocher telle une âme en peine : cet enfoiré d’Hayashi. Il me suit comme la peste, comme l’ombre d’un miasme d’horreur, sans cesse dans mes jambes alors que je ne cherche qu’un endroit où dormir : en paix.

Sa voix me fait relever les yeux dans un mépris qui m’est propre, mes traits se déformant sous le dégoût qui me serre l’estomac. Ne serait-ce pas à moi de te poser cette question ? Pestiféré dérangé, quel dieu ai-je offensé pour me retrouver encore en ta compagnie de dégénéré ? Ne veux-tu pas me foutre la paix et retourner auprès de ceux de ton genre ? J’aimerais simplement me reposer loin de vous et de vos inepties.

Sans vous et vos amours dégradants, tu salis ton sang.
Yori, n’as-tu pas honte ? Ton nom est entaché de la souille de ton homosexualité néfaste.
Ah.
Dégage, reste loin, va donc retrouver celui à qui tu offres ton cul comme la catin que tu es. Pourquoi es-tu encore là ? Tu veux quoi ?

Hayashi, ta bêtise n’est-elle que le résultat de tes inepties ou simplement le fruit d’une idiotie naturelle ? Ah, l’impureté fait des ravages plus grands encore que je ne l’aurais cru, vil faquin que tu es, tu oses venir sans cesse m’importuner.
N’y avait-il pas bien assez d’espace dans cette écolé pour que tu daignes dormir ailleurs ? Qu’importe, que ce soit dans le lit d’un être aussi abominable que tu ne l’es, ou dans un couloir telle une vermine, tout ce qui m’importe est que tu disparaisses de ma vue.
De ma vie.

Car tout en tout me donne envie de vomir, tout ton être, ta personnalité, tu n’es qu’un chien qui devrait se taire et crever en silence, seul, sans nul être pour le pleurer. Car tu ne mérites nulle pitié, toi et ta médiocrité.

Tu te fous de ma gueule Hayashi ? C’est toi qui vient me faire chier et tu oses me dire de dégager ? Et j’aimerais t’arracher la gorge, te tuer milles fois, assez pour que plus jamais tu ne sois proche de moi. Cette chambre est infernale, je ne vais pas y aller en sachant que vous êtes tous des putains d’enculés ou d’enfoirés, j’en ai rien à foutre de tes problèmes, tu avais cas être normal si tu voulais vivre en paix. Parce qu’il n’y avait rien de normal dans tes actes.
Aimer quelqu’un du même sexe est un mal.
Une chose abominable. Y dormir paisiblement, mais quelle blague, tu veux devenir humoriste maintenant ? T’as vraiment rien à foutre de ton existence, dors ailleurs et me casse pas les couilles. Toi qui as souillé les lèvres de mon jumeau, de ma moitié.

Si encore tu t’étais abstenu, peut-être aurais-je accepté de t’écouter, de me montrer plus calme.
Mais Yori, tu me files la nausée.

Alors casses-toi. J’étais là avant que tu n’arrives foutre ta merde Hayashi. Ce n’est pas parce que tu es un dégénéré que tu dois faire chier ceux que tu rencontres. Et mes yeux se fermaient à nouveau, désireux d’effacer ton existence de mes pensées.
Comme si tu t’étais réellement barré.
Et ferme juste ta gueule, je ne veux rien savoir de tes petits problèmes. Va baiser un de tes sodomites.

Les inepties de cet abruti avaient le don de lui filer une migraine, Yori était à ses yeux semblable à une maladie contagieuse, et le voir le faisait compatir sur la santé de sa fiancée – bien souvent coincée à l’infirmerie à cause de ses nombreux maux. Dans un premier temps, il avait eu l’envie de lui arracher la langue, de le faire taire qu’importe les moyens employés pour le priver de la parole, mais au final, le Tsukino se montra silencieux jusqu’à la fin de son pseudo monologue, l’observant avec un mépris mal dissimulé.

Tu me débectes. Une grimace déformait ses traits alors qu’il portait son regard vers son camarade de chambre. Il n’y a pas à dire, jamais je ne pourrais t’encadrer, de tous ces dégénérés tu es bien le pire, ça j’en suis certain. Il n’y avait pas plus vil que le Hayashi, ça, Akshar en était plus que certain, une haine vicieuse rongeant son cœur à mesure qu’il apercevait cet enflure. Pourtant, au lieu de partir en furie, il préféra prendre une grande respiration, désireux de calmer la rage qui pulsait en ses veines.  

Je ne vibre pas pour mon seul reflet, tu devrais le savoir Yori. Il croisait ses bras dans une veine tentative de calmer ses nerfs, il ne voulait pas s’épuiser inutilement à une guerre qui ne se finirait jamais. Il est inutile de se battre autant, fais ce que tu veux mais ne me casse pas les couilles, aussi, je ne t’ai jamais permis de m’appeler par mon prénom, Hayashi. Et ce n’est pas ton vice qui me pousse à ce rappel, je n’apprécie juste pas que tu t’autorises cela. Il se relevait, toujours agacé. Cessons de nous battre inutilement, je ne te demande pas de m’apprécier ou de me tenir en grande estime, j’estime seulement qu’il serait plus agréable pour tous qu’on ne s’insulte pas dès qu’on s’aperçoit.