— MAHOUTOKORO
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joke's on us,, xue
Reimi Tsukino
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Citation : et l'homme saigné noir à ton flanc souverain
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Reimi Tsukino
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Reimi Tsukino
Tu parais troublé.
Ma voix n’est qu’un murmure, chaud et mielleux—je la laisse dégouliner d’entre mes lèvres et romps les bulles d’air qui pullulent dans mes articulations—et ma démarche une chaloupe féline. J’ai veillé tout le jour durant pour te guetter jusque sur ton propre territoire, les yeux accrochés à l’insigne étincelant à ta poitrine ; rondes crépusculaires et éreintantes en fardeau de l’élève modèle, et sur mes lèvres obscures l’ombre mauvaise d’un sourire taquin.

Si j’étais allongée sur une couche, défaite de mon uniforme en faveur du confort d’une parure de soie blanche, c’est à ta hauteur que je me hisse dès lors que tes pas rompent le calme silence de la salle commune—et, comme à l’accoutumée, je me risque à fredonner quelques airs circassiens, un rictus facétieux ornant mes farces. L’inquiétude est fondée, creusée dans ma poitrine comme une plaie nécrosée ; je m’en détacherai demain, lorsqu’ils ouvriront les yeux sur mes péchés et seront les témoins de mes ablutions coupables. D’ici-là, sur mes lèvres s’étirent d’affreux sourires et contre mon sein un papier, de glycine et d’argile, frôle ma peau brune.

Je guette ma proie et mes pupilles se dilatent face au carmin des mèches—je rêve de voir tes pommettes en épouser la teinte—mais moi c’est lascive que je m’engage, doucereuse que je t’aborde. L’étoffe diaphane qui couvre mes dessous danse avec le vent de mes gestes et je serpente jusqu’à toi, plonge une main obscène dans ma propre lingerie pour en extirper ta maudite missive. Je peine à te saisir, Xue, mais j’ai l’impression que tu me hais, sans doute à raison.

Sais-tu que je ne retire aucune gloire à t’avoir à mes côtés ? Que ton sang impur devrait te bannir des cieux au creux desquels je veux hisser le monde ? Oh, non, je n’ai aucun intérêt à te diaprer de mon inconditionnelle affection, et sa présence même est un tabou que je lave chaque jour ; je mortifie mes chairs de te conserver à mon bras, sous le joug d’un odieux égoïsme, si humain qu’il me répugne. Je devrais m’en défaire : au lieu de ça, je l’enlace et le laisse, impérieux, me tirer vers ma perte.
Aussi, prétentieuse, je t’attire dans une inéluctable chute. Assieds-toi, j’ai quelque chose à t’annoncer.

Le ton se veut grave—l’expression l’est tout autant. J’emplis une coupe d’eau d’un coup de baguette, prenant un temps si excessif que soigné à alourdir l’air d’attente, à électriser l’atmosphère d’une tension préfabriquée. Mes yeux coulent le long de ta silhouette lorsqu’enfin, je te rejoins, sans prendre place sur la couche ; non, je préfère crocheter deux doigts sous ton menton, et lever à ta lèvre ce qu’il reste de mon verre. De précieuses secondes s’écoulent dans le silence, et mon iris luit de plaisir quand la sentence s’abat.
Nos parents nous ont fiancés.


Xue Oikaze
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Xue Oikaze
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Xue Oikaze
l’air circule las dans mes poumons
machinal comme mes pas
quand de ce château impie je me vois faire le tour ;
soupir
dans le noir du soir je ne vois que des spectres
dans le gris du jour que des ectoplasmes
— c’est à peine si je perçois les couleurs de mon traître papier
(à quoi bon)
et une fois encore il n’y a personne d’autre que moi et mes tourments que des questions qui rôdent et des  angoisses qui guettent ; c’est l’heure de rentrer
de les laisser m’étouffer
de tomber
(encore)

