>> Sweet Liberty
C’était la rentrée et qu’est-ce qu’elle avait besoin de se défouler notre petite adolescente. Ce fut avec plaisir qu’elle accepta de s’entrainer avec son camarade le plus proche de l’équipe des Yatagarasu.
Se changer les idées, oui… Le plus vite possible, elle ne voulait pas y repenser, elle ne voulait pas à avoir besoin de faire un choix. Rien que d’y penser, ça lui faisait peur… Et malheureusement pour Ayumi, les marques sur son corps étaient là pour le lui rappeler. Ses bras étaient douloureux, son dos la heurtait quotidiennement depuis le début de ce nouveau semestre, mais elle ne pouvait rien dire… Simplement se taire et subir.
Tant que son frère allait bien, il fallait qu’elle fasse le meilleur choix, alors elle ne pouvait que choisir la meilleure décision, n’est-ce pas ? Pour le moment, changeons-nous les idées et faisons-en sorte de ne pas tomber de notre balai à cause de la douleur.
Remettant une de ses mèches décolorées derrière son oreille, la demoiselle leva les yeux vers le ciel en vous attendant. Profitant de pouvoir regarder les nuages défiler maintenant que cette cage aquatique avait été levée. Cet espace qui l’attirait tellement et qu’elle ne savait quand elle aura l’occasion de le rejoindre réellement. Ahah, qu’est-ce qu’elle se mettait à penser maintenant ? Peut-être que les événements récents l’avaient plus marqué que ce qu’elle ne pensait. La liberté, c’est tentant, n’est-ce pas ? La vraie liberté.
j'avais oublié
à quel point le vol était un bon échappatoire. qu'à des kilomètres dans le ciel tout devient si petit que je minimise mes problèmes. plutôt je les oublie et je les rejette dans un coin de ma tête où ils peuvent prendre poussière. j'ai hier en travers de la gorge. une scène dont j'aurais préféré ne pas assister. et le directeur déjà me rebute. mais dans un an, tout sera fini et je quitterai cette maudite île.
entretemps, je vociférai des ordres à une équipe momentanément incomplète. j'ai perdu mon attrapeur. j'ai envie d'assassiner un de mes poursuiveurs. et je crois que je finirais juste toujours de mauvaise humeur.
ah.
ah.
ah.
libérez-moi ; même la mort serait une délivrance.
pourtant, à l'instant, elles me font face et je les apprécie assez pour remettre mon vague-à-l'âme à plus tard. le ciel nous ouvre les bras. j'avais fini par ne me souvenir de lui qu'emprisonné sous une cage d'eau. un dôme me forçant à terre. à soupirer les airs. à traîner mes lourdes ailes et ne pouvoir les battre. et j'ai peur du retour des yokais. qui me barre route à ce ciel que je chéris tant.
comme un oiseau en captivité.
dont l’existence ne sert qu'à amuser quelques riches de sa maladresse. j'ai un coffre sous le bras. les cognards bougent si fort. j'ai l'impression de sentir ma haine bouillonnante matérialisée. j'espère que nos compétences n'ont pas tant pris la poussière durant ces derniers mois. je te regarde, ma paume serre un plus fort le manche de mon balais. sinon je ferai en sorte que nous nous entrainions jusqu'à l'épuisement, voire la mort. c'est mieux de mourir en faisant ce qu'on aime que des mains d'un psychopathe tels que nos directeurs.
non ?
>> Sweet Liberty
Le ciel avait le don de la perdre bien loin dans ses pensées, ce léger vent faisant bouger sa frange devant ses yeux cendrés.
Remettant une mèche derrière son oreille, ce ne fut pas ta voix qui la fit revenir à la réalité, mais une blessure qui venait de lui rappeler que son petit monde était encore sur terre : pas encore dans les airs.
Néanmoins, ce fut un sourire affiché sur le visage qu’elle t’accueillit accompagné d’un léger mouvement de la main. (Elle commençait à ne plus savoir comment en faire un vrai.) Dommage qu’Himawari ne puisse être là…
Cela faisait combien de temps que vous ne vous étiez pas entrainé ? Les vacances lui avaient parue désespérément longues, trop longues.
Chaque jour étaient une prison, une torture où elle n’avait le droit de succomber, de s’affaiblir et de flancher pour le bien de son cadet.
Aux premiers regards, Ayumi pouvait sembler être quelqu’un de simple, de faible à souvent vouloir tendre la main à son prochain, mais à l’intérieur… Elle était forte, elle luttait pour ne pas sombrer et continuer de survivre.
Sa propre vie était passée en second plan depuis bien des années maintenant.
« Voyons, on a connu des moments sans entrainement bien plus longs ! Il faut continuer de montrer qui sont les meilleurs. ~ » Souffla-t-elle sans aucune once d’arrogance : que de la bonne humeur qu’elle essayait de transmettre.
Alors qu’elle n’en avait présentement aucune…
« Avec ce qui se passe en ce moment, j’ai l’impression que chaque jour peut être le dernier. Alors j’accepte cet entrainement sans broncher. » Souffla-t-elle toujours aussi honnête : elle n’aimait pas se voiler la face.
Cependant, c’était ironique d’entendre parler de la mort à la suite de votre échange d’origami, non ?