je me suis longtemps demandé
si c’était la vérité qui sonnait dans chacun de tes mots
ou si tu les fantasmais simplement
et même si tu leur donnes ce son altier,
Vipère,
je crois qu’ils ne sont pas plus vrais que les miens
— moi je préfère les économiser
les garder coincés au fond de ma gorge avant qu’ils ne retournent leurs lames contre mon flanc et mes épaules
les étouffer avant qu’ils ne me brûlent
mais je crois que ce soir,
Tu as raison.
Qu’est-ce que tu veux ?
s’échappent quand même ces prudentes syllabes, agacées,
épuisées
(comme si elles pouvaient te garder loin de moi)

oh
est-ce que mes sentiments t’importent à ce point
ou aimes-tu simplement à ce point
t’en jouer ? c’est quand tu gardes ce que je reconnais mon papier mes idioties mes regrets et mes ennuis si près de ton inaccessible
coeur
que je sens le mien se raidir et s’arrêter parce que d’un coup il est trop lourd et trop amer pour fonctionner ;
et alors peut-être que je
ah
ça n’a pas d’importance
parce que
Hm, je ne te comprends pas non plus. Qu’est-ce que je t’ai fait ? tu sais,
(bien sûr que tu sais)
pour que tu me harcèles et que tu me mentes et que tu t’en amuses et que tu continues,
toujours,
toujours
(je m’étais habitué à ton absence)

mais je laisse s’évaporer mes mots parce qu’au fond
ça ne nous avancera pas puisque ça ne t’arrêtera pas
ça ne nous mènera à rien puisque ça ne me changera pas
ça ne servira à rien
puisque je n’ai même pas d’armes à lever

Quoi ?
et si je fronce les sourcils et serre la mâchoire
je suis un oiseau docile
je n’ai pas envie (de me battre de perdre du temps de l’énergie et des batailles — je n’en ai pas)
les membres pliés sur le canapé
les yeux intrigués les épaules crispées
je ne sais pas si je serai dupe mais l’air est si lourd et tu l’es
encore
plus
ça met des pierres entre mes crocs et des poids sur mes doigts ça remplit mes artères de plomb et mon crâne d’appréhension — tu le fais exprès,
je le sais

ça luit dans tes pupilles et ça brille sur tes ongles
ça m’étrangle et ça rend l’eau que je bois,
si froide — tu le fais exprès,
je le sais

pourtant

jamais je n’imagine jamais je n’aurais imaginé et jamais je n’imaginerais ce qui te passe par la tête ce qui te prend à chaque fois ce qui t’élance toujours plus loin et toujours plus en avance ce qui te rend si dure mais si rusée à la fois ce qui me fait
m’étouffer
balayer ton bras d’un revers instinctif et maudire ton être entier d’un regard choqué
tandis que je tousse et que j’oscille et me recroqueville entre sourde souffrance et violente vie
une quinte et deux et trois
— stop, stop
stop

ah
je déteste l'air

et quand le souffle me revient je darde haine incompréhension et douleur dans tes prunelles
— pourquoi ?
Tu mens. je le sais parce que
tu le sais aussi tout le monde le sait
mais qu'est-ce que tu vas trouver
quel argument divin vas-tu prétexter
Mon sang est trop sale pour que quiconque en veuille.
et de Seizan je ne porte qu'indignement le nom
ni leur gloire ni leur reconnaissance ne me bercent :
je ne suis pas.
(Maman ne l'est plus, je connais pas Papa, ni grand-père, ni mes oncles :
on n'existe pas quand on a le sang impur)
C’est pas drôle.
c’est vrai
c’est pas drôle
ça fait juste mal

(parce que je pense à ma mère ;
parce que je pense à lui)

Reimi Tsukino
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Reimi Tsukino
J’ignore souvent quelle force pousse mon être à avancer—je ne la doute supérieure à mon étroit esprit d’humaine endormie, et me plais à la fantasmer déitique, comme une voix fichée dans mon crâne qui y ferait pulluler les pires idées et blanchirait le moindre de mes péchés en ablutions verbales.

C’est cette certitude d’être inévitablement excusée qui attise mes désirs d’entropie, et ta naïveté notoire qui fait de toi mon sujet favori. Car, vois-tu, il y a dans tes yeux tristes et dans tes flancs ennuyés une provocation que seule moi discerne, et qu’elle m’appelle avec tant d’engouement qu’il serait cruel de ma part de l’ignorer. Hm, je ne te comprends pas non plus. Qu’est-ce que je t’ai fait ?
Je ne te cède pas la moindre réponse, non—rien d’autre qu’un sourire énigmatique.

Vois-tu, je songe silencieusement, mon amour des expériences m’a sans surprise guidée sur le sillage des potions, et sur leurs effets les plus intéressants. C’est avec cette irrésistible curiosité que j’ai convenu d’un accord avec un adorable petit renard ; en échange d’une poignée de bonbons et de quelques feuilles de révision (ou de triche ? peu me chaut), il m’a fait le don inestimable d’un philtre précieux.
Vois-tu, je poursuis dans le creux de mon esprit, l’amour est un sentiment que j’abhorre, et adore d’un même ensemble. Je le hais lorsqu’il me parasite, mais l’admire lorsqu’il m’aide dans mon office. Et toi, Xue, tu parais me détester sans équivoque—si on ne peut forcer la candeur des sentiments, je tâcherai de cultiver les chimères et de te faire me haïr comme il se doit.
Ah ! Mais je divague, je m’efface en sillons de pensées futiles ; tout ce que je cherche, quand à ta lèvre mon venin amoureux luit, c’est de rendre l’insomnie plus féérique. Comprends-moi : je m’ennuie, et j’exècre ces soirs où les doutes me hantent.

Mon sang est trop sale pour que quiconque en veuille. Mon index vient caresser la pulpe rose de ta lippe, et un triste sourire recourber la mienne. J’ai toujours voulu de toi, qu’importe ton sang. Je me voudrais menteuse, et justifie ma romantique lascivité d’un désir d’accélérer les effets de la potion. Pas que mes souhaits aient grand poids dans la décision de nos tendres aïeuls. Si impur soit-il, ton sang est celui d’un Seizan, et ton nom aussi. Leur soutien en ces temps de guerre froide est manifestement nécessaire, à tel point que mon père m’a vendue dans un souffle. La crédibilité de mes propres dires creuse un vide en mon sein, mais je n’ai jamais été prompte à laisser l’émoi humain dicter mon attitude.

Et c’est pourquoi je coule du trône de tes genoux et laisse l’un des miens amuser le sol, dans une posture si risiblement occidentale que solennelle. C’est pourquoi mes crocs luisent d’un vicieux éclat lorsqu’à mes lèvres je porte ta main, que mes yeux te dévorent d’un désir prédateur et que moi je susurre, meurtrière : Xue, voudrais-tu m’épouser ?


Xue Oikaze
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Xue Oikaze
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Xue Oikaze
et tu mens, tu mens éhontément pour arriver à
je ne sais quelles fines fins comme des fils de soie
parce que c’est comme ça qu’on se fait une place
dans la grande toile d’araignée
parce que c’est comme ça aussi je crois
qu’on garde la tête hors de l’eau
— et tu auras beau dire rire sourire ou mentir
je ne croirai jamais
que je suis bon à marier

parce que je ne suis pas un Seizan et encore moins un héritier parce que mon sang ne vaut rien et mon nom encore moins
déshérité à la naissance privé de famille et d’appartenance dénué de sens et même de père
je n’existe guère qu’aux yeux de ma triste mère
(d’un petit frère naïf et d’une tante qui m’étouffe)
Hm. C’est stupide
mais
qu’est-ce que tu m’as fait
c’est stupide et ce sont des mensonges
c’est stupide mais ça fait vaciller mes insécurités et trembler le bout de mes doigts
c’est stupide mais ça réveille en moi des espoirs que je croyais morts
c’est stupide mais le son de ta voix me semble plus chaud et je

je ne me reconnais pas

parce que je me plais à espérer
à chercher vérité dans tes yeux
(ont-ils toujours été si beaux ?)
parce que je ne me convaincs plus quand je dis
que s’ils cherchent une alliance comme tu le prétends, j’ai plusieurs cousins qui seraient bien mieux placés que moi pour la conclure
et tu le sais
peut-être encore mieux que moi

et je ne me reconnais pas
quand je frémis à la simple impulsion de ta peau
quand c’est brûlant que mon sang bat la mesure
quand c’est un unique mot de ta part
qui fait tressauter mon coeur craquelé
quand je m’entends miauler un Oui— pathétique et impromptu c’est