La mort lui faisait peur dans un certain sens, mais l’adolescente était prête à donner sa vie s’il y avait plus utile qu’elle. Position si délicate qu’on lui avait donnée…
Et elle préférait mourir d’un accident de Quidditch que des mains de son paternel.
Ne vous méprenez pas, elle ne cherchera pas à se suicider. Tu étais son capitaine et elle ne voulait pas qu’un tel point vienne écraser tes épaules.
« Comment se sont passés tes vacances ? » Osa-t-elle enfin demander pour lancer un sujet de conversation avant de voler sur vos balais.
Et d’attendre que cette blessure arrête de l’élancer et pouvoir donner toute l’attention possible quand elle sera dans les airs…
En espérant que son corps ne finisse pas par lâcher…
les meilleurs ah un sourire tranche ma joue.
le vol, unique domaine positif où j'excelle. et dans un semestre, sûrement jamais n'y retoucherai-je. un destin tout tracé millimétré s'étale à mes pieds. une belle prison confortable. je fais en sorte que tu sues jusqu'à l'exténuation afin d'éviter qu'un cognard vienne justement mettre terme à ton existence. la paume enlace le manche de mon balais. si fort. de peur qu'il parte. qu'il m'abandonne. de perdre. encore.
et puis-je prétendre être capitaine de la meilleure équipe si ma batteuse tombe de son balais dès le début ? un rire. une ironie. tomber, n'est-ce pas le risque du sport. tomber, n'est-ce pas à quoi. toi et moi. sommes habitués ?
les profondeurs de l'océan me font bien moins peur.
que les abysses de mes douleurs.
alors pourquoi m'y replonge constamment ? que la vitalité me manque. ou une maigre bouchée de bonheur en bouche. pourquoi sans cesse j'y retourne.
le soleil tape encore si fort.
qu'il m'assomme de sa chaleur. qu'il lutte contre le givre de mon cœur.
et tu me demandes. quant à ces longs mois. ce carnaval où s'entasse tout ce clan auquel j'appartiens et je n'appartiens pas. où je prétends. prétends. jusqu'à trouver réconfort dans mes verres remplis à ras-bord. où je crains une silhouette. qui déclenche les pires incendies en mon corps. où je crains même le tintement de sa voix. la triste joie de son regard. animées et alcoolisées. les vacances d'été sont toujours ainsi, au domaine fujiwara. et même après cinq mois, je ne m'habitue à son nom qui dorénavant me colle. et toi ? ravaleras-tu tes secrets à mon instar ? ou laissons le sang de nos blessures coaguler sous l'aride lumière solaire.
>> Sweet Liberty
Quelles paroles ironiques tu venais de sortir à une demoiselle qui tentait de survivre chaque jour de sa vie. Un cognard serait-il assez solide pour briser la carapace qu’Ayumi s’était forgée autour d’elle pour ne pas finir en débris ? C’est ce qu’elle se demandait à chaque début de vacances et respirait quand la fin se faisait enfin présente. (Elle pouvait se permettre de quitter sa prison sans que son frère ne soit en danger.)
« Oh que je te fais confiance, Naomi. Crois-moi. » Peut-être même plus que quiconque sur cette terre.
« Mais ne sous-estime pas mes capacités d’esquives. Je te cache possiblement mes capacités de ninja. » Un léger rire sortit d’entre ses lippes, une mèche rejoignant l’arrière de son oreille.
Malheureusement les capacités de la ninja était toujours réduit en début de semestre, ses blessures mettaient du temps à se remettre… Crampe était son ennemie et pommade son alliée…
Au moins abysses n’étaient plus et la corneille pouvait déployer ses ailes sans risques de s’étouffer, se noyer.
Ses prunelles cendrées posées sur toi, ce fut un peu curieuse qu’elle se demanda ce qe faisait ce genre de vacances. Animées et alcoolisées…
Cette boisson, c’était dans la gorge de son père qu’elle coulait et l’animation colorisait sa peau de jours en jours.
« Est-ce que se sont de bonnes vacances ? Je n’en ai jamais eu de telles. » Curiosité animait sa voix alors que cette question lui fut retournée.
Que devait-elle te répondre ? Honnêteté ou mensonge pour ne pas t’inquiéter ?
La voix présente dans sa tête lui disait de se taire, mais son cœur criait le contraire. Alors pour une fois, Ayumi mit son cerveau sur pose et ne réfléchit plus.
Main agrippée sur son balai, c’est son cœur qui s’envolait.
« Je déteste les vacances, je suis mieux à Mahoutokoro, cet établissement me sort de la prison que mon père m’oblige à subir. Mais depuis les récents événements, les attaques, mon cœur ne se repose plus vraiment, je suis constamment inquiète. » Un soupir s’échappa sans sa permission.
« Je sais, c’est bête. Mais je n’ai plus confiance en la protection de ce lieu. Quand sera le prochain problème ? Enfin, oublie. Désolé de t’embêter avec ça.» Le ton de sa voix se berçait d’excuse.
Elle qui haïssait le jour de sa naissance, les Yokai avaient pris possession des lieux ce jour-là et Ayumi se rappelle encore la peur de perdre son frère, l’un d’entre vous…
Aura-t-elle un jour le droit de se reposer quelque part… ?
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