ah c’est pas ce que tu crois c’est juste j’ai Enfin, je pas su m’en empêcher j’imagine que j’ai pas le choix, de toute façon et j’ai les yeux qui fuient qui galopent jusqu’au fond de la salle et les joues qui s’enflamment j’ai jamais
eu la tête aussi vide et confuse à la fois
jamais senti l’air aussi chaud et l’instant aussi lourd mais c’est bizarre
ça ne m’écrase pas et ça me plaît et
j’en voudrais encore

et gênés mes iris se perdent
ils cherchent dans tes yeux tes cheveux tes mains tes seins tes reins tes mots tes lèvres
un je ne sais quoi désir permission reconnaissance explication
une promesse
un peu plus — une vérité inespérée quand tout mon esprit s’affaire à m’affirmer
que ce n’est qu’un coup monté
que je devrais simplement refuser et partir et
j’y arrive pas
qu’est-ce que tu m’as fait ?

Reimi Tsukino
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Reimi Tsukino
Ce que tu aimes aujourd’hui, tu haïras demain. Proie facile prostrée à des pieds que je voudrais princiers—mais trop souvent ils ont foulé la fange pour s’annoncer autre qu’atroces, et je braconnerai l’horreur plutôt que de laisser bourgeonner la moindre affection mort-née. Sans doute est-ce le pragmatisme qui te pousse à me craindre, mes traits vaguement similaires à ceux d’une tendresse qui t’a abandonné. Parfois, sous le joug d’une curiosité ennuyée, je me questionne ; que vois-tu dans l’argent de mes yeux, l’ébène de ma peau—l’émail de mes sourires ? Distingues-tu ses rictus à lui, le déchiffres-tu dans l’extravagance de mes gestes ?
Lui te voyait bien sûr dans la moindre mèche roussie, savourait ton souvenir au détour d’un garçon un peu trop chétif pour la moyenne. Fragilité qui me répugne tant que ma logique t’échappe, tu défends l’impossibilité d’une telle absence mais mes arguments fleurissent à la lisière charnue de mes lippes : c’est toi qu’ils ont voulu, et à raison. Qu’importent les bons partis, tu es préfet et l’image du parfait petit élève. Quoi de mieux qu’un enfant sage pour assagir la fanatique ?

Je tremble de dégoût à mes propres palabres et t’écoute, diligente, babiller l’instinct d’un assentiment docile ; l’élixir fait le plus bel effet, mon oeil pétillant d’intérêt et de vilénie. Oui ? Je murmure et crochette l’aiguisé de ta mâchoire, laisse un pouce audacieux tracer la saillie ciselée de ta pommette cramoisie. Mmh. Tu n’as probablement pas le choix, en effet—mais tu l’as toujours plus que moi. Car j’ai beau m’agripper à des échelons qui ne me sont destinés, leurs pieds m’écrasent les doigts et ma chute est constante ; toi, de ton statut d’homme—bien qu’au sang nécrosé de faiblesse—tu me surpasses et devrais me dominer. Prétends que la décision t’appartient, et prends-la maintenant. Scelle ton destin, et mes yeux murmurent scelle-le au mien.

C’est une possessivité vénale qui m’emporte et le désir d’arracher ta lèvre d’un coup de croc jaillit dans mon coeur en geyser venimeux ; je persifle contre ces instincts et préfère baiser ta main, en amuser le derme du bout de crochets exempts de tout poison. Méduse murmure à mon oreille ses préceptes de femme bafouée mais, sans l’assistance d’Athéna, je n’ai guère le pouvoir de te figer—au lieu de cela je te captive, dans une valse si amoureuse qu’éphémère. Jurerais-tu sur ton sang ce soir, qu’à jamais tu m’appartiens ?
La question est frivole, l’intention sincère ; de yeux tendres tu me dévores, et je peine à y lire ce que tu cherches. Pourquoi ces regards ? De fausse pudeur mes joues s’embrasent, l’oeil consciencieusement fuyant. Je dessine le plus atroce des tableaux, avec en son centre mon beau martyr.


Xue Oikaze
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Xue Oikaze
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Xue Oikaze
je suis préfet, mais je n’ai pas choisi et je n’ai pas compris loin d’être le meilleur.
parce que j’ai plongé dans l’océan et avec ma tête mes notes
et avec mes notes mes espoirs
et avec mes espoirs
mon avenir
ah, seule ma tête est remontée à la surface et je ne suis guère l’élève que j’ai été
(que j’aurais pu être)
n’importe quoi, c’est moi que tu rendras fou — c’est déjà le cas
ça l’a toujours été ;
par le passé fou de colère et de haine
par le présent fou de confusion et de faiblesse
je ne comprenais pas
je ne comprends pas plus
je comprends de moins en moins
— pourquoi donc mon souffle chevrote quand simplement tu me touches
et pourquoi mes doigts se plaisent tant à entourer tes hanches
m’aurais-tu finalement maudit, Reimi ?

soupir éperdu se niche entre tes doigts
si doux, si doux contre ma peau rougie
et mes yeux fuient,
encore
c’est idiot : elle ne m’appartiendra jamais.
étourdi cependant le goût affriolant de tes lèvres et de tes palabres
m’attire à l’aventure hâtive d’une affirmation hasardeuse
et sous ton baisemain j’ai chaud, j’ai chaud comme je ne pensais plus cela possible
et c’est vivant pour une fois
que je sens battre mon coeur paniqué
qu’est-ce que tu cherches ?
je ne comprends pas
je ne comprends pas

il y a un étau pourtant qui résiste qui broie mes côtes et mon souffle
un fardeau un souvenir un nom
qui hurle et qui résonne dans mes artères
qui alourdit l’hésitation
je ne sais pas… — Ishan
pourquoi toi ? pourquoi maintenant ?
(c’est stupide)
(c’est illégitime)

(c’est trop tard)

je… et je couine comme un chiot blessé oui… car ça n’a pas d’importance
n’est-ce pas ?
— ma vie mes décisions mes désirs mon sang et mon avenir
jamais
ni avant ni maintenant
jamais importants
pourtant
je me prends à me plaire à penser qu’entre tes serres
peut-être
la vie ne serait pas si dure
que je trouverais une place,
si minime soit-elle
(que je pourrais
peut-être
me rapprocher de lui qui s’est enfui)
Tsukino
comme un son de cloche à mes oreilles songeuses
irréel, trop beau, trop grand
un rêve de gosse ressorti poli verni et présenté
sur un plateau d’argent

trop beau, trop beau, trop beau

parce que je ne comprends pas.
et entre tes bras doux j’ai beau me sentir
faible et fort minuscule et géant impuissant et omnipotent
c’est craintives que se dévoilent mes ardeurs
je ne suis pas bête, Reimi. il y a quelque chose qui cloche.
qui se dérobe et qui me fait pencher et bouger et espérer
comme une marionnette en peine
ah ! vas-tu cesser
de te jouer de moi ?

je n’ai jamais tant souffert
de me douter que j’ai raison
que ce n’est qu’un énième passe-temps
qu’un mesquin passe-nerfs
— comme toujours, toujours, toujours
(et je n’ai jamais eu autant envie
de t’embrasser)

Reimi Tsukino
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Reimi Tsukino
La culpabilité qui devrait m’accabler a plié sous le poids de la curiosité—c’est ainsi que j’appelle l'infamie injectée dans mon système, cette pulsion animale à semer tout autour une discorde que je veux contrôler, que je sais entropique. Elle érode tout ce que mes doigts touchent et crois bien, Xue, que je t’en aurais longtemps préservé ; j’avais quêté ton coeur comme je l’avais maudit, justifié la moindre de mes actions par cette désinvolte nature qui aujourd’hui sert le moindre de mes soupirs. Mon office, bien qu’atroce, n’a rien de personnel. C’est là ma mission, et ce qu’on souffle à mon oreille.
Crois bien, Xue, que chacun des pas que je trace dans ta direction damnée enfonce dans ma carne sanguinolente un nouveau clou.

Je n’en dis rien, observe juste. J’allume des brasiers que ma volonté ne saurait éteindre, et me réinvente témoin de la chute séraphique de ce qu’on ne pourrait qualifier que de dommage collatéral, lorsque c’est mon propre talon, vénal, qui l’a renversé de son trône paisible et jeté dans un enfer façonné par mes serres mauvaises. Même sous l’emprise d’un infâme philtre tu protestes et si son effet n’annihile pas ta haine, c’est qu’elle est plus grande que ce que naïvement je pensais—la réalisation, acide, est bien vite noyée par l’amertume placide de mon ennui regagné. Je soupire.

Soit. Elle ne t’appartient pas. Tu es un mauvais acteur Xue, et un bien piètre menteur. J’ignore ce que je pourrais faire de toi, quand bien même serions-nous liés jusqu’à ce que mort s’ensuive. Le venin qui d’entre mes lèvres dégouline est létal, alimenté par un courroux à l’origine apatride ; viendrait-il de tes refus, ou de mon incapacité à les accepter ? Haïrais-je tant l’idée même que tu résistes à mon influence que j’en viendrais à te détester toi ?

Piteux chien à mon pied impérieux geint du paradoxe injecté dans ses veines, et mes yeux accrochés aux tiens s’abreuvent du conflit qui t’agite, l’attention à peine retenue par les trémors malsains d’une curiosité fichée dans ma poitrine. Bien sûr que quelque chose cloche. Tu as l’air de souffrir. J’attire en perfidie arachnide et ma toile ficelée autour de tes hanches se meut au travers de mes mains—la docilité somnifère n’a pour seul effet qu’une courte hésitation quand, d’un regard acéré, je surprends tes iris se perdre le long de mes lippes.
Elles s’étirent, dévoilent sous leur carne retroussée des crochets immondes. Désires-tu m’embrasser, Xue ? Je ne le ferai pas. Prends ce que ton coeur réclame, de tes propres mains. Prouve-moi dans l’infamie de cet acte qu’aucune influence, si impériale soit-elle, ne te découragera de poursuivre ce risible brasier que l’on appellera amour.


Xue Oikaze
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et tes mots
achèvent en moi
les cendres de l’intégrité
Reimi — non
Tsukino,
vous me rendez fou
et ma tête en miettes
jette les armes
je ne mentais pas,
et mon museau blessé
(encore)
s’échoue dans le creux froid de ton cou
espèce d’idiote
me voilà meurtri
(encore)
par ton éternel ennui
voilà pourquoi je te hais
parce que tu ne sais pas t’arrêter
parce que ça fait des années
parce que
tu ne fais que jouer avec moi
parce que tu ne penses qu’à toi
hélas ma faible plainte
éperdue après et avant bien d’autres
ne fera que t’amuser

jamais plus que dans cette tiède confusion
je ne t’ai haïe et détestée
jamais plus pourtant je n’ai douté
car à l’habitude se mêle l’inconnu
la chaleur soumise dans ma gorge
qui brûle jusqu’au bout de mes doigts
qui perturbe jusqu’à ma plus forte certitude
et je me questionne :
n’ai-je pas toujours aimé
tes jeux d’enfants et tes coups bas ?

un frisson serpente
oh presque aussi vicieux que toi
jusqu’en bas de mon échine
— et tu te prétends divine
ah j’en rirais
si je n’étais pas si aigre si troublé
par cet impérieuse injonction
t’embrasser — est-ce vraiment là ce que tu veux
est-ce vraiment là tout ce que tu cherches
ma confusion s’incline cependant
face à l’envie furieuse
que je n’ai plus la force de repousser

je ne veux plus y penser
je ne veux plus m’embarrasser
je ne veux plus résister lutter m’épuiser
alors j’ai craqué
et scellé nos lèvres ;
violent est le feu qui monte en moi
amer, lourd, douloureux
libérateur pourtant
— artificiel

et c’est maintenant
ah quand c’est déjà trop tard
quand j’ai déjà lié nos souffles
quand j’ai déjà soupiré de ce terrible baiser
quand j’ai déjà péché
c’est maintenant que je comprends
colère amour haine regrets frustration
explosent finalement et m’ôtent de ton étreinte
qu’est-ce que tu m’as fait boire ?
je siffle, l’injustice révélée
c’était pas de l’eau— un philtre ?
et je me lève d’un bond
tu— ma main sur mes lèvres c’est ça ton nouveau jeu ? une grimace sur mes joues cramoisies t’as vraiment rien de mieux à faire ? qu’est-ce que j’ai fait pour que tu me traites comme ça ?
qu’est-ce que j’ai de moins que les autres pour être devenu ta cible
qu’est-ce que tu me trouves
qu’est-ce qui tourne pas rond chez toi
non— j’ai pas envie de savoir ce qui se passe dans ta tête,
et les mots fusent crachés plus fort encore que d’habitude
amplifiés par cet amour factice et cette ardeur répugnante
qui ne font qu’alimenter la haine
t’es vraiment qu’une pauvre bouffonne. c’est dégueulasse— tu es dégueulasse

et si la potion fait hurler ma poitrine
et fend les restes de mon coeur
les éclats restants de ma rancoeur
font sonner le glas
nul besoin de continuer
à me donner en spectacle
ne t’approche plus jamais de moi.
quand bien même je sais que tu ne m’écouteras pas
moi, j’ai atteint mes limites
et je me sens irrévocable
déjà, j’ai tourné les talons ;
c’en est trop

Reimi Tsukino
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Reimi Tsukino
J’ai souvent fantasmé la mort sur mes lèvres — fait glisser entre mes doigts les flacons saturés de venin dans l’idée, aliénée, de les sentir incendier le fond de ma gorge. Et ce baiser que tu me cèdes, cette immonde caresse qu’à aucun moment je ne me risque à rendre ; elle me tue de langueur, assassine la moindre passion que j’aurais pu ressentir. Je sais l’amour factice, de ta part comme de la mienne — mes peurs confirmées, je murmure : tu ne vaudras jamais rien.

C’est la paresse qui m’accable quand l’horreur te saisit ; à ma lippe encore tiède, pourléchée ainsi que les babines d’un monstre, se dessine un infâme sourire — alangui et ivre d’un vide nébuleux, il déchire l’obscurité de mon visage et dévoile, un court instant, la flamme mauvaise dissimulée dans mes regards. Toi tu t’emportes en orage furieux, mais c’est la pluie de tes larmes que je devine par-delà la rage ; elle ne m’émeut pas plus qu’elle ne m’agace, la négligence évidente dans mes paresseux étirements.

J’aimerais affirmer que je ne ressens rien, mais c’est bien la frustration qui enflamme mon coeur, un court instant — elle y flambe le temps d’attiser mon désir de te frapper, d’agripper d’une main vile cette gorge si insolente, et s’éteint juste avant que mes muscles ne se bandent. Peut-être que le rappel, acide, des uniformes enchantés, m’intime d’en faire durer l’infâme spectacle ; peut-être que ta rage, si vive qu’elle en oublie ta supériorité hiérarchique, me contente dans ma sécurité. Amoureuse de l’orgueil, je cède à tes frêles épaules le poids de notre secret, en un accord tacite qu’il n’y aurait aucune victoire à confesser mes crimes, dans la mesure impitoyable où elle dévoilerait ta complicité.

Je ne me défends pas. Et sans doute est-ce cela qui rompt mes chairs d’un inassouvissement délétère : l’indifférence implacable, face à la détresse de ce que je pensais être cher. Despote, elle annihile le moindre sentiment rongeant le creux osseux de mes côtes et y installe son empire stérile. Je n’en tire nul plaisir, si ce n’est la moquerie forcée et désinvolte qui s’extirpe dans un souffle oisif.

Tu es si dramatique, Xue, j’ose rire entre deux cris. Au beau milieu de ton désespoir, je te note plus ferme, mais surtout plus beau — et c’est sans surprise que j’en conclue, vaguement satisfaite, qu’il n’est aucune émotion qui te sied plus que la souffrance enhardie, si vive qu’elle fêle l’harmonie de tes traits. Silencieuse face à ta haine, je la laisse fleurir et en épouse l’impact sans une once de regret ; tout ce qui m’abîme dans ma satiété, c’est l’insensibilité cruelle de mon cœur mort. Aux-devants de ton départ incendiaire, je m’étale indolemment sur la couche, et lèche la lisière humide du calice maudit.


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